Nouvelles culturelles

Musée des Hospitalières La grande histoire du mont Royal

PHOTO FOURNIE PAR LE MUSÉE DES HOSPITALIÈRES

Randonnée en raquettes sur le mont Royal, Montréal, vers 1908-1909, The Valentine & Sons’ Publishing Co., Ltd., Montréal et Toronto, carte postale. Collection Paul Labonne.

À l’occasion du bicentenaire de naissance du concepteur du parc du Mont-Royal, Frederick Law Olmsted, le Musée des hospitalières présente l’exposition Notre montagne. Mémoires du mont Royal. Une expo qui met l’accent sur les batailles citoyennes menées pour préserver l’intégrité du parc.

Publié le 25 novembre

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Éric Clément
Éric Clément La Presse

Le mont Royal est un parc où il fait bon se promener en tout temps. C’est aussi une œuvre d’art, un marqueur de l’histoire de la métropole québécoise et le symbole de l’harmonie sociale qui se construit dans la ville. L’histoire de la « montagne » (qui est en fait une colline !), c’est aussi celle des visions que les Montréalais ont eues de cet espace vert depuis son aménagement en parc. Des visions différentes selon qu’on était francophone ou anglophone, riche ou pauvre, et selon les époques.

« La montagne a toujours été un lieu de débat », dit Jean-François Leclerc, muséologue, historien et ex-directeur du Centre d’histoire de Montréal, qui signe le commissariat de l’exposition.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Jean-François Leclerc, commissaire de l’exposition

L’exposition est un survol touffu de l’épopée du mont Royal, en commençant par la longue période qui a précédé la colonisation française jusqu’à nos jours en passant par les expropriations qui ont permis de créer le parc. C’est la mode des parcs publics aux États-Unis, en Angleterre et en France qui a sauvé l’îlot de verdure de 190 hectares que le paysagiste américain Frederick Law Olmsted (1822-1903) a aménagé en partie, ce qui a abouti à l’ouverture du parc en 1876. Et ce, grâce à un investissement de 1 million de dollars de la part de la Ville pour l’acquisition des terrains et leur réaménagement. Une somme colossale à l’époque.

PHOTO FOURNIE PAR JEAN-FRANÇOIS LECLERC

Première salle de l’exposition

La montagne des Montréalais est devenue lieu de promenade, mais aussi thème de recherche scientifique, notamment sur la préservation des arbres, des plantes et des animaux. Et ce, depuis le début. Olmsted tenait à ce que le lieu ait réellement l’allure d’une montagne. « Il a fait réparer les dommages causés par l’agriculture et les coupes à blanc et il a créé un paysage qui faisait que, plus on montait, plus on avait l’impression de découvrir un paysage de haute montagne, dit Jean-François Leclerc. Avec des pins et des falaises escarpées. »

Le mont Royal aura été une œuvre collective en évolution. Des panneaux rappellent les luttes que des citoyens ont menées pour empêcher les promoteurs d’en grignoter de grandes superficies. Des actions parfois couronnées de succès, mais aussi parfois vaines. Les amis de la nature n’ont eu de cesse de protéger ce refuge qui s’est toujours frotté aux nécessités de sa fréquentation. Tour à tour, on a voulu donner accès aux carrioles puis au funiculaire, au tramway et enfin à la voiture.

« Chaque fois, cela a créé des débats énormes », dit le commissaire. En 1895, un projet de construction d’une voie de tramway vers le sommet a été suggéré. Mais un groupe de femmes anglophones regroupées au sein de la Parks Protective Association a fait dérailler le projet après avoir publié une lettre ouverte dans La Presse et fait circuler une pétition qui a récolté 20 000 signatures.

PHOTO FOURNIE PAR LE MUSÉE DES HOSPITALIÈRES

Le funiculaire du mont Royal, vers 1920, Emil Pinkau & Co. A-G. Leipsic, Montréal. Carte postale, Musée des hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal, don de Raymonde Gauthier.

« Ce mouvement va avoir un impact fantastique pour préserver le mont Royal, dit Jean-François Leclerc. Il mériterait d’avoir une plaque commémorative quelque part ! Car un peu plus tard, des citoyens vont s’allier et ce sont eux qui vont former éventuellement Héritage Montréal et Sauvons Montréal. »

Le commissaire a fait des recherches et il estime que l’histoire moderne du mont Royal est unique. « La montagne est un symbole de la ville, c’est vrai, c’est une icône, mais elle incarne aussi la société montréalaise, ses tensions, ses divergences, ses débats, dit-il. Montréal, c’est une ville pacifique, mais c’est aussi une ville où il y a beaucoup d’énergie et bien des batailles ! Le mont Royal nous a toujours rassemblés, mais aussi divisés ! »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Le directeur général du musée, Paul Labonne

L’exposition est organisée au Musée des hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal, car la cité des hospitalières fondée par Jeanne Mance fait partie de l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal, explique Paul Labonne, directeur général du musée. Bonne visite !

Consultez le site du musée

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Renforcer le monde du cirque dans MHM

L’organisme Cirque Hors Piste était auparavant localisé dans le Centre-Sud de Montréal. Photo: Gracieuseté, Cirque Hors Piste, Sage Rebelle Photo

Lucie Ferré

17 décembre 2022 à 13h16 - Mis à jour 17 décembre 2022 à 13h17 2 minutes de lecture

L’organisme Cirque Hors Piste va assurer la coordination de l’édifice Emmanuel-Arthur-Doucet situé au 3622, rue Hochelaga dans l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM). Cette entente entre l’organisme et l’arrondissement se fera du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2024.

L’objectif ? Développer l’identité circassienne du lieu et faire rayonner la discipline sur le territoire de la ville. Des projets en cirque social devraient être établis pour favoriser le développement et l’inclusion sociale des enfants, des jeunes et des adultes marginalisés du quartier.

«Nous allons continuer d’offrir nos services habituels», confirme l’organisme à Métro, avant de préciser que de nouveaux volets seront disponibles tels que l’entraînement libre et la location de salle. Ceci donnera aux artistes la possibilité d’accéder à des espaces d’entraînement «à prix abordable», ajoute-il.

«Je suis content de l’arrivée de Cirque Hors Piste. Ce joueur clé en cirque social […] sera un partenaire important pour le développement culturel et communautaire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve», a déclaré le maire de l’arrondissement, Pierre Lessard-Blais.

Parmi les différents volets que l’organisme propose, on peut retrouver Cirkaskina, un volet qui consiste à organiser des rencontres et des événements regroupant des groupes et des jeunes issus de partout à travers le pays. «Les jam de cirque», est, quant à lui, un endroit où les artistes professionnels ou en voie de professionnalisation peuvent venir s’entrainer.

«Dès les prochaines semaines, nous allons tranquillement quitter notre église préférée et le quartier Centre-Sud pour nous installer dans Hochelaga-Maisonneuve et amorcer un nouveau pan de notre développement», indique l’organisme Cirque Hors Piste à Métro.

En effet, l’organisme se situait auparavant à l’intérieur de l’église Sainte-Brigide-de-Kildare, dans le quartier de Centre-Sud à Montréal.

À propos du Cirque Hors Piste

Depuis 1955, l’organisme Cirque Hors Piste offre des ateliers de cirque social aux jeunes en difficulté. Il a été fondé par le Cirque du Soleil et l’organisme Jeunesse du Monde.

En 2011, Cirque Hors Piste a pris son indépendance en tant qu’organisme à but non lucratif.

Il organise, depuis, diverses activités artistiques et sociales telles que le Cirko-vélo où des intervenants se déplacent (en deux roues) dans le quartier pour aller à la rencontre des jeunes. L’organisme réalise aussi son carnaval de cirque social annuel.

Source : cirquehorspiste.com

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Cela confirme encore l’importance de la culture qui joue un rôle beaucoup plus important que l’on pense et qui va au delà de la simple performance. C’est un vecteur essentiel au niveau économique mais c’est aussi un domaine très rassembleur et attirant plusieurs personnes. Il est donc primordial de continuer de faire de Montréal la capitale culturelle du Canada et d’investir argent et énergie pour développer encore davantage, que ce soit sur la musique, la chanson, la danse, le cinéma, le théâtre, les musées, les centres culturels, les arts en général etc. C’est là que Montréal se démarque !

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J’ai été voir cet exposition la semaine passée. Et du coup j’ai visité le musée au complet. Pour $10, ca vaut vraiment la peine. Voilà un petit musée qui mériterait d’avoir une plus grande ampleur et un plus grand rayonnement. Il y a de l’espace pour agrandir et les sujets ne manquent pas, surtout au niveau des pionniers et pionnières qui ont façonnées non seulement la colonisation mais, bien sur, aussi le rôle que les religieuses ont jouées autant dans le domaine de la santé que de l’éducation. Voilà un domaine à exploiter selon moi.

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Ce post n’est pas une nouvelle culturelle en tant que telle, sauf si ce n’est que pour parler du nouveau spectacle de Michel Rivard, ‘‘Le tour du bloc’’, qui est présentement en tournée au Québec.

On sait que ce musicien aime la ville, qu’il aime Montréal et qu’il la chante constamment. J’ai donc eu envie de partager quelques unes de ses impressions de promeneur qu’il a livré dans une entrevue au Devoir la semaine dernière. J’aime bien connaitre le ressentiment des gens lorsqu’ils parcourent le rues de Montréal et Rivard sait trop bien mettre les bons mots pour décrire ce qu’il voit lorsqu’il se balade autour du bloc. Toujours un plaisir de le lire ou de l’entendre parler de sa ville.

[Entrevue] «Le tour du bloc»: tout le tour de Michel Rivard | Le Devoir

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Il me semble qu’il y a bcp de gros noms en musique qui annoncent leur venue à Montréal cette année

Dernier en liste, Gun’s N’ Roses

La semaine dernière : Depeche Mode et Bruce Springsteen

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Au tour de KISS d’annoncer sa venue à Montréal!

KISS fera à nouveau ses adieux au Canada en novembre


La formation KISS s’arrêtera notamment à Montréal, à Québec et à Toronto d’ici la fin de l’année.
PHOTO : GETTY IMAGES / KEVIN WINTER

Radio-Canada
Publié à 11 h 33

Après avoir fait ses adieux à la scène canadienne une première fois en 2019, KISS foulera à nouveau le sol de neuf villes du pays, dont Montréal, Québec et Toronto, à l’occasion de la reprise de sa tournée End of the Road, qui avait été perturbée par la pandémie.

La formation mythique sera de retour sur la route à la fin du mois d’octobre et présentera quelques concerts aux États-Unis avant de consacrer une bonne partie du mois de novembre au Canada.

Elle s’arrêtera à Vancouver (8 novembre), à Edmonton (10 novembre), à Calgary (12 novembre), à Saskatoon (13 novembre), à Winnipeg (15 novembre), à Montréal (18 novembre), à Québec (19 novembre), à Ottawa (21 novembre), et à Toronto (22 novembre).

KISS terminera sa tournée avec deux concerts au Madison Square Garden, à New York, la ville où le groupe a été créé il y a près d’un demi-siècle. Il s’agit des concerts finaux absolus de la tournée finale de la formation, selon un communiqué.

Les billets de la tournée End of the Road, de KISS, seront mis en vente lundi à 10 h.

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Peter Gabriel s’ajoute à la liste!

Peter Gabriel à Montréal, Québec, Toronto et Ottawa en septembre


L’auteur-compositeur-interprète britannique annonce une tournée nord-américaine et lance un troisième extrait de son album «i/o», qui sera lancé plus tard en 2023.
PHOTO : PAGE FACEBOOK DE PETER GABRIEL

Radio-Canada
Publié à 10 h 49

Le chanteur britannique Peter Gabriel a annoncé mardi une tournée nord-américaine, sa première en solo en plus de 10 ans, qui le mènera notamment à Montréal, à Québec, à Toronto et à Ottawa en septembre. Il a aussi dévoilé Playing For Time, nouvel extrait de l’album i/o, à venir plus tard cette année.

La tournée qui mènera aussi l’ex-leader de Genesis dans plusieurs villes américaines s’ajoute à une série de concerts en Europe qu’il amorcera au mois de mai. Avec ses musiciens Tony Levin, David Rhodes et Manu Katché, Peter Gabriel jouera de nouvelles chansons de i/o ainsi que les chansons favorites du public tirées de son répertoire, avec quelques surprises.

La tournée s’arrêtera donc au Centre Vidéotron à Québec (8 septembre), au Centre Canadian Tire à Ottawa (9 septembre), au Scotiabank Arena à Toronto (11 septembre) et au Centre Bell à Montréal (13 septembre).

Playing For Time est le troisième extrait de i/o à paraître, après Panopticom et The Court. De nouvelles chansons seront dévoilées chaque mois lors de la pleine lune, jusqu’à la sortie de l’album.

Les billets pour les concerts de Peter Gabriel en Amérique du Nord seront mis en vente vendredi à 10 h. Les fans ont accès à une prévente par l’infolettre du cercle d’admirateurs et admiratrices de Peter Gabriel, dès ce mardi.

Et Megadeth à Laval

Megadeth sera en tournée au Canada au printemps


Dave Mustaine, le leader du groupe Megadeth
PHOTO : GETTY IMAGES / ETHAN MILLER

Radio-Canada
Publié à 10 h 48

Le groupe de trash metal américain Megadeth traversera le Canada d’ouest en est à l’occasion d’une tournée de 12 concerts en avril et en mai prochain.

La formation de Dave Mustaine, qui a récemment renoué avec le guitariste Marty Friedman lors d’un concert à Tokyo, amorcera son périple canadien en Colombie-Britannique; elle donnera des concerts à Abbotsford et à Kelowna, respectivement les 28 et 29 avril.

La tournée se conclura à Halifax, en Nouvelle-Écosse, le 15 mai, après des arrêts dans les provinces de l’Ouest, l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick.

Le groupe se produira notamment au Centre Vidéotron, à Québec, le 10 mai, puis à la Place Bell, à Laval, le lendemain.

Les billets pour la tournée seront mis en vente générale le jeudi 9 mars à 10 h, mais des billets seront offerts en prévente dès le mardi 7 mars.

Le groupe Megadeth a été fondé en 1983 par Dave Mustaine après qu’il eut été expulsé de Metallica. Il s’agit d’une des plus populaires formations de trash metal au monde.

The Sick, the Dying… and the Dead!, le 16e album studio du groupe, a été lancé l’an dernier.

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Le Musée de la civilisation dépoussière son exposition sur l’Histoire du Québec

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Photo: Red Méthot Musée de la civilisation La mort sera au rendez-vous dans la future exposition consacrée au Québec, sous la forme d’un corbillard d’apparat. Le véhicule, fabriqué par la Maison Lépine en 1900, fera son entrée au Musée de la civilisation dès le mois de mai dans le cadre de sa restauration devant public qui va s’étirer jusqu’à la fin de l’été. Il s’agira du plus gros « objet » jamais entré entre les murs de l’institution. Sur la photo, un corbillard au Musée de la civilisation, don de la famille de Cécile et Robert Lépine.

Dave Noël à Québec

8 mars 2023

Le temps des Québécois a fait son temps. L’exposition du Musée de la civilisation consacrée à l’histoire du Québec a plié bagage en janvier dernier après avoir été vue par des milliers de visiteurs sur près de deux décennies. Elle sera remplacée par une exposition occupant un espace trois fois plus vaste, dont l’ouverture est prévue en mai 2024.

« Après plus de 18 ans, il était normal de s’assurer que notre exposition est au goût du jour », explique le président-directeur général du Musée, Stéphan La Roche, dans un entretien accordé au Devoir. Les expositions « permanentes » ont une durée de vie limitée, rappelle l’avocat de formation. « À un moment donné, le matériel s’use, il finit par avoir une certaine obsolescence. »

La future expo, dont le nom reste à déterminer, sera déployée sur 1500 mètres carrés. « Ce sera la plus grande salle d’exposition que le Musée de la civilisation n’aura jamais eue, à ma connaissance », précise M. La Roche.

Cette superficie permettra d’intégrer une partie des 6000 objets et fragments mis au jour sur le site archéologique Cartier-Roberval, près de l’embouchure de la rivière du Cap Rouge. « Le début de la colonie va être richement abordé et illustré », poursuit-il en évoquant la première tentative de colonisation française du Canada en 1541-1543.

Rencontres

Les visiteurs de ce nouvel espace y verront des objets illustrant le thème de la « rencontre », celle avec les peuples autochtones, mais également avec les immigrants des dernières décennies. L’institution de la rue Dalhousie a d’ailleurs lancé un appel à tous en décembre pour recueillir des objets témoignant du premier contact de personnes immigrantes avec le Québec. Cet appel a été prolongé jusqu’au 26 mars.

La Conquête britannique de 1759 sera-t-elle considérée comme une forme de « rencontre » ? Oui, répond Stéphan La Roche : « Les rencontres ne sont pas toujours positives. Vous avez sûrement déjà vécu dans votre vie des rencontres qui ne sont pas agréables ! »

Les concepteurs de la nouvelle exposition devront trouver une place pour le « rempart palissadé » de Beaucours, dont la découverte dans le Vieux-Québec avait été annoncée par le premier ministre François Legault lui-même en novembre 2018. Une analyse subséquente avait toutefois révélé que les pièces de bois de cet artéfact supposément daté de 1693 avaient plutôt été coupées après 1750.

« Il occupera un espace à la fin de l’exposition pour faire ressortir la démarche scientifique qui anime les archéologues et les restaurateurs, explique la relationniste de presse Agnès Dufour en évoquant la structure mystérieuse. C’est une occasion de tisser des liens entre différents énoncés que cette découverte soulève. »

Refonte tranquille

Le Musée de la civilisation a mis en place des comités formés de jeunes, d’Autochtones et de membres de la diversité culturelle pour valider et scénariser la trame narrative de la future exposition. Ce panel d’experts comprend notamment les historiens Jean-Philippe Warren et Denyse Baillargeon, la poète innue Marie-Andrée Gill et l’écrivain Jean Désy.

« Ce n’est pas la révolution, insiste Stéphan La Roche. On va traiter des grands thèmes québécois qui étaient déjà là. Cela étant dit, il y aura une lecture probablement plus fine, plus à jour sur les notions d’inclusion et de décolonisation. »

L’esclavage pratiqué dans la vallée du Saint-Laurent jusqu’au début du XIXe siècle sera également évoqué dans les vitrines. « Ce ne sera pas un thème en tant que tel, mais c’est sûr que la question va être abordée, ça, je peux vous l’assurer, parce qu’il y a eu des épisodes au Québec comme partout en Amérique. »

Dès sa première mouture, en 2004, Le temps des Québécois misait sur le thème de la diversité. « Je suis d’ici et je suis d’ailleurs », lançait un citoyen anonyme tournant sur lui-même dans le court métrage qui accompagnait l’exposition. « Je ne veux pas… m’isoler », précisait un autre sur un air de guimbarde. La vidéo produite par l’Office national du film du Canada ménageait la chèvre et le chou en affirmant que la Conquête de 1759 n’était « ni providentielle ni catastrophique », à la suite d’un exposé historiographique plutôt pointu de Jacques Lacoursière, vu la clientèle visée par l’exposition.

L’expo de 2004 avait fait l’objet d’une refonte majeure en 2017. Le premier fleurdelisé hissé sur l’hôtel du Parlement québécois en 1948 y côtoyait la Fender Telecaster de Dédé Fortin et la robe de scène de la Poune. Ces objets iconiques seront-ils de retour entre les murs du Musée au printemps 2024 ? « On n’est pas rendus à cette étape-là, répond Stéphan La Roche. Certains objets vont revenir, mais je ne pourrais pas vous dire lesquels. Si on renouvelle, ce n’est pas pour montrer les mêmes choses. »

Celui qui a assisté à l’ouverture de son Musée en 1988 à titre de guide-animateur en profite pour rappeler l’importance de ne pas surexposer certains artéfacts. « Il y a des objets qui sont plus fragiles, et au bout d’un certain temps, ils doivent aller se “reposer” dans nos réserves. »

La nouvelle exposition ne risque-t-elle pas d’entrer en concurrence avec l’Espace bleu prévu au sommet de la falaise surplombant le Musée de la civilisation ? « L’Espace bleu de Québec va traiter plus spécifiquement de l’histoire du territoire de la région de la capitale nationale », fait-il valoir.

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Cette année, il y a vraiment une « vibe » années 1980-1990

The Cure sera au Centre Bell en juin

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Drake au Centre Bell le 14 juillet

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La Galerie 3 de Québec s’installe au Belgo

PHOTO FOURNIE PAR LA GALERIE 3

Le galeriste Abdelillah Chiguer dans son nouveau local du Belgo

La Galerie 3 ouvrira, le 30 mars, un nouvel espace dans l’édifice du Belgo, à Montréal. La galerie d’art de Québec change aussi de nom. Elle s’appellera dorénavant la galerie Chiguer Art contemporain, du nom d’Abdelilah Chiguer, cofondateur de la Galerie 3 en 2015.

Publié le 9 mars

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Éric Clément
Éric Clément La Presse

Le Belgo poursuit son retour en force en tant qu’épicentre du marché montréalais des galeries d’art. La Galerie 3, qui représente, à Québec, les artistes BGL, Laurent Craste, Dan Brault, Daniel Barrow, François Morelli, Paryse Martin, Jean-Pierre Morin, Mathieu Valade, Martin Bureau ou encore Claudie Gagnon, s’y installera dès la fin du mois.

La Galerie 3 a été créée par Abdelilah Chiguer, Norbert Langlois et Pascal Champoux. Ce dernier est mort accidentellement en 2017 et Norbert Lacroix a vendu ses parts à M. Chiguer à la fin de 2022. La Galerie 3, c’est celle qui a vendu en 2017 au collectionneur Marc Bellemare, pour 220 000 $, l’œuvre L’Atelier que BGL avait présentée à la Biennale de Venise deux ans auparavant, dans le cadre de son installation Canadisssimo.

PHOTO ERICK LABBÉ, LE SOLEIL

Abdelilah Chiguer et Norbert Langlois, devant Les embaumeurs, œuvre d’Annie Baillargeon

La nouvelle galerie de 1250 pi⁠2 sera située au 4e étage du Belgo, dans le local 416 qu’occupait auparavant la galerie d’art photographique La Castiglione. Un étage qu’Abdelilah Chiguer connaît bien puisque la Galerie 3 y a présenté, en 2015, sa première expo hors de Québec – un pop up, comme on dit dans le milieu – avant d’y organiser d’autres pop up, les années suivantes.

PHOTO FOURNIE PAR LA GALERIE 3

Abdelilah Chiguer à l’entrée de son nouvel espace

« On vient au Belgo car il y règne un nouveau dynamisme, dit M. Chiguer. Depuis la création de notre galerie, on voulait venir à Montréal. On y a fidélisé des clients. La pandémie a retardé notre projet. Mais la base est solide maintenant pour aller de l’avant. »

L’exposition inaugurale, du 30 mars au 30 avril, comprendra des œuvres des artistes de la Galerie 3, notamment de deux recrues, le bicéphale Cozic et le sculpteur Gilles Mihalcean. « Il y aura aussi des œuvres de Pierre Ayot, dit Abdelilah Chiguer. Je travaille avec Madeleine [Forcier] pour permettre de faire des liens entre Pierre Ayot et BGL ou encore avec les Cozic, Paryse ou Claudie. »

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Ensuite, la galerie présentera au Belgo des solos de Dan Brault, du 11 mai au 3 juin, et d’Annie Baillargeon, du 8 juin au 9 juillet. Abdelilah Chiguer veut générer huit expos par an, chacune d’une durée de quatre à cinq semaines. Certaines expos seront présentées aux deux endroits. L’espace du Belgo aura une directrice, Marie-Christine Dubé, et un responsable des expositions, Léo Rivest. Tous deux ont fait leurs classes dans le milieu des galeries et des centres d’art.

PHOTO FOURNIE PAR LA GALERIE 3

Noyade, 2011 (revisitée en 2021), Annie Baillargeon, impression jet d’encre et aquarelle, 30,5 x 30,5 cm

Abdelilah Chiguer a de l’ambition. Il veut consolider son projet montréalais et vise ensuite, en 2024, à se rendre à deux foires d’art contemporain de New York et de Miami. « Par la suite, j’aimerais participer à des biennales et voir grand pour la galerie et les artistes que je représente », dit-il. Le galeriste est très attaché aux artistes. Il a créé Artroduction, en 2021, afin d’aider les artistes émergents et les collectionneurs en herbe⁠1.

Avec cette arrivée au Belgo, Abdelilah Chiguer veut séduire les collectionneurs et institutions qui se déplacent peu dans la Vieille-Capitale. Et il s’offre un cadeau pour ses 20 ans au Québec. Né au Maroc, il est venu en 2003 étudier à l’Université Laval grâce à une bourse d’études. Il devient le premier Québécois d’origine maghrébine à diriger une double galerie d’art. « Je n’avais jamais pensé être galeriste ni même immigrer ici, dit-il. J’étais venu pour ma maîtrise en gestion manufacturière et logistique. J’ai adoré Québec et sa qualité de vie. J’y ai rencontré ma conjointe. J’ai travaillé comme directeur de l’approvisionnement dans le privé pendant 15 ans. Je collectionnais de l’art et ça m’a amené à devenir galeriste. »

Actuel coprésident de l’Association des galeries d’art contemporain, M. Chiguer a toujours eu une fibre artistique. Auteur, il a mis en scène sa pièce Femmes… et femmes, sur la situation des femmes en temps de guerre, en 2005 à Québec. Il a étudié le cinéma au Maroc, y a réalisé des courts métrages et fait du théâtre. « J’ai gagné deux prix de mise en scène au Maroc », dit-il. C’est grâce à un de ces prix qu’il a découvert les musées parisiens en 2002 et été bouleversé par les peintures impressionnistes du musée d’Orsay. Avant de craquer, au Québec, pour une toile de Rafael Sottolichio, L’Apocalypse, qui l’avait tant ému qu’il l’a acquise après avoir passé une nuit d’insomnie !

PHOTO FOURNIE PAR LA GALERIE 3

L’Apocalypse, 2012, Rafael Sottolichio

« Malheureusement, je ne peux pas représenter tous les artistes que j’adore, dit-il. Mais je peux les exposer. C’est ainsi que j’ai été agréablement surpris par une exposition de la commissaire Camille Larivée montée, l’an dernier, chez DRAC, à Drummondville, avec le travail de Glenn Gear, Carla Hemlock et Christine Sioui Wawanoloath. L’expo viendra à Québec et à Montréal. C’est ce genre de projets que je peux faire maintenant que j’ai deux lieux d’exposition. »

1. Consultez le site Artroduction

Consultez le site de la Galerie 3

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La nostalgie a ses limites


PHOTO CHRIS O’MEARA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Bruce Springsteen le 1er février à l’Amalie Arena à Tampa, en Floride

Marc Cassivi
LA PRESSE

On se croirait en 1984. The Cure, Depeche Mode, Peter Gabriel, Bruce Springsteen, Lionel Richie, Kiss, Madonna, Rod Stewart seront tous en spectacle au Centre Bell au cours des prochains mois. Sauf qu’en 1984, on pouvait voir Bruce Springsteen d’un siège « dans les rouges » au Forum pour 19,50 $ (l’équivalent de 50,35 $ aujourd’hui, selon la Banque du Canada).

Publié hier à 7h15

Combien en coûte-t-il aujourd’hui pour se procurer un billet de spectacle de Bruce Springsteen au Centre Bell en novembre, dans l’équivalent des rouges du Forum ? Au bas mot 439 $ et jusqu’à 1500 $.

Je ne parle pas des prix exigés par des revendeurs louches, mais de ceux affichés sur le site officiel de Ticketmaster. Le prix d’un loyer. Et pas seulement dans les quartiers ouvriers dont parle généralement le Boss. J’ai eu la chance qu’un ami nous déniche des billets, le matin de la vente officielle, pour « seulement » 10 fois le prix de 1984. Quelle aubaine !

J’y étais en 2008, au dernier passage de Springsteen à Montréal, à l’invitation de mon ami et patron Alain, exégète du Boss. J’avais hérité du billet de Foglia. Il y a 15 ans, il en coûtait 126,75 $ pour voir l’E Street Band du parterre du Centre Bell. Au prix de revente de Ticketmaster cette semaine, un billet au même endroit coûtait 850,62 $ pour voir Springsteen l’automne prochain. Il y a inflation et inflation.

Il est difficile, dans les circonstances, de ne pas se sentir comme le dindon d’une farce bien plate. Celle de la tarification dynamique – dont a parlé dans nos pages ma collègue Marissa Groguhé en octobre – et de la revente par Ticketmaster, qui se substitue aux scalpers d’antan, en testant les limites (et la capacité de payer) des spectateurs.

Il faut être dindon sur les bords pour débourser 200 $ afin d’assister au Centre Bell, en août, au Celebration Tour de Madonna… de derrière la scène. J’ai bien dit « assister », et non « voir ».

Je ne suis pas moins dindon de la nostalgie que les autres. J’ai eu envie moi aussi de faire la file virtuelle mercredi matin pour mettre la main sur des billets de The Cure, au Centre Bell toujours, en juin.

Au moins, le plus grand groupe « alternatif » de mon adolescence a décidé de proposer des billets à prix raisonnables, en faisant fi de la tarification dynamique et des billets platine, contrairement à la plupart des musiciens en tournée actuellement (le forfait VIP pour Madonna au Centre Bell coûte 2500 $).

Ces stratégies de mise en marché ne sont pas sans conséquence pour les artistes. Les prix parfois prohibitifs du spectacle de Bruce Springsteen lui ont valu un ressac sans précédent parmi ses plus fidèles admirateurs.

Beaucoup se sont demandé pourquoi ce « héros de la classe ouvrière », qui a vendu tous ses droits musicaux à Sony pour un demi-milliard de dollars en 2021, courait ainsi le risque de ternir sa réputation, à 73 ans, pour quelques millions de plus. Le prix à payer n’est pas toujours quantifiable en dollars américains.


PHOTO ANNE GAUTHIER, ARCHIVES LA PRESSE
Robert Smith, chanteur de The Cure, en spectacle à Osheaga en août 2013

The Cure s’oppose concrètement à la flambée des prix des billets et c’est tout à son honneur. La seule fois que j’ai vu le groupe en spectacle, c’était il y a 25 ans à Lyon. Ça ne m’avait rien coûté. Je m’étais rendu à l’extérieur du théâtre romain de Fourvière pour écouter Robert Smith chanter. Il n’avait que 39 ans. Il aura 64 ans le mois prochain.

La retraite n’existe plus pour les vieilles gloires de la musique populaire. Les Rolling Stones repartent en tournée malgré la mort il y a deux ans de leur batteur Charlie Watts. Depeche Mode sera à Montréal malgré la disparition l’an dernier de son claviériste Andy Fletcher. Lynyrd Skynyrd a repris sa tournée une semaine après la mort de son guitariste et fondateur Gary Rossington. Tant qu’il y a des nostalgiques pour payer…

Je ne suis pas dupe de la raison pour laquelle une bonne partie de la programmation de spectacles du Centre Bell pourrait être confondue avec celle d’il y a 40 ans au Forum. Je suis rendu à l’âge où j’ai théoriquement les moyens de me payer un (deux ou trois) trip de nostalgie.

Très peu de gens de 25 ans pourront et voudront payer 200 $ pour voir Bruce Springsteen, Peter Gabriel ou The Cure en spectacle. Comme très peu de gens de 50 ans auront envie d’entendre les nouvelles chansons de ces artistes.

On va voir Depeche Mode ou Madonna pour le plaisir, bien sûr. On y va aussi pour se bercer de l’illusion que notre âge physique est le même que notre âge mental, c’est-à-dire l’âge que nous avons le sentiment d’avoir, et qui est parfois de 10 ans inférieurs à notre âge réel. Dans ma tête, j’ai à peine 40 ans.

Où s’arrête ma nostalgie ? Là où mes principes prennent le dessus. Pour voir Metallica au Stade olympique en août, Ticketmaster réclame au minimum 374 $. Les billets grimpent très vite à 600 $, 800 $, voire 1200 $. Un billet pour le spectacle de Guns N’Roses dans une loge du parc Jean-Drapeau, trois jours plus tôt ? 1925 $. Ils ont du front tout le tour de la tête.

J’ai payé 39,25 $ pour voir Metallica ET Guns au Stade olympique, en 1992. Depuis l’émeute causée par Axl Rose, j’ai juré que je ne donnerais pas une cenne de plus à cet abruti, et je tiendrai parole. J’irai peut-être le revoir quand Metallica et Guns N’Roses offriront un spectacle gratuit pour dédommager les spectateurs d’il y a 31 ans. Pas avant. La nostalgie a toujours ben ses limites.

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Maison symphonique Les concerts IAM x OSM auront finalement lieu en octobre

PHOTO FOURNIE PAR L’OSM

Le groupe rap français IAM

Après trois reports successifs, la rencontre tant attendue entre le mythique groupe rap français IAM et l’Orchestre symphonique de Montréal aura finalement lieu du 3 au 6 octobre, à la Maison symphonique de Montréal.

Publié hier à 14h09

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Pierre-Marc Durivage
Pierre-Marc Durivage La Presse

Le groupe livrera ainsi des versions inédites de ses chansons, y compris plusieurs de son disque L’École du micro d’argent, qui, à sa sortie en 1997, a marqué un tournant pour le rap francophone. C’est la chef d’orchestre Dina Gilbert qui aura le mandat de diriger les musiciens de l’OSM pendant leur rencontre unique avec les rappeurs du quintette marseillais.

La tenue du spectacle avait d’abord été annoncée en janvier 2019 pour les représentations qui devaient avoir lieu originalement du 7 au 10 avril 2020. Après un premier report dû au confinement, les concerts avaient été reprogrammés du 5 au 8 octobre 2021, avant d’être de nouveau repoussés à mai 2022. À moins d’avis contraire, cette fois sera donc la bonne. Quelques billets sont d’ailleurs encore disponibles pour les quatre représentations. Selon Le Devoir, les reports successifs des concerts sont le résultat des exigences sanitaires en vigueur au pays jusqu’à l’an dernier, au moins l’un des membres d’IAM s’étant déclaré contre la vaccination contre la COVID-19.

Lors de l’annonce du précédent report, l’OSM s’était publiquement limité à dire qu’on souhaitait « réunir les meilleures conditions pour se produire ensemble sur la scène de la Maison symphonique. »

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Un autre groupe des années 1980 en visite dans la région.

Tears for Fears à Laval, à Toronto et à Vancouver à l’été


Curt Smith et Roland Orzabal du duo britannique Tears for Fears
PHOTO : PAGE FACEBOOK DE TEARS FOR FEARS

Radio-Canada
Publié à 13 h 22

Le duo de pop britannique Tears for Fears a annoncé lundi une nouvelle tournée nord-américaine, The Tipping Point Part II, avec des escales à Laval et à Toronto au mois de juin, puis à Vancouver au mois de juillet.

Le groupe formé de Roland Orzabal (voix, guitare, claviers) et Curt Smith (voix, basse, claviers), connu pour des succès comme Mad World ou Everybody Wants to Rule the World, sera accompagné du quintette californien Cold War Kids.

Tears for Fears a lancé son septième album studio, The Tipping Point, en février 2022, près de 18 ans après le précédent, Everybody Loves a Happy Ending.

Le groupe foulera donc les planches de la scène Budweiser à Toronto le 29 juin, de la Place Bell à Laval le 30 juin, ainsi que du Rogers Arena à Vancouver le 24 juillet. Les billets seront mis en prévente le 4 avril, avant leur mise en vente générale le vendredi 7 avril à 10 h.

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Moment Factory invite à explorer votre imaginaire avec «Miroir miroir»

Moment Factory met la technologie au service de l’imaginaire dans sa nouvelle expérience artistique et immersive « Miroir miroir », à la Place Bonaventure. Photo: Moment Factory

Caroline Bertrand

9 avril 2023 à 5h00 5 minutes de lecture

Moment Factory met la technologie au service de l’imaginaire dans sa nouvelle expérience artistique et immersive Miroir miroir, qui se déploie dans la vaste Place Bonaventure.

Le fleuron québécois du spectacle convie dès ce vendredi enfants comme adultes à s’évader du quotidien et à s’émerveiller devant des installations lumineuses aux couleurs vitaminées — particulièrement vivifiantes en ce printemps tardif.

Métro s’est prêté au jeu de ces installations technologiques enchanteresses. « Jeu » est le mot juste, l’expérience revêtant un caractère résolument ludique… et contemplatif.

  • Ambiance céleste à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

  • Ambiance céleste à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

  • Un rivière appelant à suivre le flot du présent à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

  • Ambiance céleste à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

  • Installation industrielle à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

  • Ambiance céleste à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

  • Ambiance céleste à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

Ambiance céleste à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Caroline Bertrand

Installations poétiques et technos

Pour créer Miroir miroir, Moment Factory s’est inspirée des thématiques de l’esprit humain, comme la mémoire, le rêve et l’ego, indique en entrevue avec Métro la réalisatrice multimédia et directrice de création chez Moment Factory Marie Belzil.

Derrière les portes en tissu flottant se cachent des installations aux noms poétiques et oniriques : La forêt des échos, La rivière du temps, Les miroirs de demain, L’entrepôt des mémoires… L’on déambule parmi elles en suivant son instinct, le parcours n’ayant ni début, ni milieu, ni fin. « Ça active le sens de l’aventure », souligne la créatrice.

Le sous-titre de l’une des installations, Se perdre pour mieux se retrouver, décrit fort bien l’expérience sensorielle qu’est Miroir miroir, le parcours déambulatoire revêtant un caractère méditatif. L’on peut réellement se perdre dans son imaginaire le temps d’une errance contemplative.

Par quelle porte explorerez-vous les installations sensorielles et immersives de « Miroir miroir », signées Moment Factory? Photo : Moment Factory

Passé, présent, avenir

Les installations fantaisistes en appellent au passé, au présent et à l’avenir des visiteur.euse.s qui s’y aventurent — « un fil directeur de la création », dit Marie Belzil.

L’une d’elles sollicite nos souvenirs : on scanne un code QR qui nous amène à des questions en ligne liées à notre histoire. Quel instrument a-t-on toujours voulu jouer? Quelle est notre destination de road trip favorite? Quelle matière préférait-on à l’école? L’on a ensuite la joie de voir ces mots significatifs pour nous apparaître sur les néons lumineux de l’installation.

« Il y a quelque chose d’une œuvre vivante là-dedans, expose Marie Belzil. Les mots changent éternellement en fonction de qui est passé là. Ça me touche beaucoup de voir la trace que les gens ont laissée. »

La projection d’une rivière au sol nous invite, quant à elle, à paisiblement suivre le flot de notre présent, comme le veut l’adage, tandis qu’un jeu de tarot numérique géant nous projette avec fantaisie dans l’avenir.

Chaque installation jouit d’une ambiance sonore qui lui est propre : tantôt plus rythmée dans un décor industriel lumineux, tantôt plus astrale dans une forêt de miroirs réfléchissant une constellation de lumières, telles des étoiles.

« Voir l’émerveillement des enfants, ça nous a ramenés à l’essence de ce qu’on voulait faire : permettre de s’aventurer dans un monde imaginaire qui apporte beaucoup de sourires », affirme Marie Belzil.

« Une expérience d’émerveillement comme celle-là, c’est important pour l’humanité dans cette vague d’isolement et de virtualisation », a relevé devant les médias le cofondateur et directeur de création de Moment Factory, Sakchin Bessette.

Un jeu de tarot hors norme à « Miroir miroir », de Moment Factory. Photo : Moment Factory

Ramener le plaisir au centre-ville

Outre permettre au public de s’émerveiller et de rêvasser en déambulant, Miroir miroir vise également à revitaliser le centre-ville.

La création s’inscrit en effet dans l’initiative « J’aime travailler au centre-ville » de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), qui désire par ce programme attirer les gens au centre-ville, déserté par les travailleur.euse.s depuis la pandémie.

Face au taux d’inoccupation élevé des bureaux, le président de la CCMM, Michel Leblanc, souhaite, grâce à un projet créatif et interactif comme Miroir miroir, « intriguer les travailleurs, ramener le plaisir au centre-ville et créer un lieu de rencontre hors du bureau ».

« Montréal est une plaque tournante de créativité », ajoute Sakchin Bessette, de Moment Factory. « Et Miroir miroir est imprégnée de cet ADN ».

Cette nouvelle création de l’entreprise montréalaise, qui a contribué à la tournée mondiale de Billie Eilish entre autres projets d’envergure, voyagera par ailleurs en Australie à l’été. Moment Factory aspire à s’étendre encore davantage à l’international sans cesser d’expérimenter dans la ville qui l’a vu naître.

Maintenant, à vous de découvrir où Miroir miroir entraînera votre imaginaire.

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“There is no dark side
of the moon really.
Matter of fact
it’s all dark.”

Infatigable Phyllis Lambert

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Phyllis Lambert


Mario Girard
Mario Girard La Presse

Elle est arrivée d’un pas alerte et s’est plantée droite comme un I au milieu de la salle d’exposition, prête à répondre à toutes nos questions. À 96 ans, Phyllis Lambert demeure aussi vive, curieuse et philosophe qu’il y a une soixantaine d’années, au moment où elle entamait des études en architecture, à Chicago.

Publié à 7h15

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Elle reste aussi la femme engagée qu’elle a toujours été, consacrant temps et énergie à protéger le patrimoine, particulièrement celui de Montréal, « sa » ville. Le matin de cette rencontre, je l’avais d’ailleurs entendue dans un reportage d’ICI Première au sujet d’une église, l’une des très nombreuses qui sont actuellement menacées de démolition au Québec.

Mais si une poignée de journalistes entouraient la fondatrice du Centre canadien d’architecture et philanthrope, membre de l’illustre famille Bronfman, ce n’était pas pour l’écouter parler de « pierres grises », son sujet de prédilection, mais d’une autre passion qui fait partie de sa vie : la photographie.

Grâce à l’exposition Observation de la galerie Pierre-François Ouellette Art contemporain, le public découvre cet aspect méconnu du parcours de Phyllis Lambert. Depuis le milieu des années 1950, celle qui a beaucoup voyagé a réalisé pas moins de 80 000 clichés.

Un livre, Observation Is a Constant That Underlies All Approaches, publié il y a quelques mois, nous offre une sélection d’environ 300 photographies. Le commissaire de l’exposition, Adad Hannah, a retenu 70 instantanés qui vont bien au-delà d’exemples architecturaux.

PHOTO FOURNIE PAR LA GALERIE PIERRE-FRANÇOIS OUELLETTE ART CONTEMPORAIN

Fuller Dome, Haida Gwaii, Phyllis Lambert_Geodesic dome, Haida Gwaii, British Columbia, 2015 (imprimée : 2023)

Le regard que pose Phyllis Lambert avec les nombreux appareils photographiques qui l’ont accompagnée au cours de sa vie (elle a même fait de la photo sous-marine) est à la fois celui de l’architecte et de l’amoureuse des vieilles pierres, mais aussi de celle qui s’intéresse à la vie urbaine et aux êtres humains qui en font partie. « L’architecture, c’est d’abord l’environnement », dit-elle.

Le projet d’Habitat 67 au moment de sa construction, la fontaine du Seagram Plaza, en 1961, le temple d’Apollon en Turquie, les Halles de Paris avant leur démolition, des cyclistes lors du Grand Prix du Parisien, en 1963, l’observatoire Jantar Mantar, à New Delhi, tous ces lieux passent par le prisme de celle qui tient l’appareil, ce qui est le propre de la photographie.

En découvrant ces photographies, on comprend que Phyllis Lambert a fait sienne cette phrase de Jacques Ferron qui a déjà écrit que l’architecture exprime d’abord une civilisation.

Il est fascinant de voir, lorsqu’on visite l’exposition avec l’auteure des clichés, qu’elle a une mémoire phénoménale des lieux et des époques où ils ont été pris. Elle commente chacune des photographies en évoquant des souvenirs qui demeurent accrochés au temps comme les oursins aux rochers.

J’ai voulu savoir quelle est la motivation derrière la prise de ces dizaines de milliers de clichés. Un désir de documenter ? « Documenter… je n’aime pas trop ce mot, m’a répondu Phyllis Lambert du tac au tac. J’ai d’abord fait ces photos pour moi. »

PHOTO FOURNIE PAR LA GALERIE PIERRE-FRANÇOIS OUELLETTE ART CONTEMPORAIN

Phyllis Lambert_Autoportrait, 860 Lake Shore Drive, Chicago, Illinois, 1961 (imprimée : 2023)

Saluons ici ceux qui ont eu le courage de plonger dans les milliers de négatifs, de diapositives et d’autres supports pour faire des choix. Et saluons l’expertise de ceux qui ont créé des juxtapositions entre les diverses photos, aussi bien dans l’ouvrage que pour l’exposition.

Il est étonnant que ces photos n’aient jamais été montrées avant ce jour. « Je n’ai jamais pensé que cela était possible, dit simplement Phyllis Lambert. Après le projet de livre, il y a eu une occasion. »

Il faut saluer l’initiative de Pierre-François Ouellette d’offrir au public montréalais cette très belle exposition qui nous fait prendre conscience de l’importance du travail des architectes et des ravages qu’on fait subir à leur travail, même si Phyllis Lambert tient à préciser que le choix des photos n’a pas été fait dans ce sens.

« Oui, je dénonce souvent les ravages, mais ce n’est pas ce que j’ai voulu montrer ici », nous a-t-elle expliqué. Ses photographies sont le fruit d’une observation qui tente d’établir un lien entre l’art et les « divers domaines de la connaissance humaine ».

Phyllis Lambert continue de réaliser des photographies. Mais il y a belle lurette qu’elle n’utilise plus ses appareils 35 mm, Nikon ou autres. Aujourd’hui, c’est munie du dernier modèle d’iPhone glissé dans sa poche qu’elle marche dans les rues des villes.

J’ai rencontré Phyllis Lambert mercredi dernier lors d’une visite de presse de l’exposition. Samedi, en début d’après-midi, elle donnait une conférence devant des historiens en architecture réunis à Montréal avant de participer à un évènement public dans le cadre de son exposition Observation.

PHOTO FOURNIE PAR LA GALERIE PIERRE-FRANÇOIS OUELLETTE ART CONTEMPORAIN

Phyllis Lambert Chess players, Seagram Plaza, New York City, 1961 (imprimée : 2023)

On voudrait tous avoir une part de cette énergie, de cette passion qui demeure intacte.

Ce besoin d’immortaliser ce que son œil happe est encore présent. D’ailleurs, elle n’a pas pu s’empêcher de photographier mon collègue Charles William Pelletier… pendant qu’il la photographiait.

Insaisissable, Phyllis Lambert l’est encore. Elle a compris que c’est ce qui la rapproche de l’éternité.

Observation, jusqu’au 20 mai, à la galerie Pierre-François Ouellette

Consultez le site de l’exposition

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