Montréal : Ville de savoir (enseignement supérieur)

The ÉTS will be illuminated in red for the next year to celebrate their 50th anniversary!


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Oui! J’étais à l’événement
Il y avait des drones pour filmer la mise en lumière

là je comprends pourquoi il y avait des spots dans la fosse de plantation le long du pavillon A sur Notre-Dame :slight_smile:

L’ÉTS compense les GES produits par cette illumination pour rester carboneutre

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Près de 400 millions de dollars ont déjà été dépensés depuis deux ans en bourses offertes aux étudiants inscrits à des programmes qui mènent à des secteurs en pénurie de main-d’œuvre. Cependant, à l’Université de Montréal, le nombre de candidatures dans les programmes ciblés par ces bourses censées être incitatives est malgré tout en baisse.

Texte complet : Toujours pas de preuve que les coûteuses bourses Perspective sont efficaces, selon l’UdeM

Toujours pas de preuve que les coûteuses bourses Perspective sont efficaces, selon l’UdeM

Près de 400 millions de dollars ont déjà été dépensés depuis deux ans en bourses offertes aux étudiants inscrits à des programmes qui mènent à des secteurs en pénurie de main-d’œuvre. Cependant, à l’Université de Montréal, le nombre de candidatures dans les programmes ciblés par ces bourses censées être incitatives est malgré tout en baisse.

Un professeur aide une jeune élève assise sur un banc d'école dans une classe.
L’ensemble des programmes en enseignement admissibles aux bourses Perspective Québec à l’Université de Montréal connaissent des diminutions au chapitre des demandes d’admission.
PHOTO : ISTOCK / MONKEYBUSINESSIMAGES

Fannie Bussières McNicoll
Publié à 4 h 00 HAE

Le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, lance un pavé dans la mare et remet en question la pertinence et l’efficacité du programme de bourses Perspective Québec (PBPQ), une des mesures phares du gouvernement Legault pour remédier au manque de main-d’œuvre dans certains secteurs névralgiques de l’économie.

Rappelons que ce programme a été annoncé à l’automne 2021 dans le contexte de l’Opération main-d’œuvre (OPMO). Il permet à tous les étudiants inscrits à un des programmes d’études ciblés de toucher, pour chaque session à temps plein terminée avec succès, une bourse de 1500 dollars au cégep et de 2500 dollars à l’université.

Les programmes en question mènent à un emploi dans les domaines de l’enseignement, de l’éducation à la petite enfance, du génie, des technologies de l’information ou de la santé ainsi que des services sociaux.

On prévoyait dès sa création que ce programme de bourses coûterait 1,7 milliard de dollars sur cinq ans au ministère de l’Enseignement supérieur, ce qui représente une importante portion de l’investissement de 3,9 milliards de dollars prévu pour l’ensemble de l’OPMO.

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Le programme de bourses Perspective Québec avait connu un départ pour le moins cahoteux, mais la distribution des bourses a malgré tout débuté rondement à l’hiver 2023.

Depuis, 189 000 bourses ont été accordées, pour un total de 394 millions de dollars distribués.

Des chiffres qui ne convainquent pas l’UdeM

En entrevue avec Radio-Canada, le recteur de l’Université de Montréal se montre critique vis-à-vis de ce programme, deux ans après son lancement.

C’est quand même une enveloppe énorme et je ne sais pas si elle a été utilisée à son maximum.

— Daniel Jutras, recteur de l’Université de Montréal

Le recteur de l'Université de Montréal.
Le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, a abordé plusieurs sujets, dont le financement universitaire et de la recherche scientifique, lors d’une table éditoriale avec Radio-Canada. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / RENAUD BOULANGER

L’Université de Montréal est un des établissements d’enseignement qui reçoivent le plus d’étudiants admissibles au programme de bourses Perspective Québec avec 30 programmes admissibles dans trois des quatre secteurs ciblés au niveau universitaire.

Il faut que l’investissement produise une inscription qu’on n’aurait pas ou bien une persévérance [dans les études] qu’on n’aurait pas. Mais le lien de causalité n’est pas clair, explique Daniel Jutras, plutôt sceptique quant à l’efficacité de ces bourses.

À l’automne, à la suite d’une analyse basée sur le nombre d’inscriptions aux programmes concernés, l’Université avait en effet brossé un premier portrait très nuancé des impacts des bourses Perspective Québec.

On remarquait par exemple une hausse des inscriptions en criminologie et en mathématiques-informatique. On notait aussi une hausse en travail social, mais celle-ci était attribuable à une augmentation de la capacité d’accueil. En revanche, on notait des baisses au chapitre des nouveaux inscrits dans des programmes en psychologie, en informatique, en sciences infirmières, en psychoéducation et en sciences de l’éducation.

Par ailleurs, à la lumière des données transmises par le Service de l’admission et du recrutement de l’Université de Montréal en ce qui a trait à la dernière vague de demandes d’admission pour l’automne 2024, le constat n’est guère plus reluisant.

Évolution du nombre de candidats uniques dans les programmes admissibles aux bourses Perspective Québec

Programme Automne 2021 Automne 2023 Automne 2024 Variation de 2023 à 2024 Variation de 2021 à 2024
Enseignement (9 programmes) 1984 1722 1349
Santé et services sociaux (9 programmes) 4352 4077 3601
Technologies de l’information (4 programmes) 818 938 737
Total 6641 6276 5402

Sont inclus dans ces données seulement les étudiants admissibles aux bourses Perspective Québec, c’est-à-dire que sont exclus les étudiants étrangers et ceux qui ont indiqué vouloir étudier à temps partiel.
Source : Service de l’admission et du recrutement de l’Université de Montréal

Si on regarde le nombre de personnes qui ont déposé une demande d’admission dans au moins un des programmes admissibles aux bourses Perspective Québec, on observe une baisse de 19 % entre 2021 – avant l’arrivée du programme – et 2024, de même qu’une diminution de 14 % dans la dernière année.

La baisse est particulièrement marquée dans les programmes en enseignement, dont le baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire, et dans certains programmes en santé et services sociaux, comme les baccalauréats en criminologie et en psychoéducation.

Si un des objectifs du programme de bourses est d’attirer les étudiants et étudiantes dans ces disciplines [ciblées par les bourses Perspective], force est de constater qu’à la lumière des statistiques des demandes d’admission pour les trimestres d’automne des dernières années, il ne va pas de soi que cet objectif est atteint, écrit Geneviève O’Meara, porte-parole de l’Université de Montréal.

La baisse observée dans ces programmes est similaire à celle observée dans tous les autres programmes de baccalauréat de l’Université.

De l’argent bien investi?

Le recteur Daniel Jutras critique par ailleurs l’absence de modulation du montant accordé en fonction des capacités financières ou du profil des étudiants. Ce n’est pas la même réalité en génie ou en informatique, où il y a beaucoup de stages rémunérés. Cet élément-là, je pense, avait été mal jaugé, poursuit-il.

J’ai le sentiment que cette mesure aurait été mieux adaptée si on avait tenu compte des besoins financiers des étudiants plutôt que d’avoir un montant forfaitaire distribué à tous les étudiants de toutes ces disciplines.

— Daniel Jutras, recteur de l’Université de Montréal

M. Jutras, qui est aussi président du Bureau de coordination interuniversitaire (BCI), déplore que le milieu universitaire n’ait pas été consulté de manière structurée en amont, pendant la réflexion concernant la création de ces bourses.

Il comprend qu’il y ait des besoins en main-d’œuvre et que certaines mesures incitatives puissent être un bon moyen d’y remédier en partie, mais il critique malgré tout l’approche utilitaire adoptée. Le choix de cibler certains secteurs, je pense, peut faire un temps, mais il ne faut pas que ça s’installe, souligne-t-il.

Québec répond au compte-gouttes

Radio-Canada a tenté d’obtenir les documents et les analyses internes effectuées au ministère de l’Enseignement supérieur (MES) jusqu’à présent pour évaluer l’efficacité du programme de bourses Perspective Québec.

Toutefois, la réponse reçue de la part du Ministère nous a renvoyés vers des documents déjà rendus publics il y a près d’un an à la suite de demandes d’accès. Il a aussi refusé de nous faire parvenir certains documents repérés en rapport avec notre demande, au motif qu’ils font partie d’un processus décisionnel en cours ou qu’ils ont été produits pour la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry.

Le MES nous a toutefois fait parvenir des données au sujet du nombre de bourses distribuées, qui fait état d’une hausse du nombre de bénéficiaires. Environ 61 600 étudiants avaient reçu cette aide financière pour la session d’automne 2022, alors que plus de 66 000 l’ont reçue pour celle d’automne 2023.

Le nombre de bénéficiaires est demeuré sensiblement stable dans les programmes liés à l’enseignement et à l’éducation à l’enfance, mais il a augmenté en génie (+1100), en santé et services sociaux (+1000) ainsi qu’en technologies de l’information (+1600).

Il est toutefois important de préciser que les étudiants doivent faire une demande en ligne pour recevoir cette bourse : elle ne leur est pas versée de manière automatique.

Au moment d’écrire ces lignes, Radio-Canada était toujours en attente d’une réponse du cabinet de la ministre Déry par rapport au contenu de ce reportage.

Plusieurs cégeps ont des bâtiments qui tombent en ruines…

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Sur un autre sujet

Un autre pas vers des universités au service de l’économie…

Quand on n’analyse pas les causes avant de mettre en place des solutions. :woman_shrugging:t2:

Malgré cet incitatif financier important, la hausse espérée de la demande n’a pas eu lieu dans les programmes visés par la mesure d’aide fort généreuse. Aucun bond significatif de l’engouement des étudiants n’est observé depuis sa mise en place.

Ainsi, au collégial, l’augmentation des demandes d’admission dans les programmes techniques couverts par les bourses, si elle est réelle, est sensiblement plus faible que celle mesurée pour l’ensemble des programmes techniques. Bref, il n’y a pas d’effet wow, comme le résume le PDG de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay.

Texte complet : Les bourses pour contrer la pénurie de main-d’œuvre n’ont pas « l’effet wow » espéré

Les bourses pour contrer la pénurie de main-d’œuvre n’ont pas « l’effet wow » espéré

Après le recteur de l’Université de Montréal, d’autres hauts responsables du réseau universitaire et collégial émettent des réserves quant à l’attractivité et à la pertinence des bourses d’études Perspective Québec.

Une infirmière, tablette à la main, parle avec une patiente.
La technique en soins infirmiers ainsi que le baccalauréat en sciences infirmières font partie des programmes ciblés par le gouvernement qui permettent aux étudiants inscrits de toucher une bourse d’études après chaque session à temps plein réussie.
PHOTO : GETTY IMAGES / FATCAMERA

Fannie Bussières McNicoll
Publié à 4 h 00 HAE

Radio-Canada a colligé les données disponibles en matière de demandes d’admission dans l’ensemble des cégeps ainsi que dans les quatre universités qui accueillent le plus d’étudiants admissibles aux bourses Perspective Québec, soit l’Université Laval, l’Université de Sherbrooke, l’UQAM et l’Université de Montréal.

Constat? Malgré cet incitatif financier important, la hausse espérée de la demande n’a pas eu lieu dans les programmes visés par la mesure d’aide fort généreuse. Aucun bond significatif de l’engouement des étudiants n’est observé depuis sa mise en place.

Ainsi, au collégial, l’augmentation des demandes d’admission dans les programmes techniques couverts par les bourses, si elle est réelle, est sensiblement plus faible que celle mesurée pour l’ensemble des programmes techniques. Bref, il n’y a pas d’effet wow, comme le résume le PDG de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay.

Les chiffres ne sont pas concluants. C’est sûr qu’on est un peu déçu des résultats à ce stade-ci. Il s’agit d’un programme coûteux et on était avide de voir un effet majeur [se matérialiser]. Ça ne semble pas être le cas.

— Bernard Tremblay, PDG de la Fédération des cégeps

Les quatre universités étudiées ont pour leur part connu une baisse des demandes d’admission dans les programmes ciblés, semblable sinon plus accentuée que celle, généralisée, constatée dans l’ensemble des programmes de baccalauréat.

Globalement, depuis 2022, la performance des programmes en génie et en technologies de l’information est meilleure que celle des programmes en enseignement ou en santé et services sociaux, comme les soins infirmiers.

Il n’y a pas d’effet spectaculaire provoqué par l’arrivée des bourses Perspective Québec, reconnaît Christine Hudon, vice-rectrice aux études et aux relations internationales à l’Université de Sherbrooke, tirant une conclusion semblable à celle de Daniel Jutras, le recteur de l’Université de Montréal. Elle rappelle du même souffle qu’il est difficile d’isoler les facteurs qui influencent les fluctuations dans les demandes d’admission.

Est-ce que [ces bourses] ont l’impact qu’on souhaitait qu’elles aient? Au moment où on se parle, non.

— Christine Hudon, vice-rectrice aux études et aux relations internationales à l’Université de Sherbrooke

Un certain creux démographique, mais aussi le fait que les étudiants font leur choix [de programmes] en fonction de leurs aspirations personnelles et pas nécessairement en raison d’un incitatif financier comme les bourses Perspective, expliquent selon elle en partie ces données. Ce ne sont pas tous les étudiants qui ont envie d’étudier en génie ou en service social, qu’il y ait des bourses ou pas.

Qu’est-ce que le programme de bourses Perspective Québec?

Le programme de bourses Perspective Québec (PBPQ) est une mesure phare de l’Opération main-d’œuvre (OPMO) du gouvernement Legault, lancée à la fin de 2021. Il permet à tous les étudiants inscrits à un des programmes d’études ciblés de toucher, pour chaque session à temps plein terminée avec succès, une bourse de 1500 $ au cégep et de 2500 $ à l’université.

Les programmes en question mènent à un emploi dans les domaines de l’enseignement, de l’éducation à la petite enfance, du génie, des technologies de l’information ou de la santé et services sociaux.

Le programme coûtera 1,7 milliard de dollars sur cinq ans. Jusqu’à présent, 189 000 bourses ont été distribuées pour un total de près de 400 millions de dollars.

La Fédération des cégeps sceptique depuis le début

Les trois services régionaux d’admission au collégial ont partagé leurs plus récentes statistiques et il est possible d’en conclure qu’il y a en général une hausse moins importante de la demande dans les programmes admissibles aux bourses Perspective (+ 5 %) que dans l’ensemble des techniques proposées au cégep depuis 2022 (+ 15 %).

Par ailleurs, les programmes en génie font meilleure figure que les autres secteurs ciblés et semblent plus attrayants.

Demandes d’admission dans le réseau collégial

Secteur Automne 2022 Automne 2023 Automne 2024 Variation 2022-2024
Enseignement (éducation spécialisée) 2336 2188 2219 -5%
Génie (17 techniques) 2848 3162 3431 +20%
Technologies de l’information (7 techniques) 5657 6075 5969 +6%
Santé et services sociaux (soins infirmier, inhalothérapie) 4326 4045 4298 -1%
Éducation à l’enfance 894 943 916 +2%
Total - Programmes admissibles aux bourses Perspective Québec 16061 16413 16833 +5%
Total - Toutes les techniques 38767 39537 44632 +15%

Demandes d’admission au premier tour, pour les étudiants réguliers, non internationaux
Source : Service régional d’admission du Montréal métropolitain (SRAM), Service régional d’admission au collégial de Québec (SRACQ), Service régional de l’admission des cégeps du Saguenay Lac St-Jean (SRASL)

On a toujours été un peu sceptique à propos de la portée des bourses, confie Bernard Tremblay, de la Fédération des cégeps.

Quand on voit qu’a priori il n’y a pas d’effet qui démarque ces programmes-là des autres, il faut se poser des questions.

— Bernard Tremblay, PDG de la Fédération des cégeps

Quels sont les facteurs de motivation pour choisir un programme d’études? Quel est l’impact d’un incitatif financier? Est-ce qu’il faut revoir les conditions associées au versement de cet incitatif-là? Voilà autant de questions sur lesquelles le gouvernement doit se pencher, selon M. Tremblay.

Ce dernier n’est pas prêt à dire à ce point-ci que les bourses sont inutiles, mais il est d’avis que des ajustements sont certainement à apporter, à la lumière des chiffres qui trahissent un manque d’intérêt particulier des étudiants pour les programmes récompensés par de généreuses bourses.

Des bourses qui ne règlent pas le problème de la capacité d’accueil

À l’Université de Sherbrooke, depuis les deux dernières années, les demandes d’admission sont en baisse, tant dans les programmes ciblés par les bourses que dans l’ensemble des programmes de baccalauréat. Entre 2023 et 2024, les baisses ont été un peu plus importantes dans les programmes visés (- 9 %) que dans l’ensemble des baccalauréats (- 7 %).

Les statistiques sont plombées par une importante chute des demandes dans des programmes comme les baccalauréats en enseignement au préscolaire-primaire, en enseignement au secondaire, en service social ou encore en psychoéducation.

Demandes d’admission à l’Université de Sherbrooke

Variation entre Automne 2022 et Automne 2024 Variation entre Automne 2023 et Automne 2024
Programmes admissibles aux bourses Perspective Québec -10% -9%
Tous les programmes de baccalauréat -11% -7%

Sont comptabilisées seulement les demandes de personnes susceptibles d’être admissibles aux bourses Perspective Québec (les personnes n’ayant pas la citoyenneté canadienne ni la résidence permanente ont été exclues). Données pour 2024 mises à jour le 21 mars 2024
Source : Université de Sherbrooke

Au-delà de ces données, la vice-rectrice Christine Hudon attire l’attention sur une autre question cruciale : la capacité d’accueil des programmes ciblés qui, elle, n’a pas changé avec l’arrivée des bourses.

Une chose est sûre, il y a des programmes où le nombre de places n’a pas augmenté. On a beau donner des bourses, ça ne fait pas en sorte qu’au terme de ce programme de bourses on aura formé plus de psychologues, par exemple, illustre-t-elle, tout en insistant sur le fait que les bourses Perspective sont tout de même un soutien financier bienvenu pour les étudiants admissibles, surtout dans le contexte d’inflation actuel.

Si les étudiants choisissent un programme ayant une capacité d’accueil limitée et si on ne peut pas augmenter cette capacité d’accueil, au bout du compte, il n’y aura pas plus d’étudiants inscrits et diplômés.

— Christine Hudon, vice-rectrice aux études et aux relations internationales à l’Université de Sherbrooke

Plusieurs facteurs font en sorte que la capacité d’accueil est limitée : un manque d’espace, des places en stage restreintes ou encore la difficulté à embaucher du personnel supplémentaire, explique-t-elle.

Voilà des points qui se travaillent sur des années et qui demandent des ressources financières majeures, surtout la question du développement des infrastructures, explique celle qui affirme tout de même avoir l’oreille du ministère de l’Enseignement supérieur à ce sujet.

Les bourses s’attaquent-elles au bon problème?

Les chiffres concernant les demandes d’admission à l’UQAM sont très parcellaires, puisque les admissions dans les principaux programmes en enseignement et en technologies de l’information sont ouvertes jusqu’à la mi-avril, voire le début mai.

On remarque toutefois une légère remontée des demandes aux niveaux de 2021 dans des programmes comme le baccalauréat et la maîtrise en travail social et le doctorat en psychologie, à l’exception du baccalauréat en sexologie, qui connaît sa baisse la plus importante des cinq dernières années.

En enseignement, on note une stagnation des demandes dans les baccalauréats qui mènent à l’enseignement des arts dramatiques, de la danse ou encore de la musique ainsi qu’une hausse dans celui en intervention en activité physique. Les demandes d’admission et les inscriptions dans les grands programmes, en enseignement préscolaire-primaire, au secondaire et en adaptation scolaire, avaient connu une plongée importante entre 2022 et 2023.

Photo de l'UQAM, à l'angle des rues Sainte-Catherine et Saint-Denis.
L’UQAM offre des programmes menant à des emplois dans trois secteurs prioritaires identifiés par le gouvernement pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, soit l’enseignement, les technologies de l’information ainsi que la santé et les services sociaux.
PHOTO : RADIO-CANADA / RENÉ SAINT-LOUIS

Jean Bélanger, le doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, pense que les bourses Perspective auront un effet limité tant que la question des conditions de travail ne se sera pas améliorée franchement. Est-ce que c’est ça qui va régler le problème de pénurie et doubler la quantité d’étudiants dans nos programmes? Non. Pas si la profession n’est pas attrayante, dit-il.

Le gouvernement s’est attaqué à plusieurs facteurs qui ne le concernaient pas directement quand il aurait dû regarder dans sa cour en premier.

— Jean Bélanger, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM

M. Bélanger est quand même d’avis que ces bourses sont une bonne chose pour les étudiants qui en bénéficient, car elles représentent une forme de gratuité scolaire pour ceux-ci. Et il n’est pas prêt à affirmer qu’elles n’ont aucun effet sur l’attractivité. La diminution [des demandes d’admission et des inscriptions] aurait pu être pire si on n’avait pas eu ces bourses-là.

La directrice du service des communications de l’UQAM indique d’ailleurs que l’impact bénéfique du programme pour les personnes boursières est incontestable et témoigne d’une belle reconnaissance de nos programmes [admissibles].

Toutefois, Jean Bélanger reconnaît que le constat jusqu’à présent est décevant, d’autant plus qu’il doute aussi de l’effet des bourses sur la persévérance ou la réussite des étudiants. La bourse est un moyen qui a une portée relativement limitée, dit-il. C’est démontré, les bourses ne sont pas un prédicteur de la réussite. Le fait d’avoir une bourse au doctorat, par exemple, n‘est pas du tout un facteur qui détermine si un étudiant va terminer son doctorat ou pas.

Trop tôt pour évaluer l’effet des bourses, selon l’Université Laval

À l’Université Laval, les bourses Perspective sont vues d’un très bon œil. Nul doute que ces bourses aident à faire connaître les programmes admissibles et qu’elles semblent favoriser les cheminements d’études à temps plein, écrit-on à la direction des communications. Elles semblent notamment avoir un effet positif en génie et dans les technologies de l’information.

Si on regarde les données partagées avec Radio-Canada, on observe tout de même des baisses du nombre de demandes d’admission plus grandes dans les programmes admissibles aux bourses que dans les baccalauréats non admissibles à celles-ci.

Demandes d’admission à l’Université Laval

Variation entre Automne 2022 et Automne 2024 Variation entre Automne 2023 et Automne 2024
Programmes admissibles aux bourses Perspective Québec -12% -6%
Baccalauréats non admissibles aux bourses Perspective Québec -9% -3%

Sont comptabilisées seulement les demandes de personnes susceptibles d’être admissibles aux bourses Perspective Québec (ayant manifesté l’intention d’étudier à temps plein et ayant la citoyenneté canadienne ou la résidence permanente).
Source : Université Laval

Les bourses Perspective Québec peuvent expliquer en partie des hausses ou des baisses d’inscriptions, mais il est difficile de confirmer dans quelle mesure.

— Direction des communications de l’Université Laval

L’Université Laval ajoute poursuivre sa collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur, notamment pour explorer l’ajout de programmes admissibles.

Depuis le lancement du programme, plusieurs groupes d’étudiants, notamment ceux de techniques exclues des bourses et des étudiants à temps partiel, se sont mobilisés pour être eux aussi admissibles à ce soutien financier.

Un premier bilan à venir ce printemps

Appelé à commenter le contenu de ce reportage, le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, répond que les bourses Perspective Québec s’inscrivent dans un ensemble d’actions de notre gouvernement pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, notamment en santé et en éducation.

Il ajoute que le programme est récent et que le ministère en est à analyser les premières données compilées pour l’ensemble des établissements.

La ministre présentera un bilan préliminaire ce printemps et s’il y a des ajustements à faire, on les fera.

— Le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry

À noter que plusieurs facteurs peuvent influencer le choix de programme de formation, comme la dynamique du marché du travail ou l’attractivité des professions. On croit d’ailleurs que l’amélioration des conditions de travail dans le secteur public aura pour effet de rendre les emplois dans nos réseaux plus attrayants, conclut le cabinet de la ministre.

C’est anecdotique, mais dans mon domaine, la bourse pousse quelques personnes à poursuivre leurs études au bac, qui se seraient arrêtés après la technique. Alors que personne n’est rentré dans le programme pour la bourse, cette dernière en motivent à aller chercher un diplôme de plus et donc, de meilleures conditions salariales. Nous sommes la première cohorte à avoir eu la bourse pour l’ensemble des sessions, peut-être est-il en effet trop tôt pour mesurer son impact ?

Il y a définitivement beaucoup plus de personnes qui vont continuer au bac que dans les années précédentes, mais c’est peut-être (probablement) lié aussi aux conditions actuelles du marché.

C’est la façon de faire du gouvernement actuel: décidons maintenant pour donner l’impression qu’on fait quelque chose et on analysera plus tard pour voir si notre improvisation a fonctionné.

Plusieurs projets en phase de planification dans le tableau de bord des projets d’infra

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La liste des projets en réalisation
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:newspaper:

L’ancien PDG du CHUM, Fabrice Brunet, dirigera le développement de la faculté des sciences de la santé à l’UQAM.

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L’UQAC et l’UQAT auront une antenne à Montréal

Afin d’accroître la collaboration entre les établissements d’enseignement et les entreprises dans le domaine des arts et de la créativité numérique, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a annoncé le 16 mai 2024 l’attribution d’une aide financière de 42,6M$ à l’Université du Québec pour la location d’espaces et la réalisation de travaux d’aménagement locatif à l’Îlot Balmoral, situé à Montréal.

Cette aide financière permettra de regrouper sous un même toit l’École des arts numériques, de l’animation et du design (NAD) de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), les installations montréalaises de l’Unité d’enseignement et de recherche en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) ainsi qu’un regroupement de 5 cégeps (Collège Bois-de-Boulogne, Collège Dawson, Cégep de Matane, Cégep Limoilou et Cégep du Vieux Montréal) offrant de la formation dans le domaine des arts numériques. Les nouvelles sommes allouées permettront la location de 3 étages et demi supplémentaires qui s’ajouteront à ceux déjà occupés par l’UQAC à l’Îlot Balmoral depuis 2019.


Dans une autre nouvelle, Polytechnique s’installe dans dans MHM, dans le Complexe Le 5600 (5656, rue Hochelaga)

https://www.polymtl.ca/carrefour-actualite/nouvelles/polytechnique-montreal-sengage-dans-la-revitalisation-de-lest-de-la-metropole

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C’est surprenant, l’UQAT venait tout juste de s’installer dans un campus neuf à côté de McGill. Je pense que rendu là avec toute cette centralisation, l’UQAC et l’UQAT devraient juste faire de NAD une école conjointe autonome à la HEC ou ETS, avec ses propres lettre patentes.

Sans nécessairement m’opposer à tous ces investissements à Montréal, c’est un peu un non-sens que des universités se disant souffrir de sous-financement chronique multiplient les antennes, les déménagements, le dédoublement et morcellement des ressources. Même le programme d’Art-thérapie de l’UQAT pourrait simplement être logé à l’UdeM ou l’UQAM comme programme conjoint soit dans leur département de psychologie ou de travail social.

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Ah oui, parce que Montreal a besoin d’encore plus d’universités. McGill, Concordia, UdeM, UQAM, ETS, et UdeS n’était pas assez.

Les universités sont des b.u.s.i.n.e.s.s, c’est pour ça qu’il y a maintenant des programmes de genre… la poterie grecque du 14ième siècle. Les taux d’entrées sont plus important que tout parce que ça garantit les jobs de tout le monde.

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De nouvelles universités, des partenariats, ce n’est pas une mauvaise chose en soit, mais je n’ai jamais été convaincu par le bien-fondé de la stratégie de satellisation hostile dans laquelle se sont lancées plusieurs universités depuis un certain temps. Surtout dans un contexte de financement difficile et le choix d’aménager des campus le plus souvent là où il y déjà des universités bien établies; je trouve même la chose carrément aberrante.

Bien qu’il soit normal pour une université de chercher à entretenir des relations hors de sa région, est-ce qu’investir autant de ses ressources limitées à Montréal est pertinent pour le développement de l’Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou est-ce une approche qui sert d’abord les intérêts corporatifs des rectorats de Rouyn ou Chicoutimi? Les institutions locales ne sont elles pas les mieux placées pour soutenir les relations avec les milieux socioculturel et d’affaires de leur propre région? Si une université d’une région donnée s’installe dans une autre region, ne devraient-elle pas se concentrer à répondre aux besoins de la région d’accueil, ses habitants et ses institutions plutôt que de centrer leur marque et leurs ambitions commerciales?

Je pose ces questions pour ces universités qui s’installent à Montréal et ses banlieues proches, mais on peut poser ces même questions pour les universités montréalaises qui partent “coloniser” des villes qui ont déjà une université.

Je pense qu’à terme, l’École des arts numériques, de l’animation et du design (NAD) et les installations montréalaises de l’Unité d’enseignement et de recherche en création et nouveaux médias devraient carrément fusionner et devenir une université spécialisée et autonome. Le nouvel établissement pourrait maintenir un partenariat avec l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), mais ces dernières devraient vraiment concentrer sur leur région respectives et leur mandat.

Au contraire, c’est le genre d’offre non payante, (pensons Pratiques de marionnettes avancé à l’UQAM, Études Québécoises à Concordia, ou Sciences des religions à Sherbrooke) dans une perspective “business” que les rectorats sont très enthousiastes à suspendre. UQAT et UQAC sont à Montréal dans le numérique parce que c’est une belle vache à lait sur laquelle elles peuvent se concentrer et laisser mourir des départements chez eux. L’inverse est vrai, où certaines universités qui souhaiteraient developper des programmes “payants” ne peuvent pas; on a les vieilles universités d’origine catholiques/protestante qui ont mainmise sur la formation en médecine alors qu’une université d’origine laïque comme UQTR est assez mûre pour administrer sa propre faculté de santé et de médecine et en aurait déjà une autrement si tout n’était que business.

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TLDR: je suis tout à fait d’accord avec le commentaire de Micheal_A

My problem with these satelite campuses is that is shows they don’t care about improving their own campuses and attracting students from elsewhere. I’m sorry but the UQTR, UQAC, UQAR et UQAT campuses are all quite sad and in no way make we want to go study there. The only Québec university that has managed to attract a significant amount of students from elsewhere is UdeS.
Meanwhile, for various reasons, many small regional universities in Ontario have managed to grow to massive college town like institutions by attracting GTA students, such as Guelph (30k students, established 1964), Waterloo (34,000, 1959), Laurier (20,000, 1911), Brock (19,000, 1964) and Trent (13,000, 1964).
Granted, some of these are in big cities, but even still the vast majority of Ontario university students do not chose to study at a Toronto based university unless they’re from Toronto or it’s UofT. The relation is reversed in Québec, people from regions flock to Montréal.

Some of these universities are the life blood of their cities, I swear the entire economies of Waterloo, Guelph, and Peterborough have now come to rely on their post secondary institution. UQTR in particular has so much potential that goes to waste. UQAC could be massive school for students from la capitale nationale but instead they all go to Laval or a school in mtl.

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Même que plusieurs de ces villes, Waterloo et London par exemple, sont bien plus que de simples villes universitaires. Elles sont des hubs, des locomotives économiques pour la province. En concentrant les investissements dans les campus locaux, ces campus sont à leur tour devenus des moteurs du développement et de diversification économique pour leur région.

J’adore voir de nouveaux investissements dans le Grand Montréal, mais je ne comprends tout simplement pas comment l’UQAC, l’UQAR ou l’UQTR prenant de l’expansion à Montréal, souvent à un jet de pierre d’universités locales, pour offrir essentiellement les mêmes programmes offerts par les unis locales n’interpelle absolument personne. Personne dans les médias? Personne au conseil de l’UQ, (Alexandre Cloutier cautionne vraiment ça)? Personne au PQ, au PLQ, à QS, au PCQ, à la CAQ ne s’interroge là-dessus? Pascale Déry, qui on le sait n’a évidemment aucun problème à s’ingérer dans d’autres enjeux universitaires, n’a vraiment rien à dire? Des millions en fonds publics sont en jeu.

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Le parc immobilier du réseau collégial se dégrade à vitesse grand V, si bien que de plus en plus d’établissements sont menacés de fermeture, prévient la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, dans un rapport déposé jeudi à l’Assemblée nationale. Et les moyens prévus pour redresser la barque sont insuffisants.

Les bâtiments des cégeps sont en mauvais état, résume Mme Leclerc au terme de son enquête. Et cette dégradation s’est accentuée depuis cinq ans : la part des bâtiments considérés comme étant en mauvais ou en très mauvais état, selon l’indice gouvernemental, est passée de 24 % en 2019-2020 à 65 % en 2024-2025.

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Au cégep de Saint-Laurent, de ce que j’ai entendu, la structure du pavillon A (le plus vieux) était si moisie qu’on pouvait passer un crayon au travers.

Ailleurs sur l’ile, des locaux spécialisés doivent être partagés avec des cours d’autres programmes par manque d’espace.

Le Département de danse de l’UQAM est situé dans le Pavillon K au 840, rue Cherrier (ancien Palestre nationale)

Des travaux de réfection majeurs sont toujours en cours dans les locaux du Département de danse de l’UQAM, six semaines après un important dégât d’eau. Le pavillon K reste « inaccessible jusqu’à nouvel ordre », selon le site du Département. Tous les cours d’été ont été relocalisés : six des sept salles spécialement adaptées à la danse sont abîmées, et l’une d’elles — la piscine-théâtre — passera désormais au théâtre.