Montréal en juillet.
Je ne sais pas vous, mais moi…
9h30 à Grinffintown, je prends un bixi en bas de chez moi et je file à vive allure pour le nord de la ville, histoire d’aller faire mes courses chez les Arméniens de Lahmajoune. Après environ 45 minutes d’effort soutenu, la récompense est à portée de main car j’arrive à Villeray et me voilà quelque part en Arménie, ou au Liban, mais peu importe car le plaisir de me procurer la nourriture de ce petit trésor en vaut la peine. Kibbé, pizza arménienne, baba ganoush, aubergines grillées et le tout dans un sac qui va parfaitement s’insérer dans le petit panier avant du bixi. Maintenant il me faut redescendre vers le sud mais en zigzaguant dans les rues pour rejoindre Saint-Laurent.
J’arrive dont en Italie, la Petite-Italie il va s’en dire. Les drapeaux flottes, les cafés sont bondés, les cappucinos se dégustent, jolie rue Dante, pizza Napoletana, l’air est bon, les gens sont bien et la ville est belle. La circulation en vélo est facile et je bifurque donc sur Bellechasse direction Saint-Denis histoire de profiter du REV et de regagner le temps perdu. Oui, le temps perdu est toujours plus plaisant que le temps gagné.
Me voilà donc près de Laurier, la densité se fait déjà sentir, les vélos, les voitures et les piétons s’entrecroisent sur les traverses de rues. Les terrasses sont passablement occupées et l’avenue Mont-Royal bourdonne de promeneurs. Des familles, des Français et de touristes venus contempler la plus grande avenue piétonne en Amérique du nord (est-ce vrai?). On goute les croissants, les kouig ammans et les pains au chocolat. La petite France, les délices et les petits plaisirs gourmand quoi !
Je choisi Rachel vers l’ouest et je me retrouve, hop là, quelque part au Portugal. La boucane au dessus des immeubles et les odeurs de poulets grillés m’envahissent. Romados, Portugalia, les natas…tout me tente. Mais je dois résister car j’ai encore beaucoup à pédaler. Je choisis de prendre Hotel de ville, hors des sentiers battus à défier le temps et la circulation, rapidement je croise Sherbrooke et je descends à vive allure la cote. La soif me donne des idées et autant de terrasses, de bars et de tentations s’offrent à moi, alors je me décide à faire une halte dans le Quartier Latin. Pas de problème de trouver une station bixi tout près de la Distillerie, et ma petite pause vélo devient un mojito…
Rue Ontario, pleins de monde, de la construction, des cones orange, une piste cyclable un peu magané mais peu importe, je me dirige vers l’ouest. Une fois arrivée coin Saint-Laurent, que vois-je, l’Afrique…Le festival des Nuits d’Afrique! Du monde, des couleurs, de la musique, des femmes en tuniques traditionnelles. C’est plus fort que moi, alors je dois m’arrêter afin de contempler ce magnifique spectacle au cœur ce la ville. J’en profite pour prendre des photos, pour déambuler entre les kiosques et le désordre semi-organisé d’un monde lointain, un monde Africain. Il y a du poulet Yassa au kiosque de l’Afrique de l’ouest. Déjà, ma journée était riche d’aventure depuis longtemps, mais là l’extase urbain à ciel ouvert sur la place Tranquille, transformé pour l’occasion en Afrique, est à son comble.
Une fois mon désir rassasié, j’enfourche un autre bixi, rue Saint-Urbain direction sud. La circulation est dense, des bus, des taxis, des piétons, mais je me faufile allègrement et je prends plaisir à doubler les voitures prises dans les bouchons coin René-Lévesque. Et me voilà transporter soudainement en Chine…eh oui, le Quartier chinois et sa fameuse rue de la Gauchetière, ses enseignes illuminées, la foule, toujours la foule, le temps est bon. Les Dobe et Andy, Galerie de Chine, Noodle Factory défilent devant moi rapidement jusqu’au moment ou je rejoins la piste Viger pour m’engager vers l’ouest.
15 minutes plus tard je suis chez moi, il est 21h et j’ai l’impression d’avoir fait le tour du monde.
Je ne sais pas vous mais moi…