Montréal - Politique municipale

Un sondage est un sondage, c’est-à-dire un instantané de l’opinion public. La campagne électorale n’est même pas commencée, on ne connait pas tous les futurs candidatEs ni les programmes qui seront proposés. Attendons les propositions et voyons comment les débats évolueront avant de nous prononcer trop vite. On a souvent vu des candidats populaires se faire battre à la ligne d’arrivée ou des maires trop sûr d’eux être éjectés.

Personnellement je trouve qu’il y a du bon dans les deux principaux protagonistes du moment (Plante et Coderre). J’aime le côté social de Plante et la vision plus métropole de Coderre. Se présenterait-il quelqu’un qui pourrait allier les deux? On verra bien. D’ailleurs je souhaite une pluralité de candidats pour que l’on puisse élever le plus possible le niveau des débats afin de faire un choix plus éclairé.

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Le Montréal de Denis Coderre

Bien sûr que j’ai lu le livre de Denis Coderre.

Publié le 27 mars 2021 à 6h00

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Mario Girard Mario Girard
La Presse

Je me suis plongé là-dedans avec une curiosité certaine, mais aussi avec diverses appréhensions. Et si c’était un ramassis d’idées poussiéreuses ? Et si c’était aussi soporifique qu’une plateforme électorale ? Et si c’était mal écrit ?

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Denis Coderre

Je vous dis d’emblée que j’ai plutôt apprécié ma lecture. J’aime que l’on réfléchisse à l’avenir des milieux urbains et c’est ce que fait cet ambitieux politicien, mais surtout ce Montréalais qui a un profond amour pour sa ville.

Avant d’aller plus loin, j’aimerais dire à ceux qui consacrent beaucoup de temps à établir de curieux amalgames afin de décrypter ma pensée sur les enjeux municipaux que je ne suis téléguidé par aucune force cosmique. Les Éditions La Presse m’ont envoyé une version PDF du livre lundi dernier en même temps qu’à tous les autres journalistes.

Plate de même !

Revenons donc à Denis Coderre, à qui l’on reproche d’avoir fait un effeuillage interminable et calculé au cours des derniers mois. Là-dessus, j’aimerais préciser que, depuis un an, ce sont les médias (je m’inclus là-dedans) qui tentent de faire tomber les bretelles de l’ancien maire de Montréal. Lui, pendant ce temps, il travaillait à ce livre avec un groupe de collaborateurs et ne souhaitait pas confirmer son retour.

Faut-il lui en vouloir pour cela ?

Cet ouvrage, dont le titre est Retrouver Montréal (ce n’est pas clair si c’est Denis Coderre qui veut retrouver sa ville ou si ce sont les citoyens), fait visiblement partie d’une vaste stratégie politique et marketing. Il faut être naïf pour ne pas voir cela. Mais on doit reconnaître que cet exercice a été fait avec beaucoup de sérieux.

À mi-chemin entre l’essai et le programme électoral détaillé, ce livre est un genre auquel nous sommes peu habitués au Québec. Cela se voit davantage aux États-Unis et en Europe. C’est ainsi qu’il faut l’aborder.

Au fil des pages, on réalise que Denis Coderre a été très chanceux de pouvoir s’offrir le luxe de disposer de deux années de réflexion afin d’écrire un livre où il peut étaler sa vision d’une ville qu’il connaît comme le fond de sa poche. Cette liberté, Valérie Plante ne l’a pas en ce moment.

Certains seront tentés de dire que certaines idées que l’on retrouve dans cet ouvrage s’inspirent de l’actuelle administration. Il est vrai que le concept de l’axe de métro proposé par Denis Coderre ressemble étrangement à la fameuse ligne rose de Valérie Plante. Mais pour le reste, il faut retourner voir les réalisations de l’ancien maire entre 2013 et 2017 pour se rendre compte qu’il reprend les bases de son approche et pousse les choses plus loin.

Il a choisi de consacrer le premier bloc de son livre (il y en a cinq) au fameux « vivre-ensemble ». Il est vrai que cet aspect de la vie urbaine l’a toujours intéressé. Mais il sait aussi que ce sujet est la colonne vertébrale de Projet Montréal.

La question de l’itinérance occupe plusieurs pages. Il en profite pour rappeler qu’il est à l’origine du dénombrement des personnes en situation d’itinérance qui permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur ce grave problème.

La problématique de l’itinérance, comme plusieurs autres, l’amène à défendre le pouvoir des villes.

On ne définit plus le monde en fonction des pays ou des continents, mais en termes de villes.

Denis Coderre, dans son livre Retrouver Montréal

Celui qui a doté Montréal de pouvoirs supplémentaires en poussant l’Assemblée nationale à lui donner le statut de métropole souhaite en obtenir encore plus afin qu’elle quitte son perpétuel état de quémandeuse auprès des gouvernements. Dans un tel contexte, une ville comme Montréal « ne peut pas espérer investir dans la durée ».

Il croit notamment que Montréal devrait jouer un plus grand rôle dans la gestion des écoles, comme c’est le cas à Chigago, New York et Washington. Le Montréal du XXIe siècle est, pour Denis Coderre, « un gouvernement de proximité ».

Sur la question des revenus provenant de l’impôt foncier, qui sont à la base de la structure financière des villes, il reconnaît que plusieurs choses sont à revoir. Il parle d’inégalités et d’injustice. Pour lui, il est anormal qu’un boulanger artisanal installé « dans un 800 pieds carrés » paie les mêmes taxes municipales qu’un café situé à côté, mais exploité par une multinationale largement profitable.

L’une des choses qui opposent Denis Coderre à l’administration actuelle est sa conception de ce que doit être une ville de la taille de Montréal.

Selon lui, l’« esprit de quartier » qui règne en ce moment divise la population. Sans être contre une vie de quartier, bien au contraire, il affirme qu’elle doit se faire tout en faisant rayonner la métropole.

Bref, il veut le beurre et l’argent du beurre. Il veut contenter tout le monde.

« Plusieurs sont tentés de réinventer la ville, écrit-il. Je crois, au contraire, qu’il faut l’assumer, la respecter, telle qu’elle est dans toute sa diversité. »

Aucun aspect de la réalité montréalaise n’échappe à Denis Coderre : santé mentale des jeunes, profilage racial, logement social, culture, accès au fleuve et, bien sûr, économie. Dans ce chapitre, il s’attarde sur le thème de l’économie collective (ou économie sociale) qu’il encense. En lisant cela, je me disais que l’on pourrait faire du copier-coller et faire figurer ce passage dans la plateforme de Projet Montréal.

On retrouve dans chacune des pages de ce livre la pensée de Denis Coderre, mais on sent bien qu’il surligne les idées qu’il a en commun avec le parti qui l’a délogé en 2017 comme s’il voulait rappeler qu’il n’est pas si différent de lui, finalement.

Ce livre est-il révolutionnaire ? Sans doute pas. Mais les idées qui sont y présentées sont ancrées sur des bases réelles et ont un véritable horizon. En ce sens, cette lecture demeure enrichissante.

Ce livre n’est pas une autobiographie, mais l’emploi du « je » y est abondant. Il regorge également d’expressions populistes (il nous ressort son fameux « marcher et mâcher de la gomme en même temps ») et de clichés de politicien (« gouverner, c’est choisir, c’est prendre des décisions aux bons moments »). Mais je dois reconnaître que la langue est juste et claire.

Denis Coderre aurait pu choisir d’écrire ce livre avec des collaborateurs entièrement anonymes, mais il a souhaité le faire avec un comité de rédaction qui l’a aidé à exposer ses idées. Ces gens d’horizons et d’âges différents sont Nathalie Brunet, Francis Gosselin, Ismaël Gueymard, Gabrielle Madé, Luce Richard et Jean-Jacques Stréliski. Il ne serait pas étonnant de les retrouver autour de Denis Coderre prochainement.

Car tout indique que le politicien devenu auteur confirmera qu’il sera candidat à la mairie de Montréal. On verra cela dimanche à Tout le monde en parle où il accordera sa première grande entrevue en direct.

Si tel est le cas, je retiens surtout qu’en vue des prochaines élections, les Montréalais auraient le choix entre deux solides candidats. Nous faisons trop souvent face à un déséquilibre de forces et d’expérience. Là, nous aurions une femme et un homme qui ont chacun un mandat dans le corps, chose très rare en politique municipale.

Valérie Plante possède la riche (mais néanmoins très difficile) expérience de la gestion de la pandémie. Quant à Denis Coderre, il a l’avantage du recul et de la réflexion que lui ont procuré les quatre dernières années.

Je ne sais pas pour vous, mais je trouve cette perspective très stimulante comme citoyen. C’est cela qu’il faut retenir.
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-03-27/le-montreal-de-denis-coderre.php

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This!

C’est exactement pour cela que je préfère revoir Plante pour un autre 4 ans : Elle fait sa job de mairesse en réglant des “petits” dossiers qui améliorent la vie urbaine. Coderre fait des coups d’éclat et les gens en redemandent. Les gens sont obnubilés par les grands projets qui flashent, oubliant un peu ce qui compte vraiment. C’est dommage, mais ça a toujours été.

Le retour des expos?? Sérieux on fait pitié si on vote Coderre pour ça!!

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Décidément ça vient de partout. Réponse assez virulente de la Ministre de la Métropole suite aux commentaires de la mairesse sur le nouveau budget provincial. Rare de voir une telle confrontation. Je vous mets le lien car je n’arrive pas à copier l’article

Décontamination de l’est de Montréal

« La mairesse n’a pas la note de passage », dit Chantal Rouleau

Évidemment, Mario Girard trépigne d’impatience de revoir son Coderre à l’hôtel de ville. Il est un détracteur de Plante et n’a plus aucune objectivité.

Chantal Rouleau était dans l’équipe Coderre et elle a abandonnée le bateau quand il a perdu la mairie pour se présenter aux élections provinciales… même si elle avait été réélue comme mairesse de son arrondissement dans l’Est de la Ville… Elle aura très bien pu rester dans l’opposition pour défendre les intérêts des Montréalaise … au lieu de ça, Ensemble Montréal c’est n’importe quoi.

Je prendrais sa critique avec un grin de sel
Elle essaie p-ê d’aider Denis :wink:

C’etait plus en réponse au 6,5/10 donné par Plante au budget qui réclamait plus d’argent pour la décontamination des terrains dans l’est. De plus leur relation était assez cordiale dans les années précédentes. Donc je ne pense pas que c’est pour s’ingérer dans la course à la mairie qu’elle a fait cette sortie. C’est comme si tu disais qu’elle ferait mieux de se taire puisqu’elle a quitté son parti municipal pour un poste au provincial. J’avoue ne pas voir le lien.

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Ah oui? Coderre a financé un stade avec de l’argent prélevé de la STM? Où est ce stade? Combien d’argent y a-t-il investi?

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Scarlet dit qu’elle prend la critique de Mme Rouleau avec un grain de sel pour les raisons évoquées, soit en premier lieu parce qu’elle est une ancienne candidate de Coderre. Ce n’est pas nécessaire d’exagérer le propos!

Ce n’est pas de la politique municipale, mais vous avez peut-être vu la publication de François Legault sur Facebook concernant les messages agressifs dernièrement.

Oui je sais lire et ça revient à la même chose, dit différemment. Je ne suis pas entrain de l’attaquer et je pense qu’elle peut se défendre elle même si elle me trouve injuste envers elle. Selon moi avoir fait partie de l’équipe Coderre ne lui enlève pas de légitimité en tant que Ministre aujourd’hui sur un dossier qu’elle connait surement très bien.

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Commentaire important de @Alex514

Si tu es assez motivé pour militer pour un parti municipal, il y a de fortes chances que tu t’intéresses également à la politique provinciale et fédérale. C’est normal pour tout le monde, mais ça semble être un problème ou un reproche pour les partis de gauche.

Pour en nommer quelques-uns: Coderre vient du Parti Libéral de Jean Chrétien et Paul Martin, Tremblay du Parti Libéral de Robert Bourassa. Louise Harel était au PQ et Marcel Côté a travaillé pour les conservateurs de Mulroney et les libéraux de Bourassa. Félix-Antoine Joli-Cœur a travaillé pour le PQ au cabinet de Marois.

On n’est pas si nombreux à Montréal. Ça me parait normal que le monde du militantisme se côtoient!

Est-ce qu’il s’agit d’ingérence, de critique légitime, un peu des deux, dans le cas de la sortie de Rouleau? On n’échappe pas au contexte pré-électorale et d’affiliation réelles, mais la critique est valable.

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Ah je me suis peut-être mal exprimé. Bien sûr qu’il n’a pas dépensé un sou pour un stade de baseball lors de son mandat, mais je pensais plutôt à son investissement dans la Formule E (et les faux billets associés) pour “mettre Montréal sur la map” en coupant le budget de la STM (notamment). Il me semble que j’ai publié un message en référence à cela dans ce fil il y a plusieurs jours? Je sais plus…

M’enfin, je crois que les actions passées d’une personne sont garantes du futur, et que passé un certain âge, une personne ne change pas (à moins d’avoir vécu un traumatisme ou autre événement majeur qui change une vie drastiquement et définitivement). Et comme son principal intérêt est clairement le baseball (il l’a clairement démontré pendant son mandat à la mairie), je suis pas mal certain qu’il ne ratera pas une occasion pour utiliser des fonds municipaux pour faciliter la construction d’un stade, comme il l’a fait pour la Formule E. Et jamais l’achalandage du stade n’est pas au rendez-vous, il utilisera probablement des fonds municipaux pour acheter des faux billets, comme il l’a fait pour la Formue E, et aux dépens des services publics.

Très bien, merci pour les clarifications.

Tu assumes qu’une dépense de la ville est le résultat directe d’une coupure budgétaire spécifique ailleurs, ce qui est faux. Il n’y a pas de corrélation directe entre le budget de la STM à l’époque et la Formule E.

C’est comme dire que Mme Plante pense que les dépenses sur les pistes cyclables sont plus importantes que les services aux sans-abri. Les dépenses de la ville ne sont pas une simple question de «l’un ou l’autre».

Peut-être pour toi le Formule E est un gaspillage ou un projet de vanité, mais les milliers de Montréalais (qui sont actuellement sans emploi) qui travaillent dans l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie ont vu une opportunité économique dans la Formule E. Fort probablement que ces mêmes employés voient une opportunité d’avoir une équipe de baseball ici aussi.

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Ah je ne suis pas d’accord, car même si l’argent n’a pas été directement pris du budget STM pour être déposé dans le budget Formule E, cette dernière est tout de même une des raisons pour lesquelles le budget STM a été coupé. Car au final :
Ce qui a été augmenté : budget Formule E (entre autres)
Ce qui a été diminué : Budget STM (entre autres)

Si l’administration actuelle a diminué le budget de la lutte à la pauvreté (sachant qu’ils ont augmenté les investissements dans le réseau cyclable, c’est le cas, alors oui, on pourrait dire que directement ou indirectement, l’argent pour la lutte à la pauvreté a diminué (entre autres, pais pas que, probablement) en raison de l’augmentation du budget des pistes cyclables.

Le projet Formule E était clairement un projet vanité pour M. Coderre (le scandale des faux billets payés par la ville l’a bien démontré à mon avis), quoique sans doute plus facilement acceptable socialement étant donné que qu’on peut faire fitter ça dans une politique plus large de la promotion de l’électrification des transports.
Évidemment que c’est bénéfique pour l’industrie du tourisme. Mais c’est bénéfique seulement les jours de compétition, c’est à dire 3 jours par année (une semaine mettons si on étire un peu avec les préparatifs et autres événements associés).

En contrepartie, des employés de la STM ont été mis à la porte parce que les services ont été coupé de 5-10 % sur l’ensemble des lignes. Changeurs, chauffeurs, l’entretien a été coupé aussi. Les embauches ont été gelées. Les gens qui se cherchaient un emploi comme chauffeur de bus ont dû aller en banlieue ou se contenter du transport scolaire/interurbain privé où les conditions de travail sont souvent moins avantageuses. (Rappelons-nous que la STM emploie près de 9000 personnes)

Et surtout, les citoyens (particuliers et entreprises) en ont souffert, en particulier en raison de la baisse de la capacité des lignes 10 min max et du métro.
Des zones résidentielles, commerciales et industrielles sont devenues soudainement moins accessibles pour des dizaines de milliers d’utilisateurs. L’entassement dans les différents réseaux est devenu encore pire, en pointe et hors pointe.

Le transport en commun est un service essentiel. Couper dans le service est totalement inacceptable, stupide et mauvais pour la mobilité de toute la région métropolitaine. Surtout pas lorsque la demande est en forte croissance, et que la ville et la région métropolitaine sont en constante et relativement forte croissance démographique, que les emplois sont en croissance, et que la circulation routière est problématique.
Si tu veux couper dans le gras et forcer la STM à optimiser ses opérations, fallait s’y prendre autrement. Pas pénaliser les citoyens, usagers et contribuables.

@Rotax Tu continues à créer de fausses corrélations pour renforcer ton opinion.

La Formule E était un investissement de 20 millions de dollars, soit 0,38% du budget de 5,2 milliards de dollars de Montréal en 2017.

La redistribution du budget est tellement plus complexe que ton explication.

Tu ne peux pas dire à cause de X, le budget de Y a changé, it’s not that simple. Il faut regarder le budget de la police, de la gestion des déchets, du déneigement, du développement économique, des travaux routiers, paiement de la dette, les fonds de retraites, les frais administratifs, des parcs, de la culture, etc.

Et en passant, le budget du transport en commun a augmenté de 35 millions en 2017, année de la Formule E.

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Quatre professionnels de 35 à 45 ans discutaient en début d’hiver d’une alliance en vue du scrutin municipal de novembre 2021, a appris La Presse. Mais les chances de voir une troisième voie unie dans la course à la mairie de Montréal se sont drastiquement réduites quand des déclarations publiques de candidature ont fait exploser l’idée en plein vol.

Le consultant Félix-Antoine Joli-Coeur, l’avocat Ryan Hillier, l’entrepreneur social Balarama Holness et le politologue Guillaume Lavoie devaient se rencontrer le 7 janvier dernier pour nouer une potentielle alliance. Les quatre hommes échangeaient depuis plusieurs semaines, notamment quant à la façon de sélectionner celui dont le nom figurerait sur les bulletins de vote. Leurs discussions avaient lieu par téléphone et par messagerie.

Mais la rencontre a été annulée à la dernière minute en raison de conflits d’horaire : l’attaque du Capitole par des militants pro-Trump, survenue la veille, avait notamment surchargé l’horaire de Guillaume Lavoie, qui commente la politique américaine dans les médias.

PHOTO FOURNIE PAR FÉLIX-ANTOINE JOLI-CŒUR

Félix-Antoine Joli-Coeur

Dix jours plus tard, M. Joli-Coeur annonçait sa candidature à la mairie de Montréal. Selon nos informations, ce revirement – qui n’avait pas été annoncé à l’intérieur du groupe – a brisé le lien de confiance entre le consultant et au moins deux interlocuteurs. Des échos au 98,5 FM et dans La Presse quant aux ambitions de Ryan Hillier pour la mairie, quelques semaines plus tard, ont mis le dernier clou dans le cercueil de l’alliance.

L’idée d’une « coalition » abandonnée

Joint à ce sujet, Balarama Holness confirme qu’une réunion entre les trois hommes et lui devait initialement se tenir le 7 janvier dernier, mais n’a finalement jamais eu lieu. « On avait cette idée de se réunir et de parler de comment on pourrait former une coalition, explorer les options. […] Et tout à coup, la semaine d’après, on a appris que M. Joli-Coeur avait annoncé qu’il se lançait », relate-t-il.

L’ancien joueur des Alouettes, qui a également été candidat pour Projet Montréal en 2017, affirme que c’est précisément ce revirement de situation qui a refroidi ses ardeurs.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Balarama Holness

On a été surpris que Félix-Antoine Joli-Coeur aille se présenter. Ce n’était pas la meilleure décision politique. Si on veut être un joueur clé dans la prochaine élection, il faut former des équipes, et non pas procéder comme un samouraï individuel, qui pense qu’il peut conquérir tout le monde à lui seul.

Balarama Holness, entrepreneur social

« On était quatre personnes qui songeaient à se lancer à la mairie. On est quand même jeunes sur le plan politique et on avait tous les quatre ces ambitions-là », résume M. Holness, lorsqu’on lui demande d’où est d’abord venue l’idée de former une quelconque alliance ou, du moins, d’entamer ces « discussions informelles ». Pour Balarama Holness, âgé de 37 ans, l’idée d’envisager une coalition avait toutefois pour principal objectif de faire barrage à Valérie Plante. « C’est sûr à 90 % que je me présente, mais je ne sais pas encore pour qui », dit toutefois l’entrepreneur, qui a notamment fondé l’organisme Montréal en action.

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Ryan Hillier

D’ailleurs, le retour de l’ex-maire de Montréal Denis Coderre annonce selon lui une « lutte à deux » qui risque de donner peu de place à une troisième force politique, à moins d’une surprise de taille. L’idée d’une coalition devient donc moins séduisante avec le temps, analyse au passage le Montréalais.

« La troisième voie doit s’unir »

Pour Félix-Antoine Joli-Coeur, « les discussions n’ont pas encore mené à une solution satisfaisante pour personne » dans cette affaire. Mais le consultant affirme qu’il ne « jette pas la serviette » pour autant.

« Je pense vraiment que la troisième voie doit s’unir pour offrir aux Montréalais une nouvelle option », a-t-il déclaré en entrevue avec La Presse. « J’ai toujours eu et je continue à avoir énormément de respect pour Guillaume Lavoie, Balarama Holness et Ryan [Hillier]. Ce sont trois personnes exceptionnelles qui ont beaucoup à donner », a-t-il ajouté.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Guillaume Lavoie

Ryan Hillier, lui, demeure plus prudent. « En ce qui me concerne, je n’ai pas encore pris de décision quant à la nature spécifique que pourrait avoir un engagement politique de ma part, que cela soit à titre de candidat à la mairie ou autrement. L’important pour moi est de contribuer à la réussite de la relance durable de Montréal », a-t-il affirmé dans une déclaration envoyée par courriel.

Enfin, Guillaume Lavoie, de son côté, n’a pas souhaité commenter la situation lorsqu’il a été appelé à réagir.

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Je me rends compte que je connais très peu le fonctionnement de la gouvernance municipale.

Au juste, qu’est-ce qui arrive au municipal si on a des résultats électoraux partagés entre 3+ partis municipaux, mettons 40% / 35% / 25% de conseillers? Ça marche comme au provincial/fédéral, avec le concept de gouvernance minoritaire, ou pas?

En particulier ça peut avoir un impact sur la pertinence d’avoir deux partis municipaux qui sont “alliés” ou pas. Si c’est plus ou moins proportionnel, alors c’est correct d’avoir un foisonnement de partis, mais si ça ne l’est pas alors c’est une sérieuse embûche.

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Il est pas trop tard…si Lavoie decide d’y aller…il pourrait se faufiler a la mairie dans une course à 3.

J’ai encore de la misère à pardonner aux membres de projet Montréal d’avoir choisit Plante par 72 votes vs lavoie il y a 5 ans…

En langage de hockey pour comparer les 2 …Cest Crosby face à un joueur moyen junior majeur…littéralement…

Montréal a vraiment besoin de Guillaume Lavoie à sa tête!!

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