Montréal : Ville de savoir (enseignement supérieur)

Permettre aux pouvoirs politiques d’entrer dans le milieu académique est une “slippery slope” comme ils disent…

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C’est un peu comme ça que toutes les universités dites publiques sont traitées à travers le monde, du moins les pays démocratiques. Bien sûr si la gestion d’une université publique est absolument bancale, elle peut être mise sous tutelle.

3 messages ont été fusionnés à un sujet existant : PL 96, débat sur les langues et discussions connexes

Je viens de me rappeler que le PhD en Admintration d’HEC Montréal était un programme conjoint avec McGill, Concordia et l’UQAM
Les étudiants du doctorat peuvent suivre des cours dans les 4 universités et dans les 2 langues
Il y a aussi un programme conjoint de MBA HEC-McGill

Je me demande ce que cette réforme va causer comme répercussiuons… Est-ce que le frais seront différents dépendant par laquelle des universités se fait l’inscription ou les droits de scolarité vont monter pour tous?

Texte d’opinion du professeur Henry Minztberg. Je l’ai connu par son livre Managers, not MBAs: a hard look at the soft practice of managing and management development, un livre fascinant parlant des CEO avec des MBA de la Ivy League qui ont foutu le bordel dans les grandes entreprises.

Forum des affaires | Pourquoi, Monsieur Legault ? Pour quoi ?


PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
L’Université McGill

En 1991, j’ai reçu un doctorat honorifique de HEC Montréal. Dans mon discours d’acceptation, j’ai affirmé : « Je suis un Montréalais, fier ! … Je suis un Québécois, fier ! … Je suis un Canadien, fier ! … Je suis un citoyen du monde, fier ! » Mes collègues, tant nationalistes que fédéralistes, peu importe, étaient ravis. Nous avions travaillé en étroite collaboration, moi et mes collègues de McGill et de HEC, à la création de projets de réputation mondiale.

Publié à 1h09 Mis à jour à 16h00
HENRY MINTZBERG
PROFESSEUR DE GESTION À L’UNIVERSITÉ MCGILL, TITULAIRE DE 21 DOCTORATS HONORIFIQUES, AUTEUR ET OFFICIER DE L’ORDRE NATIONAL DU QUÉBEC

Le programme bien particulier de doctorat conjoint en administration, reconnu à l’échelle internationale, est offert de concert par les quatre universités montréalaises. Bertin Nadeau, de HEC, et moi, de McGill, avons pris l’initiative de sa conception. Ce programme se trouve à la croisée entre les programmes typiquement américains, très structurés, et certains programmes européens, parfois non structurés. Il s’agit donc d’un programme très représentatif du Québec, au carrefour entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Depuis, je crois qu’il est probablement devenu le plus grand programme de doctorat en gestion au monde.


PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ MCGILL
Henry Mintzberg

En plus, en raison du grand nombre de doctorantes et de doctorants qui travaillent chez nous, l’expression « Montreal School of Management/École montréalaise de gestion » est entrée dans l’usage international. Il s’agit d’une école de pensée plutôt émergente que délibérée, où l’apprentissage ancré dans la réalité s’élève au-dessus de la planification, dans un esprit communautaire – c’est-à-dire, québécois.

Quelques années plus tard, Alain Pinsonneault, de McGill, et Louis Hébert, de HEC, ont conçu le programme EMBA McGill–HEC, inspiré d’un programme créé à McGill en collaboration avec quatre autres écoles d’administration mondialement connues qui a renversé l’enseignement classique d’un MBA. Cet EMBA a acquis une notoriété mondiale. On lui reconnaît un caractère unique du fait d’avoir travaillé en collaboration plutôt qu’en concurrence, au profit de tous.

Tant de Québécoises et de Québécois sont fiers d’être diplômés de McGill. Et McGill est fière d’être du Québec. Le Québec offre à McGill une singularité, un créneau qui est distinct de celui d’autres établissements comme Harvard ou la Sorbonne, au cœur de leur société, qui bonifie sa qualité du savoir. McGill est une université de premier plan tranquille, modeste et à l’ancienne, qui ne se laisse pas porter par les dernières modes didactiques. Dites-moi, Monsieur Legault, le Québec ne devrait-il pas être fier de McGill et soutenir son excellence ?

Et maintenant vous voulez nous imposer cette nouvelle mesure en éducation. Qu’a fait McGill pour mériter cela ? Sommes-nous punis pour notre réussite ? Pourquoi, Monsieur Legault ? J’ai bâti ma vie et ma carrière au Québec en raison de son caractère positif. Voilà notre avantage par rapport à l’Ontario, mais non pas cette proposition. Est-ce là une solution pour combler l’écart de richesse avec l’Ontario ?

Quel est l’intérêt de transférer l’argent des universités anglophones pour financer les universités francophones, alors que les fonds n’y seront plus ? Cette hausse des frais de scolarité pour les étudiantes et étudiants hors Québec risque tout simplement de tarir la source de revenus en décourageant plusieurs à venir étudier ici. En conséquence, McGill en paiera les frais, ainsi que le Québec.

En plus, quant à la cible de 80 % de francisation, plusieurs étudiantes et étudiants de l’étranger qui viennent à McGill parlent déjà le français. L’Université McGill est choisie non seulement pour sa réputation, mais aussi pour la possibilité de faire l’expérience d’une nouvelle francophonie vibrante. Pour les autres, ces personnes optent pour McGill pour étudier, disons, la géologie ; elles ne viennent pas pour apprendre une nouvelle langue. En conséquence, celles-ci ne viendront tout simplement pas. Et ce sera la fin de l’Université McGill telle qu’on la connaît. Pour quoi, Monsieur Legault ? Est-ce vraiment ce que vous souhaitez laisser en héritage ?

Ce n’est pas un jeu à somme nulle, où les universités francophones sont favorisées aux dépens des universités anglophones. C’est également au détriment de Montréal, qui perdra de sa richesse (et pas seulement sur le plan financier). La culture du Québec est dynamique, reflétant la générosité et l’enthousiasme des Québécoises et des Québécois. La collaboration est plus bénéfique que la concurrence.

Pourquoi cette précipitation ? Cela nuit déjà à McGill et l’idée n’a pas encore été mûrement réfléchie. Pourquoi procéder avant que les conséquences ne soient clairement déterminées ?

Pourquoi, Monsieur Legault ? Pour quoi ?


Chronique Yves Boisvert dans La Presse

Texte complet

Renforcer les universités, au lieu de planter McGill


PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE
« Le coût actuel des études pour un Canadien de l’extérieur du Québec venu étudier à Montréal est de 9000 $ par année. À ce prix-là, les droits de scolarité en médecine ou en droit dans une université aussi prestigieuse que McGill sont une aubaine pour les étudiants de Vancouver ou de Toronto », affirme notre chroniqueur.

Yves Boisvert
LA PRESSE

Le gouvernement du Québec a raison : il est absurde de subventionner les études de futurs médecins qui iront travailler hors Québec.

Mis à jour le 16 décembre

Le coût actuel des études pour un Canadien de l’extérieur du Québec venu étudier à Montréal est de 9000 $ par année. À ce prix-là, les droits de scolarité en médecine ou en droit dans une université aussi prestigieuse que McGill sont une aubaine pour les étudiants de Vancouver ou de Toronto.

L’Université de Toronto facture 25 000 $ par année pour un habitant de l’Ontario étudiant en médecine, et 94 000 $ pour un étudiant étranger. « UofT » facture 33 000 $ par année aux Ontariens pour étudier dans sa faculté de droit – 54 000 $ pour les étudiants étrangers.

Osgoode Hall, une autre faculté de droit prestigieuse de Toronto, demande 25 000 $ par année.

Si l’on se tourne vers UBC, à Vancouver, les études en médecine coûtent 23 000 $ pour les Britanno-Colombiens.

À 9000 $, donc, les études à McGill sont très intéressantes, d’autant que l’Université se classe régulièrement première ou deuxième au Canada, et parmi les 20 ou 30 meilleures au monde. Ces classements sont très discutables, mais ils font en sorte que ces diplômes sont réputés et valent cher. Mais si c’est pour former des médecins albertains ou des avocats manitobains, convenons que c’est une mauvaise politique de financement.

Le hic, c’est que la politique du gouvernement caquiste ne corrige pas ce problème : elle augmente à 12 000 $ les droits pour tous les étudiants. Or, 80 % des étudiants venus de l’extérieur du Québec étudient en sciences humaines et sociales, dans des départements beaucoup moins coûteux à financer que ceux de sciences pures et surtout de santé. Les universités anglophones avaient proposé au gouvernement de moduler les hausses selon les domaines d’étude, mais cette proposition, pourtant logique, a été rejetée.

Ainsi, on continuera d’offrir un « deal » formidable à l’étudiante en médecine de l’Ontario, mais on augmentera de 33 % les droits d’une étudiante en histoire de la même province.

Est-ce qu’à elle seule, cette augmentation de 3000 $ est suffisante pour décourager la clientèle ? Je ne suis pas certain que ce soit si catastrophique que l’annoncent McGill et Concordia : si les inscriptions sont en baisse de 20 %, c’est peut-être qu’on craignait que le tarif de 17 000 $ soit maintenu – la ministre Pascale Déry a annoncé cette semaine que ce serait 12 000 $.

Il est vrai que les universités anglophones attirent plus d’étudiants étrangers et canadiens que les universités francophones. Cela leur donne un avantage économique majeur. Mais est-ce que ces nouvelles règles punitives vont aider les universités francophones ? Pas du tout.

Actuellement, le déficit de financement des universités du Québec est de 1,2 milliard par année, selon l’économiste Pierre Fortin. Après les grèves de 2012, « on » a décidé au Québec de continuer à geler les droits de scolarité – plus indexation. Mais on n’a jamais compensé le manque à gagner par des fonds gouvernementaux. Manque à gagner si l’on compare au fonctionnement des universités canadiennes comparables.

Résultat : la qualité de l’enseignement et de la recherche se dégrade au Québec. Dans plusieurs universités, l’enseignement de premier cycle est assuré à moitié ou plus par des chargés de cours sous-payés.

Si l’on tient à la qualité du haut savoir francophone et au développement de scientifiques francophones de haut niveau, il faudrait peut-être investir dans ces institutions, et pas seulement aller chercher quelques millions dans des universités qui font la réputation du Québec et de Montréal.

Bien des villes et bien des États voudraient avoir une université comme McGill, qui attire des talents du monde entier – mais quand même surtout des Québécois.

Dans ce « monde entier », rions un peu : il y a à McGill 2000 étudiants français, que l’on finance avec un tarif préférentiel grâce à une entente spéciale… pour venir apprendre l’anglais dans une université anglophone.

Au lieu de s’enorgueillir de la présence de cette institution, ce gouvernement la traite comme une sorte de profiteuse et ne s’assoit même pas pour négocier un compromis.

Chic.

Selon ses statistiques, 57 % des étudiants de McGill sont bilingues – c’est un préalable en droit, notamment. Les universités anglophones, pour montrer leur bonne volonté, ont proposé de faire des efforts de francisation. Mais fixer à 80 % d’un coup et sans discussion la francisation des étudiants venant de l’extérieur n’est clairement pas réaliste. Faut-il faire durer la formation une session, un an de plus pour y parvenir ? C’est évidemment une recette pour diminuer le nombre d’inscriptions.

J’en entends qui disent : tant pis, que leur clientèle diminue ! Comme si une baisse soudaine d’achalandage n’avait aucun impact sur les finances. Ne sous-estimons pas la jalousie du milieu et la mesquinerie de certains militants. Il s’en trouve pour penser qu’en abaissant McGill, on fera monter le niveau ailleurs – et même si ça n’est pas vrai, ça fait plaisir.

Ce ne sont pas les étudiants de l’extérieur, qui restent trois ou quatre ans ici, qui « anglicisent » Montréal.

Les grandes villes veulent attirer cette jeunesse internationale qui les fait vibrer. Ils repartent pour la plupart, mais avec une bonne impression de Montréal, une certaine connaissance du Québec, et parfois une bonne connaissance du français.

Certains restent, d’ailleurs, et c’est parce qu’ils ont embrassé la vie québécoise. Ceux-là doivent apprendre le français.

C’est une politique de francisation obligatoire des immigrants qui préservera le français au Québec. Pas des cours imposés à des gens qui repartiront hors Québec ensuite.

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McGill assumera la hausse de 3000 $ des droits de scolarité pour les Canadiens


PHOTO SEBASTIEN ST-JEAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

(Montréal) L’Université McGill annonce mardi qu’elle offrira une bourse annuelle de 3000 $ aux nouveaux étudiants de premier cycle issus d’autres provinces, afin de compenser la hausse de 3000 $ des droits de scolarité imposée par le gouvernement du Québec.

Publié à 17h05
LA PRESSE CANADIENNE

L’université anglophone montréalaise affirme qu’environ 80 % des étudiants canadiens de premier cycle qui feront une demande à McGill seront admissibles à cette bourse, qui sera offerte à compter de l’année scolaire 2024-2025. La nouvelle « Bourse pancanadienne » de 3000 $ sera versée pendant un maximum de quatre années d’études.

L’université tente de maintenir ses inscriptions face au projet du gouvernement de François Legault d’augmenter les droits de scolarité pour les étudiants de l’extérieur de la province.

Le gouvernement québécois avait annoncé le 13 octobre que les étudiants canadiens qui entameraient leurs études en anglais au Québec à l’automne 2024 paieraient l’équivalent de ce que leur formation coûte au gouvernement, soit 17 000 $ par année, plutôt que 9000 $.

Le gouvernement caquiste veut ainsi freiner l’anglicisation de Montréal et corriger le déséquilibre dans le financement des institutions de langue anglaise par rapport aux universités francophones. Les nouveaux droits de scolarité seraient réinvestis dans le réseau universitaire francophone, pour accueillir davantage d’étudiants internationaux parlant français.

Mais le 14 décembre dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a ramené de 17 000 $ à 12 000 $ la hausse imposée aux étudiants de l’extérieur de la province qui étudient en anglais au Québec.

La ministre exigera aussi des universités McGill et Concordia qu’à partir de 2025, 80 % des nouveaux inscrits dans un programme d’études en anglais atteignent à l’oral le « niveau 5 » à l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français, au terme de leur premier cycle.

Le recteur et vice-chancelier de McGill, Deep Saini, a expliqué mardi dans un communiqué que la réussite de l’université montréalaise reposait sur sa capacité à attirer des talents du Québec, du Canada et du monde entier. Il affirme que cette bourse permettra à McGill de demeurer « l’une des plus grandes universités du monde ».

M. Saini affirme que la Bourse pancanadienne exigera que l’université fasse certains sacrifices financiers, mais il ajoute que l’accueil d’étudiantes et d’étudiants de partout au Canada fait partie de l’ADN de McGill.

La bourse sera décernée aux étudiants canadiens en arts, en sciences de l’agriculture et de l’environnement, en musique, en sciences de l’éducation, en architecture, en soins infirmiers et dans la plupart des programmes de sciences.

« Nous faisons tout en notre pouvoir pour mettre les diplômes mcgillois et Montréal à la portée des étudiantes et étudiants de partout au Canada », a indiqué Fabrice Labeau, premier vice-provost aux études et à la vie étudiante de McGill.

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C’est confirmé, la faculté de médecine de l’UdeM s’installe à la Place Dupuis. Je sais qu’il y a bien d’autres éléments en jeu, mais parfois la stratégie de délocalisation des formations médicales des vielles universités m’apparaît d’une certaine façon une sorte de filibuster contre le réseau des UQ développant leur propre programmes MD et unités de recherche. On a beaucoup parler de déséquilibre sous l’angle de la langue, mais beaucoup trop peu sous l’angle de satellisation ainsi que des chasses gardées dans l’offre de formations et d’unités de recherche.

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Credit: Marosi Troy Architectes

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Dans le Devoir

L’UdeM choisit la Place Dupuis pour accueillir des centaines d’étudiants en médecine


Université de Montréal
L’université accueillera jusqu’à 700 étudiants en 2024 sur deux étages d’un bâtiment faisant partie de la Place Dupuis.

Zacharie Goudreault
20 décembre 2023
Éducation

Le gouvernement du Québec investira 17 millions de dollars pour permettre à l’Université de Montréal (UdeM) d’aménager deux étages d’un bâtiment de la Place Dupuis, sise au centre-ville, qui accueillera des centaines d’étudiants en médecine dès l’automne prochain, a appris Le Devoir.

Le mois dernier, Le Devoir révélait que la Place Dupuis figurait parmi les sites étudiés par l’Université de Montréal pour accueillir une partie de ses étudiants en médecine, dont le nombre a augmenté rapidement dans les dernières années pour répondre aux attentes du gouvernement du Québec. Après plusieurs discussions impliquant l’établissement universitaire, le ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que celui de l’Enseignement supérieur, une décision a finalement été prise.

Ainsi, le gouvernement a accordé une subvention de plus de 17 millions de dollars à l’UdeM afin de lui permettre de louer et de réaménager les troisième et quatrième étages du bâtiment situé au 888, boulevard de Maisonneuve Est, en une extension de la faculté de médecine de l’université qui accueillera des étudiants dès la rentrée de l’automne 2024. Des travaux commenceront dès le mois prochain dans ce bâtiment construit en 1962, qui est situé juste au-dessus de la station de métro Berri-UQAM, de même qu’à proximité de la place Émilie-Gamelin et de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

De la somme accordée par Québec, 10 millions de dollars permettront de louer ces espaces pendant cinq ans, tandis que 7 millions iront à l’aménagement des lieux et à l’équipement des locaux qui, promet-on, seront à la fine pointe de la technologie. Le bail avec le propriétaire de cet immeuble de bureaux, qui compte d’autres locataires commerciaux, est pour sa part d’une durée de 10 ans, confirme l’UdeM dans un courriel au Devoir.

« Avec ces nouveaux locaux, nous pourrons augmenter les admissions en médecine de manière importante et contribuer à un meilleur accès aux soins pour la population québécoise », indique la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, dans un communiqué qui sera rendu public ce mercredi.

Depuis 2019, les cohortes de médecins entrant à l’UdeM ont bondi de 35 %, augmentant la pression sur le pavillon Roger-Gaudry, près du mont Royal, de même que dans un campus emménagé à Trois-Rivières par l’université. Dans ce contexte, ce sont 630 étudiants menant leurs première et deuxième années d’études précliniques du doctorat en médecine qui seront accueillis l’an prochain dans les nouveaux locaux de 6200 mètres carrés qui ont été choisis au centre-ville de Montréal, a appris Le Devoir.

Cet agrandissement fera ainsi de la faculté de médecine de l’UdeM la plus importante au pays « en matière de nombre d’étudiants » desservis, indique en entrevue le doyen de cette faculté, Patrick Cossette. Pour la prochaine année scolaire, cette faculté comptera ainsi 1639 étudiants en médecine, précise l’université par courriel.

Une localisation de choix

M. Cossette précise que ce bâtiment a été choisi parmi d’autres analysés en raison, notamment, de la grandeur des locaux qui y sont disponibles et de sa localisation idéale près d’une station de métro et de plusieurs établissements hospitaliers, en particulier le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Il s’agissait du bâtiment dont la location et le réaménagement répondaient au « cadre budgétaire » imposé par le Conseil du trésor, poursuit le doyen de la faculté de médecine.

« Ce ne sont pas tous les édifices de bureaux qui sont prêts à accueillir autant d’étudiants à la fois. Donc, il y a eu une analyse immobilière, il y a différents sites qui ont été considérés. Puis, finalement, c’est celui au 888 de Maisonneuve qui a été retenu », explique Patrick Cossette.

Ce ne sont pas tous les édifices de bureaux qui sont prêts à accueillir autant d’étudiants à la fois. Donc, il y a eu une analyse immobilière, il y a différents sites qui ont été considérés. Puis, finalement, c’est celui au 888 de Maisonneuve qui a été retenu.

— Patrick Cossette

L’UdeM profitera d’ailleurs de la rentrée de 2024 pour offrir un programme « renouvelé » en médecine qui tiendra compte d’enjeux de société contemporains, comme la santé climatique et la montée en popularité de l’intelligence artificielle. L’université souhaite aussi avoir davantage recours à des groupes de différentes tailles afin de tester des « approches pédagogiques variées », indique-t-elle dans son communiqué, fourni au Devoir sous embargo.

« Les contenus vont se ressembler beaucoup, mais c’est surtout la méthode pédagogique qui va évoluer », explique Patrick Cossette, qui ne cache pas son enthousiasme face à l’agrandissement de la faculté de médecine de l’UdeM. « Ça va nous permettre de continuer de remplir notre mission de former la relève, les futurs médecins du Québec. »

Les étudiants de ces nouveaux locaux continueront par ailleurs de se rendre de temps à autre au pavillon Roger-Gaudry, notamment dans le cadre d’activités impliquant son centre de simulation, indique l’université.

Accueil froid à l’UQAM

Au sein de l’UQAM, qui planche sur un projet de faculté des sciences de la santé, la perspective de l’UdeM de venir s’installer à la Place Dupuis avait soulevé plusieurs questions le mois dernier, tant de la part de professeurs que du recteur Stéphane Pallage. « Si on allait à la Place Dupuis, je me poserais des questions sur l’utilisation des fonds publics », avait-il alors lancé en entrevue au Devoir. Le recteur avait ajouté espérer que si le projet de l’UdeM se concrétisait sur ce site, l’UQAM en serait « partie prenante » dans le cadre d’une collaboration entre les deux établissements.

« Il peut y avoir de la collaboration, si on veut, mais dans les locaux dont on parle, ils vont être occupés pour les besoins de la faculté de médecine de l’Université de Montréal. Il n’y a rien d’autre qui peut rentrer là, ne serait-ce que pour des raisons d’espaces », affirme pour sa part Patrick Cossette. Ce dernier note d’autre part que la location de ces locaux au centre-ville survient au terme de deux ans de discussions entre l’université et le gouvernement du Québec.

« C’est un travail de longue haleine, qui a commencé bien avant qu’on entende la rumeur que l’UQAM veuille développer son propre programme de médecine », souligne-t-il. Ainsi, « ce n’est absolument pas en réaction à ce projet-là ».

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Chaque fois qu’une des vielles universités délocalise son programme médical, c’est directement attenant au campus d’une UQ. Disons qu’il y a une tendance qui fonctionnellement obstrue les plus jeunes universités de participer à cette mission.

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Sur le plan économique c’est une excellente nouvelle pour le secteur Berri-Uqam avec l’arrivée de plusieurs centaines de clients potentiels pour les services divers, tout autant que pour l’animation du Quartier Latin. Une bonne nouvelle aussi pour l’occupation de surfaces de bureau de Place Dupuis. J’ose maintenant espérer qu’il y aura un effet d’entrainement dans l’offre de logements étudiants, afin de favoriser le développement immobilier des environs pour des projets déjà annoncés ou à venir. :+1:t2:

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McGill a été fondée et a évoluée en bonne partie grâce à la générosité de sa communauté. La création de cette bourse n’est qu’un autre exemple remarquable de la place que la philanthropie occupe en sont cœur. De grands noms se sont déjà associés à cette initiative, dont le président de Shopify (Harley Finkelstein) et l’investisseur Mitch Garber.
Je n’ai certainement pas le portefeuille de ces deux figures, mais j’ai moi aussi donné pour ce fonds.

Au final, j’ai une pensée particulière pour Concordia, qui n’aura pas l’exemption de Bishop, ni nécessairement le même niveau de support philanthropique que McGill… J’espère encore (probablement en vain) voir un dénoument positif dans cette histoire.

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Concondia imite McGill

Concordia announces awards to offset Legault government’s tuition hike

A direct response to Quebec’s tuition hike, the awards are worth up to $4,000 a year.

Author of the article:
Jesse Feith • Montreal Gazette
Published Dec 22, 2023 • Last updated 1 hour ago • 1 minute read


“We want to ensure that Concordia continues to be the chosen destination for both francophone and anglophone students from elsewhere in Canada,” Concordia president Graham Carr said in a statement. PHOTO BY JOHN MAHONEY /Montreal Gazette

Concordia University has announced a new slate of bursaries to offset the Quebec government’s recent tuition hike for out-of-province students at English-speaking universities.

The awards are worth up to $4,000 a year and will be available to all applicants from provinces outside Quebec.

The announcement comes after the Quebec government finalized its plan to increase tuition for out-of-province students by 33 per cent, bringing it to $12,000 per year.

“We want to ensure that Concordia continues to be the chosen destination for both francophone and anglophone students from elsewhere in Canada,” Concordia president Graham Carr said in a statement.

Concordia says the awards are a direct response to the tuition fee increases. They will be renewable for the duration of the student’s degree and no application will be required.

Called the Canada Scholars Awards, the bursaries will be granted to students on a sliding scale depending on their admission averages. Students with an A+ average will receive $4,000 per year, while students with a B- average will receive $1,500.

McGill University announced similar awards this week. Bishop’s University, in the Eastern Townships, has been given a partial exemption from the tuition increase.

The Quebec government is making the tuition changes in an effort to increase funding for French universities and reduce the number of non-French-speakers in Quebec post-secondary institutions.

In addition to the tuition hike, new French proficiency changes will require 80 per cent of students from outside Quebec studying in the province to reach an intermediate level of French by the time they graduate.

Concordia and McGill have said the plan could devastate their finances and enrolment.

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Ça serait une guerre d’attrition avec le MES et la CAQ? Je ne vois juste pas les universités avoir des poches assez profondes pour soutenir cette mesure à long terme sans mettre en jeu le financement de leurs activités et leur développement. Il reste aussi la politique linguistique, avec une formation qui s’insère bien dans certains programmes de lettres et sciences humaines, mais difficilement dans des programmes plus structurés au niveau professionnel comme génie, ou même psycho.

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Petite idées farfelues pensées à la suite de toute la discussion sur le retard de développement des universités francophones, en particulier les UQ…

  • La cession de certaines facultés de médecine délocalisées à l’Université du Québec

Le déséquilibre d’investissements des universités a largement été cadré dans un angle linguistique, mais il est très aligné à la présence ou non de formations considérées “payantes”, dont le doctorat de premier cycle en médecine en médecine. L’implantation des facultés de médecine délocalisées de McGill, l’UdeM, l’UdeS et l’Université Laval a d’ailleurs pour effet de confiner les nouvelles universités à un champ d’action réduit, ne les permettent pas de participer intégralement à la formation et la recherche médicale au Québec. Il s’agit en quelque sorte d’un filibuster académique contre un apport complet et affranchi de l’Université du Québec dans ce domaine incontournable.

Le gouvernement pourrait par décret, mener les universités suivantes à procéder à la cession de leur faculté de médecine délocalisée à l’université locale de leur région d’accueil respective:

McGill en Outaouais → Université du Québec en Outaouais

Sherbrooke au Saguenay → Université du Québec à Chicoutimi

Laval au Bas-Saint-Laurent → Université du Québec à Rimouski

UdeM en Mauricie → Université du Québec à Trois-Rivières

  • Le rapprochement d’unités et d’établissements-composantes de l’Université du Québec situés dans l’agglomération de Montréal

La présence de l’Université du Québec dans l’agglomération de Montréal est particulière. Malgré que ses établissements-composantes installés à Montréal se retrouvent à grande proximité géographique l’un de l’autre, l’esprit collaboratif qui définit le réseau ne paraît pas pleinement réalisé dans le cas de l’UQÀM (et l’ESG UQÀM), ETS Montréal, et l’École NAD-UQAC.

Tout en conservant essentiellement leur personnalité morale, les UQ présentes à Montréal devraient se rapprocher davantage. Par rapprochement, il ne s’agirait pas à proprement parler d’un nouveau réseau, et certainement pas d’une fusion, mais d’une communauté de gré à gré; un modèle un peu dans l’esprit du complexe universitaire UdeM-Polytechnique-HEC, mais bien plus élastique.

Un rapprochement pourrait faciliter la réalisation de projets partagés de services, de programmes athlétiques, d’infrastructures, de recrutement, d’enseignements et de recherche. En plus d’une mutualisation d’une part de ces activités, un rapprochement pourrait aider à renforcer la collaboration sous certains liens thématiques et stimuler la création de nouveaux pôles de recherche, attirer plus d’étudiants, augmenter le rayonnement international des UQ montréalaise et capter davantage de revenus de l’industrie.

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Dans ce cas ci. C’est bien que McGill ai une faculté de medecine a Gatineau. Sinon l’université d’Ottawa prendrai le relais.

Pouvez-vous élaborer? Une université ontarienne prendrait contrôle d’un CIUSSS?

C’est une décision de la CAQ qui pourrait être inversée ou amendée dans un prochain gouvernement.

Sinon beaucoup irait étudier en medecine a l’université d’ottawa. Si il n’y avait pas de faculté de médecine de ce coté ci de la riviere Outaouais.

Le programme de médecine n’est pas un programme non-contingenté; les places sont limitées par les gouvernements provinciaux, pas les universités. Les gens n’iront pas à Ottawa s’il n’y a pas de place à Ottawa. Toronto ne fera pas plus de place à Ottawa juste parce que Québec n’a pas ouvert de programme de médecine en Outaouais.

Peut-être que vous avez compris cessation plutôt que cession? Par cession je propose essentielle un processus de régionalisation de l’enseignement et indépendance de la maison-mère; c’est ce qu’on à déjà vu avec les premieres « succursales » des vielles universités qui sont devenus les universités d’aujourd’hui. Dans le scénario présenté, les activités de la faculté médicale « métropolitaine » se détachent de la maison mère pour s’intégrer à l’établissement de leur région, bien ancrée dans la réalité et les orientations locales.

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Très sceptique de ça. La majorité des cours de médecine dans les campus delocalisés sont des transmissions vidéos du cours sur le campus de l’université.

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Oui, en effet, c’est aussi une démarche contre l’hyper dématérialisation des enseignements. La cession ne serait pas du un pour un juste pour donner de nouvelles fac aux UQ qui elles aussi flanqueraient des étudiants precliniques dans une salle de visioconférence pendant 2 ans, mais une valorisation de l’éducation et de la recherche en médecine dans les régions.