Nouvelles vocations des églises

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Un projet pilote pour réhabiliter des édifices religieux dans Ville-Marie. 15 édifices sont concernés. Le but est d’accélerer la mise en valeur de ces lieux par une diversification des usages.

Communiqué complet:

Communiqué de presse

Création d’un projet pilote pour la sauvegarde du patrimoine bâti religieux dans Ville-Marie

Publié le 18 septembre 2023 à 10 h 39

SourceVille-Marie

Montréal, le 13 septembre 2023 Lors du conseil d’arrondissement de Ville-Marie du 12 septembre 2023, les élues et élus ont adopté en première lecture, le projet de modifications réglementaires afin de créer un projet pilote qui favorise la préservation, la protection et le maintien des bâtiments religieux. Cette proposition réglementaire permettra de faciliter et accélérer la mise en valeur de lieux de culte par une diversification des usages. L’arrondissement a sélectionné 15 bâtiments pour prendre part à ce projet pilote.

Le financement demeure un enjeu majeur dans la réhabilitation du patrimoine religieux. Plusieurs bâtiments sont dans un état critique et nécessitent des interventions immédiates ou à court terme. En effet, le nombre de lieux de culte excédentaire en recherche d’une nouvelle vocation ne cesse d’augmenter au Québec et le territoire de l’arrondissement n’est pas épargné par cette tendance. En réponse à ces enjeux actuels, l’arrondissement de Ville-Marie souhaite encourager l’émergence de projets avec des nouveaux usages à caractère public, communautaire ou culturel permettant aux propriétaires d’avoir de nouvelles sources de financement pour l’entretien et la préservation patrimoniale des bâtiments.

Le territoire de Ville-Marie comporte un riche héritage architectural et patrimonial. Le projet mis en place vise à atteindre les objectifs du Plan de mise en valeur du patrimoine local que l’arrondissement a adopté en 2020. Ce plan prévoit plusieurs interventions visant à accroître la protection du patrimoine bâti. En particulier, l’intervention 9 de ce plan – préserver les bâtiments religieux – vise à favoriser la conservation des bâtiments religieux de grande qualité architecturale et à valeur sociétale ainsi que d’explorer des pistes pour la réhabilitation de ces bâtiments.

Les modifications réglementaires que l’on adopte visent à soutenir les propriétaires de ces bâtiments et favoriser des usages diversifiés. On s’assure également que ces usages sont alignés avec notre objectif, qui est de favoriser des projets publics, rassembleurs ou communautaires, respectueux du patrimoine. On conjugue avec un nombre de plus en plus important de bâtiments religieux nécessitant des travaux d’entretien majeurs et pressants. Le statu quo n’est donc plus possible. On souhaite garantir un avenir à ces lieux phares de notre métropole et préserver leurs caractéristiques patrimoniales et leur histoire.

Madame Valérie Plante

mairesse de la Ville de Montréal et de l’arrondissement de Ville-Marie

Les objectifs visés par les modifications réglementaires proposées sont les suivants :

  • Préserver le patrimoine bâti ecclésiastique dans le paysage urbain et culturel de l’arrondissement de Ville-Marie.
  • Mettre en place un cadre de planification et réglementaire permettant la préservation et la mise en valeur de ces bâtiments.
  • Prévoir une réglementation favorisant le maintien d’une occupation diversifiée à caractère public, communautaire ou de rassemblement.
  • Traduire une vision cohérente et unifiée dans la planification et la réglementation afin de favoriser la prévisibilité pour les promoteurs de projets de diversification des usages.

Un exemple concret du genre de projets que l’on pourrait voir naître est celui de l’église Saint-Vincent-de-Paul. L’occupation cultuelle était précaire, l’état de détérioration avancé et l’intégrité patrimoniale compromise. Cette construction d’intérêt patrimonial datant du début du 20e siècle a fait l’objet d’une demande pour l’implantation d’une salle événementielle. Ce projet ambitieux aura permis de restaurer l’extérieur du bâtiment en plus de retrouver des caractéristiques d’origine, autrefois disparues, telles que des peintures, des mosaïques, des vitraux et certaines dorures. C’est là que l’on constate que d’élargir les usages possibles a un réel impact sur la sauvegarde du patrimoine religieux.

Monsieur Robert Beaudry

conseiller de la Ville pour le district de Saint-Jacques dans l’arrondissement de Ville-Marie

Consultation publique dès octobre
Les acteurs du milieu religieux, dont les propriétaires de lieux de culte, ainsi que toutes personnes intéressées seront invités à assister à l’assemblée publique de consultation afin de poser des questions sur le projet de modifications réglementaires et faire entendre leur opinion. La rencontre aura lieu le 2 octobre 2023, à 17 h 30, au 800, boulevard De Maisonneuve Est, au rez-de-chaussée.

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Théâtre Cartier

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Théâtre Cartier ·

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· Montreal ·

Après plusieurs années de restauration méticuleuse, nous avons le plaisir d’annoncer l’ouverture de notre nouvelle salle, le Théâtre Cartier!

De l’abandon à la grandeur, le Théâtre Cartier témoigne de l’engagement du Groupe Carosielli à préserver et protéger les bâtiments patrimoniaux.

Autrefois condamnée, l’ancienne église St-Vincent-de-Paul renait en tant qu’espace événementiel.

Tout comme nos autres salles, le Théâtre Rialto et le Théâtre St-James, le Théâtre Cartier sera dédié aux spectacles, galas, levées de fonds, conférences, mariages, tournages, remises de diplômes, événements corporatifs et plus encore.

Situé au 2330 rue Sainte-Catherine Est et nommé ainsi en raison de sa proximité au pont Jacques-Cartier, le Théâtre Cartier ne manquera pas de laisser une impression mémorable auprès de vos invités!

De la restauration complète de sa façade historique au renforcement des clochers, en passant par la réparation et la restauration des couleurs d’origine - y compris la mosaïque d’origine de St. Vincent de Paul - l’ajout d’un système de climatisation sur mesure, la recréation des confessionnaux d’origines et plus encore, ce projet n’aurait pas été possible sans notre incroyable équipe de professionnels.

Un merci tout spécial à

Pierre Beaupré, Beaupré Michaud et Associés, Architectes

Joe Mucci, Les Entreprises Falcon Inc.

Stanley Zalewski, WSZ Renovation

Ian Lapostolle, David Cloutier, Joseph Iannaccone, St-Denis Thompson

Alain Poisson, Les Rénovations Le Poisson Blanc

Shayne Toohey, Ron Toohey Mechanical Inc.

David Dugal, Béton L.C.

Toitures Hogue

Garou Blancan, XYZ Technologies

Roderick Mackenzie, Soft dB - Acoustics & Sound Masking Experts

lino piscopo, Les Entreprises LND

Lefebvre et Benoit

Daniel Turner, D.L. Turner Consultants Inc.

Albert Racanelli, Les Entreprises RAX

Mike Testa, ITALBEC

Marc-Olivier Gallant, Induktion

Michel Lafleur, Vitrerie Tourangeau

Alain Carrier Paysagiste Commercial

Richard Leduc, les Peintres de l’Estrie

Richard Shapiro, Guaranteed Industries/Industries Garanties

Carmichael Engineering Ltd.

ECL mécanique

Et tous ceux qui ont contribué à donner vie au Théâtre Cartier!

Les informations concernant nos événements d’ouverture seront partagées prochainement. Pour toute demande, veuillez contacter info@theatrecartier.ca

Photos par Charles Ciliberto, Inhouse Studios











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Montréal entend acheter l’église Sainte-Bibiane pour 2,5 millions


Adil Boukind, Le Devoir
L’église Sainte-Bibiane, qui a été construite en 1955, est fermée depuis octobre 2022.

Jeanne Corriveau
21 h 59
Montréal

Montréal entend mettre la main sur l’église Sainte-Bibiane et son presbytère, situés dans Rosemont–La Petite-Patrie, afin de leur donner une vocation sociale et communautaire. La Ville a déposé une promesse d’achat de 2,5 millions de dollars pour acquérir les deux immeubles.

Fermée depuis octobre 2022, l’église Sainte-Bibiane avait été mise en vente par l’archevêque catholique de Montréal et la Fabrique de la paroisse de Saint-Esprit-de-Rosemont, qui en est propriétaire.

Le 20 décembre dernier, le comité exécutif de la Ville a donné son aval à une promesse d’achat de 2,5 millions pour les deux bâtiments. L’administration municipale invoque une augmentation des besoins en matière de services sociaux et communautaires et la pénurie de locaux depuis la pandémie de COVID-19 pour justifier sa démarche.

Avant de conclure une transaction, la Ville mènera des vérifications diligentes de l’état des bâtiments. Une fois la transaction bouclée, elle entend louer les locaux à un organisme communautaire en fonction des besoins de la communauté. Sans préciser la nature des services qui y seront offerts, elle mentionne que ceux-ci viseront « l’aide aux personnes vulnérables ». « Dans un contexte de rareté de sites disponibles, cette action permettra à la Ville de sécuriser l’endroit pour mettre en place un projet qui sera développé en concertation avec tous les acteurs du secteur. Il importe que cet éventuel projet réponde aux besoins qui seront ciblés par les partenaires », a indiqué par courriel Guillaume Rivest, relationniste à la Ville.

Selon le Service de la gestion et de la planification des immeubles, il faudra des investissements importants pour s’assurer du bon état des bâtiments. Il évoque un investissement de 200 000 dollars dès la première année et un total de 2,5 millions sur un horizon de 10 ans.

L’église et son presbytère pourraient-ils accueillir des itinérants ? Selon la Ville, il est trop tôt pour préciser la vocation exacte des bâtiments, d’autant qu’aucune entente n’a été conclue avec un organisme communautaire.

Un locataire inquiet

Située au 5600, 12e Avenue — bien que son entrée principale donne sur le boulevard Saint-Michel, à l’angle de la rue Dandurand —, l’église Sainte-Bibiane a été construite en 1955 par Labelle et Goyer, architectes. Selon l’Inventaire des lieux de culte du Québec, l’immeuble présente un intérêt patrimonial plutôt faible.

À l’heure actuelle, le presbytère compte quatre locataires, mais les deux baux commerciaux et les deux baux résidentiels pourront être résiliés dans la foulée de la transaction. Les locataires du presbytère ont déjà été avisés de la mise en vente du bâtiment et de l’intention de la Ville d’en faire l’acquisition. Pour sa part, l’église est inoccupée.

L’un des locataires, la Maison d’Hérelle, accueille avec dépit cette possible transaction. L’organisme sans but lucratif qui offre de l’hébergement à des personnes atteintes du VIH/sida loue une partie du presbytère depuis juillet dernier avec pour objectif d’y accueillir de nouveaux arrivants séropositifs. Sauf qu’il n’a toujours pas pu concrétiser son projet, faute d’avoir obtenu les autorisations nécessaires du Service de sécurité incendie de Montréal.

La directrice générale de la Maison d’Hérelle, Michèle Blanchard, indique que son organisme a été informé des intentions de la Ville, mais elle reproche à celle-ci son manque de transparence dans le dossier. « C’est le silence radio de la part des élus ou de l’arrondissement [de Rosemont–La Petite-Patrie], soutient Mme Blanchard. Personne ne nous parle. C’est ce que je trouve le plus dommage. Nous sommes pourtant dans les mêmes missions. Je suis juste locataire, mais j’aurais aimé rester un an [dans le presbytère], le temps que la Ville s’organise pour faire son projet. »

La Maison d’Hérelle envisageait même de présenter une offre d’achat pour l’église et son presbytère en partenariat avec un organisme culturel, mais n’a pu le faire dans les délais requis pour concurrencer la Ville. Selon Mme Blanchard, l’église Sainte-Bibiane et son presbytère sont en bon état, contrairement à d’autres lieux de culte à Montréal.

Seul le bail avec la compagnie de télécommunications Telus, qui s’élève à près de 14 000 dollars par année et qui est valide jusqu’en 2030, sera maintenu en cas d’achat des bâtiments par la Ville.

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De vieilles églises pour contrer la crise du logement?

Jean-François Nadeau
16 janvier 2024
Société

« D’un point de vue patrimonial, la situation des églises du Québec est catastrophique. » C’est ce qu’affirme le groupe Portes ouvertes, formé de citoyens préoccupés par la dégradation rapide des églises, dans une lettre publique publiée aujourd’hui dans Le Devoir. Dans un contexte où l’entretien de ces vieux bâtiments devient de plus en plus difficile, l’heure est grave, plaident-ils.

« C’est une très bonne initiative que cette lettre », commente Luc Noppen, historien de l’architecture et spécialiste des églises au Québec. « Mais elle ne va pas assez loin parce que ça va plus mal que ça encore ! Et de beaucoup ! » Selon lui, il existe au moins 2000 églises au Québec menacées du pire dans un avenir très rapproché. « On ne sait pas quoi en faire. » Pourtant, dit-il, elles pourraient être utiles, avec leurs terrains, à l’heure d’une terrible pénurie de logements.

La lettre du groupe Portes ouvertes est appuyée par différents acteurs issus de municipalités, de coopératives, de groupes communautaires, dont Amélie Girard, directrice générale d’Économie sociale Laurentides, l’essayiste et professeure Marie-Hélène Voyer, l’aménagiste Élie Desrochers, l’urbaniste Alexie Baillargeon-Fournelle et la designer urbaine Ève Renaud-Roy.

« De très nombreuses églises, particulièrement fragilisées par leur architecture hors norme, sont en piteux état, et leur détérioration continue de s’accélérer au point de devenir, dans de nombreux cas, irréversible », soulignent les signataires.

Près de 280 de ces bâtiments payés par la société ont été démolis depuis 2003, selon des données recueillies par Le Devoir. Des bâtiments vont se retrouver à l’abandon ou tout simplement mis en vente, sans planification.

Selon Luc Noppen, le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ), l’organisme qui veille en principe à la préservation de cette richesse collective, ne jouit pas des ressources nécessaires pour assurer la reconversion urgente des églises au profit de la collectivité.

Le Conseil dispose de fonds de 35 millions par année pour des centaines d’églises, alors qu’une seule, dès lors qu’elle est imposante, peut nécessiter bien plus d’argent. M. Noppen est membre du conseil d’administration du CPRQ. « On peut offrir 300 000 $ ou des sommes de ce genre, à l’une et à l’autre, pour restaurer un toit. Mais ça ne permet pas de convertir les églises, des sommes pareilles ! »

Fini, le temps des quêtes

L’heure des quêtes et des dons individuels pour venir en aide à ces imposants bâtiments qui marquent le paysage québécois appartient au passé, laissent entendre les signataires de la lettre. Ces bâtiments ne peuvent plus être préservés par des élans de générosité à la pièce.

« Pour un grand nombre d’églises, la seule voie d’avenir sera la “requalification” entière ou partielle : autrement dit, un changement de vocation et d’usage. Les églises qui survivront seront celles dans lesquelles les communautés qui les entourent auront investi ainsi que celles qui auront été protégées par ces communautés. » Ce qui implique un changement de propriété pour ces bâtiments.

Selon le professeur Luc Noppen, il faut même aller plus loin. À l’heure d’une crise du logement, il plaide qu’une partie de la solution se trouve en partie de ce côté. « En 2002, nous avions avancé qu’au moins 20 000 logements sociaux pouvaient être construits en récupérant des églises sur l’ensemble des sites potentiels. » Le temps pressait déjà. Et nous voici au bord du gouffre. « Un marché doit être conclu avec les archevêchés », dit-il, afin que certains bâtiments soient soldés et que les plus importants reviennent vite à la société.

Problème juridique

Les signataires de cette sortie publique notent que les principales initiatives permettant aujourd’hui la sauvegarde d’églises viennent de citoyens laïques, de croyances diverses, des gens qui souhaitent « défendre le patrimoine historique et social de leur milieu de vie ». Cependant, la Loi sur les fabriques, laquelle encadre la propriété des églises du Québec, consacre la responsabilité de celles-ci entre les mains des conseils de fabrique confessionnels. De telle sorte que cette disposition interdit à de nombreux citoyens de siéger au conseil d’administration de leur église de quartier. Ce qui conduit à priver les églises de soutiens structurants nécessaires à leur sauvetage.

Autrement dit, le temps presse pour une « passation vers la collectivité » qui implique un nouveau regard juridique sur ces bâtiments. « Il faut donc encourager une forme de passation vers la collectivité, qui a financé ces églises et à laquelle elles appartiennent, non légalement, certes, mais légitimement, croyons-nous. Pour cette raison, la propriété de certaines églises du Québec, en région par exemple, a été transférée à la collectivité pour une somme symbolique d’un dollar : ce choix éthique apparaît exemplaire. »

Les conseils de fabrique et les diocèses doivent résister, plaide le groupe, à la tentation de brader le patrimoine bâti religieux à des intérêts privés. À cet égard, un droit de préemption devrait être au moins accordé au milieu communautaire et aux initiatives d’économie sociale.

Le groupe Portes ouvertes rappelle qu’en France, ces bâtiments religieux appartiennent aux communes depuis 1905. « Au Québec, les municipalités pourraient, en concertation avec le milieu, jouer le même rôle de médiation et faciliter les projets de développement communautaire et d’entreprises d’économie sociale, gérés par l’intermédiaire d’un OBNL ou d’une fiducie d’utilité sociale, suivant l’excellente suggestion de Luc Noppen, spécialiste des questions de patrimoine urbain. »

Le groupe voit dans cette prise en main un moyen de voir ces bâtiments à grande valeur collective échapper à la valse de la spéculation immobilière. Les vieilles églises du Québec pourraient ainsi devenir « de riches espaces [dans lesquels investissent] le communautaire et les citoyens, des espaces de médiation et d’innovation sociales et économiques, favorisant les échanges entre les générations, les usages, les cultures, oxygénant par le fait même des quartiers entiers qui, dans les grandes villes, s’embourgeoisent et se referment. Ce défi complexe est une occasion à saisir pleinement, par une réflexion sur les villes que nous voulons, avec de l’imagination critique et une réelle détermination civile ».

Devoirs et obligations des municipalités

Les églises se dégradent. La société a-t-elle le loisir de ne rien faire ? Non, affirme le groupe Portes ouvertes. « Les municipalités ont […] les moyens et le devoir d’intervenir, en vertu de la nouvelle version de la Réglementation relative à l’occupation et à l’entretien des bâtiments. » Cette nouvelle balise stipule « qu’un propriétaire a l’obligation de respecter des exigences strictes en matière d’entretien et de maintien d’un bâtiment ». Aux municipalités de faire respecter cette obligation.

Mais le groupe pointe aussi du doigt la nécessité, pour l’État, de soutenir les initiatives citoyennes en faveur de la sauvegarde du patrimoine religieux, ce qui passe notamment par « un financement conséquent du Conseil du patrimoine religieux du Québec ».

Pour Luc Noppen, « il faut développer des solutions pour le monde rural, mais aussi faire preuve d’imagination pour les églises des grandes villes ». Certains quartiers comptent plusieurs bâtiments religieux. « Il faut mettre des priorités. Et vite ! Cette lettre, vraiment, n’est pas assez alarmiste. Nous avons beaucoup trop attendu pour agir. »


Une version précédente de ce texte identifiait l’église en photo principale comme l’église Saints-Barnabé-et-Clément. Il s’agit plutôt de l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus.


Les évêques du Québec prêts à discuter de l’avenir des églises


Valérian Mazataud, Le Devoir
Les programmes et la façon qu’a l’État d’envisager l’avenir des églises sont à repenser, estime l’Assemblée des évêques catholiques du Québec. Sur la photo, l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus, située dans Hochelaga-Maisonneuve.

Jean-François Nadeau
19 h 17
Société

Les évêques souhaitent discuter du sort des églises du Québec. « Nous voulons tous que ça ne tombe pas en ruine », explique Mgr Pierre Murray, secrétaire général de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, en réponse au cri d’alarme lancé par le groupe de citoyens Portes ouvertes, comme Le Devoir en a rendu compte dans son édition de mardi.

« Nous savons que les églises font partie du patrimoine des Québécois et qu’elles sont importantes. Ça fait des années qu’on demande du soutien. La question du patrimoine revient sans cesse dans nos discussions. Mais peu importe le parti au pouvoir, on nous dit que c’est important, mais rien n’aboutit jamais », regrette Mgr Murray en entrevue au Devoir.

Les évêques ont cru bon réagir collectivement pour ne pas décourager des initiatives. « Des gens ont de bonnes idées. Nous voulons bien nous asseoir avec eux, à condition qu’ils n’oublient pas qui sont, pour le moment du moins, les propriétaires de ces bâtiments qui en assurent le maintien. »

Les évêques évoquent, dans une lettre commune, des échanges à avoir dans le cadre des structures actuelles ou peut-être à l’occasion d’un événement consultatif particulier de type « états généraux ».

Quelle laïcité ?

La compréhension actuelle de la Loi sur la laïcité n’aide pas à trouver une solution pour des bâtiments qui dépérissent, font remarquer les évêques.

En plusieurs lieux, explique Mgr Raymond Poisson, évêque de Saint-Jérôme, les fabriques pourraient être encore très utiles dans des projets de reconversion. « Ce sont souvent les seuls groupes solidement constitués, autour desquels il serait possible de construire des projets. Mais une mauvaise compréhension de la Loi sur la laïcité les exclut d’emblée de la discussion, alors que ce sont eux qui tiennent à bout de bras ces églises depuis des décennies ! Alors, il faudrait que les églises soient cédées à des groupes dont on ignore souvent s’ils sont assez solides pour tenir la route avant même de commencer à discuter, avant que les projets soient vraiment lancés. »

Cette façon d’envisager l’avenir des églises les plombe plus qu’elle les aide, croit-il.

Mgr Poisson plaide pour une compréhension mutuelle des intérêts de chacun. « Tenez, par exemple : nous venons d’accueillir chez nous les soeurs de Saint-Anne. Elles ont laissé leur grand bâtiment de Lachine être transformé en résidences communautaires. » De façon générale, c’est le sens donné aux transformations de bâtiments religieux que privilégie l’Église, dit-il. « C’est dans ce sens communautaire que nous allons partout. Pour ma part, je n’ai jamais vendu une seule église à un promoteur ! Il ne faut pas oublier que dans les sous-sols des églises existent, encore aujourd’hui, quantité de groupes sociaux qui n’ont absolument pas les moyens de se payer des loyers commerciaux. Ça compte dans une communauté ! […] Nous pensons qu’il faut encourager ça et que ce doit être dans l’équation. »

Les projets de reconversions doivent soutenir une vision sociale, affirme Mgr Poisson. « À Saint-Jérôme, nous venons de convenir du prêt d’une église pour en faire un espace multiservice. Elle est par ailleurs utilisée encore une heure par semaine pour des fins religieuses. » Quel est le mal à cette mixité des usages ? demande-t-il. Dans plusieurs cas, ce pourrait être une voie d’avenir.

Une rencontre au sommet

L’évêque de Saint-Jérôme souhaiterait, pour commencer, des rencontres avec l’État et les municipalités. « Si on veut aller plus loin, il faut dépasser le stade des fonctionnaires. Il faut aller du côté du politique. » Les solutions sont multiples pour les églises parce que la situation varie d’un endroit à l’autre. « Mais il est certain que ce sont des édifices anciens, des architectures hors norme, des édifices mal isolés, des systèmes mécaniques dépassés. Je crois que dans beaucoup de cas, l’idée de vouloir transformer ça en logements est irréaliste. »

Les programmes et la façon qu’a l’État d’envisager l’avenir des églises sont à repenser, laisse-t-il entendre.

Dans sa lettre adressée au Devoir, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec affirme que « dans toutes les régions, les diocèses et les fabriques propriétaires d’églises et de bâtiments attenants réfléchissent […] activement aux différentes façons d’assurer leur entretien, leur chauffage et leur restauration, y compris en envisageant la désacralisation des lieux et leur vente ou leur cession. »

L’exemple de l’État

Mgr Pierre Murray considère que plusieurs anciens bâtiments au passé religieux ont été cédés sans que l’exemple de leur bon entretien ne soit donné, même par l’État. « L’État n’a pas de leçons à nous donner en matière d’entretien des bâtiments », renchérit de son côté Mgr Raymond Poisson. « Regardez nos écoles, nos hôpitaux ! »

« Prenez les cas de la bibliothèque Saint-Sulpice à Montréal », poursuit Mgr Murray. Ce n’est pas une église, mais son lien historique avec le monde religieux est important, fait-il valoir à raison. « Le lieu, bien qu’extraordinaire, est abandonné depuis des années. Il tombe en ruine. » Il évoque aussi l’ancien Institut des Sourdes-Muettes, rue Saint-Denis. « Voilà un lieu qui se prêterait très bien à une reconversion en logements. Qu’est-ce qu’on attend ? La chapelle pourrait servir de salle communautaire ou de spectacle. Pourtant, c’est abandonné depuis que l’État a décidé de ne plus l’utiliser. C’est l’indifférence générale », déplore-t-il, tout en affirmant en avoir déjà assez sur les bras de son côté avec les bâtiments dont l’Église catholique est toujours propriétaire.

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Église Sainte-Bibiane et son presbytère

C’est à l’ordre du jour de la séance du conseil municipal du 22 janvier 2024

Point 20.08 (dossier 1238290004) de la portion Conseil d’agglomération

Approuver un projet de promesse bilatérale par laquelle la Ville s’engage à acquérir de L’Archevêque catholique romain de Montréal et de la Fabrique de la Paroisse de Sainte-Esprit-de-Rosemont, un immeuble situé aux 5600 et 5610, 12e Avenue, dans l’arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie, connu et désigné comme étant le lot 1 587 745 du cadastre du Québec, à des fins de services sociaux et communautaires, pour le prix de 2 500 000 $, plus les taxes applicables, le cas échéant. / Autoriser pour 2024, un transfert budgétaire en provenance du budget de dépenses contingentes vers le Service de la gestion et planification des immeubles d’un montant de 330 780 $, afin de couvrir les frais de détention. / Prévoir pour 2025, un ajustement récurrent de 337 300 $, à la base budgétaire du SGPI, et ce, afin de couvrir les frais de détention, si le bâtiment devenait vacant, jusqu’à une revente. N/Réf. : 31H12-005-1468-09, mandat 23-0482

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Quand même insultant que la communauté doive payer pour un édifice qu’elle a elle-même payé lors de sa construction (paiement de la dîme etc.)
Encore plus insultant que certaines églises sont données à 1$:
Un Beauceron achète une église 1$ pour y faire pousser des légumes et aider les gens dans le besoin | JDM (journaldemontreal.com)

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N’oublions pas non plus que les églises sont exemptes d’impôts fonciers depuis les débuts de la colonie. Ajoutons aussi que l’Église catholique est parmi les plus importants propriétaires fonciers du Québec. À qui profite toute cette richesse supportée depuis toujours par les pratiquants eux-mêmes?

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Il y a 4 églises catholiques à vendre sur le site de Colliers Canada
Les localisations précises ne sont pas mentionnées, seulement les arrondissements/quartiers

Disponibles pour utiliser en tant que lieu de culte, ou pour redéveloppement et repositionnement créatif : quatre lieux de culte situés dans les secteurs très en demande de Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont- Petite-Patrie et Pointe-Saint-Charles, avec un excellent accès aux transports en commun ainsi qu’une proximité aux autoroutes. Toutes les propriétés bénéficient d’un emplacement proche d’artères commerciales dynamiques avec services et restaurants.

Détails Sur La Propriété

Types de propriété Usage particulier

Caractéristiques

  • 4 belles églises avec des éléments architecturaux remarquables
  • Emplacements de choix dans les quartiers en plein essor de Rosemont-Petite-Patrie, Hochelaga-Maisonneuve, et Pointe-Saint-Charles
  • Chaque propriété se trouve à proximité des principales autoroutes et est facilement accessible par les transports en commun
  • Emplacements de choix dans les quartiers en plein essor de Rosemont-Petite-Patrie, Hochelaga-Maisonneuve, et Pointe-Saint-Charles

https://www.collierscanada.com/fr-ca/propriétés/opportunité-unique-de-redéveloppement-ou-d’utilisation-en-tant-que-lieu-de-culte-ou-autre/can-church-portfolio-montreal-quebec-canada/can2012022

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Reportage au Téléjournal sur les nouvelles vocations des églises

Les jeux de mots de Nabi-Alexandre Chartier à la fin :ok_hand:t2:

Patrimoine religieux du Québec : un grand chantier pour sauver les églises

Il y a près de 2700 églises au Québec et plusieurs sont en mauvais état. Dans certains cas, la seule solution est la démolition, mais certains misent plutôt sur la reconversion.

Quel avenir pour notre patrimoine religieux?

Le reportage de Nabi-Alexandre Chartier

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Théâtre Cartier

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Après 5 ans de travaux de restauration méticuleux, le Théâtre Cartier est enfin prêt à recevoir vos événements de tout genre: galas, levées de fonds, remises de prix, conférences, cocktails dînatoires, événements du temps des fêtes et plus encore!

After 5 years of meticulous restoration, the Cartier Theatre is now ready to host your events, from galas and fundraisers to award ceremonies, conferences, cocktail receptions, holiday gatherings and more!

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Reportage de Radio-Canada

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