Montréal - Politique municipale

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Course à la mairie Coderre veut « retrouver Montréal »

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Denis Coderre en 2019

Denis Coderre annonce à mots couverts sa candidature à la mairie de sa « métropole rayonnante » et critique l’« esprit de quartier » de Valérie Plante dans son livre-programme à paraître sous peu.

Publié le 19 mars 2021 à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard Philippe Teisceira-Lessard
La Presse

La Presse a obtenu l’ouvrage auprès d’une source confidentielle, jeudi.

M. Coderre y envisage deux nouvelles lignes de transports en commun inspirées du Réseau express métropolitain (REM), en plus de projeter de boucler la ligne orange du métro de Montréal et d’en prolonger la ligne jaune. Le tout, horizon 2040.

L’ex-maire plaide aussi pour l’importance de la fluidité de la circulation automobile, la nécessité de densifier le centre-ville en autorisant des gratte-ciel plus hauts, l’urgence d’accélérer la décontamination de l’est de Montréal et la possibilité de nationaliser les voies ferrées servant aux transports en commun montréalais. « Nous devrons accepter que le métro à Montréal ne soit plus souterrain à 100 % ni complètement sur pneumatiques », écrit-il.

Il reconnaît les « problèmes réels et inquiétants de profilage racial » au sein du Service de police de la Ville de Montréal et l’existence du racisme systémique.

Il assure aussi avoir pris du recul par rapport à l’homme qu’il était jusqu’en 2017, son annus horribilis, et attribue sa défaite à une « crise personnelle » : il se décrit comme un « homme qui souffrait au plus haut point, mal dans sa peau, au risque de sa propre vie ».

S’il a réussi à se relever, Montréal peut lui aussi se remettre sur pied, fait-il valoir.

« J’ai passé les quatre dernières années à revivre et à me retrouver. Plus j’avançais dans la rédaction de ce livre, plus je me sentais comme dans [un] cercle de guérison », écrit-il, en frôlant l’annonce de sa candidature aux élections de novembre 2021.

« Les années qui viennent seront marquées par de profonds changements faisant suite à la pandémie, mais aussi en raison de la transformation inévitable de nos économies et de nos sociétés, continue-t-il. Pour ma part, je suis prêt à y mettre tous les efforts. Pour aider à harmoniser la qualité de vie et la qualité de la ville. Et ainsi, retrouver Montréal. »

Ces deux derniers mots constituent le titre du livre de M. Coderre, qui fait 325 pages et doit sortir le 31 mars. Il est publié aux Éditions La Presse, propriété de Coopsco depuis octobre dernier. La source confidentielle qui a remis un exemplaire du livre à La Presse n’est pas associée, de près ou de loin, aux Éditions La Presse.

Valérie Plante critiquée

Le livre, à la fin duquel Denis Coderre est cité comme le président d’un « comité de rédaction » comprenant six autres personnes, s’ouvre sur son dernier discours à l’hôtel de ville de Montréal, après la défaite de 2017.

« La dernière campagne électorale (ou la non-campagne) que je venais de vivre avait été désastreuse, ne serait-ce qu’au plan personnel. Problèmes de santé, perte d’intérêt pour la politique, tempérament irrité et irritable, plus rien ne passait. Je ne m’étais jamais senti aussi seul de toute ma vie, relate-t-il. J’avais beau travailler 20 heures par jour, 7 jours par semaine, ce déséquilibre de vie était en train de m’atteindre et je fonçais directement vers un mur. Je sentais que tout s’écroulait devant moi, autour de moi. »

L’ex-maire présente son texte comme le résultat du « recul » qu’il a pris depuis. L’homme a perdu beaucoup de poids, a rajeuni son look et tente de présenter un visage moins chicanier.

Il n’a toutefois rien perdu de sa capacité d’attaque.

« Notre gouvernance se comporte à nouveau comme une créature des provinces et non comme un gouvernement de proximité », assène-t-il à l’endroit de la mairesse actuelle, sans la nommer.

Pis encore, en choisissant l’esprit de quartier comme unique donnée dans l’équation des solutions à apporter, nous mettons de côté le rôle crucial et vital qui revient d’emblée à la constitution d’une métropole rayonnante. Nous savons pertinemment que nous n’avons pas à choisir entre la vie de quartier et vision de métropole.

Denis Coderre, dans son livre à paraître

Valérie Plante a aussi montré les dents, jeudi. La mairesse a dénoncé le « striptease » de son adversaire, à qui elle reproche de ne pas déclarer clairement et publiquement sa candidature.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

« Qu’il montre ses couleurs à un moment donné. Le plus tôt est le mieux », a-t-elle dit en entrevue à Radio-Canada en fin de journée. « Il y a des enjeux de société importants, et je veux en débattre. »

Une ville « compatible » avec l’auto

M. Coderre résume sa vision pour Montréal par une accroche en forme de slogan de campagne, « Qualité de vie. Qualité de ville », placée bien en évidence sur la page couverture de son livre.

L’ex-maire revient, sur des dizaines de pages, sur sa vision de la diplomatie urbaine et du vivre-ensemble, des idées clés de son mandat à l’hôtel de ville.

Plus concrètement, le futur candidat se pose clairement en défenseur des projets du REM – tant de l’Ouest que de l’Est – et propose même de nouveaux axes prioritaires, à desservir par un mode de transport qui reste à définir.

Le livre inclut trois cartes.

L’une présente un « axe du Parc » qui relierait Berri-UQAM au métro Sauvé, sous terre du centre-ville à Outremont (en passant sous le mont Royal et le Mile End), puis en hauteur jusqu’à sa destination.

La seconde présente un « axe Diagonal » qui relierait Berri-UQAM au cégep Marie-Victorin, sous terre jusqu’au collège de Rosemont, puis en hauteur.

La troisième présente la vision de M. Coderre pour le réseau de transport de Montréal d’ici 2040, avec une ligne orange circulaire grâce à un prolongement à Laval, une ligne jaune prolongée jusqu’à Bois-de-Boulogne vers le nord et La Prairie vers le sud, ainsi qu’une ligne bleue qui atteint le boulevard Roi-René.

« Il faudrait avoir le courage d’imaginer une négociation de la nationalisation de plusieurs tronçons de voies ferrées pour augmenter la fréquence des trains, électrifier les rails et créer de nouvelles voies aux lignes existantes afin de desservir des villes importantes », écrit-il.

Denis Coderre n’oublie toutefois pas sa base électorale, des résidants des quartiers périphériques qui comptent sur leur voiture dans leur vie quotidienne. Il affirme s’être mis au vélo, mais rejette les plans d’urbanisme qui rendent la circulation automobile labyrinthique.

« La ville qu’on habite doit être compatible avec la ville qu’on traverse à pied, à vélo, en métro ou en auto, car les quartiers sont aussi des lieux de destination », lit-on dans l’ouvrage. « L’élargissement des trottoirs, la piétonnisation des rues et la mise en service de pistes cyclables ne doivent donc pas être conçus et aménagés de manière rigide et dogmatique. Des stratégies punitives ou régressives visant à exacerber une partie de la population ne peuvent pas être bonnes. Il est totalement contre-productif, à tous les niveaux, d’inverser des sens uniques entre deux rues, de couper des rues en deux, de mettre des feux rouges inutilement là où il n’y a pas de traverse, etc. Pour ne rien offrir de plus en retour. »

IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE DENIS CODERRE

Retrouver Montréal, par Denis Coderre
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-03-19/course-a-la-mairie/coderre-veut-retrouver-montreal.php

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Je cite Denis Coderre, en 2017, par rapport à la ligne rose de Valérie Plante:

Le clan Coderre croit que cette annonce est purement électoraliste et fondée sur aucune étude sérieuse.

«Il faut être réaliste», a-t-il continué, disant que le prolongement de la ligne bleue vers Anjou «va se faire», rappelant le pharaonique projet de Réseau électrique métropolitain, le SRB sur PieIX et la ligne orange à compléter pour la connecter à ce réseau.

«On commence à parler de pas mal de milliards», constate-t-il, en parlant d’Ottawa et Québec, les financiers de ces grands projets.

«Vous vous souvenez du prolongement vers Laval? Ça devait coûter 176 millions, et ça a coûté 800 quelques millions», a rappelé Coderre.

«On sait que ça ne fonctionnera pas. Pourquoi entretenir des faux espoirs. Les gens méritent mieux», a-t-il conclu en disant que «le festival Juste pour rire est terminé».
Coderre se moque de la ligne rose de Plante | La Presse

Hypocrisie quand tu nous tiens…

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La même opinion que l’automobile est un statuquo à protéger du méchant dogmatique transport actif… Ensuite on se demande pourquoi on ne fait aucun progrès significatif pour atteindre nos cibles en environnement.

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Il a vu que ça marche. Il va pas revenir sans promesses et espérer se faire élire juste grâce au ras le bol envers Valérie Plante. Sa non campagne est ce qui l’avair coulé en 2017.

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Oui je comprends pourquoi il le fait, je dis juste qu’il est hypocrite à souhait (c’est un politicien d’après tout).

Les projets qu’il propose sont basés sur les mêmes non-études et coûteront sensiblement le même prix que le seul projet proposé par PM à l’époque.

J’espère que la population a compris que le maire de Montréal n’a aucun pouvoir en ce qui touche les projets de transport collectif structurants, outre les projets purement STM. C’était vrai pour Gérald Tremblay avec le tramway, c’est vrai pour Valérie Plante avec la ligne rose et ça le sera pour tout ce que Coderre propose.

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Pas compliqué…en 2017…Denis a même pas fait campagne…littéralement.

J’ai juste hâte de voir qui sera sa garde rapprochée cette fois. Il peut pas se permettre un one man show…la ville a beaucoup trop de problèmes.

C’est un bon début avec Christine Frechette…si il ajoute un Guillaume Lavoie. Comme no 2.il sera en business.

Pour le reste…les promesses de.ligne de métro…moi également j’y crois pas…tout comme celle de.V. Plante avec.la ligne rose…de.bien bonnes idées.mais quand c’est pas toi qui paie…cest trop facile

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Plante invite Coderre à « montrer ses vraies couleurs »


Valérie Plante entend se représenter cet automne. Mais officiellement, elle est encore seule en lice, ou presque.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Jérôme Labbé
Publié hier à 21 h 23

La séance d’effeuillage politique de Denis Coderre a assez duré, estime celle qui l’a remplacé à la mairie de Montréal.

Questionnée sur le sujet par Patrice Roy jeudi après-midi, la mairesse Valérie Plante a gentiment invité Denis Coderre à montrer ses vraies couleurs, lui qui entretient le flou sur sa candidature à l’élection du 7 novembre prochain.

Ça va faire, là. Let’s go.

— Valérie Plante, mairesse de Montréal

Selon elle, M. Coderre devrait mettre fin au suspense, car il y a de gros enjeux.

La COVID, c’est moi qui l’ai gérée, souligne la mairesse. C’est moi qui [suis] là depuis le début, en ne laissant personne derrière, avec beaucoup d’ouverture, beaucoup d’empathie, et là, moi, j’ai envie d’avoir quelqu’un qui se présente, qui montre ses couleurs. À un moment donné…

C’est la même chose pour les autres candidats, poursuit-elle. Le plus tôt [sera] le mieux. Parce qu’il y a des enjeux de société importants, et je veux en débattre, moi. Parce que je suis très fière de ce qui s’est passé dans la dernière année, très fière de ma gestion de la crise, et j’ai très hâte de proposer [aux Montréalais] notre plateforme.

Et comment entrevoit-elle une seconde campagne électorale face à son ancien adversaire? Difficile à dire, répond Mme Plante. D’abord, on va attendre que le candidat en question, qui nous fait un strip-tease depuis plusieurs mois, finisse par le dire. Je pense que, déjà, ça va aider.

Au final, ce sera à la population de décider si elle a envie de travailler avec telle ou telle personne, mais moi, je suis définitivement déterminée à aller de l’avant, assure la mairesse. Je ne me laisserai pas intimider par quiconque se présente devant moi.

Des terrasses, de l’art et du travail en plein air

Denis Coderre publiera le 31 mars un essai sur sa vision de la métropole, Retrouver Montréal, aux Éditions La Presse. La quatrième de couverture, publiée sur les médias sociaux cette semaine, ne laisse aucun doute sur ses intentions.

Profitant de quatre années de recul, de réflexion et d’introspection, je me suis reconstruit physiquement et mentalement, et je suis allé à la rencontre des Montréalais.es de tout quartier, de toute condition, de toute origine, de toute génération. Et plus le temps passait, plus à l’évidence je comprenais que notre relation n’était pas terminée.

À moins d’un revirement inattendu, le « match revanche » à la mairie de Montréal aura bel et bien lieu le 7 novembre prochain. Un seul autre candidat s’est déclaré jusqu’ici : Félix-Antoine Joli-Coeur. Son parti, Ralliement pour Montréal, l’a depuis laissé tomber.

Valérie Plante a été élue le 5 novembre 2017, devenant du même coup la première mairesse de l’histoire de Montréal. Son parti, Projet Montréal, avait aussi obtenu la majorité des sièges au conseil municipal.

Les annonces se multiplient ces jours-ci, alors que la campagne électorale s’amorcera dans environ six mois.

Plus tôt cette semaine, le maire de l’arrondissement de Verdun, Jean-François Parenteau, a annoncé qu’il ne se représentera pas.

Exclue de Projet Montréal l’an dernier, la conseillère indépendante Julie-Pascale Provost a également annoncé qu’elle briguera la mairie de l’arrondissement de Lachine cet automne.

Je ne suis pas tant convaincu que son entourage va faire la différence, même au municipal. La politique c’est de plus en plus un one-man-show, sauf si ce sont des acteurs extrêmement bien branché sur le communautaire.

Crois moi la population n’a pas compris. Le montréalais moyen ne s’interesse pas à la répartition des compétences. Ils veulent juste que les choses se fassent. C’est comme ça que Valérie Plante a séduit autant de gens avec sa ligne rose. Et ça n’a pas changé en moins de 4ans.

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Fool me once, shame on you; fool me twice, shame on me :wink:

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Pour une fois au moins la course s’annonce intéressante.

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Aux urbanistes et architectes du forum, je me demandais s’il y avait des études sur l’impact urbain, psychologique et financier de rehausser les hauteurs des gratte-ciels pour permettre de dépasser un symbole fort comme le Mont Royal pour nous ?

Je me demande si une telle limite existe ailleurs dans le monde et si elle a déjà été abandonnée.

Je plus, il me semble avoir déjà vu un vidéo de B1M qui expliquait que l’on risque de ne plus voir de gratte-ciels de plus de 600m parce que la hauteur idéale pour une gratte-ciel, celle à laquelle il est le plus rentable d’en construire un (et donc à laquelle potentiellement un plus gros budget pourrait être consenti pour une architecture de grande qualité) est de 62 étages (si je me souviens bien).

Je ne cherche pas à relancer le débat idéologique ! J’ai personnellement tendance à être contre le 200m, mais pour le 232m. J’aimerais avoir des données issues de recherches sur la question et je crois qu’il y a assez de gens du domaine ici pour m’éclairer !

Vu sur l’autre forum, voir l’avant dernier paragraphe :

Coderre prépare son match revanche contre Plante

Jeanne Corriveau et Guillaume Bourgault-Côté

19 h 47

Montréal

Quelque 320 pages pour raconter ce qu’il a « appris de [son] passage » à la mairie de Montréal et ce qu’il ferait d’un deuxième mandat : sans le dire explicitement, c’est bien son retour dans l’arène politique que Denis Coderre signe avec la publication de Retrouver Montréal.

Relativement discret depuis sa défaite aux élections municipales de 2017, M. Coderre laisse planer depuis plusieurs mois son intention de croiser de nouveau le fer avec la mairesse Valérie Plante lors du scrutin du 7 novembre. Encore jeudi, Mme Plante le sommait de mettre fin à ce qu’elle qualifiait de « strip-tease ».

Publié aux Éditions La Presse et préparé avec un « comité de rédaction », l’essai de M. Coderre se lit comme un programme politique où s’entremêlent expériences personnelles, données sur des sujets et propositions de solutions… Sans compter plusieurs pointes envoyées à l’administration Plante.

Parmi les sujets abordés, on retient :

  • Crise personnelle

C’est une « crise personnelle » qui fut le « facteur principal de [la] défaite électorale » de 2017, soutient Denis Coderre. « Problèmes de santé, perte d’intérêt pour la politique, tempérament irrité et irritable, plus rien ne passait. » Il le souligne pour mettre en lumière que cette crise « a été l’occasion de [se] reprendre en main », de « reconnaître [ses] torts, faire preuve d’humilité, assumer [ses] décisions, mettre de l’énergie pour rééquilibrer » sa vie, en prenant « le sport comme axe de [sa] refondation ». Il cite Winston Churchill d’entrée de jeu : « La victoire n’est pas finale, la défaite n’est pas fatale, mais l’important, c’est d’avoir le courage de continuer ». Partant de là, il estime qu’il y a un « parallèle » à faire entre sa « résilience et la nécessité pour [Montréal] de s’engager dans ce même processus ».

  • Racisme systémique

Entre Denis Coderre et Valérie Plante, au moins un sujet ne fera pas l’objet d’un long débat. Comme la mairesse (et comme le Service de police de la Ville de Montréal), M. Coderre reconnaît d’emblée l’existence du racisme systémique. « Si on veut des résultats concrets pour l’endiguer, il faut s’attaquer au système, dans sa façon de réagir et souvent dans sa façon malicieuse de se protéger, écrit-il. Indéniablement, nous devons nous attaquer réellement au phénomène du profilage sous toutes ses formes. » Il ne fait pour lui aucun doute qu’il y a des « problèmes réels et inquiétants de profilage racial lors des interpellations de notre corps policier ».

  • « Métropole rayonnante »

La préface du livre de Denis Coderre est signée par la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, qui dit souhaiter que l’expérience de l’ancien maire de Montréal « serve d’exemple dans le monde entier. C’est, je crois, l’objet de ce livre », écrit-elle. L’invitation lancée à Mme Hidalgo sert aussi donner de la résonance à un thème qui traverse l’essai de M. Coderre : cette idée que l’administration Plante aurait choisi « l’esprit de quartier comme unique donnée dans l’équation des solutions à apporter », et qu’on aurait ainsi mis « de côté le rôle crucial et vital qui revient d’emblée à la constitution d’une métropole rayonnante ». « Montréal ne semble pas pouvoir assumer clairement le plein potentiel de son rôle de métropole », affirme-t-il.

  • Densifier la ville

Denis Coderre avance l’idée qu’il faut « réfléchir à la verticale plutôt qu’à l’horizontale » pour densifier la ville, un concept qui risque de faire bondir les défenseurs du patrimoine. Selon lui, il serait temps de revoir le cadre réglementaire et les limites de hauteur en construction. « Si nous souhaitons un centre-ville de classe mondiale, grandissant d’année en année, nous devrons dépasser la hauteur de la croix du mont Royal avec nos gratte-ciel », écrit-il, remettant ainsi en question les principes urbanistiques ajustés à la silhouette du mont Royal. « Je suis conscient que c’est un débat sensible au niveau de l’impact sur la qualité de vie ou de vue, mais je crois qu’il est nécessaire d’aborder ce sujet aujourd’hui. »

  • La ligne rose version Coderre ?

Denis Coderre a visiblement accordé beaucoup de temps de réflexion à la question des transports. « Nous devons accepter que le métro de Montréal ne soit plus souterrain à 100 % ni complètement sur pneumatique », écrit-il. L’ancien maire suggère plusieurs axes de transport à développer dont « l’axe du Parc », mais aussi un axe en diagonale entre l’est du centre-ville et Montréal-Nord, qui n’est pas sans rappeler la ligne rose de Valérie Plante. Ce circuit de 16 kilomètres comportant 12 stations emprunterait un tracé souterrain entre Berri-UQAM et Pie-IX avant de remonter en mode aérien vers le nord-est.

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Coderre va faire sauter le plafond des 200 m pour la construction de gratte-ciel.

Attention nuance, autoriser des gratte-ciels plus hauts, ne signifie pas défoncer le plafond du Mont-Royal qui fait consensus auprès des urbanistes, mais plutôt augmenter la hauteur moyenne en général.

Avec Coderre, sky’s is not enough.

À Montréal, plus de limite.

C’est intéressant, à quel point Coderre se dit «aimer» Montréal, mais une bonne partie de ce qu’il propose vise à transformer Montréal en ville nord américaine générique et quelconque.

Ce qui fait la richesse et l’unicité des habitations de Montréal, c’est les Plex, les bâtiments à petite échelle. Évidemment, ça ne veut en aucun cas dire qu’il ne faut pas construire de tours! Mais viser une forêt de tours comme Vancouver et Toronto, est-ce que ce n’est pas tuer directement et profondément l’âme de Montréal pour toujours? Est-ce que c’est pas un peu un concours de qui aurait pas la plus grosse tour? Est-ce que ça répond réellement à un besoin?

C’est là la vraie question. En quoi avant nous besoin d’une densité aussi extrême?

Toujours garder en tête la chose suivante: si on avait uniquement développé notre ville avec la densité du Plateau Mont-Royal, tous les habitants du Grand Montréal, incluant les banlieues les plus éloignées, de Châteauguay à Mirabel, rentreraient dans le trois quart de la superficie de l’île. Personne sur la rive-sud, personne à Laval, personne sur la rive-nord. Ça signifie que tout le monde serait à distance de marche de tous les commerces et services, à proximité d’un grand parc, que l’ensemble du territoire habité serait assez dense pour supporter du transport en commun lourd, que tout le monde aurait accès à une cours ou à un balcon agréable…

Évidemment, je ne dis pas que c’est ce qui aurait dû être fait, la densité du Plateau ne plaît pas nécessairement à tout le monde. Mais c’est juste pour illustrer qu’on est pas une ville d’Asie en détresse d’espace. Si on veut, on peut très bien loger tout le monde sans les empiler dans un pigeonnier sans qualité.

Et surtout, sans démontréaliser Montréal.

Viser la construction d’autant de tours, c’est vraiment s’intéresser à l’image de la ville sans s’intéresser aux gens qui l’habitent.

Mais la mégalomanie est souvent plus forte que la raison.
Tout le monde est excité par une vraie belle grosse tour, Sky is the limit, Montreal is the next Dubaï!

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L’époque où le maire décidait unilatéralement de tout ou à peu près du temps de Drapeau, est révolue depuis longtemps. Coderre l’a pourtant expérimenté à la dure avec la course électrique. Ce n’est donc pas le moment de bomber le torse, puisque ça prendra plus de substance et d’arguments solides s’il veut ravir la mairie. Surtout que la population n’a jamais vraiment eu d’appétit pour les tours démesurées.

Alors parlons d’architecture parce que c’est ce qui fait le plus défaut à Montréal, ville international de design.

Il n’y a pas deux Jean Drapeau mais il y a un seul Denis Coderre. Il a appris de sa défaite et les Montréalais vont lui redonner la mairie.
Concernant les gratte-ciel et les hauteurs limites, la référence au Mont-Royal est un concept, ma foi, plutôt vaseux. Montréal ne ressemblera jamais à une monstruosité comme Dubaï mais ne s’imposera pas non plus ce genre de réglementations discutables. Montréal est une ville agréable à habiter avec quelques quartiers intéressants mais son centre ville est à développer au maximum d’autant plus qu’il n’est pas si étendu.

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Sincèrement je ne comprends jamais l’utilisation de cet argument là sachant qu’il est trop tard pour le mettre en œuvre ! Par contre des ilôts de forte densité ça et là permettraient assurément de combler le déficit. Pour moi le centre-ville et les alentours des stations du REM sont des lieux de choix pour le faire.

Il n’a jamais été question de construire des gratte-ciels dans le Mile-end, le Plateau ou encore Rosemont. Ça ne se fera pas. Mais ce n’est pas parce qu’on autorise plus de hauteur là où c’est désirable que Montréal va perdre son âme. Il n’y a absolument rien pour appuyer cela. Nous ne sommes plus la ville pauvre à l’économie faible que nous étions jusqu’à peu. Nous sommes une ville du futur, qui grossit et qui devient de plus en plus « désirable ». Alors oui les tours vont naturellement se multiplier quelle que soit leur hauteur et c’est normal et sain. Vaut mieux ça que l’étalement urbain. Et ce dernier est en marche de façon alarmante. Si Montréal ne saisit pas cette chance là ce sont les villes environnantes qui le feront. Et avec le REM la ville devient de plus en plus grande mais aussi de plus en plus petite car les trajets se feront vite. Bientôt, habiter à Kirkland ne sera plus problème.

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