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Texte complet : Behaviour Interactif fait l’acquisition de Fly, un autre studio montréalais

Behaviour Interactif fait l’acquisition de Fly, un autre studio montréalais

Le développeur de Dead by Daylight est passé d’un seul studio à sept en l’espace de deux ans.

Une personne tient un arc à flèche et pointe vers des tuiles virtuelles au mur.
Avec son rachat de Fly, le studio Behaviour Interactif s’ouvre à un nouveau marché : celui des productions immersives.
PHOTO : BEHAVIOUR INTERACTIF

Stéphanie Dupuis
Publié hier à 13 h 57 HAE

Quelques semaines après avoir annoncé la suppression d’une quarantaine d’emplois, principalement à son siège social du quartier Mile End à Montréal, Behaviour Interactif annonce le rachat d’un autre studio montréalais, Fly, spécialisé en productions immersives.

Il s’agit d’une nouvelle branche que souhaite développer le créateur du populaire jeu d’horreur Dead by Daylight, fort de quelque 50 millions de joueurs et joueuses dans le monde.

L’entreprise a déjà eu l’occasion de travailler sur de grandes productions immersives dans les dernières années, notamment avec le studio Fly, qui compte 25 membres. Dans leur catalogue commun, on compte la célébration virtuelle du Nouvel An de 2021 à Times Square, aux États-Unis, ainsi que l’application Concrete Jungle AR, qui transforme en réalité augmentée ce lieu emblématique de la ville de New York en une jungle à ciel ouvert.

De plus en plus, les productions immersives qu’on trouve dans les parcs d’attractions, musées et expositions itinérantes utilisent des technologies de jeux vidéo. Ça ouvre tout un nouveau marché.

— Dominique Lebel, vice-président du développement des affaires et des expériences immersives de Behaviour Interactif

Le studio compte ainsi mettre à profit ses technologies vidéoludiques, et potentiellement créer des expériences immersives de ses propriétés intellectuelles. Ça pourrait ouvrir des portes à nos propres marques, comme Dead by Daylight. Et il ne faut pas oublier qu’on travaille beaucoup avec d’autres géants du divertissement, note Dominique Lebel.

Quatre hommes prennent la pose devant le logo de Behaviour Interactif.
De gauche à droite : Dominique Lebel, vice-président de Behaviour Interactif; Wayne Meazza, vice-président général de Fly; Jean-François Talbot, directeur créatif général de Fly; et Rémi Racine, président et chef de la direction de Behaviour Interactif.
PHOTO : BEHAVIOUR INTERACTIF

Behaviour Interactif collabore depuis ses débuts avec de grandes entreprises de divertissement pour transposer des films et séries télé en jeux vidéo, précise-t-il. Parmi celles-ci, on compte Microsoft, Sony, EA, Warner Bros. Discovery et Take-Two Interactive.

Des années prolifiques… et une fausse note

Depuis son trentième anniversaire en 2021, le studio montréalais – le plus grand studio indépendant au Canada – est passé d’un seul bureau à sept.

L’entreprise a déployé un premier tentacule à Toronto avant de s’installer dans des bureaux aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Behaviour Interactif a toutefois connu un épisode moins glorieux ces dernières semaines, avec la suppression en janvier de 40 postes, dont 39 à Montréal et 1 à Toronto.

Quand cela arrive, nous préférons toujours recaser les [personnes] dans d’autres projets, mais cela n’a malheureusement pas été possible dans ce cas-ci, avait répondu Marie-Eve Boisvert, vice-présidente des communications de Behaviour Interactif, à Radio-Canada en janvier, précisant également que l’entreprise était en excellente santé financière.

Interrogée quant à la possibilité que les personnes mises à pied soient réaffectées dans cette nouvelle branche, Dominique Lebel répond par la négative, ajoutant qu’il ne s’agit pas des mêmes ressources ni des mêmes compétences.

Mais Behaviour Interactif demeure positif pour la suite des choses avec ce nouveau marché des productions immersives, qui connaissent un immense succès en ce moment, un peu partout, et dont l’un des épicentres se situe à Montréal, indique le studio.

Dans les projets immersifs et interactifs, il y a tout un écosystème à Montréal, qui est très présent à travers le monde. On va pouvoir travailler avec toutes sortes d’autres partenaires locaux, souligne Dominique Lebel.

À preuve : les productions immersives du studio Fly, fondé à Montréal en 1996, ont déjà percé à l’international, avec des collaborations pour le Cirque du Soleil et Moment Factory, deux fleurons locaux.

Sweet Baby Inc, un petit studio de Montréal, est la cible depuis six mois d’une vaste campagne de cyberharcèlement. Des dizaines de milliers d’internautes l’accusent de déployer une stratégie secrète woke dans les jeux vidéo pour lesquels l’équipe agit à titre de consultante.

Ces dernières années, l’entreprise d’une quinzaine de membres a fourni ses services de consultation en scénarisation, en développement narratif et en lecture sensible à une poignée de studios de jeux vidéo.

Une bonne nouvelle

Le jeu de survie et d’horreur Dead by Daylight , qui a fait la renommée internationale du studio montréalais Behaviour Interactif, s’offre trois nouveaux jeux vidéo dérivés, et des collaborations avec Donjons et Dragons et Castlevania.

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