Nouvelles économiques et commerciales

Ce sont des critiques injustes. Apparemment, la seule façon d’avoir une entreprise prospère est de vendre quelque chose que personne d’autre ne vend, ou d’être révolutionnaire.

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Pas du tout, sauf qu’il faut être réaliste ici, juste à voir le type de produit que c’est shop and shop de Zellers offre et ça n’irait pas plus loin dans une plus grande surface

Ils n’offrent juste du basic, vendre du bas de gamme de produit de tous les jours, mais avec une brand comme unique attrait, c’est pas le modèle de business le plus rentable

Probablement que tous les produits qu’ils offrent peuvent de trouver sur Amazon… alors oui si Zellers veut des Brick & mortar et revivre comme une chaîne a part entière, elle va devoir aller piger dans un autre marché

Beaucoup de jeunes recherchent justement ça, des basics abordable, mais plus design / esthétiques que ce que vous trouverez chez Walmart ou Dollarama.

Un peu comme Muji? Zellers pourrait devenir quelque chose comme ça, un genre de Simons Maison moins chère.

Là on aurait déjà une niche un plus recherchée, sauf que malheureusement, ce que semble proposer HBC, on a rien de trop attractif pour des nouveaux acheteurs. Presqu’une génération entière en a jamais entendu parler… à suivre

Le chômage s’établit à 4,2 % au Québec en mars

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’emploi avait peu varié au Canada en février après avoir fortement progressé, de 69 000 en décembre et de 150 000 en janvier.

(Ottawa) L’économie canadienne a créé 35 000 emplois le mois dernier et Statistique Canada signale que le taux de chômage s’est maintenu à 5 % au pays. L’agence fédérale ajoute que le taux de chômage a été de 4,2 % au Québec au mois de mars et que l’emploi y est resté stable.

Publié à 8h40

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La Presse Canadienne

L’emploi avait peu varié au Canada en février après avoir fortement progressé, de 69 000 en décembre et de 150 000 en janvier. Quant au taux de chômage, il s’est élevé juste au-dessus du creux record de 4,9 % enregistré en juin et en juillet derniers.

Le nombre de Canadiens en emploi a progressé dans le transport et l’entreposage, dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien ainsi que dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail. En revanche, l’emploi a reculé dans la construction et dans les ressources naturelles, notamment.

Dans les Maritimes, le taux de chômage est resté stable en Nouvelle-Écosse, à 5,7 % le mois dernier, le même qu’en février. Le taux a reculé dans les autres provinces : de 6,3 % à 5,8 % au Nouveau-Brunswick et de 7,3 % à 6,6 % à l’Île-du-Prince-Édouard.

Statistique Canada ajoute que par rapport à un an plus tôt, le salaire horaire moyen a augmenté de 5,3 % au Canada le mois dernier pour atteindre 33,12 $. La croissance des salaires a été semblable à celle de 5,4 % observée en février.

Avec Davie, le secteur maritime croit pouvoir égaler l’aérospatial

Le Téléjournal Québec

L’industrie se prépare aux retombées de la Davie

Québec et Ottawa vont investir près de 840 millions de dollars dans la mise à niveau des infrastructures du chantier Davie.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Louis Gagné (accéder à la page de l’auteur)

Louis Gagné

Louis Gagné

Publié à 6 h 09

L’inclusion du chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale permet à l’industrie maritime de voir grand, au point où certains de ses représentants s’attendent à ce qu’elle en vienne éventuellement à égaler le poids du secteur aérospatial dans l’économie québécoise.

Le groupe Charl-Pol, un équipementier industriel lourd qui opère plusieurs usines au Québec, dont une à Portneuf, est un partenaire de longue date du chantier Davie. L’entreprise basée au Saguenay se spécialise notamment dans la fabrication de modules de navires.

On appelle ça des blocs. Un bateau, c’est assemblé comme un jeu de blocs Lego et nous, on a fait des blocs allant jusqu’à 120 tonnes qui ont été expédiés par barge jusqu’à Davie pour s’intégrer à la construction de navires qui étaient en construction à ce moment-là, explique en entrevue à Radio-Canada le président de Charl-Pol, Richard Tremblay.

L’entreprise Charl-Pol opère cinq usines à Saguenay (photo), Portneuf, Sept-îles, Baie-Comeau et Kitimat, en Colombie-Britannique. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Louis Martineau

La possibilité de voir le chantier Davie hériter de contrats fédéraux totalisant 8,5 milliards de dollars pour la construction de six brise-glaces et d’un brise-glace polaire l’enthousiasme au plus haut point.

« Moi, je suis très, très confiant. Avec l’annonce d’hier [mardi] et l’engagement du gouvernement canadien, celui du gouvernement du Québec, écoutez, c’est la meilleure nouvelle de l’histoire qu’on a pu avoir. »

— Une citation de Richard Tremblay, président de Charl-Pol

L’industriel envisage déjà des embauches et des investissements supplémentaires pour permettre à Charl-Pol, en particulier à son usine de Portneuf, de répondre aux besoins futurs de Davie.

1300 fournisseurs

Il croit que c’est non seulement l’économie de la région, mais aussi celle du Québec en entier qui bénéficiera de l’inclusion du chantier lévisien à la stratégie fédérale.

Écoutez, il y a au-delà 1300 fournisseurs [de la Davie] à travers le Canada, dont près de 1000 au Québec. Si on prend juste la région de Québec, il y en a autour de 300, 350. Donc, si on fait un peu la mathématique, la région de Québec devrait tirer son épingle du jeu de façon très importante, prédit Richard Tremblay.

Richard Tremblay affirme que Charl-Pol compte en partie sur le recrutement à l’international pour répondre aux enjeux posés par la pénurie de main-d’œuvre.

Photo : Radio-Canada

Il rappelle qu’une étude réalisée l’automne dernier par la firme Deloitte évaluait à 21 milliards d’ici 2040 les retombées potentielles du chantier Davie sur l’économie québécoise. Le président de Charl-Pol prédit que l’industrie maritime pourrait se voir propulsée au même rang que le secteur aérospatial, voire le dépasser.

Avec des contrats de cette importance-là […] ça va devenir même plus important que la filière aérospatiale. C’est vraiment, vraiment important. Je ne sais pas si les gens se rendent comptent de l’ampleur de ça [mais] l’ensemble des usines et des entreprises au Québec [va pouvoir] être très occupé, insiste M. Tremblay.

Un écosystème transformé

La Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes), un organisme qui représente l’ensemble des acteurs économiques ayant un lien avec le fleuve Saint-Laurent, n’est pas moins emballée.

Elle soutient que l’inclusion du chantier Davie par Ottawa va profiter non seulement au chantier Davie et à ses fournisseurs, mais également aux armateurs, arrimeurs, gestionnaires de terminaux et autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement québécoise.

En fait, l’inclusion du chantier maritime Davie dans la Stratégie nationale de construction navale vient changer l’image complète de l’écosystème maritime québécois, résume le président-directeur général de la Sodes, Mathieu St-Pierre.

Mathieu St-Pierre s’attend à ce que l’inclusion du chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale change radicalement l’écosystème maritime québécois.

Photo : Radio-Canada

C’est sans compter les impacts dans les institutions d’enseignement, qui seront appelées à créer de nouveaux programmes de formation destinés aux futurs travailleurs du chantier Davie et de ses fournisseurs, le tout, rappelons-le, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre généralisée.

Dynamique comparable

À l’instar de Richard Tremblay, Mathieu St-Pierre croit que le secteur maritime au Québec pourrait connaître une croissance similaire à celle du milieu aérospatial.

Avec toute cette dynamique, que ce soit la création de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises, ou encore le renforcement des programmes de formation pour développer l’expertise de la main-d’œuvre, avec tout ça, c’est un pan [entier] de l’économie qui vient d’être renforcé. Dans ce cas-ci, c’est le secteur maritime et celui de la construction navale, comme l’a été, effectivement, l’aéronautique dans la grande région de Montréal, mais à échelle comparable, souligne le PDG.

Le ministre fédéral et député de Québec, Jean-Yves Duclos, est également de cet avis. Mardi, il a indiqué que l’inclusion du chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale allait créer un pôle maritime comparable au pôle aéronautique à Montréal ou à celui de l’automobile en Ontario.

Avec la collaboration de Marie-Claire Giffard, d’Audrey Paris et de Guylaine Bussière

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La SQDC au coin de Saint-Laurent et Laurier est maintenant bien affichée:

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Une friperie vintage géante débarque à Montréal cette fin de semaine

Photo: Gracieuseté, Page Facebook de Kapara Vintage

Arianne Lebreux-Ebacher

19 avril 2023 à 11h49 - Mis à jour 19 avril 2023 à 12h08 1 minute de lecture

Envie de refaire votre garde-robe d’été avec des pièces uniques? La friperie Kapara Vintage organise ce dimanche un événement qui rassemble vêtements rétro et créations d’artistes d’ici.

Sur place se trouveront des pièces de cuir, des jupes, des jeans, de la lingerie vintage et plus encore. Par plus encore, on veut dire que des tatoueurs seront sur place au sous-sol pour graver leurs créations sur votre peau.

Il y aura aussi des stands créatifs locaux à visiter pour magasiner savons, produits cosmétiques, bougies, bijoux, fleurs et vêtements personnalisés à la main. Minuit Tendre, boutique érotique et espace inclusif, sera aussi de la partie.

Kapara Vintage, établie à Montréal et à Québec depuis quelques années, a l’habitude d’organiser des événements pop-up du genre. La friperie offre également le magasinage en ligne et lancera sa nouvelle collection upcycling lors de son événement.

Quand et où : Le 23 avril, de 11h à 18h au Bain Mathieu

Adresse : 2915, rue Ontario Est, Montréal

L’événement Facebook se trouve ici.

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L’Ouest canadien choisit Montréal

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Hugh MacKinnon, PDG de Bennett Jones, et Pascale Dionne-Bourassa, avocate associée du bureau de Montréal


Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

Montréal a réussi à développer au fil des ans une capacité d’attraction certaine pour amener de grandes entreprises internationales à s’y implanter. La métropole québécoise intéresse aussi aujourd’hui le reste du Canada, comme en témoigne l’ouverture d’un bureau de l’important cabinet d’avocats d’affaires albertain Bennett Jones, qui réalise son implantation au centre-ville.

Publié à 0h55 Mis à jour à 7h30

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Historiquement, le développement économique canadien s’est fait depuis des siècles d’est en ouest et l’expansion de l’Ouest vers l’Est reste un évènement plutôt rare, surtout dans le domaine du droit des affaires.

Si les grands bureaux montréalais comme Norton Rose Fulbright ou McCarthy Tétrault ont des bureaux à Calgary, c’est la première fois qu’une firme d’avocats albertaine de l’envergure de Bennett Jones décide de s’implanter à l’est de la rivière des Outaouais.

En cette ère de transition énergétique, l’intérêt de la firme spécialisée en droit des affaires n’est pas étranger à l’expertise et à la capacité d’innovation que le Québec a développées en matière d’énergie renouvelable.

L’Alberta, important producteur gazier et pétrolier, dispose lui aussi d’une forte expertise en énergie, mais la province de l’Ouest est engagée dans la transition énergétique et c’est pourquoi le rapprochement avec le Québec a du sens, selon Hugh MacKinnon, président et chef de la direction de la firme Bennett Jones.

La transition énergétique a certainement été un facteur de notre implantation à Montréal. Le Québec et l’Alberta sont deux provinces productrices d’énergie et il s’agit d’un secteur clé de l’économie.

Hugh MacKinnon, président et chef de la direction de la firme Bennett Jones

« On veut accompagner les entreprises de l’Ouest à réaliser des transactions au Québec dans tous les secteurs d’activité, tout comme on souhaite le faire avec les entreprises québécoises qui veulent faire des acquisitions ou des partenariats avec des sociétés de l’Ouest », m’explique Hugh MacKinnon.

Depuis le mois de janvier, la firme Bennett Jones a pris possession d’un étage entier de la Maison Deloitte, 20 000 pieds carrés, boulevard De Maisonneuve. Preuve de son engagement, la firme albertaine a signé un bail de dix ans et a même pris des options pour un éventuel agrandissement.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Pascale Dionne-Bourassa, première avocate associée de Bennett Jones à Montréal

Pascale Dionne-Bourassa, spécialisée en litige commercial, est la première avocate associée de Bennett Jones à Montréal et c’est elle qui est responsable du recrutement de l’équipe dans la métropole.

« J’ai réalisé avec ma firme d3b Avocats plusieurs mandats pour eux au Québec et ils m’ont demandé de me joindre à eux. Pour moi, c’est un tournant de me joindre à ce grand bureau. Je suis la première associée de Montréal et on cherche maintenant des talents et on voit qu’il y a de l’intérêt.

« On a une belle culture à faire partager et on veut participer à la revitalisation du centre-ville. La firme se classe depuis 22 ans comme un des meilleurs employeurs au Canada. On prévoit avoir à Montréal une équipe de 100 avocats d’ici cinq ans », souligne Pascale Dionne-Bourassa.

Une firme centenaire

Bennett Jones a été fondée en 1922 à Calgary par R. B. Bennett, qui allait devenir en 1930 premier ministre du Canada. Le groupe a pris un essor considérable durant les années 1970 avec le boom pétrolier et gazier qui a fait exploser l’activité économique en Alberta.

Durant ces années de forte croissance, la firme a recruté des avocats qui venaient de partout au Canada, ce qui a un peu forgé la culture de l’entreprise.

« Le pétrole et le gaz ont été le moteur de nos affaires, mais on s’est beaucoup diversifiés par la suite dans tous les secteurs d’activité. J’ai ouvert le bureau de Toronto en 1999 et là on ouvre notre bureau de Montréal parce qu’on voit beaucoup de potentiel en matière de droit commercial, de litige, d’infrastructures, de fusions et acquisitions », résume Hugh MacKinnon.

Bennett Jones compte 500 avocats dans ses différents bureaux canadiens. La firme compte évidemment plusieurs clients dans le domaine du pétrole et du gaz – Total, Canadian Natural Resources, Cenovus, Irving, Trans Mountain Pipeline… –, mais représente aussi de nombreuses grandes entreprises dans tous les secteurs d’activité, telles que la Banque Royale et Ernst & Young.

C’est Bennett Jones qui a accompagné le CP pour réaliser sa fusion de 31 milliards avec Kansas City Southern. La firme a aussi accompagné son client Volkswagen pour son projet d’implantation d’une usine de batteries en Ontario.

Bennett Jones a aussi des entreprises québécoises comme clientes, notamment Vidéotron, Osisko, Air Transat et Pharmascience.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Hugh MacKinnon, PDG de Bennett Jones

L’Alberta et le Québec se ressemblent. On partage une fibre entrepreneuriale et un sens civique commun.

Hugh MacKinnon, PDG de Bennett Jones

Hugh MacKinnon vient toutes les semaines à Montréal pour épauler Pascale Dionne-Bourassa et il découvre avec ravissement la ville. Il apprivoise tranquillement le français en affirmant être rendu à 1000 jours d’exercices sur Duolingo, un site d’apprentissage de langues.

« On pensait s’implanter plus rapidement, mais il y a eu la COVID qui a repoussé nos projets. Là on vient s’implanter pour de bon. Ce n’est pas un bureau satellite », précise bien le PDG.

Bennett Jones en bref

  • Années d’existence : 101
  • Nombre d’employés : 1000, dont 500 avocats
  • Bureaux : Calgary, Edmonton, Montréal, Ottawa, Toronto, Vancouver, New York
  • Plus gros bureau : Toronto, 220 avocats
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Petite erreur de la part du journaliste ici… On parle ici de la Maison Manuvie au 900, de Maisonneuve, et non de la Maison Deloitte (qui s’appelle en fait Tour Deloitte).

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Biotechnologies à Montréal Le parcours d’une molécule gagnante

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Bellus Santé va être rachetée par la Britannique GSK pour 2 milliards US, devenant ainsi la troisième transaction d’importance au Canada dans les biotechs.


Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

La société biopharmaceutique lavalloise Bellus Santé a réalisé, il y a deux semaines, la troisième transaction en importance de l’histoire canadienne dans le domaine des biotechnologies en répétant sensiblement le même exploit qu’avait réalisé sa société d’origine BioChem Pharma en 2001. Une transaction stimulante pour la grappe montréalaise des biotechs.

Publié à 1h14 Mis à jour à 6h30

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Bellus Santé est un peu la créature de l’ancienne IAF Biochem qu’avait lancée le Dr Francesco Bellini en 1986, en rachetant les travaux de recherche de l’Institut Armand-Frappier pour développer un traitement pour soigner le sida.

Après des années de travaux de recherche qui ont permis de développer la trithérapie, ou 3 TC, BioChem Pharma a été rachetée en 2001 par la multinationale britannique Shire pour 6 milliards dans ce qui est devenu la plus grosse transaction jamais réalisée dans le secteur biopharmaceutique canadien.

Le Dr Bellini a ensuite racheté la société Neurochem et travaillé au développement d’un médicament pour ralentir la maladie d’Alzheimer, mais son produit n’a pas été homologué par les autorités médicales américaines. En 2010, Neurochem devient Bellus Santé, et Roberto Bellini, le fils de Francesco, en devient le PDG.

Bellus Santé a travaillé au développement de différentes molécules, dont celui du camlipixant, un antagoniste des récepteurs P2X3 – qui se trouvent sur les fibres nerveuses des voies respiratoires qui signalent le besoin de tousser – qui traite la toux chronique réfractaire.

Depuis 2017, l’équipe de Bellus Santé a poursuivi les recherches pour amener la molécule à la phase III des études cliniques et c’est la bonne réponse du traitement chez les patients atteints de toux chronique – plusieurs centaines de toux par jour – qui a incité la multinationale GSK à racheter l’entreprise pour pousser plus loin les travaux en vue d’une commercialisation du traitement.

Il y a deux ans, l’entreprise canadienne Trillium Therapeutics a été rachetée par Pfizer pour 2,3 milliards US, et Bellus Santé va être rachetée par la britannique GSK pour 2 milliards US, devenant ainsi la troisième transaction d’importance au Canada dans les biotechs.

« C’est un gros coup pour nous, mais c’est aussi un très gros coup pour tout l’écosystème des biotechs de Montréal », m’a confié la semaine dernière Roberto Bellini, PDG de Bellus Santé.

« C’est vrai qu’on a suivi le même parcours que BioChem Pharma. Quand tu développes un traitement, tu veux qu’il soit accessible au plus grand nombre, et les grandes sociétés multinationales ont les structures industrielles pour développer les médicaments et les réseaux pour les distribuer », poursuit-il.

Au fil des ans, Bellus Santé a levé plus de 500 millions US pour avancer ses projets de recherche et l’entreprise va bientôt être récompensée pour sa persévérance et la pertinence de ses travaux.

Une pépinière de molécules

Il y a un peu plus de 10 ans, la société pharmaceutique internationale AstraZeneca décidait de fermer son centre de recherche à Saint-Laurent, mettant fin au travail de 135 chercheurs et techniciens de haut niveau.

Une fermeture qui suivait tout juste celles des laboratoires de recherche des multinationales Merck et Pfizer survenues quelques mois plus tôt et qui devançait de quelques mois celle de la société pharmaceutique Boehringer qui allait aussi fermer son laboratoire de Laval.

En bref, Montréal subissait les contrecoups de la fin de l’application de la protection légale de 15 ans qui avait été accordée aux brevets sur les nouveaux médicaments, entraînant la disparition de 700 postes de chercheur dans la région de Montréal.

Ç’a été un dur coup. L’écosystème a été malmené avec la fermeture de ces laboratoires, mais plusieurs petites sociétés ont émergé et pris le relais. Aujourd’hui, l’écosystème des biotechs à Montréal est bien vivant.

Frank Béraud, PDG de Montréal InVivo

À preuve, lorsque AstraZeneca a fermé son laboratoire en 2012, elle a cédé ses installations et ses équipements de recherche à d’anciens cadres de l’entreprise qui ont créé l’Institut Néomed, qui est devenu le Laboratoire de développement thérapeutique du Québec, où plusieurs jeunes pousses ont pu se développer.

« En quittant Montréal, AstraZeneca a aussi cédé trois molécules sur lesquelles elle travaillait, dont celle qu’a rachetée Bellus Santé au coût de 3 millions à l’époque. C’est ce modèle qu’on développe à Montréal où on travaille en étroite collaboration avec les centres de recherche et les entreprises », explique Frank Béraud.

La grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé tenait la semaine dernière à Montréal son évènement annuel « Effervescence », et Roberto Bellini a tenu à rappeler aux participants qu’il était lui-même un produit de l’écosystème de la biotechnologie de Montréal.

Montréal InVivo regroupe quelque 600 organisations, soit 150 groupes et centres de recherche et 450 entreprises actives dans ce secteur. Une grappe qui mobilise plus de 40 000 spécialistes au Québec.

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Superordinateurs QScale complète le financement de son premier campus

PHOTO FOURNIE PAR QSCALE

Phase 1 du campus QScale de Lévis

QScale, exploitant de centres de serveurs de haute performance au service de l’industrie de l’intelligence artificielle et de la voiture autonome, a conclu un partenariat stratégique avec l’américaine Aligned Data Centers qui assure le financement du premier campus, situé à Lévis.

Publié à 1h05 Mis à jour à 6h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

« C’est une très grande nouvelle pour nous », se réjouit, au téléphone, Martin Bouchard, cofondateur de QScale, à propos d’Aligned, de Virginie. « Notre partenaire est un investisseur stratégique. Il vient avec non seulement de l’argent, mais avec des équipements et de l’expertise. »

« Nos projets sont intenses en capital, poursuit-il. À Lévis, avec l’inflation, le chantier, qui avait été annoncé à 867 millions en 2021, est rendu plus proche du milliard. Ce financement d’Aligned nous permet de compléter le site de Lévis et de lancer d’autres campus. »

Aligned est majoritairement détenue par des fonds gérés par Macquarie Asset Management, entreprise financière mondiale fondée en Australie.

QScale veut aménager quatre ou cinq campus du genre dans les prochaines années ailleurs au Québec, si possible.

D’une valeur de 1 milliard, le campus lévisien contiendra huit phases. La société a obtenu d’Hydro-Québec un bloc de 142 mégawatts d’électricité.

L’argent d’Aligned lui permet de commencer la construction des phases 2 et 3 qui devraient être prêtes d’ici un an.

Phase 1 complètement vendue

« La phase 1 [environ 2800 mètres carrés sur trois étages] est complètement vendue. On est à pleine capacité. On a vendu les derniers espaces disponibles le vendredi 28 avril. On est déjà en train de prévoir la construction des phases 2 et 3. Nous avons de la demande de façon incroyable. L’intelligence artificielle, c’est une croissance phénoménale. On le voit, la demande mondiale pour du traitement [de données], c’est complètement fou. On assiste à une course mondiale à l’armement numérique », dit M. Bouchard, enthousiasmé.

Quatre clients occuperont la phase 1, qui représente une puissance de 17,75 MW. Elle correspond à un investissement de 160 millions pour QScale, incluant les infrastructures comme les pylônes et les sous-stations électriques qui desserviront l’ensemble du campus.

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Martin Bouchard, cofondateur et PDG de QScale

Les superordinateurs et autres équipements de la dernière technologie représentent un coût de 300 à 500 millions par phase, souligne M. Bouchard, qui s’empresse d’ajouter que ce n’est pas son entreprise qui hérite de la facture.

Un premier client de la phase 1 sera annoncé prochainement, probablement avant la tenue du salon ISC High Performance à Hambourg, en Allemagne, du 21 au 25 mai.

Prochaines étapes

« La construction est terminée, fait-il savoir. On est en tests finaux. On simule toutes les pannes possibles de courant, de batterie, des fuites d’eau pour être prêt à accueillir nos premiers clients dans les prochaines semaines. Une fois les tests terminés, les équipements vont arriver. Les clients devraient commencer leurs opérations à la fin de juin. »

Investissement Québec (90 millions) et Desjardins Capital (60 millions) avaient participé à la ronde précédente de 172 millions. Des investisseurs privés, tous québécois, ont injecté 45 millions. Parmi les partenaires de Martin Bouchard, on compte les hommes d’affaires Vincent Thibault et Dany Perron.

Sur les 1,3 milliard récoltés en incluant la dernière ronde avec Aligned, environ 450 millions sont sous forme de capital-actions et le reste sous forme de dettes, selon nos informations.

M. Bouchard n’a pas voulu confirmer les chiffres, mais il souligne que le contrôle de l’entreprise reste québécois.

Au campus de Lévis, QScale va récupérer la chaleur dégagée par les serveurs pour chauffer des serres maraîchères. Une entente avec Énergir a été conclue dernièrement. Un premier projet de production de petits fruits devrait être annoncé sous peu.

La date du 12 mai encerclée

Avec son horaire bien rempli, Martin Bouchard n’a guère le temps de courir les cinémas. Il fera une exception le 12 mai. La date est bien encerclée dans son agenda pour la sortie du film BlackBerry, qui relate le succès puis la déconvenue des inventeurs du premier téléphone intelligent. « J’étais un fan fini, confie-t-il. J’avais acheté le premier BlackBerry. Je montrais ça à tout le monde. C’était un mégasuccès, mais aujourd’hui, ça finit autrement. » M. Bouchard, cofondateur du moteur de recherche Copernic en 1996, qu’il a vendu à mamma.com neuf ans plus tard, y voit des similitudes avec son propre parcours.

« Avec Copernic, nous aussi, ça allait très, très bien, enchaîne-t-il. Puis, un moment donné est arrivé Google. Disons que ce fut un bon vent de face pour nous. On a été obligé de vendre l’entreprise. On aurait rêvé de devenir Google et d’aller en Bourse. Une des erreurs qu’on a faites : on était sous-financé chez Copernic. On levait des millions. Pendant ce temps, les autres levaient des centaines de millions. »

« Souvent, on développe de très belles technologies au Québec et au Canada, et on a de la misère à les pousser plus loin. C’est important de se donner les moyens de nos ambitions. Malheureusement, ça prend beaucoup de capital », dit celui qui, après Copernic, a cofondé Coveo, les centres de données 4 Degrés qu’il a vendus à Vidéotron en 2015, et qui, aujourd’hui, bâtit QScale.

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Le maire de Lévis accompagnera des fournisseurs de Chantier Davie en France

L’entrée de Davie dans la Stratégie navale confirme que le chantier maritime satisfait aux exigences techniques pour construire les navires de la flotte canadienne.

Photo : Radio-Canada / Marc Andre Turgeon

Louis Gagné (accéder à la page de l’auteur)

Louis Gagné

Louis Gagné

Publié hier à 19 h 02

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, va participer à une mission économique sur la construction navale organisée par l’Association des fournisseurs de Chantier Davie, qui se déroulera en France du 20 au 27 mai.

Cette mission, qui s’inscrit dans la foulée de l’intégration du chantier lévisien à la Stratégie nationale de construction navale, vise à positionner favorablement la grande région de Québec sur les marchés internationaux, notamment en créant des partenariats et en s’inspirant des meilleures pratiques en matière de construction navale.

Gilles Lehouillier affirme vouloir créer une vaste zone d’innovation navale qui dépassera les frontières des régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale.

Notre objectif, c’est de créer une filière sur le Saint-Laurent pour être en mesure d’être prêts à être les meilleurs au monde et de ne pas nous contenter des projets fédéraux, a indiqué le maire lors d’un point de presse à l’hôtel de ville de Lévis lundi.

« Avec l’intégration de Chantier Davie dans la stratégie nationale, la construction navale, ce n’est plus quelque chose d’exclusif à Lévis. […] La ville, à elle seule, ne pourra pas accueillir toutes les entreprises reliées à la construction navale. »

— Une citation de Gilles Lehouillier, maire de Lévis

Le maire Lehouillier se rendra en France aux côtés de celui de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, et d’une trentaine d’acteurs économiques de diverses régions du Québec.

La délégation québécoise visitera d’importants chantiers maritimes, dont la Rade de Toulon et les chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire.

Gilles Lehouillier sera accompagné du directeur de la promotion et du développement économique à la Ville de Lévis, d’un conseiller en développement économique et d’un membre du personnel de son cabinet.

Avec la collaboration d’Érik Chouinard

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Crédit hypothécaire | Les banques ferment le robinet


PHOTO ARCHIVES LA PRESSE
Il s’est bâti moins de 2900 unités en avril, une baisse de 48 % comparativement au même mois l’an passé.

Il devient plus difficile d’obtenir un prêt hypothécaire au pays, comprend-on des données de la plus récente enquête de la Banque du Canada auprès des responsables du crédit des principales institutions financières.

Publié à 0h53 Mis à jour à 5h00
LA PRESSE

Ce constat survient au moment où la construction de nouveaux logements ralentit considérablement au Québec comme ailleurs au Canada.

« Les banques canadiennes restreignent leurs normes de prêt, écrit Hugo Ste-Marie, directeur, stratégie de portefeuille et analyse quantitative chez Scotia, dans une note à sa clientèle publiée lundi. Du côté des consommateurs, il semble qu’il soit beaucoup plus difficile d’obtenir un crédit hypothécaire que d’autres types de crédit, ce qui suggère que les banques sont suffisamment exposées au risque immobilier pour l’instant et qu’elles n’approuvent potentiellement que les consommateurs ayant un excellent score de crédit. »

Des appels chez Desjardins et à la Banque Nationale pour savoir de quoi il en retourne au quotidien n’ont pas permis d’avoir une réaction immédiate de leur part.

« C’est typique quand il y a un retournement de marché. Les prêteurs ne sont pas sûrs où s’en va la valeur des actifs immobiliers. Dans ce temps-là, ils veulent moins s’exposer au marché immobilier », commente Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

L’élément déclencheur, selon lui, est l’augmentation du coût des fonds pour les banques. « À la suite de ça, c’est possible que les prêteurs veuillent se prendre une petite marge supplémentaire parce qu’ils trouvent le contexte plus risqué. Ça arrive souvent dans un pareil contexte que les prêteurs se concentrent sur les clients ayant les meilleures cotes de crédit, qu’ils aient un plus long historique d’affaires et qu’ils aient un portefeuille bien garni. Si on est un petit constructeur en affaires depuis deux ou trois ans avec un volume limité, c’est possible qu’on éprouve plus de difficulté à trouver du financement actuellement, malheureusement. »

Pour le professeur d’économie à l’UQAM Philippe Goulet Coulombe, le marché de l’habitation vit un ajustement. « L’évolution des conditions de crédit est un indicateur volatil, mais on constate que les conditions se détériorent quand il y a des hausses de taux d’intérêt comme cette année et en 2018 ou quand il y a une récession majeure comme en 2020. »

« Ça prend du temps avant que les effets de la politique monétaire se fassent sentir, poursuit l’universitaire. On le voit dans ce sondage. Je pense que l’on va continuer à le sentir. Le marché s’ajuste tranquillement à ce nouvel environnement. »

Recul de 50 % des mises en chantier

En réaction à la hausse des coûts de financement, les constructeurs ralentissent la cadence. Il s’est bâti moins de 2900 unités en avril, une baisse de 48 % comparativement au même mois l’an passé. Il s’agit d’une huitième baisse mensuelle consécutive. Tout baisse, les maisons comme les logements collectifs, et dans toutes les régions. Après quatre mois, le nombre de nouvelles unités est tombé de 48 % dans la région montréalaise.

Il s’agit de données non désaisonnalisées. Celles-ci sont colligées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Elle les traite pour éliminer l’effet saisonnier et ainsi pouvoir comparer la performance d’avril avec celle de mars. Sur cette base, la SCHL note du progrès en avril, avec une augmentation de 8 % du rythme annuel des mises en chantier par rapport à mars.

La construction résidentielle au Québec connaît son pire début d’année depuis 2016, selon l’APCHQ.

De toute évidence, la pénurie de logements ne peut que s’aggraver davantage.

Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’APCHQ

M. Cardinal prévoyait 46 000 mises en chantier cette année. Il vient d’abaisser ses prévisions à 40 000. Il s’apprête aussi à abaisser ses prévisions pour 2024.

« En ce moment, les projets ne lèvent pas de terre, parce qu’il y a resserrement des politiques de financement, dit Marc-André Plante, porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec. On arrive à la conclusion que s’il n’y a pas de programmes pour stimuler l’offre, la crise du 1er juillet va être difficile et elle le sera encore davantage l’année suivante. »

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Le célèbre Ameublement Elvis a fermé, mais il était en vente depuis un bout.

J’avais pris cette photo il y a quelques semaines, on pouvait y voir la pancarte “à vendre”. La galerie de l’édifice est quand même intéressante.

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C’est triste mais c’est une autre institution de Montréal qui disparait, I suppose this dates me a bit.

Aluminerie au Saguenay Un projet de 1 milliard presque mûr

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, ARCHIVES BLOOMBERG

La technologie AP60 de Rio Tinto a fait ses preuves, contrairement à Elysis. Et elle est efficace et bien moins polluante que les technologies utilisées dans les autres alumineries, notamment l’AP40.


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Les fils ne sont pas tous attachés et les documents, pas encore signés. Il reste que cet investissement majeur attendu depuis si longtemps n’a jamais été aussi près du but.

Publié à 1h11 Mis à jour à 6h30

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De quoi je parle ? De la construction d’une aluminerie dernier cri au Saguenay destinée à remplacer la vieille installation polluante d’Arvida.

L’investissement de la multinationale Rio Tinto oscillerait entre 1,0 et 1,5 milliard de dollars et pourrait être annoncé dans les prochaines semaines. Et cette fois, Rio Tinto paiera un tarif électrique bien différent à Hydro-Québec, qui s’approchera du tarif standard payé par les grands industriels (tarif L), m’indiquent mes sources, non autorisées à parler publiquement.

Depuis plusieurs années, les Saguenéens attendent avec impatience que Rio Tinto démarre son fameux projet de 96 cuves avec sa technologie AP60. L’entreprise a construit un centre de 38 cuves en 2013, mais les faibles prix de l’aluminium, entre autres, ont repoussé le projet plus substantiel de 96 cuves.

Rio Tinto s’est avancé pour un projet de 16 cuves l’automne dernier, et disait analyser la possibilité d’en ajouter 80.

Or voilà, des négociations progressent bien entre Rio Tinto et le gouvernement du Québec, si bien qu’on peut espérer une annonce dans quelques semaines, selon mes renseignements. La direction de la multinationale serait en train de valider certains paramètres auprès de son conseil d’administration, entre autres. Pourrait-on avoir plus de 96 cuves ?

Rio Tinto souhaite lancer le projet rapidement afin de minimiser les journées de construction durant les mois rigoureux de l’hiver saguenéen, me dit-on.

Depuis quelques semaines, l’entreprise fait d’ailleurs des aménagements sur le lot d’environ 1 kilomètre carré où sera construite l’usine. « Elle rase les bâtisses qui n’ont pas d’affaire-là. Le projet n’est pas annoncé, mais ça s’en vient », croit Éric Gilbert, un des officiers du Syndicat national des employés de l’aluminium d’Arvida (SNEAA).

Selon mes informations, il reste encore des fils à attacher pour le financement, qui implique le gouvernement du Québec. Il ne serait plus question d’un tarif électrique comme celui que paient toutes les alumineries du Québec depuis 10 ans, et qui varie avec le prix de l’aluminium.

Le tarif qui sera payé à Hydro-Québec pour ce projet se rapprocherait du fameux tarif L qui est facturé aux grands industriels du Québec, me dit-on (l’équivalent d’environ 4,6 cents le kilowattheure pour les alumineries).

L’actuel tarif à partage de risque des alumineries varie selon un multiple du prix de l’aluminium (le facteur P). Ce facteur P est plus bas dans les vieilles alumineries, comme celle d’Arvida, et plus élevé dans les plus récentes, comme ABI à Bécancour1.

Pour compenser la disparition de l’avantage P des tarifs électriques, Québec aurait proposé une autre forme de financement fort avantageux à Rio Tinto, qui serait novateur, mais dont je n’ai pu obtenir les détails. Vraisemblablement, le financement permettrait à Rio Tinto d’abaisser son coût de construction, qui est nettement plus élevé au Québec qu’en Chine, par exemple.

En avril, le PDG de Rio Tinto Aluminium, Ivan Vella, avait fait part à La Presse de sa préoccupation à ce sujet. « Bâtir une aluminerie en Chine coûte environ 2000 $ US par tonne de capacité tandis qu’au Québec, on parle de 6000 $ US à 8000 $ US. Le coût de la main-d’œuvre est élevé, tout comme celui des matériaux. Il y a aussi la fiscalité. Plus personne ne peut construire de nouvelles alumineries parce qu’ils n’en ont pas les moyens. »

La technologie AP60 du projet n’est pas comparable avec la fameuse technologie Elysis, la plus récente développée par Rio Tinto et Alcoa qui ne produirait plus aucun gaz à effet de serre (GES).

L’AP60 a toutefois fait ses preuves, contrairement à Elysis. Et elle est efficace et bien moins polluante que les technologies utilisées dans les autres alumineries, notamment l’AP40.

Produire une tonne d’aluminium avec la technologie AP60 émet 1,6 tonne de GES par tonne d’aluminium produite, selon les données disponibles d’Environnement Canada. Ça reste énormément de GES, mais 24 % moins que la moyenne des alumineries au Québec (2,1 tonnes de GES), alumineries qui sont déjà parmi les moins polluantes au monde, vu l’énergie hydroélectrique utilisée.

Surtout, l’aluminium AP60 émet moitié moins de GES que la vieille aluminerie Arvida et ses cuves précuites qu’elle devrait remplacer (environ 3,8 tonnes de GES), selon mes calculs.

Le projet de 96 cuves AP60 serait développé en parallèle avec la fermeture progressive de cette vieille aluminerie, appelé Centre électrolyse Ouest d’Arvida. L’aluminerie très polluante, adjacente au futur projet, fait l’objet de nombreuses plaintes des citoyens.

Pour préserver les emplois de la vieille aluminerie, les gouvernements ont accepté à trois reprises depuis 2013 de prolonger sa durée de vie, en plus de lui accorder un très faible tarif électrique, au détriment de l’environnement.

Dans la dernière entente de prolongation, en 2018, l’usine devait cesser ses activités à la fin de 2025. Le tarif électrique très avantageux d’Hydro à Rio Tinto pour 350 MW arrivait d’ailleurs à échéance le 31 décembre 20252.⁠ Même chose pour le permis du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

Rio Tinto a toutefois demandé une prolongation après 2025 de son permis au ministère de l’Environnement, selon ce qui a été confirmé à Radio-Canada récemment. Les demandes de renouvellement de permis couvrent une période de cinq ans, selon la loi.

La fermeture des vieilles cuves précuites d’Arvida pourrait progressivement débuter l’an prochain, mais aussi après 2025, selon ce qu’a récemment laissé entendre l’entreprise.

La vieille aluminerie Arvida compte 350 employés, m’indique Éric Gilbert, représentant syndical du SNEAA, ce qui exclut la centaine du centre de coulée. Quelque 100 à 200 autres employés travaillent en sous-traitance. L’usine produit au rythme de 171 000 tonnes d’aluminium par année.

En comparaison, l’usine AP60 de 38 cuves en activité depuis 2013 compte une soixantaine d’employés, auxquels s’ajoutent des cadres, entre autres. Elle produit environ 56 000 tonnes.

Avec l’ajout de 96 cuves, Rio Tinto pourrait produire avec l’AP60 un total de près de 200 000 tonnes d’aluminium, à terme.

Plusieurs craignent que le remplacement de la vieille usine par une neuve vienne réduire significativement les emplois, réputés fort payants.

Selon un rapport produit par les firmes McKinsey et Hatch en 2019, l’usine pilote AP60 a eu besoin de 24 % moins d’employés par tonne produite que la vieille aluminerie Arvida. Le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, devra donc justifier autrement le financement fort avantageux qu’il s’apprête à consentir à Rio Tinto.

Le cabinet de Pierre Fitzgibbon n’a pas voulu faire de commentaires. Rio Tinto n’a pas répondu à mes questions pointues sur le sujet, notamment le changement dans la tarification électrique. « Rio Tinto a des échanges continus avec les gouvernements et cela fait partie de la nature de nos activités », m’a écrit l’entreprise.

À suivre, assurément.

  1. Par exemple, durant les 5 années 2018 à 2022, le tarif moyen a été de 3,7 cents le kilowattheure à Arvida et Baie-Comeau, comparativement à 6,5 cents pour ABI.

  2. Le tarif avantageux est alors remplacé par le tarif L par la suite jusqu’en 2045 pour les divers besoins de Rio Tinto, selon ce qu’indique le décret gouvernemental.

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Construction de brise-glaces à la Davie « Le début de quelque chose de grandiose »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

L’inclusion du chantier maritime Davie dans la stratégie fédérale navale se traduira par d’importants contrats de construction de brise-glaces.

L’inclusion du chantier maritime Davie dans la Stratégie nationale de construction navale (SNCN) fait rêver à Lévis. Avec environ 8,5 milliards de dollars en contrats fédéraux à portée de main, on voit la construction navale devenir un secteur de pointe comme l’aéronautique à Montréal. Mais les fournisseurs de Davie ont du pain sur la planche pour ne pas rater le bateau.

Publié à 5h00

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

(Portneuf et Lévis) Branle-bas de combat chez les fournisseurs

C’est encore « très manuel » dans l’usine de Charl-Pol située à Portneuf, où soudeurs et machinistes fabriquent d’imposantes structures qui entrent dans la construction de navires. Richard Tremblay est bien au fait de ce qu’il doit faire pour rester dans les bonnes grâces de Chantier Davie, avec qui l’entreprise fait affaire depuis trois décennies.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Un travailleur de l’usine de Charl-Pol à Portneuf. Fondée en 1921, l’entreprise emploie aujourd’hui environ 400 personnes.

« Nous avons des équipes à l’international pour observer la robotisation de la production, explique le président de l’entreprise en entrevue. Quand on parle d’un nouveau secteur d’activité qui se développe, il faut que la chaîne d’approvisionnement se mette des chaussures de course pour être prête à partir. L’usine va être organisée autrement. Il va y avoir des équipements qui vont s’installer, et ça sera des robots. »

Plus de 70 % du coût d’un navire est investi à travers la chaîne d’approvisionnement d’un chantier maritime, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Pour un contrat de 8,5 milliards – le montant évoqué publiquement –, on parle d’environ 6 milliards.

L’enthousiasme est palpable chez les 900 fournisseurs québécois de la Davie (voir tableau). Pour eux, la construction potentielle de sept nouveaux brise-glaces à Lévis destinés à la garde côtière canadienne représente de nouveaux contrats lucratifs et l’émergence de la construction navale comme secteur de pointe au Québec.

Lisez « Sept brise-glaces construits à la Davie »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Richard Tremblay, président de Charl-Pol

Je ne sais pas si les gens se rendent compte de ce qui se passe. C’est le début de quelque chose de grandiose. C’est un nouveau secteur économique qui naît.

Richard Tremblay, président de Charl-Pol

Pour des entreprises comme Charl-Pol, un équipementier industriel qui compte des alumineries et des sociétés minières parmi ses clients, cela signifie que le créneau de la construction navale est appelé à prendre une place plus importante au sein de son volume d’affaires. D’autres fournisseurs souhaitent la même chose.

Les yeux sur l’intégration

Il y a une multitude d’étapes à franchir pour construire un navire. Une fois la coque fabriquée, il faut intégrer les différents modules – qui proviennent des sous-traitants – dans lesquels on retrouve les espaces de vie et l’équipement qui fait fonctionner le navire. La chaîne d’approvisionnement doit donc être bien huilée pour éviter les retards et les imprévus. Les dirigeants d’entreprise rencontrés par La Presse en sont bien conscients.

Il n’y a aucune entreprise à Québec qui dispose des infrastructures pour répondre à tous les besoins d’un chantier naval.

Gaétan St-Jean, président d’EBM Laser

« La Davie est en train de se mettre à niveau, ce qui va forcer des fournisseurs à suivre le même niveau. Qui va monter de niveau ? C’est la question », lance le dirigeant de l’entreprise établie à Saint-Augustin-de-Desmaures.

Spécialisée dans le découpage en petits lots de pièces en acier ainsi qu’en aluminium, notamment, pour des secteurs comme la construction navale, l’aéronautique et la défense, l’entreprise a déjà commencé à préparer le terrain. Dans son cas, il s’agit d’une augmentation de son empreinte manufacturière. Pour répondre à la demande anticipée de la Davie et de ses autres clients, EBM Laser s’attend à voir sa surface de production de 65 000 pi2 (6000 m2) passer à 90 000 pi2 (8360 m2).

Il faudra également concevoir de plus grandes pièces si l’on construit de nouveaux bateaux chez Davie.

« On cherche déjà une autre usine pour fabriquer des composantes maritimes d’envergure, dit M. St-Jean. Si je veux concevoir la salle mécanique d’un bateau, c’est peut-être 30 pi sur 10 pi. Ça prendra une autre usine d’environ 40 000 pi2. »

Pourquoi se préparer de la sorte ? Les fournisseurs veulent mettre toutes les chances de leur côté pour éviter une répétition de ce qui se passe chez Vancouver Shipyards de Seaspan, en Colombie-Britannique, ainsi que chez Irving Shipbuilding, en Nouvelle-Écosse. Retenus par Ottawa en 2011 pour la construction de grands navires, ces deux chantiers maritimes sont éprouvés par des retards et des dépassements de coûts, ce qui retarde grandement les échéanciers de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN).

S’inspirer d’ailleurs

Chez les sous-traitants de Davie, on veut reproduire ce qui a été fait pour l’Astérix, ce pétrolier transformé en ravitailleur en respectant les budgets et l’échéancier. Le navire avait été remis à la Marine royale canadienne à la fin de 2017.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

L’Astérix, ancien pétrolier transformé en ravitailleur pour la Marine royale canadienne

« Si l’on s’assoit sur nos lauriers, il y aura moins de retombées, dit M. Tremblay. Le 70 % de retombées pour la chaîne d’approvisionnement va peut-être passer à 30 %. Le gouvernement et la Davie ne baisseront pas les exigences techniques pour nous faire plaisir. »

Dans ce contexte, l’Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada a organisé une mission commerciale en Europe, qui se déroule jusqu’à vendredi. La plupart des intervenants rencontrés par La Presse font partie de la trentaine de participants.

Cette tournée européenne prévoit entre autres des arrêts chez des géants comme Chantiers de l’Atlantique (France) et Naval Group (France). L’objectif : avoir une idée des améliorations à réaliser en s’inspirant du Vieux Continent.

« Il y a des retards extraordinaires dans la livraison de navires, c’est fou raide, lance Pierre Drapeau, président-directeur général de l’Association. C’est beau d’avoir une politique qui incite les chantiers à acheter ici. Mais s’il y a des retards chez Davie, le programme [la SNCN] va sauter. Les fonctionnaires vont se dire qu’on est mieux de faire cela ailleurs. »

Nouveaux acteurs

Les retombées qui seront générées par Davie, si elle parvient à conclure ses négociations avec Ottawa, ne se limiteront pas à une hausse du volume d’affaires chez les sous-traitants. Certains fournisseurs espèrent pouvoir élargir leur relation d’affaires avec le chantier maritime. Des entreprises étrangères s’installent aussi à proximité de Lévis pour se rapprocher de Davie.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Un soudeur de Qualifab à l’œuvre

L’entrepreneur en construction industrielle Descimco fournit de la main-d’œuvre spécialisée (monteurs, soudeurs, électriciens, peintres…) à Chantier Davie lors des pointes d’activité. Son président, Daniel Beaudoin, aimerait également voir l’autre entreprise qu’il dirige, Qualifab – un spécialiste de la tuyauterie industrielle –, tisser des liens d’affaires avec Davie.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Daniel Beaudoin, président des entreprises Descimco et Qualifab

« En ce moment, leur mandat [à Davie], c’est surtout de la réfection de navires, explique M. Beaudoin. Cela ne génère pas beaucoup de besoins en fabrication de tuyauterie puisqu’on parle de modifications. Il y aurait un besoin plus évident avec de nouveaux navires. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Qualifab se spécialise en tuyauterie industrielle.

Bien implanté dans huit pays, le Groupe Almaco, qui offre des services clés en main pour la conception et la construction des « espaces de vie d’un navire » – superstructure, cabines, cuisines, etc. –, est en train de faire de même à Québec. Pour l’instant, son directeur du développement des affaires, Joseph Kerebel, est le seul représentant de la multinationale en territoire québécois.

Rencontré dans un hôtel de la Vieille Capitale, il explique que cela devrait changer.

« Cela dépendra des contrats que l’on obtiendra, mais on aimerait, à terme, avoir 10 ingénieurs et jusqu’à 40 à un certain moment », explique l’homme d’affaires.

Avec le chantier maritime Davie, Almaco était responsable de la conception de la superstructure – l’énorme module situé sur le pont principal qui abrite souvent la cabine de pilotage et d’autres espaces de vie – dans le cadre de la conception de l’Astérix. Elle avait été réalisée en Finlande avant d’être acheminée par bateau vers le Québec. Le portrait risque d’être différent pour les navires à construire dans le cadre de la SNCN.

« On a déjà commencé à travailler avec des fournisseurs potentiels locaux, souligne M. Kerebel. Il faut être local. Cela fait deux ans que l’on s’intéresse à cela [l’inclusion de la Davie à la stratégie fédérale]. L’objectif était de se préparer à répondre aux projets qui seront à réaliser. »

Si Almaco parvient à s’implanter en territoire québécois, la multinationale pourrait aussi « ouvrir la porte » à des sous-traitants québécois pour « travailler avec elle ailleurs dans le monde », laisse entendre M. Kerebel.

La Stratégie nationale de construction navale en quelques mots

Elle prévoit la construction d’une cinquantaine de navires pour la Marine royale canadienne et la garde côtière. On parle de neuf types de grands navires, dont des navires de combat. Dans le cas de Davie, il s’agira de la construction de six brise-glaces et d’un brise-glaces polaire. Les chantiers Seaspan (Vancouver) et Irving (Halifax) avaient été les deux seuls partenaires retenus en 2011. Le chantier maritime de Lévis vient d’être intégré. Ottawa doit maintenant négocier avec Davie pour boucler les négociations et établir un calendrier de livraison.

840 millions

Coût de la mise à niveau du chantier maritime Davie pour répondre aux exigences fédérales

520 millions

Somme allongée par Québec pour financer les travaux chez Davie

Source : gouvernement du Québec

Des retombées partout dans la communauté

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

À Lévis, la rue Saint-Joseph devrait profiter du renouveau au chantier maritime Davie.

Dans le Vieux-Lévis, le chantier maritime Davie est de ces entreprises où l’on sait rapidement comment les choses vont. Vingt-cinq ans après l’ouverture du restaurant L’intimiste, son propriétaire, Martin Patry, est bien placé pour en parler.

« Quand ça roule, tout autour roule, explique le propriétaire de l’établissement, rencontré par La Presse. Ici, c’est surtout des cadres et la haute direction que l’on remarque. On appelle pour des réservations sur l’heure du lunch. On le sait assez vite. »

Le restaurateur ne dépend pas du chantier naval, situé à un peu moins de 4 km, pour boucler ses fins de mois. Mais au moment où l’on tourne la page sur la pandémie de COVID-19, difficile de ne pas se réjouir de la croissance anticipée chez Davie.

Si l’achalandage reprend du poil de la bête, il y a encore un manque à gagner du côté de la clientèle d’affaires. Par exemple, les employés du Mouvement Desjardins sont loin d’avoir réintégré le siège social de la coopérative à temps plein.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Martin Patry, propriétaire du restaurant L’intimiste

On le voit. On s’entend que ça sera du présentiel chez Davie. Avec leurs fournisseurs, ils vont devoir aller manger quelque part le midi. On est à côté. Je vois cela d’un très bon œil. Ça va paraître.

Martin Patry, propriétaire du restaurant L’intimiste

Dans le secteur Lauzon à Lévis, la rue Saint-Joseph n’est plus l’artère commerciale d’antan. Avec le temps, les boutiques ont disparu du paysage. Les vagues de licenciements chez Davie – où des salariés bien rémunérés se retrouvaient au chômage – n’ont rien fait pour aider.

À l’intersection des rues Saint-Joseph et Monseigneur-Bourget, Accommodation Lauzon est l’un des rares commerces de proximité encore ouverts. Depuis deux décennies, il appartient à Daniel Côté. Son fils, Jean-Philippe, est actionnaire minoritaire.

« C’est un quartier qui a besoin d’amour, mais c’est un bon quartier, raconte-t-il. Quand on parle de Davie en effervescence, c’est très bon pour nous. On attendait cela depuis longtemps. On n’attend pas après cela pour vivre, mais avec ce qui s’en vient, c’est un bonus. »

Après une « lente dévitalisation » qui s’est échelonnée sur plusieurs décennies, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, espère lui aussi que la croissance qui attend le chantier maritime contribuera à redonner une vocation commerciale à la rue Saint-Joseph.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Gilles Lehouillier, maire de Lévis

« Il faut s’attendre à un bouillonnement dans cette zone, affirme le politicien. C’est à peu près impossible qu’il n’y ait pas de restaurants et de restos-bars qui ouvrent dans ce coin. Il va y avoir d’autres commerces de voisinage. Cette rue est configurée pour une belle revitalisation. »

Il y a un peu moins de deux ans, Lévis avait par ailleurs débloqué 4 millions dans le cadre d’un chantier de revitalisation de la rue Saint-Joseph. Une partie de l’enveloppe était destinée à l’achat de six propriétés tandis que le reste de la somme (2,4 millions) était consacré à un programme de rénovation résidentielle.

Lisez « Les chantiers de la Ville de Lévis »

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Construire des navires à l’intérieur : l’ambitieux projet du chantier Davie

Le processus de « mise à niveau » des installations du chantier Davie pour y construire des navires du fédéral est bien entamé. Les appels d’offres pour la construction de nouveaux hangars dès 2024 sont lancés. L’objectif est de livrer un premier brise-glace en 2030.

Une partie des installations du chantier naval Davie, à Lévis au Québec

Photo : Radio-Canada / Jacques Boissinot

Pierre-Alexandre Bolduc (accéder à la page de l’auteur)

Pierre-Alexandre Bolduc

Pierre-Alexandre Bolduc

Publié à 5 h 47

Depuis son intégration à la stratégie nationale de construction navale et à l’octroi de 519 millions de dollars en aide du gouvernement provincial, tous les rêves sont permis sur le chantier. La construction de brise-glaces, de traversiers, de navires de guerre, de sous-marins et même de bateaux de croisières est envisagée.

Richard Alie se promène sur le chantier Davie d’un pas léger. Il connaît comme le fond de sa poche chaque recoin du site qui s’étend sur 1,5 km le long du fleuve Saint-Laurent, à Lévis. Il y travaille depuis 1987.

C’est plus qu’un job, ici, c’est une vie! , lance-t-il.

L’homme de 61 ans est le vice-président des opérations au Chantier Davie. Son rôle est de moderniser le chantier pour construire sept brise-glaces pour la garde côtière canadienne. Il a accepté de repousser sa retraite d’au moins cinq ans pour y arriver. Pour lui, il était impensable de ne pas participer à la mise à niveau du chantier pour construire des navires deux fois plus gros à Lévis.

« Ç’a une valeur sentimentale! »

— Une citation de Richard Alie, vice-président des opérations, Chantier Davie

Richard Alie est le vice-président des opérations au Chantier Davie. Il raconte que plusieurs membres de sa famille et ses voisins travaillent au chantier depuis plusieurs années. La modernisation et les contrats à venir sont du jamais vu en 100 ans.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Personnellement, c’est énorme. J’ai deux de mes filles qui travaillent ici. J’ai ma conjointe qui travaille ici. Donc pour nous autres c’est un peu émotif , explique celui qui a commencé comme ouvrier, au bas de l’échelle du chantier, il y a plus de 30 ans.

Une nouvelle bâtisse comme pièce maîtresse

Le plus gros changement à venir est la construction d’un immense hangar pour assembler de gigantesques navires à l’intérieur. C’est l’un des critères pour obtenir des contrats avec le gouvernement canadien.

Pour l’instant, des arpenteurs prennent des mesures sur le chantier. Le processus d’approvisionnement pour trouver des entrepreneurs afin de construire la structure est d’ailleurs déjà lancé. Les travaux doivent commencer en 2024.

Des arpenteurs prennent des mesures sur le site du futur hangar d’assemblage. Les appels d’offres pour les entreprises de construction ont déjà été lancés. La construction des nouveaux bâtiments doit commencer en 2024.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

C’est vraiment une installation maîtresse , explique la responsable de ces nouvelles infrastructures, Pascale Tabet.

« Nos employés, notre main-d’œuvre seront en sécurité confortablement, à l’intérieur, en train de construire tout au long de l’année. »

— Une citation de Pascale Tabet, vice-présidente, Amélioration du chantier et intégration, Chantier Davie

À l’abri des intempéries, la production au chantier augmentera d’au moins 50 %, selon Richard Alie.

On ne sera pas exposés au soleil. On ne sera pas exposés à la pluie et à la neige. À moins 20 degrés, faire de l’assemblage de navires, c’est impensable avec l’énergie et l’effort que ça prend , explique-t-il.

L’immense hangar d’assemblage permettra de construire les navires à l’intérieur. C’est un des critères les plus importants pour obtenir des contrats du gouvernement fédéral.

Photo : Chantier Davie

La mise à niveau du chantier inclut également une nouvelle chaîne de montage pour les nombreux panneaux d’acier de toutes les tailles et toutes les formes qui servent à construire les navires. Les équipements en place comme les ponts roulants existants seront tous remplacés par du neuf avec une capacité de levage bonifiée et de l’équipement encore plus automatisé et robotisé.

On aura un nouvel atelier de peinture aussi et bien sûr de nouveaux bâtiments qui seront dédiés à l’administration et aux employés , ajoute Pascale Tabet.

Pascale Tabet est la vice-présidente, Amélioration du chantier et intégration au Chantier Davie.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Objectif : un premier brise-glace en 2030

L’objectif est de livrer un premier navire à la garde côtière en 2030 , lance Richard Alie.

L’échéancier est simple pour le vice-président des Opérations bien qu’il ne soit pas coulé dans le béton. Son équipe vise une fin des travaux de construction des nouveaux bâtiments en 2026. Le premier brise-glace serait alors entamé. La construction dura trois ans pour être livrée en 2030.

Richard Alie explique que la construction des autres brise-glace sera ensuite réduite de moitié puisque les équipes s’habitueront au processus.

Ça va nous permettre d’être le meilleur chantier au Canada.

Le futur emplacement du hangar d’assemblage pour construire des navires à l’intérieur, au chaud, à l’abri des intempéries.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Des signatures qui se font encore attendre…

Bien que le chantier fasse partie de la Stratégie nationale de construction navale depuis le 4 avril dernier, l’entreprise ne détient encore officiellement aucun contrat du fédéral pour le moment.

On va continuer de négocier avec le gouvernement du Canada pour chacun des contrats des navires à venir , explique le directeur des Affaires externes et participations industrielles, Marcel Poulin.

Les fonctionnaires [fédéraux] se sont assis avec nous équipes pour commencer à parler de la conception des navires en particulier. Les conversations ont lieu en ce moment.

Marcel Poulin espère avoir des nouvelles sur l’officialisation de chacun des sept contrats des brise-glaces à la fin de l’été.

Marcel Poulin est le directeur, Affaires externes et participation industrielle au Chantier Davie.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Le défi du recrutement

Le chantier compte actuellement 800 travailleurs. Mais dans trois ans, il en faudra 1000 de plus. Les responsables de l’entreprise ne semblent pas trop inquiets. Le recrutement a déjà commencé et les conditions de travail sont alléchantes, selon l’organisation.

Il y a quelques années, on était à plus de 90 000 $ de salaire moyen pour nos employés. Le salaire de début d’emploi est de 32 $ de l’heure , lance Marcel Poulin.

Il ajoute que les employés du chantier travaillent sur des horaires de quatre jours par semaine.

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Centres commerciaux Alors, êtes-vous ouverts ?


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE | Certains détaillants, faute de main-d’œuvre, peinent encore à respecter les heures d’ouverture.

Des détaillants peinent encore à respecter les heures d’ouverture.

24 mai 2023 | Publié à 0h57 | NATHAËLLE MORISSETTE | LA PRESSE

Les consommateurs qui se rendent dans les centres commerciaux en début ou en fin de journée n’ont pas toujours la possibilité de compléter tous leurs achats. Certains détaillants, faute de main-d’œuvre, peinent encore à respecter les heures d’ouverture déterminées par les bailleurs.

Des magasins toujours fermés à 11 h alors que le centre commercial ouvre à 10 h. Et des clients qui se cognent le nez sur la porte en fin de journée bien avant la fermeture officielle. Ce genre de situation, monnaie courante pendant la pandémie, perdure encore à quelques endroits.

« Dans certaines régions, j’ai des magasins qui ferment plus tôt », reconnaît Sylvain Lafrance, président du Groupe Marie Claire, qui compte quelque 300 magasins. « Je pense qu’avec la pénurie de main-d’œuvre, les consommateurs comprennent et se sont ralliés. C’est comme quand on va au restaurant, on attend plus longtemps. »

« On essaie le plus possible de respecter les heures [des centres commerciaux] », ajoute Claudie Laroche, directrice du marketing de Chaussures Pop et Go Sport. « Mais c’est certain que le bailleur va comprendre si on ne peut pas ouvrir parce qu’on n’a pas de personnel. »

Au début du mois de mai, lors d’une visite au Complexe Desjardins, au centre-ville de Montréal, La Presse a pu constater que trois magasins étaient toujours fermés, près d’une heure après l’ouverture officielle du centre commercial, prévue à 9 h 30 du lundi au samedi.

Un horaire affiché dans la porte de l’un des commerces indiquait même des heures d’ouverture qui ne correspondaient pas à celles du Complexe Desjardins. Les bailleurs, qui avaient fait preuve de souplesse pendant la pandémie, exigent-ils maintenant que leurs locataires respectent l’horaire du centre commercial ?

« Il est effectivement inscrit dans les règlements que les commerçants doivent respecter les heures d’ouverture du centre commercial, répond Marie-Pier Labarre, directrice du marketing au Complexe Desjardins. Par contre, nous comprenons que quelques indépendants aient plus de difficulté à trouver du personnel et nous prévoyons que le tout sera résolu dans les prochains mois. »

Aux Galeries d’Anjou, lors de notre passage un lundi matin, un seul magasin était toujours fermé, près de 40 minutes après l’ouverture du centre commercial.

Au Groupe Mach, propriétaire de plusieurs centres commerciaux partout au Québec, dont Place Longueuil, Le Carrefour de l’Estrie et Le Centre des Rivières, on remarque tout de même une « amélioration » du respect des heures d’ouverture.

« Depuis quelques semaines, voire quelques mois, on voit vraiment une grande amélioration, assure Daniel Durand, vice-président, marketing et communications, du Groupe Mach. C’est devenu beaucoup plus à la pièce. Les commerçants parfois, ils ont des soucis. Ils vont fermer prématurément le magasin. Mais il n’y a plus de grande tendance à travers nos centres. »

À certains endroits, l’entreprise organise même des évènements pour attirer les clients et ainsi inciter les commerçants à demeurer ouverts. « Dans la plupart des ententes qu’on a, on demande aux commerçants de respecter les heures d’ouverture du centre commercial. »

Si ce n’est pas respecté ? « Il y a un suivi qui est fait directement avec le commerçant pour qu’il puisse corriger la situation le plus rapidement possible, précise M. Durand. Le centre commercial est une destination où le client veut retrouver tous ses magasins ouverts. »

Du côté de JLL, qui gère notamment le Centre Eaton au centre-ville de Montréal, les Galeries d’Anjou et la Place Laurier à Québec, Johanne Marcotte, vice-présidente exécutive, gestion de portefeuille, commerce de détail, affirme qu’il y a encore une « flexibilité » par rapport aux heures d’ouverture.

« Celles-ci sont définies en fonction du type de centre commercial (urbain, régional, etc.), du marché dans lequel il est situé, tout en prenant en considération les besoins et habitudes d’achat des consommateurs, a écrit Mme Marcotte dans un courriel envoyé à La Presse. Bien que nous ne puissions pas dévoiler les ententes contractuelles, nous favorisons la collaboration et la communication avec nos partenaires. »

Retour à la « normale »

Par ailleurs, l’année 2023 pourrait bien être celle qui marque le retour à la « vraie vie » dans le commerce de détail. De la réception de la marchandise aux ventes en passant par l’achalandage, les premiers mois de l’année augurent bien, affirment les commerçants interrogés.

Ce retour à la normale pourrait bien contribuer à un plus grand respect des heures d’ouverture, soutient Daniel Durand. « L’achalandage dans les centres commerciaux s’améliore énormément, de mois en mois. » Selon lui, les consommateurs reprennent leurs habitudes. « Ils reviennent magasiner les soirs. J’ai l’impression que, comme il y a des clients dans les centres commerciaux, il y a peut-être un effort qui est fait pour garder le magasin ouvert. »

Seulement au Carrefour de l’Estrie, l’achalandage a augmenté en mars d’environ 12 % à 15 % par rapport à la même période en 2019.

Lili Fortin, présidente de Tristan, a l’impression qu’elle respire pour la première fois… depuis 2019. « Les ventes sont bonnes. Les clients aiment la collection. Ils achètent beaucoup. Les paniers d’achats sont plus élevés. Je pense que les gens ont peut-être un peu moins de sentiment de culpabilité quand ils achètent de la valeur. »

L’entreprise a renoué avec des performances prépandémiques, affirme-t-elle. « L’an dernier, on avait encore des retards de livraison. On avait des délais de production. »

Encore en 2022, les livraisons tardaient et arrivaient à bon port alors que la saison était déjà commencée, ont rappelé plusieurs détaillants.

« Ça n’avait aucun sens », se souvient Jean-Philippe Clément, administrateur des boutiques Clément, connues notamment pour leurs vêtements pour enfants. « Là, il y a des fournisseurs qui sont prêts à nous livrer avant. C’est du jamais-vu. Ils sont un mois à l’avance. »

« C’est vraiment un retour à la normale, observe-t-il. Le prix des conteneurs a descendu. On est autour de 4000 $ pour un conteneur. Ç’a déjà été à 26 000 $. »

« C’est la première saison où les choses se rétablissent, résume Lili Fortin, même si on a le nuage de l’inflation au-dessus de notre tête. »

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