Montréal - Politique municipale

Je ne vois pas en quoi travailler dans le comité exécutif de la ville, dans un poste dont les fonctions, bien qu’importantes, sont loin d’être les plus importantes pour la municipalité, en tant qu’indépendant ou membre de l’opposition; met à mal la gouvernance de la ville. En quoi les visions sur les dossiers de jeunesse, de sports et de loisirs diffèrent-elles radicalement entre EM et PM? Ce n’est certainement pas un domaine dont les enjeux sont clivants.
D’ailleurs, selon vous, la faute ne devrait pas incomber à l’administration actuelle d’avoir laissé siéger au COMEX un indépendant?

C’est bien beau les conseillers indépendants mais quel pouvoir politique auraient-ils seuls à défendre des dossiers de première importance, qui engagent souvent des centaines de millions en dépenses de tout genre.

Il n’aurait pas été indépendant si sa formation politique ne l’avait pas exclus. Et au contraire, rallier les parties, faire des compromis tout en assumant sa différence, c’est ce qui rend un gouvernement plus résilient selon moi; et bien plus préférable qu’une gestion seul au guidon, en allant dans une direction à toute vitesse en attendant les prochaines élections; en espérant se faire réélire.

Être indépendant n’est pas une tare en soit, chacun peut se présenter en dehors du parapluie d’un parti. Ce n’est pas anti-démocratique. Cependant la population veut des équipes qui ont un programme et des objectifs précis. On veut des administrations efficaces qui suivent les règles et qui ont les moyens de leurs ambitions.

Dans les petites villes le maire a le fardeau de convaincre une majorité de conseillers pour faire avancer son agenda. Dans une grande ville ce serait mission impossible puisqu’on ne peut pas négocier l’appui des conseillers à chaque décision, cela deviendrait paralysant et ingérable. Toutefois il est légitime de supporter un indépendant pour toutes sortes de bonnes raisons. Mais quand vient le temps de choisir une équipe on doit parfois faire un choix entre les deux selon ses propres priorités.

A noter en terminant que je ne supporte aucune équipe personnellement, puisque j’ai déjà décidé de me soumettre au choix démocratique des montréalais. Ici c’est vox populi, vox dei.

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Si M. Parizeau avait été une tare pour la gouvernance de la ville, il aurait rapidement été mis dehors par Mme Plante.

Cependant la population veut des équipes qui ont un programme et des objectifs précis.

Oui, sur des thèmes en particulier. Sans faire des recherches, pouvez-vous m’indiquer des points clivants dans les dossiers que gérait M. Parizeau à son poste entre EM et PM?

Une nouvelle fois, je ne vois pas pourquoi la nomination de M. Parizeau au Comex a été un problème pour l’établissement de la ligne politique de PM dans les décisions. A l’urbanisme, à la stratégie immobilière, aux finances; je peux voir des problèmes émerger; mais pas à la jeunesse, sports et loisirs. Visiblement il a été jugé compétent et il n’a pas été mis à la porte par l’administration actuelle. A moins que ce fut un geste politique de la part de PM en début de mandat?

On peut questionner les motivations de l’individu et de PM dans l’affaire; et c’est un tout autre débat; mais un peu de pluralité dans nos instances politiques ne feraient pas de mal; surtout dans des champs moins régaliens. Vous mentionniez que cela nourrit le cynisme: je pense qu’au contraire ce fut un geste honorable et qui mériterait d’être répété. C’est le partisanisme absolu qui me révulse.

En outre, je suis profondément contre le principe d’un vote aux quatre ans gelé dans le marbre et laissant la roue libre au gouvernement en place de faire ce qu’il souhaite. C’est ce qui nourrit le cynisme de la population selon moi.

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Je ne me suis pas senti blessé ni même visé, j’étais surtout surpris par une tournure de phrase qui détonnait de votre habitude et je voulais comprendre pourquoi ou c’était en réponse à quel commentaire.

Mon point pour ce qui des derniers mouvements de M. Parizeau, c’est qu’on observe dans ce cas la trop grande importance de l’allégeance et de la ligne de parti. On peut certainement y voir un opportunisme (il faudrait voir qu’est-ce qui est offert à Parizeau exactement), mais systématiquement vilipendé les transfuges pour une certaine ligne de parti (dont il ne fait pas parti rappelons le) est malvenu. Un parti est certainement une équipe, mais une équipe n’a pas besoin de se limité à un parti. La Nouvelle-Zélande, qui n’est certainement pas un village, est très habitué au “butinage” des parlementaires, à la multiplicité de partis, de programmes, et de coalitions, est pourtant reconnue comme l’une des démocratie les plus saines et efficace du monde.

C’est ce que j’ai entendu aussi. J’imagine qu’on en verra plus à la fin de l’été, après la fin du confinement et lorsqu’il y aura des débats, mais pour l’instant, à part le show de boucane de l’annonce de sa candidature, il n’y a pas grand chose qui soulève les passions chez Denis Coderre.

Je suis d’accord.

J’ai hâte de voir de qui il s’entourera. Christine Frechette si la rumeur est vrai , peut être un bel ajout pour lui.

A mon avis, Montréal mérite mieux que les 2 candidats actuels ( Plante et Coderre)…mais bon ça ben l’air qu’on a pas le choix.

Le pire est qu’avec la conjoncture actuelle et le fait que ni l’un ni l’autre attire les passions, bien un 3e candidat solide pourrait se faufiler…mais il se fait vraiment tard pour ça

Dans le même ordre d’idée, voici la réaction de Valérie Plante au retour de M. Parizeau à EM:

Classe.

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Quelle classe!

Ce que j’apprécie de Valérie Plante, c’est vraiment le fait qu’elle est une personne comme tout le monde. Elle publie souvent des photos d’elle le week-end en train de faire du ménage ou de réparer quelque chose chez elle, et je trouve ça tellement inspirant de me dire qu’elle nous représente vraiment.

C’est vraiment personnel comme feeling, mais pour moi on dirait que ça me rassure et qu’elle prend des décisions au nom de vous et moi, en tant qu’égal.

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Petite nouvelle ici : Ce n’est pas Réal Ménard qui sera le candidate de Coderre pour la mairie de MHM

Denis Coderre rapatrie le conseiller indépendant Hadrien Parizeau


Denis Coderre, chef d’Ensemble Montréal et candidat à la mairie de Montréal, présente la candidature d’Hadrien Parizeau dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville en vue du scrutin de novembre 2021.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Radio-Canada
12 h 20 | Mis à jour à 13 h 54

Le conseiller indépendant d’Ahuntsic-Cartierville, Hadrien Parizeau, quitte le comité exécutif de Montréal pour se présenter à nouveau avec le candidat à la mairie, Denis Coderre, au sein d’Ensemble Montréal.

En vue des élections municipales de novembre, l’ex-maire Coderre a annoncé le retour de M. Parizeau dans son équipe lors d’une conférence de presse, mercredi matin.

Le politicien de 31 ans pose sa candidature dans Ahuntsic-Cartierville. Mais il s’est refusé à dire s’il briguait la mairie de cet arrondissement, cette décision n’ayant pas encore été arrêtée, a-t-il dit.

Par la même occasion, M. Coderre a annoncé que Karine Boivin Roy, conseillère du district Louis-Riel depuis 2013, sera candidate à la mairie de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.


Le chef d’Ensemble Montréal et candidat à la mairie Denis Coderre présente Karine Boivin Roy comme candidate à la mairie de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve pour le scrutin de novembre 2021.
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Le petit-fils de l’ex-premier ministre Jacques Parizeau avait été élu une première fois en 2017 avec Équipe Coderre, formation politique renommée Ensemble Montréal à la suite de la défaite de Denis Coderre contre Valérie Plante.

En février 2018, Hadrien Parizeau était devenu indépendant pour rejoindre le comité exécutif de l’administration Plante comme conseiller associé en matière de jeunesse, de sports et de loisirs.

En avril 2018, le parti Ensemble Montréal avait expulsé M. Parizeau en affirmant que les priorités de ce dernier s’éloignaient de plus en plus des enjeux du parti […].

En conférence de presse mercredi, M. Parizeau s’est gardé de commenter son expérience au sein du comité exécutif de la Ville. À l’instar du conseil des ministres, a-t-il expliqué, les débats s’y sont déroulés derrière des portes closes.

J’ai donné mon avis au conseil de ville et j’ai été collégial lors des votes pendant trois ans, a-t-il affirmé.

Il [Hadrien Parizeau] a pris des décisions, a aussitôt enchaîné Denis Coderre, […] il a été solidaire du comité exécutif et ça, on l’accepte. Là, on regarde en avant.

L’objectif n’est pas de critiquer l’administration Plante, l’objectif c’est de la remplacer.

— Une citation de : Hadrien Parizeau, conseiller indépendant du district Saint-Sulpice dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville

M. Parizeau a affirmé que l’administration Plante sera remplacée par Ensemble Montréal avec une vision de développement économique et social pour inclure l’ensemble des Montréalais.

Le parti annoncera sous peu des candidatures solides et une plateforme électorale, a promis M. Parizeau.

Le retour de Denis Coderre

Denis Coderre a annoncé qu’il se relançait en politique municipale à l’émission Tout le monde en parle, fin mars.

Mais, déjà, peu de doutes subsistaient sur ses intentions. Notamment depuis la publication d’un livre intitulé Retrouver Montréal, dans lequel il aborde tous les sujets d’importance pour la métropole; urbanisme, environnement, mobilité, transports en commun, financement, rayonnement international, culture, construction d’un stade de baseball, etc.

Je n’aime pas ce que je vois de Montréal présentement, a déclaré mercredi M. Coderre. Il reproche à l’administration de Valérie Plante d’être dépassée par les événements en matière de développement économique et d’avoir procédé à des consultations bidon.

Pourtant c’est la règle aux autres niveaux de gouvernement et c’est encore plus important quand il y a plusieurs équipes qui s’affrontent à l’Hôtel de Ville. De toute façon l’opposition est là pour encadrer le pouvoir et jouer le rôle de chien de garde. Quant aux conseillers ils portent deux chapeaux, celui de leur arrondissement et celui du parti. Bien sûr plusieurs raisons peuvent motiver un changement d’allégeance ou devenir indépendant. Je ne conteste pas cette liberté de choix, mais dans notre système quand on vote pour un candidat, on le fait généralement pour appuyer un parti, sauf exception.

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Pas très certaine qu’il ait vraiment changé…

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Chasser le naturel et il revient au galop.

C’est ce qu’on appelle vouloir contrôler le message. Coderre l’a fait avec son livre pour bien circonscrire son discours et ne laisser rien au hasard. Un coup de marketing qui met le focus sur sa personne dans une formule de one man show. Ce qui fait qu’Ensemble Montréal a déjà son programme électoral que la formation n’a plus qu’à appuyer à l’unanimité. Ce n’est pas ce que j’appellerais de la démocratie mais plutôt une sorte d’autocratie. Donc en conclusion c’est le même produit mais dans un nouvel emballage. Je le vois d’ailleurs déjà donner sa réplique à un adversaire durant un prochain débat: "vous trouverez votre réponse dans mon livre page 23, et pour l’autre question ce sera à la page 48, etc etc "

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J’aime beaucoup Will Prosper. C’est quelqu’un d’éloquent qui a de belles idées et sait les exprimer. Je suis heureux qu’il ait accès à une tribune car beaucoup ne comprennent pas ce que les noirs vivent dans nos sociétés.

Par contre, étant un partisan du désarmement de la police, sa candidature sera à double tranchant pour Projet Montréal selon moi. Je suis pas sur qu’une grosse partie de l’électorat soit en faveur de cela. Moi même, bien qu’étant noir et ayant vécu mon petit lot de situations malheureuses liées à ma couleur de peau, je suis contre. Je pense que la vision de Fady Dagher, le chef de police de Longueuil est la meilleure. C’est à dire faire en sorte que les policiers puissent etre plus proches des communautés au sein desquelles ils interviennent. Ça peut même aider à faire de la prévention surtout auprès de jeunes des quartiers les plus défavorisés. Mais désarmer les policiers dans une ville où de petits voyous sont de plus en plus armés c’est dur à justifier. Et si Projet Montréal poursuit dans cette direction ils vont s’enfarger. Surtout qu’on est à une époque où des gens lancent des accusations bêtes de wokisme à tout va, souvent sans même savoir d’où il vient ou ce qu’il signifie.

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Le concept de désarmement n’est pas si farfelue, dans certains pays de l’OCDE seule une partie des officiers sont armés, mais culturellement ici ça ne me semble vraiment pas populaire. Je me demande même si le désarmement est populaire à Montréal-Nord.

Il y a deux enjeux qui sont souvent prit ensemble, mais qui ne sont pas nécessairement reliés, soit tous ce qui est abus et fautes professionnelles, particulièrement celles causant des dommages physiques et psychologiques, et relation avec le public, puis celui de la sécurité, la prévention et de la lutte à la criminalité.

La majorité des gens pensent surement que le désarmement adresse le premier enjeu, mais agit contre le second, même si ce n’est pas vraiment le cas. C’est souvent compris comme un tout ou rien; aucune armes pour tous les policiers (ce n’est pas ça). PM n’a pas vraiment le luxe d’inclure trop de ces dossiers épineux dans sa plateforme, même si rien ne garantit qu’ils iraient de l’avant là dessus avec un second mandat. Ce qui aurait probablement un appui plus large serrait la question du financement et le déploiement d’équipes mixtes. L’approche “community outreach” est elle aussi essentielle, mais il ne faut pas trop mettre d’attentes là-dessus. Elle est diminuée par le fait que le corporatisme est trop fort dans les corps de police, et les agents s’identifient trop à leur profession, au détriment de leur compréhension et leur lien à la population qu’ils sont sensés servir (on peut l’observer dès l’entrée au DEC en technique policières). Il y aussi le fait qu’une proportion importante des agents du SPVM qui ne vivent même pas dans le quartier où ils travaillent, ou pire la ville, ce qui n’aide vraiment pas à renforcer ces liens si importants avec les citoyens concernés.

EM semblent réceptifs à la réforme aussi, et même s’il n’iront probablement pas aussi loin que PM, je suis curieux de les entendre davantage là dessus (c’est quelle page du livre Denis?).

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La seule réponse de Denis sur la question du désarmement a été de partager une caricature d’Ygreck.

Comme tu dis, le désarmement n’est pas une idée farfelue, puisque ça s’est fait au Royaume Uni. Et puis si je ne m’abuse on parle de ne pas les avoir sur SOI, mais pas de ne pas en avoir dans son véhicule de service par exemple. Des policiers qui font des contrôles de vitesse ont pas besoin d’armes (et à la base devraient même pas faire des contrôles de vitesse).

Comme tu dis, l’identification au métier est problématique - on n’a qu’à le voir avec l’émergence du slogan Blue Lives Matter. Contrairement aux personnes noires, les policiers peuvent accrocher leur uniforme. Il y a des tonnes de témoignages d’ex policiers qui racontent à quel point les écoles de police font du bourrage de crâne pour enseigner aux futurs policiers qu’ils sont les seuls remparts entre l’ordre et le chaos (concept de la Thin Blue Line).

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Je viens de voir sa réponse, je m’attendais à des mesures moins fortes que PM mais c’est quand même décevant. L’effet des body cam sur la diminution des abus est peu concluant et c’est assez dispendieux comme système, puis il parle de baisse de criminalité (des civils, pas des policiers? :upside_down_face:) alors que ce n’est pas vraiment le but des body cam. Ça reste une position bien plus populaire à celle attendu de PM (easy points) et j’imagine qu’il ne veut pas se mettre à dos la Fraternité ™ encore une fois. S’il n’était pas en campagne il aurait été probablement plus ouvert publiquement.

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Comme tu dis les body cam n’ont pas eu d’effets concluants sur les abus - les abus ont quand même lieu!

Certes, mais il faut faire attention à ne pas faire de fausses équivalences. Ce n’est pas parce que ça marche au Royaume-Uni que ça marchera ici. Il y a plus de 300 millions d’armes qui circulent chez notre voisin. Ça fait un moment que ça tire à Toronto, à Ottawa. Et maintenant ça tire beaucoup à Montréal aussi. L’arme à feu est de plus en plus banalisée! Accessible. Quand je vais en boite avec des amis j’ai en tête qu’il faut éviter les embrouilles avec des inconnus car on ne sait jamais qui possède quoi.
À Londres, bien que la ville est beaucoup plus grande et peuplée que Montréal, ils ont surtout un problème d’armes blanches et d’attaques à l’acide. Moins un problème d’armes à feu. C’est un contexte différent.
Quand on est une île éloignée comme la Nouvelle-Zélande, il est beaucoup plus facile de contrôler ce qui rentre comme arme dans le pays. Nous nous avons l’une des frontières les plus poreuses du monde avec la réserve d’armes mondiale.

Depuis hier je vois des gens sur Twitter dire : « Mais ça marche en Norvège, en Suisse, en Finlande, pourquoi pas ici » ? Ce genre de raisonnement met de coté une foule de variables nécessaires à l’analyse exhaustive d’un phénomène.

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J’aime bien votre point, je ne l’avais jamais vu comme cela. Est-ce que vous croyez que pour qu’il y ait un désarmement de la police (long terme), il faudra inévitablement que ça passe par une réduction d’armes à feu aux États-Unis?

Si oui, il va donc falloir attendre longtemps avant de voir un désarmement de la police…

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