Quartier Namur-Hippodrome

Hippodrome de Montréal : toujours pas de projet, mais un nouveau comité d’experts


La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a expliqué qu’en réunissant des expertises et des acteurs issus de différents milieux, on compte accélérer et concrétiser le projet d’un écoquartier moderne, mixte et abordable compte tenu des enjeux financiers et des défis à relever.
PHOTO : RADIO-CANADA

Stéphane Bordeleau
13 h 11 | Mis à jour à 13 h 22

Près de six ans après avoir fait l’acquisition du terrain de l’ancien Hippodrome de Montréal, la Ville de Montréal annonce, en collaboration avec Québec et Ottawa, la création d’un groupe de travail pour accélérer le développement d’un écoquartier modèle sur ce vaste site désaffecté depuis maintenant 14 ans.

Lancé lundi matin en présence de nombreux dignitaires, le GALOPH, pour Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’Hippodrome, réunit des acteurs issus des milieux des affaires, communautaires, de l’immobilier résidentiel et du financement privé et institutionnel.

Composé d’une quinzaine de personnes, le GALOPH sera présidé par Pierre Boivin, président et chef de la direction de Claridge inc., et Janie Béïque, présidente et cheffe de la direction du Fonds de solidarité FTQ.

Le groupe aura pour mission de concevoir et de prévoir le financement de l’écoquartier modèle que la Ville de Montréal promet depuis plus de cinq ans sur ce terrain de 43 hectares situé à l’ouest de l’autoroute Décarie, à la hauteur de la rue Jean-Talon.

« C’est vraiment un choix politique de notre part. C’est de s’allier aux meilleurs dans le secteur, dans l’écosystème de l’immobilier, de la construction, dans la planification urbaine pour se dire à quoi va ressembler ce secteur qui a beaucoup de potentiel. »

— Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal

Forte de l’appui de Québec et d’Ottawa, par le biais de la SCHL, la Ville de Montréal prévoit amorcer la construction à compter de 2025 d’un écoquartier résilient au cœur de Montréal qui répondra à un besoin criant en matière d’offre de logements sociaux, abordables et privés.

Ils ont formé une “dream team”, a pour sa part déclaré le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, qui assistait à l’événement. Avec Blue Bonnets, on a la chance de développer un nouveau quartier dans la ville. On doit répondre au défi de Montréal d’aujourd’hui en pensant à un aménagement pour les 100 et 200 prochaines années.


Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a salué la création d’une « dream team » pour accélérer l’élaboration d’un projet résidentiel innovateur sur le terrain de l’ancien Hippodrome.
PHOTO : RADIO-CANADA

La Ville prévoit construire à terme au moins 6000 logements sur le site en plus des infrastructures et services nécessaires, dont du transport collectif structurant qui reliera la station de métro Namur.

Huit mois pour livrer un plan d’affaires

Aucune pelletée de terre n’ayant encore été effectuée à l’hippodrome, le GALOPH aura huit mois pour présenter un plan d’affaires complet à partir d’un terrain pratiquement vierge où tout est à construire.

Dans les huit prochains mois, on va demander au comité tactique d’évaluer le nombre d’unités qui vont pouvoir se développer en fonction de quelle hauteur, quelle sera la mixité, où est-ce qu’on va placer les services qui sont nécessaires, les parcs, quel sera le meilleur lien de transport, comment on va financer et sur quel échéancier, a expliqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

La Ville de Montréal a déjà réservé 157 millions dollars pour le réaménagement des abords de l’hippodrome et 435 millions de dollars pour le réaménagement du boulevard Cavendish.


Les terrains de l’ancien Hippodrome de Montréal s’étendent sur plus de 43 hectares à l’ouest de l’autoroute Décarie.
PHOTO : RADIO-CANADA

L’annonce de la mise sur pied de ce comité d’experts survient plusieurs mois après le lancement par la Ville de Montréal d’un appel de candidatures pour le développement d’un projet de logements 100 % abordables sur le site qui s’était soldé par un échec.

L’appel qui visait la vente d’un terrain sur l’ancien Hippodrome dans le but d’y construire 60 % de condos abordables n’avait en effet suscité aucune offre de la part des promoteurs privés.

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a déclaré à ce sujet que l’entente qui lie Québec et la Ville de Montréal pour le développement du terrain pourrait être revue et éventuellement assouplie.

Pour Alan DeSousa, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’infrastructures, la Ville multiplie les tables de discussion depuis six ans sans jamais répondre aux critiques des acteurs en habitation.

La vision d’ensemble et les investissements se font toujours attendre, souligne M. DeSousa, pour qui l’arrivée des gouvernement du Québec et d’Ottawa dans le dossier est de bon augure pour assumer le leadership qu’il manquait cruellement au développement du secteur.

Bien que leur prise en charge constitue un retour sur la ligne de départ, déplore-t-il.

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Ancien hippodrome: une étape majeure pour le «grand carré de sable» de Montréal

Photo: Quentin Dufranne, Métro

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Quentin Dufranne

29 mai 2023 à 14h53 - Mis à jour 29 mai 2023 à 15h21 5 minutes de lecture

Après des années au point mort, le projet d’écoquartier sur le site de l’ancien hippodrome pourrait enfin aller de l’avant. Un comité composé d’une quinzaine d’acteurs du milieu des affaires, du communautaire, de l’immobilier résidentiel et du financement privé et institutionnel aura la mission d’élaborer rapidement ce que sera l’écoquartier.

Par la création du Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’hippodrome (GALOPH), le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal souhaitent réunir autour de la table les meilleurs acteurs en matière de financement, de conception et de mise en marche de projet pour accélérer le développement du projet.

Coprésidé par le président et chef de la direction de Claridge, Pierre Boivin, et la présidente et cheffe de la direction du Fonds de solidarité (FTQ), Janie Béïque, le GALOPH aura huit mois pour développer un plan d’affaire dans la perspective d’amorcer dès 2025 la construction de l’écoquartier. Le comité identifiera les éléments nécessaires à chaque étape du projet, afin d’assurer le redéveloppement du secteur Namur-Hippodrome.

«Nous avons un vaste territoire qui revêt un potentiel énorme pour améliorer la situation du logement à Montréal, le territoire de l’ancien hippodrome, a déclaré la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau. Comment on fait pour en accélérer le développement? Bien, on allie toutes les forces pour développer une vision et des solutions communes et surtout accélérer la réalisation de ce projet.»

Le site de l’ancien hippodrome, dont la Ville est le propriétaire, pourrait accueillir plus de 6000 logements. Par la création du GALOPH, les trois paliers gouvernementaux misent ainsi sur une nouvelle façon de faire avancer les projets dans la métropole.

Le ministre responsable du Développement économique régional et ministre responsable de la Métropole, Pierre Fitzgibbon, a fait remarquer que ce «genre de démarche» pourrait être reproduite pour le développement de l’est de Montréal. Il a profité de l’occasion pour souligner l’importance de travailler avec le secteur privé responsable d’une grande partie du projet.

«Soyez créatifs, soyez innovants, mettez-nous au défi de réaliser ce qui n’a pas encore été fait à Montréal et au Québec», a-t-il dit en s’adressant aux membres du GALOPH.

«Partir d’une page blanche»

Au cours des prochains mois, le comité devra évaluer le nombre d’unités qui pourront être développées, le placement des services et le réseau de transport en commun. Il devra aussi assurer la mixité du quartier, les sources de financements et les échéanciers du projet. La mairesse Valérie Plante y voit une «très belle opportunité» pour partir d’une «page blanche» en ce qui concerne l’ancien hippodrome.

«Ce qu’on demande au groupe tactique, c’est de nous arriver avec un plan d’affaires qui va permettre de faire un développement à l’échelle de l’hippodrome et non pas d’y aller avec la vieille méthode, c’est-à-dire “morceau par morceau”, a déclaré Valérie Plante. Le plus grand défi en lien avec le secteur de l’hippodrome, c’est qu’il faut faire toutes les infrastructures. Non seulement c’est un défi, mais il y a des coûts associés à ça.»

Le comité aura aussi comme mission de revoir l’entente signée en 2017 entre Québec et la Ville. Cette dernière prévoit le partage des recettes de la vente des terrains cédés à la Ville par Québec.

Le projet immobilier de l’écoquartier de l’hippodrome s’inscrit dans le développement du secteur stratégique. Depuis une dizaine d’années, la Ville peine à faire sortir de terre ce projet important pour le logement social et abordable dans la métropole. La Ville avait lancé à deux reprises l’an dernier des appels d’offres qui n’ont pas vraiment suscité l’intérêt du secteur privé et communautaire. La mairesse a reconnu que l’entente «un peu restrictive» signée avec Québec a pu jouer un rôle à cet égard.

En octobre 2020, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) publiait un rapport qui remettait en question la viabilité du projet, mettant notamment en cause la congestion routière dans le secteur Namur-Hippodrome.

À la suite de l’annonce de la création du GALOPH, l’opposition officielle à l’hôtel de ville a déploré le fait qu’une vision d’ensemble et des investissements se faisaient toujours attendre six ans après la signature de l’entente entre la Ville et Québec.

«On multiplie les tables de discussion sans répondre aux critiques des acteurs en habitation, dénonce le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’infrastructures, Alan DeSousa. L’arrivée du gouvernement du Québec, du gouvernement du Canada et des partenaires est de bon augure pour assumer le leadership qu’il manquait cruellement au développement du secteur, bien que leur prise en charge constitue un retour à la ligne de départ.»

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Je sais qu’il y a le Tod bois franc à venir, mais le quartier de bois franc lui est en voie d’être complété et est un site bien plus vaste que l’hippodrome. Pourquoi le coût de ses infrastructures n’ont pas été une contrainte au développement du quartier alors que ce semble l’être pour le site de l’hippodrome? Comme toi, j’aimerais connaître le détail du milliard requis.

Montréal veut des logements abordables; les promoteurs préfèrent les profits


La mairesse Valérie Plante vante le quartier Namur-Hippodrome depuis plusieurs années. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

La Presse canadienne
Publié à 20 h 07

Depuis six ans, la Ville de Montréal est propriétaire des terrains de l’ancien Hippodrome, dans l’ouest de la ville. Elle espère y construire un quartier « écomodèle » qui pourrait contribuer à résoudre la crise du logement, mais les promoteurs ont exprimé peu d’intérêt jusqu’à maintenant.

Les ambitions des autorités municipales sont coûteuses, dit Pierre Boivin, président et chef de la direction de la société d’investissement privé Claridge. L’ancien président des Canadiens de Montréal codirige le Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’Hippodrome (GALOPH), dont le rôle consiste à élaborer un nouveau modèle de lotissement pour cet endroit.

Le modèle précédent mis en œuvre par l’administration de la mairesse Valérie Plante était impossible à réaliser pour les promoteurs, car ceux-ci ne pouvaient pas en tirer de profits. À cause des prix du marché, des coûts de construction et le cadre réglementaire des logements subventionnés, ce modèle économique ne pouvait pas fonctionner, affirme M. Boivin.

Au dire de certains détracteurs, l’administration Plante n’a pas élaboré un plan clair destiné à étendre les infrastructures publiques dont dépend toute future réalisation sur le site de l’Hippodrome.

Il s’agit là d’un exemple de la difficulté pour les villes canadiennes de venir en aide à leurs citoyens moins nantis et à défendre des valeurs sociales tout en répondant à la nécessité de construire de nouveaux logements.

Sur son site Internet, la Ville de Montréal dit vouloir faire du futur quartier Namur-Hippodrome un milieu de vie carboneutre axé sur le transport actif et collectif, avec la présence de grands espaces verts. Elle compte y construire 12 500 logements au cours des prochaines années.

Toutefois, jusqu’à présent, l’administration municipale n’a conclu qu’une seule entente : l’Espace La Traversée construira un immeuble qui comptera de 200 à 250 logements locatifs totalement abordables.

Un plan mal adapté, disent des détracteurs

À l’automne 2022, la Ville avait lancé un appel d’offres pour la vente d’une deuxième parcelle de terrain, mais elle n’a reçu aucune soumission. L’appel comportait l’obligation d’avoir 60 % de condos abordables sur une période d’au minimum 30 ans. L’enchère minimale s’élevait à 10 millions de dollars.

La Ville demandait trop, estime l’Institut économique de Montréal, un groupe de réflexion de droite. Quand on tient compte du prix élevé du terrain et du petit nombre de logements au prix du marché qu’on pourra y construire, c’est très difficile pour les promoteurs de faire de l’argent avec ça, souligne le porte-parole Renaud Brossard. En conséquence, cela ne les intéresse pas. Et au lieu d’avoir un quartier animé comptant 6000 logements, on a un terrain vacant et aucun plan de lotissement en vue.

L’ancien conseiller municipal Marvin Rotrand, un opposant de l’administration Plante, exprime ses doutes sur ce qu’il appelle la vision utopique de la Municipalité. Selon lui, elle n’attirera pas les promoteurs. M. Rotrand reproche par ailleurs à la Ville d’effrayer le secteur privé en établissant des cibles élevées tout en n’adoptant pas un plan d’infrastructures.

L’administration croit pouvoir dicter des ordres aux promoteurs, mais ceux-ci lui tournent le dos, lance-t-il. La Ville est déconnectée, c’est ça, la réalité. Elle ne sait pas comment régler ces problèmes.

Garder le cap sur les logements sociaux et abordables

Pour la Ville de Montréal, les cibles de logements abordables ne sont pas la cause du retard dans le projet de l’Hippodrome. Benoit Dorais, responsable de l’habitation au comité exécutif de Montréal, reconnaît toutefois que les promoteurs souhaitent un plan plus complet pour le secteur.

La Ville a formé le GALOPH à la suite de l’échec du deuxième appel d’offres. Son mandat consiste à présenter un nouveau plan d’affaires pour attirer les promoteurs privés et pour satisfaire aux objectifs sociaux de la Municipalité. Celui-ci devrait être présenté au début de 2024.

« Nous allons tout faire pour briser le moule et créer un nouveau modèle pour ce problème. Sinon, on n’y parviendra jamais »

— Une citation de Benoit Dorais, responsable de l’habitation au comité exécutif de Montréal

M. Dorais dit être persuadé que le Groupe respectera les objectifs de la Ville de Montréal en matière de logements abordables.

Le Groupe a accepté la vision de la Ville de Montréal, souligne-t-il. Il ne nous dira pas que nous avons besoin de moins de logements abordables. Tout le monde dit que nous avons besoin de beaucoup de logements, de beaucoup de logements abordables, de beaucoup de logements sociaux.

M. Boivin juge lui aussi que la Ville ne devrait pas diminuer ses objectifs, mais il croit qu’un plan efficace nécessitera l’appui de tous les gouvernements et des promoteurs afin de financer un programme de logements subventionnés et d’infrastructures.

Vaste pénurie de main-d’œuvre en construction

Selon des experts, l’industrie canadienne de la construction sera frappée par une vague de départs à la retraite, ce qui aggravera la pénurie de main-d’œuvre qui touche ce secteur de l’économie.

Selon Benjamin Tal, économiste en chef adjoint chez CIBC, quelque 80 000 emplois ne sont pas pourvus en ce moment.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoit pourtant qu’en 2030, le Canada aura besoin de 3,5 millions de maisons de plus que ce qui sera construit d’ici là si la tendance actuelle se maintient.

Le nombre de maisons construites par année a même légèrement diminué récemment, passant de 271 000 en 2021 à 260 000 en 2022. En mai dernier, le rythme annuel des mises en chantier a chuté de 23 % d’un mois à l’autre, ce qui a amené l’économiste en chef de la SCHL à prédire que seulement 210 000 ou 220 000 nouvelles maisons seront construites d’ici la fin de l’année.

‘‘Les promoteurs préfèrent les profits’’, ben kin… woah je l’ai pas vu venir celle-la.

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Wow, 2 échecs et la troisième tentative ne vient même pas cette année?!?

Une chance qu’on est pas en manque de logements! :roll_eyes:

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C’est la formulation qui est mélangeante je crois:

Le premier appel d’offre a trouvé preneur auprès de l’Espace La Traversée, pour un immeuble de 200 à 250 logements 100% abordables.

Le deuxième appel d’offre, celui d’octobre 2022, qui visait un édifice mixte et ouvert aux promoteurs privés, a été un échec. Il n’y a eu aucun autre appel d’offre pour ce même terrain depuis, à ma connaissance.

Un succès, un échec.

Bref, la bonne nouvelle c’est qu’ils ne sont pas fous à essayer deux fois la même chose qui ne marche pas. La mauvaise est le délai de la chose.

Dans tous les cas, j’espère que ce groupe s’attaque au modèle d’affaire au sens large. Convaincre un promoteur de construire un édifice, en bout de ligne, c’est pas si compliqué, mais c’est plus difficile de trouver un milliard de dollars pour construire le quartier tout autour.

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Dans ce genre de développement on doit nécessairement tenir compte du tableau d’ensemble. Ici c’est le défi de planifier et construire la plupart des infrastructures avant la construction générale. Ce qui coutera cher et nécessitera des subventions gouvernementales pour partager la facture. N’oublions pas que le boulevard Cavendish est aussi dans les plans de mobilité et qu’il faudra arrimer les rues et les services souterrains aux infrastructures existantes.

Il faut aussi inclure l’éventuelle desserte en TEC pour rejoindre chaque portion du territoire. Donc tout est à faire et on n’a pas encore vu le plan détaillé du secteur. Une fois cet élément rendu public il sera plus facile d’y voir clair pour tout le monde, incluant les promoteurs.

Disons que Tremblay s’est essayé et il a échoué. Coderre a essayé et il a échoué. Cette fois, on a au moins un premier bâtiment qui sera construit et un comité sérieux. C’est long en maudit par exemple.

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Texte d’opinion dans Le Devoir

Quartier Namur-Hippodrome et crise du logement


Jacques Nadeau, Le Devoir
Le quartier Namur-Hippodrome, qui comprend l’ancien hippodrome Blue Bonnets, est en partie de propriété publique. La Ville de Montréal souhaite y construire un écoquartier composé de 12 500 logements, dont 6000 sur le site de Blue Bonnets.

Chloé Beaulieu, Louis Gaudreau, Luise Hellwig, Jason Prince et Eric Shragge
Les auteurs font partie du comité logement Prenons la ville.
29 juillet 2023
Idées

Au cours des prochains mois, alors que sévit une grave crise du logement, d’importantes décisions seront prises quant à l’avenir du quartier Namur-Hippodrome, dont le développement aura un effet majeur sur l’offre de nouveaux logements à Montréal. Ce quartier, qui comprend l’ancien hippodrome Blue Bonnets, est en partie de propriété publique, et la Ville de Montréal souhaite y construire un écoquartier composé de 12 500 logements, dont 6000 sur le site de Blue Bonnets. Il offre ainsi la possibilité d’y développer des logements qui profiteront aux Montréalais et Montréalaises à faibles et modestes revenus, qui sont les premières victimes de la crise. Or, le 29 mai dernier, la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont annoncé qu’ils confiaient la planification de ce secteur à un comité largement dominé par des intérêts privés, dont les réalisations des dernières années ont davantage contribué à la crise du logement qu’à offrir des solutions, ce qui fait craindre pour la suite des choses.

Le Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’hippodrome (GALOPH) est en effet composé de 15 membres dont plusieurs sont des chefs de file de l’industrie immobilière et financière, à laquelle on doit une part importante des imposants et lucratifs projets résidentiels qui ont ou qui sont en voie de transformer le centre-ville, le Centre-Sud, le Sud-Ouest ainsi que le secteur Griffintown de Montréal.

On y trouve des représentants des fonds d’investissement Claridge et Ivanhoé-Cambridge (CDPQ) et du Fonds de solidarité FTQ, des dirigeants des entreprises de promotion immobilière Prével, Brocolini et Quo Vadis de même que du Mouvement Desjardins. Dans une moindre mesure, le comité réunit également des représentants d’organismes publics et communautaires. Il a pour mission d’élaborer, au cours des prochains mois, un plan d’affaires « équilibré et rendant possible l’atteinte d’objectifs sociaux, tout en demeurant pertinent pour des investisseurs ».

La création de ce comité survient après que l’industrie immobilière a boycotté un appel d’offres sur le site de l’ancien hippodrome pour un projet comprenant 60 % de logements abordables, en laissant entendre que les exigences trop strictes de la Ville en matière d’abordabilité nuisaient au développement du secteur.

Comme l’a expliqué Pierre Boivin, président et chef de la direction du fonds d’investissement Claridge et coprésident du GALOPH : « Le modèle précédent mis en oeuvre par l’administration de la mairesse Valérie Plante était impossible à réaliser pour les promoteurs, car ceux-ci ne pouvaient pas en tirer de profits. À cause des prix courants, des coûts de construction et du cadre réglementaire des logements subventionnés, ce modèle économique ne pouvait pas fonctionner. »

Il faut donc en conclure que le développement du quartier Namur-Hippodrome imaginé par le GALOPH devra désormais faire plus de place aux profits et moins au logement abordable, qui leur est par nature moins favorable. En l’absence d’un financement public important (provincial et fédéral surtout) qui permettrait de fournir une véritable solution de rechange au « tout au privé », les acteurs publics et communautaires réunis autour de la table auront peu de chances d’y changer quoi que ce soit, aussi bien intentionnés soient-ils. Ils devront probablement, et une fois de plus, se contenter des restes, des parcelles sur lesquelles l’industrie financière et immobilière considérera possible de construire du logement abordable sans que cela affecte son modèle d’affaires. Comme ce fut le cas partout où ce modèle a été implanté depuis près de 20 ans, les besoins sociaux en matière de logement risquent fort de passer au second plan.

Avec le secteur Bridge-Bonaventure, le quartier Namur-Hippodrome est l’un des derniers grands sites à développer au coeur de la ville. L’administration municipale est certes dans une position difficile, car elle subit de fortes pressions de la part des lobbies de l’immobilier et du gouvernement provincial, qui a menacé de reprendre le site si le projet n’avance pas plus rapidement. Par contre, on ne peut que déplorer le fait qu’elle ait, de gré ou de force, renoncé à y réaliser un projet plus ambitieux et susceptible de répondre aux problèmes causés par la crise du logement. En ouvrant la porte à de flagrants conflits d’intérêts — les membres du GALOPH pourraient bénéficier directement du plan qu’ils proposeront —, la création de ce comité est non seulement une invitation au loup à entrer dans la bergerie, mais aussi à en assurer la gestion.

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Merci de laisser vos ego à la porte

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Le terrain de l’ancien hippodrome Blue Bonnets, à Montréal


Stéphanie Grammond
Stéphanie Grammond La Presse

Imaginez des enfants, chacun dans leur carré de sable. L’un a une pelle, un autre un seau et le troisième un arrosoir. Mais chacun reste dans son coin, jaloux de son précieux outil, incapable d’admettre qu’il ne peut pas construire un château tout seul.

Publié à 1h14 Mis à jour à 5h00

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Cette image illustre bien l’immobilisme qui nous empêche de résoudre la crise du logement qui frappe très durement les pauvres, mais aussi la classe moyenne à travers tout le Québec.

Et tenez-vous bien, ce n’est qu’un début.

Si on reste les bras croisés, il manquera 860 000 logements au Québec dans sept ans, selon les récents calculs de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Consultez Le rapport de la société canadienne d’hypothèques et de logement sur la pénurie de logements au Canada

Ça en fait, du monde qui n’a pas de toit. Ça en fait, des gens qui défoncent leur budget pour se loger.

Pour que le marché redevienne abordable, il faudrait bâtir 123 000 logements supplémentaires par année d’ici 2030. Le défi est immense, car les mises en chantier ont été d’environ 50 000 par année, en moyenne, depuis 10 ans.

Mais pour les politiciens, il est plus facile de trouver des coupables que des solutions.

Pendant que Justin Trudeau décoche des flèches aux municipalités qui noient les projets dans la bureaucratie, les villes reprochent à Québec de ne pas en faire assez pour lutter contre la pénurie de logements.

Même si ces critiques sont parfaitement fondées, il vaudrait mieux se focaliser sur la collaboration.

Justement, une solution collaborative prometteuse est en train de se mettre en place pour le développement du site de Blue Bonnets. Une solution qui pourrait faire des petits et permettre, par exemple, de débloquer le potentiel de l’est de Montréal, qui renferme beaucoup de terrains contaminés, coûteux à développer.

La saga de l’ancien hippodrome de Blue Bonnets est le symbole par excellence de l’immobilisme de nos élus face à la crise du logement. Ce n’est pas croyable de laisser à l’abandon, depuis presque 15 ans, un terrain en plein cœur de Montréal, à deux pas du métro, qui pourrait accueillir plus de 6000 logements !

Heureusement, à la fin de mai, les trois ordres de gouvernement se sont entendus pour former le Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’hippodrome (GALOPH), qui regroupe aussi le privé, le communautaire et même le philanthropique avec la participation de Centraide.

Cette coopération est de bon augure. Mais encore faut-il réunir tous les outils nécessaires pour qu’un projet d’envergure sorte de terre.

Pour éviter le travail en silo, il faut commencer par créer un OBNL indépendant qui aura les coudées franches pour piloter le projet, comme cela s’est fait pour le développement du quartier international de Montréal, il y a 20 ans, sous la houlette de l’architecte Clément Demers, maintenant impliqué dans le GALOPH.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

L’architecte Clément Dermers

Cet organisme devra avoir assez de pouvoir pour éviter de s’embourber dans la bureaucratie. La Ville a beau avoir mis en place des cellules facilitatrices pour aplanir les obstacles dans quatre arrondissements, le nombre de permis de construction délivrés y est en chute libre.

Ensuite, il faut éviter les erreurs de Griffintown, « qui a été livré en pâture aux promoteurs avant qu’ait été adopté un plan d’ensemble », rappelle Gérard Beaudet dans son récent ouvrage Un Québec urbain en mutation. Pour créer un vrai milieu de vie, il faut un plan d’aménagement qui prévoit les services de proximité, les espaces verts, le transport collectif, les écoles, les garderies…

Et ce plan devra faire la part belle au logement social et abordable. Mais pour cela, les entrepreneurs privés doivent embarquer, eux qui ont boudé le programme 20-20-20. Cette promesse phare de la mairesse Valérie Plante leur imposait 20 % de logements sociaux, 20 % de logements abordables et 20 % de logements familiaux dans leurs projets. L’idée était louable, mais le programme a été développé en vase clos, sans tenir compte de la réalité de promoteurs. Ne vous demandez pas pourquoi c’est un échec.

Mais le plus grand défi de Blue Bonnets demeure le développement des infrastructures – eau, égouts, électricité, etc. – dont la facture pourrait atteindre 800 millions de dollars, sans compter le coût des travaux routiers pour désenclaver le site, notamment l’essentiel raccordement du boulevard Cavendish.

La Ville qui est propriétaire du terrain doit admettre qu’elle n’a pas les moyens de payer cette facture qui devra forcément être partagée. Édimbourg, Dublin, Chicago, Washington, São Paulo… Partout à travers le monde, on a vu des partenariats financiers entre plusieurs ordres de gouvernement afin de revitaliser les quartiers industriels.

C’est possible ici aussi. On peut mettre à contribution Québec et Ottawa, par l’entremise de la Banque de l’infrastructure du Canada, qui a d’ailleurs accordé, l’an dernier, 175 millions afin de développer les systèmes écoénergétiques d’un quartier de Richmond en Colombie-Britannique.

L’important, c’est que ça débloque. On ne peut pas attendre encore 15 ans pour avoir un réseau de distribution d’eau à Blue Bonnets.

Venir à bout de la crise du logement ne sera pas un jeu d’enfant. Mais pour y arriver, il faut que chacun laisse son ego à la porte. Voyons large. Voyons grand. À la fin, tout le monde pourra être fier du résultat.

La position de La Presse

La crise du logement fait mal ? Vous n’avez encore rien vu ! Les élus doivent arrêter d’agir en silo pour trouver des solutions. Des solutions comme celle qui est en train de se mettre en place pour construire 6000 logements sur le site de Blue Bonnets. Et qui pourrait faire des petits ailleurs.

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Un tramway au cœur du futur quartier Namur-Hippodrome

La Ville de Montréal prévoit construire un vaste quartier carboneutre de 20 000 logements sur les terrains de l’ancien Hippodrome de Montréal et dans le secteur situé à l’est du métro Namur. Pour atteindre ses objectifs, ce projet des plus ambitieux nécessitera notamment la construction d’une ligne de tramway sur la rue Jean-Talon.

Lire le texte complet

Un tramway au cœur du futur quartier Namur-Hippodrome

Un parc et un wagon de tramway qui circule.

Représentation du parc central et de la ligne de tramway que projette de construire la Ville de Montréal sur les terrains de l’ancien Hippodrome de Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA / VILLE DE MONTRÉAL

Publié à 18 h 01 HAE

La Ville de Montréal prévoit construire un vaste quartier carboneutre de 20 000 logements sur les terrains de l’ancien Hippodrome de Montréal et dans le secteur situé à l’est du métro Namur. Pour atteindre ses objectifs, ce projet des plus ambitieux nécessitera notamment la construction d’une ligne de tramway sur la rue Jean-Talon.

Dans un volumineux plan directeur de 120 pages, dont Radio-Canada a obtenu copie, la Ville de Montréal expose sa vision d’avenir pour le développement du terrain de 43 hectares de l’ancien hippodrome, qui pose d’importants défis environnementaux et de mobilité.

Prise de vue aérienne du site.

Vue aérienne de l’actuel site de 43 hectares de l’ancien Hippodrome de Montréal et de l’autoroute Décarie.

PHOTO : RADIO-CANADA / VILLE DE MONTRÉAL

Le terrain, dont la Ville est propriétaire depuis 2017, est enclavé entre une gare de triage ferroviaire, des quartiers industriels et l’autoroute Décarie. Aucune rue ne le traverse et seule la station de métro Namur, située à son extrémité est, est en mesure de desservir ce secteur qui pourrait accueillir jusqu’à 40 000 habitants d’ici 2050.

Il faut qu’il y ait un axe de transport qui facilite la circulation intérieure et extérieure. On parle de 20 000 logements, ça ne peut pas être 20 000 nouvelles voitures qui viennent s’installer ici. On n’y arrivera juste pas.

Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal

Conscients de l’enjeu du transport, les auteurs du plan directeur disent miser sur la construction d’une ligne de tramway dans l’axe de la rue Jean-Talon pour désenclaver le secteur, notamment du côté ouest.

À la lecture du document, où le mot tramway figure une trentaine de fois, on comprend vite qu’un service de transport rapide et efficace est l’une des conditions essentielles à la réussite du projet. C’est fini de penser des quartiers sans, en amont, réfléchir au transport. Ça ne marche pas. On a vu ce que ça a donné dans d’autres quartiers, dans d’autres villes, explique la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Le tracé du futur tramway, qui pourrait se prolonger jusqu’au boulevard Cavendish, sera précisé dans le cadre d’une étude en cours sur l’axe Jean-Talon Ouest/Cavendish, précise la Ville dans le document.

On dit un quartier, mais c’est l’équivalent d’une ville dans une ville.

Une citation deValérie Plante, mairesse de Montréal

Un quartier écomodèle

Inspiré des meilleures pratiques scandinaves et européennes en matière d’urbanisme, d’intégration sociale et d’environnement, le plan inclut aussi le réaménagement du secteur situé à l’est de la station de métro Namur, entre la rue Jean-Talon et le chemin de fer, jusqu’à la rue Victoria.

Une place publique animée.
Représentation artistique d’une des places publiques qu’on projette de construire dans le plan directeur de la Ville de Montréal sur les terrains de l’ancien Hippodrome de Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA / VILLE DE MONTRÉAL

Ce nouveau quartier, baptisé « Namur-Hippodrome », sera doté de 14 hectares d’espaces verts, de parcs et de places publiques. Il comprendra aussi des commerces et des services de proximité, des ressources de soins de santé et trois écoles (deux primaires et une secondaire), histoire d’éviter les erreurs commises dans le passé, notamment dans Griffintown.

Le tout s’articulera autour d’un grand parc central doté d’un étang, de sentiers et d’infrastructures urbaines et de loisirs. Plusieurs autres espaces verts plus petits seront aménagés sur l’ensemble du territoire.

  • Vue aérienne d'une ancienne piste de course de chevaux.

On aperçoit l’ancienne piste de l’hippodrome de Montréal, du haut des airs.

PHOTO : RADIO-CANADA / FRÉDÉRIC LAFLEUR

  • Vue aérienne d'immeubles résidentiels, de rues et d'un parc.

Un aperçu du secteur Hippodrome-Namur une fois qu’il sera construit.

PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL

  • Rendu visuel d'un quartier, du haut des airs.

Aperçu aérien de la densification du secteur Namur.

PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL

  • Rendu visuel.

Un rendu visuel, au niveau du sol, d’une place publique du futur quartier de l’Hippodrome.

PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL

  • On peut lire sur le document « Phase 1 », « Phase 2 » et « Phase 3 ».

Les différentes phases de développement du quartier Hippodrome-Namur.

PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL

  • Une clôture autour d'un terrain vague.

Pour le moment, une immense clôture entoure le terrain de l’ancien Hippodrome de Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

On aperçoit l’ancienne piste de l’hippodrome de Montréal, du haut des airs.

PHOTO : RADIO-CANADA / FRÉDÉRIC LAFLEUR

Album photo: Hippodrome-Namur

Ce projet-là va être le plus grand projet de redéveloppement immobilier au Québec dans les dix dernières années.

Une citation deValérie Plante, mairesse de Montréal

On est à 20 000 unités, 40 000 personnes. C’est comparable à Boucherville. C’est une ville dans la ville qu’on vient construire, explique le conseiller de ville du district de Saint-Jacques, Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme et de la lutte contre l’itinérance au comité exécutif de Montréal.

L’ensemble du projet sera de plus bâti dans un souci constant de mixité et d’équité sociale où se côtoieront des personnes seules, des étudiants, des familles et des aînés, comme ils le feraient dans une ville ou un village.

Le projet en bref :

  • 18 500 à 20 000 logements, dont 7500 à 9000 sur le site de l’ancien hippodrome
  • Connexion de la station de métro Namur aux réseaux de mobilité active et collective
  • 14 hectares d’espaces verts et publics
  • Un grand parc central et une ceinture verte permettant le maintien de la biodiversité
  • 135 000 m2 d’équipements collectifs
  • 213 000 m2 d’espaces à vocation économique
  • Construction d’un tramway traversant le quartier pour le relier au métro Namur et au boulevard Cavendish, dans l’axe de la rue Jean-Talon

Prioriser l’abordabilité

Or, pour générer des quartiers tout neufs peuplés de diverses catégories sociales, il faut au départ que les loyers ou les hypothèques y soient abordables.

Opposée à l’idée d’ériger une citée-dortoir de logements hors de prix, la Ville promet de sortir du marché spéculatif 9000 des 20 000 logements qui seront construits, a révélé la mairesse Plante.

Ça, je ne vous cacherai pas que ça a demandé du travail, a déclaré la mairesse. La Ville de Montréal a travaillé avec le gouvernement fédéral, avec le gouvernement provincial, les constructeurs, les promoteurs immobiliers pour dire : “Comment est-ce qu’on s’assure que la Ville de Montréal va être prête pour éventuellement d’autres crises de l’habitation?”

Mme Plante n’a cependant pas expliqué de quelle façon on comptait s’y prendre pour protéger tous ces logements d’une flambée des loyers.

Les promoteurs seront-ils au rendez-vous?

Cette approche ne fait pas sauter de joie les promoteurs immobiliers privés, essentiels à la réalisation du projet. Ces derniers boudent les terrains de l’ancien hippodrome depuis des années, en raison des nombreuses exigences que pose l’administration de Valérie Plante pour le développement de ce vaste terrain offrant une vue imprenable sur le mont Royal.

Vue artistique aérienne du projet.

Représentation aérienne de l’ensemble du projet Namur-Hippodrome.

PHOTO : RADIO-CANADA / VILLE DE MONTRÉAL

À l’automne 2022, la Ville avait lancé un appel d’offres pour la vente d’une parcelle du terrain de l’ancien hippodrome, mais elle n’a reçu aucune soumission. L’appel comportait l’obligation d’offrir 60 % de condos à prix abordables sur une période d’au moins 30 ans. L’enchère minimale s’élevait à 10 millions de dollars.

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Selon des promoteurs interrogés à l’époque, les prix en vigueur sur le marché immobilier, les coûts de construction en hausse et le cadre réglementaire des logements subventionnés faisaient en sorte que ce modèle n’était pas viable économiquement pour eux.

Consciente de cet enjeu, Gracia Kasoki Katahwa assure que, cette fois, les entrepreneurs sont consultés par le Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’Hippodrome (GALOPH), mis sur pied en mai 2023 pour explorer les avenues de financement et élaborer un plan d’affaires.

Les temps sont très difficiles pour les promoteurs, mais on a travaillé avec eux. Le GALOPH travaille depuis huit mois déjà sur le comment et les leviers financiers nécessaires pour que ce soit aussi intéressant pour les promoteurs. Je vous dirais même qu’on reçoit beaucoup d’appels […] notamment des promoteurs qui sont propriétaires autour du métro Namur, assure Gracia Kasoki Katahwa.

En attente d’un plan d’affaires

Bien qu’on ne retrouve aucune prévision ni estimation financière dans le Plan directeur d’aménagement et de développement du quartier Namur-Hippodrome, Robert Beaudry estime qu’il en coûtera au moins 1,4 milliard de dollars pour doter le futur quartier d’infrastructures municipales de base, dont l’aqueduc, les égouts, les rues et divers aménagements, car il s’agit essentiellement d’un terrain vierge qui est en friche depuis la fermeture de l’Hippodrome de Montréal, il y a 15 ans.

On peut lire sur le document « Phase 1 », « Phase 2 » et « Phase 3 ».

Le projet de développement du quartier Namur-Hippodrome est prévu en trois phases.

PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL

Une somme de 300 millions de dollars est d’ailleurs déjà réservée au PDI (Programme décennal d’immobilisation) en prévision de ces travaux.

Le GALOPH doit déposer son plan d’affaires vendredi avant-midi sur les sources et les modalités de financement du projet.

Avant sa fermeture en 2009, l’Hippodrome de Montréal, autrefois Blue Bonnet, accueillait des courses de chevaux depuis 1905.

Une idée des délais?

Une autre grande question à laquelle ne répond pas le plan directeur est celle de la date projetée de la première pelletée de terre et de la construction des premiers immeubles, après toutes ces années d’attente.

Lors de la présentation de son projet de quartier carboneutre, la Ville espérait commencer les travaux sur le site en 2025.

Mais selon Gracia Kasoki Katahwa, le projet a pris un peu de retard, question de s’assurer de bien faire les choses.

Les premiers permis de construction devraient donc être délivrés en 2025.

Selon Robert Beaudry, qui signale que la réalisation des trois phases du projet s’étalera sur plusieurs décennies, la première pelletée de terre devrait avoir lieu vers 2027 dans la portion la plus rapprochée de la station de métro Namur. Le reste du projet sera développé en progressant vers l’ouest.

Terrain et bâtiments de l'ancien hippodrome, dans l'ouest de Montréal.
Les estrades et le Club House de Blue Bonnets ont accueilli des centaines de milliers d’amateurs de courses pendant plus d’un siècle.

PHOTO : RADIO-CANADA

L’ancien Hippodrome Blue Bonnets, qui a présenté des courses de chevaux pendant 102 ans, a longtemps été l’une des principales attractions de la métropole. Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’y donnaient rendez-vous le week-end, dans les années 1970, pour assister aux courses de chevaux.

L’hippodrome a malheureusement connu un long déclin jusqu’à sa fermeture complète en octobre 2009, à la suite de la faillite de la société Attractions hippiques du Québec.

Les terrains et les bâtiments qui étaient la propriété du gouvernement du Québec, par l’entremise de la Société nationale du cheval de course (SONACC), ont été officiellement cédés à la Ville de Montréal le 6 juin 2017. Celle-ci s’était engagée à démolir les bâtiments et à décontaminer le terrain au cours des deux années suivantes.

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This area of the city in the middle of the island probably represents one of greatest potential of redevelopment in Canada if not North America in the next few decades. Hope this administration can move forward with this project!

5 « J'aime »

Le titre de l’article aurait pu être On sème encore du vent sur le quartier Namur-Hippodrome

Donc rien vraiment.

Encore là, des idées, mais rien de ficelé.

Un peu normal, ils sont propriétaires de terrains et veulent développer!

Et encore rien.

Bon, au moins on a une date (demain!)

Euphémisme…

Donc caduc pour 2024.

:cricket:

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Enfin une première image!

24 « J'aime »

ils ont inclus les tours du Royalmount :joy:

5 « J'aime »

je n’aime pas les rendus comme ca, parce que ca justifie la réduction de la densité des terrains qui appartient a la ville. Par exemple ici on dit 20,000 logements, mais ce n’est pas 20,000 logements sur le site Blue bonnets, c’est 20,000 répandu sur un centaine de sites privés dont la ville ne contrôle vraiment pas beaucoup sur le futur de ces sites ou les intentions des propriétaires. J’aurais préféré plus de détails sur les sites que la ville contrôle (Blue Bonnets).

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“18 500 à 20 000 logements, dont 7500 à 9000 sur le site de l’ancien hippodrome”

Il y en a quelques-unes dans l’article:

12 « J'aime »

J’ose espérer plus de connexions avec Côte St-Luc

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