Protection du territoire

Plusieurs projets d’aires protégées proposés par des citoyens ont été bloqués par des élus locaux de la Mauricie, a appris Le Devoir. Les partisans de ces projets présentés à la demande du gouvernement Legault se sentent floués, tandis que des élus ne cachent pas leur exaspération face à « l’appel à projets » lancé par le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

Dans la MRC de Mékinac, située au nord de Trois-Rivières, le collectif Ensemble vers la réserve de biodiversité Mékinac avait élaboré, arguments scientifiques à l’appui, un projet de protection d’un territoire de 200 km2. Ce projet devait permettre de préserver des milieux naturels importants pour des espèces menacées et des zones forestières épargnées par l’industrie, mais aussi un territoire qui créait une « connectivité » avec d’autres écosystèmes protégés de la région. Qui plus est, le projet avait reçu plusieurs appuis dans la région et la page Facebook du groupe compte plus de 1000 membres.

La MRC de Mékinac a toutefois refusé d’accorder un « appui à l’analyse du projet ». Cette étape, qui ne signifie pas un appui formel au projet présenté, est un passage obligatoire pour les citoyens qui veulent que leur projet d’aire protégée soit considéré pour les étapes suivantes par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Les MRC ont jusqu’au 10 janvier pour se prononcer.

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C’est un changement de paradigme complet. […] Si on veut, on aura la possibilité de dire non. C’est ce qu’on demandait depuis longtemps.

Une citation de Sylvain Roy, préfet de la MRC de Kamouraska
Élus et citoyens avaient été alarmés plus tôt dans l’année par l’octroi de dizaines de claims miniers, notamment sur la plaine littorale où trônent 17 cabourons qui constituent la signature paysagère du Kamouraska.

Sur cette carte, les territoires visés par des titres miniers sont en bleu. Le territoire en mauve représente celui pour lequel la suspension de l’octroi de nouveaux claims a été reconduite pour six autres mois début décembre.

Photo : ministère des Ressources naturelles et des Forêts

La loi 63, adoptée le 28 novembre dernier, restreint l’attribution des claims miniers et interdit, sauf dans des cas exceptionnels, l’exploration minière sur les terres privées et dans les périmètres urbains.

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Résumé

Aires protégées : plus de 200 000 km2 à la portée du Québec

Sous-représenté dans le bilan des aires protégées au Québec, le sud de la province pourrait bientôt faire sa part grâce à plus de 500 projets récemment transmis au gouvernement.

L’appel à projets pour le Québec méridional a pris fin le 15 octobre. Les porteurs de projets ont maintenant jusqu’au 10 janvier pour obtenir des résolutions d’appui de la part des MRC concernées. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Piedbœuf

Publié à 5 h 51 HNE

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Si tous les projets d’aires protégées envoyés dans le cadre d’un récent appel du ministère de l’Environnement se réalisaient demain matin, le sud du Québec pourrait largement contribuer à l’atteinte de la cible de 30 % du territoire sous protection d’ici 2030, avec un potentiel de plus de 200 000 km2. Encore faut-il que les MRC donnent leur appui, alors que le quart des initiatives a déjà été rejeté.

Selon des données obtenues par Radio-Canada grâce à la Loi sur l’accès à l’information, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) avait compilé un total de 576 propositions à la date limite fixée au 15 octobre dernier.

Du nombre, 535 ont jusqu’ici été jugées recevables et sont actuellement à la première étape du processus d’analyse. Selon nos informations, Québec a reçu 26 projets d’aires protégées marines et 509 propositions en milieu continental (terrestre, eau douce).

Réunis, ils totalisent une superficie potentielle de 217 580 km2.

Bilan de l’appel à projets d’aires protégées dans le Québec méridional

Régions Superficie potentielle (en km2)
Bas-Saint-Laurent 3125
Saguenay–Lac-Saint-Jean 28 688
Capitale-Nationale 1541
Mauricie 6395
Estrie 312
Montréal 24
Outaouais 3622
Abitibi-Témiscamingue 31 274
Côte-Nord 113 734
Gaspésie–Îles-de-la- Madeleine 20 323
Chaudière-Appalaches 398
Laval 1,9
Lanaudière 4037
Laurentides 3407
Montérégie 200
Centre-du-Québec 320
TOTAL 217 580

Certains projets touchent plus d’une région. Les données sont à jour en date du 6 décembre 2024. Certains projets sont toujours en cours d’analyse.

Source : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

AILLEURS SUR INFO : Au cœur des Farallones, un joyau de biodiversité menacé

Une cible à portée de main

Le gouvernement du Québec s’est engagé à protéger 30 % de son territoire d’ici 2030, une cible internationale adoptée à la COP15 pour la biodiversité tenue à Montréal en 2022. En date du printemps 2024, environ 17 % du territoire était sous aires protégées.

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Actuellement, le Nord-du-Québec domine et influence le bilan à la hausse, alors que la zone méridionale est sous-représentée.

Selon la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Québec), partenaire du gouvernement pour le récent appel à projets, les propositions transmises pourraient permettre à la province de changer la donne et d’augmenter significativement son bilan dans la zone dite méridionale, ou sud du Québec.

La zone de l’appel à projets du gouvernement couvre le sud de la province ainsi que l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.

Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

Selon la SNAP Québec, la province doit ajouter 161 000 km2 dans la zone d’appel à projets pour atteindre la cible de 30 % d’aires protégées, ce qui représente 19,26 % de ce territoire.

Selon les données du ministère de l’Environnement, les projets récemment présentés en milieu terrestre représentent une superficie de 195 000 km2, soit plus de 30 000 km2 au-delà de la cible de 30 %.

Territoire actuellement protégé par région administrative au Québec

Région Territoire terrestre protégé
Abitibi-Témiscamingue 9,16 %
Bas-Saint-Laurent 5,02 %
Capitale-Nationale 10,56 %
Centre-du-Québec 1,96 %
Chaudière-Appalaches 2,01 %
Côte-Nord 14,42 %
Estrie 3,57 %
Gaspésie - Île-de-la-Madeleine 8,86 %
Lanaudière 11,34 %
Laurentides 8,88 %
Laval 0,84 %
Mauricie 8,12 %
Montérégie 4,11 %
Montréal 16,91 %
Outaouais 10,21 %
Nord-du-Québec (exclu du Québec méridional) 21,48 %

Source : Données tirées du ministère de l’Environnement, de la Luttre contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Le quart des projets rejetés

D’emblée, la SNAP Québec se réjouit du nombre de propositions soumises au gouvernement. La mobilisation citoyenne, c’est vraiment une belle surprise, s’enthousiasme Francis-D Desnoyers, responsable des projets d’aires protégées dans le sud du Québec pour l’organisme.

Or, plusieurs de ces projets ont déjà été rejetés, faute de résolutions d’appui des MRC concernées. Les porteurs de projets doivent en effet obtenir, d’ici le 10 janvier, l’aval des élus locaux afin que leurs dossiers passent à l’étape de l’analyse aux tables de concertation régionales du ministère.

Actuellement, 17 % du territoire québécois est considéré comme des « aires protégées ».

Photo : SÉPAQ

Selon une compilation de la SNAP Québec, environ 75 % des projets ont été appuyés ou partiellement appuyés, leur permettant de passer à la prochaine étape du processus d’analyse. Un quart a cependant été balayé du revers de la main avant même d’avoir été débattu.

On déplore tous les projets qui vont être rejetés à l’étape actuelle. Notre vision est que tous les projets devraient de facto être appuyés, affirme M. Desnoyers, qui craint que des régions soient ainsi sous-représentées.

Le problème, c’est que quelques MRC ont tout bloqué, déplore M. Desnoyers. Ce veto consenti aux élus municipaux était d’ailleurs craint par certains organismes environnementaux.

De ne pas avoir cette opportunité de discuter, de changer les limites, de déterminer une superficie différente, de ne pas avoir l’opportunité d’en parler, c’est une grosse perte.

Une citation de Francis-D Desnoyers, responsable des aires protégées dans le sud du Québec, SNAP Québec

Leurs craintes se seront finalement avérées. M. Desnoyers convient lui aussi que le processus mis en place par le gouvernement brise les efforts de gens qui ont [mené des projets] bénévolement et qui ont voulu s’approprier le territoire.

Dans certaines régions, comme la Haute-Gaspésie ou la Mauricie, une vaste majorité, voire la totalité, des projets soumis n’ont pas obtenu ces résolutions d’appui. Le mécanisme a été dénoncé par plusieurs, y compris par la SNAP Québec, malgré son rôle de partenaire du gouvernement.

En Haute-Gaspésie, la MRC a décidé de rejeter les 20 projets d’aires protégées soumis sur le territoire.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Francis-D Desnoyers rappelle que les résolutions d’appui ne sont pas des chèques en blanc. Un appui permet seulement à un projet d’être analysé par les tables de concertation régionales, où ils pourront être débattus en profondeur.

Le biologiste demeure cependant optimiste. La SNAP Québec et le ministère continuent leurs démarches afin de maximiser l’adhésion des MRC d’ici la date butoir du 10 janvier.

Marge de manœuvre

Le directeur général de l’organisme, Alain Branchaud, conserve lui aussi son optimisme. À son avis, le nombre de projets et les superficies potentielles permettent d’affirmer que l’initiative gouvernementale est un succès.

Avec une marge de manœuvre de plus de 30 000 km2, Québec a, selon lui, l’opportunité de faire des choix qui sauront maximiser l’adhésion de la population et des autorités locales.

On peut théoriquement atteindre plus de 33 % dans la zone du Québec méridional, poursuit M. Branchaud. Ce dernier rappelle que Québec prévoit un second appel à projets en 2027, toujours dans le but d’atteindre 30 % d’ici 2030.

De nouveaux parcs en cadeau

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le futur parc national Nibiischii comprendra notamment les monts Otish, une destination de rêve pour les randonneurs expérimentés.

De nouveaux sentiers de randonnée pédestre, de nouveaux parcours de canot-camping, de nouvelles pistes de ski de fond. Tout ça, dans de beaux parcs nationaux tout neufs. Pour un amateur de plein air, ce sont de bien beaux cadeaux de Noël. Il faudra attendre quelques années avant que tout se concrétise, mais la volonté est là.

C’est la Nation crie de Mistissini qui se chargera de l’exploitation du parc, un immense territoire qui comprendra notamment le lac Mistassini, le plus grand lac naturel du Québec, et les monts Otish.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le secteur du lac Mistassini sera au cœur du nouveau parc Nibiischii.

Le plan directeur provisoire du parc fait rêver, notamment en ce qui concerne les sports de pagaie. Le lac Mistassini constitue une véritable mer intérieure, ce qui devrait plaire aux adeptes de kayak de mer. Les amateurs de canot et de kayak d’eau vive pourront se tourner du côté de la rivière Rupert qui offre de nombreux rapides.

Un autre parc nordique est dans les cartons, Assinica, au nord de Chapais et de Chibougamau. Le Ministère n’a pas encore fourni de plan directeur, mais les pagayeurs devraient être choyés.

Le projet de parc Iluiliq se trouve encore plus au nord, à l’extrémité de la province, dans le Nunavik. Il protégera notamment des parois rocheuses sur la côte du détroit d’Hudson où nichent des colonies d’oiseaux marins. Le projet n’est pas encore assez avancé pour identifier formellement des activités de plein air.

PHOTO MATHIEU DUPUIS, FOURNIE PAR LE MELCCFP

Les dunes de Tadoussac, qui devraient constituer un nouveau parc national

Il faut aller plus au sud pour cela, soit du côté des projets de parc de la Côte-de-Charlevoix et des Dunes-de-Tadoussac. Pour ce dernier, on prévoit des pistes cyclables, des sentiers de vélo à pneus surdimensionnés (fatbike) et des pistes de ski de fond. Le parc pourrait être créé dès 2026-2027.

Quant au projet de la Côte-de-Charlevoix, il couvrira les secteurs des Palissades et de Baie-des-Rochers.

« Il est trop tôt pour confirmer les différentes activités qui pourraient y être offertes, indique le Ministère par courriel. Il est toutefois possible de confirmer que l’offre proposée inclura plusieurs sentiers de randonnée. »

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

La via ferrata du parc des Palissades est accessible été comme hiver.

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Le gouvernement Legault a reçu pas moins de 320 projets d’aires protégées, qui seront soumis à une analyse dans le cadre de « l’appel à projets » visant à augmenter la protection des milieux naturels dans la portion méridionale de la province, a appris Le Devoir. Ces données démontrent que le Québec a suffisamment de propositions sur la table pour faire des gains majeurs en matière de conservation.

Selon des données fournies par la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), qui a collaboré avec le gouvernement pour cet « appel à projets » lancé en juin 2024, au moins 320 propositions d’aires protégées sont aujourd’hui sur le bureau du ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

Ces 320 « propositions » sont celles qui ont été soumises par des citoyens ou des organismes et qui ont aussi reçu une résolution « en appui à l’analyse » de la part de la MRC concernée. Celle-ci devait être transmise au gouvernement au plus tard le 10 janvier.

Résumé

Québec courtise l’UNESCO pour devenir une « région de biosphère »

La ville de Québec et la rivière Saint-Charles.

Photo : Radio-Canada / Carl Boivin

Publié à 17 h 11 HNE

La ville de Québec espère devenir la première capitale en Amérique du Nord et en Europe à être reconnu comme une réserve de biosphère par l’UNESCO. Le dossier de candidature, en élaboration depuis 2022, sera déposé d’ici la fin du mois et une réponse est attendue à l’été 2026.

D’emblée, le maire de Québec soutient que cette désignation environnementale ne nuira pas au développement économique de la région. C’est une façon de mettre sous un encadrement clair et cohérent, comment on va protéger la nature et comment on va faire le développement, explique Bruno Marchand.

Bruno Marchand, maire de Québec

Photo : Radio-Canada

Si on divise le social de l’environnement, on se trompe. Si on divise l’économique de l’environnement, on se trompe. C’est un passeport pour l’échec.

Une citation de Bruno Marchand, maire de Québec

On compte 19 régions de biosphère au Canada, dont quatre au Québec. Il s’agit de Charlevoix, du Mont-Saint-Hilaire, du lac Saint-Pierre et du territoire de Manicouagan-Uapishka.

Selon le secrétaire général de la Commission canadienne pour l’UNESCO, Québec a de bonnes chances de devenir la cinquième réserve de biosphère de la province.

Yves-Gérard Méhou-Loko, secrétaire général de la Commission canadienne pour l’UNESCO

Photo : Radio-Canada

Yves-Gérard Méhou-Loko note les consultations exhaustives de la Ville pour monter son dossier de candidature, notamment avec la nation huronne-wendat. L’harmonie entre les populations locales, les communautés elles-mêmes, dont les autochtones, font partie des principaux critères de sélection, énumère le secrétaire général.

Il faut évidemment aussi démontrer des efforts soutenus de préservation de la biodiversité. Selon Yves-Gérard Méhou-Loko, qui a grandi à Québec, la capitale a démontré son sérieux avec plusieurs initiatives au fil du temps, dont par la réhabilitation des berges de la rivière Saint-Charles.

45 % de milieux naturels

Le territoire de la Ville de Québec est composé de 45 % de milieux naturels, principalement dans la couronne nord, où de vastes milieux naturels boisés sont encore présents.

Le directeur de la section des écosystèmes urbains à la Ville de Québec, Ghislain Breton, note aussi la présence de quatre grandes rivières qui traversent la ville et un potentiel de 500 espèces faunique sur le territoire.

Selon lui, le fait que Québec se trouve à la convergence du Bouclier canadien, des Basse-Terre du Saint-Laurent et des Appalaches sera aussi un atout pour sa candidature auprès de l’UNESCO.

La rivière Saint-Charles dans le secteur du Château-d’Eau

La Ville de Québec devient une réserve de biosphère, ce serait sa troisième désignation de l’organisme international. L’arrondissement historique de Québec est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985.

Québec est aussi entrée dans le réseau mondial des villes créatives en 2017, à titre de ville de littérature.

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La vaste majorité des milieux naturels du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont été rayés de la carte au fil des décennies, et la destruction se poursuit toujours, sous la pression de l’étalement urbain. Mais un projet de « paysages humanisés » axé sur cinq collines montérégiennes pourrait contribuer à la protection de la biodiversité, qui est aussi riche que menacée dans le sud du Québec.

Un « paysage humanisé » est une forme d’aire protégée qui est reconnue par l’Union internationale pour la conservation de la nature et qui existe dans plusieurs pays d’Europe, où l’occupation du territoire par l’activité humaine est particulièrement intensive.

Cette protection de la biodiversité en milieu habité est aussi reconnue par le gouvernement du Québec depuis 2002, même s’il n’existe aucun projet achevé à l’heure actuelle. Un projet de « paysage humanisé projeté » a toutefois été annoncé en 2021. « Ce statut de protection permet à la fois la conservation de la biodiversité et celle des paysages et valeurs culturelles bénéfiques à cette biodiversité, tout en valorisant les pratiques durables et exemplaires des communautés », précisait le gouvernement au moment de l’annonce.

Info sur les 5 collines

Mont Royal

  • Superficie : 474 hectares
  • Altitude : 233 mètres
  • Biodiversité : Près 800 espèces de végétaux, plus de 180 espèces d’oiseaux et près de 20 espèces de mammifères.

Collines d’Oka

  • Superficie : 7149 hectares
  • Altitude : 249 mètres
  • Biodiversité : Plus de 200 espèces d’oiseaux, près de 40 espèces de mammifères et des centaines d’espèces de végétaux.

Mont Saint-Bruno

  • Superficie : 1903 hectares
  • Altitude : 218 mètres
  • Biodiversité : Environ 200 espèces d’oiseaux, plus 500 espèces de végétaux et une trentaine d’espèces de mammifères.

Mont Saint-Hilaire

  • Superficie : 2510 hectares
  • Altitude : 411 mètres
  • Biodiversité : Environ 1000 espèces de plantes, 200 espèces d’oiseaux et une trentaine d’espèces de mammifères.

Mont Rougemont

  • Superficie : 548 hectares
  • Altitude : 390 mètres
  • Biodiversité : Près de 800 espèces végétales et plus de 200 espèces animales, dont une quarantaine d’espèces très rares.

La CMM a tenu 2 séances de consultation publique sur le sujet jusqu’à présent

Enregistrements vidéo des séances à Montréal et la Couronne Sud
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Résumé

Les deux tiers du boisé des Châtels seront protégés

Par Valérie Gaudreau, Le Soleil

3 février 2025 à 04h00

Le boisé des Châtels avait été aménagé par les citoyens au fil des ans avant que le propriétaire Groupe Dallaire y interdise l’accès à l’été 2023. Il y a un an, la Ville de Québec a lancé une vaste consultation pour déterminer la surface à protéger et celle où la construction sera permise. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

CHRONIQUE / L’administration Marchand a tranché et protègera 66 % du vaste terrain du secteur Chauveau où se trouve le boisé des Châtels.


Ainsi, tout le terrain à l’ouest du ruisseau qui traverse cette forêt urbaine sera sous le coût d’un Règlement de contrôle intérimaire qui met à l’abri du développement industriel ou résidentiel les milieux humides et les boisés de cette zone.

Depuis des années, des citoyens, dont le Conseil de quartier et Les Amis du boisé des Châtels, souhaitent voir 100 % de ces terrains propriété du Groupe Dallaire soustraits à toute construction.




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Mais avec 66 %, l’administration Marchand assure que cette mesure remplit la promesse de protection de la nature.

«Ce n’est pas 100 %, mais ce n’est pas 0 % non plus. Le verre est aux deux tiers plein. C’est hallucinant ce qui a été fait dans ce dossier-là», se réjouit dans une entrevue exclusive au Soleil la conseillère responsable de l’urbanisme Mélissa Coulombe-Leduc.

La zone protégée se situe à l’ouest (à gauche sur la carte) du ruisseau qui traverse le vaste terrain boisé. (Carte Ville de Québec)

La conseillère de l’équipe de Bruno Marchand estime que la mobilisation de la population a contribué à atteindre cette cible de protection.

«J’ai envie de leur dire que c’est une énorme victoire. C’est le résultat du combat qu’ils ont mené pour préserver ce site-là», estime la conseillère.

Ces terrains sont bordés par l’autoroute Henri-IV, le boulevard Saint-Claude, le boulevard Couture et au sud par les terrains de la phase 1 de l’Espace d’innovation Chauveau.

Le 19 janvier, je consacrais une chronique à la lutte citoyenne qui s’est maintenue tout au long de la dernière année, après le lancement d’une vaste consultation nouveau genre qui visait à mettre les citoyens et le promoteur dans le coup pour l’élaboration d’un plan particulier d’urbanisme (PPU) du secteur Chauveau.



Une version préliminaire du Plan devait être présentée à l’automne, mais ne l’a toujours pas été, faisant craindre que l’objectif de régler ce dossier en septembre, soit avant les prochaines élections municipales, ne soit plus possible.

Mélissa Coulombe-Leduc assure toutefois que tout sera bouclé dans l’échéancier prévu malgré le petit détour. La décision obligera en effet une modification au schéma d’aménagement, avec une consultation publique le 24 février.

Une nouvelle version du PPU Chauveau sera présentée «fin mars début avril» et touchera seulement le secteur à l’Est du ruisseau.

Le territoire sera partagé en un secteur résidentiel et une portion industrielle, continuité de la phase 1 de l’Espace d’innovation Chauveau, déjà remplie.

Dès le départ, l’administration Marchand avait fixé de «60 à 70 %» l’objectif de surface à exempter de tout développement.



«Il va rester des gens qui vont vouloir continuer à militer pour le 100 %, mais ça reste un terrain privé et il serait irréaliste de penser que la Ville pourrait acheter ces terrains au complet», poursuit Mélissa Coulombe-Leduc.

À une époque, dit-elle, des versions précédentes de Groupe Dallaire conservaient peu de milieux naturels.

Lorsqu’on consulte des scénarios antérieurs, on constate en effet la grande différence. En 2021, le promoteur proposait de construire sur l’ensemble de la forêt urbaine en ne conservant que quelques lignes de verdure.

Cette mouture de 2021 du plan de développement de Groupe Dallaire contenait peu de préservation de la nature.

Cette décision sur Chauveau s’ancre dans celle de vendredi alors que la Ville de Québec a annoncé la mise en place de mesures de contrôle intérimaire qui fait grimper à 98,4 % le niveau de conservation des milieux humides d’intérêt sur lesquels la Ville de Québec a juridiction.



La superficie totale est de 34,5 km² dans l’agglomération de Québec, l’équivalent, illustre la Ville, de 34 fois les Plaines d’Abraham, tout en qualifiant cette conservation de «sans précédent».

La cible de 98 % que s’était donnée l’agglomération de Québec dans le Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) avant 2032 est donc atteinte cinq ans plus tôt.

«Faire notre part», dit Dallaire

Pour le chef de la direction de Groupe Dallaire, Michel Dallaire, l’imposition d’une interdiction de construire sur 66 % de son terrain «n’est pas une surprise» après un an de discussions.

Il y voit une façon de contribuer à la crise climatique.



«C’est aussi le résultat d’une réflexion», affirme-t-il au Soleil en disant penser à la planète à léguer à «nos enfants et petits-enfants».

La manière dont sera achetée la zone où la construction sera interdite reste à être bouclée.

Groupe Dallaire donnera une partie équivalant à 15 millions, un «don écologique», dit-il, qui permettra de réduire la facture que la Ville de Québec et des organismes de protection comptent assumer avec divers programmes gouvernementaux. Les discussions sont en cours.

Il faudra attendre aussi pour voir les détails des types d’habitations que proposera le promoteur.

Mais Michel Dallaire évoque déjà des maisons unifamiliales, en rangée et des immeubles sur plusieurs étages sans grands terrains toutefois. «On a beaucoup cheminé», conclut Michel Dallaire.



Reste à voir si les citoyens verront aussi une bonne nouvelle dans ce «verre aux deux tiers plein».

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Un Grand Montréal de plus en plus protégé

La CMM déposera un rapport auprès du gouvernement au printemps 2025. Une fois inscrit au Registre des aires protégées, possiblement en 2026, ce paysage humanisé contribuera à accroître la superficie d’aires protégées du Grand Montréal et atteindre l’objectif de conserver 30 % du territoire métropolitain d’ici 2030.

Source : CMM

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