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Le Festif! de Baie-Saint-Paul a vu les choses en grand pour son quinzième anniversaire. Du 18 au 21 juillet, 110 artistes sont programmés pour le populaire rendez-vous charlevoisien.

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Le Festif! de Baie-Saint-Paul fête ses 15 ans avec 110 artistes

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Le Téléjournal Québec

Le Festif! de Baie-Saint-Paul dévoile sa 15e programmation

Le reportage de Valérie Cloutier

Photo : Page Facebook Le Festif de Baie-Saint-Paul

Publié hier à 18 h 26 HAE

Le Festif! de Baie-Saint-Paul a vu les choses en grand pour son quinzième anniversaire. Du 18 au 21 juillet, 110 artistes sont programmés pour le populaire rendez-vous charlevoisien.

Sont conviés à la fête des incontournables de la scène musicale québécoise et canadienne.

C’est le groupe québécois et acadien Salebarbes qui lancera les festivités sur la scène principale de la Place Desjardins, en compagnie de Julie Aubé et d’Émile Bilodeau.

Toujours sur le même site, la deuxième soirée sera consacrée au groupe montréalais Half Moon Run, à Karkwa ainsi qu’au trio Le Roi, La Rose et Le Lou[p] constitué d’Ariane Roy, de Thierry Larose et de Lou-Adriane Cassidy.

Le quatuor originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec Redneck Bluegrass Project, clôturera la scène principale.

D’autres noms seront de la partie tels que Beyries, Émile Proulx-Cloutier, Marie-Annick Lépine et Marie-Jo Thério ainsi que P’tit Belliveau, Ghostly Kisses, Les Breastfeeders, Yves Lambert, PyPy, Le Couleur, Valence.

Année après année, on a toujours travaillé de plus en plus sur la profondeur de la programmation, sur la diversité, se félicite Clément Turgeon, directeur général et artistique de l’événement.

Clément Turgeon et son équipe coordonnent les équipes de bénévoles.

Photo : Radio-Canada

On veut que les gens aient des découvertes, on veut qu’ils aient des valeurs sûres, on veut qu’il y ait les artistes de la relève.

Une citation de Clément Turgeon, directeur général et artistique du Festif!

Chaque scène a son ADN

Les festivaliers pourront déambuler à travers une vingtaine de sites qui comptent 36 scènes et profiter de concerts allant du rock au rap en passant par le funk.

Chaque site propose un thème, explique M. Turgeon. On a un chapiteau Hydro-Québec qui est vraiment vers le rap. C’est là qu’on a Alaclair Ensemble, Jay Scott, Loud Larry Ajust. On a le Garage du curé qui est dans le rock garage psychédélique international.

Photo d’archive du trio Loud Larry Ajust lors d’une prestation en 2015.

D’autres lieux seront investis comme la caserne des pompiers de Baie-Saint-Paul et différents commerces de la ville. C’est vraiment ce qui fait la force de l’événement, c’est l’intégration dans la communauté, croit M. Turgeon.

Cette année il y aura des spectacles supplémentaires, notamment la série des jams de l’arrière-pays offerts par une vingtaine de musiciens locaux de musique traditionnelle.

La capacité des sites varie de 45 à 5500 festivaliers pour des expériences intimes ou grand public. L’achalandage attendu pour l’édition anniversaire avoisine les 50 000 personnes.

Des découvertes

Le Festif! reste fidèle à sa mission de faire découvrir la musique venue d’ailleurs, qui représente 20 % de la programmation.

Outre le groupe londonien Ibibio Sound Machine qui offrira du disco-funk, la pianiste Islandaise Eydis Evensen et le guitariste touareg nigérien Bombino font également partie des quelque 20 artistes qui composent le volet international.

Le groupe Ibibio Sound Machine est basé à Londres.

Photo : Graham Perowne Live Music Photography

Le festival souhaite que ces concerts soient accessibles au grand public. La plupart sont sur des scènes gratuites, précise M. Turgeon. On ne veut pas que le billet soit un obstacle à la découverte.

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Le Québec est l’invité d’honneur du Festival du livre de Paris, qui a pris son envol vendredi. Éric Chacour, lauréat du prix français Femina des lycéens, nous parle de l’ambiance magique qui règne dans le pavillon du Québec au pied de la tour Eiffel, où une quarantaine d’autrices et d’auteurs québécois sont attendues ce week-end.

C’est de la folie. Vous devriez voir le mot ‘‘Québec’’ écrit en grandes lettres blanches sur fond bleu, avec la tour Eiffel au fond, c’est juste merveilleux. On reçoit beaucoup d’amour ici, a expliqué l’auteur de Ce que je sais de toi au micro de Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18, à la veille de l’ouverture du festival au grand public.

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Le Québec brille de mille feux au Festival du livre de Paris

L’auteur québécois Éric Chacour témoigne de l’effervescence qui règne au Festival du livre de paris, dont le Québec est l’invité d’honneur ce week-end.

Photo : Justine Latour

Publié à 5 h 00 HAE

Le Québec est l’invité d’honneur du Festival du livre de Paris, qui a pris son envol vendredi. Éric Chacour, lauréat du prix français Femina des lycéens, nous parle de l’ambiance magique qui règne dans le pavillon du Québec au pied de la tour Eiffel, où une quarantaine d’autrices et d’auteurs québécois sont attendues ce week-end.

C’est de la folie. Vous devriez voir le mot ‘‘Québec’’ écrit en grandes lettres blanches sur fond bleu, avec la tour Eiffel au fond, c’est juste merveilleux. On reçoit beaucoup d’amour ici, a expliqué l’auteur de Ce que je sais de toi au micro de Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18, à la veille de l’ouverture du festival au grand public.

Éric Chacour, qui a partagé sa vie entre la France et le Québec, est encore surpris de l’effervescence entourant la littérature québécoise de l’autre côté de l’Atlantique. Son premier roman acclamé et celui de son compatriote Kevin Lambert, Que notre joie demeure, prix Médicis 2023, y sont certainement pour quelque chose. Mais cette invitation dans l’Hexagone est aussi le résultat d’un travail de longue haleine des maisons d’édition québécoises.

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Une littérature québécoise qui s’assume, loin de la folklorisation

En 1999, le Salon du livre de Paris (avant qu’il devienne un festival en 2022) avait déjà placé le Québec au cœur de son programme. Cette année, 77 maisons d’édition et 42 autrices et auteurs québécois sont invités par le festival.

Ce foisonnement reflète toute l’énergie que les maisons d’édition ont consacrée depuis 25 ans à faire exister leur catalogue et leurs auteurs sur le territoire hexagonal, explique l’éditrice Élodie Comtois, Française d’origine et Québécoise d’adoption, qui est la directrice commerciale des Éditions Écosociété, à Montréal.

AILLEURS SUR INFO : La peine de mort pour la patronne d’un géant de l’immobilier au Vietnam

La langue [québécoise] n’a plus à se justifier, elle s’assume complètement […] On a beaucoup lutté contre la folklorisation, l’idée de “ma cabane au Canada”. On est pris au sérieux et on s’assume enfin, ajoute celle qui est aussi la présidente de Québec Édition, un organisme qui se consacre au rayonnement de la littérature québécoise et canadienne de langue française.

Le festival accueillera autant des artistes émergents, comme Éric Chacour ou Gabrielle Filteau-Chiba (Encabanée, Bivouac), que des plumes plus établies, comme Dany Laferrière et Hélène Dorion. Malgré sa popularité nouvelle en France, Kevin Lambert ne prendra pas part à l’événement.

Dany Laferrière célèbre cette année ses 70 ans de vie et ses 50 ans de carrière.

Photo : Élise Jetté

Des thématiques qui résonnent en France

Près de 30 conférences, rencontres et tours de table sont également prévus avec la délégation québécoise, comme « Mille secrets pour un certain art de vivre », qui rassemblera Dany Laferrière et Alain Farah pour discuter de la ligne fine entre la fiction et l’autobiographie, ou encore une discussion entre Patrick Sénécal, Roxanne Bouchard et Chrystine Brouillette sur l’art du polar au Québec.

Le public pourra également entendre une conversation entre Gabrielle Boulianne-Tremblay, Martine Delvaux et Dominique Fortier sur les différentes formes que peut prendre le féminisme dans l’écriture, lors de la table ronde Féminismes au pluriel.

Ce que je trouve magnifique dans la programmation québécoise, c’est qu’on sent des thématiques fortes rejaillir : le féminisme, le rapport au territoire, à l’eau, la diversité des trajectoires migratoires, résume Élodie Comtois.

Soulignons aussi que vendredi, le Prix littéraire France-Québec sera remis à Alain Beaulieu pour son roman Le refuge. L’auteur sera sur place au Grand Palais éphémère pour recevoir les honneurs, en compagnie de deux anciens lauréats du prix, Michel Jean (en 2023 pour Kukum) et Marie Hélène Poitras (en 2013 pour Griffintown).

La programmation complète de la délégation québécoise est offerte sur le site du Festival du livre de Paris (Nouvelle fenêtre).

Avec les informations de Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18

Avec les informations de Agence France-Presse

J’ai adoré le livre, j’aimerais bien voir la version théâtrale. Par ailleurs je suis content de voir que l’on donnera encore plus de visibilité à ce sujet qui sera toujours d’actualité.

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Saison 2024-2025 du TNM Kukum adapté au théâtre

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

L’auteur de Kukum, le journaliste Michel Jean

Durant la saison 2024-2025, le TNM dévoilera ses nouveaux atours, avec la fin des travaux d’agrandissement, avec une riche programmation, concoctée par Lorraine Pintal. La directrice artistique présentera entre autres l’adaptation scénique de deux romans québécois à succès.

Publié à 12h00

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Luc Boulanger
Luc Boulanger La Presse

L’évènement : Kukum et La Femme qui fuit au théâtre

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Comme l’avait annoncé La Presse, en 2015, le roman d’Anaïs Barbeau-Lavalette sera adapté au théâtre.

La question autochtone sera à l’affiche au TNM l’automne prochain, avec l’adaptation du roman Kukum de Michel Jean, vendu à plus de 300 000 exemplaires. La pièce sera dirigée par Émilie Monnet. Sur la scène, on retrouvera des interprètes autochtones, dont Jean-Luc Kanapé et Sharon Fontaine-Ishpatao, ainsi que Léane Labrèche-Dor et Marie-Ève Pelletier. Le spectacle ira aussi en tournée dès janvier 2025. Juste avant Kukum, c’est la production du roman La Femme qui fuit, d’Anaïs Barbeau-Lavalette, qui sera (enfin) créée en septembre. Adaptée par Sarah Berthiaume, la pièce sera mise en scène par Alexia Bürger. Le rôle principal de « la femme qui cherche » a été confié à l’excellente Catherine De Léan. Elle sera entourée de 18 interprètes (!), dont Alex Bergeron, Marie-France Lambert, Olivia Palacci, Louise Laprade… Dès le 10 septembre.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

La comédienne Catherine De Léan jouera le rôle principal dans l’adaptation du roman La Femme qui fuit.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

Le comédien et metteur en scène Didier Lucien dirigera Othello de Shakespeare.

On est intrigué par… la lecture d’Othello de Didier Lucien

Au printemps 2025, Didier Lucien dirigera Othello, dans une adaptation de Jean-Marc Dalpé, avec une percutante prémisse qui risque de susciter des débats : « la tragédie de Shakespeare est-elle une pièce raciste ? ». Le metteur en scène – qui dit méditer sur ce texte depuis 30 ans – veut montrer « les attitudes discriminatoires qu’une majorité blanche exerce sans même y penser envers les individus noirs ». Rodley Pitt jouera le général vénitien ; et Lyndz Dantiste, son second, Iago.

Et aussi… le Bouchard nouveau est arrivé

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

L’acteur François Arnaud jouera dans la nouvelle pièce de Michel Marc Bouchard au TNM.

La nouvelle pièce du prolifique auteur et scénariste Michel Marc Bouchard porte sur le pouvoir de la beauté pour sauver le monde. Elle s’intitule Une fête d’enfants, et sera à l’affiche dès le 14 janvier 2025, dans une mise en scène de Florent Siaud. Sa distribution met en vedettes François Arnaud, Sylvie Drapeau et Iannicko N’Doua… Suivra en mars 2025, une seconde création, signée Fanny Britt et Mani Soleymanlou, Classique(s), avec entre autres Julie Le Breton et Martin Drainville.

Consultez Consultez l’ensemble de la programmation 2024-2025

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Le printemps orchestral montréalais se poursuit dans le faste avec, un mois après la venue de l’Orchestre de Paris, celle de l’Orchestre de Philadelphie, en tournée avec son chef Yannick Nézet-Séguin.

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Critique L’OM reçoit l’Orchestre de Philadelphie Montréal fait un triomphe à Nézet-Séguin et l’Orchestre de Philadelphie

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Yannick Nézet-Séguin, entouré des musiciens de l’Orchestre de Philadelphie à la Maison symphonique, vendredi

Le printemps orchestral montréalais se poursuit dans le faste avec, un mois après la venue de l’Orchestre de Paris, celle de l’Orchestre de Philadelphie, en tournée avec son chef Yannick Nézet-Séguin.

Publié à 0h28

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Emmanuel Bernier
Emmanuel Bernier Collaboration spéciale

Pas de soliste pour cette soirée, la troisième après Toronto et Ottawa, mais deux symphonies intimement liées à l’histoire ancienne et récente de cet orchestre d’élite.

La Symphonie n o 2 en mi mineur, op. 27, de Rachmaninov d’abord, un compositeur qui a collaboré étroitement avec l’ensemble philadelphien à la fin de sa vie, allant jusqu’à enregistrer ses propres concertos avec lui et à lui accorder la création de son ultime chef-d’œuvre, les Danses symphoniques, op. 45.

L’orchestre allait en outre par la suite enregistrer à trois reprises l’entièreté des symphonies du compositeur avec Ormandy, Dutoit, puis, tout récemment, Nézet-Séguin (chez Deutsche Grammophon). La « langue » russe lui est donc on ne peut plus naturelle.

En guise d’introduction à ce monument de près d’une heure, était proposée une œuvre du cru, la Symphonie n o 4 en ré mineur de l’Afro-Américaine Florence Price, une contemporaine de Rachmaninov dont le chef et l’orchestre sont devenus les principaux ambassadeurs, notamment par l’intermédiaire de deux enregistrements chez Deutsche Grammophon, dont le premier a été récompensé d’un Grammy.

Comme pour l’Orchestre de Paris, le public montréalais était au rendez-vous, l’administration de l’Orchestre Métropolitain (OM), qui chapeautait la soirée, ayant même dû ouvrir les galeries debout au dernier étage de la Maison symphonique. Et un peu partout, des visages assez connus : ceux des musiciens de l’OM venus écouter leurs confrères et consœurs.

Qu’en est-il du fameux Philadelphia sound ? Même si les vents ne sont pas nécessairement tous impeccables pour un ensemble de ce niveau, les cordes n’ont pas usurpé leur réputation. Le son, aussi profond que chaleureux, vous pénètre jusqu’aux os, en particulier dans la Symphonie de Rachmaninov (quel adagio !).

La Symphonie n o 4 de Florence Price, retrouvée en 2009 seulement, n’apporte pas grand-chose pour ceux qui ont entendu ses Symphonies n os 1 et 3 lors des deux précédentes saisons du Métropolitain. Les thèmes, l’harmonie, les couleurs orchestrales… on a un peu une impression de déjà-vu. Sauf en ce qui concerne certaines sections du troisième mouvement (toujours une Juba dance chez Price) qui, par leurs percussions passablement exotiques, évoquent quelque musique amérindienne.

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Le deuxième mouvement n’est pas dénué d’intérêt, mais quiconque connaît le mouvement correspondant dans la Symphonie n o 9 de Dvořák (le célèbre largo) verra de troublants parallèles : mêmes enchaînements harmoniques, orchestration semblable…

Nézet-Séguin dirige cela avec beaucoup d’amour, laissant tout respirer dans les deux premiers mouvements, faisant corps avec les syncopes du troisième mouvement.

Ce n’était rien en comparaison de ce qui allait nous attendre après l’entracte, avec Rachmaninov. Ce qui frappe d’abord, c’est l’adéquation entre les tempos choisis par le chef et ce qui apparaît sur la partition. Contrairement à plusieurs chefs qui alourdissent les allegros, Nézet-Séguin insuffle une vraie énergie aux deuxième et quatrième mouvements (respectivement marqués allegro molto et allegro vivace), qui dégagent une authentique urgence.

Si l’adagio nous a paru un poil vite (mais il est vrai que sa longueur invite peut-être à ne pas trop traîner…), le largo initial était idéal, habité d’une bouleversante affliction.

Le chef, visiblement aux anges devant l’accueil enthousiaste fait par les Montréalais à son autre famille, est allé remercier chacun des chefs de pupitre. Il lui restera à nous présenter son troisième orchestre, celui du Metropolitain Opera !

Lisez « Yannick Nézet-Séguin, chef en garde partagée »

C’est important en musique de ne pas se prendre au sérieux, mais c’est important de prendre la musique au sérieux.

Une citation de Yannick Nézet-Séguin

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Une partie de l’équipe du Zoofest, évènement emporté par les ennuis financiers du Groupe Juste pour rire, présentera du 12 au 21 juillet le Longueuil Comique Fest, un nouveau festival ayant pour maître-mot la découverte, a appris La Presse.

Résumé

Longueuil Comique Fest Un nouveau festival d’humour sur la Rive-Sud

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Stéphane Paquin, Pierre-Luc Beaucage et Isabelle Desmarais, du Longueuil Comique Fest

Une partie de l’équipe du Zoofest, évènement emporté par les ennuis financiers du Groupe Juste pour rire, présentera du 12 au 21 juillet le Longueuil Comique Fest, un nouveau festival ayant pour maître-mot la découverte, a appris La Presse.

Publié à 1h05 Mis à jour à 5h50

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Dominic Tardif
Dominic Tardif La Presse

« Pour Stéphane et moi, quand on a appris que le Zoofest ne reviendrait pas, c’était un no brainer : il fallait lancer notre festival », raconte Pierre-Luc Beaucage, qui travaille depuis 2007 à titre de directeur de tournée de Louis-José Houde, alors que son partenaire Stéphane Paquin en est le sonorisateur depuis 2005.

C’est à l’entreprise de ces deux vétérans de l’industrie de l’humour, Les Lou, que l’on doit la programmation de la salle Fenplast, sise dans le collège Charles-Lemoyne à Longueuil, une des scènes chouchous des humoristes de la relève (au sens très large) et de leurs collègues mieux établis, qui aiment y étrenner leur nouveau matériel.

La paire d’amis de longue date travaillait aussi à la direction technique du Zoofest, le pendant plus audacieux et (gentiment) effronté du festival Juste pour rire qui, depuis 2009, aura donné de l’élan aux carrières de Jay Du Temple, Rosalie Vaillancourt, Pierre-Yves Roy-Desmarais, Katherine Levac et tant d’autres figures désormais incontournables du monde du rire.

« Pierre-Luc, Stéphane et moi, on était devenus des âmes sœurs professionnelles », s’exclame Isabelle Desmarais, qui a amorcé sa carrière en humour en tant que stagiaire non rémunérée chez Zoofest, il y a huit ans. Elle s’apprêtait à lancer sa troisième programmation à titre de directrice générale de l’évènement avant d’apprendre, au début du mois de mars, qu’il n’y aurait pas de quoi rire, cet été, dans le Quartier des spectacles.

On s’est tout de suite dit : si Rome s’écroule, ce n’est pas grave, parce qu’il y a mieux à faire, sans être menotté par le carcan traditionnel de ce que le Groupe Juste pour rire nous permettait de produire.

Isabelle Desmarais

Bien qu’elle confie avoir vécu difficilement – on se l’imagine bien – la mort du projet qui lui aura permis de goûter à son rêve, la fervente amatrice d’humour derrière la programmation du nouveau Longueuil Comique Fest arrive maintenant, avec le bénéfice de quelques semaines de recul, à y entrevoir le salutaire début d’un temps nouveau.

« La fin du Groupe Juste pour rire, c’est à mes yeux un peu comme quand on brûle une forêt pour laisser les jeunes pousses ressortir, illustre-t-elle. Même si ça s’est fini très laidement, et même si plein de gens ont perdu leurs emplois, je pense qu’il faut savoir célébrer le moment où de grandes choses se terminent. » Elle sourit. « C’est là où j’en suis dans mon deuil. »

Rire plusieurs fois sous un même toit

Un festival pour la relève ? « C’est tellement difficile de distinguer qui est de la relève et qui ne l’est pas », répond avec beaucoup de justesse Isabelle Desmarais, pour qui l’objectif principal du Longueuil Comique Fest consistera à « faire découvrir aux spectateurs à quel point l’humour québécois a évolué, qu’il s’agisse d’artistes qui montent sur scène depuis six mois ou depuis dix ans ».

Comme il était possible au Monument-National, pendant le Zoofest, d’assister au cours de la même soirée à deux ou trois spectacles différents, le nouveau festival longueuillois se déploiera dans trois espaces, dont la salle Fenplast, d’environ 140 places, ainsi que dans deux classes d’une cinquantaine de places, l’une transformée en cabaret comique et l’autre en studio d’enregistrement de balados.

Isabelle Desmarais parle d’un « village olympique de l’humour », dont la programmation inclura non seulement du stand-up traditionnel, mais aussi du burlesque, du drag et du théâtre. Jérémie Larouche, Andy St-Louis, Thomas Levac, Rachelle Elie, Coco Belliveau, Anne-Sarah Charbonneau, David Beaucage, Brick & Brack, Douaa Kachache et Guillaume Boldock figurent parmi la première série d’artistes ayant accepté de prendre le métro jusqu’à la station Longueuil–Université-de-Sherbrooke.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Anne-Sarah Charbonneau sera de la première édition du Longueuil Comique Fest.

Chose certaine : au sein de l’équipe du Longueuil Comique Fest, personne ne regrettera de ne pas avoir à passer plusieurs jours au centre-ville de Montréal. « Durant Zoofest, on essayait de programmer les évènements dans des lieux pas trop loin les uns des autres, mais c’était toujours un immense défi, parce qu’il y a beaucoup de choses qui se passent au centre-ville, incluant de la construction », lance en riant (jaune) la programmatrice.

Pourquoi forcer les gens à venir au centre-ville quand ça ne leur tente pas et pendant que la Rive-Sud pullule de spectateurs potentiels ?

Isabelle Desmarais

La mort de Juste pour rire marquerait pour le milieu « la fin d’un certain corporatisme en humour », analyse Pierre-Luc Beaucage, selon qui l’érosion des grandes structures ayant façonné l’industrie depuis les années 1980 ne peut que contribuer à diversifier davantage une offre ayant longtemps souffert de son homogénéité.

« S’émanciper des sentiers battus, conclut-il, ça peut juste être bénéfique pour l’humour, pour les humoristes et pour le public. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a jamais eu autant de types d’humour différents que présentement. »

Consultez le site du festival

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Le Domaine Forget de Charlevoix pourra compter sur une enveloppe de plus de 10 millions de dollars du gouvernement du Québec pour réaliser des travaux de rénovation et acquérir des équipements spécialisés. Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, et la députée de la circonscription de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa, en ont fait l’annonce lundi.

Résumé

Le Domaine Forget obtient plus de 10 M$ du gouvernement du Québec pour faire peau neuve

(Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Thibault-Delorme

Publié hier à 18 h 02 HAE

Le Domaine Forget de Charlevoix pourra compter sur une enveloppe de plus de 10 millions de dollars du gouvernement du Québec pour réaliser des travaux de rénovation et acquérir des équipements spécialisés. Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, et la députée de la circonscription de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa, en ont fait l’annonce lundi.

La somme, octroyée dans le cadre du programme Aide aux immobilisations, servira principalement à réaliser des travaux pour assurer la pérennité des bâtiments, la sécurité des usagers et la fonctionnalité des espaces dédiés aux activités de formation et de diffusion, peut-on lire dans un communiqué émis lundi par le cabinet du ministre Lacombe.

Cette aide est une démonstration de notre engagement envers l’excellence artistique et la qualité des événements professionnels, indique le ministre. Elle assure également que le Domaine Forget dispose des infrastructures nécessaires pour accueillir ses activités.

Le Domaine Forget accueille sur son territoire une académie estivale de musique et de danse, en plus d’un festival international depuis plus de 45 ans.

Grâce à ces investissements, le Domaine pourra remplir efficacement sa mission et contribuer au rayonnement culturel de la région de Charlevoix, poursuit M. Lacombe.

AILLEURS SUR INFO : Des citoyens de Stoneham devront remplacer leur fosse septique d’ici 45 jours

Les interventions prévues touchent notamment la structure, l’enveloppe, la mise aux normes en électricité, en plomberie et en sécurité incendie des divers bâtiments.

Une citation de Cabinet du ministre de la Culture et des Communications (communiqué)

Une partie des 10 369 100 $ alloués permettra également au Domaine Forget de faire l’acquisition de mobilier, comme des chaises et des tables, ainsi que du matériel d’éclairage et de sonorisation, des équipements nécessaires pour améliorer les installations et assurer leur bon fonctionnement, écrit-on.

Le programme Aide aux immobilisations en bref

Le programme Aide aux immobilisations vise à soutenir les projets de restauration et de conservation de biens patrimoniaux et d’œuvres d’intégration. Cette aide vise aussi à soutenir des projets d’infrastructures culturelles pour la remise en état, la mise aux normes ou l’amélioration de biens meubles et immeubles à vocation culturelle.

Le programme vise à :

  • assurer la pérennité et la qualité du parc immobilier et mobilier à caractère culturel;
  • améliorer l’accès au parc immobilier et mobilier à caractère culturel, favorisant l’accessibilité aux arts et à la culture pour l’ensemble de la population.

Source : Gouvernement du Québec

Le Planétarium présente avec le Cirque Éloize dès ce mardi une expo sur la conquête – fictive – de la planète Mars. Une aventure à laquelle Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale et « muse » de Rouge 2100, a également participé.

Mis à jour hier à 9h00

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Arts visuels

Rouge 2100, une aventure martienne Mars, cette chimère

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La troisième salle de l’exposition Rouge 2100, une aventure martienne

Le Planétarium présente avec le Cirque Éloize dès ce mardi une expo sur la conquête – fictive – de la planète Mars. Une aventure à laquelle Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale et « muse » de Rouge 2100, a également participé.

Mis à jour hier à 9h00

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Jean Siag
Jean Siag La Presse

Réglons tout de suite une chose : il n’y a pas de cirque ou d’acrobatie dans ce parcours mis en scène par Frédéric Bélanger.

La contribution du Cirque Éloize – qui cherche à diversifier ses activités – consistait essentiellement à concevoir les différents éléments de Rouge 2100 à partir des connaissances scientifiques livrées par l’équipe du Planétarium.

Nous sommes donc en 2100, et le visiteur est invité à embarquer dans une navette afin de faire le grand voyage vers la station (fictive) d’Olympus basée sur la planète Mars. Un voyage d’environ six mois si tout va bien…

Des projections sur un globe nous permettent de visualiser le trajet pendant qu’une intelligence artificielle nous fait la conversation.

Ici, point de réalité virtuelle ou augmentée, la dimension immersive du parcours est assez ténue. Dès qu’on entre dans la station Olympus – et donc dans le cœur de l’expo –, le parcours en six zones est assez classique.

On y apprend vraiment beaucoup de choses, de façon assez ludique. Mais pour ceux qui l’auraient oublié, essentiellement ceci : Mars n’est pas une planète habitable.

L’air, irrespirable, y est composé à 95 % de dioxyde de carbone et d’à peine 0,2 % d’oxygène. Il n’y a pas d’eau, les températures oscillent entre 20 degrés Celsius et - 140 degrés. Bref, pour se balader sur les plaines rocailleuses de la planète rouge, il faut porter une combinaison qui coûte plus cher que votre maison d’Outremont…

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Ce qui nous a poussé à poser la question au directeur du Planétarium, Olivier Hernandez : pourquoi donc s’intéresser à Mars ?

« C’est la planète la plus étudiée du système solaire, répond-il. La deuxième planète la plus proche de la Terre, qui possède le plus de satellites et de robots. Mais les scientifiques savent que c’est impossible de s’y établir. L’idée intrinsèque de cette exposition est de dire : on ne pourra pas aller sur Mars, mais nous essayons de vous y emmener quand même par l’imaginaire. »

« Mars ressemblait beaucoup à la Terre »

Mais alors, quel est l’intérêt scientifique de cette planète ? Nous avons posé la question à Farah Alibay, qui nous a répondu de chez elle, à Los Angeles.

« Ce qui est fascinant, nous dit-elle, c’est qu’il y a des milliards d’années, la planète Mars ressemblait beaucoup à la Terre. »

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Farah Alibay

Il y avait de l’eau, l’air était respirable, donc si on s’y intéresse autant, c’est pour comprendre ce qui s’est passé. Pour comprendre l’histoire. Est-ce qu’il y avait de la vie là-bas ? On s’intéresse à ça en ce moment. Qu’est-ce qui a provoqué ces changements ?

Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale

Si les scientifiques veulent poursuivre les missions sur Mars, c’est dans le but de « percer ces mystères », insiste-t-elle, pas pour habiter la planète.

« Je pense que c’est assez clair dans l’expo qu’il n’y a pas de plan B, insiste Farah Alibay. On n’habitera jamais la planète Mars. On vous envoie jusqu’à Mars pour vous faire apprécier la Terre, dit-elle dans un grand éclat de rire. Pour que vous réalisiez qu’il n’y a qu’une planète habitable, qu’elle est belle, mais qu’elle est fragile. »

Olivier Hernandez abonde dans son sens. « Ce n’est pas pour rien qu’on a lancé l’expo le Jour de la Terre. On veut montrer que ce qui s’est passé sur Mars peut se passer sur Terre. Ce sont les changements climatiques et un ensemble de catastrophes naturelles qui sont à l’origine des transformations sur Mars… Donc, il me semble qu’il y a un beau parallèle à faire avec la Terre. »

Embarquer à bord du Planétarium

Ce voyage fictif sur Mars fait partie de la mythologie autour de la conquête de cette planète, comme on l’a vu au fil des ans dans des films comme Total Recall ou The Martian. Mais malgré la chimère qu’elle représente, est-ce qu’une expo comme celle-là ne nourrit pas justement cet imaginaire ?

« Oui, c’est vrai, répond Olivier Hernandez, mais on le fait pour tous nos spectacles, en prenant soin de faire les nuances qu’il faut. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Olivier Hernandez, directeur du Planétarium, avec Farah Alibay à l’arrière-plan.

Notre vaisseau spatial, c’est le Planétarium, et nos voyages n’ont pas de conséquences écologiques, donc autant l’utiliser. On ne fait pas du tourisme spatial, mais du tourisme de l’espace et on explique des faits scientifiques.

Olivier Hernandez, directeur du Planétarium

Outre les différentes zones de la station Olympus, qui inclut une serre, un capteur d’eau et les détails techniques de la combinaison nécessaire pour se balader à l’extérieur, on retrouve six petites capsules biographiques de femmes exploratrices ou scientifiques, qui ont marqué leur époque. Toutes des femmes choisies par Farah Alibay.

« Ce sont des femmes qui m’ont beaucoup inspirée dans mon parcours en tant que femme racisée et queer », a-t-elle précisé. On y retrouve entre autres les astronautes Valentina Terechkova et Sally Ride, mais aussi une scientifique comme Gladys West, mathématicienne qui a conçu les modèles de géodésie par satellite, intégrés au système de positionnement global (GPS), ou Margaret Hamilton, qui a conçu le système du programme spatial Apollo.

L’expo se termine sur des projections d’images s’apparentant à une grotte où l’on soupçonne qu’il y a une présence vivante. Une expo qui soulève donc un tas de questions – éthiques entre autres –, surtout quand on sait que des entreprises privées comme Space X, d’Elon Musk, veulent organiser dans un avenir prochain des excursions (payantes) sur Mars…

Jusqu’au 31 décembre 2024 au Planétarium

Consultez la page du Planétarium

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Arts visuels

Investissement de 18 millions Patrice Michaud et Moment Factory chez Exploramer

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le musée Exploramer de Sainte-Anne-des-Monts

Le musée Exploramer de Sainte-Anne-des-Monts aura droit à un ambitieux projet d’agrandissement et de rénovation dont la pièce maîtresse sera un pavillon des requins, au moment où l’espèce est de plus en plus observée dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Publié hier à 9h56

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Stéphanie Bérubé
Stéphanie Bérubé La Presse

« Des huit espèces présentes dans le Saint-Laurent, sept sont menacées », explique la directrice du musée scientifique de la Haute-Gaspésie, Sandra Gauthier.

Le nouveau musée comprend une expérience virtuelle signée Moment Factory et une nouvelle exposition pour enfants dont la mise en scène a été confiée à Patrice Michaud, originaire de la région.

Le futur pavillon présentera également des petits requins et des raies dans un aquarium de 250 000 litres d’eau salée. Le projet demande un investissement de 18 millions de dollars – il était au départ évalué à 10 millions, lors de son lancement en 2020. La direction est en discussion avec Québec et Ottawa pour boucler le nouveau budget, ajusté aux dépassements de coûts.

Avec son pavillon des requins, Exploramer espère doubler son achalandage pour passer à 70 000 de visiteurs annuellement, en plus d’attirer des chercheurs en résidence d’ici et d’ailleurs. Ouverture prévue : été 2025.

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Le dévoilement de la programmation des Francos a été fait hier, le 23 avril 2023.

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Un magnifique musée, très heureux d’entendre ces nouveautés.

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C’est un Musée national de l’histoire du Québec qui verra le jour au printemps 2026 là où devait initialement apparaître le quartier général du réseau des Espaces bleus promis en 2021, puis enterré en mars dernier par le gouvernement caquiste devant l’explosion des coûts.

Le MNHQ à venir, présenté comme un « legs identitaire national » par le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, doit raconter « à l’aide de moyens numériques et immersifs » quatre siècles d’histoire québécoise, « des premiers peuples en passant par les colons européens jusqu’à aujourd’hui ».

Il prendra forme dans le pavillon Camille-Roy du Séminaire de Québec, rénové au coût de 92 millions de dollars selon la mise à jour énoncée par le ministre de la Culture, cette semaine, dans le cadre de l’étude des crédits budgétaires.

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J’ai bien hâte de voir quel sera le ‘‘leg national’’ que le gouvernement laissera pour Montréal en terme de culture. Il me semble que la ville de Québec profite beaucoup avec ce gouvernement alors que Montréal est plutôt négligée. Bien sur, certains vont dire que la future Maison de la chanson est un projet du gouvernement et ils ont raison, mais je crois que Montréal mérite plus que cela même si je suis tout à fait d’accord avec ce projet. Et souvenons nous que c’est à Québec que l’Espace Riopelle se retrouvera alors que cela aurait du être à Montréal.

La CAQ fait du clientélisme politique comme le faisait ouvertement le gouvernement Duplessis. Puisque sa base est à Québec et les régions, Montréal n’est donc pas sur sa liste prioritaire, même si le grand Montréal représente plus de la moitié de la population totale de la province en matière de revenus fiscaux. Pareil pour les entreprises montréalaises qui financent eux aussi le plus gros pourcentage des taxes reliées aux affaires.

Comme dirait un certain Maurice qui représentait les bleus (UN) au siècle passé: C’est comme ça quand on vote pas du bon bord…

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I learned in the news that Jean-Pierre Ferland has passed away last night.

Edit: Here’s the English obituary.

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Mario Girard La Presse
](La Presse | Mario Girard)

Quelle idée formidable a eue Julien Morissette il y a huit ans de créer le festival Transistor, consacré à la radio numérique et à l’univers de la balado. Lui et sa collègue Clara Lagacé, directrice générale, surfent sur un monde en pleine ébullition.

Résumé

Retour sur le festival Transistor

PHOTO JONATHAN LORANGE, FOURNIE PAR LE FESTIVAL TRANSISTOR

Le festival Transistor est axé sur la radio numérique et le domaine de la baladodiffusion.


Mario Girard
Mario Girard La Presse

Quelle idée formidable a eue Julien Morissette il y a huit ans de créer le festival Transistor, consacré à la radio numérique et à l’univers de la balado. Lui et sa collègue Clara Lagacé, directrice générale, surfent sur un monde en pleine ébullition.

Publié à 0h49 Mis à jour à 6h15

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L’évènement se déroulait la semaine dernière à Gatineau, dans le charmant secteur du Vieux-Aylmer, et j’y ai passé deux journées très enrichissantes. Voici un survol de ce que j’ai pu me mettre entre les deux oreilles.

La montée constante du livre audio

Outre les évènements ouverts au grand public, une série de panels était offerte aux professionnels de l’audio. Une discussion très intéressante a porté sur la superbe montée du livre audio. Attention, ce n’est pas demain que les auteurs québécois pourront s’offrir une villa à Saint-Tropez grâce à leurs droits d’auteur, mais les ventes progressent.

« Il y a cinq ans, quand on demandait aux gens ce qu’était un livre audio, on disait que c’était pour les malvoyants », a dit Joanie Trembay, cofondatrice de Nara, une plateforme de diffusion qui se consacre entièrement aux œuvres québécoises. « Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

On a aussi dit que le livre audio ne cannibalise pas la vente de la version papier. C’est en tout cas l’idée qu’a défendue Annie Reeves, directrice, productions internes et audionumérique, à Radio-Canada. Il y a diverses stratégies, mais quand les deux formats sont lancés en même temps, la version audio sera vendue trois fois plus dans les 30 premiers jours.

Il a évidemment été question du rôle de l’intelligence artificielle et des voix artificielles qui pourraient remplacer les « vrais » narrateurs. On le voit, le phénomène du livre audio, tout comme l’industrie du disque et du cinéma, arrive avec d’énormes défis.

Popularité des balados devant public

Le festival Transistor s’est ouvert le mercredi 24 avec la présentation de la balado Rince-Crème des Denis Drolet. L’enregistrement a eu lieu sur la scène de la Maison de la culture de Gatineau devant 800 personnes qui ont payé 45 $ pour y assister.

PHOTO JONATHAN LORANGE, FOURNIE PAR LE FESTIVAL TRANSISTOR

Les Denis Drolet et leur collaborateur André, aka Justo-By My-Love pendant l’enregistrement de la balado Rince-Crème

L’engouement du public pour ce type de balado est renversant. Ceux qui les animent font maintenant des tournées. Ils débarquent dans des villes avec leurs invités (Jay Laliberté recevait Mona de Grenoble au Podcast des personnages jeudi soir dernier), et les salles se remplissent de spectateurs qui apprécient le côté improvisé et spontané de ces happenings.

Combat de balados

Au festival Transistor, on aime essayer de nouvelles formules. Ainsi, cette année, on a tenté un combat de balados, un peu à la manière du Combat des livres. Trois personnes ont été invitées à venir défendre des balados produites au Québec, au Canada anglais et en France.

Nous avons eu droit à Création de richesse/Labour of Love, adaptée du livre d’Emmanuelle Jacques, Expectant, qui met en lumière les préoccupations que des parents peuvent avoir en mettant au monde des enfants alors que nous sommes frappés par une grave crise climatique, et Cerno, l’anti-enquête, une balado-fleuve de 124 épisodes qui traite de la série de meurtres d’une vingtaine de femmes âgées survenue dans les années 1980 à Paris.

Même si le public a eu une préférence pour Création de richesse, il a été convenu que tout le monde était gagnant, comme autrefois à l’École des fans.

Les cases à cocher

L’une des rencontres les plus captivantes est sans doute celle qui a porté sur les coproductions autochtones et allochtones. Elle a réuni l’artiste multidisciplinaire Émilie Monnet, le rappeur et producteur Samian, de même que Sonia Bonspille Boileau, scénariste et réalisatrice de Pour toi Flora, première série dramatique autochtone diffusée à Radio-Canada.

Les participants ont dit des choses étonnantes et courageuses, notamment sur les quotas et les règles imposés par les institutions qui financent les films, les séries télévisées ou les balados.

« Je suis parfois conscient que je suis une case à cocher quand on m’embauche », a dit Samian. « Il faut sentir que c’est une vraie invitation », a confié pour sa part Émilie Monnet. « On le comprend assez vite quand c’est pour un cochage de case. »

Samian trouve que l’on « marche trop avec des pourcentages ». « Les institutions nous coupent des possibilités », a-t-il ajouté. Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir l’assistance.

PHOTO JONATHAN LORANGE, FOURNIE PAR LE FESTIVAL TRANSISTOR

Les balados au programme du festival Transistor étaient enregistrées devant public.

Le rappeur préfère retrouver un mélange dans les équipes de création et de production. « Il faut au contraire créer des rencontres entre les gens. »

Nouvelles balados

Certains profitent de la tenue du festival Transistor pour lancer de nouvelles balados. Ce fut le cas de l’équipe d’OHdio venue présenter Turbulences : traverser les troubles anxieux, une balado en cinq épisodes qui permet à Julien Morissette d’aborder ce sujet délicat et qui touche beaucoup de gens au pays.

L’auteur a obtenu de l’Ordre des psychologues le droit d’enregistrer la psychothérapie qu’il décide d’entreprendre. Je vous préviens, vous serez scotché à cette balado. Enfin, j’ai compris ce que vivent les gens qui souffrent d’anxiété ou des crises de panique.

Dans la même veine, j’ai aussi écouté avec beaucoup d’attention Ça prendra l’temps que ça prend : quête d’un bègue. Cette série d’épisodes qui sera mise en ligne plus tard au mois de mai offre la chance à Michel Montreuil de nous faire entrer dans l’univers d’un bègue et des démarches qu’il entreprend pour lutter contre ce mystérieux trouble de la parole.

Ces deux balados m’ont rappelé l’excellente série Dans le trouble, une incursion dans la réalité de ceux et celles qui vivent avec un trouble alimentaire avec la journaliste Geneviève Garon et le réalisateur Martin Girard.

Beaucoup de balados contribuent à abattre des préjugés en plaçant le journaliste ou le présentateur au cœur du sujet. C’est sans doute ce qui distingue le plus ce format de la radio « traditionnelle ».

325 000 $ pour une série hebdomadaire

Le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mathieu Lacombe, est venu annoncer une bonne nouvelle à l’équipe de Transistor. Il accorde une somme de 325 000 $ à la création et à la production d’une série hebdomadaire qui a pour titre L’heure de grande écoute. Dans chacun des épisodes, on découvrira l’histoire de gens qui proviendront de toutes les régions du Québec.

« Ce projet s’inscrit dans une approche que je préconise, c’est-à-dire de se tourner vers le numérique et vers l’avenir pour raconter ce que nous sommes », a déclaré le ministre.

Cet ambitieux projet documentaire mijote depuis quelques années dans la tête de Julien Morissette.

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Un message a été fusionné à un sujet existant : Art public

Un exposition immersive sur Antoine de Saint-Exupéry, l’auteur du Petit Prince, à la place Bonaventure

Après Monet, Van Gogh, Picasso et bien d’autres, c’est au tour d’Antoine de Saint-Exupéry d’avoir droit à son exposition « immersive » à Montréal. Le petit prince parmi les hommes présente la vie et l’oeuvre de ce géant de la littérature, pionnier de l’aviation et aventurier, disparu le 31 juillet 1944 dans l’écrasement de son avion en mer Méditerranée.

Véritable classique ayant atteint un statut mythique, Le petit prince est décrit comme le livre le plus vendu et le plus traduit après la Bible. Tout événement mettant en scène le héros créé par Saint-Exupéry se transforme presque instantanément en succès populaire.

Jeudi matin, les amateurs du Petit prince faisaient la file pour entrer dans l’exposition, présentée au moins jusqu’au 30 juin — et jusqu’au début de l’année 2025, espère le promoteur Tandem — à la Place Bonaventure. Ces gens ont payé leur billet 35,79 $, mais le tarif grimpe à 54,99 $ aux heures de grande affluence. Un forfait familial est aussi offert à moindre coût.

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On doit à René Lévesque la popularité de l’expression « donner une chance au coureur ». En 1976, le chef péquiste implorait les sceptiques de ne pas juger son nouveau gouvernement avant qu’il n’ait commencé son travail.

Résumé

Une histoire compliquée

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le premier ministre, François Legault, et le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, lors de l’annonce de la création du Musée national de l’histoire du Québec


Paul Journet
Paul Journet La Presse

On doit à René Lévesque la popularité de l’expression « donner une chance au coureur ». En 1976, le chef péquiste implorait les sceptiques de ne pas juger son nouveau gouvernement avant qu’il n’ait commencé son travail.

Publié à 2h22 Mis à jour à 6h00

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L’image venait du baseball, où le coureur n’est pas retiré s’il touche au but en même temps que le joueur adverse le touche avec la balle ⁠1.

Mais le baseball et la politique n’étant pas exactement la même discipline, la métaphore a ses limites.

La mise en garde d’universitaires au sujet du futur Musée national de l’histoire du Québec n’est pas incompatible avec notre tradition d’accorder le bénéfice du doute au coureur.

« En organisant la trame autour d’un peuple de langue et de culture françaises, l’institution risque également d’occulter les nations autochtones et plusieurs groupes – les communautés noire, juive, irlandaise, chinoise, italienne, ukrainienne, par exemple – qui ont contribué à façonner la société québécoise », prévenaient la trentaine d’historiens signataires.

Lisez « Musée national de l’histoire du Québec : Les risques d’un retour au “récit national” »

C’est une démarche préventive adressée au petit comité scientifique qui est dirigé par deux membres – Jenny Thibault, directrice générale et artistique de la Société des arts technologiques, et l’historien Éric Bédard.

Mieux vaut que ce débat se fasse en amont. Le véritable gâchis serait que le musée soit attaqué à son ouverture.

François Legault a intensifié ce débat malgré lui. En conférence de presse, il a dit souhaiter que les visiteurs ressortent du musée avec un sentiment de « fierté ». Selon son propre décompte, il l’a demandé 25 fois au directeur général du Musée de la civilisation.

La fierté est certes préférable à la honte. Tant mieux si on la ressent en visitant le musée. Mais ce message politique fort a inutilement effrayé des historiens sceptiques devant sa démarche.

À cela s’ajoute le contexte. En début de mandat, M. Legault avait lancé le concept des Espaces bleus. Il y voyait un « legs nationaliste ». Chaque région devait avoir un musée établi dans un édifice patrimonial qui serait en même temps restauré. Or, le budget était nettement insuffisant pour ces travaux, et des muséologues craignaient un phagocytage des établissements régionaux qui manquaient de moyens.

Après l’abandon des Espaces bleus, M. Legault a trouvé un nouvel outil de fierté : un musée de la nation québécoise.

L’idée n’est pas mauvaise, au contraire. Si quelqu’un pense que les Québécois souffrent d’une trop grande connaissance de leur histoire, qu’il lève la main pour qu’on vérifie d’urgence ses signes vitaux.

Il est aussi légitime de consacrer un musée à la nation québécoise elle-même. D’autres pays le font – par exemple, le Smithsonian à Washington peut être qualifié de musée patriotique. La définition de la nation québécoise fait l’objet d’un débat constant, mais elle existe bel et bien – même le fédéral la reconnaît. Et ce débat ne justifie pas de renoncer à en raconter l’histoire. On pourrait penser au contraire qu’il rend ce travail encore plus important.

Avec le recul, l’aventure d’un peuple francophone en Amérique du Nord suscite l’étonnement et l’admiration. Cela mérite d’être raconté. Tout le débat consiste à savoir comment.

Ce débat historiographique oppose les spécialistes, et je n’ai pas la prétention de le trancher. Je propose plutôt un exemple qui montre que l’histoire est toujours en réécriture et qu’il est possible de raconter à la fois le destin de cette nation et celui des peuples qui l’ont précédée, car leurs histoires sont indissociables.

En 2021, les anthropologues américain et anglais David Graeber et David Wengrow ont publié Au commencement était… ⁠2.

Les premiers chapitres de l’ouvrage s’intéressent à l’Amérique du Nord. Ces deux intellectuels se situent à gauche. Ils critiquent néanmoins une vision romantique et réductrice véhiculée par une partie de la gauche, selon laquelle les Premières Nations vivaient dans un état de nature idyllique avant d’être colonisées et attaquées par les explorateurs. Les réduire à ce statut de victime serait leur faire insulte.

Je résume deux exemples qui montrent que les destins des nations s’imbriquent, et qui aident aussi à éviter la binarité réductrice de nos débats identitaires où la morale remplace la connaissance de l’autre.

Les jésuites qui sillonnaient le territoire au XVIIe siècle ont laissé plusieurs écrits. Certains se montraient admiratifs. Par exemple, dans son Grand voyage du pays des Hurons, le père Sagard notait, en fin de voyage, que les Hurons-Wendats se démarquaient par la qualité de leur argumentation rationnelle et vantait leur sens du partage et leur désintérêt pour les possessions. Ces écrits ont circulé en Europe et ont inspiré de grands penseurs comme Locke et Voltaire.

Autre récit, celui de Kondiaronk. Ce chef wendat est admiré pour son éloquence, sa sagesse et son intelligence stratégique. Sur le plan politique, on connaît son rôle déterminant pour le traité de la Grande Paix de Montréal en 1701.

Mais Graeber et Wengrow montrent aussi comment Kondiaronk fut un précurseur des Lumières. Sa pensée a circulé en Europe par l’entremise du livre Dialogues avec un Sauvage du baron de Lahontan, qui a séjourné en Nouvelle-France. Leibniz, esprit universel, en fut notamment inspiré.

Et bien sûr, de façon plus générale, les Premières Nations ont nourri et soigné les colons français, en plus de commercer avec eux pour permettre leur essor économique. Les uns ne vont pas sans les autres.

Vous m’excuserez d’avoir résumé quatre siècles en trois paragraphes, deux anecdotes et un livre.

Ce rappel sert simplement à montrer comment les identités sont poreuses et se pollinisent. Et à illustrer à quel point l’aventure de cette nation est à la fois fascinante et méconnue.

Cette histoire ne sera pas simple à raconter. Mais ce risque est préférable à un autre, celui de l’oublier.

⁠1. Si la métaphore vous intéresse assez pour lire cette note en bas de page, voici une analyse qui vérifie cette interprétation des règles du baseball (en anglais).

⁠2. Au commencement était… Une nouvelle histoire de l’humanité, David Graeber et David Wengrow, Éditions Les liens qui libèrent, 744 pages.

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Moi ce qui m’inquiète n’est pas tant le récit de ce futur musée mais plutôt le fait que le Premier ministre semble oublier Montréal dans le dévoilement de tous ces projets. Québec est la Capitale affirmée du Québec mais c’est à Montréal que les besoins se font sentir de plus en plus car c’est ici que la majorité des nouveaux arrivants, des touristes et des étudiants vivent alors il faut leur offrir notre histoire et notre culture.

Avec l’abandon des ‘‘Espaces Bleus’’, que restera-t-il pour Montréal? Ne me dites pas la Maison de la chanson car elle sera en bonne partie financé par la vente d’un terrain à Hydro-Québec. Et bien que je sois totalement en faveur de ce genre d’endroit afin de promouvoir et honorer la chanson d’ici, je suis aussi conscient qu’elle n’aura pas une visibilité internationale, à moins que Céline Dion décide de s’impliquer !