Nouvelles économiques et commerciales

Il y a quelques mois, un journaliste a contacté Shiller-Lavy à ce sujet, et ils ont refusé de répondre. On peut imaginer que c’est la raison, sinon c’est étrange. Je me demande si à vendre autant d’édifices sur la même rue en même temps ils ne font pas baisser la valeur de revente eux-mêmes. Ça inonde le marché local de la propriété commerciale.

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Il y a un an j’ai parlé avec le courtier à l’époque et il m’a tout simplement dit que Shiller Lavy voulaient « consolider ses participations dans d’autres segments du marché ». Assez vague comme réponse.

Depuis ils ont changé de courtier…

Le courtier m’a aussi dit que les loyers commerciaux sur St-Viateur ont atteint un plafond, mais il y avait toujours beaucoup d’opportunité d’augmenter les loyers résidentiels aux étages supérieurs :grimacing:

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Stephen Shiller et/ou son fils sont aussi partenaires dans Hillpark, la compagnie qui a acheté des immeubles dans le quartier chinois qui a lancé tout le débat sur la présevation du quartier. Elle est aussi partenaire avec Mondev du projet Griffin Square

Shiller-Lavy possède aussi plusieurs immeubles sur Notre-Dame Ouest dans le Vieux-Montréal et Petite-Bourgogne/Saint-Henri… Il faudrait voir s’ils ont aussi des pancartes à vendre

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C’est probablement une bonne nouvelle, à moins que ce ne soit qu’un seul joueur qui rachète tout le parc immobilier bien sur. Avoir un seul joueur qui contrôle autant de bâtiments commerciaux sur une seule rue lui donne trop de pouvoir sur le développement de celle-ci.

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Ils vendent beaucoup d’immeubles partout à Montréal en ce moment. Peut-être qu’ils ferment la compagnie? Peut-être que les taux d’intérêt sur leurs prêts sont trop coûteux?

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La misère des riches… :roll_eyes:

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C’est peut-être une bonne nouvelle, je n’en sais rien. Mais la meilleure chose qui pourrait arriver c’est qu’une OBNL puisse en acheter quelques uns de ces immeubles. Est-ce possible ?

Bientôt des bars ouverts toute la nuit à Montréal ?


Photo: Valérian Mazataud, Le Devoir
Le District Vidéo Lounge, qui a pignon sur rue en plein coeur du Village gai, a annoncé dimanche devoir fermer ses portes pour quatre jours après une décision de la Régie des alcools, des courses et des jeux.

Étienne Paré
30 janvier 2024
Société](Actualité société - Enjeux de société | Le Devoir)

L’administration Plante dévoilera mardi son projet de nouvelle politique de la vie nocturne, qui vise notamment à créer des « zones 24 heures », où des établissements pourront vendre de l’alcool après 3 h du matin. La Ville souhaite également modifier le règlement sur le bruit, actuellement très défavorable aux tenanciers de bars dès lors qu’une seule plainte les concerne.

Le président du comité exécutif et maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin, devrait en faire l’annonce en matinée, lui qui pilote le dossier de la vie nocturne depuis plusieurs années. À son initiative, la Ville de Montréal avait autorisé l’an passé quelques projets-pilotes pour tester la vente d’alcool après 3 h.

Selon nos informations, la plupart de ces événements se sont déroulés sans anicroche, ce qui amène maintenant l’administration municipale à ouvrir la porte à la création de zones ouvertes 24 heures sur 24. Les bars et les salles de spectacle qui s’y trouvent pourraient par exemple y rester ouverts toute la nuit et vendre de l’alcool. Ces futurs secteurs n’ont pas encore été choisis sur le territoire. La mairesse Valérie Plante a toutefois déjà évoqué l’ouverture d’établissements toute la nuit dans le Quartier latin, lorsqu’elle a présenté, il y a deux semaines, son plan pour revitaliser ce coin du centre-ville.

En dehors de ces « zones 24 heures », des promoteurs pourraient tout de même eux aussi organiser des événements qui s’étirent jusqu’à l’aube en demandant les autorisations requises. Obtenir une dérogation, afin de vendre de l’alcool après 3 h, est toutefois à l’heure actuelle d’une grande complexité. De longues démarches administratives sont nécessaires. Montréal cherche maintenant à simplifier cette procédure avec sa nouvelle politique de la vie nocturne, dont l’ébauche sera présentée mardi.

Des consultations se tiendront par la suite à ce sujet dès le mois prochain. La nouvelle politique sera présentée officiellement au grand public le 13 février. Son adoption pourrait survenir d’ici la fin de l’été, a appris Le Devoir.

Demande de longue date

Le règlement sur le bruit sera par la même occasion revu. Les normes à respecter ne seront plus uniformes. Elles différeront en fonction du secteur et du type d’établissement.

Plusieurs acteurs du milieu de la nuit se sont montrés très critiques dans les dernières semaines du règlement actuel. Ils sont en effet nombreux à avoir reçu des amendes ou des avertissements dans les derniers mois, souvent à cause de plaintes venant d’un seul résident qui habite le voisinage. C’est le cas de la Société des arts technologiques [SAT], du Grenade ou encore du Türbo Haus, tous situés pourtant dans des endroits fréquentés depuis toujours par les noctambules.

Le District Vidéo Lounge, qui a pignon sur rue en plein coeur du Village gai, a pour sa part annoncé dimanche devoir fermer ses portes pour quatre jours après une décision de la Régie des alcools, des courses et des jeux. Le copropriétaire de l’endroit, Danny Jobin, évoque le zèle d’un voisin, qui aurait déposé à lui seul au moins une trentaine de plaintes auprès de la Ville pour nuisance sonore depuis l’ouverture du bar, il y a 7 ans.

« Il ne nous lâche pas. Malheureusement, même s’il est le seul à se plaindre, la réglementation actuelle est à son avantage. Nous, les propriétaires de bars, nous n’avons présentement aucun recours. L’été, je suis obligé de dire à mes clients sur la terrasse de baisser le son pour ne pas avoir de trouble avec ce citoyen-là. Pourtant, il y a des “bachelorettes” qui crient dans la rue à tout bout de champ et qui font beaucoup plus de bruit que mon bar. À un moment donné, si tu ne veux pas de bruit, ne viens pas vivre dans le Village », dit Danny Jobin.

La directrice générale de la Société de développement commercial du Village, Gabrielle Rondy, est bien au fait du dossier du District Vidéo Lounge. Pour elle, il est urgent que la Ville modifie son règlement sur le bruit, d’autant que plusieurs bars du secteur ont fait face au même genre de problème.

« On a déjà de gros problèmes de cohabitation [avec les personnes itinérantes] dans le Village. S’il faut que des bars ferment deux, trois ou quatre jours à cause de plaintes pour le bruit, ça fait juste encore plus décourager des gens de venir », fait-elle valoir.

Sur Radio-Canada avec l’entrevue de Luc Rabouin à l’émission Tout un matin

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Entreprises informatiques Québec perd 130 millions par an avec ses bonbons fiscaux

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

« Il y a 25 ans, on a donné [aux entreprises informatiques du Québec] de très généreux crédits d’impôt qui financent les salaires de leurs employés », rappelle Francis Vailles.


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Chaque fois, c’est la même chose. Le gouvernement met en place un bonbon fiscal pour les entreprises dans un contexte donné, mais quand vient le temps de le retirer lorsque les choses ont changé, quelques années plus tard, il n’y a pas moyen de le faire.

Publié à 0h47 Mis à jour à 6h30

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Les lobbys d’entreprises se font alors entendre. Nos entreprises vont supprimer des emplois et des investissements, disent-ils, elles vont déménager. Et celles de l’étranger ne viendront plus.

Le cas des entreprises informatiques du Québec est un très bon exemple. Il y a 25 ans, on leur a donné de très généreux crédits d’impôt qui financent les salaires de leurs employés. L’objectif : créer des emplois, soutenir le secteur et éventuellement développer l’innovation technologique de nos entreprises.

Aujourd’hui, cette surstimulation devrait être remise en question, vu la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur, mais les bonbons fiscaux, qui se chiffrent à près de 600 millions par année, demeurent.

C’est le constat qu’on peut faire en lisant l’excellente étude1 de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke signée par les auteurs Michaël Robert-Angers, Frédéric Deschênes et Luc Godbout.

Aujourd’hui, 702 entreprises bénéficient du crédit d’impôt pour le développement des affaires électroniques (CDAE), y lit-on. Ces organisations reçoivent du gouvernement du Québec jusqu’à 30 % du salaire admissible en crédit d’impôt pour leurs employés informatiques.

Il s’agit du programme le plus généreux au monde, ou de l’un des plus généreux, qui a coûté 593 millions au gouvernement du Québec en 2022, calculent les chercheurs.

Or, sur les 702 entreprises qui en ont été bénéficiaires en 2019 – plus récente année pour ce calcul –, seulement quatre ont payé des impôts cette année-là, après la prise en compte du bonbon CDAE.

Certes, ces entreprises versent tout de même des charges sociales, comme la taxe sur la masse salariale ou les cotisations au Régime de rentes du Québec.

Mais quand on compare leurs versements d’impôts et de charges sociales de 2019 aux crédits d’impôt CDAE (440 millions) et aux autres crédits obtenus (46 millions), on se rend compte que le gouvernement enregistre une perte nette de 131 millions par année, selon l’étude. Ayoye !

Ces millions perdus ne le sont pas nécessairement au profit de PME en démarrage, nous apprend l’étude. Des 131 millions de pertes, 30 millions l’ont été pour des entreprises contrôlées à l’étranger, comme IBM, et 24 millions pour de grandes entreprises en Bourse, comme CGI.

Pour se justifier, le gouvernement invoque généralement que de telles subventions finissent par rapporter grâce aux impôts et taxes payés par les employés de ces entreprises. Sauf que dans le cas des informaticiens, il ne s’agit pas de nouveaux emplois créés, la plupart du temps, mais d’emplois déplacés, vu la pénurie de main-d’œuvre.

Et ces emplois déplacés, ils viennent souvent d’organisations qui souffrent de ces départs, ce qui nuit à leur développement technologique et à leur productivité. Bref, non seulement le crédit n’assure vraisemblablement pas de retombées nettes, mais il peut être de nature à nuire.

Au total, ce sont 32 000 emplois en technologies de l’information (TI) qui sont soutenus par le CDAE, mais le secteur en compte 263 000 au Québec. Quant aux postes vacants, ils se chiffrent à 40 000.

Depuis 25 ans, l’emploi du secteur est en forte croissance, mais la part des employés en TI au Québec recule dans l’ensemble du Canada, étant passée de près de 30 % en 2013 à 26 % en 2022, selon l’étude.

Difficile de savoir ce qui serait arrivé sans le crédit. Peut-être aurions-nous perdu la bataille dans les premières années. Peut-être moins depuis 10 ans ou pas du tout.

« Le Québec offre un incitatif fiscal généreux par rapport à ceux offerts par les autres juridictions recensées. Outre le taux de l’aide et son plafond par travailleur qui sont relativement élevés au Québec, les autres juridictions limitent généralement la durée de l’aide consentie et lient souvent celle-ci aux investissements effectués et non pas à la dépense salariale », écrivent les auteurs.

Chose certaine, le CDAE offre un avantage concurrentiel très important aux entreprises d’ici. Une fois le crédit soustrait, un programmeur coûte 74 550 $ aux entreprises au Québec, contre 103 880 $ à Toronto. Autre comparaison : un consultant en TI revient à 88 711 $ à Montréal, contre 118 230 $ à Toronto2.

Malgré ces constats sévères, les auteurs ne suggèrent pas de mettre la hache dans le CDAE, mais plutôt de le moderniser. Premièrement, ils modifieraient en partie le type de crédit d’impôt offert.

Ce genre de crédit, faut-il savoir, est soit remboursable (versé peu importe si l’entreprise paie des impôts ou non), soit non remboursable (versé seulement si l’entreprise paie des impôts). Actuellement, sur le crédit de 30 %, 24 % sont remboursables et 6 % non remboursables.

Pour les sociétés étrangères, donc, les auteurs proposent que le crédit se décline ainsi : 14 % remboursables et 16 % non remboursables.

Pour les autres, la composition 24 %-6 % demeureraient sauf pour les entreprises plus importantes, dont le capital versé excède 50 millions. Dans leur cas, suggèrent-ils, le crédit passerait progressivement de 24 %-6 % à 14 %-16 % dès que le capital versé atteint 75 millions.

Ce faisant, les grandes entreprises et les entreprises contrôlées à l’étranger devraient payer des impôts pour bénéficier du CDAE. Et avec le gain d’un tel changement, estimé à 45 millions, les chercheurs redirigeraient l’argent notamment vers les employés en TI autres que les programmeurs, par exemple les analystes fonctionnels ou les gestionnaires de projets informatiques.

Ce que j’en pense ?

Que ce rapport devrait inciter nos décideurs à réfléchir sérieusement sur la rentabilité de ce genre de crédit et sur l’opportunité de le redéployer pour mieux aider nos entreprises à accroître leur productivité. Ne devraient-ils pas, ces politiciens, fixer une date d’échéance à ces généreux crédits, en fonction de divers paramètres ?

1. Consultez l’étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke

  1. Attention, il ne s’agit pas du salaire versé, mais du coût salarial pour les entreprises, une fois pris en compte la taxe sur la masse salariale et le crédit d’impôt pour le développement des affaires électroniques.
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C’est un début d’année très lent dans les centres commerciaux:

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Entrevue de Louis Vachon, ancien PDG de la BNC, au Téléjournal

Économie, subventions, taux d’intérêt et immigration : grande entrevue avec Louis Vachon

Grand passionné d’histoire, il met en perspectives des enjeux très actuels : l’état de l’économie, les risques de crise financière, les subventions aux entreprises étrangères, les risques de débordements reliés à l’immigration, le salaire des banquiers…

Patrice Roy a rencontré Louis Vachon à la Maison-des-Marins du Musée Pointe-à-Callière.

Louis Vachon : l’entrepreneuriat pour « préserver son identité »

Louis Vachon : l’entrepreneuriat pour « préserver son identité »

L’ex-président et chef de la direction de la Banque Nationale a accordé une grande entrevue à Patrice Roy.

Louis Vachon sourit à Patrice Roy lors d'une grande entrevue.
Louis Vachon a pris sa retraite de la Banque Nationale en octobre 2021.
PHOTO : RADIO-CANADA

Catherine Bérubé
Publié hier à 19 h 53 HNE

Louis Vachon a eu une carrière impressionnante à la tête de la Banque Nationale.

Pour l’ex-président et chef de la direction de cette institution financière, le succès économique est indéniablement une source de fierté. Bien des choses vont faire qu’on va préserver une société francophone en Amérique : les lois jouent un rôle […], la fierté joue un rôle et le succès économique aussi.

L’arrière-grand-mère de Louis Vachon, Rose-Anna Giroux, est l’entrepreneure à l’origine des fameux gâteaux Vachon. Pourquoi a-t-elle initialement acheté une boulangerie qui est devenue une pâtisserie? C’était pour rapatrier ses fils, qui avaient tous émigré aux États-Unis pour trouver de l’emploi, raconte l’ancien banquier.

Pour lui, le succès en affaires n’est donc pas uniquement une question économique : c’est une question d’identité culturelle.

Une vision de l’économie du Québec

Les bons résultats de la Banque Nationale, la plus petite des six grandes banques canadiennes, sont donc particulièrement importants aux yeux de Louis Vachon. C’est un beau succès, pas juste pour la Banque Nationale ou les actionnaires mais pour le Québec en général, souligne-t-il.

Ça reflète une vision de l’économie du Québec, notre capacité de croître et de gérer notre économie, qui est beaucoup plus positive qu’il y a 20 ans, ajoute-t-il.

Si vous êtes capables de convaincre qu’on est capables de prospérer en français en Amérique du Nord, eh bien, vous allez être capables d’intégrer une plus grande proportion d’immigrants qui viennent ici.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

La Banque Nationale a d’ailleurs publié une étude le 15 janvier dernier dans laquelle elle affirme que le Canada est aux prises avec un piège démographique et que l’économie actuelle est incapable de gérer les niveaux d’immigration.

Louis Vachon est d’accord avec les constats de ses anciens collègues. Il y a eu un manque de contrôle, soutient-il. Je ne suis pas dans le pessimisme, mais il faut retrouver un certain équilibre.

La Banque Nationale a toujours défendu l’immigration, même quand c’était moins populaire, même dans certaines régions du Québec où c’était moins populaire, mais une immigration contrôlée.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

J’ai eu beaucoup de chance

À 44 ans, Louis Vachon est devenu le plus jeune président d’une institution bancaire au Canada lorsqu’il s’est hissé à la tête de la Banque Nationale. Il a tenu ce rôle pendant près de 15 ans.

Même si le banquier a connu énormément de succès dans ses fonctions, son mandat ne s’est pas déroulé sans embûche. Deux crises se sont succédé dès son arrivée : la crise des papiers commerciaux en 2007, puis la faillite de certaines grandes banques américaines en 2008.

On n’a pas paniqué, raconte l’analyste financier. Ç’a été une crise complexe, mais on a appris des leçons.

Selon lui, la meilleure façon de gérer une crise qui n’a pas pu être évitée, c’est d’être proactif et transparent, ce qu’il considère avoir fait.

Il faut avoir l’humilité, dans la vie, de reconnaître que le succès, dans une position de leadership, c’est contextuel.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

Cet officier de l’Ordre national du Québec croit qu’une nouvelle crise économique pourrait survenir. Malheureusement, il y en a à une certaine fréquence, explique-t-il.

Selon lui, la tendance humaine à pousser les bonnes idées à l’extrême est en cause. C’est pour ça que les marchés financiers doivent être réglementés et supervisés, ajoute-t-il.

Aujourd’hui, le risque se trouve dans les endroits qui sont moins réglementés, comme les cryptomonnaies ou d’autres endroits qui ont échappé à la supervision.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

L’intelligence artificielle et l’apport de la technologie

Bien qu’il admette que l’intelligence artificielle a déjà révolutionné le domaine des finances, Louis Vachon ne croit pas que le discernement humain pourra être remplacé par les machines. La combinaison gagnante, c’est la combinaison des deux, affirme-t-il.

Il réfute d’ailleurs l’idée selon laquelle la technologie a fait diminuer le nombre d’emplois dans les banques. Ça fait 15 ans qu’on dit que la technologie va enlever des emplois, explique-t-il. En partie, c’est vrai, et ça a commencé avec les guichets automatiques, mais le nombre d’emplois est passé de 13 000 à 26 000.

Je crois en la technologie, je crois que c’est important, mais il faut garder un aspect humaniste à tout ça.

— Louis Vachon, ancien président de la Banque Nationale

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L’infolettre Mon Mile-End a quelques nouvelles commerciales du quartier que je trouve intéressantes:

Premièrement une déception: la Panthère Verte va arrêter d’opérer. Cependant il est mentionné dans son message d’adieu sur Facebook qu’une nouvelle marque prendra le relais. Je ne sais pas ce que ça veut dire pour le restaurant comme tel.

Sinon, de bonnes nouvelles. Un restaurant ukrainien occupera ce local sur Fairmount:

Ce local est vacant (ou du moins pas utilisé par un commerce sur rue) depuis que j’habite le quartier, il y a 12 ans! Ça va faire du bien. Je crois que son voisin de droite est utilisé comme chambre froide par le boucher du coin?

Iconoglace ouvre dans ce local sur Laurier:

Pour les amateurs de crème glacée, cette adresse actuellement sur Bélanger est un incontournable, et maintenant on pourra en profiter directement dans le Mile-End.

Aussi sur Fairmount, ce local sera occupé par une fromagerie, nommée Brebis:

Une fromagerie dédiée, surtout spécialisée dans les fromages du Québec, c’était pas mal au sommet de ma liste de commerces manquants très proche de chez nous, je suis vraiment content que ça arrive enfin. Pour le moment je vais dans le Petit Laurier pour mon fromage.


L’infolettre Mon Mile-End est vraiment un chouette projet de journalisme local. Si vous habitez le quartier, s’inscrire pour la consulter est un no-brainer. J’apprends de quoi à chaque édition.

Aussi, le projet fait un sondage sur les lecteurs en ce moment:

Fun fact, vous pouvez choisir Agora Montréal comme endroit où vous participez à des discussions en ligne :wink:

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Ça fait deux ans que j’ai quitté le Mile-End, je suis toujours les nouvelles de mon ancien quartier de près et pour cela j’aime beaucoup Mon Mile-End!

(En plus j’habite pas loin et je me trouve dans le Mile-End quelques fois par semaine. Même si j’habite tout près du Marché Jean-Talon et du Marché Oriental, il vaut la peine de faire un tour chez PA de temps en temps.)

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je l’ai ajouté à mon compte Feedly.com que j’utilise pour les fils RSS. Il suffit d’ajouter l’URL du site pour avoir les mises à jour

Pour les infolettres par courriel, j’ai déjà trop de courriels !

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Cannabis Des profits étourdissants utilisés à toutes les sauces

PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Le gouvernement dépense une grande partie des profits du cannabis à d’autres fins que celles prévues par la loi, avec une reddition de comptes laborieuse.

Francis Vailles

Francis Vailles La Presse

Je fouille le dossier depuis quatre mois et j’en viens à une seule conclusion : le gouvernement dépense une grande partie des profits du cannabis à d’autres fins que celles prévues par la loi, avec une reddition de comptes laborieuse.

Publié à 6h30

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On ne parle pas de petites sommes : Québec a empoché un demi-milliard de dollars avec les profits et les taxes d’accise de la Société québécoise du cannabis (SQDC) depuis cinq ans, encore plus si l’on ajoute la TVQ.

En vertu de la loi, plus de la moitié, précisément 299 millions, devait être consacrée d’abord à la recherche, puis aux soins liés au cannabis et, enfin, à la prévention des méfaits du cannabis et la promotion de la santé. L’objectif : on légalise, mais on s’assure de comprendre les impacts possibles et d’y remédier.

Ces 299 millions ont été versés dans ce qui est appelé le Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis (FPRMC). L’argent est administré par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Or, en fouillant, on constate que le MSSS a aussi financé une foule d’activités qui n’ont pas de lien direct avec le cannabis, comme les logements pour les sans-abri, le sport amateur, la qualité de vie dans les quartiers, la Société canadienne du cancer et le Conseil québécois sur le tabac, entre autres.

L’année 2022-2023 – la plus récente disponible – est éloquente.

Le Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis (FPRMC) a dépensé 111 millions qui viennent indirectement des profits de la SQDC. Or, de cette somme, moins de 6 millions ont été affectés à la recherche, soit 5 %.

Le reste, m’indique le MSSS, a servi pour les volets « prévention » (77 millions) ou « soins curatifs en lien avec l’usage du cannabis » (26 millions), selon les termes utilisés dans la Loi encadrant le cannabis.

Ce niveau d’allocation me laisse dubitatif : quelles activités de prévention pour le cannabis ont pu coûter 77 millions en seulement un an ? C’est l’équivalent de 1200 employés qui travailleraient à temps plein à prévenir l’usage du cannabis ou à faire la promotion de la santé.

Et que dire des 26 millions qui auraient été injectés dans les soins ? Les effets du pot récréatif ont-ils exigé autant de traitements1 ?

Une reddition de comptes approximative

Le MSSS me répond que l’essentiel des fonds aurait servi à financer les missions liées au cannabis dans les 18 Directions régionales de santé publique (DRSP) du Québec. Ces DRSP, de leur côté, distribuent une bonne part de l’argent aux organismes communautaires, comme le YMCA, la Maison Jean Lapointe ou des groupes d’intervenants dans les écoles secondaires2.

Fort bien, sauf que la réconciliation des fonds est très laborieuse. Par exemple, le MSSS m’indique avoir transféré 4,7 millions à la DRSP de la Capitale-Nationale pour prévenir et soigner les effets du cannabis en 2022-2023. Or, vérification faite, la DRSP de Québec m’écrit avoir reçu seulement 498 000 $ à cette fin.

Constat semblable à Montréal : le MSSS dit avoir transféré 11,7 millions à la DRSP locale en 2022-2023, mais cette dernière répond plutôt avoir reçu 4,1 millions, dans une première communication, m’expliquant en détail l’utilisation de l’argent.

Une fois informée de l’écart de 7,6 millions, dans un deuxième temps, la DRSP de Montréal se rétracte pour me dire qu’en réalité, elle n’est pas en mesure de bien savoir ce qui vient du Fonds du cannabis ou pas3…

Selon ce que je comprends, l’argent du cannabis sert à financer un éventail de mesures sociales du réseau.

Sur les 111 millions du FPRMC de 2022-2023, 45 % ont été versés à des organismes sans lien direct avec le cannabis ou utilisés à d’autres fins que celles directement prévues par la loi, selon mon estimation.

Entre autres, admet le MSSS, quelque 35 millions ont été distribués à des organismes de lutte contre le tabagisme et le cancer, notamment, de même qu’à un institut – l’INESS – dont la mission est d’évaluer les coûts des technologies et médicaments. Il est aussi question d’un organisme voué au sport amateur (RSEQ), qui chapeaute des équipes comme les Carabins de l’Université de Montréal et le Rouge et Or de l’Université Laval4.

Autre utilisation des profits du pot, m’écrit le MSSS : « le développement de compétences personnelles et sociales des jeunes, y compris ceux de la DPJ, en vue de favoriser des choix de vie sains, le bien-être et la réussite éducative ».

Il est également question « d’encourager des actions communautaires visant à maintenir et à améliorer la qualité de vie dans les quartiers et les communautés ».

Des millions pour l’itinérance

Les profits du pot servent aussi à une autre fin bien indirecte : l’aide aux personnes itinérantes. Selon mes renseignements, 24 millions ont servi à loger les sans-abri du Québec ou à les accompagner dans le processus au cours de la seule année 2022-2023. C’est l’équivalent de 200 $ par mois par itinérant.

L’argent vient du Fonds de prévention et de recherche (environ 14 millions), mais aussi d’un autre fonds alimenté par les profits du cannabis (10 millions), appelé le Fonds de lutte contre les dépendances (FLCD)5.

Nul doute que cette clientèle a des besoins très grands et qu’une bonne partie fume du cannabis, mais les sommes allouées s’éloignent de l’objectif de la loi, soit de faire de la recherche, de la prévention et des soins curatifs en lien avec le cannabis.

En fin de compte, lorsque les fonds du cannabis concernent réellement la prévention et les soins, ils financent davantage des services pour les personnes ayant des problèmes avec les drogues dures (cocaïne, crystal meth, etc.), les jeux de hasard ou la cyberdépendance, selon ma compréhension, plutôt que ceux liés au cannabis.

Bref, les profits du pot ont une portée très large, mais floue. En soi, ce n’est pas nécessairement une catastrophe. Les besoins publics sont très grands, notamment dans le dossier des opioïdes, de l’itinérance ou de la DPJ.

Trop d’argent à dépenser…

Mais cette allocation molle des fonds, loin des objectifs premiers de la loi, est de nature à inciter les organismes à jouer d’astuces pour dépenser l’argent, à trouver des projets à subventionner, sans qu’il y ait une reddition de comptes claire des fonds dépensés et des résultats. Et à chaque niveau, des frais administratifs s’ajoutent6.

D’ailleurs, malgré ses intentions, le gouvernement n’est jamais parvenu à dépenser la totalité des fonds du cannabis. Année après année, les objectifs élevés de dépense établis en début d’exercice ne sont pas atteints. Dit autrement, il manque de projets pour épuiser l’argent, si bien qu’au 31 mars 2023, les deux fonds FLCD et FPRMC avaient des surplus inutilisés de 212 millions.

Une autre question se pose, par ailleurs : l’argent du pot représente-t-il toujours de l’argent frais pour les organismes bénéficiaires, ou remplace-t-il plutôt une partie du financement passé qui venait d’autres sources publiques ?

Les fonds de la SQDC ultimement alloués au ministère de la Sécurité publique et aux corps de police pourraient être un bon exemple. L’argent versé par le Fonds de lutte (FLCD) cette année – 39 millions – sert à lutter contre le commerce illicite du cannabis, de l’alcool et du tabac.

Or, comme la légalisation du cannabis a fait fondre le commerce illicite, à quoi peut bien servir ce nouvel argent ? Difficile d’imaginer que les corps de police ne consacraient pas davantage d’énergie à cet enjeu avant la légalisation et, donc, que l’argent du cannabis ne remplace pas, en partie, les anciens fonds utilisés aujourd’hui à d’autres fins7.

Maintenant que l’on contrôle mieux le produit, légalisé, quels sont ses effets sur l’anxiété, le sommeil et la mémoire ? Qu’en est-il des accidents de la route, des travaux sur les chantiers de construction, des résultats scolaires, de la créativité et tutti quanti ? Quel est l’effet à long terme pour les gros consommateurs ? Dans quelles circonstances est-il un bienfait ?

Maintenant que la légalisation a tué 70 % du marché noir sans provoquer le capharnaüm dans la consommation, maintenant qu’on voit la montagne de profits qui s’en dégage, ne serait-il pas temps de resserrer la loi ou de la redéfinir ? Verse-t-on assez à la recherche, encore embryonnaire ? Devrait-on cibler d’autres missions de dépenses et exiger une meilleure reddition de comptes et des résultats ? Les réponses m’apparaissent évidentes.

  1. Le MSSS m’indique qu’en réalité, l’appellation « soins curatifs » – que les dictionnaires définissent comme ayant pour objectif de guérir – vise plutôt « la prévention et le traitement des dépendances » aux substances psychoactives, y compris le cannabis.

  2. À Montréal, les groupes communautaires (Cumulus et autres) et des intervenants psychosociaux financés par la DRSP sont intervenus dans 128 écoles secondaires en 2022-2023 (72 % du total). Des centaines d’ateliers de prévention en classe et des kiosques de sensibilisation ont été montés. Les interventions visent l’ensemble des substances psychoactives.

  3. L’argent additionnel non identifié servirait tout de même à la mission de prévention et de soins liés au cannabis, soutiennent le MSSS et la DRSP de Montréal, qui n’ont toutefois pu m’en faire la démonstration.

  4. Le MSSS estime avoir versé environ 20 millions en 2022-2023 à des organismes comme le Conseil québécois sur le tabac et la santé, Capasana (lutte contre le tabac), le Réseau Sport éducation Fierté (RSEQ, sport amateur) et la Société canadienne du cancer. Une autre somme (environ 15 millions) aurait été attribuée à l’Institut national des soins en santé et en services sociaux (INESS), qui a pour mission « de promouvoir l’excellence clinique et l’utilisation efficace des ressources » dans le réseau, plus spécifiquement les coûts des technologies, médicaments et interventions.

  5. L’argent du FLCD vient à 85 % des recettes de la SQDC (profits et taxes) et à 15 % de la SAQ et de Loto-Québec.

  6. Fait révélateur : concernant l’itinérance, le MSSS a été incapable de me confirmer l’argent réellement investi par le Fonds de prévention et de recherche (FPRMC) pour loger les itinérants, malgré les deux semaines de délai que je leur ai données. Les 14 millions que j’ai indiqués viennent du Plan d’action interministériel en itinérance 2021-2026.

  7. Aujourd’hui, le marché illégal du cannabis représente moins de 30 % de la valeur totale, selon Statistique Canada. Le nombre de plants de cannabis saisis par la SQ a d’ailleurs diminué de 46 % depuis la légalisation, passant d’une moyenne annuelle de 84 000 entre 2015 et 2018 à 45 000 entre 2019 et 2022.

« On serait capable d’en faire plus »

Didier Jutras-Aswad est l’un des chercheurs phares du Québec en matière de cannabis. Et selon lui, la communauté scientifique serait en mesure d’en faire bien plus si elle avait un meilleur financement.

Le psychiatre connaît le tabac, si l’on peut dire. Il est chef du département de psychiatrie du CHUM, expert des toxicomanies. Et il se spécialise dans la compréhension des effets du cannabis chez l’humain, notamment sur la santé mentale.

Depuis deux ans, il a obtenu des fonds venant ultimement des profits de la SQDC pour trois de ses projets. L’argent vient plus précisément du Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis (FPRMC), qui a consacré 111 millions cette année en recherche et en prévention.

« Il reste beaucoup de questions à élucider concernant le cannabis et les recherches coûtent cher. Ça prend des moyens et on est limités. Le financement qu’on obtient, c’est bien, on n’a pas à se plaindre, mais on peut en faire plus, d’autant qu’on a une très bonne capacité, au Québec, d’en faire plus », m’a-t-il expliqué.

Au cours de l’année 2022-2023, sur les 111 millions dépensés par le FPRMC, la recherche a obtenu quelque 6 millions, soit seulement 5 % du total. Les 95 % restants sont allés à la prévention au sens très large, au financement des logements pour les sans-abri et aux traitements liés aux substances psychoactives, dont le cannabis.

La prévention, c’est extrêmement important, mais faire de la prévention efficace demande plus de données scientifiques.

Le Dr Didier Jutras-Aswad, chef du département de psychiatrie du CHUM, expert des toxicomanies

En 2018, le Canada est devenu le deuxième pays au monde à légaliser la vente et la consommation de cannabis à des fins non médicales. Cinq ans plus tard, les retombées sociales sont globalement positives (chute du marché noir, produits plus fiables, moins d’arrestations, moins de préjugés).

Néanmoins, constate le président d’un laboratoire de recherche Didier Jutras-Aswad, « les retombées reliées à la santé des consommateurs de cannabis sont plus éparses et moins substantielles ». Dit autrement, cet objectif de la loi n’a pas été atteint.

Les subventions du FPRMC pour la recherche sont attribuées par un organisme appelé le Fonds de recherche du Québec. Sa directrice pour le volet Santé, Carole Jabet, tire des conclusions semblables concernant la capacité d’en faire plus.

« Je ne manque pas de projets. Avec 5 millions de plus, je trouverais le moyen de les investir », dit Mme Jabet, qui miserait notamment sur l’augmentation de la taille des équipes.

Depuis trois ans, 17 projets ont été acceptés. Les sujets traitent de l’impact de la consommation sur la santé des jeunes ou des femmes enceintes, de l’effet de l’exposition au cannabis sur le cerveau des bébés ou même des liens entre le cannabis et le plaisir sexuel.

Ils ont été choisis après des concours, évalués par des jurys composés de pairs. « On en reçoit suffisamment pour être à l’aise avec nos octrois, pour départager les bons et les excellents projets », dit cette titulaire d’un doctorat.

Bien que plus de fonds seraient bienvenus, il y a une limite à ce que l’écosystème de recherche pourrait absorber. Carole Jabet admet que le financement annuel de 6 millions pour le cannabis est une somme appréciable pour une thématique spécifique.

Trois exemples de recherches

Consommer du cannabis en laboratoire

Santé Canada suggère aux consommateurs du cannabis de privilégier des produits à forte teneur en CBD (cannabidiol), car ce composant réduirait les effets néfastes de la substance psychoactive THC (tétrahydrocannabinol). Mais est-ce bien le cas ?

C’est ce que vérifiera le psychiatre Didier Jutras-Aswad auprès d’utilisateurs occasionnels dans des tests en laboratoire. Son équipe fera consommer cinq produits de cannabis aux taux de THC et de CBD variables (en plus d’un placebo), à raison d’un par semaine. Une centaine de participants seront recrutés au cours des prochains mois. Le chercheur a obtenu une subvention de 760 000 $ pour ce faire, issue des profits de la SQDC.

En quoi le pot affecte-t-il la santé des jeunes

En quoi les jeunes utilisateurs assidus de cannabis sont-ils affectés par leur consommation ? Qu’en est-il de leur bien-être, de leur santé physique et mentale, de leur anxiété, de leur fonctionnement scolaire ?

L’équipe du médecin Didier Jutras-Aswad recrutera 350 jeunes de 18 à 24 ans qui consomment au moins une fois par semaine pour mesurer les effets du cannabis. En fait, les candidats en feront eux-mêmes le suivi en notant les effets dans une application informatique, que l’équipe du Dr Jutras-Aswad travaille à peaufiner. Une subvention de 676 000 $ a été accordée pour ce projet de recherche.

Les bipolaires et le message de Santé Québec

Les personnes souffrant de troubles psychotiques (bipolaires, schizophrènes, etc.) sont-elles rejointes par les messages sur le cannabis des organismes de santé publique ? Et si oui, comment ?

C’est ce que tentent de savoir le psychiatre Didier Jutras-Aswad et son équipe dans une étude qualitative (par entrevue) auprès d’une soixantaine de candidats et d’une trentaine de leurs proches. L’objectif est de savoir si les messages de prudence rejoignent les personnes qui ont des problèmes sévères de santé mentale. Le projet accepté en 2022 a reçu une subvention de 253 000 $.

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Texte complet : La troisième vie de Drummondville

Drummondville La troisième vie de Drummondville

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Philippe Girardin est copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond, le plus grand manufacturier de dalles de béton en Amérique du Nord.

Longtemps mono-industrielle, Drummondville est devenue l’un des plus importants pôles manufacturiers de la province. La Ville cherche maintenant à devenir une référence en innovation. Grâce au maillage entre les entreprises et les établissements collégiaux et universitaires sur son territoire, mais aussi grâce à la mise en place d’un laboratoire unique, la municipalité et sa région sont en train de gagner leur pari.

Publié à 1h30 Mis à jour à 8h00

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Stéphane Champagne
Stéphane Champagne Collaboration spéciale

Par habitant, Drummondville – et ses 85 000 résidants – compte deux fois plus d’entreprises manufacturières (651 au total) que n’importe quelle autre ville du Québec. Il y a 50 ans, l’économie de la capitale du Centre-du-Québec était basée sur l’industrie textile. Aujourd’hui, ses usines se spécialisent dans 10 secteurs, allant de la machinerie aux matériaux composites, en passant par les aliments et le meuble.

Le nouvel objectif de la municipalité : devenir un modèle en innovation, plus particulièrement en matière d’automatisation, de nouvelles technologies, bref d’intelligence artificielle dans un contexte industriel. D’ailleurs, en 2024, Drummondville sera l’hôte du Sommet international de l’innovation en villes médianes.

« Notre objectif est de devenir une grappe industrielle où on valorise les données, explique Gerry Gagnon, directeur général de Drummond Économique. Ce nouvel univers nous donne confiance quant à la pérennité de notre développement économique. Pour y parvenir, nous avons des scientifiques et des entreprises qui travaillent main dans la main. »

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Gerry Gagnon, directeur général de Drummond Économique

C’est ainsi que la Ville, plusieurs partenaires industriels, de même que le cégep de Drummondville et le campus universitaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ont créé le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI).

Le CNIMI est un laboratoire de recherches et de formation où employés, étudiants, chercheurs, techniciens et ingénieurs se côtoient. Sur place, on trouve une mini usine 4.0 dotée, entre autres, d’outils robotisés pour la logistique et l’inspection. Bref, les employés d’entreprises peuvent se familiariser avec l’univers numérique grâce à une immersion. Les entreprises se bousculent pour profiter d’une telle initiative.

Le Centre national intégré du manufacturier intelligent est en service depuis trois ans, mais vient d’emménager dans un nouvel immeuble de 30 millions de dollars près du campus de l’UQTR.

« Nous sommes la pièce du puzzle qui manquait. Au lieu que chaque entreprise possède son propre laboratoire, nous avons créé un centre où les forces vives travaillent ensemble. Il n’y a pas d’équivalent au Québec. C’est original, très bien pensé. Notre but est de multiplier notre modèle », soutient Hussein Ibrahim, nouveau directeur du CNIMI.

Un cas bien concret

Les exemples d’entreprises innovantes sont nombreux à Drummondville. Qu’elles collaborent au CNIMI ou non. Le cas de Patio Drummond est particulièrement intéressant.

Fondée en 1970, la PME se présente comme le plus grand manufacturier de dalles de béton en Amérique du Nord. En se basant sur les travaux d’étudiants au doctorat de l’Université McGill et leur jeune pousse CarbiCrete, Patio Drummond a réussi à produire à grande échelle et à commercialiser un bloc de maçonnerie dit « carbonégatif ».

Ces blocs de béton gris ne contiennent pas de poudre de ciment, laquelle est le deuxième émetteur de CO2 dans la fabrication du ciment, rappelle Philippe Girardin, copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond.

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Philippe Girardin, copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond

« La poudre est remplacée par du laitier de haut fourneau, qui est un résidu des usines de métallurgie, explique-t-il. On évite donc d’envoyer ce résidu dans les sites d’enfouissement. Mais en plus, au moment de faire durcir le béton, on lui injecte du CO2 qui demeure emprisonné dans le bloc et n’en ressort plus. D’où l’appellation carbonégatif. »

Selon M. Girardin, chaque ensemble de 20 blocs de béton produits représente l’équivalent d’un arbre planté.

Le bloc de béton de Patio Drummond/CarbiCrete a été lancé à l’automne 2023. L’objectif de CarbiCrete, indique Philippe Girardin, copropriétaire et directeur innovation de Patio Drummond, est de vendre des licences (bref, la recette) du produit à l’international.

« Ce qu’on a développé à Drummondville aura des répercussions partout dans le monde », s’enorgueillit-il.

Deux défis majeurs

Des défis d’une autre nature guettent cependant Drummondville, selon Gerry Gagnon, de Drummond Économique.

La crise du logement et la pénurie de main-d’œuvre arrivent en tête de liste, dit-il. « Mais la filière batterie est un autre enjeu auquel il faut s’intéresser, croit M. Gagnon. Ça va créer des remous. Bécancour est à moins de 50 minutes en voiture. Oui, certaines de nos entreprises pourraient devenir des sous-traitants dans cette filière, mais plusieurs de nos travailleurs pourraient être attirés là-bas. »

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