Selon l’article il y en aura un, du 17 au 20 août, proche du T&T sur Ste-Croix et plus tard un second dans le terrain vague du Chinatown 24 & 25 août
Les finalistes du concours d’architecture pour la réno et l’agrandissement de la bibliothèque Saint-Charles ont été annoncés aujourd’hui
Le jury s’est réuni le 30 août 2023 pour analyser les 20 candidatures jugées admissibles et désigner quatre équipes finalistes en fonction des critères d’évaluation prévus au règlement du concours.
Les quatres équipes finalistes choisies au terme de l’étape 1 sont :
- Affleck de la Riva architectes en collaboration avec ARUP Canada
- Atelier Big City + Cimaise en collaboration avec St-Georges Structures et Civil / Ambioner
- In situ + DMA en collaboration avec Les Services EXP
- Lapointe Magne & Associés + L’OEUF Architectes en collaboration avec VINCI Consultants / L2C Experts / Dupras Ledoux
La deuxième étape du concours consiste, pour les finalistes, à développer leur proposition et à produire une esquisse.
Le MEM a été inauguré aujourd’hui (ENFIN!)
MEM | Montréal inaugure son Centre des mémoires
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Un aperçu du Centre des mémoires montréalaises (MEM)
C’est le nouveau nom de l’ancien Centre d’histoire de Montréal, construit dans le Quartier des spectacles, entre le cabaret Cléopâtre et les restaurants du Central, au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine. Un espace dédié à l’histoire de Montréal, mais surtout aux histoires – multiples – des Montréalais.
Publié à 14h39
Jean Siag
LA PRESSE
Dès notre entrée dans ce musée des mémoires, l’imagerie de Montréal est mise en étalage, dans un décor à la fois ludique et convivial qui s’inspire de la nomenclature de la Ville. Place publique, terrasse, ruelle, belvédère…
Des enseignes lumineuses de commerces aujourd’hui disparus (comme Le club 281 ou La Boîte noire) aux panneaux de signalisation (avec un petit jeu intitulé : est-ce qu’on peut se stationner ici ?) en passant par la recréation d’un dépanneur ou encore l’exposition des boules multicolores de l’architecte paysagiste Claude Cormier (décédé récemment), le visiteur se retrouvera vite en terrain connu.
Une exposition citoyenne sur le Chaînon occupe une partie de l’espace public. Une façon de mettre en valeur les personnes qui ont contribué à la pérennité de cette maison d’hébergement pour femmes fondée il y a 90 ans. Des capsules vidéo sont mises à la disposition des visiteurs. On peut notamment écouter le témoignage de Lucie Morrissette, une femme qui a commencé à faire du bénévolat pour l’organisme dès l’âge de 22 ans.
Témoignages. On entendra souvent ce mot durant la visite organisée pour les médias. Et pour cause. Le Centre des mémoires de Montréal (MEM), qui sera officiellement ouvert au public le 6 octobre, compte plus de 700 témoignages audio et vidéo de Montréalais, dont de nombreux extraits sont à notre disposition.
Une exposition temporaire (payante) baptisée Détours, rencontres urbaines nous présente 18 Montréalais qui ont des parcours atypiques et que l’on découvre grâce à de courtes vidéos. La scénographie est signée par Pierre-Étienne Locas, bien connu dans le milieu théâtral.
On y rencontre par exemple Maxime St-Denis, un vendeur de sapins du Centre-Sud, le danseur Lazylegsz (Luca Patuelli), qui vit avec une maladie musculaire qui affecte ses jambes ; la propriétaire du restaurant Les îles en ville, Ginette Painchaud ; l’artiste trans Kama La Mackerel ou encore ces deux sœurs italiennes qui cultivent des fruits dans leur jardin et qui collaborent avec l’organisme Les fruits défendus.
La responsable de la culture et du patrimoine au comité exécutif de la Ville de Montréal, Ericka Alneus, présente lors de l’inauguration, a particulièrement apprécié ce segment du MEM. « C’est une expo qui nous confronte à d’autres réalités, nous a-t-elle confié. Je trouve que le MEM a quelque chose de très émouvant. Les gens vont sourire, ils vont rire, ils vont se retrouver et ça va permettre aux gens d’ailleurs de nous découvrir. »
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Un dépanneur, typique de Montréal, a été recréé sur place.
Mais l’élément central du MEM est une expo permanente simplement intitulée Montréal, qui tentera de répondre à deux questions : Montréal c’est quoi ? et Montréal c’est qui ?
Malheureusement, cette expo (payante), qui comptera de nombreuses stations interactives avec du contenu audio et vidéo, ne sera pas prête le 6 octobre… La cheffe de section, collections expositions et programmation, Catherine Charlebois a indiqué que la firme avec qui le MEM travaillait – Halo Création – avait déclaré faillite. Le musée est donc à la recherche d’un nouveau fournisseur pour compléter l’ouvrage, mais l’expo ne sera pas ouverte au public avant quelques mois.
La Presse a tout de même pu entrer dans l’espace consacré à cette expo divisée en plusieurs sections.
Outre les témoignages oraux de Montréalais, le visiteur se plaira dans la section « Chez soi », notamment avec ces objets ou produits que l’on conservait jadis dans nos armoires. Par exemple les premières boîtes de pâtes Catelli, les pots de beurre d’arachides épicés Manba, le livre de recettes de Jehane Benoit, des sacs de papier Steinberg ou encore des archives de journaux.
Autre section amusante : des objets qui font partie de notre mémoire collective. Le logo du métro de Montréal, un chandail du Canadien de Montréal, une boîte à lunch à l’effigie d’Expo 67, une affiche du parc d’attractions Belmont, Victor, la mascotte du festival Juste pour rire, un drapeau arc-en-ciel, etc. Bref, autant d’artefacts qui font partie de la collection de quelque 10 000 objets du MEM.
Une sélection de photographies représentant des lieux emblématiques de la métropole a été faite par des Montréalais. On verra ainsi défiler autour de nous, dans un espace circulaire, des photos géantes de ces lieux. Enfin, une immense œuvre sculpturale baptisée Les constellations de l’hippocampe a été réalisée par l’artiste Raphaëlle de Groot, qui s’est inspirée du fonctionnement de la mémoire.
Reportage sur l’inauguration du MEM au Téléjournal
Centre des mémoires montréalaises : nouveau musée d’histoire au Quartier des spectacles
Un nouveau musée d’histoire va ouvrir ses portes le 6 octobre 2023 dans le Quartier des spectacles à Montréal. Le quotidien des Montréalais à travers l’histoire est à l’honneur.
Le reportage de Nabi-Alexandre Chartier
Le MBAM doublera l’espace consacré à l’art inuit
Le Musée des beaux-arts de Montréal veut présenter l’art inuit dans une salle plus attrayante et accessible. Dans sa collection, on trouve cette sculpture de Mattiusi Iyaituk.
PHOTO : MBAM / JEAN-FRANÇOIS BRIÈRE
Maud Cucchi
Publié à 16 h 41 HAE
La collection d’art inuit du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), qui occupe présentement une petite salle sombre au niveau 4 du pavillon Claire et Marc Bourgie, sera installée l’an prochain dans un espace plus grand, plus lumineux et plus accessible, a annoncé l’institution mardi.
Selon les plans, la surface d’exposition sera doublée pour permettre au public d’apprécier une plus grande sélection d’œuvres, en plus de mieux mettre en valeur la collection, fait valoir le MBAM.
Le chantier a déjà démarré au rez-de-chaussée du pavillon Michal et Renata Hornstein pour accueillir l’art inuit dans la nouvelle salle dès l’automne 2024.
Six fenêtres datant de 1912, jusqu’alors condamnées, ont été rouvertes sur l’extérieur.
La collection d’art inuit du MBAM sera redéployée dans cette salle, doublant l’espace d’exposition.
PHOTO : RADIO-CANADA / MAUD CUCCHI
La conservatrice en chef, Mary-Dailey Desmarais, a évoqué un nouvel espace noble pour ces arts quand Stéphane Aquin, directeur général du MBAM, a associé ce redéploiement à une transformation plus générale du musée, plus transparent à lui-même.
Avec ses cinq pavillons construits à des époques différentes, ses couloirs labyrinthiques et ses sorties pas toujours bien indiquées, ce musée peut facilement désorienter son visiteur, qui ne se rendra pas toujours au dernier étage pour y découvrir l’art inuit.
La salle actuelle de l’art inuit contemporain, de 1948 à nos jours, au Musée des beaux-arts de Montréal
PHOTO : RADIO-CANADA / MAUD CUCCHI
La salle actuelle sera transformée en espace exploratoire avec des projets plus expérimentaux, un lieu évolutif voué à la relecture et à la recontextualisation de l’histoire de l’art québécois et canadien, selon la présentation.
Revalorisation
Le changement de salle vise donc à améliorer la visibilité de la collection inuit en la déplaçant à un étage plus fréquenté, mais aussi en assurant une meilleure rotation des œuvres présentées au public. Sur les quelque 900 pièces de la collection, seule une centaine sont exposées.
On double l’espace en donnant plus de visibilité et plus de présence à la collection [d’art inuit]. On pourra aussi exposer plus d’œuvres.
Une citation de Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du MBAM
En outre, le musée dit souhaiter combler les lacunes liées à l’interprétation des œuvres de la collection grâce à des recherches approfondies.
Ce changement de salle s’inscrit aussi dans une redéfinition de la vision muséologique du MBAM. Dévoilé mardi lors d’un événement qui annonçait le renouvellement pour trois ans du mandat de Stéphane Aquin, ce projet est présenté comme une revalorisation de l’art inuit et plus largement de l’art autochtone au musée.
J’espère que cette plus grande visibilité inspirera de l’enthousiasme pour cette collection et son enrichissement, a souligné Mme Desmarais, sans toutefois s’avancer sur de futures acquisitions. L’an dernier, le MBAM a ajouté une vingtaine d’œuvres inuit à son fonds permanent.
Les réflexions actuelles portent plutôt sur un décloisonnement progressif de l’art autochtone parmi les expositions du musée, a-t-elle ajouté. La nouvelle stratégie défendrait une intégration de ces œuvres dans tous les pavillons.
L’art inuit a fait son entrée dans la collection du MBAM en 1953. L’exposition actuelle met l’accent sur des sculptures dévoilant le regard que le peuple inuit porte sur lui-même et son mode de vie nordique. Elle s’intitule Takuminartut, un néologisme qui signifie que la qualité esthétique de ces pièces et les émotions qu’elles suscitent sont telles qu’on veut sans cesse les voir et les revoir.
Musée des beaux-arts de Montréal Stéphane Aquin veut transformer le musée « pièce par pièce »
PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE
Le directeur général du Musée des beaux-arts de Montréal, Stéphane Aquin
Le directeur général du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), Stéphane Aquin, nommé en 2020 en pleine pandémie à la suite du congédiement de Nathalie Bondil, vient d’accepter un nouveau mandat de trois ans. Il aura la tâche de mettre en place le premier plan stratégique de l’institution muséale.
Publié à 0h58 Mis à jour à 10h00
Création d’un nouvel espace consacré à l’art québécois et canadien dans le pavillon Claire et Marc Bourgie ; redéploiement de la collection d’art inuit dans le pavillon historique Hornstein ; aménagement de la nouvelle collection d’art décoratif et de design dans le futur pavillon Liliane et David M. Stewart ; transformation de l’aire d’accueil des visiteurs dans le pavillon Jean-Noël Desmarais ; réaménagement de l’avenue du Musée en jardin urbain ; ouverture d’un café…
Voilà quelques-uns des projets qui seront menés par le MBAM dans les prochains mois de manière à ce que l’institution soit parfaitement « adaptée à la réalité du XXIe siècle », a indiqué Stéphane Aquin, qui continuera de faire équipe avec la directrice de la conservation, Mary-Dailey Desmarais, et avec le directeur général adjoint, Yves Théoret.
« Notre but est de transformer le musée pièce par pièce de manière à ce que, cumulativement, quelqu’un qui ne serait pas venu au musée depuis dix ans ne s’y reconnaisse pas ! », a lancé Stéphane Aquin, qui souhaite « faire avec l’existant » et encore « promouvoir l’accessibilité » comme jamais auparavant.
Pour réaliser son plan stratégique, le MBAM mène une campagne de financement qui vise à amasser une somme de 100 millions de dollars sur cinq ans. Selon Jo-Anne Duchesne, directrice générale de la Fondation, le musée aurait déjà atteint 80 % de cet objectif. La répartition se fera de la manière suivante : 64 % des fonds seront investis dans la collection et la programmation ; 15 % iront dans les programmes d’éducation comme « Le musée en partage » ou « La ruche d’art », et 21 % seront consacrés à des projets spéciaux.
« La pandémie a accéléré une prise de conscience de ce qui fera le XXIe siècle : les phénomènes migratoires dus aux conflits, les préoccupations de justice sociale, la démographie changeante, avec le vieillissement de la génération des baby-boomers, l’importance grandissante de la diversité socioculturelle de Montréal… Les transformations que l’on veut faire visent à adapter le musée à ces changements pour en faire un lieu de vie et d’échanges », a indiqué le directeur général du MBAM.
Un musée « accueillant, accessible et ouvert »
Stéphane Aquin, qui était le conservateur en chef du Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de Washington jusqu’à sa nomination en 2020, avait laissé entendre que son passage à la tête du MBAM était temporaire. Dans une entrevue avec La Presse, il avait d’ailleurs affirmé : « Je suis là pour faire passer le musée à la prochaine génération. Mon mandat est un passage de témoin. Le Musée des beaux-arts est une invention du XIXe siècle. Il faut accélérer le passage vers le XXIe siècle et laisser une autre génération s’en occuper. »
Comment explique-t-il la prolongation de son mandat ? « En toute honnêteté, quand je suis rentré, je me disais que quelques années devraient suffire à accomplir le travail : l’assainissement du climat de travail, la mise en place d’un cadre de gouvernance, la mise en valeur de la collection, mais tout ça prend toujours plus de temps qu’on pense et, avec le dépôt du plan stratégique, le conseil d’administration m’a proposé de rester pour sa réalisation. »
Stéphane Aquin, dont l’objectif principal en arrivant était aussi de « renouer avec le personnel », estime avoir rempli sa mission.
« En toute humilité, les relations avec les 250 employés sont très bonnes. Ce sont des collègues extrêmement talentueux. Le fait de remettre en place des processus, de rescinder les postes de directeur général et de directeur de la conservation, qu’on n’aurait jamais dû fusionner, et de renouveler le conseil d’administration [présidé par André Dufour], qui est maintenant constitué de 14 personnes, tout ça a aidé », nous confie le directeur général.
Autre nouvelle annoncée lundi : la sculpture en verre soufflé de Dale Chihuly, Le soleil, qui était exposée à l’extérieur du pavillon historique du MBAM depuis 2003 avant d’être retirée en 2020, sera réinstallée à l’intérieur du musée, au centre du futur pavillon voué à l’art décoratif et de design. Une décision justifiée par les intempéries qui ont fini par endommager les vrilles de l’œuvre. La restauration de celle-ci nécessitera un investissement de 200 000 $.
« On veut que le musée soit accueillant, accessible et ouvert, conclut Stéphane Aquin. Je pense que l’ensemble des projets de transformation que nous allons mettre en place vont justement nous permettre de réaliser ces objectifs. »
Histoire de l’art québécois et canadien
Le MBAM a l’intention d’exposer quelques-unes des 17 000 œuvres de sa collection d’art québécois et canadien au niveau 4 du pavillon Claire et Marc Bourgie, là où se trouve actuellement la collection d’art inuit. L’objectif du musée est d’y organiser des expositions temporaires au moins une fois par année, a précisé la directrice de la conservation, Mary-Dailey Desmarais. « Nous voulons inviter des commissaires et des artistes d’ici pour mener des projets québécois et canadiens. » Quant à la collection d’art inuit, qui compte environ 900 œuvres créées par quelque 300 artistes, elle sera exposée (en partie) dans le pavillon historique Hornstein – actuellement en rénovation. L’espace, qui sera deux fois plus grand que dans son état actuel, sera ouvert l’an prochain grâce au travail de la commissaire et artiste visuelle asinnajaq.
Je suis très ravi que ca bouge un peu au MBAM. Je le croyais endormi et cela me fait toujours peur car un musée doit constamment innover et se réinventer. Cela étant dit, le MBAM est tout de même un musée ‘‘classique’’ donc je le préfère plus conservateur.
J’aime bien que l’on réaménage les pavillons afin de dégager de l’espace mais j’aurais aimé un nouveau pavillon, comme l’achat du bâtiment coté est coin Sherbrooke et Crescent ou les immeubles vacants sur Crescent qui sont adossés au musée. D’ailleurs j’ai cru lire, il y a quelques années, qu’ils faisaient parti du musée, mais depuis ce temps, rien.
Entrevue avec Maria Alyokhina L’émeute essentielle de Pussy Riot
PHOTO SERGEI GAPON, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
L’artiste féministe et membre de Pussy Riot Maria Alyokhina
Laura-Julie Perreault La Presse
Si l’escalade de la violence au Proche-Orient vous a fait quelque peu oublier la guerre en Ukraine, comptez sur Maria Alyokhina, figure de proue du groupe protestataire Pussy Riot, pour vous remettre les idées en place.
Publié à 2h41 Mis à jour à 5h00
L’artiste féministe russe vient de débarquer à Montréal avec plusieurs de ses amies et collaboratrices pour une exposition, un spectacle et une grosse dose de rébellion contre Vladimir Poutine et sa terrible invasion du voisin de la Russie.
Et si vous pensez être spectateur de tout ça, détrompez-vous. La tournée nord-américaine de Pussy Riot, dont Montréal est le premier arrêt, espère réveiller les contestataires qui dorment en chacun de nous. « C’est important pour nous de venir en Amérique du Nord, mais encore plus aux États-Unis à la veille des élections de l’an prochain. Notre histoire de protestation, elle s’est déroulée en Russie, mais on dit toujours que ce qui s’est passé en Russie peut arriver n’importe où. On veut dire aux gens que c’est important de se battre pour leurs droits, pour leurs libertés », dit Maria Alyokhina.
L’artiste moscovite est déjà à Montréal, à moins de deux kilomètres des locaux de La Presse, mais elle préfère tenir cette conversation à distance, par visioconférence. Derrière elle, les employés du Musée d’art contemporain de Montréal accrochent les œuvres de l’exposition Velvet Terrorism, qui sera inaugurée mardi et qui raconte l’épopée du collectif Pussy Riot, de sa création en 2011 à aujourd’hui.
Et quelle épopée ! Les artistes féministes encagoulées ont toujours eu le don de marquer les esprits avec leurs performances coup de poing. C’est leur prière punk, dans l’immense cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, qui les a fait connaître au monde entier en 2012. « Vierge Marie, mère de Dieu, bannis Poutine ! », ont-elles entonnée en se tenant devant l’iconostase de cette église, emblème d’une Nouvelle Russie qui préférait reconstruire des temples à grands frais que nourrir sa population affamée. « Le chef du KGB, le Saint en chef, amène les protestataires en prison sous escorte. Ne fâchez pas Sa Sainteté, mesdames. Continuez à faire l’amour et des bébés », dit le premier couplet de la prière.
Visionnez la prière punk de Pussy Riot
Elles ne croyaient pas si bien dire. Maria Alyokhina, Nadia Tolokonnikova et Yekaterina Samoutsevich, trois des quatre participantes, ont été arrêtées dans les semaines suivantes. Elles n’avaient pas 25 ans.
Étonnamment, Maria Alyokhina rit aujourd’hui quand elle repense à cet épisode de sa vie militante. Son visage diaphane s’éclaire.
La première fois que j’ai senti l’absurdité de la situation en Russie, c’était lors du procès qu’on nous a intenté pour la prière punk à la cathédrale. C’était vraiment l’fun. En cour, les avocats de l’État utilisaient un langage du Moyen Âge au XXIe siècle et tout le monde pouvait le voir. Ils appelaient le féminisme un ‟péché mortel” et ça a été consigné dans les documents de la cour de Moscou.
Maria Alyokhina, membre de Pussy Riot
« C’était l’fun, mais c’est devenu très clair dès le début de cette cause que le prix pour notre performance serait un véritable emprisonnement », note l’artiste qui, avec Nadia Tolokonnikova, a été condamnée à deux ans de détention dans une colonie pénale qu’elle appelle le « goulag », en référence aux camps de détention de la période soviétique.
La pression internationale a fait son œuvre et un an plus tard, elles étaient amnistiées par Vladimir Poutine. Elles ont aussitôt recommencé leur contestation artistique. Le monde entier a pu les voir se faire battre à coups de fouet par des cosaques lorsqu’elles sont intervenues pendant les Jeux olympiques de Sotchi. Cette scène digne du Moyen Âge (encore une fois) n’a été qu’un des épisodes de violence qu’ont essuyé les membres de Pussy Riot pour avoir défié à répétition le chef du Kremlin et sa cour.
Cette violence physique a été accompagnée d’une campagne tous azimuts de propagande et de désinformation. Aujourd’hui, Maria Alyokhina juge que c’est « l’arme la plus puissante » dont dispose la Russie contre ses citoyens, mais aussi contre le reste du monde.
« En Russie, nous avons dû souvent prendre le temps d’expliquer aux gens que nous n’avions pas protesté nues dans une église contre Dieu (comme le colportait la télévision), mais que nous étions habillées et que nous protestions contre Poutine. Ça vaut la peine parce que chaque fois que les gens comprennent ce que nous faisons, ils nous soutiennent. Beaucoup de Russes détestent Poutine », explique l’artiste.
Les gens me demandent toujours pourquoi les Russes ne protestent pas. Il suffit d’avoir suivi la Russie cinq ans avant la guerre pour comprendre. Les Russes ont protesté, mais ont été battus, empoisonnés, emprisonnés et mis à la porte du pays.
Maria Alyokhina, membre de Pussy Riot
« Ça a fini avec une invasion à grande échelle au moment où toute l’opposition était soit morte, soit derrière les barreaux ou en exil », résume-t-elle.
Condamnée à nouveau pour avoir soutenu d’autres dissidents russes en plus de s’être opposée à l’annexion de la Crimée et à la guerre russe dans l’Est ukrainien, Maria Alyokhina était en prison quand le président russe a annoncé qu’il s’apprêtait à envahir l’Ukraine. Elle a été témoin à distance de la répression des manifestations antiguerre et de l’imposition des lois de censure.
Assignée à résidence, étiquetée « ennemie du peuple » avec sa partenaire de vie, Lucy Shtein, elle a finalement décidé de fuir la Russie en avril 2022. Déguisée en livreuse de restaurant, elle a échappé à la vigilance des policiers qui entouraient sa résidence et pu se rendre en Biélorussie. L’artiste islandais Ragnar Kjartansson a obtenu un titre de voyage qui a permis à Maria Alyokhina de rejoindre l’Europe. Ensemble, ils ont monté l’exposition qui se déplace maintenant à Montréal.
Comment vit-elle l’exil, elle qui y a résisté pendant de longues années ? « Je passe beaucoup de temps à l’étranger depuis 2014, pour faire des spectacles, donner des conférences ou parler à des politiciens, mais là, c’est la première fois que je ne rentre pas en un an et demi. Je rêve sans arrêt que je rentre pour passer un peu de temps à la maison. Que j’ai une vie normale, que je ne suis pas sur la liste des personnes les plus recherchées de Russie. Et je me réveille à l’étranger. Je n’ai pas construit une deuxième maison dans un autre pays. Je vis avec une valise et dans un sac. Je continue à faire ce que je fais. J’aimerais aider l’Ukraine encore plus que je le fais maintenant. C’est une émotion très forte pour moi. Je veux aider ce pays, les Ukrainiens le méritent, et j’ai tellement honte de ce que l’armée russe a fait et fait encore. C’était prévisible, cette guerre, mais en tant qu’humain, je ne peux pas rester les bras croisés et regarder ce qu’ils font. C’est horrible, inacceptable et ça doit arrêter. »
Parole de Pussy Riot.
Pussy Riot à Montréal
L’exposition
Le Musée d’art contemporain, dans ses locaux temporaires de Place Ville Marie, présentera l’exposition Velvet Terrorism : Pussy Riot’s Russia (Terrorisme de velours : la Russie des Pussy Riot) du 25 octobre 2023 au 10 mars 2024. Maria Alyokhina prononcera une conférence inaugurale avec l’artiste islandais Ragnar Kjartansson, instigateur de l’exposition originale, le 25 octobre à 18 h au Gesù. Le lendemain, l’artiste guidera le public à travers l’exposition à 17 h 30.
Consultez le site web de l’exposition Velvet Terrorism : Pussy Riot’s Russia
La performance multimédia
Tiré du livre de Maria Alyokhina, Riot Days est un spectacle multimédia racontant l’histoire des Pussy Riot. Il sera présenté au théâtre Rialto le 1er novembre à 20 h.
Un message a été fusionné à un sujet existant : Développement du parc Frédérick-Back
Annulé au Centre Bell mais pas au Festival d’été de Québec!!
https://www.journaldemontreal.com/2022/07/01/maroon-5-annule-tout-sauf-quebec
L’exposition de Yayoi Kusama attire le public à Montréal
Un aperçu de la salle de miroirs «Dancing Lights That Flew Up to the Universe»
Photo : David Zwirner
Radio-Canada
Publié hier à 20 h 58
La très attendue exposition de la populaire Yayoi Kusama a ouvert ses portes mercredi à la Fondation Phi pour l’art contemporain, à Montréal. Exprimant la fascination de cette artiste japonaise de 93 ans pour l’infini et la nature, cette exposition gratuite, qui s’achèvera le 15 janvier, affiche complet pour le mois de juillet.
Après Toronto en 2018, c’est donc au tour de Montréal d’accueillir des créations pop art de Yayoi Kusama. La Fondation Phi pour l’art contemporain a choisi cette artiste visuelle qui séduit les foules pour célébrer ses 15 ans avec une exposition intitulée Dancing Lights That Flew up to the Universe, soit un ballet de lumières envolé dans l’univers en français.
Née en 1929 au Japon, Yayoi Kusama a passé une partie de sa carrière à New York dans les années 1960 et 1970, pendant lesquelles elle a côtoyé les artistes Joseph Cornell et Donald Judd. Souffrant de problèmes de santé mentale, elle vit, par choix, dans un hôpital psychiatrique japonais depuis 1977.
Faire du bien au public
Le travail de Yayoi Kusama porte notamment sur la dualité entre le fait d’être une personne et celui d’exister au milieu de millions d’autres. Elle est très préoccupée par la question d’être en tant qu’individu une étoile qui brille, mais qui est une parmi des milliards d’étoiles , explique Cheryl Sim, directrice générale et conservatrice de la fondation.
Ses créations, souvent ornées de pois, reflètent également son attrait pour la nature et le cosmos. Elle trouve la question de l’infini à la fois apeurante, mais aussi fascinante , dit Cheryl Sim.
Pour la Fondation Phi pour l’art contemporain, l’œuvre de Yayoi Kusama résonne tout particulièrement avec notre temps, après plus de deux ans de pandémie passés à se sentir connectés, mais aussi distanciés , précise-t-elle.
« Cette artiste a une pratique spirituelle et philosophique qui va donner un certain répit aux visiteurs. On voulait leur donner quelque chose qui leur fasse du bien. »
— Une citation de Cheryl Sim, directrice générale et conservatrice de la Fondation Phi
L’exposition est notamment composée de bronzes en forme de citrouille, qui rappellent l’amour de Yayoi Kusama pour la nature et son enfance rurale, mais aussi de certains tableaux de sa série My Eternal Soul. Cette série de toiles qui devait compter 100 œuvres, mais l’artiste en a finalement peint environ 800.
Elle illustre la fascination de Yayoi Kusama pour la répétition, l’infiniment grand et l’infiniment petit , dit Cheryl Sim.
Une des citrouilles noires et dorées de Yayoi Kusama exposées à la Fondation Phi.
Photo : Claudia Hébert
Les deux salles de miroirs, vedettes de l’exposition
Le parcours des visiteurs et visiteuses de la fondation se clôture par deux salles de miroirs à l’infini, qui font partie de la vingtaine de salles de ce type imaginées par l’artiste japonaise qui circulent dans le monde.
Chaque personne peut passer 45 secondes, et pas une de plus, dans chacune des deux salles et se perdre ainsi dans l’impression d’infini créée par tous les miroirs installés ainsi que par les petites lumières qui rappellent les étoiles dans le ciel.
C’est un moment qui peut être réconfortant, mais qui peut aussi nous donner le sentiment de nous connecter avec quelque chose de plus grand que nous, souligne-t-elle.
Populaire sur les réseaux sociaux
C’est en grande partie pour ces salles de miroirs que le public afflue aux expositions de Yayoi Kusama, notamment pour y prendre des photos publiées ensuite sur Instagram.
Cependant, cette quête de mentions J’aime ne dérange pas la Fondation Phi, qui veut faire passer le message que l’art est pour tous.
Si les gens viennent parce qu’ils sont attirés par ces salles miroirs et veulent avoir leur moment Instagram, c’est OK, affirme Cheryl Sim. C’est une porte par laquelle ils vont entrer et ils vont peut-être en découvrir plus.
Si l’œuvre de Yayoi Kusama possède une dimension philosophique, elle reste ludique.
L’exposition est là pour partager la profondeur de la pratique spirituelle de Kusama, mais aussi son côté pop, car ses œuvres sont brillantes, colorées et vivantes. Ça fait vibrer!
« C’est pour ça que le monde aime tant son travail. Ça peut entrer par l’œil, mais ça va pénétrer l’âme. »
— Une citation de Cheryl Sim, directrice générale et conservatrice de la Fondation Phi
L’exposition est donc déjà complète pour le mois de juillet, mais de nouveaux billets seront libérés tous les 15 du mois. Il faut s’abonner à l’infolettre de la Fondation Phi pour recevoir l’alerte annonçant la mise à disposition des billets pour le mois suivant.
Ce texte a été écrit à partir d’ une entrevue réalisée par Stéphanie Gagnon, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18*. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de concision.*
À lire aussi :
La Ville a lancé « Histoires de quartier », une série de balados sur les quartiers montréalais racontés par des auteurs et autrices qui habitent/ont habité ces quartiers ou ont écrit sur ces quartiers.
Communiqué
Histoires de quartier : Le balado qui vous invite à visiter Montréal à travers les yeux d’autrices et d’auteurs du Québec
22 juillet 2022
Montréal, le 22 juillet 2022 - L’été à Montréal se vit dans les quartiers. Les Bibliothèques de Montréal vous invitent ainsi à explorer cinq nouvelles « Histoires de quartier ». Suivez les auteurs et les autrices qui ont écrit sur les quartiers de la ville, ainsi que les lecteurs et les lectrices qui les découvrent.
« Les créateurs s’inspirent de Montréal et font battre le cœur de ses quartiers, de ses ruelles et de ses parcs. Profitez des belles soirées d’été pour arpenter la métropole avec ce balado des Bibliothèques de Montréal, qui offre un point de vue unique sur la ville », a souligné la responsable de la culture et du patrimoine au comité exécutif de la Ville de Montréal, Ericka Alneus.
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Parcourez le quartier Notre-Dame-de-Grâce des années 1970 dans « Un été à No Damn Good ». Nathalie Petrowski y raconte le récit de Nora, une adolescente de 14 ans, dont la vie familiale éclate après la séparation de ses parents, et qui découvre les aléas de l’amitié, de l’amour et de la politique. Écoutez les témoignages de Jeannine Thériault, résidente du quartier depuis une quarantaine d’années, et d’Audrey Lamy, aide-bibliothécaire à la bibliothèque de Notre-Dame-de-Grâce.
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« La disparition de Kat Vandale » de Christian Giguère permet de découvrir une panoplie de personnages qui évoluent autour du quartier Rivière-des-Prairies. Plusieurs personnes recherchent Kat Vandale, travailleuse du sexe. La trouveront-ils? Suivez l’enquête. Faites aussi la connaissance de Nicolas Hébert, bibliothécaire à la bibliothèque de Rivière-des-Prairies, et d’Edmonde Kenol, usagère de cette même bibliothèque.
Quartier Le « Petit Liban », Saint-Laurent
Les 24 heures précédant son mariage permettent au narrateur de « Mille secrets mille dangers » de se remémorer des souvenirs d’enfance et d’adolescence. Le balado explore ce roman d’Alain Farah sous l’angle de la réappropriation de l’identité après les chocs de l’enfance, le déni de l’adolescence et le recul de l’âge adulte. Découvrez les témoignages de Mariane Sawan, vice-présidente du Cercle des écrivains libano-québécois et de Louise-France Beaulieu, bibliothécaire dans la communauté dans Saint-Laurent.
Quartier du Red Light, Ville-Marie
« Adieu, Mignonne » est le premier tome de la trilogie de romans policiers « Red Light » de Marie-Ève Bourassa, dont le récit se déroule dans ce quartier mythique de Montréal, dans les années 1920. Faites connaissance avec Eugène Duchamp, un ex-policier qui devient détective privé malgré lui. Rencontrez également Audrey Bluteau, animatrice spécialisée en loisirs socioculturels à la bibliothèque Père-Ambroise, et Marie-Odile Cormier, résidente du quartier.
Ces contenus sont disponibles sur montreal.ca et les plateformes Apple Podcasts, Spotify, Google Podcasts et Amazon Music. Ces cinq nouvelles histoires s’ajoutent à une série déjà diffusée en 2021. Elles sont toutes disponibles sur ces plateformes.
Ce projet est financé dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.
Un texte d’opinion dans Le Devoir sur les pianos publics à Montréal
Les pianos publics, le projet mal aimé
*Photo: David Goldman Associated Press
« Le projet des pianos publics, dont tout le monde parle avec émerveillement et fascination, est essentiellement soutenu par la charité », écrit l’auteur.
Simon Cloutier
Pianistes publics de Montréal
29 juillet 2022
Idées
Trois millions quatre cent mille dollars pour le surf à Montréal… Combien pour les pianos publics ? Remarquez, nous n’avons rien contre le surf et ses adeptes. Nous voudrions seulement la même considération pour d’autres activités, particulièrement celles, très peu nombreuses, qui favorisent la démocratie culturelle.
L’an dernier, devant une pétition exigeant le retour immédiat des pianos publics, la mairesse et ses conseillers sont demeurés inflexibles : les pianos publics reviendront, mais seulement l’an prochain. Ils sont arrivés tard, sont peu nombreux (pour l’instant, l’arrondissement de la mairesse elle-même n’en compte aucun), leur qualité est déplorable, les horaires sont très limités et souvent non respectés.
Au 311, on nous invite à nous présenter sur place. On y constate cependant que les pianos sont souvent sous leur bâche cadenassée. Le préposé de celui du métro Laurier a prétendu un risque de pluie pour le fermer avant l’heure indiquée lors d’une journée pourtant radieuse. Dans Outremont, la personne qui en avait la clé a été malade plus d’une semaine. L’autre piano du quartier est géré par un résident bénévole, charmant et dévoué.
En somme, cette désinvolture occasionne souvent beaucoup de kilomètres à vélo pour rien.
Le projet des pianos publics, dont tout le monde parle avec émerveillement et fascination, est essentiellement soutenu par la charité. Des gens ont fait don de leur piano, souvent vieux et tenant mal son accord, ce qui se traduit par des instruments inutilisables qui deviennent rapidement une simple apparence : « Regardez : à Montréal, nous avons des pianos publics ! »
Plusieurs sont inutilisables (comme pour une machine à écrire, toutes les touches doivent être fonctionnelles), certains s’en trouvent réduits à n’être qu’une nuisance sonore. Dans les gares de la France, les pianos publics sont presque neufs. Sainte-Thérèse a de meilleurs pianos que Montréal.
Certains arrondissements ont pourtant réussi à offrir quelque chose de très valable, comme Hochelaga, qui avait au moins trois pianos d’excellente qualité. Mais voilà, l’organisme qui s’en occupait a été dissous et les pianos ont disparu. Un seul sera disponible cette année, localisé à l’extrémité est, et il fermera à 18 h. Pas pratique pour les personnes qui travaillent. Et c’est le cas pour plusieurs pianos cette année.
Est-ce que cette activité est prise au sérieux ? Si les courts de tennis étaient remplis de trous, qu’en diraient les usagers ? Combien pour les arénas, les terrains de jeux de toutes sortes et les spectacles financés à grands frais ?
Un accordeur de pianos nous a raconté qu’il accorderait 40 instruments pour le seul Festival de jazz. Combien pour les pianos publics ? Le 311 nous dirige vers la page Facebook « Pianos publics de Montréal » pour obtenir plus d’information. Pas une seule question des citoyens n’a reçu de réponse, même celle d’une personne qui s’offrait bénévolement pour aider. Que doit-on en comprendre ?
Les pianos publics n’ont pas de lobby pour en faire la promotion, seulement des citoyens qui attendent humblement qu’on les prenne au sérieux. On ne voudrait surtout pas déranger, mais quand on compare notre situation à d’autres, on devient furieux.
De bons pianos accessibles attirent de bons pianistes. Et Montréal en est remplie. Voilà un bel exemple de projet structurant : on offre l’infrastructure, et la magie arrive toute seule, gratuite et généreuse, pour que les âmes se soulèvent, comme le chantait Louise Forestier. Quelle belle occasion manquée !
Une pièce de monnaie rend hommage au pianiste montréalais Oscar Peterson
Kelly Peterson, la veuve du pianiste Oscar Peterson, lors du dévoilement de la pièce
Photo : Radio-Canada
Freddy Mata (accéder à la page de l’auteur)
Freddy Mata
Publié hier à 17 h 28
La Monnaie royale canadienne a dévoilé jeudi à Toronto une nouvelle pièce de 1 $ en hommage à l’artiste Oscar Peterson considéré comme l’un des plus grands pianistes de jazz de sa génération.
Le Montréalais était plusieurs fois lauréat de prix Juno et Grammy au cours de ses 60 ans de carrière.
Trois millions de nouvelles pièces de monnaie vont circuler d’un océan à l’autre à partir du 15 août , a indiqué la présidente de la Monnaie royale canadienne, Marie Lemay.
La nouvelle pièce reflète la grandeur du musicien, a-t-elle souligné.
« Nous savons qu’Oscar Peterson occupe une place bien spéciale dans le cœur de chacun d’entre nous. Ainsi, nous avons créé cette pièce pour témoigner tout l’amour que nous lui portons non seulement en tant que personne, mais aussi en tant qu’artiste de jazz le plus talentueux, respecté et influent de tous les temps. »
— Une citation de Marie Lemay, présidente de la Monnaie royale canadienne
Honneur à la culture
Céline Peterson s’est dite touchée par tous les honneurs que les Canadiens rendent à son père.
Photo : Radio-Canada
Pour la fille d’Oscar Peterson, Céline Peterson, le fait que tout le monde puisse tenir dans sa main la toute nouvelle pièce de l’histoire du Canada et avoir l’occasion d’en apprendre davantage sur quelqu’un dont ils n’ont peut-être jamais entendu parler, est à la fois une fierté et un privilège.
C’est notre culture, notre histoire des Canadiens noirs, et nous sommes si fiers, dit-elle.
Oscar Peterson est un des artistes qui a fait la promotion du jazz au Canada, musique venue du sud des États-Unis.
La vice-première ministre Chrystia Freeland a salué l’œuvre d’Oscar Peterson. Le succès du pianiste est une preuve que la culture joue un rôle dans le raffermissement des relations entre les États-Unis et le Canada, a dit Chrystia Freeland.
On oublie trop souvent de mentionner que la culture et des artistes de grand talent comme Oscar Peterson font partie du succès de cette relation et son héritage est plus grand que son œuvre musicale, a-t-elle renchéri.
La vice-première ministre voit à travers la pièce de monnaie à l’effigie d’Oscar Peterson, une continuité du voyage de l’œuvre musicale de l’artiste.
Il a aussi été le premier Canadien à remporter en 2000 le prix de musique de l’UNESCO.
« Comme la musique d’Oscar Peterson a voyagé pendant des décennies, elle va continuer de voyager pendant encore longtemps [parce que] je sais que cette pièce va voyager dans les poches et les mains des Canadiennes et Canadiens partout à travers le monde. »
— Une citation de Chrystia Freeland, vice-première ministre du Canada
Une pièce de monnaie rend hommage au pianiste montréalais Oscar Peterson | Radio-Canada
Pas sûr que ce soit le bon fil, mais ça m’a fait pleurire!
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Place au World Press Photo Montréal après deux ans d’absence
«Sauver les forêts avec le feu» du photographe Matthew Abbott, lauréat du prix Histoire de l’année au World Press Photo 2022 Photo: Matthew Abbott/National Geographic/Panos Pictures
Naomie Gelper
30 août 2022 à 17h43 - Mis à jour 30 août 2022 à 18h01 4 minutes de lecture
Si une image vaut mille mots, le World Press Photo, qui récompense chaque année le meilleur du photojournalisme et de la photographie documentaire, a une valeur inestimable. Après deux ans d’absence, cet événement marquant de la rentrée culturelle montréalaise est très attendu.
À l’occasion de sa 15e édition à Montréal, qui se tiendra du 31 août au 2 octobre au Marché Bonsecours, l’exposition présentera les photos lauréates de 2022, en plus des 15 photos gagnantes du Premier prix des 15 dernières années et des œuvres de cinq autres expositions locales.
La grande gagnante de 2022 est la photographe canadienne Amber Bracken, qui a reçu le prix de la photographie de l’année pour sa bouleversante photo Kamloops Residential School prise pour The New York Times.
En Colombie-Britannique, la photographe albertaine a capturé les robes rouges sur des croix en bois qui commémorent les victimes et les survivant.e.s du pensionnat autochtone de Kamloops. Les découvertes de sépultures d’enfants autochtones sur les terrains d’écoles résidentielles avaient marqué l’actualité au pays. Amber Bracken sera présente dans la métropole pour le lancement de la 15e édition du World Press Photo Montréal.
Le pensionnat de Kamloops par Amber Bracken pour The New York Times
Souvent décrit comme les Oscars de la photographie, le World Press Photo présente les photos lauréates, sélectionnées parmi près de 65 000 clichés soumis au jury par 4066 photographes de 130 pays. Les photos gagnantes sont réparties dans quatre catégories, soit Images seules, Séries, Projets à long terme et Libre format.
Créée en 1955 par un groupe de photographes néerlandais, l’exposition internationale fait chaque année le tour du monde dans plus de 100 villes et 45 pays, attirant plus de 4 millions de visiteur.euse.s. Présentée depuis 2005, l’édition montréalaise est l’une des plus populaires au monde avec plus de 55 000 visiteur.euse.s.
Cinq autres expositions présentées
Outre les photos lauréates de 2022 et les grandes gagnantes des 15 dernières années, les visiteur.euse.s de l’Expo World Press Photo Montréal auront l’occasion de découvrir cinq autres expositions d’ici.
L’artiste Caroline Monnet, qui est la porte-parole de cette édition montréalaise, présentera son exposition Ikwewak (Femmes) en première mondiale. La série de photographies met en scène des femmes des Premières Nations «qui s’affranchissent du regard historique européen en remaniant leur représentation biaisée dans la conscience collective», explique Caroline Monnet, Montréalaise née d’une mère anishinaabe et d’un père français.
Parmi les autres expositions, la photographe Justine Latour présentera Claire, 107 ans en exclusivité. Cette exposition relate en images le parcours exceptionnel de Claire Sigouin, toujours autonome à 107 ans, dans la maison où elle réside depuis 1932, à Bois-des-Filion.
Douze photographes de La Presse reviennent en images sur des moments marquants de leurs carrière et Radio-Canada met de l’avant son équipe de Décrypteurs et les techniques que celle-ci utilise pour décoder les fausses nouvelles.
La fondation Sur la pointe des pieds présentera ses aventures thérapeutiques pour jeunes atteints de cancer avec un retour en photo sur 25 années d’expéditions en nature.
L’Expo World Press Photo Montréal est présentée de 10h à 22h du dimanche au mercredi, et de 10h à minuit du jeudi au samedi. L’admission générale est de 15$ + taxes. Rabais pour les étudiant(e)s et les aîné(e)s. Gratuit pour les enfants de 12 ans et moins. Plus d’infos ici.
https://journalmetro.com/culture/arts-et-spectacles/2894811/place-au-world-press-photo-montreal-apres-deux-ans-dabsence/
30 ans d’enchantement aux Jardins de lumière
Le Jardin de Chine des Jardins de lumière Photo: Claude Lafond
Caroline Bertrand
1 septembre 2022 à 15h34 - Mis à jour 1 septembre 2022 à 16h55 2 minutes de lecture
Les Jardins de lumière du Jardin botanique éblouissent petit.e.s et grand.e.s depuis maintenant 30 ans.
C’était en 1992 que les premières lanternes s’illuminaient au Jardin de Chine. Trois décennies plus tard, les Jardins de lumière sont devenus un rendez-vous incontournable de l’automne. Le public pourra les (re)découvrir du 2 septembre au 31 octobre.
L’expérience se décline en trois parcours culturels enchanteurs, composés d’organiques tableaux lumineux au sein desquels l’on déambule, en proie à l’émerveillement au clair de lune.
Le Jardin japonais. Photo : Claude Lafond
Japon, Premières Nations et Chine
Le Jardin japonais, d’abord, met en valeur les végétaux, leur structure et leurs nuances, magnifiés par l’automne. Les passant.e.s sont convié.e.s à embrasser une sensibilité toute nipponne en s’enracinant dans le moment présent et se laissant émouvoir par le changement de saison.
Le Jardin des Premières Nations, lui, vibre aux mots de la poétesse innue Joséphine Bacon. Habité par les esprits de la rivière, du feu, de la forêt et du vent, ce voyage immersif et poétique au cœur du cercle de la vie met en valeur les principes guidant les peuples autochtones.
Le Jardin des Premières Nations. Photo : Claude Lafond
Se déploie en fin de parcours le Jardin de Chine, dont la flamboyance contraste avec la blancheur de l’astre de la nuit. Les centaines de lanternes racontent la légende du géant Pangu, selon laquelle sa mort fit naître le monde. «Ses membres formèrent les quatre points cardinaux où règnent les animaux mythiques chinois : le dragon azur, l’oiseau vermillon, la tortue noire et le tigre», relate Espace pour la vie.
Un spectacle multimédia et aquatique sur le lac du Rêve révélera de plus un nouveau visage du Jardin de Chine cette année.
Le succès de ce rendez-vous nocturne est tel qu’il ne faut pas oublier de réserver une heure fixe au moment d’acheter son billet, qui donne accès aux trois jardins culturels.
Jardins de lumière
2 septembre au 31 octobre
4101, rue Sherbrooke Est
Heures d’ouverture des bars: Montréal multipliera les nuits blanches
FÉLIX LACERTE-GAUTHIER
Lundi, 26 septembre 2022 16:22
MISE À JOUR Lundi, 26 septembre 2022 19:09
La Ville de Montréal multipliera les nuits blanches où l’alcool sera servi jusqu’au matin au cours de la prochaine année. Ces événements serviront de ballon d’essai, dans l’objectif d’établir une politique de la vie nocturne pour la métropole.
«On veut réaliser sept à dix projets pilotes dans l’année pour être capable de tirer des conclusions sur l’encadrement qu’il faut fournir pour avoir des événements qui se tiennent pendant toute la nuit», a expliqué le responsable du développement économique et commercial au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Luc Rabouin.
Vendredi, à l’Édifice Wilder, les noctambules pourront se faire servir de l’alcool jusqu’à 9h le lendemain matin. Plusieurs performances musicales sont prévues tout au long de la nuit. Il s’agit d’un troisième projet pilote.
En mai, la Ville avait permis à la Société des arts technologiques (SAT) de rester ouverte durant toute une fin de semaine. À la rentrée en septembre, des bars de la rue Saint-Denis ont également pu servir de l’alcool jusqu’au matin.
«Dans les deux cas, il n’y a pas eu de problématique majeure, ou d’incident violent, tout s’est bien passé. À chaque fois, on a donné une autorisation exceptionnelle. Les organisateurs doivent mettre des mesures en place pour que tout se passe bien», a indiqué M. Rabouin.
Ces événements ont pour objectif de permettre à la Ville de colliger des données, pour lui permettre d’élaborer sa politique de la vie nocturne prévue pour 2023.
«À terme, ce qu’on veut, c’est de ne pas avoir à tester au cas par cas, mais d’avoir une politique qui encadre ce type d’événement pour que les organisateurs soient conscients des règles et deƒ ce qu’ils doivent mettre en place», a résumé M. Rabouin.
De nouveaux essais devraient également se dérouler dans des quartiers excentrés de la métropole, selon ses dires.
Moins de nuisance
Mathieu Grondin est directeur général de MTL 24/24, l’organisme qui a pour mandat de tester le projet pilote afin d’en recueillir des données. Il dresse un bilan plutôt positif du premier essai, qui a eu lieu en mai dernier.
«Ce qu’on a remarqué, c’est qu’on n’a eu aucun incident majeur durant la période visée par la période. On a même eu moins d’intoxication comparée à une soirée normale à la SAT. Les gens ont plus de temps pour consommer, donc ils sont moins pressés de boire», a-t-il constaté.
Selon ses observations, la cohabitation avec le voisinage se ferait également plus facilement.
«Il y a des gens durant plus longtemps dans l’espace public, mais il n’y a pas d’heure de pointe comme il y en a à 3h du matin toutes les fins de semaine, vu que les gens peuvent rester plus tard», a dit Mathieu Grondin.
Une plainte a toutefois été reçue au sujet de la musique diffusée par une terrasse pendant le jour.
«Bonne nouvelle»
Pour le président de l’Union des Tenanciers de Bars du Québec, Peter Sergakis, il s’agit d’une «bonne nouvelle». Il espère qu’à terme, la mesure pourra être élargie pour inclure un plus grand nombre d’établissements.
«Les bars présentement souffrent beaucoup. Depuis la COVID-19, ça n’a pas repris comme avant. N’importe quelle initiative qu’ils veulent essayer, c’est une bonne chose», a-t-il souligné, estimant que la pérennisation de la mesure pourrait contribuer à la réputation touristique de la métropole.
Il croit aussi que la prolongation des heures d’ouverture des bars peut être bénéfique pour leur cohabitation avec les résidents.
«Présentement, à trois heures tous les bars ferment en même temps et mettent le monde à la porte. Certains clients ont bu un peu plus et ils font plus de bruit en sortant», a-t-il reconnu.
Des enjeux qui seraient moindres, selon lui, si certains bars pouvaient fermer plus tard; les clients pourraient alors rentrer avec le métro.
https://www.journaldemontreal.com/2022/09/26/montreal-testera-une-seconde-fois-lalcool-toute-la-nuit