Montréal : Ville de savoir (enseignement supérieur)

Un don dans la durée

La moitié du don de 50 millions servira à la création d’un fonds de dotation qui permettra d’assurer la pérennité de l’Institut Lassonde sur les innovations de rupture sur de nombreuses années.

L’autre moitié ira directement aux chercheurs-professeurs et étudiants de maîtrise et de doctorat – pour leur permettre de pousser au bout leurs projets de recherche, avec une petite équipe qui assurera la coordination de l’Institut.

« Il n’y a pas d’argent qui s’en va dans le béton, tous les fonds vont être consacrés à la recherche. On en a pour plusieurs années avant de recourir à notre fonds de dotation », souligne Pierre Lassonde.

L’ingénieur diplômé de Polytechnique en 1971 rappelle la corrélation qui existe entre la croissance du nombre de diplômés universitaires et la croissance du PIB d’un pays. Il espère aussi que le nouvel Institut puisse rehausser la notoriété de Polytechnique Montréal et lui permette d’attirer les meilleurs chercheurs au monde.

Ce n’est pas le premier don que Pierre Lassonde fait à Polytechnique. En 2000, la famille Lassonde avait fait un don de 8 millions pour la construction de deux pavillons.

Résumé

Don historique de Pierre Lassonde à Polytechnique « Je le fais pour l’avenir du Québec »

PHOTO FOURNIE PAR POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

Pierre Lassonde, fondateur de la société aurifère Franco-Nevada

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Jean-Philippe Décarie La Presse

](La Presse | Jean-Philippe Décarie)

Pierre Lassonde, fondateur de la société aurifère Franco-Nevada, effectuera ce lundi un don historique de 50 millions à Polytechnique Montréal pour la création d’un institut dédié aux innovations de rupture. L’ingénieur de formation et philanthrope aguerri veut remettre la recherche fondamentale au premier plan pour contribuer à la croissance économique du Québec et du Canada.

Publié hier à 21 h 00

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D’entrée de jeu, Pierre Lassonde fait remarquer qu’il a été passablement chanceux dans la vie, lui qui a souvent fait des gageures dans le domaine de l’exploration minière avec des chances de succès de 1 sur 10 000 qu’il a remportées la plupart du temps. Des gageures qui lui ont permis d’accumuler une fortune considérable dans le secteur minier.

« Je veux faire la même chose avec la recherche fondamentale, je veux donner la chance aux étudiants, aux professeurs, à Polytechnique de faire des découvertes qui vont avoir un impact sur la vie de millions de gens », m’explique Pierre Lassonde pour expliquer ce qui a motivé sa décision d’investir dans un institut dédié aux innovations de rupture.

Il admet qu’à 50 millions de dollars, on parle d’une somme significative, mais ce don s’inscrit dans une démarche qu’il a entreprise il y a cinq ans, soit depuis qu’il a accepté de devenir président du conseil de Polytechnique.

Au cours des dernières années, il s’est beaucoup promené dans les laboratoires de Poly pour discuter avec les chercheurs et il a été saisi par la vision que lui a partagée le professeur Oussama Moutanabbir sur l’importance d’avoir un centre de recherche en deep tech ou en innovations de rupture qui pourrait servir à toute l’institution.

Les deux partenaires ont donc décidé de créer l’Institut Lassonde de l’innovation de rupture, dont le mécène souhaite laisser les portes ouvertes à toutes les technologies – quantique, intelligence artificielle, des photons à l’atome… – afin d’en faire une sorte de catalyseur de l’innovation.

Pierre Lassonde espère aussi que la recherche fondamentale qui se fera sorte éventuellement du laboratoire et profite au plus grand nombre possible d’individus.

Polytechnique a été au cœur des grandes étapes de l’essor du Québec dans les années 1960 et 1970 avec la construction des grands ouvrages ou des secteurs comme l’aéronautique. Depuis 20 ans, on sent un petit creux et on voudrait relancer cette contribution de l’ingénierie avec notre Institut de l’innovation de rupture. On va être le seul institut du genre au Canada.

Pierre Lassonde

Un don dans la durée

La moitié du don de 50 millions servira à la création d’un fonds de dotation qui permettra d’assurer la pérennité de l’Institut Lassonde sur les innovations de rupture sur de nombreuses années.

L’autre moitié ira directement aux chercheurs-professeurs et étudiants de maîtrise et de doctorat – pour leur permettre de pousser au bout leurs projets de recherche, avec une petite équipe qui assurera la coordination de l’Institut.

« Il n’y a pas d’argent qui s’en va dans le béton, tous les fonds vont être consacrés à la recherche. On en a pour plusieurs années avant de recourir à notre fonds de dotation », souligne Pierre Lassonde.

L’ingénieur diplômé de Polytechnique en 1971 rappelle la corrélation qui existe entre la croissance du nombre de diplômés universitaires et la croissance du PIB d’un pays. Il espère aussi que le nouvel Institut puisse rehausser la notoriété de Polytechnique Montréal et lui permette d’attirer les meilleurs chercheurs au monde.

Ce n’est pas le premier don que Pierre Lassonde fait à Polytechnique. En 2000, la famille Lassonde avait fait un don de 8 millions pour la construction de deux pavillons.

L’ingénieur minier qui a fait son MBA à l’Université de l’Utah a aussi donné 25 millions à cette institution pour la création du Lassonde Entrepreneur Institute, tout comme il a fait un don de 25 millions à l’Université Western en Ontario pour la création d’une nouvelle école de génie.

À Québec, Pierre Lassonde est très associé au Musée national des beaux-arts, pour lequel il a fait un don de 10 millions pour la construction du pavillon Pierre Lassonde tout en faisant don de plusieurs œuvres du peintre Jean-Paul Riopelle.

Le legs de 50 millions de la famille Lassonde est le plus important don jamais fait à Polytechnique, après celui de 14 millions de la Fondation de la famille Trottier pour la création de l’Institut de l’énergie Trottier.

« C’est un don substantiel et on est très heureux. M. Lassonde s’implique depuis des années dans Polytechnique et il est très engagé dans son alma mater. Cela va avoir un impact important pour l’école, les étudiants et l’économie québécoise », souligne pour sa part Maude Cohen, directrice générale de Polytechnique Montréal.

La culture philanthropique n’est pas encore aussi développée au Québec qu’elle l’est dans les institutions anglophones et c’est pourquoi on peut espérer qu’un geste comme celui-ci puisse générer une certaine émulation chez les grandes fortunes québécoises.

« L’argent, ça ne vaut rien. C’est ce qu’on fait avec qui compte. On peut le dépenser, mais le plaisir dure une journée, une semaine peut-être ? De faire des réalisations qui vont durer dans le temps et qui vont servir, c’est drôlement plus gratifiant », observe avec sagesse Pierre Lassonde.

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Entrevue de Pierre Lassonde à RDI

Don de 50 millions à la Polytechnique Montréal et Donald Trump galvanise l’or | Zone économie

Polytechnique Montréal reçoit un don historique de 50 millions $ du philanthrope québécois Pierre Lassonde, qui a fait fortune dans l’or.

Le prix de l’or ne cesse d’ailleurs d’augmenter. «J’ai été tellement chanceux dans ma vie […] je me sens assez fortuné pour la partager», dit le mécène à Zone économie.

Article du Devoir sur l’état des bâtiments et installations des institutions

La ministre ne croit pas que les installations sont en aussi mauvais état que ce que rapporte les institutions :woman_facepalming:t2:

Il faudra attendre l’an prochain avant d’avoir un portrait « fidèle à la réalité » de l’état des cégeps et des universités de la province, le gouvernement du Québec ayant entamé un processus de révision de la méthode de calcul du déficit de maintien d’actifs de ces établissements vieillissants, a appris Le Devoir. Une démarche qui ne vise pas à « embellir la situation » par rapport aux besoins réels, assure la ministre de l’Enseignement supérieure, Pascale Déry.

Les données actuellement disponibles, tirées du budget 2024-2025 du Québec, font état de 65 % d’immeubles du réseau collégial jugés en mauvais état et nécessitant des investissements de 700,5 millions de dollars, un déficit de maintien d’actifs qui a connu une croissance rapide dans les dernières années. Ce sont par ailleurs 1,43 milliard de dollars qui sont nécessaires pour réaliser divers travaux dans le réseau universitaire, dont 44 % des établissements sont considérés comme en mauvais état.

Or, cet état des lieux est remis en question par le gouvernement du Québec, qui a décidé de réviser ses méthodes de calcul afin de répondre aux recommandations de la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, qui a remis en mai dernier un rapport accablant quant à la gestion de l’entretien des cégeps de la province.

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Souffrant d’un déficit budgétaire de 45 millions de dollars, l’Université McGill licenciera près de 100 employés.

Publié à 9 h 59
Léa Carrier La Presse

](La Presse | Léa Carrier)

Dans une note envoyée plus tôt cette semaine à son personnel, l’administration a annoncé avoir informé le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale de cette décision « crève-cœur ».

« Ce n’est pas parce qu’elle est nécessaire que cette mesure est facile à prendre. Un licenciement est une décision déchirante, mais ce n’est rien en comparaison des répercussions pour les collègues qui nous quitteront », a-t-elle déclaré.

L’administration n’a pas précisé si des membres du corps professoral pourraient être licenciés. Les travailleurs concernés en seront informés d’ici la fin du mois d’avril.

En février, l’Université McGill a annoncé un déficit budgétaire de 45 millions de dollars en 2025-2026, qu’elle attribue en partie à la décision de Québec d’augmenter les frais de scolarité pour les étudiants du reste du Canada.

HEC Montréal offre maintenant des formations en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique

HEC Montréal a désormais pignon sur rue en Côte d’Ivoire. L’école de gestion québécoise a ouvert à l’hiver son premier établissement satellite dans la capitale du pays, Abidjan, afin de « former les dirigeants africains ».

L’École des dirigeants Afrique a ouvert ses portes à la fin de février en Côte d’Ivoire. Des formations de courte durée sont offertes à tous les gestionnaires du Sénégal, de la Mauritanie, de la Guinée, du Mali — bref, de toute « l’Afrique de l’Ouest francophone » —, avance son directeur, Serge Lafrance.

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à la fin de l’article

Dépenses limitées en enseignement supérieur

En enseignement supérieur, la hausse des dépenses s’élève à 2,1 %. Il s’agit là aussi d’une diminution considérable par rapport à la croissance moyenne observée ces cinq dernières années.

Québec prévoit même une baisse des dépenses de 0,3 % en 2026-2027 avec la fin du programme de bourses Perspectives, qui visait à attirer les étudiants vers des secteurs touchés par la pénurie de main-d’œuvre.

Il octroie cependant une somme additionnelle de 45 millions de dollars par année au programme d’aide financière aux études, qui deviendra indexé à l’inflation.

Devant la vétusté du parc immobilier, le Plan québécois des infrastructures prévoit des investissements additionnels de 918 millions de dollars sur dix ans, dont 521 millions de dollars sont réservés au réseau collégial.

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Un message a été fusionné à un sujet existant : Ailleurs dans le monde - Politique et économie

Le permis du pavillon temporaire LS est prolongé pour 6 ans. Je ne sais pas si c’est dû au compressions en dépenses de l’Université, ou si le plan d’origine été de garder learning square pour une aussi longue durée.

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Dans le compte-rendu du CCU:

On mentionne les compressions.

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Ah ok. Je suis assez curieux de savoir qu’est ce qui est censé le remplacer.

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C’est la deuxième université au pays à annoncer une initiative de ce genre. En avril, le Réseau universitaire de santé de l’Université de Toronto a dévoilé son intention de recruter 100 scientifiques pour soutenir la recherche dans le contexte actuel.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras

« Cette initiative est une démonstration concrète de notre engagement à accueillir au sein de notre communauté de recherche les talents les plus brillants, d’où qu’ils proviennent, et à leur offrir un espace de liberté de pensée, de rigueur scientifique, d’innovation et de créativité incomparables », a déclaré le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, par voie de communiqué.

Changement de paradigme

Puissance mondiale de la recherche, les États-Unis constituaient un lieu de prédilection pour les chercheurs de renommée internationale jusqu’à tout récemment.

Depuis son retour, l’administration Trump a multiplié les coupes en enseignement supérieur, sabrant de nombreux programmes de recherche et de bourses.

Plus récemment, elle a gelé les subventions fédérales de prestigieuses universités comme Cornell, Brown et Princeton, forçant les administrations à mettre sur pause les embauches.

À Harvard, un gel de 2,2 milliards de dollars a été annoncé après que l’université a refusé de se plier aux nombreuses demandes du gouvernement.

Dans ce contexte, « il est clair que les États-Unis deviennent moins attractifs », souligne Vincent Poitout.

L’exemple de la France

Le Canada n’est pas le seul à avoir une opportunité dans la situation actuelle. La France a récemment lancé une plateforme destinée aux chercheurs internationaux qui souhaiteraient poursuivre leurs travaux en Europe.

Dans une récente entrevue à La Presse, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, suggérait de concentrer d’abord les efforts de recrutement sur les chercheurs québécois et canadiens qui travaillent aux États-Unis.

Surtout, il appelait Ottawa et Québec à ne pas laisser passer une telle occasion. « Il faut trouver de nouvelles sources de financement, et il y a des demandes qui ont été faites », affirmait-il.

De son côté, le cabinet du ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, indique qu’il étudie toujours cette possibilité.

Des recteurs québécois soutiennent Harvard

Les 10 recteurs du réseau de l’Université du Québec, dont le président du réseau, Alexandre Cloutier, ont signé une lettre de soutien à l’intention d’Harvard. Dénonçant les pressions politiques auxquelles la célèbre institution est confrontée, ils la félicitent de ne pas s’être pliée devant les menaces de Donald Trump. « Vous rappelez à juste titre que les institutions d’enseignement supérieur ont le devoir moral et intellectuel de se dresser avec fermeté lorsque les valeurs fondamentales de la mission universitaire sont menacées », écrivent-ils.

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L’Université de Montréal voit une occasion d’attirer des scientifiques américains alors que les États-Unis font des coupes importantes dans divers champs de recherche, dont la santé. Elle annonce une campagne de 25 millions $ pour recruter des chercheurs de haut niveau au sud de la frontière, mais aussi plus largement à l’international.

Pour l’instant, 12 millions $ ont été récoltés, dont 8,7 millions $ de la Fondation Courtois. La nouvelle initiative philanthropique lancée mercredi fait partie d’une plus vaste campagne, baptisée L’Heure est brave, qui vise à amasser un milliard de dollars.

Les 25 millions $ serviront entre autres au processus de recrutement, dans des domaines de recherche de l’université, tels que les secteurs de la santé, nature et technologie, des sciences humaines et sociales.

L’enveloppe permettra aussi de renforcer et pérenniser les programmes qui permettent d’attirer des chercheurs.

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Some possible good news on the budget cuts front!
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