Dans la lettre, on peut lire que la gratuité a permis d’augmenter l’achalandage, d’accroître la visibilité des institutions, de diversifier les publics et de favoriser l’accessibilité. Elle rappelle que le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, en soulignait lui-même la pertinence l’an dernier.
On dénombre ainsi plus de 200 000 entrées gratuites dans les musées québécois privés entre mars 2023 et février 2024, soit une augmentation de 35 % de la fréquentation comparativement à 2022-2023. Par ce soutien […] le gouvernement s’assure que les citoyens bénéficient d’un accès élargi à l’offre culturelle partout au Québec.
Une citation de Extrait d’un communiqué sur le site de la Coalition avenir Québec (CAQ), datant du 16 avril 2024
Résumé
Dès les premiers instants de l’« expédition immersive » Mondes disparus, une sonde à remonter le temps nous propulse il y a 3,5 milliards d’années. Heureusement, nous ne sommes pas seule à effectuer ce voyage temporel. La biologiste Charlie et son robot Darwin nous guideront à travers ce périple qui débute dans un climat hostile, sur une plage rocailleuse à l’ombre de volcans crachant du magma.
Une étendue d’eau verdâtre s’étend devant nos yeux. Le duo nous invite à avancer dans l’eau, puis le robot nous miniaturise. Ainsi rétrécie, nous pouvons observer de plus près les premières cyanobactéries. C’est le début de la vie sur Terre.
Puis, par un procédé qui se répétera plusieurs fois pendant le voyage, on est propulsé à la vitesse grand V dans une autre époque, dans un autre coin du monde.
Au fil du voyage, nous découvrons les insectes géants du carbonifère (-314 millions d’années), nous nageons dans les profondeurs de l’océan aux côtés d’animaux marins jurassiques (-180 millions d’années), nous marchons sur le bord d’une falaise dans une forêt tropicale peuplée de mammifères et d’oiseaux au cours de l’éocène (-45 millions d’années) et nous rencontrons l’homme de Florès dans l’île du même nom pendant le pléistocène (-61 000 ans). Vers la fin du voyage, nous côtoyons des éléphants et des girafes dans la savane africaine en 2023.
Extrait du passage dans le crétacé
Bien que toutes les ères soient fascinantes, le moment le plus impressionnant de cette aventure est sans contredit notre passage dans le crétacé (-67 millions d’années) parmi les dinosaures. Nous sentons même nos palpitations cardiaques accélérer lorsque, sous nos yeux, des parents tyrannosaures viennent protéger leur progéniture d’un troupeau de tricératops.
Reproduire le passé
Résumer 3,5 milliards d’années d’évolution en 45 minutes n’a pas été une mince tâche, admet Fabien Barati, cofondateur et président-directeur général d’Excurio. Pour ce faire, son équipe a été épaulée par une trentaine de paléontologues du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Ces scientifiques ont ressorti tous les paléopaysages susceptibles d’être explorés.
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Fabien Barati, cofondateur et président-directeur général d’Excurio
« Rien n’est anodin et rien n’est inventé » dans Mondes disparus, indique Fabien Barati. « Les espèces présentées ont vraiment vécu à ces moments-là. »
C’est en se basant sur des fossiles que l’équipe a réussi à reproduire non seulement l’apparence des différents spécimens, mais aussi la façon dont ils se déplacent. « On a eu plein d’allers-retours sur la manière dont les vélociraptors bougent leur queue », donne-t-il en exemple.
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Des participants vivent l’expérience Mondes disparus.
Pendant le voyage virtuel qui s’adresse à un public de 8 ans et plus, les guides Charlie et Darwin transmettent d’ailleurs beaucoup d’informations sur les espèces qui prennent vie autour de nous. « C’est une vraie aventure pédagogique », souligne le cofondateur d’Excurio.
Tout au long de l’expédition, nous avons réellement l’impression d’être seule avec nos guides virtuels, malgré la présence de dizaines de personnes dans la grande pièce qui accueille l’expérience. Lorsqu’un autre visiteur se trouve à proximité de nous, nous le voyons apparaître sous forme d’avatar vaporeux. Si nous nous éloignons, il disparaît. De même, pour éviter de se cogner le nez contre un mur, un grillage rouge apparaît quand un obstacle se dresse devant nous dans la vraie vie.
IMAGE FOURNIE PAR LE STUDIO PHI
Les autres visiteurs de Mondes disparus sont représentés par des avatars vaporeux.
Peintres et chevaliers
Après avoir présenté Mondes disparus à Paris, à Londres, à Shanghai et à Atlanta, Excurio est heureux de s’arrêter à Montréal, un endroit où l’engouement pour les expériences immersives est « top », indique Fabien Barati. Déjà 30 000 billets ont trouvé preneur pour cette captivante aventure qui sera présentée jusqu’au mois d’octobre.
En plus de L’horizon de Khéops et de Mondes disparus, Excurio a également créé une expérience immersive en collaboration avec le musée d’Orsay qui permet de revivre la naissance du mouvement impressionniste aux côtés de grands peintres. Une autre expérience sortira sous peu simultanément dans plusieurs villes du monde : Les derniers remparts. « On va se retrouver au Moyen Âge. C’est l’époque médiévale. C’est les forteresses. C’est les chevaliers », révèle Fabien Barati.
Montréal accueillera-t-il l’une ou l’autre de ces deux créations ? Des discussions sont en cours, se contente de répondre le cofondateur d’Excurio, un sourire aux lèvres.
Mondes disparus est présenté jusqu’en octobre au 2, rue de la Commune Ouest, juste à côté du Centre des sciences.
Fermeture du 1700 La Poste dans Griffintown
Mme de Mévius, qui n’a pas encore mis le bâtiment en vente, souhaite qu’il conserve sa vocation artistique.
L’Opéra de Montréal lance sa saison 2025-2026
PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
La 46e saison de l’Opéra de Montréal permettra aux amateurs de découvrir ou redécouvrir des classiques du répertoire, soit Don Giovanni de Mozart*, Jenůfa* de Janáček et Carmen de Bizet.
Don Giovanni, Jenůfa, Clown(s) et Carmen promettent d’émouvoir les amateurs d’opéra cette année dans la métropole. En cette période difficile pour les arts de la scène, un don historique fait à l’institution montréalaise lui permettra de se concentrer sur sa mission.
L’opéra n’est pas un art figé dans le passé : il parle de nous, de notre histoire, des choix qui nous ont menés où nous sommes, en tant qu’humain. C’est cette résonance avec notre quotidien que nous avons voulu mettre en avant cette saison.
Patrick Corrigan, directeur général de l’Opéra de Montréal
Un don de 5 millions
En ces temps troublés pour le financement de l’art de scène au Québec, l’Opéra de Montréal annonce aussi mercredi avoir reçu un don historique de 5 millions de dollars. Il s’agit du « plus important don individuel en soutien à la mission artistique pour un organisme culturel au Québec », précise le communiqué.
Le don provient d’un couple de trentenaires – Vickie Zhao et Alex Ionescu – revenu vivre à Montréal après une dizaine d’années aux États-Unis. Ce don est dédié à la création artistique. « Nous croyons que l’audace, l’innovation et la création sont essentielles pour faire vivre l’opéra aujourd’hui, surtout lorsqu’il s’agit de rejoindre celles et ceux qui n’ont jamais eu de contact avec cette forme d’art », ont souligné Vickie Zhao et Alex Ionescu dans le communiqué.
encore Don Giovanni et Carmen … they always do the same Operas
Il me semble avoir vu Carmen à l’Opéra de Montéal il n’y a pas si longtemps.
Je suis d’accord avec ce mouvement mais je pousserais la note pour avoir de la musique québécoise dans les bars et restos. D’ailleurs, c’est souvent l’un des critères principaux pour que je favorise un endroit plutôt qu’un autre et je trouve que les endroits se font malheureusement plutôt rare.
Les musées nationaux signent une entente collective avec Québec
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
Vue de la façade du pavillon principal du Musée des beaux-arts de Montréal.
Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), le Musée d’art contemporain (MAC), le Musée de la Civilisation et le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) viennent de signer une entente collective avec le gouvernement du Québec, qui augmente notamment le cachet des artistes visuels de 15 % à 30 %.
Publié à 11 h 30
Jean Siag La PresseL’entente de trois ans conclue avec les quatre musées nationaux s’applique à l’ensemble des artistes visuels dont les œuvres sont exposées ou reproduites dans ces institutions. Le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV) et le Conseil des métiers d’arts du Québec ont également ratifié cette entente qui entre en vigueur le 1er avril.
Les gains sont d’abord monétaires. L’entente prévoit en effet une majoration des honoraires de 15 % à 30 % dès la première année, selon les différentes catégories de services. À titre d’exemple, une exposition d’une durée de trois mois rapporte aujourd’hui un peu plus de 4000 $ à un/e artiste. Avec la nouvelle entente, le cachet de l’artiste passera à 5350 $.
Ces cachets augmenteront de 4 % annuellement durant les deux années suivantes. Ils s’appliqueront aux tarifs de services professionnels des artistes ainsi qu’aux redevances de droits d’auteur. Tous les artistes visuels, qu’ils soient membres ou non du RAAV bénéficieront de ces nouveaux cachets.
L’entente collective prévoit également la mise en place d’une caisse de retraite. Les musées y contribueront à hauteur de 8,5 % en 2025, 9 % en 2026 et de 9,5 % en 2027. Cette participation est calculée à partir des montants des honoraires et des redevances prévus aux contrats des artistes.
« C’est une avancée majeure pour les artistes visuels, nous a confié le directeur général du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC), Stéphan La Roche, qui est le porte-parole des quatre musées-loi signataires de l’entente. C’est la première fois au Québec et au Canada que les artistes visuels ont accès à une caisse de retraite. »
Les négociations entre le gouvernement du Québec et ses musées nationaux et associations professionnelles découlent de l’adoption en 2022 d’une nouvelle Loi sur le statut de l’artiste. Selon Stéphan La Roche, les deux années de négociation se sont déroulées de manière « très harmonieuse ».
En France, les archives des différentes émissions pilotées par Thierry Ardisson (dont Tout le monde en parle) ont été mises en ligne avec le soutien de l’Institut national de l’audiovisuel, un établissement public. Aux États-Unis, des animateurs comme David Letterman et Conan O’Brien sont derrière des chaînes YouTube sur lesquelles il est possible de visionner des segments de leurs talk-shows. Au Québec, Productions J est un rare exemple de producteur télé qui place sur YouTube des morceaux de sa vidéothèque, dont plusieurs tirés du Poing J.
Or, le temps commence à presser pour MusiquePlus, car les rubans sur lesquels ont été enregistrées bon nombre de productions internes ne sont pas éternels.
En France, les archives des différentes émissions pilotées par Thierry Ardisson (dont Tout le monde en parle) ont été mises en ligne avec le soutien de l’Institut national de l’audiovisuel, un établissement public. Aux États-Unis, des animateurs comme David Letterman et Conan O’Brien sont derrière des chaînes YouTube sur lesquelles il est possible de visionner des segments de leurs talk-shows. Au Québec, Productions J est un rare exemple de producteur télé qui place sur YouTube des morceaux de sa vidéothèque, dont plusieurs tirés du Poing J.
Or, le temps commence à presser pour MusiquePlus, car les rubans sur lesquels ont été enregistrées bon nombre de productions internes ne sont pas éternels.
Et les clips ?
Ce serait stupide que le gouvernement ne se charge pas de sauvegarder ces clips-là, poursuit-il, parce qu’il a contribué à leur tournage à travers différents programmes de subventions. »
« Jamais on dirait : “Heille, tous ces livres écrits par des auteurs québécois, on s’en fout, on n’a pas besoin de préserver ça”, tonne Anne-Marie Withenshaw. C’est pourtant ce qu’on fait présentement avec MusiquePlus et avec tous ces clips. Si on veut faire face aux Amazon, Apple et Netflix, on est peut-être mûrs pour un grand projet de numérisation collective de notre mémoire télévisuelle. »
Confrontés à une baisse de leurs revenus réels, de nombreux musées de la province peinent à boucler leurs budgets, déficitaires dans les dernières années. Entre réductions de service et recherche de nouvelles sources de financement, ils tentent de garder la tête hors de l’eau tout en faisant rayonner l’histoire et la culture québécoise.
Cet hiver, le Musée de la Côte-Nord, à Sept-Îles, a dû fermer du lundi au vendredi. Pour la première fois, il n’a été ouvert au grand public que la fin de semaine pendant trois mois.
Ce musée met en valeur le patrimoine régional en archéologie, en sciences naturelles et en ethnohistoire
Comme le Musée de la Côte-Nord, un grand nombre de musées font face à une stagnation ou à une baisse de leur financement provincial. Selon le directeur général de la Société des musées du Québec (SMQ), Stéphane Chagnon, les 124 musées aujourd’hui financés par le programme Aide au fonctionnement pour les institutions muséales (PAFIM) du Québec dépendent en moyenne de ce soutien pour 28 % ou 35 % de leur budget, selon le type de musée dont il s’agit. Or, la subvention moyenne par établissement est passée de 211 458 $ par année en 2019 à 202 419 $ en 2024.
Résumé
Quel avenir pour un symbole d’Expo 67 ?
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
L’ancien Musée d’Art d’Expo 67 a abrité le Musée d’art contemporain de Montréal de 1968 à 1992.
[
Mario Girard La Presse
Si vous empruntez l’avenue Pierre-Dupuy à partir de la Cité du Havre, à Montréal, vous allez apercevoir sur votre droite un curieux bâtiment situé sur un terrain surélevé. Il se cache derrière des arbres matures et une nature qui a repris ses droits. Le lieu est sinistre et exprime l’abandon.
Publié à 7 h 15
C’est là qu’était situé le Musée d’art contemporain de Montréal entre 1968 et 1992 avant qu’il ne déménage près de la Place des Arts. Les plus vieux ou les mieux renseignés savent probablement que ce bâtiment de style brutaliste fut le Musée d’Art d’Expo 67 (ou le pavillon Le génie Créateur de l’Homme). Durant ce fameux été, où chacun avait « son beau passeport avec sa belle photo », des milliers de visiteurs ont pu admirer des chefs-d’œuvre provenant des quatre coins du monde.
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Cet édifice, conçu par Paul Gauthier, Gilles Guité et Gilles Côté, qui créeront avec Jean-Marie Roy l’une des plus importantes firmes d’architectes de Québec, est aujourd’hui la propriété de Casiloc Inc., filiale immobilière de la Société des casinos du Québec. On a longtemps utilisé des locaux pour y entreposer du matériel.
Un homme rêve aujourd’hui de faire revivre cet endroit et de lui redonner sa vocation d’origine. Cet homme est Claude Gosselin, directeur général et artistique du Centre international d’art contemporain (CIAC). Au cours des derniers mois, il a mis sur pied un projet qui, ma foi, est très inspirant.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Claude Gosselin, directeur général et artistique du Centre international d’art contemporain
L’idée est d’utiliser ce bâtiment, conçu pour des expositions (il est fait de murs aveugles), et d’en faire un musée consacré aux Automatistes.
La présence de ce groupe d’artistes permettrait de mélanger diverses formes d’art (peinture, photographie, design, danse, etc.). Visiblement déçu de voir que Riopelle aura doit à un écrin à Québec et non à Montréal, ville où il est né, Claude Gosselin aimerait également consacrer une salle entière au peintre.
D’autres sections accueilleraient le CIAC et un centre de documentation sur les Automatistes. Claude Gosselin, qui s’inspire d’endroits comme le parc Güell, de Gaudí, à Barcelone, ou la Fondation Vuitton, à Paris, aimerait créer autour du musée un jardin de sculptures comme c’était le cas en 1967. Ce lieu s’appellerait simplement le Pavillon des arts de la Cité du Havre.
« J’ai échangé avec les directeurs du Musée des beaux-arts de Montréal, Stéphane Aquin, et du Musée d’art contemporain de Montréal, Stéphane La Roche, et tous les deux m’ont dit qu’ils étaient prêts à collaborer, m’a confié Claude Gosselin lors d’une rencontre devant le pavillon. Plusieurs œuvres des Automatistes, faute d’espace, sont entreposées. »
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Ce projet reçoit également l’appui de l’artiste Françoise Sullivan et de la Fondation Riopelle, présidée par la fille du peintre, Yseult, et dont Serge Joyal et Paul Maréchal font partie. Un document résumant l’ensemble du projet a été préparé et circulera au cours des prochains mois. « Ma première étape sera de m’adresser au privé, dit Claude Gosselin. Si je vais voir le gouvernement tout de suite, on va me répondre que l’assiette est déjà pleine. Il a fallu un gars de Vancouver [Michael Audain] pour créer l’Espace Riopelle à Québec, je ne peux pas croire qu’on ne peut pas trouver des mécènes québécois pour un projet comme celui-là. »
Claude Gosselin, qui a travaillé pendant trois ans au MAC alors qu’il était situé dans ce bâtiment, connaît bien les lieux et a une vision très claire de sa future utilisation. Au rez-de-chaussée se trouveraient l’accueil, les bureaux, les toilettes, un vestiaire, une boutique ainsi qu’un entrepôt réserve. À l’étage, les quatre grandes salles de 15 m X 24 m serviraient aux expositions.
Dans quel état se trouve aujourd’hui l’ancien musée ? En novembre 2023, Eve Seguin, professeure de science politique à l’Université du Québec à Montréal, et Mathilde Michaud, alors candidate à la maîtrise en science politique aussi à l’UQAM, ont signé une lettre dans Le Devoir dans laquelle elles affirmaient qu’une étude patrimoniale, réalisée en 2006, a documenté le « délabrement avancé » du bâtiment et « dressé une liste sordide de modifications perpétrées à l’intérieur comme à l’extérieur ».
Claude Gosselin, qui a récemment visité les lieux, affirme que les salles d’exposition sont encore en bon état. Reste que l’immeuble a besoin d’être rénové et réaménagé. L’initiateur de ce projet évalue à de 5 à 10 millions de dollars les coûts reliés à ces travaux.
Il est difficile de connaître les véritables intentions de ceux qui ont la responsabilité de cet immeuble. Loto-Québec a été avare de commentaires avec moi. Sera-t-il vendu à un promoteur ? Restera-t-il à l’abandon pendant de nombreuses années encore ? Pourra-t-il jouir d’une perspective heureuse comme le propose le projet de Claude Gosselin ?
En octobre 2023, Loto-Québec a mis le bâtiment en vente. Cette démarche a été suspendue à la demande de la Société du parc Jean-Drapeau. Puis, le bâtiment a été remis en vente. Un entrepreneur s’est manifesté avec l’intention de le démolir et de construire une tour de condos dans ce secteur nommé Bridge-Bonaventure, un nouvel eldorado pour les promoteurs immobiliers. Depuis cette proposition d’achat, rien n’a bougé.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Le projet de Claude Gosselin comprend un jardin de sculptures qui serait aménagé aux abords du musée.
Est-ce qu’une démolition serait possible ? Au moment où le bâtiment a été mis en vente, le ministère de la Culture et des Communications a refusé une demande de classement dans la foulée d’un décret autorisant Loto-Québec à le vendre pour une somme dépassant 10 millions.
Ce refus a été très mal reçu par les défenseurs du patrimoine. Je précise que ce bâtiment est l’un des huit pavillons thématiques d’Expo 67 (réalisés par l’instance organisatrice) et qu’il est le seul encore existant avec Habitat 67 (conçu au départ pour loger les visiteurs).
Pour éviter un tel sort à l’ancien Musée d’Art d’Expo 67, il faudra donc de la volonté, de la poigne et du jugement. « Je ne peux pas croire qu’on va revitaliser tout ce secteur et qu’on ne pensera pas à y mettre un lieu culturel, dit Claude Gosselin. Ça serait une erreur monumentale. »
Claude Gosselin, qui a récemment visité les lieux, affirme que les salles d’exposition sont encore en bon état. Reste que l’immeuble a besoin d’être rénové et réaménagé. L’initiateur de ce projet évalue à de 5 à 10 millions de dollars les coûts reliés à ces travaux.
Est-ce qu’une démolition serait possible ? Au moment où le bâtiment a été mis en vente, le ministère de la Culture et des Communications a refusé une demande de classement dans la foulée d’un décret autorisant Loto-Québec à le vendre pour une somme dépassant 10 millions.
Pour éviter un tel sort à l’ancien Musée d’Art d’Expo 67, il faudra donc de la volonté, de la poigne et du jugement. « Je ne peux pas croire qu’on va revitaliser tout ce secteur et qu’on ne pensera pas à y mettre un lieu culturel, dit Claude Gosselin. Ça serait une erreur monumentale. »
Nous avons tellement de bâtiments patrimoniaux à l’abandon ou sous utilisés que ca devient un problème. Je sais que le gouvernement ne peut pas tout faire et tout conserver mais il faut trouver une formule pour que le privé puisse participer à la conservation de certains de ces immeubles et les utiliser à bon escient.
Force est d’admettre que la conservation d’édifices patrimoniaux ne peut généralement se faire que dans du cas par cas. D’abord parce que plusieurs sont d’anciennes institutions dont le volume est important et qui peuvent difficilement faire l’objet d’un seul acheteur ou locataire. Aussi dans le cas des églises souvent mal entretenues avec le temps, les mises à niveau sont très couteuses et se prêtent moins aisément à de nouvelles vocations.
On l’a vu notamment dans la cas de l’Institut des Sourdes Muettes pourtant très bien situé sur la rue St-Denis. Mais qui doit faire l’objet de plusieurs ententes individuelles afin d’arriver à occuper éventuellement l’ensemble du complexe. Or à Montréal il y a plusieurs exemples du genre, sans oublier que les rénovations sont toujours plus compliquées et plus chères que du neuf.
Toutefois il y a plusieurs réussites dans le domaine, ce qui démontre les nombreux avantages d’un projet bien planifié et de son attrait auprès d’une clientèle déjà avertie et sensible à l’histoire.
Je dirais en terminant que le mot d’ordre dans ce type de dossier est patience, patience, patience.