Protection du territoire

Maintenant, c’est au ministre Guilbeault de faire la démonstration que son décret a plus d’impacts bénéfiques au point de vue environnemental qu’il a d’effets néfastes.

Une citation de Mario Simard, député bloquiste de Jonquière

Résumé

Protection du caribou : Ottawa envisage d’exempter Hydro-Québec du décret

Le Bloc québécois exige une évaluation de l’impact du décret sur le développement des énergies vertes.

Un caribou de la forêt boréale.

Le gouvernement canadien veut protéger trois hardes de caribous dans la forêt boréale du Québec. (Photo d’archives)

Photo : iStock

Publié à 4 h 00 HAE

Le gouvernement fédéral songe à exempter les infrastructures et les projets d’Hydro-Québec de son décret de protection du caribou forestier, a appris Radio-Canada. Le Bloc québécois déposera une motion, vendredi, pour que la question soit étudiée en comité parlementaire.

Toute la question est de savoir si la volonté du fédéral de protéger la biodiversité ne va pas nuire aux efforts de lutte contre les changements climatiques.

Selon nos sources, Hydro-Québec est préoccupée par le décret fédéral qui prévoit de s’attaquer aux chemins forestiers dans des secteurs où elle a des infrastructures et où elle prévoit des développements.

La société d’État a même évalué l’impact que pourrait avoir le décret en termes de mégawatts dont elle a besoin pour répondre à la demande croissante d’électricité et à la transition énergétique (Nouvelle fenêtre).

Les éoliennes de la Seigneurie de Beaupré.

Des chemins forestiers sont nécessaires pour développer et entretenir les parcs éoliens. Ici, le projet Des Neiges, de Boralex, dans Charlevoix. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada/Jean-François Nadeau

AILLEURS SUR INFO : La Mongolie arrêtera-t-elle Vladimir Poutine?

Hydro-Québec est partenaire de projets d’éoliennes et a elle-même l’intention de développer d’importants projets éoliens dans des secteurs potentiellement visés par le décret, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord.

Des lignes de transport d’électricité traversent aussi ces zones ou doivent les traverser à l’avenir, à mesure que le réseau va se développer.

Une espèce en déclin

Une fois en vigueur, le décret proposé par le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, protégera des zones de l’habitat de trois populations de caribous boréals (Val-d’Or, Charlevoix et Pipmuacan) en interdisant des activités telles que l’exploitation forestière et l’extension du réseau de chemins.

Le décret pourrait aussi forcer le reboisement de chemins forestiers. Ceux-ci détruisent l’habitat du caribou et favorisent le déplacement des prédateurs naturels, comme le loup.

Des caribous.

La population de caribous est en déclin au Québec depuis plusieurs années. (Photo d’archives)

Photo : Jean-Simon Bégin

« Des ajustements » pour Hydro-Québec, dit Ottawa

Au cabinet du ministre Steven Guilbeault, on nous explique qu’il y a « des conversations » avec Hydro-Québec et Boralex et que les deux organisations ont fourni des cartes pour voir où sont leurs chemins et leurs projets, pour voir où il y a du chevauchement entre les zones visées et celles qu’ils veulent développer.

On va faire des ajustements à la carte, d’ici la fin du processus, pour s’assurer de réduire au maximum l’impact socioéconomique, ajoute le cabinet.

Les projets d’électricité verte sont une priorité de notre gouvernement, donc c’est fort probable qu’on va faire des ajustements pour faciliter leur développement.

Une citation de Le cabinet du ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault

Le fédéral a déjà décidé d’exclure de son décret les mines de minéraux critiques, nécessaires à la transition énergétique (fabrication de batteries, par exemple), autant pour les projets actuels que pour les projets futurs.

Ça sera similaire pour les projets d’énergie verte, explique le cabinet du ministre Guilbeault. On essaie d’être conséquents entre le travail sur les changements climatiques et le travail sur la biodiversité.

Steven Guilbeault.

Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, estime que le caribou n’est pas suffisamment protégé au Québec. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

On veut voir une réduction nette des routes forestières, mais ça n’empêche pas d’en développer de nouvelles, précise le cabinet du ministre. Il faudra toutefois obtenir un permis pour faire un chemin.

Des consultations sont en cours jusqu’au 15 septembre concernant la portée du décret. Le gouvernement du Québec refuse d’y participer et on ignore encore si Hydro-Québec y prendra part.

Nous poursuivons l’analyse des documents en lien avec l’avis d’intention du gouvernement fédéral qui comprennent un ensemble de dispositions et de critères d’application, nous répond la porte-parole de la société d’État Lynn St-Laurent.

Le Bloc québécois exige des engagements

Je veux connaître les impacts du décret sur les projets d’énergie propre, dit le député bloquiste de Jonquière, Mario Simard, dont une partie de la circonscription est située dans l’une des zones visées par le décret, à cheval entre le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord.

Selon lui, une telle évaluation doit être rendue publique, car ça doit entrer dans le calcul coûts-bénéfices de la mise en place du décret. Il déposera, vendredi, une motion au Comité permanent de l’environnement et du développement durable pour que soit ajoutée une séance afin d’étudier cette question.

Mario Simard prend la pose pour une photo.

Mario Simard est le député bloquiste de Jonquière. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Émile Lapointe

Le député d’opposition craint des conséquences sur l’atteinte des cibles de réduction des gaz à effet de serre. Il rappelle que le dernier budget fédéral prévoit d’importants crédits d’impôt dans les énergies propres.

Maintenant, c’est au ministre Guilbeault de faire la démonstration que son décret a plus d’impacts bénéfiques au point de vue environnemental qu’il a d’effets néfastes.

Une citation de Mario Simard, député bloquiste de Jonquière

Dans une lettre envoyée au fédéral le mois dernier, le gouvernement du Québec y allait d’une mise en garde : En agissant ainsi, le gouvernement fédéral nuit au potentiel de développement énergétique du Québec, notamment au chapitre du développement de la filière éolienne.

Un décret d’urgence pourrait compromettre nos efforts de production d’énergie verte. Il serait inacceptable que le gouvernement fédéral vienne mettre en péril l’atteinte de cet objectif.

Une citation de Extrait de la lettre du gouvernement du Québec au fédéral, en juillet 2024

Les ministres Benoit Charette et Maïté Blanchette Vézina font une annonce.

La lettre a été écrite par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, aux côtés de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Le gouvernement caquiste estime qu’Ottawa se livre à de l’ingérence et ne respecte pas les compétences du Québec. Selon la province, la protection des espèces terrestres est une compétence exclusive du Québec.

Ainsi, le gouvernement Legault a refusé de participer aux consultations sur le décret. Ottawa ne nie pas que Québec a préséance et préférerait ne pas avoir à agir si seulement la province faisait les efforts jugés nécessaires.

Il y a urgence, dit le cabinet de Steven Guilbeault.

De son côté, Hydro-Québec convient de l’importance de protéger le caribou forestier. La société d’État dit être engagée dans une trajectoire de décarbonation et reconnaît que les infrastructures nécessaires pour y arriver devront être compatibles avec la protection de la biodiversité.

Le terrain choisi est adjacent au boisé du Domaine Saint-Paul, véritable joyau par son exceptionnelle valeur écologique au cœur de Montréal. Le boisé ainsi que le lac des Battures à proximité, fabuleuse réserve ornithologique, sont grandement appréciés par ses citoyens et par les amateurs de la nature.

Résumé

L’Île-des-Sœurs Verdun sacrifie une friche verdoyante pour une pump track asphaltée

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

La piste à rouleaux (ou pump track) projetée serait située près de la rive nord-ouest du lac des Battures que l’on aperçoit sur cette photo d’archives aérienne de L’Île-des-Sœurs.

L’arrondissement de Verdun a décidé d’implanter une imposante pump track asphaltée à L’Île-des-Sœurs. Une pump track est une piste jumelant bosses et virages pour vélos, planches à roulettes et trottinettes. L’idée d’implanter une telle piste n’est pas en cause. Cependant, le choix s’est arrêté sur un terrain ayant une importance environnementale.

Publié hier à 11h15

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Sylvie Dufresne

Sylvie Dufresne Titulaire d’un baccalauréat en sciences biologiques, médecin et citoyenne de Verdun

Le terrain choisi est adjacent au boisé du Domaine Saint-Paul, véritable joyau par son exceptionnelle valeur écologique au cœur de Montréal. Le boisé ainsi que le lac des Battures à proximité, fabuleuse réserve ornithologique, sont grandement appréciés par ses citoyens et par les amateurs de la nature.

La fin des travaux de la pump track est prévue pour octobre 2025, juste avant les élections municipales de novembre 2025. Dans ce contexte, la précipitation du projet n’est pas surprenante, mais combien inquiétante !

Le projet va à l’encontre à la fois, de l’avis des experts consultés et de la mobilisation citoyenne qui considèrent ce terrain comme à préserver à tout prix. À ce jour, près de 3000 citoyens ont signé une pétition s’opposant au projet de pump track, spécifiquement sur ce site inestimable, situé près de milieux humides dont le rôle crucial est bien connu.

Friche verdoyante

L’arrondissement décrit ce terrain comme « vague, déstructuré et contaminé ». En fait, il s’agit d’une friche verdoyante où avec les années, la nature a repris sa place avec de nombreux arbres matures. Les friches sont des milieux essentiels au maintien de la biodiversité, à la protection des espèces en déclin et à la consolidation des milieux naturels existants. Ces espaces sont de plus en plus rares sur le territoire métropolitain en raison du développement urbain effréné. Sur ce terrain, des espèces floristiques et faunistiques classées comme vulnérables ou menacées sont présentes.

Ce n’est pas la seule action prévue par l’arrondissement à cet endroit. Lors de l’hiver 2025, la ville planifie dans le boisé Saint-Paul l’abattage en bloc de 1000 frênes atteints de l’agrile. Cela va d’autant plus fragiliser le milieu, diminuer la couverture forestière et augmenter la température de l’habitat.

En pleine crise climatique, créer de nouveaux îlots de chaleur sur des terrains qui ne pourront plus servir de zone tampon pour les pluies défie l’entendement.

L’arrondissement de Verdun minimise les conséquences de l’implantation d’une pump track et promet des mesures d’atténuation. En effet, il est question de relocaliser les espèces animales menacées et de planter de nouveaux arbres après avoir passé au bulldozer 3500 m2 d’espace vert. Ces mesures sont contestables, car elles peuvent avoir des effets néfastes et irrémédiables sur les espèces touchées et la plantation de nouveaux arbres prendra au moins 20 ans avant de remplacer ceux qui auront été malheureusement rasés.

Il existe des terrains minéralisés, déjà identifiés où une telle installation pourrait être construite sans mettre en péril un écosystème d’une telle valeur.

L’arrondissement de Verdun et la Ville de Montréal ne peuvent pas occulter la volonté citoyenne. Une expertise approfondie par des scientifiques et l’exploration de sites de rechange pour une pump track doivent se faire afin de préserver notre précieux patrimoine naturel et culturel.

J’avoue que je trouve la localisation étrange. Y avait-il un besoin/désir d’un tel aménagement sur l’Île des Soeurs?

Résumé

Le Québec perdrait jusqu’à 900 M$ avec un décret fédéral de protection du caribou

Une analyse d’impact réalisée par Ottawa estime que 1400 emplois directs de Québécois sont aussi à risque.

La pièce de 25 cents met en valeur le caribou.

Le caribou est un animal emblématique du Canada. Son image est sur les pièces de 25 cents.

Photo : Monnaie royale canadienne

Publié à 4 h 00 HAE

Le gouvernement fédéral anticipe que son décret d’urgence pour protéger le caribou forestier ferait perdre de 670 à 895 millions de dollars à l’économie du Québec, en 10 ans, a appris Radio-Canada. Selon nos informations, Ottawa calcule que 53 entreprises et 1400 travailleurs forestiers pourraient payer directement le prix d’un tel décret, qui toucherait également 28 communautés dépendantes de la forêt.

Ces nouveaux chiffres sont d’autant plus importants qu’ils proviennent du gouvernement canadien, à l’origine du projet de décret d’urgence, et non du gouvernement du Québec, qui tente depuis des semaines d’alerter sur les risques d’une telle mesure.

Selon nos sources, l’analyse d’impact produite par Environnement Canada et Ressources naturelles Canada date d’août 2024. Celle-ci est préliminaire puisque les contours de l’éventuel décret font actuellement l’objet de consultations, jusqu’au 15 septembre.

Le caribou forestier est tellement vulnérable au Québec qu’Ottawa veut forcer la province à agir davantage pour le protéger.

Un décret d’urgence pourrait interdire la coupe forestière et la construction de nouveaux chemins forestiers dans trois zones où le caribou boréal est le plus menacé : Val-d’Or, Charlevoix et Pipmuacan (à cheval entre le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord).

Un caribou en forêt, un jour d'automne.

Les écosystèmes où l’on trouve le caribou boréal sont principalement des forêts de conifères matures et des tourbières.

Photo : Getty Images / Stan Tekiela Author / Naturalist

AILLEURS SUR INFO : Décès d’un jeune hockeyeur lors d’une partie de dek hockey

Selon le ministère fédéral de l’Environnement, il reste de 6162 à 7445 caribous forestiers au Québec et l’animal emblématique est soumis à des menaces imminentes.

Les populations de Val-d’Or et de Charlevoix vivent en enclos à longueur d’année avec respectivement 9 et 30 individus. Val-d’Or a déjà franchi le seuil de quasi-disparition et Charlevoix demeure très près d’atteindre ce seuil. Avec moins de 300 bêtes, la population de Pipmuacan pourrait franchir ce seuil dans un horizon d’environ 10 ans, selon le gouvernement canadien.

Le nombre de caribous a considérablement chuté au cours des dernières années. Ottawa n’hésite pas à parler de l’échec du gouvernement du Québec pour qualifier la protection de l’animal.

Le caribou est un indicateur de la santé de la forêt boréale. Selon le fédéral, un décret d’urgence pourrait améliorer la situation de jusqu’à 80 autres espèces vivant dans la forêt boréale au Québec.

Steven Guilbeault, l'air sérieux, passe le cadre d'une porte. Il tient dans sa main une tasse réutilisable.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, brandit la menace du décret, tout en soupesant ses conséquences économiques.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Une cinquantaine d’entreprises seraient touchées

Selon nos informations, l’analyse d’impact produite par le fédéral liste 35 scieries qui pourraient être directement touchées par le décret d’urgence, ainsi que 10 usines de fabrication de produits du bois, trois usines de pâtes et papiers, deux installations de cogénération et de produits énergétiques et trois coopératives de récolte.

La plus grande partie de l’impact économique résulterait de la perte de la possibilité d’exploiter les ressources forestières.

Ottawa arrive à peu près aux mêmes conclusions que le Forestier en chef du Québec, selon lequel 4 % des possibilités forestières (les volumes de bois récoltés par année) seraient retirées.

Ressources naturelles Canada évalue que 1400 emplois directs dans le secteur forestier pourraient être menacés par le décret, surtout à court terme.

Des travailleurs dans l'usine de Boisaco.

L’entreprise Boisaco, à Sacré-Coeur (Côte-Nord), estime que la « continuité » de l’entreprise serait compromise par un décret d’urgence d’Ottawa pour protéger le caribou.

Photo : Radio-Canada

Un risque pour 28 communautés dépendantes de la forêt

Ressources naturelles Canada a dressé une liste de communautés dépendant fortement, voire très fortement de la forêt, qui seraient touchées par le décret. Nous avons obtenu cette liste par une source.

On note dans la liste la présence de La Tuque, la ville où le ministre Steven Guilbeault a grandi et où réside une partie de sa famille.

Selon Statistique Canada, une communauté basée sur le secteur forestier en tire 20 % ou plus de son revenu.

Parmi les communautés fortement dépendantes à la forêt, on note la présence de Sacré-Coeur (Côte-Nord), Senneterre et Béarn (Abitibi-Témiscamingue). Il y a aussi deux communautés autochtones : Lac Simon et Long Point (Winnewayn).

Une pancarte dénonçant le décret d'urgence pour la protection du caribou forestier.

Une vingtaine de pancartes dénonçant le décret d’urgence pour la protection du caribou forestier ont été installées à Sacré-Cœur, sur la Côte-Nord.

Photo : Radio-Canada / Raphaëlle Laverdière

Impacts sur d’autres secteurs

Selon nos informations, l’imposition d’un décret d’urgence pourrait toucher environ 10 projets miniers au Québec, pour la plupart des projets de mines d’or, à différents stades d’exploration.

Ottawa calcule les pertes potentielles pour le secteur minier entre 20 et 45 millions de dollars.

Les projets de mines de minéraux critiques ont déjà l’assurance d’Ottawa d’être exemptés de l’application du décret.

Le décret pourrait aussi avoir un impact sur le projet QC Rail, qui vise à construire un chemin de fer entre Dolbeau-Mistassini, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et Baie-Comeau, sur la Côte-Nord.

Le gouvernement fédéral a aussi commencé, récemment, à évaluer les conséquences possibles sur les projets publics et privés d’énergie propre, comme les parcs éoliens et les lignes de transport d’Hydro-Québec. Ceux-ci pourraient être exemptés du décret, comme l’a révélé Radio-Canada.

Des compensations?

Nous avons demandé au cabinet du ministre Guilbeault s’il prévoit des compensations pour les pertes que pourraient encourir les entreprises et les communautés.

Nous souhaitons toujours trouver une entente avec le gouvernement du Québec, ce qui permettrait de ne pas compléter le processus de mise en place du décret, répond le bureau du ministre.

Nous avons espoir que Québec sera ouvert à trouver une solution pour le rétablissement du caribou dans les trois hardes.

Une citation de Cabinet du ministre Steven Guilbeault.

Pour ce qui est du décret, il est toujours en consultations, et donc il est trop tôt pour s’avancer sur des chiffres finaux, ajoute le cabinet, en référence aux pertes économiques estimées par l’analyse d’impact préliminaire.

Les Québécois ont le caribou à cœur

Selon nos informations, Ottawa compte mettre de l’avant une étude qui conclut que 80 % des Québécois pensent que la protection du caribou est importante et 15 % l’identifient comme l’espèce la plus importante à protéger au Québec.

Une autre étude utilisée par le fédéral estime qu’en moyenne, chaque Québécois serait prêt à payer 55 $ par an, pendant 20 ans, afin d’améliorer la situation du caribou forestier au Québec, pour une valeur totale estimée à 219 millions de dollars par année.

Résumé

Aire protégée du lac à Moïse : 384 km2 de territoire mis en réserve

Un massif de forêt vierge identifié par la Nation huronne-wendat

Louis Lesage, estime que les critères de désignation des écosystèmes forestiers exceptionnels mériteraient d’être revus.

Photo : Luc Vincent-Savard

Publié à 7 h 44 HAE

La forêt vierge du lac à Moïse est finalement protégée, alors que Québec vient d’officialiser la mise en réserve d’un noyau de conservation d’une superficie de 384 km2, inaccessible à l’industrie forestière.

Trois ans après l’annonce faite par le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, le gouvernement provincial met finalement sous couvert le cœur du Ya’nienhonhndeh, nom donné au projet d’aire protégée développé par la Nationne huronne-wendat.

La décision a été confirmée dans la Gazette officielle du 28 août dernier. Le décret gouvernemental vise à protéger et maintenir la biodiversité, en particulier les espèces en situation précaire et leurs habitats reconnus ou potentiels, qui caractérisent ce territoire, ainsi que les ressources naturelles et culturelles.

Le lac Batiscan.

Le lac Batiscan fait partie de la zone projetée pour l’aire protégée

Photo : Bureau du Nionwenstïo

Les 384 km2 ciblés par la mise en réserve seront exemptés de toutes activités industrielles, y compris l’exploitation forestière et minière.

L’utilisation du territoire à titre récréatif pourrait cependant être permise. Des activités présentant peu d’effets sur les milieux naturels pourraient être réalisées, précise par courriel le ministère de l’Environnement du Québec. C’est le cas, entre autres, des activités récréotouristiques ou des activités de chasse et de pêche.

Les balises exactes de ces activités ne sont pas encore déterminées.

Signifiant « là où l’on cueille les plantes médicinales » en langue wendat, le Ya’nienhonhndeh porte actuellement le nom de territoire du Lac-à-Moïse, selon la Gazette. Le décret ne fait par ailleurs aucune mention de la contribution de la Première Nation au projet, a constaté Radio-Canada.

La nouvelle n’a pas non plus fait l’objet d’une annonce officielle.

Carte montrant les 384 kilomètres carrés du territoire mis en réserve, de même que la réserve de biodiversité projetée et les refuges biologiques.

Le territoire mis en réserve du Lac-à-Moïse, ou Ya’nienhonhndeh.

Photo : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec

Aire protégée d’utilisation durable

Le noyau de conservation mis en place par Québec représente un premier pas dans l’élaboration d’une aire protégée plus vaste.

Le Ya’nienhonhndeh a été sélectionné à titre de projet pilote, avec Anticosti, dans la foulée d’une modification de la Loi sur la conservation de la faune, en 2021. Québec avait alors imbriqué un nouveau statut de protection dans sa réglementation, à savoir les aires protégées d’utilisation durable (APUD).

Ces zones se caractérisent par la présence de conditions naturelles sur la plus grande partie de son territoire et par une utilisation durable des ressources naturelles. Le décret que vient d’adopter la province vient confirmer la zone sous stricte conservation des conditions naturelles*.* Selon les critères du gouvernement, ce noyau doit représenté plus de 50 % de la superficie totale du projet d’aire protégée.

Tout autour de ce noyau de conservation, les frontières finales du Ya’nienhonhndeh restent à tracer. À l’extérieur du territoire mis en réserve, le concept d’APUD prévoit une exploitation encadrée des ressources naturelles. Le Ministère n’a pas encore dévoilé les lignes directrices qu’il entend suivre.

Les contours finaux de l’APUD […] seront définis dans le cadre des travaux du comité de coordination du projet pilote, explique Josée Guimond, porte-parole au ministère de l’Environnement. Avant de procéder à la désignation légale, les lignes directrices qui guideront la mise en œuvre de ce nouveau statut d’aire protégée devront d’abord être approuvées par les autorités.

Cette décision, relevant du conseil des ministres, devrait être prise en 2025-2026, selon Québec.

S’il ne peut préciser quelle forme prendra l’exploitation des ressources, le gouvernement entend du moins s’inspirer des balises suggérées par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Selon l’organisation, cette catégorie d’aire protégée n’est pas conçue pour intégrer les productions industrielles à grande échelle. Toujours selon l’Union, l’exploitation modérée des ressources naturelles et la conservation de la nature doivent y être mutuellement bénéfiques.

Vue aérienne de zones forestières où des coupes ont été réalisées

Vue aérienne de zones forestières où des coupes ont été réalisées près du secteur visé par l’aire protégée. (Photo d’archives)

Photo : Bureau du Nionwentsïo

Des années de travail

Il aura fallu des années à la Nation huronne-wendat pour enfin obtenir gain de cause dans ce dossier. Inquiets de voir des massifs de forêt matures encore jamais exploités par l’humain être la cible des compagnies forestières, les Hurons-Wendat font pression sur Québec depuis près d’une décennie.

La Première Nation a documenté la faune, la flore et l’ensemble des éléments liés à la culture huronne-wendat sur le territoire visé par l’aire protégée. Wendake était parvenu à obtenir des moratoires de coupes ces dernières années, le temps de compléter les bases de son projet.

L’an dernier, le grand chef wendat, Rémy Vincent, avait vivement dénoncé le retrait de certaines portions du noyau de conservation dans une contre-proposition faite par le gouvernement du Québec. La mouture présentée dans le décret gouvernemental semble restituer les secteurs retranchés lors des négociations.

La Nation huronne-wendat n’a pas donné de suite aux demandes de Radio-Canada cette semaine.

À lire aussi :

L’article mentionne que le lac Batiscan (en photo) fait parti de la zone protégée, mais sur la carte présentée dans le même article il est en dehors de la zone (tout comme le lac à Moïse d’ailleurs). Pas certain de comprendre.

Nous sommes en processus de développement de l’aire de protection et il y a encore plusieurs décisions à prendre avant de compléter cet important dossier. Or les hurons-wendake sont parti prenante de ce projet et veille au grain, je suis donc confiant qu’on atteigne les objectifs prévus suite aux prochaines négociations.

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Ce n’est pas parce que le MRNF donne des permis d’exploration et autorise des travaux de forage que les élus donneront carte blanche aux projets miniers.

Résumé

L’exploration minière en contradiction avec l’identité de Charlevoix?

Derrière une petite clôture grillagée, une forêt de sapin et des montagnes enneigées à l'horizon

Les paysages montagneux font partie de l’identité charlevoisienne, mais aussi du plan directeur de Tourisme Charlevoix, qui s’inquiète de potentielles activités minières. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Piedboeuf

Photo : Radio-Canada / Guillaume Piedboeuf

L’industrie minière n’obtient pas un accueil très chaleureux dans Charlevoix. D’une même voix, les élus locaux et le secteur touristique craignent pour les paysages de leur région, au cœur de l’identité charlevoisienne et d’une vision commune de l’aménagement du territoire.

Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a récemment autorisé la minière NioBay à mener des forages exploratoires au nord de Saint-Urbain, sur des terres privées appartenant au Séminaire de Québec.

L’autorisation a été délivrée malgré des avis défavorables formulés par la MRC de Charlevoix, la MRC de Charlevoix-Est et le conseil municipal de Saint-Urbain. En vertu de la Loi sur les mines, le ministère avait le devoir de consulter les communautés locales, mais pas nécessairement de les écouter.

Le MRNF a finalement donné le feu vert à la requête de NioBay, en date du 11 septembre.

AILLEURS SUR INFO : Un débat fatal pour Trump? Pas si vite…

Difficile à prendre

La permission de lancer des forages suscite inquiétude et cynisme chez la mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard. C’est sûr que ça nous touche, que ça nous peine. Moi je trouve ça difficile à prendre et je trouve ça dommage qu’on en soit rendu là, confie-t-elle en entrevue à Radio-Canada.

On doit tenir compte de notre paysage, de notre environnement, qui fait partie de ce qu’on est, de ce qu’on a toujours été.

Une citation de Claudette Simard, mairesse de Saint-Urbain

L’élue est particulièrement choquée du site retenu pour ces premiers travaux de forage. L’autorisation couvre plus précisément un bloc de claims miniers, appelé le secteur 1, situé à l’est du mont du Lac des Cygnes, une destination phare du parc national des Grands-Jardins.

L’entreprise annonçait cet été y avoir découvert des concentrations de dioxyde de titane suffisamment intéressantes pour poursuivre les recherches, cette fois en profondeur.

Carte montrant les sites potentiels de mines, de même que les limites des Terres du Séminaire, la Zec des Martres et le parc national des Grands-Jardins.

Les forages de NioBay seront concentrés dans le secteur 1 cet automne, au nord de Saint-Urbain, à quelques kilomètres du parc national des Grands-Jardins et du mont du Lac des Cygnes.

Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy / Google Earth

C’est vraiment un secteur qui est très ouvert d’un point de vue visuel, selon Claudette Simard, qui craint pour la beauté du panorama si une mine devait y voir le jour au cours des prochaines années. Semble-t-il que ce qu’on vise principalement, c’est en bas de la montagne. C’est un autre enjeu d’un point de vue visuel. À tous les points de vue, c’est particulier.

Pas la bonne industrie

La présence de titane est connue depuis des siècles à Saint-Urbain. Des mines y ont été exploitées aux 19e et 20e siècles. La petite municipalité a même son parc des Mines, dédié à des activités récréotouristiques.

Mme Simard ne nie pas l’histoire, mais soutient que le développement de l’industrie y a été timide et n’a pas été relancé depuis des décennies. C’est vrai qu’on a un passé minier, mais avec le temps on oublie le passé minier pour se consacrer au développement de notre municipalité.

Une vallée surplombée par des montagnes verdoyantes et rocailleuses, en été.

Le mont du Lac des Cygnes est un endroit prisé des randonneurs. (Photo d’archives)

Photo : Gracieuseté : Sépaq - Paul Dussault

Elle n’est pas contre le développement économique et la création d’emplois, insiste-t-elle, rappelant que sa propre municipalité poursuit actuellement l’expansion de son parc industriel. Elle croit néanmoins que l’industrie minière cadre mal avec la vision mise de l’avant par Saint-Urbain, et plus largement dans Charlevoix.

L’industrie forestière, déjà implantée, cohabite avec les loisirs, le sport, la chasse et la pêche. Le plein air et le cadre naturel tout autour font partie de la stratégie de Saint-Urbain pour attirer des familles, affirme la mairesse. Ça, avec des claims là-dedans, ça fait un mélange assez spécial.

Sur les retombées économiques potentielles, Mme Simard n’est pas convaincue. Sûrement, peut-être, mais on en était pas là au niveau paysage et environnement.

C’est préoccupant pour l’avenir de la municipalité et l’avenir de la région, même, je pense.

Une citation de Claudette Simard, mairesse de Saint-Urbain

Sentiment d’impuissance

Au cours de l’entretien avec Radio-Canada, Claudette Simard s’excuse.

Elle a l’impression, explique-t-elle, que le projet d’exploration minière ira de l’avant, peu importe ce que les élus municipaux en pensent. L’autorisation a été donnée, alors… Je ne m’en irai pas avec une pancarte au coin de la rue [pour protester].

Ses pouvoirs sont limités, ajoute-t-elle, d’autant que les claims du secteur 1 se trouvent sur des terrains privés. La majorité de notre territoire appartient au Séminaire de Québec, donc vous comprendrez qu’il nous reste très peu de possibilités municipales en lien avec le développement. C’est notre réalité, souffle l’élue.

La mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard

La mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duval

Saint-Urbain n’a pas eu d’échanges avec le Séminaire dans ce dossier. C’est quelque chose qui ne nous regarde pas, semble-t-il, ironise la mairesse. Il existe de bons liens entre la Municipalité et l’organisation privée, dit-elle, mais pas au sujet de l’exploration minière.

Maintenant qu’il existe un premier permis de forages, Mme Simard se sent encerclée, voire coincée. Quand on regarde notre carte, c’est le trois quarts du territoire qui est occupé par des claims miniers.

Claudette Simard promet de nouvelles discussions à la MRC et espère attirer l’attention du gouvernement Legault au cours des prochaines semaines.

Rappelons que selon NioBay, toute phase d’exploitation pourrait prendre jusqu’à 15 ans avant de se concrétiser et que tout est conditionnel aux relevés qui seront prélevés dans le sous-sol de Charlevoix.

La minière Vior détient quelque 532 claims couvrant une superficie totale de 285 km 2. Ils sont répartis en cinq secteurs situés dans la réserve faunique des Laurentides, la zec des Martres, les territoires non organisés de Lac-Pikauba et de Mont-Élie, ainsi que les Terres du Séminaire. NioBay détient une option sur 80 % de ces titres.

Tourisme Charlevoix préoccupé

Les inquiétudes ne proviennent pas que de la sphère politique locale.

Mitchell Dion, directeur général de Tourisme Charlevoix, est tout aussi inquiet des travaux d’exploration minière. Pour nous, c’est un projet qui suscite beaucoup d’inquiétude, c’est très préoccupant, lance-t-il à propos de Foothills, nom donné au projet de NioBay.

On est dans une région mondiale de la biosphère, on fait partie de l’entente sur la protection des paysages de la Capitale-Nationale, souligne-t-il, affirmant lui aussi que l’industrie minière ne cadre pas naturellement dans l’identité charlevoisienne.

Quand on voit des projets comme ça, en lisière de produits touristiques comme des parcs nationaux ou des zecs, c’est sûr que chez nous ça suscite beaucoup d’inquiétude.

Une citation de Mitchell Dion, directeur général, Tourisme Charlevoix

Tourisme Charlevoix, dit-il, s’est doté d’une planification stratégique il y a deux ans. On a réalisé une vaste consultation auprès de 800 personnes. Plus de la moitié, c’était des citoyens. Il y avait aussi des touristes, des partenaires, des entreprises. On s’est demandé : “Qu’est-ce qu’on veut pour l’avenir de la destination touristique de Charlevoix?”

Vue panoramique des montagnes longeants la rivière Malbaie dans Charlevoix.

Les paysages charlevoisiens et ses montagnes font partie de la stratégie touristique de la région. (Photo d’archives)

Photo : iStock

La protection du cadre naturel et le développement d’une industrie durable ont été mis de l’avant. Ce qui fait la renommée [de Charlevoix], c’est la beauté des paysages, souligne Mitchell Dion.

Ce dernier espère que les citoyens auront l’occasion de se prononcer. Il déplore au passage l’absence de consultations auprès de la population dans l’octroi des permis d’exploration minière.

Acceptabilité sociale nécessaire

Ce n’est pas parce que le MRNF donne des permis d’exploration et autorise des travaux de forage que les élus donneront carte blanche aux projets miniers.

Le gouvernement Legault souligne qu’il est encore tôt dans le processus pour se prononcer, mais rappelle qu’il existe des normes strictes au Québec. Le projet est au stade préliminaire, on est encore loin d’un projet de mine. Il est normal que dans la phase exploratoire, des travaux soient effectués, indique Gabrielle Côté, attachée de presse de la ministre Maïté Blanchette Vézina.

Québec s’attend à ce que les promoteurs collaborent en amont avec les communautés concernées pour susciter l’acceptabilité sociale de leur démarche. La députée locale, Kariane Bourassa, abonde dans le même sens. On l’a dit souvent, mais je vais le répéter, l’acceptabilité sociale est importante pour notre gouvernement.

Le président et chef de la direction de NioBay, Jean-Sébastien David, s’est engagé à aller à la rencontre de la population et des élus locaux.

L’abattage d’arbres et la production de sirop d’érable pourraient être autorisés au sein des milieux naturels protégés par le gouvernement. L’idée d’instaurer des « aires protégées d’utilisation durable » germe au sein du ministère de l’Environnement, qui pourrait tolérer des « activités commerciales » au sein du patrimoine naturel québécois.

Les mines, les coupes forestières et la construction de bâtiments sont actuellement interdites dans les aires protégées par la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. Ces limites pourraient bouger si le gouvernement suit les recommandations de son ministère de l’Environnement et approuve la création d’« aires protégées d’utilisation durable ». Un « document préliminaire en vue de l’adoption des lignes directrices » détaillant la nuance a récemment été mis en ligne.

Acériculture, foresterie et « production d’énergie locale » pourraient ainsi voir le jour en territoire protégé. En revanche, l’« utilisation durable » de la forêt exigerait des « pratiques exemplaires » et une « nature [qui] prime » en cas de conflit d’usage. Au moins la moitié de ces zones devraient aussi conserver des « conditions naturelles » strictes. Le reste de la forêt où seraient autorisées des « activités commerciales » doit constituer une « zone de gestion exemplaire ». Le document ne détaille pas davantage la nature « exemplaire » de ces pratiques et de cette gestion.

L’aire protégée d’utilisation durable (APUD) n’est encore qu’une « orientation préliminaire » pour le gouvernement, mais l’acronyme circule déjà dans les sous-bois québécois depuis quelques années.

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Résumé

La protection du boisé Neilson stagne, selon des citoyens

Citoyens et élus étaient réunis samedi pour une plantation d'arbres au boisée Neilson.1:39

Le Téléjournal Québec

La protection du boisé Neilson stagne, selon des citoyens

Des citoyens et des élus étaient réunis samedi pour une plantation d’arbres au boisé Neilson.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Camirand

Radio-Canada

Publié hier à 18 h 40 HAE

Après avoir reçu, en mai 2023, une partie des terrains du boisé Neilson sous forme de don, la Ville de Québec avait annoncé qu’elle voulait en faire un parc-nature. Plus d’un an plus tard, les choses n’avancent pas tout à fait au rythme espéré par certains.

En mai 2023, le promoteur immobilier GM Développement avait cédé à la Ville de Québec un terrain situé dans le boisé Neilson, à la Pointe-de-Sainte-Foy, à des fins de conservation.

Parmi les impatients de voir les choses bouger, Daniel Desroches, environnementaliste et cofondateur du mouvement citoyen Les Amis du boisé Neilson.

S’il attend toujours les bonnes nouvelles, il garde bon espoir qu’elles viendront.

On ne va jamais revenir en arrière, au boisé Neilson, croit-il. À ce moment-là, allons de l’avant et essayons de voir si on peut accélérer ça.

En complément :

Éventuellement protéger 100 % de ce boisé-là

De son côté, sans vouloir s’avancer sur les prochaines étapes, l’administration municipale se montre elle aussi optimiste.

Marie-Josée Asselin, conseillère municipale du district de Loretteville-Les Châtels et vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Québec, rappelle qu’il y a d’autres propriétaires privés sur ce terrain-là, ajoutant que la Ville négocie avec chacun d’entre eux pour qu’on puisse éventuellement protéger 100 % de ce boisé-là.

À un an des élections municipales, le temps pourrait toutefois commencer à manquer pour l’équipe du maire Bruno Marchand.

C’est du moins ce que pense l’opposition à l’hôtel de ville.

Il faut avoir des résultats à un moment donné, tonne Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, l’opposition officielle. M. Marchand promettait durant la campagne de protéger l’ensemble des boisés sur le territoire de la ville de Québec.

Pour Jackie Smith, cheffe du parti Transition Québec, on ne va pas assez rapidement. Est-ce que la Ville en fait assez pour protéger les boisés en général? Non.

Peut-on s’attendre à ce que le dossier évolue cette année? En 2025? La Ville demeure sans réponse.

D’après un reportage de Jérémie Camirand

Le gouvernement Legault a annoncé lundi des investissements prévus de plus de 900 millions de dollars qui seront consacrés à la protection de la nature et de la biodiversité au Québec au cours des prochaines années.

Selon les informations publiées par le gouvernement, une enveloppe totale de 922 millions de dollars est prévue pour la mise en oeuvre d’un « plan d’action » 2024-2028, dont 466 millions pour augmenter « la superficie des aires protégées dans le sud du Québec », mais aussi restaurer des milieux naturels et tenter de mieux protéger « les espèces menacées ou vulnérables ».

Une autre enveloppe de 360 millions de dollars servira notamment à améliorer « l’accès aux milieux naturels » et une somme de 95 millions de dollars est prévue pour impliquer différents partenaires dans la protection du « riche patrimoine naturel du Québec ».

Attendu depuis près de deux ans, le Plan nature de Québec s’est concrétisé davantage lundi, avec l’annonce de 922 millions de dollars dédiés à l’augmentation des aires protégées.

Ces sommes doivent permettre à la province de s’approcher de sa cible de protection de 30 % du territoire d’ici 2030, un objectif consacré dans le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, auquel pratiquement tous les États ont adhéré lors de la COP15, en décembre 2022.

Le gouvernement Legault prévoit ainsi 466,9 millions de dollars pour augmenter la superficie d’aires protégées dans le sud du Québec, 360 millions pour améliorer l’accès de la population aux milieux naturels et 95,7 millions pour mobiliser les organisations et les Québécois à la protection du territoire.

Québec entend financer l’agrandissement de cinq parcs nationaux du réseau de la SÉPAQ, soit le parc des Îles-de-Boucherville, le parc du Bic, le parc de Plaisance, le parc du mont Orford et le parc du mont Saint-Bruno, indique le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

Le Plan nature 2030 comprend en outre la création de trois nouveaux parcs : le parc national de la Côte-de-Charlevoix, le parc national des Dunes-de-Tadoussac, et le parc Nibiischii dans le Nord-du-Québec.

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Pour ceux qui veulent en savoir davantage sur le parc national des Dunes de Tadoussac. https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/parcs/documents/rapport-etat-connaissances-Dunes-de-Tadoussac.pdf

Géologie du territoire: Il s’agit de dépôts sablonneux formés lors de la dernière glaciation et dont les reliefs résultent du relevé isostatique de la croûte terrestre, ce qui a mené à la formation de deux terrasses dont la largeur varie de 500 à 700 m.

Je viens justement cette semaine d’amener des amis français à Tadoussac pour qu’ils connaissent nos dunes et en apprécient la beauté. Photos à suivre…

Reportage vidéo du Téléjournal

Plan nature 2030 : Québec veut 3 nouveaux parcs nationaux

Attendu depuis près de deux ans, le Plan nature de Québec s’est concrétisé davantage lundi (7 octobre 2024). Le gouvernement Legault a dévoilé les détails de cette politique-cadre, financée à hauteur de près d’un milliard de dollars, dont l’objectif est d’accroître la protection de la biodiversité.

Le Plan nature est le plan de match du Québec pour atteindre sa cible de protection de 30% du territoire d’ici 2030.

Le ministre québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, a indiqué que ce plan nécessiterait la mobilisation d’un total de 922 millions de dollars – essentiellement, des sommes déjà «confirmées lors des deux derniers budgets» ou issues de mesures d’autres ministères, a-t-il expliqué.

Le reportage d’Elisa Serret.

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On ne peut pas être contre la vertu. Cependant cet investissement bien qu’attendu depuis longtemps ne compensera pas les très nombreuses inactions en environnement, où plusieurs dossiers pourrissent ou souffrent de négligence durable. Ici l’indélogeable ministre Charette décrochera la palme du pire ministre de l’environnement de l’histoire du Québec, un titre bien mérité par son manque de leadership et qui montre le peu d’intérêt de la CAQ pour les urgentes questions environnementales.

Comme ancien charlevoisien je connais très bien les deux sites mentionnés dans ce reportage, pour les avoir parcourus des dizaines de fois. Ce sont effectivement des lieux exceptionnels dont le potentiel demeure sous-développé et l’entretien inadéquat pour en garantir la sécurité et la pérennité.

Donc la Sépaq avec son expertise, son budget et sa longue expérience de gestion d’espaces naturels et de plein air, est toute indiquée pour les prendre en charge et assurer leur avenir en appliquant les meilleures pratiques du développement durable.

De ce fait ces espaces d’une grande beauté qui méritent d’être découverts par le maximum d’adeptes du plein air, deviendront plus accessibles à davantage de visiteurs et cela en toutes saisons et dans les meilleures conditions possibles.

En plus ces nouveaux espaces protégés permettront aux deux parcs provinciaux actuels (Parc des Grands Jardins et Parc des Hautes-Gorges) d’éviter la saturation (déjà problématique notamment durant les vacances et les longs congés), en distribuant les visiteurs sur un plus grand territoire et en offrant un plus grands choix de sentiers, d’hébergements et d’activités diverses.

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L’Union des municipalités du Québec (UMQ) demande au gouvernement fédéral de prévoir un soutien financier aux communautés qui seront touchées par le décret d’urgence sur le caribou forestier. L’organisation reconnaît par la même occasion la nécessité de protéger l’espèce menacée, dont l’habitat a été fortement dégradé par l’activité humaine, dont l’industrie forestière.

Dans une lettre envoyée au ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, et dont Le Devoir a obtenu copie, l’UMQ plaide pour une « solution négociée avec le gouvernement du Québec ». Et celle-ci doit intervenir « rapidement », en raison de la « détérioration du climat social dans les régions concernées ».

L’organisation, qui représente près de 400 municipalités, reconnaît la nécessité de protéger le cervidé, puisque 11 des 13 populations présentes au Québec sont à risque d’extinction. « De nouvelles mesures de protection du caribou et de son habitat apparaissent inévitables au vu des études et obligations légales de votre gouvernement et de celles du gouvernement québécois », souligne ainsi l’UMQ dans sa lettre.

Dans ce contexte, l’organisation demande à Ottawa de « prévoir des mesures financières d’accompagnement des communautés pour atténuer les impacts socio-économiques de ces nouvelles protections ».

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« Les zones marines protégées sont l’un des outils les plus puissants que nous pouvons utiliser pour protéger la biodiversité dans les océans », explique Kate MacMillan de la Wilderness Society of British Columbia.

Et selon elle, le Canada pourrait devenir un modèle, car ce projet est parvenu à mettre autour de la table toutes les parties impliquées et parce que des fonds ont été alloués sur le long terme.

Pour Bo Owadi, qui s’apprête à repartir en mer : « Nous devons nous rassembler et nous battre pour la terre, l’eau et les ressources. Nous n’avons pas le choix ».

La superficie du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent pourrait atteindre près de 4500 km², au terme du projet d’expansion dont les détails ont été dévoilés lundi par les gouvernements du Québec et du Canada. L’objectif serait notamment de couvrir la totalité de l’habitat estival du béluga, une espèce emblématique de l’écosystème de l’estuaire du Saint-Laurent.

Selon les informations publiées en vue des consultations publiques sur le projet d’agrandissement du parc marin créé en 1998, ce territoire protégé passerait de 1245 km² à 4487 km². Il s’étendrait ainsi de Petite-Rivière-Saint-François et Saint-Jean-Port-Joli, en amont, à la région de Longue-Rive et du parc national du Bic, en aval.

Photo: Gouvernement du QuébecLa carte de l’agrandissement proposé à l’automne 2024 du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent

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Il est temps que l’on protège les espèces comme le béluga sur toute la largeur du fleuve, car ces animaux occupent déjà naturellement tout l’espace et la réglementation n’avait d’effet que dans les frontières restreintes officielles côté nord seulement (partie bleu foncé).

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Malgré la réforme de la Loi sur les mines, le gouvernement Legault n’entend pas revoir la priorité accordée aux permis d’exploration minière, toujours plus nombreux, plutôt qu’à la protection des milieux naturels sur les terres publiques. Une situation dénoncée par les groupes environnementaux, qui affirment que le Québec se prive de moyens importants pour respecter ses engagements en matière de protection de la biodiversité.

La superficie du territoire québécois couverte par des permis d’exploration minière ne cesse de croître. Selon des données fournies par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), on comptait, au total, 353 106 « titres miniers » actifs en date du 10 octobre. Ceux-ci représentent 180 746 km2 de territoire, soit près de 11 % de tout le Québec. En cinq ans, leur nombre a plus que doublé et en moins d’un an, plus de 5000 titres se sont ajoutés, pour une superficie supplémentaire d’au moins 4000 km2.

Cette présence de plus en plus forte de droits d’exploration accordés à l’industrie minière sur les terres publiques représente un obstacle pour l’atteinte des objectifs de protection des milieux naturels et de la biodiversité, déplorent la Société pour la nature et les parcs du Québec (SNAP Québec), Nature Québec et la Coalition Québec meilleure mine.

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