D’un point de vue de perception, le petit pavé est ancré dans l’imaginaire collectif comme étant un pavé de rue piétonne. Son échelle est généralement plus agréable, simplement par référence historico-typologique. Les gens aiment les petits pavés.
D’un point de vue d’usure, une surface faite de petit pavé présente naturellement une plus grande disparité de teintes, davantage de joints et donc une texture plus forte - on y verra moins les taches et les défauts. On va aussi davantage voir l’ensemble comme un “tapis”. Les nombreuses coupes aux jonctions d’équipement divers vont également se perdre dans le motif général, les détails sont plus faciles à gérer et plus agréables.
Finalement, un petit pavé crée une friction à la fois mieux répartie (pour la durabilité de l’ensemble) et plus “nuisible” pour les véhicules (on le sent et l’entend beaucoup plus), incitant au ralentissement.
Pourtant nous avons de larges pavés dans la plupart des rénovations urbaines récentes, par exemple dans tout le Quartier International. Ceci ne semble jamais avoir été un enjeu. La problématique du dallage de Ste-Catherine me semble plutôt la qualité inférieure du dallage “100% béton”. Dans le Quartier International, à l’époque, les dalles étaient composées de fragments de quartz qui amélioraient sensiblement la résistance. Après 20 ans, force est de constater que ce fût un pari réussi, puisqu’il est encore généralement en bon état. À contrario, la multiplication de joints dans des petits pavés amène son lot d’interstices qui peuvent “suinter” les sels de déglaçage et se dégrader de façon plus rapide. Nous en avons la preuve sur Ste-Catherine dans le Quartier des Spectacles, dallée de petits pavés et dont plusieurs sections sont fortement dégradées.
Sur la chaussée du phase 1 il y a des pavés à certains endroits qui sont déconnectés et peuvent bouger. Est-ce que le contracteur est obligé de retourner pour les réparer?
Sur un autre sujet, a-t-il un moyen d’ancrer les couvercles du drain rectangulaire le long de la chaussée? Les couvercles bougent et font du bruit chaque fois qu’un véhicule passe au-dessus.
Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un chantier majeur qui changera durablement la face du centre-ville commercial, tout en améliorant grandement l’expérience des visiteurs et des client.es. D’autant que cette partie de Ste-Catherine est de loin la plus fréquentée et méritait un aménagement à la hauteur des attentes du public.
À noter que des infrastructures publiques esthétiques de qualité contribuent à la perception positive de la ville autant de la part des résidents que des touristes et de surcroit incitent à y revenir plus souvent. Je m’attends donc à une augmentation substantielle de la fréquentation de cette portion de la rue en plein coeur du c-v, qui à mon avis attirera certainement plusieurs nouveaux commerces et favorisera de plus grands revenus pour la Ville.
Donc les retombées de ces investissements seront rentables à plusieurs points de vue, en plus de rehausser l’image de marque de Montréal et sa renommée à l’international. En d’autres mots l’embellissement de l’espace public est un geste économique qui n’apporte que des avantages. Il devient le moteur d’une plus grande richesse pour la communauté des affaires, une meilleure qualité de vie pour la population urbaine et fait tourner l’économie locale au bénéfice de tous.
Nouvelle du jour: Entre Mansfield et Metcalfe, le trottoir nord est rouvert aux piétons. Les travaux se poursuivent, malgré les vacances de la construction.