They are everywhere…
La Ville de Montréal condamne pour quatre mois un parc situé à l’entrée du quartier touristique du Vieux-Montréal et fréquenté par de nombreux sans-abri afin d’y mener des travaux de « réaménagement » quelques jours à peine après y avoir démantelé plusieurs tentes.
Résumé
Travaux de « réaménagement » Un parc du centre-ville condamné pour quatre mois
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
La totalité du parc de La Presse, sis à l’angle de la rue Saint-Antoine et de la côte de la Place-d’Armes, a été clôturée en début de semaine en vue de travaux qui doivent s’y dérouler jusqu’en octobre prochain.
La Ville de Montréal condamne pour quatre mois un parc situé à l’entrée du quartier touristique du Vieux-Montréal et fréquenté par de nombreux sans-abri afin d’y mener des travaux de « réaménagement » quelques jours à peine après y avoir démantelé plusieurs tentes.
Publié à 1h24 Mis à jour à 7h00
De hautes clôtures sont apparues sur tout le périmètre du parc de La Presse cette semaine, annonçant un chantier jusqu’en octobre prochain au coût de 90 000 $.
Plusieurs travaux y sont notamment prévus, a précisé la Ville par courriel : « restauration du mobilier urbain et de l’œuvre d’art, entretien des pavés, révision de l’éclairage, installation d’une fontaine à boire, réfection du mur de soutènement ».
Ceux-ci s’inscrivent dans le cadre de « l’entretien régulier des actifs de l’arrondissement de Ville-Marie », précise-t-on.
Le petit square sis à l’angle de la rue Saint-Antoine et de la côte de la Place-d’Armes, à l’entrée du Vieux-Montréal, n’est pourtant pas très âgé. Inauguré à l’occasion du 375e anniversaire de la métropole, en 2017, il héberge notamment la sculpture Les touristes de l’artiste française Élisabeth Buffoli, un don de la France.
Square Victoria Immobilier, une division de Power Corporation, alors propriétaire du quotidien La Presse, avait fait don de ce terrain à la Ville à l’occasion à plusieurs conditions, notamment que le parc demeure accessible pour au moins 100 ans.
Depuis la pandémie, plusieurs personnes en situation d’itinérance ont toutefois dressé des tentes à l’arrière du parc, à l’ombre des arbres, des installations démantelées autant de fois par les autorités municipales.
La dernière opération remonte d’ailleurs à quelques jours à peine.
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
Des tentes étaient régulièrement installées dans le parc de La Presse, comme sur cette photo prise en novembre dernier.
Appel à des installations « inclusives »
Sans commenter la situation particulière du parc de La Presse, un porte-parole du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Jérémie Lamarche, a jugé « déplorable » de « fermer des espaces qui sont ou qui étaient des zones de tolérance pour des personnes en situation d’itinérance ».
Quant aux travaux qui sont menés dans le parc, Jérémie Lamarche émet le souhait qu’ils ne se concluent pas par l’installation de « mobilier hostile ».
Les « pics anti-itinérants », qui figurent parmi les exemples extrêmes que la métropole a connus de cette méthode pour éloigner les personnes sans-abri, avaient marqué les esprits en 2014.
On ne veut pas prêter d’intention à la Ville qui fait son travail de gestion des parcs, mais dans le contexte actuel, on souhaite que s’il y a amélioration d’un espace public, que ce soit de façon inclusive pour toutes les personnes qui l’utilisent.
Jérémie Lamarche, un porte-parole Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)
De son côté, le président-directeur général de la Mission Old Brewery, James Hughes, dont le campus Saint-Laurent est situé à un jet de pierre du parc de La Presse, indique que plusieurs utilisateurs du square fréquentent également les services de l’organisme.
S’il ignore de quelle nature seront les travaux menés par la Ville dans le parc, il ajoute ne pas douter de la « bonne volonté » des autorités municipales dans ce dossier.
« Notre souci, c’est pour les individus qui utilisaient cet endroit pour s’héberger. On pense qu’on peut faire beaucoup mieux dans la gestion des campements et des individus dans la place publique », explique-t-il.
Un appel d’offres a été lancé le 28 juin pour des travaux au parc Jarry
24-6146 / 20003332
PARC JARRY - RÉAMÉNAGEMENT DE LA PLAINE CENTRALE INCLUANT L’ÉCLAIRAGE DES SENTIERS
Avis d’appel d’offres - Ouvrages de génie civil
Ville de Montréal - Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sportsDescription
Le présent contrat consiste à réaménager la plaine centrale du parc Jarry. Les travaux comprennent, sans s’y limiter :
- la démolition et la préparation du site;
- le terrassement et la mise en forme du terrain;
- le nivellement de bassins de rétention et de buttes;
- la mise en place d’un réseau de drainage et d’aqueduc;
- le remplacement des sentiers et l’ajout de sentiers;
- la mise en place de dalles de béton pour équipement;
- l’installation de mobilier (bancs, corbeilles à rebuts et à recyclage, fontaines à boire);
- l’installation de clôtures;
- les travaux d’éclairage;
- la distribution wifi;
- l’engazonnement ;
- la plantation d’arbres et de vivaces.
Vous ne trouvez pas que le budget de 90 000$ est irréaliste?
Est-ce qu’il manquerait un zéro car il me semble qu’en 2024 ça n’existe plus des travaux à ce prix ou c’est juste un bon plan pour avoir des dépassements ?
il faudrait voir dans les sommaires décisionnels du conseil d’arrondissement pour voir quand les travaux ont été approuvés
La partie au sud du parc du Bassin-à-Gravier est un bassin de biorétention
Effectivement, toutefois quel est le pari de la végétation qui y pousse? Laisse-t-on le tout pousser de façon naturelle jusqu’à une forêt en bonne et due forme?
J’imagine que plus les végétaux sont matures, plus ils retiennent l’eau.
Le parc a été inaguré en 2016.
Volet environnemental
- Création d’un bassin de biorétention pour recueillir les eaux de ruissellement de la rue Basin;
- intégration de zones d’infiltration sous les allées piétonnes et dans certaines sections du parc;
- le bassin accueille 24 000 plantes indigènes;
- le projet des Bassins du Nouveau Havre mené par la Société immobilière du Canada (SIC) vise une certification LEED-ND (Neighbourhood development)
C’est un pari intéressant, toutefois que fait-on au niveau de la sécurité des passants? Je connais plusieurs personnes qui ne veulent plus déambuler sur ce sentier de bois car il est impossible de voir devant soi. Pour un sentier public en plein quartier résidentiel, cela ne devrait pas poser un enjeu de sécurité.
Le passage n’est pas achalandé? Je pense que c’est le critère le plus important pour la securité.
Il y a plusieurs parcs naturels en ville, ou encore les sentiers du mont Royal qui sont aussi dans une bonne végétation, et les gens en profitent parce qu’ils ont confiance. Ce serait dommage d’avoir à se refuser une petite oasis de forêt à Griffintown à mon avis.
Les personnes qui prenennt la passerelle en bois a juste pour but de déambuler et/ou y observer les oiseaux qui s’y trouvent, car il y a des allées piétonnes de part et d’autre du bassin de biorétention si on veut rejoindre le canal de Lachine plus rapidement. Et ces allées sont éclairées.
Le nouveau parc “mini-forêt” de Montréal-Nord en pleine croissance. J’imagine que le pari est de la laisser pousser?
Exactement, c’est supposé occupé tout le quadrant nord-ouest libre de l’intersection.
La fiche de la mini-forêt:
Le budget alloué est une simple faute de frappe, ou la plus grande aubaine du siècle. Selon son humeur.
Le patch d’herbe en bordure de la sortie de l’autoroute Pie-IX? J’appelle Christine Black tout de suite.
J’aimerais bien comprendre le pari de “l’aménagement”. Je ne vois que mauvaises herbes qui ont poussé sur de la terre. Est-ce que les Montréalais paient pour que de la mauvaise herbe pousse éventuellement en forêt, sans qu’aucun arbre ne soit planté? Je suis perplexe.
Il est supposé avoir 194 arbres et arbustes, si on parle bien de la mini-forêt et pas juste d’un autre carré de gazon du coin. Tout cela date de cette année, c’est normal que la végétation plus haute n’a pas atteint sa maturité. Il faudra atteindre. Une plante, ça pousse.
Ce n’est pas de la mauvais herbe parce que c’est une plantation naturalisée. Les plantes sont choisies consciemment. Ce n’est pas des plantations nuisibles ou envahissantes. C’est simplement de la végétation choisie sans une organisation en platebande et en pelouse.
Ce sont des projets qui sont réalisées parce qu’ils plaisent et ne sont pas trop chers. Ça augmente la canopée, ça réduit un ilot de chaleur, et plusieurs aiment ça regarder une petite forêt. En plus, c’est un petit ilot de biodiversité.
C’est correct si ça ne fait pas l’unanimité. Mais il y a quand même toujours un désir de plusieurs d’avoir un peu de nature en ville, c’est pas un souhait récent ou si étrange.
Plusieurs de ces forêts sont des projets citoyens à la base.
Pour passer de façon régulière dans le coin, je confirme qu’aucune plante “consciemment choisie” n’a été piquée sur ce terrain. Ce n’est que de l’herbe haute qui a poussée naturellement sur la terre qui avait été disposée là. Est-ce que la ville a simplement ensemencée le terrain? Je n’ai vu rien en ce sens, quoique c’est possible. Toutefois, le pari de “plantation de 194 arbres et arbustes” n’est pas honoré, à moins que ce soient des arbres et arbustes en semences. Encore là, ce serait une façon originale de parler “d’arbres et arbustes”. Certainement, peut-être que la majorité de ces forêts urbaines sont des projets citoyens à la base, qui sont aménagées de façon ludique. Ici, c’est un projet de la ville avec un budget de plus de 300,000$. On ne remet pas en question le désir d’avoir un peu de nature en ville. C’est plutôt le pari de l’aménagement et de l’entretien qui est soulevé.