And they have filed for bankruptcy proceedings.
Done deal?
Analyse
Oui, les grandes épiceries font beaucoup d’argent
Les marchés d’alimentation soutiennent que leurs marges de profit n’ont pas augmenté ces derniers mois.
Photo : getty images/istockphoto / Sergei Gnatiuk
Gérald Fillion (accéder à la page de l’auteur)
Gérald Fillion
Publié à 4 h 00
Les dirigeants des grandes entreprises formant l’oligopole des épiceries au Canada ont témoigné devant les parlementaires à Ottawa, mercredi, en fin de journée. Ils ont tous défendu leurs pratiques, affirmant ne pas profiter du contexte inflationniste pour augmenter indûment leurs prix. À preuve, disent-ils, nos marges de profit n’ont pas augmenté. Cela mérite quand même quelques explications supplémentaires.
D’abord, on peut parler d’oligopole, puisque cinq grands groupes détiennent 80 % du marché de l’épicerie au Canada. Des parlementaires ont évoqué la possibilité d’une forme de collusion entre les grands groupes dans l’évolution des prix. Il n’y a aucune preuve en ce sens et les dirigeants ont rejeté totalement la possibilité d’une entente anticoncurrentielle entre les entreprises.
Les PDG martèlent que le marché est très concurrentiel et qu’ils doivent rivaliser de stratégies de toutes sortes pour attirer et retenir la clientèle. N’empêche, les Canadiens ont l’impression de se faire avoir par les épiciers ces jours-ci, alors que le taux d’inflation des aliments achetés en épicerie s’est établi à 11,4 % en janvier au pays, pratiquement le double du taux général.
Si les marges de profit n’augmentent pas, les épiceries ont tout de même de plus grandes capacités financières, qui leur permettent d’augmenter les salaires des hauts dirigeants et de mener différentes opérations financières.
Et, même si les marges sont stables, on constate que les actionnaires ont bénéficié du contexte actuel. Depuis que l’inflation dépasse la fourchette cible de la Banque du Canada, soit depuis avril 2021, l’action de Metro a bondi de 20 % et celle de Loblaw de 67 %.
De l’argent pour les actionnaires
Pour une entreprise comme Metro, le contexte économique est largement favorable. En 2022, le bénéfice net de Metro a grimpé de 2,9 %, le chiffre d’affaires a monté de 3,3 %, les dividendes par action ont progressé de 10,3 % et la dette a été réduite de 11,2 %. Superbe année!
Le bénéfice net dilué par action est passé de 3,14 $ en 2020 à 3,33 $ en 2021, puis à 3,51 $ en 2022.
La situation financière de Metro s’est améliorée ces dernières années.
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
Dans un communiqué publié le 18 novembre dernier, Metro écrivait qu’elle renouvelle son programme de rachat d’actions pour se doter d’une option supplémentaire pour utiliser ses liquidités excédentaires.
Metro pourra ainsi racheter entre le 25 novembre 2022 et le 24 novembre 2023 un maximum de 7 millions d’actions ordinaires, près de 3 % des actions en circulation.
Cette pratique est courante parmi les entreprises en bourse. Elle permet, généralement, d’améliorer le bénéfice par action et le rendement pour les actionnaires.
Hausse de rémunération pour le PDG
Ce résultat, jugé comme une bonne performance financière, peut conduire également à une hausse de la rémunération des dirigeants. La rémunération à risque est principalement liée aux résultats financiers de la Société, est-il inscrit dans la circulaire de sollicitation de Metro pour l’exercice 2022.
Or, 76 % de la rémunération du PDG Éric La Flèche est dite à risque. La rémunération totale du grand patron de Metro a atteint 5,36 millions de dollars en 2022, en hausse de 6,8 %.
Le PDG de Metro, Éric La Flèche.
Photo : Avanti Groupe
Par ailleurs, la situation financière de Metro permet à l’entreprise d’augmenter ses investissements dans ses installations et activités. Les investissements en immobilisations en 2022 ont totalisé plus de 620 millions de dollars, un niveau record, est-il écrit dans la circulaire de 2022 de Metro.
Malgré ce niveau record d’investissements, malgré les hausses de salaires et le programme de rachat d’actions, Metro a pu réduire sa dette de 2021 à 2022. Elle est passée de 2,637 milliards de dollars à 2,343 milliards de dollars, une baisse de 11 %.
Si les investissements montent, que Metro renouvelle son programme de rachat d’actions et que la dette baisse, c’est nécessairement parce que Metro génère du cash, vous ne croyez pas?
Des choix financiers
Metro, comme n’importe quelle autre société en bourse, cherche à valoriser l’avoir des actionnaires et à améliorer sa rentabilité. C’est ce qu’elle fait.
Elle profite également de sa situation financière favorable pour investir et pour réduire sa dette. Elle a choisi également de racheter des actions et d’augmenter son dividende, dont le versement total est passé de 240 millions de dollars en 2021 à 258 millions de dollars en 2022.
Si Metro n’est absolument pas responsable de la hausse des prix des denrées, des ressources et de l’énergie, elle est tout de même responsable des choix qu’elle fait. Metro injecte des millions de dollars pour racheter des actions, pour verser des dividendes, pour bonifier la rémunération de ses dirigeants et pour augmenter ses investissements.
C’est important de bien comprendre que les choix d’une entreprise comme Metro sont légitimes et sont faits dans l’intérêt des actionnaires. Mais c’est important aussi de ne pas réduire l’analyse de l’état des finances des épiceries à leur seule marge de bénéfice, comme on l’a fait cette semaine lors du témoignage des PDG devant les parlementaires à Ottawa.
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Intéressant article avec pas mal d’info
Turbulences bancaires Quelle semaine !
PHOTO BRIAN SNYDER, ARCHIVES REUTERS
Des clients de la Silicon Valley Bank attendent devant une succursale de Wellesley, au Massachusetts, le 13 mars dernier.
Malgré les interventions des autorités, les banques régionales américaines restent sous pression et une vénérable institution helvétique semble avoir perdu la confiance des investisseurs. Retour sur les plus récents évènements.
Publié hier à 17h30
Depuis l’intervention concertée des autorités américaines le week-end dernier, pourquoi le calme n’est-il pas revenu dans le secteur bancaire ?
Des banques d’envergure régionale (il y en a plus de 4000 aux États-Unis) demeurent sous pression. L’exode des dépôts se poursuit malgré les assurances des dirigeants que le système bancaire est solide. Les déposants, surtout ceux qui ont des dépôts supérieurs à 250 000 $ US, retirent leur argent. Les dépôts de 250 000 $ US et moins sont assurés par l’assurance-dépôts américaine (FDIC pour Federal Deposit Insurance Corporation). Reuters, citant Goldman Sachs, indique que les dépôts ont quitté les coffres des banques américaines pour se diriger vers les fonds du marché monétaire, des titres du Trésor de courte échéance très sécuritaires. De son côté, le réseau ABC rapportait que Wells Fargo (1700 milliards d’actifs, 4e banque américaine en importance) a enregistré des dépôts nets cette semaine, sans doute en provenance de clients de banques régionales.
Que s’est-il passé à compter du 8 mars ?
Deux banques régionales, la Silicon Valley Bank (SVB), en Californie, et la Signature Bank, à New York, ont dû fermer leurs portes à la suite d’une panique bancaire. Les clients s’y sont rués pour retirer leur argent, et les institutions ont manqué de fonds. La FDIC a pris le contrôle des banques. La fin de semaine dernière, le Trésor, la FDIC et la Réserve fédérale (Fed) ont convenu de couvrir la totalité des dépôts des deux institutions (même ceux non assurés), et la Fed a convenu d’offrir une facilité de crédit en acceptant comme garantie des actifs déprimés comme des obligations du gouvernement américain. La crise a été causée par la montée abrupte des taux d’intérêt depuis un an qui a fait chuter la valeur des actifs financiers comme les obligations. (Le prix des obligations évolue en sens inverse des taux d’intérêt.) Pendant la pandémie, la SVB avait acheté beaucoup d’obligations du gouvernement américain avec l’argent qu’elle recevait de ses déposants issus du milieu de la techno. Les obligations ayant perdu de la valeur avec la montée des taux d’intérêt, quand les déposants ont commencé à réclamer leur argent la semaine dernière, il en manquait dans les coffres des deux banques et le mot s’est répandu.
On s’inquiétait aussi pour First Republic Bank de San Francisco. Où en sommes-nous une semaine plus tard ?
Jeudi, First Republic a reçu des dépôts de 30 milliards US de la part de 11 grandes institutions financières. Avec cet argent, elle peut rembourser ses clients qui réclament leur argent sans avoir à vendre des actifs déprimés comme des obligations du gouvernement américain. First Republic est une banque régionale de taille comparable à la SVB, avec laquelle elle partage la caractéristique d’avoir une base concentrée de clients en moyens.
PHOTO BRENDAN MCDERMID, REUTERS
Depuis le 8 mars, 80 % de la valorisation boursière de First Republic Bank s’est évaporée.
Donc, tout risque de débâcle est écarté ?
Pas si on se fie au marché boursier. L’action de First Republic Bank perdait encore 30 % de sa valeur vendredi. Depuis le 8 mars, 80 % de sa valorisation boursière s’est évaporée. « Lorsqu’un évènement extrême affecte le système financier ou une économie majeure, comme l’effondrement de la SVB, qui a ébranlé le système bancaire régional américain et pesé sur les marchés boursiers du monde entier, il faut généralement plus de quelques jours aux marchés pour s’en remettre », écrivent les économistes Claire Fan et Carrie Freestone, de la Banque Royale, dans une note aux clients. Les répercussions et la volatilité peuvent s’étaler sur des semaines et s’étendre à d’autres régions géographiques, comme on a pu le constater avec les déboires de Credit Suisse.
Que s’est-il passé avec Credit Suisse ?
L’institution fondée en 1856 est aux prises avec des enjeux qui lui sont propres et qui sont connus par le marché. Son action est sous pression depuis le début de 2021. « Après l’apparition de tensions dans le système bancaire régional américain, qui ont ébranlé de nombreuses actions et obligations bancaires aux États-Unis et en Europe, la situation de Credit Suisse s’est encore détériorée, entraînant une nouvelle chute des actions bancaires et des marchés boursiers dans le monde entier », résument les économistes de la Royale. Mardi, Credit Suisse a reconnu « des défaillances importantes » dans son évaluation des risques. Mercredi, la Banque Nationale d’Arabie saoudite, actionnaire important de Credit Suisse, rejetait l’idée d’y injecter des capitaux. Principal concurrent de Credit Suisse, UBS est en pourparlers pour le rachat de son rival en difficulté, avec l’appui des autorités réglementaires suisses, affirmait vendredi le Financial Times.
La situation s’est-elle calmée ?
Il faudra voir. Le titre de Credit Suisse perdait vendredi 8 % de sa valeur à la Bourse de New York. « Les inquiétudes des investisseurs portent sur la viabilité d’un projet de scission de la division Investissement, afin de se concentrer sur ses activités domestiques et de gestion de patrimoine », rapportait The Telegraph de Londres.
Quels sont les impacts de tout ce brouhaha pour nous ?
Les impacts risquent de se faire sentir dans la politique monétaire de la Fed. À ce propos, l’analyse du Mouvement Desjardins n’est guère réjouissante. « [L]es décideurs politiques doivent l’admettre : l’histoire qu’ils ont racontée était fausse », a écrit vendredi dans une note Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroéconomique. « Au lieu d’atteindre son objectif de stabilité des prix sans troubler les marchés et l’économie, la Fed échoue maintenant dans deux de ses trois mandats. L’inflation demeure trop élevée, et le système financier est désormais en difficulté. La semaine prochaine, la Fed aura la tâche peu enviable de devoir pondérer à la fois l’instabilité financière et l’inflation excessive. » Il entrevoit une hausse de 25 points de taux d’intérêt, tout comme Mathieu Marchand, économiste indépendant de Québec. « En injectant des milliards dans les banques américaines sous forme de prêts [300 milliards US en une semaine, a indiqué la Fed vendredi], la Fed revient à imprimer de l’argent à nouveau au moment où elle doit lutter contre l’inflation », souligne M. Marchand.
Mises en chantier en baisse pour un 6e mois de suite au Québec
Le recul a été moins important du côté des nouvelles unités de logements collectifs. Photo: gracieuseté - APCHQ
François Cattapan
18 mars 2023 à 7h05 2 minutes de lecture
Dans les principaux centres urbains de la province, on a recensé 2424 habitations mises en chantier en février, soit une diminution de 6% sur le même mois en 2022. Il s’agit d’une sixième diminution consécutive et d’un huitième recul en neuf mois.
Ce repli des données compilées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) limité à 6% en février s’avère presque une bonne nouvelle. En effet, les résultats avaient été catastrophiques lors des deux mois précédents. Les baisses des mises en chantier s’élevaient alors à 45% en janvier et à 44% en décembre.
«Nous continuons néanmoins d’anticiper un fort ralentissement de la construction résidentielle au cours des prochains mois. Ce scénario est la conséquence directe de la remontée abrupte des coûts de financement», explique Paul Cardinal, directeur du service économique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
Plus spécifiquement, les fondations de seulement 206 maisons individuelles ont été coulées en février au Québec, ce qui représente une baisse de 20 %. Le recul a été beaucoup moins prononcé du côté des logements collectifs. Avec 2218 mises en chantier, la diminution s’établit à 4% par rapport à février 2022.
Répartition par région
Sur le plan géographique, les régions de Gatineau (584 mises en chantier) et de Québec (524 unités) ont en quelque sorte sauvé la mise. Il s’agit de hausses respectives de l’ordre de 51% et 33%. Du côté de Drummondville, on note une certaine stabilité avec un nombre équivalent à l’année précédente de 33 mises en chantier.
Par contre, pour les régions de Sherbrooke (36 unités), de Trois-Rivières (38 unités), de Saguenay (20 unités) et de Montréal (888 unités), le mois de février 2023 s’est avéré plus morose que l’an dernier. Ces cumulatifs représentent des baisses de l’ordre de 73%, 50%, 35% et 23% respectivement.
Enfin, l’APCHQ note finalement une baisse de l’ordre de 33% dans les plus petits centres urbains (10 000 à 99 999 habitants) de la province. En tout, 334 mises en chantier y ont été dénombrées le mois dernier.
Coup d’œil aux données compilées au Québec en février 2023. Tableau gracieuseté – APCHQ
Avec les nouvelles récentes que les compagnies de construction évitent les projets publics parce qu’ils ont le choix et que les offres du public sont mal faits Est-ce que la baisse de mise en chantier ne devrait pas affecter ce manque d’intérêt pour les projets publics et peut-être aider certain projet à débloquer ou à avoir plus de compétition, donc peut-être proposer des prix moins chers?
La voie maritime devrait rouvrir prochainement : les vannes du barrage de Sainte-Catherine étaient ouvertes hier soir pour remettre le niveau d’eau dans la voie maritime à son hauteur d’utilisation.
Merci pour l’information et la photo, c’est bon signe cela signifie qu’ on se dirige lentement mais surement vers les plus 3 plus belles saison au Québec: spring, summer and autumn.
Bonne nouvelle pour les amateurs de bière. Yakima Chief Hops, le plus grand fournisseur de houblons aux microbrasseries va ouvrir un nouveau centre de distribution à Brossard, son premier au Canada.
A new facility in Canada will make YCH the country's largest hop supplier.