Montréal veut construire 160 000 logements « hors marché » échappant à la spéculation immobilière d’ici 2050, en simplifiant la vente de ses terrains à des organismes à but non lucratif (OBNL). Ces derniers pourront désormais acheter des sites à la Ville par le biais d’une carte en temps réel, où on retrouve déjà 67 sites.
« Les modèles de financement des gouvernements ont changé dans les dernières années. Je pense à Accès Logis, qui n’existe plus. Le marché et la culture du développement ont aussi beaucoup changé », a fait valoir la mairesse Valérie Plante, en conférence de presse mardi.
Terrains vacants, stationnements, bâtiments à démolir ou à transformer, maisons de chambres et petits immeubles résidentiels : plusieurs types de projets seront affichés sur cette nouvelle plateforme. On y retrouvait déjà mardi 12 « immeubles disponibles », qui représentent entre 900 et 1150 logements, dans Ville-Marie, Le Plateau-Mont-Royal, Le Sud-Ouest, Parc-Extension ou encore Villeray.
Le prix, les informations sur le terrain et les programmes de financement admissibles sont alors affichés. « En continu, on va ajouter des nouveaux terrains, des nouveaux immeubles. […] On a maintenant un outil qui a un grand potentiel », a indiqué le responsable de l’habitation au comité exécutif, Benoit Dorais. Il dit vouloir « simplifier les conditions de réalisation des projets hors marché ».
Le communiqué officiel
La Ville de Montréal est fière de présenter sa nouvelle politique de cession d’immeubles municipaux aux fins de logements hors marché. Cette initiative marque une importante étape supplémentaire dans l’engagement de la Ville à fournir plus de logements hors marché, qu’ils soient sociaux ou abordables, aux Montréalaises et aux Montréalais.
L’objectif de la politique est de mettre à la disposition des organismes à but non lucratif et des coopératives d’habitation, des immeubles municipaux (terrains vacants, stationnements et terrains comportant un ou des bâtiments désuets, destinés au redéveloppement) à prix avantageux, afin de soutenir la création de projets de logements hors marché. Elle encadre aussi la manière dont ces organismes pourront acquérir ces immeubles, soit en soumettant des demandes d’acquisition d’immeubles disponibles, présentés sur une carte interactive en ligne, ou en déposant leur candidature lors d’éventuels appels de candidatures pour certains sites.
Il y a une carte avec les terrains disponibles sur le site de la ville
Immeubles disponibles (points verts sur la carte) :
- Terrain Newman - Lot 1 449 396
- 2136, avenue de l’Église
- Adjacent au pôle Gadbois - Lot 4 140 429 (partiel)
- 5001, rue Saint-Ambroise
- 2166, rue Saint-Patrick
- Terrain Viger/De Bullion - Lot 1 180 857
- Cour de voirie Marie-Anne/De Bullion - Lot 3 315 384
- Adjacent au 4588, rue Henri-Julien - Lot 2 942 092
- 7965, boulevard de l’Acadie
- 690-700, rue Jarry Ouest
- 7500, rue Saint-Denis
Ajout : article du Devoir
La mairesse Valérie Plante a dévoilé mardi matin une carte interactive présentant 77 sites voués à héberger 5500 logements hors marché dans la métropole. De ce nombre, 32 lieux (stationnements, terrains vacants ou immeubles municipaux) sont « disponibles » ou « en analyse » en vue de construire entre 1650 et 2100 logements sociaux — tout dépendant de la taille des unités qui seraient offertes.
Une quarantaine d’autres projets identifiés sur la carte ont été réalisés depuis 2018 ou sont en cours de construction.
Cette politique vise à accélérer la cession de sites municipaux à leur valeur comptable — donc nettement sous la valeur au marché — à des organismes sans but lucratif qui ont obtenu du financement de Québec ou d’Ottawa pour construire des logements accessibles aux ménages à faible revenu.