La CAQ semble enfin s’attaquer à l’enjeu des étudiants étrangers dans les collèges privés, mais la mesure va aussi affecter les universités et cégeps
Il va aussi avoir un quota pour limiter le recrutement de professeurs/chargés de cours à l’étranger. Ce dernier point inquiète les universités surtout pour les programmes au doctorat et post-doctorat
Les universités, les cégeps et les collèges privés devront prochainement limiter le nombre d’étudiants étrangers qu’ils pourront accueillir.
Le gouvernement Legault a décidé de mettre en place des quotas de certificat d’acceptation du Québec (CAQ) délivrés par institution, selon les informations obtenues par Radio-Canada.
Un décret sera publié mercredi à cet effet, à l’issue du conseil des ministres.
Dans le passé, aucune limite n’était fixée, ce qui a entraîné plusieurs dérives et une hausse marquée du nombre d’étudiants étrangers au Québec.
L’obtention du CAQ est une étape obligatoire pour chaque personne qui souhaite par la suite obtenir un permis d’étude, qui est octroyé par le gouvernement fédéral.
Le plafond du nombre de CAQ variera cependant selon chaque établissement, d’après un document gouvernemental interne qu’a pu consulter Radio-Canada. Celui, daté du mois de février, dresse la liste des quotas qui seront imposés.
Cette annonce sur les quotas d’étudiants étrangers survient au moment où Québec vient de mettre à jour en catimini sa Liste des professions admissibles au traitement simplifié.
Celle-ci, entrée en vigueur le 24 février, compte désormais 76 titres de profession admissibles, contre 267 un an plus tôt.
Le traitement simplifié permet l’embauche de travailleurs étrangers temporaires dans des professions spécialisées selon les besoins de main-d’œuvre de toutes les régions.
En 2023, près de 20 000 certificats d’acceptation du Québec ont été délivrés en vertu d’un traitement simplifié.
La publication de cette nouvelle liste, valable jusqu’au 23 février 2026, a surpris le milieu universitaire, en raison notamment de l’exclusion cette année des professeurs et chargés de cours au niveau universitaire.
Après avoir légiféré pour s’attribuer le pouvoir de limiter le nombre d’étudiants étrangers, le gouvernement Legault passe à l’acte : il réduit de 20 % le nombre de demandes pouvant être faites par des étudiants étrangers voulant fréquenter un établissement d’enseignement québécois. Plus particulièrement, Québec agit en limitant le nombre de certificats d’acceptation du Québec (CAQ), un document essentiel à l’obtention du permis d’études délivré par Ottawa.
Le gouvernement a attribué 156 647 certificats en 2024, et réduira ce nombre à 124 760 en 2025. Chaque établissement se verra donc attribuer un quota à respecter. Une nuance est importante : le nombre de certificats n’est pas représentatif du nombre d’étudiants étrangers au Québec puisque le certificat est accordé pour la durée d’une formation.
La baisse est concentrée dans les collèges et établissements d’enseignement privés. « Là où vraiment, il va y avoir une réduction substantielle, c’est dans les AEC [attestations d’études collégiales] », explique la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Québec cible les AEC et les formations de courte durée qui, déplore-t-elle, « servent de voies rapides » pour obtenir la résidence permanente.
On parle de formations en administration, en courtage immobilier, en planification d’évènements, en design, par exemple. « Il y a plein, plein de programmes d’AEC très populaires […] où il y a eu une croissance substantielle du nombre d’étudiants étrangers, constate la ministre. Est-ce qu’on a besoin de tous ces étudiants étrangers dans des programmes d’attestation d’études collégiales ? La réponse, c’est non. »