Sans même avoir débarqué de la navette fluviale qui nous mène au Vieux-Pointe-aux-Trembles, on aperçoit des grues qui témoignent de la revitalisation en cours de son cœur villageois.
Résumé
La vie, la ville Vieux-Pointe-aux-Trembles : 350 ans de cœur villageois
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Le parc du Fort-de-Pointe-aux-Trembles
Notre journaliste se balade dans le Grand Montréal pour parler de gens, d’évènements ou de lieux qui font battre le cœur de leur quartier.
Mis à jour à 11h30
Sans même avoir débarqué de la navette fluviale qui nous mène au Vieux-Pointe-aux-Trembles, on aperçoit des grues qui témoignent de la revitalisation en cours de son cœur villageois.
Mais il ne faudrait pas attendre la fin des travaux pour visiter La pointe de l’île, notamment pour voir la projection du même nom de Cité Mémoire qu’on peut voir à la tombée de la nuit jusqu’en septembre à la place du Village.
D’autant plus que la paroisse de Pointe-aux-Trembles, deuxième parmi les plus vieilles de Montréal, fête ses 350 ans avec des festivités jusqu’en septembre. Matt Holubowski et FouKi y ont déjà donné des spectacles, et des animations historiques, du cinéma en plein air et de la navigation en voile-aviron sont toujours prévus.
La meilleure façon de s’y rendre du centre-ville ? En navette fluviale. On ne répétera jamais assez comment c’est le meilleur moyen de transport en commun, avec une vue incroyable sur le centre-ville et une impression d’être en vacances, cheveux au vent1.
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Les navettes fluviales de Navark arrivent au quai Saint-Jean-Baptiste de Pointe-aux-Trembles, en provenance du Vieux-Port ou de Varennes.
Pendant encore plusieurs samedis, le marché public animera la place du Village-de-la-Pointe-aux-Trembles**,** alors que la Buvette du quai sera ouverte du jeudi au dimanche.
Lors de notre visite, un mardi soir, nous avons plutôt été témoins – et sous le charme ! – du quotidien des Pointeliers. Des gens pêchaient sur le quai, des enfants lançaient des cailloux dans le fleuve en regardant défiler les navires marchands, alors qu’un cours de yoga se déroulait dans le parc du Fort.
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Un cours de yoga au bord du fleuve
Puis, quand la nuit est tombée, nous avons assisté à La pointe de l’île, la série de 25 scènes interactives et immersives de Cité Mémoire projetées sur le sol. Une conception de Michel Lemieux, alors que Michel Marc Bouchard signe le texte de la bande sonore (à télécharger au préalable par l’application gratuite de Montréal en Histoires).
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Il y a une référence au débarquement de l’armée britannique en 1760, à l’époque du Montreal Hunt Club, fondé en 1826, et aux beaux jours de la plage Bissonnette sur l’île Sainte-Thérèse, juste en face.
Pointe-aux-Trembles est la porte d’entrée de Montréal par le fleuve. C’est un ancrage historique important.
Martin Laviolette, producteur de Cité Mémoire et fondateur de l’organisme Montréal en Histoires
Nous y avons appris que le nom de Pointe-aux-Trembles vient de Jacques-Cartier et qu’un incendie a ravagé son cœur villageois en 1912. Or, sa reconstruction a donné lieu à la transformation de la rue Saint-Jean-Baptiste en boulevard inspiré du mouvement City Beautiful, avec un terre-plein bordé d’arbres et de lampadaires (à l’image du boulevard Morgan dans l’ancienne cité de Maisonneuve).
En 1914 a été construite l’Académie Roussin, une école secondaire. Aujourd’hui, c’est un centre communautaire avec une piscine, un café, une salle de spectacle qui porte le nom de deux Pointeliers d’origine (Marie-Claire et Richard Séguin), et c’est la maison du cinéma du quartier Station VU.
Faire revivre le centre-ville de PAT
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La démolition d’anciens bâtiments est en cours pour en construire d’autres pour lesquels on vise la certification LEED. À terme, on comptera une dizaine de commerces et une centaine de logements locatifs.
Soyons francs : à l’heure actuelle, il y a peu d’options pour casser la croûte dans ce qu’on surnomme le Vieux-PAT, contrairement à d’autres secteurs riverains comme Sainte-Anne-de-Bellevue, sur la pointe ouest de l’île2.
Heureusement, la Société de développement Angus a comme mandat, depuis 2019, de revitaliser le Vieux-Pointe-aux-Trembles.
C’est un projet majeur. On veut améliorer le milieu de vie pour qu’il soit le plus agréable possible à fréquenter.
Stéphane Ricci, vice-président développement à la Société de développement Angus
Le quartier historique du Vieux-Pointe-aux-Trembles était son centre-ville avant son annexion à Montréal en 1982, explique l’urbaniste Stéphane Ricci, vice-président développement à la Société de développement Angus, qui a grandi tout près, sur la 14e Avenue, et qui demeure toujours dans le voisinage. C’était un coin commercial jadis animé qui a souffert, comme bien d’autres au Québec, de l’arrivée des centres commerciaux.
La Société de développement Angus a acquis sept immeubles tout autour de l’intersection de la rue Notre-Dame Est et du boulevard Saint-Jean-Baptiste. « C’est un projet mixte. Il y aura des commerces au rez-de-chaussée et du logement abordable aux étages supérieurs, détaille Stéphane Ricci. On veut des commerces locaux et indépendants pour avoir une identité locale pointelière. » C’est le fruit de consultations et d’ateliers de travail avec la population et avec l’historien Martin Landry.
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La maison patrimoniale du 76, rue Saint-Jean-Baptiste sera transformée en café, alors qu’une grange se métamorphosera en sorte de buvette. L’église Saint-Enfant-Jésus, au cœur de la deuxième paroisse parmi les plus vieilles de Montréal, deviendra un lieu culturel – il accueille déjà une compagnie de cirque – alors que le presbytère deviendra un restaurant de type table champêtre avec une terrasse qui donne sur le fleuve.
Ce sont des emplacements exceptionnels. Le cœur villageois a été bien préservé avec des bâtiments patrimoniaux. Et il y a un esprit de communauté très fort.
Stéphane Ricci, vice-président développement à la Société de développement Angus
La Société de développement Angus a la prétention de dire que le Vieux-Pointe-aux-Trembles sera aussi charmant que des villages du Bas-du-Fleuve, tout en étant accessible en transports en commun et en navette fluviale. « Il y a un énorme potentiel », insiste Stéphane Ricci.
PHOTO FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ANGUS
Une image du futur Vieux-PAT qu’on espère voir devenir réalité.
Les travaux en sont à leur première phase et doivent être achevés en 2026. Il faudra donc être patient. D’ici là, les images du projet font rêver et suscitent de grandes attentes.
1. Lisez l’article « Bateau, boulot et dodo » 2. Lisez l’article « En mode vacances à Sainte-Anne-de-Bellevue » Consultez le site du projet