Nouvelles économiques et commerciales
La COVID-19 sonne le glas des boutiques Le Château
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Le Château connaît des difficultés depuis plusieurs années : son dernier exercice ayant généré un profit net est celui de 2010.
Le Château, qui vivote depuis près de 10 ans, ne survivra pas à la pandémie de COVID-19.
Publié le 23 octobre 2020 à 9h04 Mis à jour à 9h10https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-10-23/la-covid-19-sonne-le-glas-des-boutiques-le-chateau.php
Marie-Eve Fournier
La Presse
L’entreprise montréalaise fondée il y a 61 ans souhaite avoir recours vendredi à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) pour procéder à une liquidation ordonnée de ses actifs et cesser de ses activités.
Le Château exploite 123 boutiques et compte 1400 employés dont 500 au siège social. Environ 30 % de ses collections sont fabriquées localement ; la couture est sous-traitée à diverses PME du Québec. Le détaillant qui mise beaucoup sur les robes pour se différencier de la concurrence a été particulièrement touché par l’annulation des bals de finissants, les rares mariages et autres soirées.
« La direction et le conseil d’administration de la Société ont conclu à regret que la Société ne peut plus poursuivre ses activités en tant qu’entreprise en exploitation après qu’elle a déployé tous les efforts possibles au cours des derniers mois, avec l’aide de conseillers professionnels, pour refinancer ou vendre la Société à un tiers qui continuerait à exploiter l’entreprise », précise un communiqué publié vendredi matin.
Il est prévu que les entreprises Gordon Brothers et Merchant Retail Solutions épauleront le détaillant dans la mise en œuvre de la liquidation. PricewaterhouseCooper sera désignée comme contrôleur.
Mercredi, le détaillant annonçait le report de son assemblée annuelle et extraordinaire des actionnaires qui devait se tenir le jeudi 22 octobre, sans expliquer pourquoi. La Société promettait alors de communiquer de « l’information à jour en temps opportun ». Tout indique que cet événement n’aura jamais lieu.
Le Château connaît des difficultés depuis plusieurs années : son dernier exercice ayant généré un profit net est celui de 2010. Ses actions, négociées sur la Bourse de croissance, ont touché le creux historique de 2 cents, à la fin mai.
En juillet, l’entreprise convenait qu’il existait « des incertitudes importantes » qui remettaient en doute sa capacité « à poursuivre son exploitation ». Dans un communiqué, on expliquait ne pas être en mesure de rembourser une facilité de crédit de 70 millions et un emprunt de 15 millions, ce qui provoquait « une situation de défaut ». Ces dettes devaient être refinancées au plus tard le 31 octobre.
Le Château est loin d’être le seul détaillant du Québec à se retrouver dans une situation délicate à cause de la COVID-19. Depuis mars, Aldo, Reitmans, Tristan, Sail Plein Air, Groupe Dynamite (Garage), DavidsTea, Lolë (Coalision) et Frank and Oak (Modasuite), Liliane Lingerie, Vincent d’Amérique et Ernest se sont tous placés à l’abri de leurs créanciers. Cette procédure leur permet notamment de fermer des magasins et de renégocier leurs baux avec les propriétaires immobiliers.