Parc du Mont-Royal - Discussion générale

Je remarque sur ta photo le sommet blanchi du Mont-Royal qui montre bien la différence de température entre les différents niveaux d’altitude un jour donné. En moyenne on perd généralement un degré C par 100m d’élévation. Alors si on est près du point de congélation cette différence sera distinctement marquée dans le paysage, comme sur cette photo.

Ici dans Charlevoix le phénomène est fortement accentué à cause des dénivelés importants, car un degré en moins près de zéro fait la différence entre des précipitations de neige ou de pluie.

Quand j’habitais à Pointe-au-Pic ma maison était à 250m au-dessus du fleuve, ce qui me donnait 2 semaines de couvert de neige supplémentaire à l’automne et au printemps et une couche plus profonde en comparaison de La Malbaie au niveau du St-Laurent.

Ainsi il n’y a pas une météo charlevoisienne, mais plusieurs. Ce qui fait qu’il n’est pas incongru de demander à quelqu’un quelle météo il fait chez lui ou chez elle avant décider de prendre le volant ou même de s’habiller en conséquence.

Ceci me rappelle une anecdote: un jour où ma maison était exceptionnellement à la limite exacte de cette ligne invisible (puisque mon terrain était en forte pente). Résultat, il pleuvait fort devant la maison et neigeait à gros flocons à l’arrière. Cela a duré une vingtaine de minutes puis c’est la neige qui s’est généralisé. :smile:

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Voici un intéressant article de Gilles Proulx sur l’histoire du Parc du Mont-Royal:

https://www.journaldemontreal.com/2023/01/13/le-mont-royal-comme-on-le-connait-a-bien-failli-ne-jamais-exister

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Un plan de 3M$ pour la biodiversité du mont Royal


Le mont Royal.
Photo: Josie Desmarais

Alexis Drapeau-Bordage
4 avril 2023 à 17h34 3 minutes de lecture

Un plan de 3M$ a été dévoilé mardi par l’organisme Les Amis de la montagne afin d’assurer la conservation du réseau écologique du mont Royal.

Le plan sur cinq ans vise les 423 hectares de la montagne, qui sont divisés entre la ville et différents terrains d’organisations privées, telles que les différents campus universitaires, les cimetières, l’oratoire Saint-Joseph et l’hôpital Royal Victoria.

Grâce à ce plan, «le mont Royal va devenir un laboratoire vivant d’innovation collective», espère la directrice générale des Amis de la montagne, Hélène Panaïoti.

Quelques 63 actions sont prévues afin d’atteindre 23 objectifs définis. On compte parmi eux l’éradication des espèces envahissantes, le développement d’outils de suivi dans le temps et une inversion de la tendance en matière de biodiversité.

L’impact humain sur la montagne

L’activité humaine fait partie des facteurs nuisant à la santé de l’espace vert. En plus des problèmes causés par la pollution et les îlots de chaleurs que crée le développement urbain, les visiteurs ont leur rôle à jouer.

Durant la pandémie, les grands parcs de la ville ont enregistré une augmentation d’achalandage de 130%. Les Amis de la montagne estiment que cette donnée pour le parc du Mont-Royal est encore plus élevée, considérant la notoriété du lieu. Une étude de la Ville est actuellement menée afin de chiffrer la fréquentation du mont Royal, dans le parc comme dans les terrains privés.

Afin de réduire la surfréquentation du lieu, l’organisme est en consultation avec d’autres espaces verts, comme les parcs Frédéric Back et Jean Drapeau, afin d’augmenter les aménagements pour y rediriger une partie des visiteurs de la montagne.

«On ne veut pas mettre la montagne sous une cloche de verre», explique Mme Panaïoti. Si le parc ne peut être fermé, elle estime que d’autres parcs peuvent être aménagés de manière à attirer les Montréalais et amoindrir le poids sur les épaules du mont Royal.

Un changement de comportement

Certains comportements des visiteurs sont aussi visés par le plan comme le fait de quitter les chemins formels, ce qui coupe la connexion entre les différentes sections de la nature et nuit à son développement.

Le fait de promener son chien sans laisse aurait aussi un impact négatif. Près de 200 espèces d’oiseaux et 400 espèces de mammifères, amphibiens et reptiles habitent le territoire de la montagne. Les animaux se promenant sans laisse créent un grand stress sur certaines espèces, ce qui aurait une incidence sur leur capacité à se reproduire et ainsi assurer une bonne biodiversité.

Le plan d’action s’inscrit dans une démarche de la Coalition des Montérégiennes, visant la préservation des collines de la Montérégie. Mme Panaïoti souligne que celles-ci représentent la cour arrière de la moitié des Québécois.

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Le mont Royal a besoin d’amour

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Les abords du lac des Castors, dans le parc du Mont-Royal

Au cœur de la forêt, un sentier sinueux nous mène près d’un grand érable. Avec son large tronc et ses branches déployées comme des bras ouverts, il impose autant de respect qu’il souhaite la bienvenue. Tout en haut, une chouette rayée y a fait son nid !

Publié à 10h00

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Colleen Thorpe

Colleen Thorpe Directrice générale d’Équiterre, et deux autres signataires*

Si vous fréquentez le mont Royal, vous avez peut-être eu la chance d’apercevoir cette chouette et d’apprécier la beauté de ce milieu naturel, un véritable joyau pour la population montréalaise. En observant attentivement, vous aurez sûrement aussi remarqué que la montagne est abîmée à plusieurs égards et qu’elle mène un combat épuisant contre des pressions énormes venant de toutes parts.

Si notre fréquentation accrue de la Montagne est signe de succès sur le plan de son attractivité et d’un besoin croissant d’accès de proximité à la nature, le manque de balises et de protection est problématique.

Au cours des dernières années, les sentiers informels se sont multipliés, ce qui nécessite une intervention rapide de la Ville de Montréal afin de stopper l’hémorragie. Notre piétinement excessif détériore les sols et entraîne des problèmes d’érosion affaiblissant la végétation, ouvrant ainsi la porte aux maladies, insectes nuisibles et plantes envahissantes.

Au périmètre du mont Royal, les développements résidentiels, commerciaux et institutionnels grugent petit à petit ce territoire déjà réduit et morcelé. Enfin, les changements climatiques apportent des périodes de canicule de plus en plus intenses et des sécheresses prolongées sous lesquelles la nature éparse perd sa diversité et dépérit.

C’est sans parler des épisodes de verglas, qui mettent à mal toute la canopée. On l’a bien vu la semaine dernière.

Il faut faire vite

Malgré l’attribution du statut de site patrimonial en 2015 et en dépit des efforts de nombreuses organisations pour protéger la montagne, les milieux naturels se dégradent d’année en année. En décembre, lors de la COP15, nous avons accueilli favorablement l’annonce de l’élargissement du parc du Mont-Royal et la réduction des espaces minéralisés, en particulier les stationnements de la maison Smith, mais nous considérons son échéancier trop étendu. Ce plan, d’emblée réjouissant, mettra en effet 20 ans à se concrétiser. Il faut faire plus et plus rapidement !

La classe politique a la capacité d’être agile et de nous inspirer. Pensons au projet de Grand parc de l’ouest qui à terme couvrira plus de 3000 ha dans l’Ouest de l’île de Montréal. Tout cela grâce à une volonté politique forte de l’administration municipale et une mobilisation de la société civile pour la protection des milieux naturels de cet écosystème unique en milieu urbain.

Un plan clair

La science est claire sur le sujet : les espaces boisés et les milieux naturels constituent des îlots de fraîcheur et de véritables poumons au sein des villes. Ils sont incontournables afin de renforcer la résilience de nos milieux de vie face aux impacts des changements climatiques.

Au rythme actuel des changements climatiques, la température de Montréal pourrait augmenter de 3,2 °C d’ici 2050. Qui pourrait vivre avec une fièvre pareille ? Probablement pas la chouette rayée, et certainement pas nous.

La fiche synthèse du Plan de conservation local du mont Royal réalisée par les Amis de la montagne et publiée récemment par la Coalition des Montérégiennes fait état de plusieurs pressions importantes sur la montagne et identifie des actions prioritaires à entreprendre pour les cinq prochaines années. Nous nous réjouissons de cette mobilisation des organismes de conservation et de l’adoption d’une vision élargie pour l’ensemble des Montérégiennes alors que s’amorce la révision du Plan métropolitain d’aménagement et de développement.

Le temps est maintenant à l’action : une action ambitieuse, rapide et à la hauteur de l’urgence climatique. Consolidation de la connectivité, augmentation des superficies de milieux naturels, octroi d’un statut de protection légal à perpétuité, il faut agir simultanément sur différents fronts afin d’assurer la santé de ce joyau qu’est le mont Royal.

C’est le plus beau témoignage d’amour que nous pouvons lui faire.

  • Cosignataires : Emmanuel Rondia, directeur général du Conseil régional de l’environnement de Montréal ; Alain Branchaud, directeur général, SNAP Québec

Lisez l’article « Le mont Royal amoché par la pandémie »

Consultez le rapport Augmenter l’efficacité des cibles de conservation : une solution orientée sur la biodiversité et les services écosystémiques

Consultez le rapport « Climat et biodiversité : redéfinir notre rapport à la nature »

Lisez l’article du Devoir « Le climat de Washington à Montréal en 2050 »

Lisez l’article de Radio-Canada « Les arbres réduiraient d’un tiers la mortalité liée aux canicules urbaines »

Consultez le rapport Mesures de lutte contre les îlots de chaleur urbains : mise à jour 2021

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En un coup d’œil Les (nombreux) chantiers du mont Royal

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Aujourd’hui en état de dégradation, la montagne montréalaise est entre autres victime de sa popularité. Pour la protéger, le plan de conservation du mont Royal mise sur 26 objectifs à atteindre d’ici 2027.

Ce ne sont pas les défis qui manquent pour assurer la pérennité du mont Royal qui est notamment victime de sa trop grande popularité. Gros plan sur les chantiers en vue pour protéger la plus célèbre des collines montérégiennes.

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

20 millions de visites

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Chaque année, la montagne reçoit pas moins de 20 millions de visites.

Le mont Royal est l’une des plus petites des collines montérégiennes, mais assurément la plus populaire. On estime qu’il y a 20 millions de visites du territoire chaque année. Or, la montagne occupe une superficie de 10 km2 au cœur de Montréal. Lorsqu’un aussi grand nombre d’Homo sapiens se déplacent dans un territoire aussi petit, les conséquences sont rapidement visibles.

Un plan de conservation

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Le mont Saint-Bruno fait partie des 10 collines montérégiennes.

Un regroupement de 12 organismes de conservation a dévoilé récemment un plan de conservation qui vise à « protéger, restaurer et connecter » chacune des 10 collines montérégiennes au cours des cinq prochaines années. La Coalition des Montérégiennes regroupe les monts Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome et Mégantic, ainsi que les collines d’Oka. Bien qu’il ne fasse pas partie de la même formation géologique, le mont Rigaud est aussi membre de cette coalition.

Quatre grands défis

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Les randonneurs du mont Royal sont nombreux à s’aventurer hors des sentiers balisés.

  • Achalandage au mont Royal
  • Lotissement immobilier
  • Présence d’espèces exotiques envahissantes
  • Changements climatiques

3 millions

Coût estimé du plande conservation, selon Les amis de la montagne et la Coalition des Montérégiennes

On veut d’abord renverser la dégradation et ensuite aider à rehausser la biodiversité.

Hélène Panaïoti, directrice générale de l’organisme sans but lucratif Les amis de la montagne

Un équilibre fragile

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le belvédère Kondiaronk sur le mont Royal

« C’est une petite montagne à vocation publique. Elle est très intensivement fréquentée », explique Hélène Panaïoti, de l’organisme Les amis de la montagne. La popularité du mont Royal complique en quelque sorte le travail nécessaire pour assurer son équilibre écologique. Il y a notamment de plus en plus de sentiers qui sont créés par les utilisateurs en dehors des pistes déjà balisées pour le public, ce qui n’aide en rien à protéger des milieux naturels déjà fragilisés. Selon Mme Panaïoti, il n’est pas exclu dans l’avenir de fermer temporairement certaines zones pour permettre à la nature de se régénérer, une pratique courante dans certains grands parcs.

Une riche biodiversité en chiffres

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La célèbre chouette rayée du mont Royal fait partie des 180 espèces d’oiseaux qu’abrite la montagne montréalaise.

700 espèces de plantes vasculaires

Certaines sont rares et menacées, comme le podophylle pelté (plante vivace de sous-bois aussi appelée pomme de mai) ou la sanguinaire du Canada. Des mesures sont mises en place dans le parc du Mont-Royal pour les protéger de l’humain, qui trop souvent les cueille ou les piétine.

90 espèces d’arbres

L’érable à sucre est notamment très présent au pied de la montagne, alors que le chêne rouge et le pin blanc trônent sur ses sommets. Sur certains flancs, c’est plutôt le bouleau blanc que l’on retrouve.

Plus de 180 espèces d’oiseaux

En plus de la célèbre chouette rayée, le petit-duc maculé, le canard branchu ou encore le grand pic font partie des résidants à plumes les plus somptueux de la montagne.

Près de 20 espèces de mammifères

L’omniprésent raton laveur y côtoie notamment la marmotte commune, le renard roux et le tamia rayé.

18 espèces en péril

La faune et la flore du mont Royal comptent de nombreuses espèces en situation précaire, parmi lesquelles la couleuvre brune, le noyer cendré ou encore l’aubépine du Canada.


Consultez le plan de conservation de la Coalition des Montérégiennes


Consultez le site de l’organisme Les amis de la montagne

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2023-04-29
Remembrance/ Côte-des-Neiges






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Montréal débloquera 45 M $ pour débuter le réaménagement de la voie Camillien-Houde

Audrey Sanikopoulos
| Publié le 5 mai 2023 à 16:44


Joël Lemay / Agence QMI

La Ville de Montréal allongera 45 M $ pour les travaux de sécurisation de la voie Camillien-Houde, sur le mont Royal, attendus depuis le décès tragique d’un cycliste en 2017.

La voie Camillien-Houde et le chemin Remembrance, qui traversent le parc du Mont-Royal, sont jugés «inhospitaliers pour les piétons et les cyclistes», selon la Ville.

Le décès de Clément Ouimet en octobre 2017 avait mis en lumière le problème d’aménagement du secteur. Le cycliste de 18 ans avait perdu la vie après avoir été percuté par le chauffeur d’un véhicule utilitaire sport (VUS) qui effectuait un demi-tour interdit.

Les travaux de sécurisation comprennent donc l’aménagement de trottoirs, de bordures et de feux de circulation, mais aussi la réfection des infrastructures souterraines, telles que l’aqueduc et les égouts.

«L’objectif, c’est d’en faire une promenade accueillante, sécuritaire et conviviale qui s’intègre harmonieusement au parc du Mont-Royal», a déclaré vendredi Sophie Mauzerolle, responsable de la mobilité au comité exécutif de la Ville.

L’administration Plante compte dédier 45 millions $ d’ici 2026 pour financer la préparation des plans et devis, mais aussi la réalisation des travaux.

Elle devrait donc prochainement emprunter ce montant, notamment pour octroyer un contrat pour les plans et devis en juillet prochain, d’après les documents du conseil municipal.

Des années de retard

Selon le Programme décennal d’immobilisations (PDI), les travaux ne commenceraient pas avant le printemps 2024 et devraient se terminer après 2027.

Pourtant, en 2019, l’administration Plante s’accordait jusqu’à 2025 pour réaliser les travaux.

«On est toujours en train d’analyser les différents scénarios et on vise une annonce d’ici la fin de l’année», a précisé Mme Mauzerolle.

Les travaux seront effectués en trois phases, en commençant par le chemin Remembrance, près du stationnement du pavillon du Lac-aux-Castors. Ils se poursuivront avec le réaménagement de la voie Camillien-Houde, puis celui de l’intersection avec l’avenue du Mont-Royal.

Au total, la Ville prévoit de mettre 90 millions $ dans ce projet d’ici 2032, d’après son PDI.

Un réaménagement qui a fait débat

Il aura fallu plusieurs années à la Ville pour décider quel projet était le plus adapté pour la voie Camillien-Houde. En septembre dernier, alors qu’elle votait un budget de 60 millions $ pour le Mont-Royal, l’administration Plante n’avait pas encore décidé du sort de la voie.

Quelques mois après son accession au pouvoir, Projet Montréal avait d’abord choisi de lancer un projet pilote qui interdisait temporairement la circulation sur la voie Camillien-Houde à l’été 2018.

Vivement critiquée pour son manque de consultation, l’équipe de Valérie de Plante avait alors soumis le projet à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) en mai 2019.

Dans son rapport, l’organisation avait plutôt suggéré d’en faire un «chemin de plaisance» en réduisant la vitesse et en rétrécissant la voie.

Sans se prononcer sur le choix d’interdire la circulation automobile, le coroner responsable de l’enquête sur le décès de Clément Ouimet avait aussi recommandé de mettre en place des mesures «appropriées» pour les «utilisateurs vulnérables».

L’emprunt sera voté par les élus montréalais lors du prochain conseil municipal de mai.

https://www.tvanouvelles.ca/2023/05/05/montreal-debloquera-45-m--pour-debuter-le-reamenagement-de-la-voie-camillien-houde

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En attendant j’espère que la ville fasse un resurface rapide pour protéger les cyclistes qui s’entraîne sur la montée. Ca fait année que la surface se dégrade et aucun entretien n’est fait.
Sur la fin de la montée on est obligé de rouler au milieu en espérant ne pas être fauché par un automobiliste distrait.


Par chance aussi les autres montée de Westmount sont aussi défoncés

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Même les morts s’impatientent

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal


Nathalie Collard
Nathalie Collard La Presse

Un cimetière n’est pas un endroit ordinaire. C’est un lieu de mémoire et de recueillement qui appartient à la collectivité. C’est un site patrimonial qu’on aime visiter même si aucun de nos proches n’y est enterré. C’est un parc où il fait bon se promener, surtout quand il est en plein cœur du mont Royal.

Publié à 1h05 Mis à jour à 5h00

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Une grève dans un tel lieu ne doit pas être traitée comme n’importe quel conflit de travail. Les élus doivent s’en mêler.

La situation actuelle au cimetière Notre-Dame-des-Neiges est désastreuse. Les employés de bureau et les employés d’entretien, sans contrat de travail depuis 2017 et 2018, sont en grève depuis septembre et janvier dernier. En gros, ils souhaitent des augmentations de salaire et un plancher d’emploi. L’employeur, une OBNL aux prises avec des difficultés financières, veut réduire la masse salariale.

Les négociations traînent en longueur. Résultat : le cimetière est fermé et les familles ne peuvent ni enterrer leurs morts ni visiter leurs défunts.

Comme si ce n’était pas suffisant, la récente tempête de verglas a fait très mal au parc. On peut parler de catastrophe : 75 % des arbres ont été touchés. Un ingénieur forestier consulté par les gestionnaires du cimetière a expliqué qu’en raison du temps chaud qui a précédé la tempête, les branches étaient gorgées de sève, les rendant encore plus vulnérables aux intempéries. Un mois plus tôt, le verglas aurait fait beaucoup moins de dommage.

Depuis, conflit de travail oblige, il n’y a que quatre cadres qui travaillent au nettoyage. À ce rythme-là, on ne doit pas s’attendre à ce que le cimetière rouvre bientôt.

La Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, qui gère le cimetière, souhaiterait ouvrir les grilles exceptionnellement dimanche prochain, jour de la fête des Mères. Elle devrait annoncer sa décision d’ici peu, mais seuls les secteurs sécuritaires seraient accessibles.

Pendant ce temps, les cercueils s’entassent dans le reposoir. Plus de 200 cercueils s’y trouvent, en attente d’une inhumation.

Et tout cela se passe dans l’indifférence la plus totale.

Pas un son en provenance de Québec ou de l’hôtel de ville de Montréal. Pas un signe qui nous dirait qu’on prend ce conflit au sérieux, qu’on se soucie des familles qui ne peuvent pas enterrer leurs morts.

Lors du précédent conflit de travail, en 2008, l’Association pour la défense des droits des défunts et des familles du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges s’était tournée vers le gouvernement du Québec, qui était intervenu.

Il est plus que temps que Québec s’intéresse à cette négociation.

La population endeuillée n’a pas à payer pour ce conflit, encore moins après trois ans de pandémie lors desquelles tout ce qui touche les rites funéraires a été difficile et douloureux.

C’est d’autant plus pressant qu’en vertu de la Loi sur les activités funéraires, le cimetière a jusqu’au 15 mai pour procéder à l’inhumation ou à la crémation des cadavres, sans quoi il s’expose à des amendes de plusieurs milliers de dollars.

Disons-le, la gestion de ce cimetière est problématique depuis plusieurs années. Quelques scénarios circulent pour sortir ce joyau montréalais du marasme. Ils méritent l’attention des décideurs. Certains suggèrent la création d’une fiducie qui permettrait de solliciter des dons du public pour l’entretien du cimetière. L’Association des familles propose pour sa part la cession du cimetière à la Ville, qui veillerait à son entretien, ce qui permettrait à la Fabrique de se concentrer sur la gestion de la basilique Notre-Dame de Montréal. Chose certaine, le statu quo n’est plus possible.

Les morts, comme les vivants qui les visitent, méritent mieux.

Trois incontournables pour sauver le mont Royal

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

« L’incessante circulation automobile, la pollution et la dégradation des milieux naturels ne cessent de s’aggraver » sur le mont Royal, s’inquiètent les cosignataires.

Il y a quelques semaines, nous étions quelques groupes à signer une lettre ouverte face à l’état de dégradation critique des milieux naturels du mont Royal et au manque de protection de ce lieu emblématique de Montréal1. Cet élan est porté aujourd’hui par un nombre grandissant de voix qui souhaitent des actions immédiates et courageuses pour assurer la survie du poumon de Montréal. Selon nous, voici les trois priorités sur lesquelles la Ville devrait agir dès maintenant.

Publié à 1h01 Mis à jour à 11h00

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Emmanuel Rondia

Emmanuel Rondia Directeur général, Conseil régional de l’environnement de Montréal, et 21 autres signataires*

Octroyer un meilleur statut de protection au mont Royal

La protection de la biodiversité du mont Royal est un défi constant qui est loin d’être assurée malgré le travail de plusieurs acteurs qui s’y consacrent. Au contraire, l’incessante circulation automobile, la pollution et la dégradation des milieux naturels ne cessent de s’aggraver.

Une protection accrue, appuyée par la science, qui permet de mesurer l’intégrité des milieux naturels, accompagnée d’un financement adéquat, doit être attribuée au mont Royal. Le statut d’aire protégée, de paysage humanisé ou de toute autre désignation qui rehausserait sa protection sur le plan environnemental doit être considéré et mis en place sans tarder. C’est une nécessité pour préserver les acquis et éviter que sa protection s’effrite au gré des changements politiques.

Augmenter la superficie du couvert forestier

Le réseau écologique du mont Royal doit s’étendre sur de nouvelles parcelles afin de faire contrepoids aux impacts des changements climatiques. Or, actuellement, le couvert forestier urbain diminue à vue d’œil. De 2017 à 2019, 764 hectares de forêt, l’équivalent d’environ 20 parcs La Fontaine, ont disparu dans la grande région de Montréal (CMM, 2020). Cette perte est attribuable en partie à l’absence de protection adéquate du couvert végétal. Pourtant, la végétation a un pouvoir rafraîchissant pouvant aller jusqu’à 4,7 °C en zone urbaine (INSPQ, 2021). On serait mal avisé de s’en passer alors que les périodes de canicule sont plus fréquentes et intenses et qu’elles entraînent une hausse de mortalité de 20 à 25 %.

Augmenter la superficie du réseau écologique, protéger et diversifier les habitats ainsi qu’augmenter la canopée deviennent de véritables enjeux de santé publique.

Bien que la Ville soit à l’affût d’occasions pour renaturaliser les espaces urbanisés, notamment en réduisant ou en remplaçant des espaces de stationnement par des espaces verts, il faut plus d’ambition pour maintenir les services rendus par la nature du mont Royal. Une multitude d’actions sont à envisager dont la réduction de l’emprise de la voie Camillien-Houde, la revégétalisation des sentiers clandestins et la renaturalisation du belvédère Camillien-Houde.

Améliorer la desserte en transport collectif et éliminer la traversée automobile

On en discute depuis 30 ans, mais jamais les circonstances n’ont été aussi critiques. Partout dans le monde, les villes doivent réduire l’espace accordé à la voiture au profit du transport actif et collectif et sauvegarder les espaces naturels qui assurent le bien-être de sa population.

Environ 10 000 déplacements sont effectués quotidiennement en auto sur la montagne, la plupart en auto solo, dans le but unique de raccourcir le temps de déplacement.

Cette fragmentation du milieu naturel affecte autant la beauté des paysages, l’expérience de découverte de la montagne, la sécurité des usagers (la largeur des voies engendre la vitesse), la flore et la faune et représente une source de pollution directe qui abîme le milieu. C’est pourquoi la voie Camillien-Houde doit être apaisée, réaménagée et déminéralisée le plus possible parallèlement à une desserte bonifiée en transport collectif et une meilleure accessibilité en transports actifs.

Son existence même, dans son état actuel, presque intacte depuis les années 1950, est incompatible avec le Plan climat de la métropole. La Ville doit non seulement réparer les erreurs du passé, mais faire preuve d’audace et anticiper les effets des changements climatiques pour assurer la santé des individus et la survie des écosystèmes sur le territoire.

Lorsqu’on entre dans un site naturel patrimonial, on comprend vite qu’il s’agit d’un lieu exceptionnel et précieux. Il semble normal que des balises soient définies et qu’un code de conduite s’applique à toute personne s’y aventurant. La préservation du milieu devrait être au cœur de l’expérience du visiteur et le mont Royal mérite cette attention, au même titre qu’une sortie dans un parc national.

Les choix faits aujourd’hui vont affecter notre qualité de vie pour des décennies à venir. C’est pourquoi l’heure est venue de faire preuve de courage et de faire les gestes qui s’imposent.

1. Lisez la lettre : « Le mont Royal a besoin d’amour »

Quelques références

Consultez le mémoire de CRE-MTL sur les voies d’accès au mont Royal

Consultez le mémoire d’Équiterre et SNAP sur les voies d’accès au mont Royal

Consultez le mémoire de Vélo Québec sur les voies d’accès au mont Royal

Lisez le texte du Devoir concernant le transit sur Camillien-Houde

Consultez le Plan climat de la Ville de Montréal

Lisez l’article d’Isabelle ducas : « Mont-Royal : une cure de rajeunissement de 60 millions »

Consultez le site de l’INSPQ concernant les mesures de lutte contre les ilots de chaleur en milieu urbain

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Ha! Camilien-Houde, une promenade bucolique si sécuritaire à vélo.

Sondage! Cette voiture descendait Camilien-Houde à quelle vitesse pour effectuer une telle sortie de route?

  • Vite en tabarnacle
  • Vite en câlisse
  • Vite en esti
  • Vite comme un douchebag pressé qui sait pas gérer sa testostérone

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Dans le groupe FB Vélo d’hiver - Montréal

Accident ce soir sur Camillien Houde avec une voiture qui tape le parapet central et fini retournée dans l’accotement. À quelques secondes près elle aurait ramassé un cycliste au passage et on aurait pu mettre un nouveau vélo blanc en face de l’autre.
Si il fallait une demonstration que le transit sur cette voie est dangereux… :upside_down_face:
A quand des actions de la ville en attendant d’annoncer et lancer le plan directeur pour cette voie?


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2023-06-14
Remembrance/ Côte-des-Neiges



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Préserver la vue sur le mont Royal est essentiel, dit un organisme

Le mont Royal Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

David Beauchamp

14 juin 2023 à 17h55 - Mis à jour 14 juin 2023 à 18h09 2 minutes de lecture

Le développement du secteur Bridge-Bonaventure, couvrant les secteurs de Ville-Marie et Sud-Ouest, ne doit pas nuire à la «connexion visuelle» des Montréalais sur le mont Royal, c’est-à-dire la vue panoramique qu’ils ont sur la montagne. C’est ce que soutient l’organisme Les amis de la montagne, alors qu’une consultation publique sur le sujet s’est terminée en mai dernier.

Bien que l’organisme n’est pas directement impliqué dans le dossier Bridge-Bonaventure, il estime que la construction de quatre bâtiments de 40 étages peut entraîner des impacts non négligeables sur le panorama unique de Montréal.

«Lorsqu’on arrive en ville par le pont Champlain, nous voyons ce panorama intéressant sur la montagne et le fleuve qui caractérise l’identité visuelle de Montréal dans le secteur Bridge-Bonaventure, affirme la directrice des affaires publiques pour Les Amis de la montagne, Anaïs Légaré-Morasse. Ce que nous demandons à ceux qui s’occupent du projet est de lever les yeux vers la montagne au-delà des bâtiments. Nous reconnaissons la valeur des bâtiments pour qu’ils soient mis de l’avant, mais nous croyons qu’il y a une manière d’arrimer l’héritage industriel et celui naturel du mont Royal dans le projet.»

Plus que du gazon

Au-delà de la connexion visuelle, Les amis de la montagne encouragent la Ville de Montréal à poursuivre ses objectifs de décontamination des sols et d’atteindre 30% d’espaces verts dans le secteur de Bridge-Bonaventure, tout cela dans une perspective écologique en phase avec les réalités actuelles.

«Pour nous en 2023, il est indispensable de réfléchir aux espaces verts comme une finalité en soi, sans toujours chercher à développer l’attractivité d’un lieu. Il n’y a pas de corridor vert entre Bridge-Bonaventure et la Montagne en ce moment, mais il y a des espèces d’oiseaux qui naviguent entre ces deux espaces, donc créer des espaces verts entre ces deux secteurs aura un effet bénéfique sur la biodiversité de la montagne», soutient Mme Légaré-Morasse.

La période d’audition des opinions, organisée par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), aura lieu du 13 au 29 juin 2023.

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Réaménagement de la voie Camillien-Houde | Plus long « que je voudrais », dit Plante


PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE
En 2019, l’Office de consultation publique de Montréal a recommandé la transformation de la voie Camillien-Houde en « chemin de parc ». L’administration Plante s’est engagée à suivre cette recommandation, mais elle tarde à se concrétiser.

La transformation de la voie Camillien-Houde en « chemin de parc » est plus lente que prévu, a reconnu vendredi Valérie Plante, quelques jours après un nouvel accident inquiétant sur le Mont-Royal.

Publié à 16h04
Philippe Teisceira-Lessard
DLA PRESSE

Un cousin du jeune Clément Ouimet, mort à vélo sur cette artère en 2017, a lui-même été victime d’un automobiliste ayant perdu le contrôle de son véhicule, le 8 juin dernier.

« Le réaménagement de Camillien-Houde prend plus de temps que je voudrais et je sais que j’ai déjà dit ça dans le passé », a dit la mairesse de Montréal, en anglais, en conférence de presse. « Mais nous voulons vraiment aller de l’avant avec une vision où tout le monde va être en sécurité. »

« Camillien-Houde, c’est un chemin qui est emblématique, qui est aimé, auquel les Montréalais sont très attachés et qui est très utilisé par les automobilistes et les cyclistes », a-t-elle aussi souligné.

En 2019, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a recommandé la transformation de la voie Camillien-Houde en « chemin de parc ». L’administration Plante s’est engagée à suivre cette recommandation, mais elle tarde à se concrétiser. Des murets de béton ont été installés entre les deux voies, afin d’empêcher les automobilistes d’effectuer des virages en U, a souligné Mme Plante.

« À la suite du décès de mon cousin, les choses n’ont pas vraiment changé, sinon peut-être la chaussée qui s’est encore dégradée », a affirmé Antoine Coallier, la victime de l’accident du 8 juin, à La Presse. « C’est un endroit dangereux, il faut toujours rester aux aguets. »

Reportage TV de CTV

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Mont Royal Vers une voie Camillien-Houde sans voitures ?

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Le cabinet de la mairesse Plante a confirmé à La Presse que la possibilité de fermer la voie Camillien-Houde à la circulation est sur la table.

Montréal envisage de transformer la voie Camillien-Houde, principal accès au sommet du mont Royal, en sentier complètement interdit aux véhicules, a appris La Presse.

Publié à 0h48 Mis à jour à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Même les autobus et les véhicules d’urgence ne pourraient plus y circuler.

« Une nouvelle option consistant à aménager la voie Camillien-Houde pour l’usage exclusif des piétons et cyclistes » est à l’étude à la Ville, révèle une note du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) – qui s’oppose à l’idée – que nous avons obtenue. « Ainsi, la voie Camillien-Houde ne serait plus accessible pour les véhicules d’urgence qui devront plutôt emprunter le chemin Remembrance. »

Le cabinet de la mairesse a confirmé mardi que la possibilité de fermer la voie Camillien-Houde à la circulation est sur la table.

« Plusieurs scénarios sont toujours à l’étude actuellement. L’option de fermer la voie Camillien-Houde est l’un des scénarios à l’étude », a indiqué Catherine Cadotte, attachée de presse de la mairesse de Montréal. Aucun élu de l’administration Plante n’a voulu commenter le dossier.

L’opposition officielle à l’hôtel de ville n’a pas voulu commenter.

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La Ville de Montréal devrait présenter le scénario retenu pour la circulation sur la voie Camillien-Houde à l’automne.

Les pompiers opposés

Dans la note du SIM, datée de mai dernier, les pompiers mettent en garde l’administration municipale quant à l’impact d’une telle fermeture pour le déploiement de leurs camions en cas d’intervention d’urgence.

« Selon nos études, il y aura une augmentation de nos temps de trajet, sans connaître quel sera l’impact d’un seul accès au Mont-Royal [le chemin Remembrance] pour les usagers », écrit le SIM dans cette note. « Il est à prévoir une augmentation d’embouteillage par les usagers. Les répercussions possibles se feront sentir sur vos usagers nécessitant une assistance de service d’urgence. » C’est surtout quand les pompiers de la caserne de Côte-des-Neiges (située tout près du chemin Remembrance) ne seront pas disponibles que les délais d’intervention s’allongeront.

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Vue du stationnement au belvédère Camillien-Houde et de la voie du même nom, sur le mont Royal

Les pompiers s’inquiètent aussi de leur capacité à travailler lors de journées de forte circulation sur le chemin Remembrance. « Nous pouvons constater qu’il y a une augmentation des temps de trajet pour les casernes 13 et 47 qui sont situés à l’est du Mont-Royal et qui empruntent la voie Camillien-Houde lors d’interventions, indique le SIM. L’augmentation est d’environ 2 à 3 minutes, mais ne tient pas compte de l’affluence de circulation qu’il y aura avec le nouvel aménagement des voies, pour atteindre les installations du Mont-Royal. »

La recommandation finale du SIM est de maintenir le statu quo. À défaut, les pompiers demandent l’aménagement d’« une voie d’urgence d’une largeur de 6 mètres et déneigée en hiver ».

« Ce qui est clair, c’est que l’option retenue répondra aux trois priorités énoncées par l’administration depuis le début : la sécurité des déplacements, la protection de la valeur environnementale de la montagne et son accès, a indiqué Mme Cadotte, du cabinet de la mairesse. Notre administration ne fait aucun compromis sur la sécurité des Montréalais et nous avons hâte de présenter le scénario retenu cet automne. »

Sujet de débats

La question de la circulation automobile sur le mont Royal fait couler de l’encre depuis plusieurs années.

En 2017, un jeune cycliste de 18 ans était mort dans une collision avec un automobiliste qui effectuait un demi-tour en plein milieu de la voie Camillien-Houde, causant la consternation générale. Le coroner qui a enquêté sur la mort de Clément Ouimet recommandait « de meilleures mesures » pour assurer la sécurité des cyclistes et des piétons.

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La circulation sur la voie Camillien-Houde est un enjeu qui fait débat à Montréal, surtout depuis la mort du jeune cycliste Clément Ouimet en 2017.

En 2018, l’administration Plante avait instauré un projet-pilote visant à empêcher les automobilistes de transiter par la montagne. Des blocs de béton avaient été installés à l’endroit où la voie Camillien-Houde devient le chemin Remembrance, afin de créer une barrière physique compliquée à contourner pour les voitures. Les autobus pouvaient continuer à transiter.

L’année suivante, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) brossait un portrait en demi-teinte négatif de ce projet-pilote. Il recommandait la transformation de la route qui traverse la montagne en « chemin de plaisance », mais en maintenant « la circulation automobile sur l’ensemble de l’axe ».

L’actuelle présidente du comité exécutif de Valérie Plante, Dominique Ollivier, était alors à la tête de l’organisation.

« La commission constate que, bien que la place de l’automobile sur la montagne ne fasse pas l’unanimité depuis près de quatre-vingt-dix ans, aucun plan ou consultation depuis plus de vingt-cinq ans ne propose son interdiction. Avant tout, le problème demeure la circulation de transit, qui demeure encore aujourd’hui une préoccupation », ajoutait le rapport de l’OCPM.

Un autre cycliste est mort en 2021 à l’intersection de la voie Camillien-Houde et de l’avenue du Parc. L’administration Plante, en pleine campagne électorale, avait promis des changements à cette intersection.

Réaménagement plus lent que prévu

Au printemps dernier, le conseil municipal a voté l’emprunt de 45 millions pour financer la conception et la réalisation des travaux de réaménagement de la voie Camillien-Houde et du chemin Remembrance, à effectuer d’ici 2026.

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Vélos, voitures et autobus se côtoient sur la voie Camillien-Houde, qui mène au belvédère du même nom et au stationnement au sommet de la montagne.

Les documents remis aux élus avant le vote et la responsable de la mobilité de l’administration Plante ne soufflaient toutefois pas mot de la possibilité de fermer complètement la voie Camillien-Houde aux voitures.

« On a de très grandes ambitions pour le mont Royal, affirmait alors Sophie Mauzerolle. On a l’intention de présenter une vision ambitieuse pour le mont Royal, […] une proposition fort emballante. » Elle affirmait que le projet prendrait en compte les recommandations de l’OCPM.

Les documents remis aux élus mentionnaient que le projet de réaménagement se ferait en trois phases : d’abord le chemin Remembrance, puis la voie Camillien-Houde et finalement l’intersection entre la voie Camillien-Houde et l’avenue du Parc.

Le mois suivant, la mairesse Valérie Plante déplorait que le projet soit plus lent que prévu à voir le jour. Elle s’exprimait alors qu’un cousin du jeune Clément Ouimet venait d’être lui-même victime d’un automobiliste ayant perdu la maîtrise de son véhicule. Il n’a pas été gravement blessé.

« Le réaménagement de Camillien-Houde prend plus de temps que je voudrais et je sais que j’ai déjà dit ça dans le passé », a dit la mairesse de Montréal, en anglais, en conférence de presse. « Mais nous voulons vraiment aller de l’avant avec une vision où tout le monde va être en sécurité. »

« Camillien-Houde, c’est un chemin qui est emblématique, qui est aimé, auquel les Montréalais sont très attachés et qui est très utilisé par les automobilistes et les cyclistes », a-t-elle aussi souligné.

En savoir plus

  • 10 000
    Nombre de véhicules qui circulaient quotidiennement sur la voie Camillien-Houde en 2018.

SOURCE : DIRECTION RÉGIONALE DE SANTÉ PUBLIQUE DE MONTRÉAL

8000
Seuil de passages quotidiens de véhicules au-delà duquel est recommandée l’implantation d’une voie cyclable désignée – plutôt qu’un accotement.

SOURCE : MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC

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Levée de boucliers et accusations de guerre aux automobilistes dans 3… 2… 1…

Ceci dit, je suis surpris des temps de trajets marginalement augmentés pour les véhicules d’urgences même en retirant complètement la circulation sur Camillien-Houde, du moins en l’absence de bouchons de circulation. Reste à savoir si en éliminant complètement la circulation de transit il y aurait tellement de ce genre de bouchons?

Sans connaître les détails spécifiques dans ce cas-ci, je trouve toutefois ridicule la posture encore et toujours pro-statut quo du SIM (aucune surprise ici de leur conservatisme/immobilisme). Déjà que la taille excessive des camions de pompier nord-américains est l’un des facteurs qui contribue à nos voies de circulation trop larges et incidemment explique partiellement notre bilan de sécurité routière, tout ça au nom de la sécurité publique (cherchez l’erreur!). Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas d’exemples de villes modernes avec des équipements plus petits et des routes plus étroites sans que ce soit problématique au niveau de la protection contre les incendies…

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Apartment le service d’incendie est devenu expert en planification routière. Elle ou la catastrophe annoncée suite a la fermeture du tunnel la fontaine?
. Aussi je trouves ca drôle que les pompiers veulent faciliter leurs travail pour sauver des vie en gardant un aménagement dangereux qui a déjà causé une mort d’un jeune cycliste.

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