Protection du territoire

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La CMM assouplit son règlement sur la protection des golfs


Photo: Jean-Philippe Sansfaçon, Le Devoir
Un terrain de golf de Beloeil

Jeanne Corriveau
22 h 00
Politique

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a assoupli son Règlement de contrôle intérimaire (RCI) adopté en 2022 de manière à autoriser le développement immobilier sur 30 % de la superficie des golfs sur son territoire.

Cette décision fait suite à un jugement de la Cour supérieure dans un dossier du corridor forestier Châteauguay-Léry ainsi qu’à une entente intervenue entre la municipalité de Chambly et le propriétaire du golf municipal. La CMM, qui regroupe 82 municipalités de la région métropolitaine, a voulu adapter son règlement afin de mieux se protéger contre les contestations devant les tribunaux.

En conférence de presse mardi, la mairesse Valérie Plante a toutefois précisé que les municipalités pourraient faire le choix de protéger ou acheter en totalité les golfs. Sinon, elles pourront permettre la construction de logements, d’écoles, d’espaces verts ou d’autres vocations sur la portion de 30 %. « Ça va nous permettre de protéger au moins 460 hectares d’espaces verts du Grand Montréal, et ça, c’est une nécessité quand on sait la pression que les villes et les municipalités rencontrent en même matière de protection du territoire. »

Des poursuites totalisant 508 millions

En juin 2022, la CMM avait adopté un RCI qui gelait toute activité de développement sur six terrains de golf de son territoire. Il s’agissait du Club de golf Beloeil, du Club de golf de Candiac, du Golf municipal de Chambly, du Club de golf de Mascouche, de l’ancien golf de Rosemère et du club de golf Le Boisé à Terrebonne, pour un total de 284 hectares. Ce règlement a toutefois valu à la CMM des poursuites totalisant 508 millions de dollars au cours des dernières années.

Depuis, la Cour supérieure s’est prononcée dans le dossier du corridor forestier Châteauguay-Léry. En novembre 2023, elle a rejeté les prétentions de cinq propriétaires de terrains situés dans la municipalité de Léry qui affirmaient que la réglementation municipale protégeant certaines parties de leurs terrains constituait une « expropriation déguisée ». Selon l’avocat Marc-André LeChasseur, qui représente la CMM, ce jugement a confirmé l’approche de la CMM selon laquelle permettre le développement sur 30 % de la superficie des terrains « était tout à fait raisonnable et que dans ce cas-là, il n’y a pas lieu d’avoir des poursuites et des indemnités. » Le dossier du corridor forestier Châteauguay-Léry a cependant été porté en appel, a ajouté l’avocat.

Le nouveau RCI s’appliquera désormais à dix terrains de golf, avec l’ajout de deux terrains de golf de Saint-Lambert qui, eux, seront protégés à 100 %. Le Golf municipal de Chambly a toutefois été retiré du règlement compte tenu de l’entente conclue avec le propriétaire qui permettra à la Ville de Chambly de faire l’acquisition de 70 % de la superficie du terrain.

Reste qu’acheter des terrains pour les protéger coûte cher aux villes. C’est pourquoi la CMM continue de réclamer du gouvernement du Québec une aide de 100 millions de dollars pour aider les municipalités à faire l’acquisition de secteurs protégés par le RCI.

Déception

La décision de la CMM de permettre le développement immobilier sur 30 % de la superficie est golfs déçoit Catherine Vallée, porte-parole de la Coalition Terrains de golf en transition (CTGT), qui y voit un net recul pour la protection des milieux naturels. « Les sommes faramineuses demandées par les propriétaires qui poursuivent [la CMM] pour expropriation déguisée sont de nature à intimider la CMM qui préfère reculer et se placer dans une position plus confortable, donc moins risquée, en se basant sur la jurisprudence, notamment celle du corridor Châteauguay-Léry », explique-t-elle.

Mme Vallée aurait souhaité que la CMM s’appuie plutôt sur un nouvel article du projet de loi 39 adopté en décembre dernier par l’Assemblée nationale. L’article 245, qui a été intégré à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU), encadre les poursuites pour expropriation déguisée et précise qu’une atteinte au droit de propriété est justifiée quand un zonage s’applique à des milieux humides et hydriques ainsi qu’à des milieux ayant une « valeur écologique importante ». Selon Catherine Vallée, le manque de clarté de cette définition fait hésiter la CMM, qui préfère prendre une position plus prudente et permettre le développement sur 30 % des superficies des golfs. Elle est d’avis qu’il faudrait inclure la notion de potentiel de « restauration écologique » dans cette définition.

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Northvolt pourrait recréer des milieux humides dans la zone agricole

Northvolt pourrait recréer des milieux humides dans la zone agricole

L’entreprise n’utilisera pas de terres cultivées, mais n’exclut pas d’employer des terres cultivables.

Une batterie de Northvolt est exposée à l'endroit où se tiendra une conférence de presse.
En donnant le feu vert aux travaux de l’entreprise suédoise à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, en Montérégie, le ministère de l’Environnement du Québec a exigé de Northvolt de « créer, restaurer ou conserver des milieux naturels sur une superficie à déterminer, qui sera d’égale valeur écologique. »
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Thomas Gerbet
Publié à 4 h 00 HNE

Pour compenser les milieux humides détruits par son projet d’usine de batteries, Northvolt analyse l’utilisation potentielle de plusieurs terrains, dont certains situés dans le territoire agricole, a appris Radio-Canada. L’entreprise assure qu’il ne s’agit pas de terres en culture, mais l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA) s’inquiète de « dommages collatéraux ».

En donnant le feu vert aux travaux de l’entreprise suédoise à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, en Montérégie, le ministère de l’Environnement du Québec a exigé de Northvolt de créer, restaurer ou conserver des milieux naturels sur une superficie à déterminer, qui sera d’égale valeur écologique.

Le ministère évoque un seul milieu naturel de 30 à 50 hectares […] à l’extérieur du site. L’entreprise a jusqu’à janvier 2027 pour déposer sa proposition au gouvernement.

Ce projet de compensation s’ajoute aux 4,7 millions de dollars de compensation financière que Northvolt doit verser au gouvernement pour la perte de 130 000 hectares de milieux humides, comme le révélait Radio-Canada en novembre.

De la machinerie lourde est au repos dans une forêt clairsemée.
Le site du projet de la méga-usine de Northvolt ne touche pas à la zone agricole, mais son projet de compensation environnementale, lui, pourrait être en territoire agricole.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / CHRISTINNE MUSCHI

À la suite des communications autour de la compensation à réaliser, nous avons reçu plusieurs propositions que nous sommes en train d’analyser, explique la porte-parole de Northvolt, Emmanuelle Rouillard-Moreau. Les terrains qui sont sous analyse par nos équipes ne sont pas des terres agricoles.

Invitée à préciser ce qu’elle entend par terres agricoles, elle écrit : Nous faisons bien référence à des terres en culture. Donc ça pourrait être des terres non cultivées, mais zonées agricoles? Oui, exact.

L’UPA « grandement préoccupée »

Le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie, Jérémie Letellier, est persuadé que ce milieu humide de remplacement de 30 à 50 hectares d’un seul tenant se trouvera en zone agricole.

On ne voit pas où d’autre ça pourrait être. Ça ne sera pas sur le boulevard Taschereau, ça ne sera pas sur la route 116.

— Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie

Grandement préoccupée, l’UPA a publié un communiqué affirmant que ce projet compensatoire viendrait donc amputer la zone agricole de manière inacceptable.

Dans la zone agricole, il peut y avoir des terres cultivées, des terres en friche ou encore des érablières. L’UPA rappelle que c’est dans la couronne sud de Montréal que les terres agricoles sont le plus fertiles et que les pressions d’urbanisation sont parmi les plus importantes.

Image aérienne d'un champ près d'une ville en Montérégie.
Si toutes les régions urbaines souffrent d’un manque de milieux naturels au Québec, la région la plus touchée est la Montérégie.
PHOTO : RADIO-CANADA

Selon l’UPA, il aurait été préférable d’interdire à Northvolt de détruire les milieux humides du site de Saint-Basile-le-Grand, mais c’est trop tard, puisque l’autorisation a été donnée sans recourir à un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

La loi québécoise préconise d’éviter de détruire des milieux humides, en premier lieu, puis, en second lieu, d’atténuer ces impacts environnementaux et, en dernier recours, de les compenser.

Au même titre que le territoire agricole ne peut être considéré comme un espace en attente de développement urbain, il ne doit pas non plus devenir le site de création de milieux humides anthropiques de remplacement pour les riches entreprises!

— Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie

Cet automne, un document rédigé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec concluait que le développement de la filière batterie menace le territoire agricole.

Nous sommes bien au fait des enjeux d’aménagement du territoire en Montérégie, assure Northvolt, qui a obtenu son autorisation ministérielle en 4 mois, alors que le délai moyen dans la région est de 15 mois.

Jusqu’à maintenant, le gouvernement a réussi à by-passer beaucoup d’étapes, donc je me demande comment il va gérer ce projet-là, ajoute M. Letellier. Il doit faire preuve d’exemplarité et il fait exactement le contraire.

Selon l’alliance SaluTERRE, regroupement d’organisme qui vise à protéger les terres agricoles, on a encore de mauvais réflexes en matière d’aménagement du territoire au Québec.

Il ne faut pas créer de nouveaux problèmes en tentant d’en régler un autre. Il ne faut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul.

— Carole-Anne Lapierre, porte-parole de l’alliance SaluTERRE

Un examen de la CPTAQ?

Le gouvernement Legault mène actuellement une grande consultation sur la protection du territoire et des activités agricoles, dans le but de revoir la législation.

En juin dernier, en entrevue avec Radio-Canada, le président de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), Stéphane Labrie, expliquait que selon le projet de compensation, ça va requérir une demande d’autorisation de la Commission si ça se situe en zone agricole.

Il évoquait des cas récents où le terrain agricole visé par un projet de compensation ne permettait plus qu’il serve à autre chose qu’à la préservation de la faune, alors que la loi demande à la Commission de favoriser la préservation des activités agricoles.

Le président de la CPTAQ rappelait que la définition d’agriculture dans notre loi est assez large. Laisser un terrain en friche, c’est de l’agriculture, au sens de la loi.

Donnez quelques semaines à un producteur agricole et il va remettre en culture la terre en friche, ajoute le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Honnêtement ce n’est pas si mal. Il faudra attendre de voir le projet proposé pour juger, mais ça ne me gêne pas qu’on reconstruise des milieux humides sur des terres cultivables. Les champs sont de vrais déserts de biodiversité et la reconstruction de milieux humides pourrait avoir des bénéfices sur les rendement des terres à l’entour, en plus de participer aux corridors de biodiversité, qui doivent nécessairement passer par une requalification de l’agriculture pour de la conservation.

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Deux rapports ont été rédigés pour le site, un pour refuser un projet de développement résidentiel et le 2e pour accepter le Northvolt. Une même scientifique a écrit les deux rapports, mais dans le 2e rapport, aucune mention des 9 études qui ont servi d’arguments pour refuser le 1er projet

Des justifications scientifiques ont disparu de l’analyse du projet de Northvolt, autorisé par le ministère de l’Environnement du Québec, a découvert Radio-Canada. La fonctionnaire à qui le gouvernement a confié l’analyse a mis de côté la plupart des références scientifiques qu’elle avait utilisées, quelques mois plus tôt, pour recommander le rejet d’un autre projet au même endroit.

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Le parc national des Dunes-de-Tadoussac en voie d’être créé

Les dunes de Tadoussac.

Les dunes de Tadoussac sont apparues avec la dernière fonte des glaces, il y a 10 000 ans. (Photo d’archive)

Photo : Cécile Renaud

Publié hier à 17 h 59 HNE

Québec a annoncé vendredi son intention de créer le parc national des Dunes-de-Tadoussac, en Haute-Côte-Nord.

Par communiqué, le ministre Benoit Charette a fait savoir qu’un secteur de 6,5 km2 était visé sur le bord de l’estuaire du Saint-Laurent.

Depuis 40 ans, le gouvernement du Québec a pour ambition d’offrir aux dunes de Tadoussac le statut de parc national pour mieux protéger ce secteur d’une beauté et d’une biodiversité incroyables, le mettre en valeur et favoriser son accès durable.

Une citation de Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Faune et des Parcs

Une aire de conservation

Ce parc national aura plusieurs missions. Il devra tout d’abord servir en tant que lieu de conservation. Les parcs nationaux mettent en valeur les splendeurs de nos régions. […] Les dunes de Tadoussac offriront aux Québécoises et aux Québécois une vitrine exceptionnelle sur le majestueux Saint-Laurent, souligne Yves Montigny, député de René-Lévesque, dans le même communiqué.

Le site des dunes de Tadoussac est reconnu pour sa biodiversité, mais aussi pour son fort potentiel archéologique et récréotouristique qui pourrait être mis en valeur dans le futur parc national, ajoute le ministère de l’Environnement. Cet atout devrait contribuer à la vitalité socioéconomique de la Côte-Nord.

Une baleine saute hors de l'eau.

Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent est un habitat estival important pour plusieurs espèces de mammifères marins, dont la baleine à bosse.

Photo : Alexandre Shields

Le futur parc national des Dunes-de-Tadoussac permettra également d’établir une fenêtre sur le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.

Un travail de longue haleine

Pour lancer ce projet, le ministère de l’Environnement a longuement travaillé avec la Municipalité de Tadoussac, ses habitants et la communauté locale Essipit. C’est le fruit d’un important travail de concertation mené avec le milieu local et régional dans les trois dernières années, explique le ministre Benoit Charette.

Pour qu’il puisse être concrétisé, le projet doit faire l’objet de consultations publiques par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Le mandat d’audience doit être déposé au plus tard le 16 août.

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Quelle nouvelle extraordinaire car ces dunes sont tout simplement spectaculaires et méritent une protection permanente à cause de leur caractère exceptionnel. C’est de loin une des attractions naturelles parmi les plus impressionnantes de la région Basse Côte-Nord secteur rivière Saguenay. Elles se comparent un peu à la dune du Pilat en France, bien que différente du point de vue dynamique.

Tout le site est à découvrir incluant un joli belvédère avec vue sur l’ensemble des dunes, des sentiers pédestres quelques chutes en descendant vers la plage tout en bas et les fameux coquillages bleus qui couvrent les berges durant l’été.

Voir photos

https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=dunes+de+tadoussac&lqi=ChJkdW5lcyBkZSB0YWRvdXNzYWNI89SsjsmtgIAIWhwQABgAGAEYAiISZHVuZXMgZGUgdGFkb3Vzc2FjkgEPcGVkZXN0cmlhbl96b25lmgEjQ2haRFNVaE5NRzluUzBWSlEwRm5TVVIxTTB4dVlXRkJFQUWqAUYQASoJIgVkdW5lcygEMh8QASIbqz-XStuYZyDK4o7_LqSoLU1793MdeNpARVvbMhYQAiISZHVuZXMgZGUgdGFkb3Vzc2Fj#rlimm=12933437340689195718

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Dans l’article, il est mentionné qu’elles sont en Haute-Côte-Nord. Moi aussi j’avais l’impression que c’est la Basse-Côte-Nord, s’agit-il d’une erreur dans l’article?

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C’est effectivement une erreur. Suffit de regarder la carte du Québec, on voit bien que Tadoussac est situé directement au nord du Saguenay à 15 minutes par le traversier à partir de Côte-Ste-Catherine dans Charlevoix. Donc extrême limite sud de la Cote-Nord.

Même si Tadoussac est en dehors de la région de Charlevoix, dans mon travail au bureau de tourisme à Baie-Saint-Paul cet été, j’envoyais systématiquement les visiteurs qui mentionnaient une escapade vers le Saguenay pour qu’ils fassent un croche vers Tadoussac et les fameuses dunes. Déjà que ce village est magnifique et que l’ambiance y est festive, la baie et sa plage sont superbes et les vues sur le Saguenay à partir de la promenade belvédère (en bois) sont spectaculaires.

Quant aux dunes elles sont à 5 km du coeur du village et à elles seules elles valent déjà le détour. C’est d’ailleurs un excellent endroit pour pique-niquer et l’ascension vertigineuse du sentier de la dune vous séduira. Personnellement je suis incapable d’y résister c’est comme jouer dans un immense carré de sable ou mieux une dune géante du désert, n’y manquent que les chameaux. :wink:

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Investissement fédéral 1,5 million pour les espèces en péril au Québec

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Le petit blongios est une espèce en danger

Ottawa investira 1,5 million de dollars dans les cinq prochaines années pour la protection d’espèces en péril au Québec, dont le petit blongios, en Montérégie, qui a beaucoup fait parler de lui dans le cadre du projet de giga-usine de Northvolt.

Publié à 10h17

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Douze projets de conservation se partageront cette somme, qui fait partie d’une enveloppe plus large de 7,5 millions finançant un total de 56 projets à l’échelle du Canada.

Le Centre d’interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu recevra ainsi 100 000 $ pour un projet quinquennal visant à protéger six espèces classées en péril qui vivent en forêt, dont, en plus du petit blongios, le Martinet ramoneur et l’Aster à rameaux étalés, des espèces menacées, et le Carex faux-lupulina, une espèce en voie de disparition.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada Steven Guilbeault

Nature Québec recevra aussi 26 000 $ pour élaborer un concept d’aire protégée visant la protection de la harde de caribous montagnards de la Gaspésie par la conservation des forêts anciennes de la péninsule de Gaspé.

Le gouvernement fédéral indique que ces sommes proviennent d’investissements de plus de cinq milliards de dollars visant à mettre un frein à la perte de biodiversité et à protéger 30 % des terres et des eaux canadiennes d’ici 2030, comme convenu à la 15e conférence des Nations unies sur la diversité biologique (COP15), qui s’est tenue à Montréal en 2022.

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Texte complet : Québec compte mettre en réserve le mont Kaaikop, entre les Laurentides et Lanaudière

Québec compte mettre en réserve le mont Kaaikop, entre les Laurentides et Lanaudière


Photo: Interval coop, Archives Wikimedia Commons
Le mont Kaaikop est le deuxième plus haut massif des Laurentides après le mont Tremblant et «son territoire représente 40,5 km² de vieilles et anciennes forêts naturelles», selon le président de la Coalition conservation mont Kaaikop.

Stéphane Blais - La Presse canadienne
09 h 51
Environnement

Le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, a annoncé mercredi son intention de mettre en réserve le territoire du mont Kaaikop. Protéger ce territoire situé à la jonction des régions des Laurentides et de Lanaudière est l’objectif que poursuit sans relâche un groupe de citoyens depuis une décennie.

Pour Claude Samson, l’annonce du gouvernement est l’aboutissement de plusieurs années de lutte pour protéger le mont Kaaikop.

« On entre dans notre 12e année de militantisme pour préserver ce territoire-là », a indiqué le président de la Coalition conservation mont Kaaikop, à La Presse canadienne.

En 2014, son groupe de citoyens avait obtenu gain de cause en Cour supérieure lorsqu’une juge avait ordonné au ministère des Ressources naturelles de suspendre son autorisation de coupes forestières.

Depuis ce jugement, la coalition dit avoir investi plus de 85 000 $, surtout en études, pour documenter la valeur écologique du secteur, afin d’en faire éventuellement un projet de conservation.

Le mont Kaaikop est le deuxième plus haut massif des Laurentides après le mont Tremblant et « son territoire représente 40,5 km2 de vieilles et anciennes forêts naturelles », a expliqué Claude Samson.

« Le mont Kaaikop assure la connectivité de plusieurs zones de conservation et de couloirs fauniques et floristiques naturels. »

À (RE)LIRE

Parmi la faune qui l’habite, on retrouve certains des mammifères emblématiques du Québec, comme l’orignal, l’ours noir, le loup gris et même le carcajou.

« Aujourd’hui, nous avons une pensée pour nos chers habitants silencieux du mont Kaaikop, cette faune variée pour laquelle des zones de territoires leur seront dédiées, afin qu’elle puisse s’y réfugier, se nourrir, se reproduire et circuler librement », a indiqué Claude Samson.

Engagement de protéger 30 % du territoire

Le mont Kaaikop est « un secteur qui est très prisé par les randonneurs, par les amants de la nature », a expliqué le ministre Charette en entrevue avec La Presse canadienne.

Il a ajouté « qu’en développant l’accès à la nature, on développe le sentiment ou l’urgence de protéger la biodiversité ».

Lors de la Conférence des parties (COP15) sur la biodiversité à Montréal en 2022, le gouvernement avait annoncé un investissement de 650 millions de dollars afin d’assurer la protection de 30 % de son territoire d’ici 2030.

Le réseau d’aires protégées couvre actuellement environ 17 % du Québec.

« Notre gouvernement est fermement engagé à atteindre la cible mondiale de conservation de 30 % de notre territoire d’ici 2030, et ce, notamment en bonifiant le réseau d’aires protégées québécois par des initiatives comme celles-ci » , a ajouté le ministre Charette.

« Un plan de conservation »

Le gouvernement n’a pas encore déterminé les limites précises du territoire qui sera protégé dans le secteur du mont Kaaikop.

« Mais ce qui est important, c’est que le territoire est figé. Il n’y aura pas d’exploitation, ni forestière ni minière », a indiqué Claude Samson.

La prochaine étape, a-t-il expliqué, consiste à « élaborer un plan de préservation et de valorisation des écosystèmes » du mont Kaaikop.

« Le gouvernement appelle ça un plan de conservation, mais nous, on n’a pas milité pendant 12 ans pour que l’humain envahisse totalement le territoire », a-t-il tenu à souligner.

Sa coalition souhaite donc qu’il y ait « des zones d’affectation qui soient prévues pour les humains, pour le récréotouristique », mais aussi des zones réservées « à la faune et aux recherches universitaires ».

Différentes recherches académiques, notamment sur l’importance des vieilles forêts pour la biodiversité souterraine et la séquestration de carbone dans le sol, ont eu lieu sur le mont Kaaikop dans les dernières années.

Éventuellement, a indiqué Claude Samson, « on vise à établir un centre de recherche ou une chaire de recherche sur les forêts anciennes » au mont Kaaikop.

En 2019, une étude du Département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais et du Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal concluait que « l’arrêt des coupes forestières sur le territoire étudié aurait normalement peu d’impact économique sur l’industrie forestière et permettrait très probablement d’augmenter significativement la valeur des services écosystémiques liés aux activités récréotouristiques, aux habitats pour la biodiversité, à la valeur esthétique et aux services culturels autochtones sur le territoire public entourant le mont Kaaikop ».

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Environnement Protéger la nature… un terrain à la fois

De plus en plus de propriétaires privés font le choix de consacrer leurs terres à la conservation de la nature, quitte à y perdre au change financièrement. Un mouvement encouragé fiscalement par les gouvernements, soutenu par une pléiade d’organismes et qui fait une réelle différence pour la conservation.

Publié à 5h00

Voici les 3 articles

Résumé

Environnement L’hurluberlu de Bromont

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

René Cloutier

« Toutes les révolutions sur la planète Terre partent de quelques hurluberlus qui croient à quelque chose et qui essaient d’entraîner les autres. Mettons que je fais partie des hurluberlus. »

Publié à 5h00

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Philippe Mercure
Philippe Mercure La Presse

En espadrilles dans la neige, René Cloutier nous fait faire le tour de son terrain de Bromont. Derrière, on aperçoit le mont Brome strié de pistes de ski. Juste à côté se dresse le mont Bernard, recouvert, lui, d’une forêt immaculée. Cette dernière montagne sera toujours spéciale aux yeux de René Cloutier.

Montrer l’exemple

Il y a une dizaine d’années, le président de Ski Bromont, Charles Désourdy, voulait construire des maisons de luxe sur les monts Bernard et Horizon. M. Cloutier fait partie d’une poignée de citoyens qui sont montés au créneau pour préserver les lieux. Ce gestionnaire de portefeuille chez RBC Dominion valeurs mobilières a même pris une année sabbatique pour se consacrer au combat.

Un combat que ses alliés et lui ont fini par gagner.

Mais René Cloutier n’est pas du genre à prôner la conservation uniquement sur les terres des autres.

En 2018, il a décidé de consacrer son propre terrain de 5,54 hectares à Bromont (l’équivalent d’environ huit terrains de soccer) à la conservation. Ce faisant, il renonçait à perpétuité au droit d’y construire une propriété ou d’y couper du bois, par exemple.

Les terres qu’il nous fait maintenant visiter, divisées en trois lots, ont subi le même sort il y a un peu plus d’un an. Sur le premier lot, M. Cloutier a fait ériger une magnifique propriété. Mais sur les deux autres, qui font l’équivalent de près de six terrains de soccer, il a renoncé à tout développement par l’entremise d’un mécanisme appelé « servitude de conservation » (voir texte à l’onglet suivant).

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Sur le premier lot, René Cloutier a fait ériger une magnifique propriété. Mais sur les deux autres, qui font l’équivalent de près de six terrains de soccer, il a renoncé à tout développement.

« Je suis encore chez moi, je peux me promener sur mon terrain. Mais je n’aurais même pas le droit de couper un arbre », illustre-t-il alors qu’un hibou, tout près, fait entendre un hululement.

Un organisme de conservation, Corridor appalachien, a certifié que ces terres ont une haute valeur écologique. Elles abritent notamment un petit milieu humide qui contribue à la qualité de l’eau du lac Bromont et représentent un habitat de choix pour plusieurs espèces en situation précaire dont la chauve-souris cendrée, la petite chauve-souris brune, la pipistrelle de l’Est (une autre chauve-souris) et le monarque.

Pas moins de 35 espèces d’oiseaux fréquentent aussi les lieux, dont 9 sont jugées « prioritaires » par le Service canadien de la faune.

Les projets de René Cloutier concernent des superficies que je qualifierais de modestes, mais qui possèdent une très haute valeur écologique. On est sur des Montérégiennes et quand on peut protéger ça, on saute là-dessus.

Mélanie Lelièvre, directrice générale de Corridor appalachien

L’organisme effectue des visites régulières sur les lieux pour s’assurer que le terrain de M. Cloutier est bel et bien préservé. Un fonds de dotation, propre au terrain, a même été créé pour financer ces vérifications.

Crédits d’impôt

Avec l’interdiction d’y construire quoi que ce soit à perpétuité, la valeur des deux lots protégés par M. Cloutier a évidemment périclité, passant de 810 000 $ à 55 000 $, selon les évaluateurs attitrés au projet. Un reçu de charité équivalant à la différence, soit 755 000 $, a été remis à M. Cloutier grâce à des programmes des gouvernements fédéral et provincial.

« Je vais pouvoir en récupérer à peu près la moitié en impôts. L’autre moitié, je la laisse sur la table », dit M. Cloutier.

On pourrait dire qu’il n’est pas à plaindre et, dans un sens, c’est vrai. M. Cloutier jouit d’une propriété sans voisins immédiats et peut bénéficier dès aujourd’hui de crédits d’impôt sans avoir à la vendre. S’il avait vendu ses lots à leur pleine valeur marchande, il aurait aussi dû payer du gain en capital.

Il reste que ses terrains ont indéniablement perdu de la valeur. Et que si l’État avait voulu les acheter sur le marché pour les protéger, la facture aurait été beaucoup plus élevée pour les contribuables.

Quelles sont les motivations de René Cloutier ?

À ce moment de notre discussion, l’homme s’anime. On sent que le sujet l’interpelle profondément et il en a long à dire.

« Il faut commencer quelque part, il faut arrêter d’attendre après tout le monde, répond-il. C’est une horreur, ce qui est en train de se passer sur la planète, mais je ne suis pas un défaitiste. Je me dis qu’il faut agir. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

René Cloutier et Mélanie Lelièvre, directrice générale de Corridor appalachien

Ce que je fais est un petit pas. Mais si, dans la région, on est 10 personnes à protéger chacune 10 acres, ça va commencer à faire du terrain.

René Cloutier

« Je suis un privilégié de la vie, continue-t-il. J’ai les moyens de le faire, alors je le fais. »

Il parle longuement des « visionnaires » qui ont jadis eu l’idée de préserver de vastes espaces verts comme le parc du Mont-Royal, à Montréal, ou Central Park, à New York.

M. Cloutier rappelle aussi que, particulièrement depuis la pandémie, Bromont et les environs sont pris d’assaut par les citadins. La croissance démographique de la municipalité atteint quatre fois celle de l’ensemble du Québec.

« Protéger le territoire, ce n’est pas s’opposer à la construction, insiste-t-il. Au contraire, on crée une qualité de vie et un pouvoir d’attraction. N’oublions pas que les gens viennent ici pour la nature. On se tirerait une balle dans le pied en développant partout. »

René Cloutier précise qu’il n’est jamais chaud à l’idée de se mettre de l’avant et de parler de lui. « Je suis un gars très low profile, dit-il. Mais s’il y a juste une personne qui lit votre reportage qui fait la même chose, ce sera ça de gagné. »

Résumé

Environnement Un mouvement qui grandit

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Ces terres protégées deviennent souvent des parcs sillonnés de sentiers mis à la disposition des citoyens.

René Cloutier n’est pas le seul à avoir choisi de consacrer ses terres à la conservation. Que ce soit par des dons, des ventes ou par le mécanisme de la servitude de conservation, 1569 terrains ont été préservés dans l’ensemble du Québec, pour des gains de 74 817 hectares – soit une fois et demie la superficie de l’île de Montréal.

Publié à 5h00

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Philippe Mercure
Philippe Mercure La Presse

« On sent vraiment un dynamisme au Québec et une unité pour faire avancer ça », dit Brice Caillié, directeur général du Réseau de milieux naturels protégés – un regroupement de tous les organismes de conservation de la province.

Vaste partie de Risk

Ces terres protégées ne sont pas toutes mises sous une cloche de verre avec interdiction stricte d’y mettre le pied. Elles deviennent souvent au contraire des parcs sillonnés de sentiers mis à la disposition des citoyens.

Un nombre impressionnant d’organisations environnementales est impliqué dans les démarches. Certaines ont atteint une certaine taille, comme Conservation de la nature Canada, Canards Illimités, Nature-Action Québec ou Corridor appalachien. D’autres agissent à une échelle beaucoup plus locale.

En parlant aux gens qui y travaillent, on a un peu l’impression qu’ils sont engagés dans une vaste partie de Risk, ce jeu qui consiste à conquérir des territoires de façon stratégique. Les organismes identifient les terrains les plus riches en biodiversité et font du démarchage auprès de leurs propriétaires.

Ils tentent de tisser une toile connectée qui permettrait à la faune, par exemple, de circuler d’une zone à l’autre.

« C’est le puzzle de la conservation », lance Mélanie Lelièvre, directrice générale de l’organisme Corridor appalachien.

Une fois qu’ils ont trouvé un terrain intéressant et un propriétaire motivé, ces organismes font tout pour simplifier les démarches de ce dernier. Leur objectif : qu’il garde une bonne expérience du processus et le recommande à d’autres.

Ils discutent avec lui pour voir quelle formule lui convient le mieux – un don, une vente, une combinaison des deux ? Grâce à leurs fonds provenant des gouvernements et de différents donateurs, ils peuvent eux-mêmes allonger des dollars pour acquérir des terrains.

Les organismes déploient aussi des biologistes pour évaluer le potentiel écologique des lots, font de l’arpentage et de la cartographie, aident le propriétaire à naviguer à travers les dédales administratifs et juridiques.

« On fait en sorte qu’il n’y ait pas de sable dans l’engrenage. Les projets de conservation, c’est compliqué, c’est un travail de moine. Si on laisse les propriétaires à eux-mêmes, ça ne se fera pas », résume Mme Lelièvre.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

En novembre dernier, le gouvernement Legault a par exemple débloqué 144 millions de dollars pour la protection des terrains privés.

L’Estrie, un chef de file

Dans le territoire où elle œuvre, soit les montagnes Vertes de l’Estrie, l’affaire fonctionne si bien que Corridor appalachien peine à répondre à la demande.

« Quand on a commencé, il y a plus de 20 ans, on se disait que l’élan allait peut-être se tarir. En fait, c’est complètement l’inverse. Plus on en parle, plus il y a du leadership localement. On n’a jamais fait autant de projets et on n’a pas les capacités financières et humaines de faire tous ceux qui se présentent. On a 38 ou 40 propriétaires sérieux avec lesquels on est en discussion actuellement », dit Mme Lelièvre.

« L’Estrie est un chef de file », confirme Brice Caillié, du Réseau de milieux naturels protégés, qui attribue une partie du succès de la région à ce qu’il appelle la « structure des poupées russes ».

C’est que Corridor appalachien chapeaute 17 plus petits organismes qui connaissent à fond les réalités locales. Ce sont eux qui tissent les liens avec les propriétaires et les conseillers municipaux. Au-dessus, Corridor appalachien fait office de « centre de services ».

« On essaie de reproduire le modèle ailleurs, dans les Laurentides, dans le Bas-Saint-Laurent », dit M. Caillié.

La pandémie a eu des effets contradictoires sur les organismes de conservation. D’un côté, l’exode des citadins vers les couronnes éloignées a compliqué l’acquisition des lots. « Il y avait des surenchères partout, et nous, on ne peut pas embarquer là-dedans », dit Brice Caillié, qui explique que les acquisitions à des fins de conservation doivent se faire à la juste valeur marchande.

« Mais la COVID-19 a aussi fait prendre conscience aux gens de l’importance de la nature. Soudainement, les parcs nationaux ne suffisaient plus, on y était tous entassés. Ça a aidé à réaliser qu’il fallait d’autres lieux de conservation », ajoute-t-il.

Même s’il incite constamment les gouvernements à simplifier leurs processus administratifs et à augmenter leur soutien, Brice Caillié se dit généralement heureux de la collaboration et des programmes en place. En novembre dernier, le gouvernement Legault a par exemple débloqué 144 millions de dollars pour la protection des terrains privés⁠1.

Brice Caillié invite cependant à ne pas compter sur la protection des terres privées pour atteindre notre cible de protéger 30 % du territoire d’ici 2030, un objectif international entériné lors de la COP15 sur la biodiversité tenue à Montréal en 2022 et adopté tant par le gouvernement du Québec que celui du Canada.

Les terres privées, c’est 8 % du territoire québécois. Même si on les protégeait toutes, ce ne serait pas suffisant. Il faut que ce soit complémentaire à la protection des terres publiques.

Brice Caillié, du Réseau de milieux naturels protégés

La formule est toutefois particulièrement intéressante dans le sud du Québec, où le territoire est très fragmenté et très occupé. Y protéger de plus petits terrains est essentiel pour conserver la biodiversité.

Brice Caillié tient à souligner la générosité des propriétaires qui choisissent de consacrer leurs terrains à la protection de la nature.

« La première chose qu’on dit au propriétaire, c’est toujours que ça sera plus avantageux financièrement pour lui de vendre son terrain sur le marché que de le donner à la conservation », dit-il.

Il rappelle aussi qu’on n’a pas besoin d’être un riche propriétaire foncier pour contribuer à la protection des terres privées.

« Tu peux contribuer en étant administrateur d’un organisme ou en étant bénévole pour faire la surveillance des terrains protégés, illustre-t-il. En fait, tout le monde peut contribuer à ça. »

1. Lisez la dépêche « Québec octroie 144 millions pour bonifier les aires protégées privées » de La Presse Canadienne

Résumé

Environnement Trois options pour les propriétaires

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Une randonnée à la découverte des trésors de la réserve naturelle du Cantons-de-Shefford

Trois options s’offrent aux propriétaires qui souhaitent protéger une parcelle de terrain à perpétuité. Les voici.

Publié à 5h00

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Philippe Mercure
Philippe Mercure La Presse

Don ou vente

Le propriétaire vend son terrain à un organisme dont la vocation est de le protéger. La transaction se fait à la juste valeur marchande telle que déterminée par un évaluateur agréé. Dans le cas d’un don, le propriétaire peut bénéficier de crédits d’impôt. La propriété est alors protégée à perpétuité.

Réserve naturelle

Un terrain privé qui présente des caractéristiques écologiques intéressantes peut faire l’objet d’une entente avec le ministère de l’Environnement du Québec afin de le transformer en réserve naturelle. Le propriétaire garde l’entière propriété de son terrain, mais les usages qu’il peut en faire sont limités. Il bénéficie en contrepartie d’une exemption de taxes. Sur les 1569 terrains protégés du Québec, 256 ont reçu le statut de réserve naturelle, dont la Réserve naturelle des Montagnes-Vertes, en Estrie, et la Réserve naturelle des Battures-de-Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec.

Servitude de conservation

Ce mécanisme, utilisé par René Cloutier, ressemble à la création d’une réserve naturelle, sauf que le propriétaire réalise l’entente avec un organisme de conservation plutôt qu’avec le gouvernement du Québec. Il reste propriétaire de ses terres, mais les usages qu’il peut en faire sont limités. Un évaluateur calcule la perte de valeur du terrain entraînée par ces restrictions, et le propriétaire a droit à une exemption d’impôt du même montant.

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Les promoteurs du projet contesté d’entrepôt de BRP à Saint-Philippe, en Montérégie, ont commencé leurs travaux dans l’habitat d’une grenouille menacée de disparition sans avoir obtenu l’autorisation du ministère de l’Environnement, qui a ordonné lundi l’arrêt du chantier.

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Si certaines îles du Québec sont largement connues, d’autres méritent d’être redécouvertes. C’est le cas de l’île d’Anticosti, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis septembre 2023.

Résumé

Explorer l’île d’Anticosti et son parc national

Photo: Sépaq

Si certaines îles du Québec sont largement connues, d’autres méritent d’être redécouvertes. C’est le cas de l’île d’Anticosti, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis septembre 2023.

Ce joyau brut, qui fait environ 17 fois la taille de Montréal, n’a pas que son incroyable population de cerfs de Virginie (37 000 bêtes en 2018) pour impressionner. Située entre la péninsule gaspésienne et la Minganie, dans le golfe du Saint-Laurent, l’île d’Anticosti attire bien sûr chaque année les amateurs et amatrices de chasse, mais aussi ceux de randonnée pédestre, de pêche et de géologie.

Un grand terrain de jeux

Depuis la création en 2001 d’un parc national de 572 km2, les passionnés de plein air sont de plus en plus nombreux à parcourir ses 125 km de sentiers pédestres. L’organisme provincial qui assure sa conservation, la Sépaq, a su rendre accessibles les richesses d’un territoire réputé pour ses plages rocailleuses, ses fossiles, ses cours d’eau et sa biodiversité uniques. Chutes, grèves, canyon, grotte et falaises ne sont que quelques-uns des attraits naturels qui récompensent les adeptes de la randonnée. Le sentier Canyon-de-la-Chicotte, par exemple, traverse d’abord la forêt avant de s’insérer dans un canyon aux formations rocheuses atypiques et remarquables.

Les personnes avides de connexion avec la nature bénéficient de plus d’une option pour planifier une aventure singulière. Les promenades au grand air sont parfois bonifiées par une rencontre avec l’emblématique cerf ou encore, le majestueux pygargue à tête blanche qui niche dans les falaises. La richesse du territoire offre une multitude d’attraits tout aussi exaltants. Accessibles à pied, ces trois sites figurent parmi les incontournables d’un séjour à Anticosti.

Photo: Sépaq

Le Canyon-de-la-Chute-Vauréal, site UNESCO
Haute de 76 m, l’imposante chute peut être admirée depuis un tout nouveau belvédère, accessible par un très court sentier. Ses parois rocheuses témoignent de millénaires d’activité géologique avec ses multiples couches de sédiments fossilisés. Un second sentier, plus long, y mène en empruntant parfois le lit de la rivière du même nom.

Photo: Sépaq

La Baie-de-la-Tour, site UNESCO
Cintrée par deux immenses falaises rocheuses, cette plage de sable blanc borde une mer dont la couleur rappelle surprenamment l’eau des tropiques. Elle constitue le lieu parfait où s’installer le temps d’un pique-nique en observant les phoques et les oiseaux marins. Le sentier les Télégraphes, non loin, forme un belvédère naturel qui surplombe la splendide baie. Son nom fait référence à la connexion d’Anticosti au réseau du télégraphe, établie en 1880.

La Grotte-à-la-Patate
Cette cavité souterraine est l’une des plus longues au Québec avec ses 625 m. Il suffit d’une excursion de 3 km pour s’y rendre et vivre ce qui se décrit assurément comme l’expérience la plus inusité de l’île.

Photo: Sépaq

Port-Menier : pôle d’accueil culturel, historique et pratique
Attiré par les qualités portuaires de l’île, l’industriel français Henri Menier y a fondé en 1899 ce qui est aujourd’hui la seule municipalité d’Anticosti : Port-Menier. Avec sa dizaine de façades qui témoignent toujours de cette autre époque, elle est la porte d’entrée de cette terre insulaire. C’est à cet endroit qu’on trouve les commodités de la vie courante comme l’épicerie, la station-service, le bureau de poste, la quincaillerie…

Un circuit touristique met en valeur le patrimoine de l’environnement bâti local. Pour toute personne gourmande d’informations, un arrêt au Centre d’interprétation de l’histoire, de la culture et de la paléontologie d’Anticosti se révèle fort enrichissant. L’exposition « La fantastique épopée du vivant » permet de voir l’île sous un autre angle, grâce à l’histoire avec un grand H que racontent ses fossiles. À partir de Port-Menier, on peut explorer l’île à vélo, à son propre rythme, en faisant des arrêts pour lire les panneaux d’interprétation. Pour s’imprégner davantage de l’histoire du territoire, l’écoute du balado Anticosti et ses histoires se révèle incontournable. Les cinq brefs épisodes, produits par la Fabrique culturelle en collaboration avec Sépaq Anticosti, dévoilent l’île à travers ses récits de naufrages, ses personnages et ses traces d’une vie fossilisée.

Se déplacer, manger et dormir sur l’île d’Anticosti

L’avion est le moyen le plus simple de s’y rendre. Des vols sont offerts à partir de Montréal, Québec ou Mont-Joli.

Photo: Sépaq

L’auberge Port-Menier offre un remarquable camp de base d’où on peut réaliser diverses escapades. L’établissement prend en charge l’accueil de ses hôtes. L’expérience gastronomique aux accents maritimes justifie à elle seule l’arrêt à l’auberge, sublimée par la terrasse avec vue spectaculaire sur la baie. L’auberge propose un forfait clé en main de cinq nuitées incluant le vol (depuis Mont-Joli, Montréal ou Québec), l’hébergement, les repas, le prêt d’une embarcation, d’un vélo avec assistance électrique ainsi qu’une journée guidée en navette au parc national. Pour une plus grande autonomie, il est aussi possible de louer un véhicule sur place pour faciliter les déplacements entre les différents secteurs. Comme l’île ne dispose d’aucun service de navette ou de transport en commun, l’accès à une bicyclette ou à une voiture se révèle fort utile !

À quelque 50 km du parc national, l’Auberge McDonald offre une formule complète similaire, tout aussi confortable et pratique. Son point d’ancrage s’avère idéal pour quiconque désire explorer les attraits sauvages du centre de l’île.

Pour ceux et celles qui recherchent une expérience plus immersive, les chalets de la Sépaq représentent l’endroit tout désigné. Installés de part et d’autre de l’île, dans les secteurs Vauréal, Chicotte-la-Mer et Galiote, les hébergements possèdent un charme sans égal, alliant intimité et vue sur la mer.

Avec ses paysages paradisiaques, Anticosti attire à tout coup de nombreuses personnes chaque année. Dans ce contexte insulaire où les ressources sont limitées, la clé d’un séjour réussi réside dans la planification – transport, hébergement, déplacements, etc. Les forfaits de villégiature clés en main offerts par la Sépaq apportent une tranquillité d’esprit et la certitude d’un séjour à la hauteur de la beauté de cette oasis du Saint-Laurent.

Planifier son séjour estival : La période des séjours s’étend du 20 juin au 29 août 2024. Les réservations pour l’été à venir sont ouvertes. Le site de la Sépaq fournit de plus amples informations sur les forfaits et tarifs en vigueur.

Les cols bleus de la Ville de Bromont ont asséché un marais en allant démolir un barrage de castor… :flushed:

Texte complet : Un marais dans une aire protégée asséché à Bromont

Un marais dans une aire protégée asséché à Bromont

Un marais.
Le marais a presque été complètement asséché.
PHOTO : RADIO-CANADA / JOËL PROVENCHER

Radio-Canada
Publié hier à 17 h 21 HAE

La Ville de Bromont déclenche une enquête interne après que des employés municipaux ont asséché un marais situé dans l’aire protégée de la réserve naturelle du Parc-scientifique-Bromont.

Les fortes pluies reçues l’été dernier ont créé des débordements sur les terrains industriels longeant le marais. En novembre dernier, des employés municipaux ont donc créé une brèche dans un barrage de castors pour abaisser le niveau de l’eau, ce qui a finalement causé son assèchement presque complet.

C’est un groupe d’ornithologues amateurs qui a signalé l’incident à la Ville il y a quelques jours.

Le directeur général de la Ville de Bromont, Francis Dorion, reconnaît d’emblée que les travaux étaient une erreur, et que la Municipalité s’engage à faire tout en son pouvoir pour la réparer.

L’eau débordait sur des terrains industriels en dehors de la zone de conservation. Donc ils ont créé une brèche. Mais malheureusement, ce n’est pas l’intervention qu’ils auraient dû faire et personne au sein de la direction générale et du conseil municipal n’était au courant de ça.

— Francis Dorion, directeur général de la Ville de Bromont

Clairement, les élus n’ont pas donné leur aval à ça, puis c’est important que je le rappelle parce que le Conseil municipal a pris une décision dans ce dossier-là, c’est de mettre ce terrain-là en réserve naturelle, puis de la protéger, ajoute-t-il. C’est à l’administration, puis à l’organisation municipale d’assurer la mise en œuvre de cette commande-là, de cette décision là du Conseil, puis clairement, il y a un manque.

Faire des brèches dans les barrages de castor est une pratique courante hors des zones protégées, précise-t-il.

Dans la loi, on est habilité à le faire, on est autorisé à le faire par la MRC Brome-Missisquoi pour assurer le libre écoulement de l’eau quand ça menace les biens et les personnes. Dans ce cas, ici, ça menaçait les biens. Par contre, il aurait dû y avoir des analyses supplémentaires avant l’intervention pour savoir dans quel milieu on se retrouvait, soutient-il.

Le niveau de l’eau du marais est maintenant au plus bas qu’il ne l’a jamais été depuis la création de cette réserve-là.

La Ville veut rectifier le tir

Francis Dorion assure que Bromont est déjà en communication avec le gouvernement pour trouver comment rectifier le tir et rétablir l’intégrité du milieu.

La Ville est prête et elle va mettre tout ce qui est en œuvre, tout ce qui est possible, pour minimiser l’impact de ce qui a été fait.

— Francis Dorion, directeur général de la Ville de Bromont

Tout le monde [au conseil municipal] était extrêmement fâché, le maire est encore en furie aujourd’hui. […] Personne du Conseil n’est heureux de la situation. Je suis vraiment déçu et fâché, mais l’acte est fait. Il faut que je me mette en mode solution. […] Parallèlement, il y a une enquête interne pour connaître toutes les étapes qui ont mené à cette intervention qui n’aurait jamais dû être faite, martèle-t-il.

La Ville veut entre autres tenter de comprendre pourquoi les employés des travaux publics n’ont pas réalisé qu’il s’agissait d’une aire protégée, alors que de nombreuses affiches sont installées dans le secteur.

Impact difficile à prévoir

Les impacts des travaux sur les espèces qui se retrouvent dans ce milieu naturel sont difficiles à prévoir pour le moment. Plusieurs espèces à statut précaire ou menacé y vivent, dont le petit blongio, une espèce d’oiseau en danger.

Il faut apporter des mesures correctrices rapidement pour que le niveau de l’eau puisse remonter, pour que le milieu puisse être résilient et se réadapter au stress qu’il y a eu avec la baisse du niveau de l’eau, puis permettre de retrouver un habitat adéquat pour la nidification des oiseaux, explique la directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre.

Selon l’organisme Corridor Appalachien, il serait important de mieux sensibiliser les employés municipaux à l’importance des milieux naturels pour tenter de prévenir ce genre d’événement.

La réserve naturelle du Parc-Scientifique-Bromont, d’une superficie de 200 hectares, a été officialisée en 2015.

Avec les informations de Katy Larouche

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Protection du territoire : l’industrie du sirop d’érable déplore le silence de Québec

Résumé

Protection du territoire : l’industrie du sirop d’érable déplore le silence de Québec

Des tubes bleus sont accrochés le long de troncs d'arbres.

Les tubulures, c’est-à-dire le réseau de tuyaux et de raccords, permettent aux exploitants d’érablières de récolter la sève d’érable.

Photo : getty images/istockphoto / Lurin

Publié à 4 h 00 HAE

Après une année 2023 difficile, la production de sirop d’érable reprend son élan. Cependant, pour suivre la forte croissance de l’industrie, les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) demandent au gouvernement Legault de leur réserver 200 000 hectares de forêt publique protégée. Or, cette demande auprès de Québec est restée lettre morte.

Environ 18 % du sirop d’érable produit au Québec provient des forêts publiques et, selon Joël Vaudeville, directeur des communications des PPAQ, il est essentiel d’accroître cette proportion pour permettre le développement de ce secteur d’activité au Québec.

Toutefois, les acériculteurs ne sont pas les seuls à vouloir exploiter la forêt publique. L’industrie forestière est solidement enracinée au Québec, à tel point que Joël Vaudeville parle d’un réflexe forestier dans la province.

La grande majorité de la forêt [publique] est déjà allouée à l’industrie forestière, confirme Christian Messier, professeur en aménagement forestier et en biodiversité à l’Université du Québec en Outaouais. Ces deux utilisations sont assez incompatibles.

À ce jour, le ministère des Forêts et des Ressources naturelles affirme n’avoir pris aucun engagement […], ni dans le plan directeur ni dans le plan d’action, à l’effet de réserver 200 000 hectares de forêt publique pour la production acéricole.

Réflexe forestier et protection de l’environnement

Pour Joël Vaudeville, le réflexe forestier de Québec demeure un mystère. Les PPAQ soutiennent que l’industrie du sirop d’érable peut non seulement être bénéfique pour l’environnement mais aussi aider Québec à relever ses défis environnementaux.

AILLEURS SUR INFO : L’ancien ministre et professeur Benoît Pelletier est mort

Avec le Plan Nature 2030, Québec s’est engagé à atteindre la conservation de 30 % de son territoire d’ici 2030.

Joël Vaudeville affirme que les PPAQ veulent faire partie de la solution : On lève la main. On dit au gouvernement que les érablières et la production acéricole peuvent [apporter leur contribution].

On évalue à [l’équivalent des émissions de] 220 000 véhicules la quantité d’émissions [de gaz à effet de serre] qu’on capte dans les érablières. C’est l’équivalent de 11 fois nos émissions sur une année pour la production acéricole.

Une citation de Joël Vaudeville, directeur des communications des PPAQ

Le professeur Maurice Doyon, du Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval, tend à lui donner raison. Selon lui, il serait en effet plus logique de prioriser les demandes des acériculteurs.

Il donne l’exemple des conséquences de l’activité de l’industrie forestière, qui tend à raser le couvert forestier, sur la biodiversité, souvent menacée par la déforestation. On peut penser à des [répercussions] pour le caribou, la faune et plus, explique-t-il.

Ces [répercussions]-là, bien entendu, sont nettement moindres lorsqu’on préserve la forêt pour l’exploiter sous forme acéricole. Je ne vous dis pas qu’il n’y en a pas, mais c’est certainement moindre, avance-t-il.

Néanmoins, Christian Messier nuance ce propos. Selon lui, un tel résultat est possible si les forêts sont aménagées de façon durable et qu’on s’assure qu’on fait des coupes partielles en maintenant la biodiversité, soutient-il.

Christian Messier nous invite à bien choisir les essences d’arbres pour le reboisement.

Christian Messier est professeur en aménagement forestier et en biodiversité à l’UQAM. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Le sirop contre la bille

Maurice Doyon est catégorique : les bénéfices économiques de l’industrie acéricole dépassent largement ceux de l’industrie forestière.

Dans une étude qu’il a cosignée en 2024, ce professeur a établi plusieurs scénarios selon la densité des érables dans un secteur donné, la période de régénérescence, le prix du sirop d’érable et le prix des billes. On peut prendre le scénario le plus défavorable pour l’acériculture, et encore, l’acériculture est favorable d’un point de vue économique à la coupe de bois, conclut-il.

Toutefois, Christian Messier est d’avis que les avantages économiques de ces deux industries sont comparables. Ça dépend si on maximise la bille de bois qu’on récolte ou si on fait seulement une première transformation, explique-t-il.

Jean-François Samray, PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), estime que le fait d’accorder les 200 000 hectares demandés par les PPAQ aurait des effets négatifs sur l’industrie forestière, y compris sur les emplois qu’elle offre. C’est sûr qu’il va y avoir des fermetures d’usines, affirme-t-il.

Selon M. Samray, ces deux secteurs d’activité pourraient trouver un terrain d’entente : Je pense que c’est bon pour l’économie québécoise d’avoir ces deux industries. Vous et moi, nous ne voulons pas faire un choix entre du sirop d’érable sur la table et une chaise en érable.

Les deux industries continueront donc de se faire concurrence pour exploiter la forêt publique. C’est vraiment une patate chaude […]. On pourrait peut-être couper la poire en deux, mais d’une façon ou d’une autre, il y a des gens qui vont être déçus. J’ai de la misère à savoir ce qui va être mieux pour la société [d’un point de vue] économique et écologique, dit M. Messier.

À lire aussi :

Au sujet du prolongement du boulevard Béliveau à Longueuil

La Ville de Longueuil a capturé mercredi des rainettes faux-grillons, qui seront envoyées au Biodôme, afin de pouvoir relancer les travaux de prolongement d’une rue, a appris Le Devoir . Ce projet routier, qui avait d’abord été stoppé par un décret du fédéral, pérennisera la destruction d’un « habitat essentiel » pour la survie de cette espèce en péril.

La Ville de Longueuil multiplie les opérations pour tenter de capturer et «relocaliser» des rainettes faux-grillon qui bloqueraient la construction d’une nouvelle rue, mais elle n’a pas encore l’autorisation fédérale nécessaire pour relancer le chantier routier, a appris Le Devoir . De son côté, le ministère de l’Environnement du Québec permet à la Ville de capturer autant de batraciens menacés qu’elle le souhaite, pour les envoyer au Biodôme.

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Il y a quelques années, il y a eu une tentative de réintroduction de rainettes à Saint-Constant qui est loin d’être une réussite. Je ne comprends pas trop aussi qu’on fasse cette opération au moment où les rainettes sont en reproduction.

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