Espérons que ce sera la cas, car cet édifice fait partie de l’histoire de la ville et de son développement. Une société qui démolit son patrimoine est une société qui détruit sa mémoire et ses origines, tout en niant l’importance de sa propre culture. Personnellement je souhaiterais que l’on préserve l’ensemble du bâtiment pour sa valeur historique, puisque son agrandissement est la conséquence du succès de la colonisation dans cette région dans la première partie du 20è siècle.
Ce matin, un filet est installé sur la façade de l’iconique église au coin Saint-Viateur et Saint-Urbain, dans le Mile-End. J’espère que ça ne sera pas permanent.
Lorsqu’il a demandé un permis pour démolir le vieux cabanon qui menaçait de s’effondrer dans sa cour arrière, le printemps dernier, Damien Stryckman, résidant du Plateau-Mont-Royal, ne se doutait pas que sa demande devrait être soumise au ministère de la Culture et des Communications (MCC), afin de s’assurer que le bâtiment n’avait pas de valeur patrimoniale.
Depuis avril 2021, avant d’autoriser la démolition de n’importe quel bâtiment datant d’avant 1940, les municipalités doivent en informer le MCC, qu’il s’agisse d’un cabanon en ruine, d’une maison ancestrale ou d’un immeuble résidentiel. Québec a trois mois pour donner son avis.
Résumé
Un cabanon en ruine peut-il être un édifice patrimonial ?
PHOTO FOURNIE PAR DAMIEN STRYCKMAN
Construit avant 1940, le cabanon de Damien Stryckman ne pouvait être démoli sans l’aval du ministère de la Culture et des Communications.
Lorsqu’il a demandé un permis pour démolir le vieux cabanon qui menaçait de s’effondrer dans sa cour arrière, le printemps dernier, Damien Stryckman, résidant du Plateau-Mont-Royal, ne se doutait pas que sa demande devrait être soumise au ministère de la Culture et des Communications (MCC), afin de s’assurer que le bâtiment n’avait pas de valeur patrimoniale.
Publié à 2h10 Mis à jour à 5h00
« Ce n’était rien d’autre qu’un nid à feu, explique le citoyen, quelques mois après la démolition. Il n’y avait plus rien à récupérer. La porte de garage n’ouvrait plus, la structure en tôle rouillée menaçait de tomber, même la dalle de béton n’était pas réparable. Personne n’aurait pu trouver quoi que ce soit de patrimonial là-dedans. »
Si la demande devait passer par le MCC, c’est que les documents municipaux montraient que le cabanon avait été construit avant 1940.
PHOTO FOURNIE PAR DAMIEN STRYCKMAN
« Personne n’aurait pu trouver quoi que ce soit de patrimonial là-dedans », insiste Damien Stryckman en parlant de son cabanon.
Depuis avril 2021, avant d’autoriser la démolition de n’importe quel bâtiment datant d’avant 1940, les municipalités doivent en informer le MCC, qu’il s’agisse d’un cabanon en ruine, d’une maison ancestrale ou d’un immeuble résidentiel. Québec a trois mois pour donner son avis.
Inventaires
Cette obligation a été imposée au moment où le gouvernement demandait aux municipalités de réaliser un inventaire pour déterminer quels immeubles, parmi ceux construits avant 1940, ont une valeur patrimoniale. Les villes ont jusqu’au 1er avril 2026 pour réaliser cet inventaire.
Tant que l’inventaire n’est pas fait, les demandes de démolition doivent être soumises au MCC.
Mais ces directives causent du mécontentement dans de nombreuses villes, souligne le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Martin Damphousse, aussi maire de Varennes, en Montérégie.
D’abord parce que le délai de trois mois pour avoir la réponse du MCC retarde la délivrance des permis de démolition, qui précède parfois la délivrance de permis de construction pour de nouveaux logements. Et ensuite, parce que toutes les villes doivent réaliser leur inventaire en même temps, en sollicitant des experts en patrimoine, qui ne sont pas assez nombreux au Québec pour répondre à la demande.
« On a maintenant l’obligation d’envoyer au Ministère nos demandes de démolition et ils ont 90 jours pour répondre. Ce délai déplaît aux propriétaires et aux villes, dit M. Damphousse. Quand on parle de logement, on associe souvent les délais d’émission de permis aux villes. Mais dans ce cas, ce n’est pas une problématique de délais des villes. On ajoute trois mois additionnels, ce qui retarde les projets de construction de tous types. »
Éviter les démolitions ?
Le président de l’UMQ insiste pour dire qu’il est important de protéger le patrimoine bâti.
« Personne dans le monde municipal ne veut démolir un édifice patrimonial sans motif valable. Mais quand c’est une maison d’avant 1940 et qu’il est évident que la valeur patrimoniale est très faible, ça serait facile et simple d’accorder la démolition rapidement, mais on ne peut pas le faire », explique-t-il.
Le délai imposé par le MCC a-t-il permis d’éviter la démolition d’édifices patrimoniaux jusqu’à maintenant ?
Quand on pose la question, l’équipe des relations médias du MCC ne répond pas directement, mais explique que le Ministère « accompagne les municipalités dans la réalisation d’analyses, dont les études de caractérisation, des inventaires et des études ponctuelles. C’est notamment le cas avec la Ville de Gatineau, qui effectuera une étude sur les maisons allumettes, un type architectural dont la disposition transitoire a mis en lumière la fragilité ».
PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
Maison allumette dans l’ancienne ville de Hull.
On appelle maisons allumettes de petites constructions de bois construites dans l’ancienne ville de Hull, où habitaient beaucoup d’ouvrières travaillant à l’usine d’allumettes EB Eddy à la fin du XIXe siècle.
Dernièrement, une demande de démolition visant une maison de ce type a suscité la controverse. Le propriétaire, qui veut construire un immeuble de 159 logements sur ce terrain, s’est tourné vers les tribunaux et a eu gain de cause en Cour supérieure il y a deux semaines. La Ville de Gatineau a annoncé qu’elle porterait le jugement en appel.
Le MCC souligne aussi l’intervention du ministre Mathieu Lacombe dans le cas de la maison-atelier de Charles Daudelin, à Kirkland, un bâtiment de 1951 dont la démolition a été interdite, alors que les propriétaires souhaitaient la raser.
Manque d’expertise
L’inventaire que doivent faire les villes leur permettra de déterminer la valeur patrimoniale des bâtiments sur leur territoire et de prendre les décisions qui s’imposent en cas de demande de démolition. Mais certaines municipalités ont du mal à le réaliser.
C’est essentiel d’avoir un diagnostic, mais ça prend des experts. On a un problème de disponibilité d’entreprises capables de le faire et ça fait exploser les coûts.
Martin Damphousse, président de l’Union des municipalités du Québec
L’UMQ a demandé récemment au gouvernement du Québec de renouveler son programme de soutien au milieu municipal en patrimoine immobilier, et de lui attribuer 70 millions par année. Ce programme n’a pas été renouvelé depuis 2022.
La décision de demander aux municipalités un inventaire de leurs bâtiments patrimoniaux est un « pas dans la bonne direction » pour en assurer la protection, « mais encore faut-il leur en donner les moyens », observe l’experte en patrimoine Lucie K. Morisset, professeure à l’UQAM.
Mme Morisset confirme que les experts ayant une formation adéquate ne sont pas assez nombreux pour réaliser tous les inventaires pour les villes.
« Il faut des spécialistes capables d’évaluer les techniques de construction, de les interpréter, pour pouvoir expliquer aux propriétaires pourquoi leur bâtiment a une valeur patrimoniale », souligne-t-elle.
Selon la professeure, il aurait fallu créer par la même occasion un programme de formation, au collégial ou à l’université, pour former des « gardiens du patrimoine ».
87 000 bâtiments à évaluer à Montréal
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Il est difficile de trouver des experts pour déterminer quels bâtiments ont une valeur patrimoniale.
La Ville de Montréal compte 87 000 bâtiments construits avant 1940 qui devront être évalués pour déterminer lesquels ont une valeur patrimoniale.
« C’est une grande opération dans laquelle on se lance », reconnaît Ericka Alneus, responsable du patrimoine au comité exécutif.
L’ampleur de la tâche est telle qu’il est difficile de trouver des experts pour la réaliser. Il y a quelques mois, le conseil municipal a dû annuler un contrat qui avait été accordé à une firme d’experts pour faire l’inventaire patrimonial dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, parce que les spécialistes ont réalisé qu’ils ne pourraient pas respecter l’échéancier.
À la suite de cet échec, la Ville de Montréal a décidé de constituer à l’interne une équipe de huit personnes grâce à une aide financière de 10 millions du ministère de la Culture et des Communications. Cette équipe travaillera exclusivement sur l’inventaire des bâtiments patrimoniaux, en s’adjoignant l’aide d’experts externes.
On veut s’assurer d’avoir les bonnes données pour savoir de quoi on parle, souligne Mme Alneus. Ça inclut le patrimoine modeste, pour qu’on puisse soutenir les arrondissements dans leurs efforts de protection.
Si vous habitez un bâtiment auquel on trouve une valeur patrimoniale, des conséquences sont à prévoir.
Certains propriétaires ne seront pas heureux, parce que ça va venir avec des obligations pour l’entretien du bâtiment, sans nécessairement qu’on leur donne les moyens pour réaliser les objectifs de la Ville.
Daniel Durand, président par intérim de la section québécoise de l’Association canadienne d’experts-conseils en patrimoine
Déjà, dans certains cas ou certains secteurs, des propriétaires ne peuvent pas faire tout ce qu’ils veulent avec leur maison, par exemple pour le remplacement des fenêtres ou des balcons, fait remarquer l’expert. « Mais pour entretenir des portes et des fenêtres d’époque, c’est difficile de trouver des ouvriers pour faire la restauration », dit-il.
Selon M. Durand, c’est surtout « dans le soutien à l’entretien qu’on peut le mieux protéger les édifices patrimoniaux ».
Les travaux consistent principalement, mais sans s’y limiter, à :
Restaurer la maçonnerie
Remplacer les petits bois pourris des fenêtres de façon plus pérenne
Corriger les détails de moulure au périmètre des ouvertures
Restaurer les murets endommagés
Refaire les joints de scellant entre la maçonnerie et les solins de toiture
Résumé
La Maison de la littérature nécessite des travaux de près de 3 M$
D’importants travaux de réfection devront être réalisés sur l’enveloppe du bâtiment abritant la Maison de la littérature.
Photo : Radio-Canada / Hans David Campbell
Publié à 5 h 46 HNE
Les murs extérieurs du bâtiment qui abrite la Maison de la littérature, dans le Vieux-Québec, présentent d’importants signes de dégradation, au point de poser un danger pour la sécurité. Des travaux de près de 3 millions de dollars seront nécessaires afin de corriger la situation et prévenir la chute d’éléments de maçonnerie.
La Ville de Québec a publié mardi un appel de propositions pour des services professionnels en architecture requis dans le cadre du projet de réfection de l’enveloppe de la Maison de la littérature.
Le chantier fait suite au rapport d’expertise produit au printemps 2023 par l’architecte Gilles Duchesneau.
Le rapport mentionne que plusieurs pierres en projection sont cassées, fissurées ou ont été réparées de manière inadéquate. Elles se révèlent un danger en raison des risques de chute éventuelle.
Photo : Crédit : Gilles Duchesneau Architecte
Le rapport, qui a été joint à l’appel d’offres, a mis en lumière différentes problématiques, dont des joints de mortier fissurés, des pierres de parement qui se détachent et des noyaux de mur désagrégés.
Protection temporaire
Les dommages sont particulièrement importants sur les murs de la façade nord-est. L’équipe de Gilles Duchesneau a dû mettre en place un système de sécurité temporaire aux endroits jugés critiques.
Des filets d’acier maintenus en place par des ancrages constitués de tiges filetées ont été installés sur la façade principale.
Des filets d’acier fixés à l’aide d’ancrages ont été installés sur la façade nord-est du bâtiment, où se situent les principales déficiences constatées dans le parement de pierres.
Photo : Crédit : Gilles Duchesneau Architecte
Dans une lettre envoyée au Service de la gestion des immeubles de la Ville de Québec datée du 12 juin 2023, Gilles Duchesneau précise que la viabilité du système de sécurité temporaire a été prévue dans l’éventualité de réaliser les travaux de correction au plus tard au printemps 2024.
Au-delà de cette date, il faudra prévoir la mise en place d’un dispositif beaucoup plus important de sécurité et possiblement interdire l’accès aux usagers des espaces situés près de ce secteur , écrit l’architecte, qui parle d’un danger d’écroulement du mur.
Périmètre de sécurité
Il évoque également la possibilité d’ériger, à l’extérieur, au sol, un périmètre de sécurité à l’aide de barricades formées de blocs de béton et de clôtures de chantier.
Or, la Ville de Québec ne prévoit pas commencer les travaux avant le mois de mai 2025. Le chantier devrait se poursuivre jusqu’au mois d’octobre 2026, pour une durée totale de 18 mois.
Les travaux consistent principalement, mais sans s’y limiter, à :
- Restaurer la maçonnerie
- Remplacer les petits bois pourris des fenêtres de façon plus pérenne
- Corriger les détails de moulure au périmètre des ouvertures
- Restaurer les murets endommagés
- Refaire les joints de scellant entre la maçonnerie et les solins de toiture
La Maison de la littérature restera occupée durant toute la période des travaux.
Radio-Canada a demandé à la Municipalité si des mesures avaient été prises pour renforcer le système de sécurité temporaire d’ici le début des travaux et ainsi tenir compte de la mise en garde de l’architecte Gilles Duchesneau.
Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas encore reçu la réponse à notre question.
L’architecte qui a réalisé l’inspection de l’enveloppe du bâtiment, Gilles Duchesneau, recommandait de procéder aux travaux de correction de la façade principale au plus tard au printemps 2024.
Photo : Radio-Canada / Hans David Campbell
Dans son appel de propositions, la Ville de Québec précise que des corrections en toiture visant à rediriger l’eau ont déjà été réalisées. La peinture des contre-fenêtres a également été refaite.
Il n’est toutefois pas fait mention du dispositif de sécurité temporaire.
Budget de 2,9 M$
Le coût d’objectif de soumission pour l’ensemble des travaux à réaliser est de 2,9 millions de dollars, taxes incluses.
Ce montant inclut les contingences de conception de même que les frais généraux, les frais d’administration, les frais d’organisation de chantier et les profits, précise la Ville.
Inaugurée en 2015, la Maison de la littérature occupe les locaux de l’ancien temple Wesley, première église de style néogothique à Québec.
Le bâtiment a été construit en 1848. La Ville en a fait l’acquisition en 1941 pour y héberger l’Institut canadien de Québec.
Certains travaux extérieurs ont débuté ce matin à l’église anglicane Saint John the Evangelist (intersection St-Urbain et Président-Kennedy). Cette petite église, inaugurée en 1878, a été négligée au cours dernières années probablement pas manque de fonds et elle a grandement besoin de travaux sur la structure, notamment la façade et l’escalier.
Les compagnies d’assurances se font frileuses lorsque vient le temps d’assurer les bâtiments anciens et patrimoniaux. Dans la dernière année, le nombre de cas médiatisés s’est multiplié et cette fois-ci, c’est Desjardins qui laisse tomber le propriétaire d’un bâtiment deux fois centenaire situé en plein cœur du Vieux-Québec.
Résumé
Desjardins Assurances abandonne un bâtiment du Vieux-Québec
Le propriété dont l’adresse civique est au 120 rue Sainte-Anne, s’étend jusqu’au coin des rues Dauphine et Sainte-Angèle, où se trouve le plus ancien des trois édifices construit en 1823. C’est ce bâtiment qui a été abandonné par Desjardins.
Photo : Radio-Canada / Érik Chouinard
Publié hier à 17 h 03 HAE
Les compagnies d’assurances se font frileuses lorsque vient le temps d’assurer les bâtiments anciens et patrimoniaux. Dans la dernière année, le nombre de cas médiatisés s’est multiplié et cette fois-ci, c’est Desjardins qui laisse tomber le propriétaire d’un bâtiment deux fois centenaire situé en plein cœur du Vieux-Québec.
En début de semaine, le propriétaire Jean-Philippe Boivin s’est fait appeler par Desjardins Assurances pour se faire dire que la police d’assurance habitation pour un des bâtiments de sa propriété n’allait pas être renouvelée en juin. Ça faisait 15 ans que son syndicat de copropriété était couvert par la police, il a maintenant 3 mois pour trouver une solution.
À travers le beau discours, je ne comprends qu’une chose : Desjardins Assurances, qui fait affaire dans la gestion du risque, refuse d’assumer son rôle sous prétexte que “c’est trop risqué”, dénonce-t-il, dans un message qu’il a transmis à Radio-Canada.
Les entrées des résidences du bâtiment situé au coin des rues Dauphine et Sainte-Angèle sont accessibles par une cour intérieure.
Photo : Radio-Canada / Magalie Masson
L’immeuble en question situé au 120, rue Sainte-Anne est composé de trois édifices de pierres dont le plus ancien a été construit entre 1823 et 1826. Ayant a maintenant une vocation résidentielle, il a jadis servi de moulin, de prison pour femmes et de résidence pour les professeurs de l’ancien collège Morrin. Il est répertorié pour son intérêt patrimonial tant à la Ville de Québec qu’au ministère de la Culture et des Communications. Il est sous la juridiction de la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec.
Jean-Philippe Boivin habite lui-même un des bâtiments de la propriété.
Photo : Radio-Canada / Magalie Masson
Desjardins répond que les critères d’admissibilité peuvent varier, soulignant qu’il existe des règles de souscription pour les bâtiments patrimoniaux ou ceux qui sont situés sur un site patrimonial comme le Vieux-Québec.
Dans certains cas, nous pouvons assurer le bâtiment, mais dans d’autres, des exclusions peuvent s’appliquer ou nous ne pouvons pas offrir de couverture d’assurance, indique par écrit le porte-parole Jean-Benoît Turcotti. Il souligne que la situation n’est pas unique à Desjardins et que c’est également le cas pour d’autres assureurs, référant au Bureau d’assurance du Canada (BAC) pour un portrait plus global de la situation.
Les deux autres bâtiments sont encore assurés.
Photo : Radio-Canada / Érik Chouinard
Pour Jean-Philippe Boivin, difficile de ne pas y voir une menace pour le patrimoine et pour le cachet de la vieille ville.
Le Vieux-Québec est ce qu’il est aujourd’hui grâce aux propriétaires résidents comme moi qui mettent beaucoup d’amour pour faire tenir en place les bâtiments ancestraux si jolis aux yeux de ses visiteurs. Il me semble évident que la popularité de notre quartier sera éventuellement chose du passé s’il advient impossible de couvrir nos arrières avec un assureur de confiance, martèle-t-il.
Problème endémique ou manque de connaissances
Un sondage mené par l’association Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec (APMAQ) montre que la moitié environ des répondants se disent satisfaits de leur couverture, mais que les nouveaux propriétaires ont plus de difficulté. Et, selon, Noémie Nadeau, directrice générale de l’association, le nombre de cas comme celui du 120, rue Sainte-Anne se sont multipliés dans les dernières années.
Par exemple, l’an passé, l’émission La Facture se penchait sur les difficultés d’assurer les maisons patrimoniales, où deux propriétaires de la région de Québec n’arrivaient pas à vendre leur demeure respective puisque les acheteurs potentiels n’arrivaient pas à trouver d’assureur.
Une maison patrimoniale située à Donnacona, dont faisait mention le reportage de La Facture (photo d’archives).
Photo : Radio-Canada / Martin Brunette
Il y avait certains défis entourant la méconnaissance des maisons ancestrales, mais depuis 3 ou 4 ans, il y a vraiment une augmentation. Les assureurs nous disent que le marché se resserre, ce qui est difficile à évaluer et qui présente un risque différent est exclu de beaucoup de contrats d’assurance, remarque la directrice de l’APMAQ.
Noémie Nadeau déplore le fait que les compagnies d’assurances n’expliquent pas nécessairement sur quels critères ils se basent pour refuser une couverture. Selon elle, il y a parfois carrément de la méconnaissance des obligations qui viennent avec un statut patrimonial.
Nous, ce qu’on observe souvent, c’est que le risque est mal évalué. On a beaucoup de préjugés par rapport aux bâtisses anciennes, parce que si elle est ancienne, elle est vétuste, or, ce sont souvent des propriétés entretenues avec soins et amour, soutient-elle.
Line Crevier, responsable des affaires techniques et du centre d’informations au BAC, confirme qu’il y a des enjeux de main-d’œuvre spécialisée au sein de certains assureurs. L’assurance des bâtiments patrimoniaux c’est un marché assez niché qui demande des expertises particulières et ce ne sont pas tous les assureurs qui ont la capacité de développer ces expertises-là, admet-elle.
Elle souligne tout de même que selon le sondage de l’APMAQ, plus de 95 % des répondants propriétaires sont assurés.
On pense que les assureurs offrent de bonnes couvertures. On a beaucoup d’assurés qui ont de très bonnes relations avec les assureurs, mais faut apprendre à se connaître, laisser tomber les préjugés, se parler, investir un peu plus de temps et pas juste remplir un formulaire, plaide la directrice.
Pour le moment, les propriétaires qui se font retirer leur couverture peuvent faire des représentations auprès du BAC pour qu’il oblige possiblement un assureur à les reprendre. En 2023, on a traité 12 dossiers sur des bâtiments patrimoniaux. Il y a 8 qui ont été repris par les assureurs, il y en a 2 que c’est l’assuré qui a trouvé par lui-même, donc il en a resté 2 sur les 12 que l’assureur a refusé, donc c’est vraiment une infime partie, illustre Line Crevier.
Or, ces solutions viennent parfois avec des coûts plus élevés et une couverture partielle, selon Noémie Nadeau.
En attendant des solutions, elle mentionne que des propriétaires comme Jean-Philippe Boivin peuvent se tourner vers des assureurs étrangers. C’est un peu dommage, on a le sentiment que Desjardins est ancré dans la communauté, et que Promutuel aussi, mais des fois il faut trouver des solutions externes , se désole-t-elle.
À lire aussi :
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Impuissance de l’État
En entrevue à l’émission La Facture, en janvier 2023, le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, disait vouloir faire du patrimoine immobilier une de ses priorités, mais admettait aussi que c’était complexe parce que ça relève de l’entreprise privée. Il s’était tout de même engagé à y travailler au cours des prochains mois.
Quelques semaines plus tard, le 29 mars 2023, le gouvernement Legault avait adopté sans débat une motion mise de l’avant par le Parti québécois qui demandait d’entreprendre des actions pour favoriser l’assurabilité des bâtiments patrimoniaux du Québec.
Le ministre Mathieu Lacombe dit faire du patrimoine immobilier une de ses priorités (photo d’archives).
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
En réponse à Radio-Canada, le ministère de la Culture et des Communications souligne qu’avec sa collaboration, le BAC a produit un tableau synthèse pour démystifier les croyances quant aux biens patrimoniaux auprès des assureurs. Et, il promet également que d’autres actions sont actuellement en élaboration.
Le ministère note toutefois au passage que la problématique d’assurabilité n’est pas un phénomène qui touche uniquement les maisons patrimoniales et c’est aussi une problématique plus large.
L’APMAQ croit ainsi que l’État au complet devrait se mobiliser. On est en étroite collaboration avec le ministère de la Culture, mais le patrimoine ne se limite pas juste à la culture, il y a des enjeux aussi avec les municipalités et les assureurs sont encadrées par l’Autorité des marchés financiers, souligne la directrice générale de l’association.
Avec des informations de Louis-Simon Lapointe et Magalie Masson
Ca fait quelques semaines que ça semble bouger pour cet édifice qui avait brulé il y a quelques années (Saint-Jacques/ Sainte-Marguerite).
Avant l’incendie, on avait un très beau bâtiment :
Article sur les immeubles recouverts de grillages
Texte complet : Maçonnerie dangereuse | Montréal sous grillages
Maçonnerie dangereuse | Montréal sous grillages
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
« Les sécurisations installées visent à protéger le domaine public et seront retirées quand elles n’auront plus d’utilité », a indiqué le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), propriétaire du CPE Alexis-le-Trotteur, rue Clark.
Des bâtiments iconiques de Montréal ont vu leur maçonnerie se couvrir de grilles de protection contre les chutes de débris, dans les derniers mois, alors que la belle saison et ses touristes arrivent à grands pas.
Publié à 1h09 Mis à jour à 8h00
Philippe Teisceira-Lessard, Équipe d’enquête, La Presse
Ces interventions ne font pas l’objet d’un recensement, mais le nombre de bâtiments totalement ou partiellement emballés pour éviter une catastrophe pourrait d’ailleurs être en augmentation, selon des spécialistes du domaine. Cette solution est utilisée en dernier recours.
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Façade arrière de la salle Wilfrid-Pelletier, à la Place des Arts
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Église St. Michael the Archangel (Saint-Michel-Archange), dans le Mile End
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Hôtel Doubletree Hilton, dans le Complexe Desjardins
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Bâtiment du centre de services scolaire de Montréal dans la rue Saint-Denis
Les murs extérieurs de la Place des Arts, d’une tour du Complexe Desjardins et de l’église St. Michael the Archangel (Saint-Michel-Archange), un symbole du Mile End, font tous actuellement l’objet de mesures de sécurité. Ils sont loin d’être les seuls.
« Le paysage [est] ponctué de ces bâtiments emballés de filets sombres constellés de rondelles d’ancrage galvanisées », a déploré Dinu Bumbaru, fondateur d’Héritage Montréal, dans un échange avec La Presse.
Pour M. Bumbaru, cet état de fait illustre « le triste état de notre parc immobilier public, hospitalier et scolaire notamment » et que « la culture de l’entretien a pris le bord devant l’appétit de design neuf au goût du jour ».
La Place des Arts a expliqué que c’est une inspection qui l’a forcée à prendre des mesures. « Certains parements de béton montrant des signes de dégradation, la Place des Arts a mis en place, à titre préventif, un système de filets sur l’édifice de la salle Wilfrid-Pelletier », a indiqué Marie-Claude Lépine par courriel. « Une étude sur les parements de la salle Wilfrid-Pelletier est en cours et lorsqu’elle sera complétée, les résultats seront communiqués au ministère de la Culture et des Communications. »
L’église St. Michael the Archangel n’a pas immédiatement rappelé La Presse. Le Complexe Desjardins nous a dirigé vers Doubletree Hilton, l’hôtel qui se trouve dans la tour qui fait l’objet de mesures de protection.
« Beaucoup plus souvent qu’avant »
Selon deux acteurs de l’industrie, la présence apparemment croissante de ces mesures de protection en ville pourrait être liée aux inspections plus fréquentes des façades imposées par Québec depuis 2013. Cette décision avait été prise dans la foulée de la mort d’une femme de 33 ans, tuée rue Peel par la chute d’un morceau de façade en 2009.
« S’il y a un professionnel qui fait une inspection et qui dit qu’il y a un risque pour le public, les propriétaires doivent agir dès maintenant », a expliqué Nicolas Croteau, de la firme spécialisée en maçonnerie Atwill-Morin.
Certains clients vont dire : je ne ferai pas tout mon projet tout de suite, mais ils ont quand même l’obligation d’assurer la protection du public.
Nicolas Croteau, de la firme Atwill-Morin
L’entreprise procède parfois elle-même à ce genre de travaux de sécurisation.
Une fois les problèmes détectés, le contexte économique pousse peut-être certains propriétaires à faire « le strict minimum » pour sécuriser leur façade plutôt que de rapidement se lancer dans une réfection, a-t-il ajouté.
Même son de cloche chez Marc-André Pilon, de Barry Cordages. L’entreprise vend des filets de sécurité. « Les travaux tardent plus qu’avant », a-t-il analysé, en entrevue téléphonique. « Comme c’est très dur d’avoir un entrepreneur pour faire les travaux, j’ai l’impression que des réparations temporaires de stabilisation vont se faire beaucoup plus souvent qu’avant. »
La Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a indiqué qu’elle recevait environ 35 déclarations de situation dangereuse par année depuis le resserrement de 2013, dans la foulée d’inspections de façades. « Quand il y a un signalement, automatiquement, ça déclenche une intervention de la RBQ avec le propriétaire pour le suivi de la situation », a expliqué le porte-parole Sylvain Théberge.
Content de voir quelques exemples qu’on a mis ici! J’espère que cela va assurer un suivi des défendeurs du patrimoine.
Très particulier ce bâtiment avec trois types de briques différentes - on dirait une crème glacée napolitaine!
Je crois que la partie du bas (rouge) est peinte, que la partie du centre a été powerwash et que la partie supérieure est sale
J’ai plutôt l’impression que la partie du bas est peinte, la partie du centre est la “normale” et le dernier étage a été ajouté après la construction, avec une brique différente. Entre le deuxième et le troisième, on voit une corniche.
dommage, en plus elle semble récemment rénovée de bon goût
qu’est-ce qui se passe à la maison vip ??