La croix du mont Royal a cent ans cette année. Le multimillionnaire Luc Poirier la pointe du doigt. À cause d’elle, raconte-t-il en entretien au Devoir, il n’a pas pu construire un immense gratte-ciel sur les flancs de la montagne. Est-ce bien vrai ?
À compter du printemps 1924, cette croix en acier fut érigée grâce à une souscription lancée par la Société Saint-Jean-Baptiste. Plus de 100 000 enfants la financèrent par la vente de timbres au coût de cinq sous chacun. Ce financement populaire permit d’amasser 10 000 $. L’équivalent aujourd’hui d’un peu plus de 250 000 $. Des croix du genre poussaient un peu partout. Montréal, la métropole du Canada, se promettait d’en avoir une parmi les plus imposantes. Elle devait même être juchée sur un bâtiment dont l’idée finit par être abandonnée, faute de moyens.
L’immense croix de métal se veut un rappel de celle, tout en bois, qu’avait plantée là, en janvier 1643, Paul de Chomedey. Le père fondateur de la minuscule cité coloniale voulait, de la sorte, remercier les cieux d’avoir épargné, in extremis, le fort de Ville-Marie de la montée des eaux le 24 décembre précédent.
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