Lieux et nouvelles culturels

Oui il est chroniquement en mal d’amour et il est prêt à toutes les bassesses pour essayer de remonter sa cote de popularité, quitte a exploiter politiquement le décès d’un des artistes parmi les plus appréciés du Québec. Crassement opportuniste :grimacing:

2 « J'aime »

Ce matin, un chroniqueur trouvait bizarre que le PM annonce des funérailles nationales au public. Normalement, ça se discute en privé avec la famille et c’est annoncé au public seulement si la famille accepte. Ça met la famille dans une drôle de position

5 « J'aime »

Encore de l’improvisation malvenue de la part de Legault qui frise effectivement l’indécence, en s’immisçant cavalièrement dans le deuil privé d’une famille pour gagner des points politiques. Un comportement odieux qui tente de tirer profit d’une situation par pur opportunisme. Décidément ce PM nous fait de plus en plus honte, avec son racolage de ruelle.

5 « J'aime »

La symphonie « Leningrad » Le Métropolitain emporte tout sur son passage

PHOTO DENIS GERMAIN, FOURNIE PAR L’ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN

La violoniste María Dueñas

L’Orchestre Métropolitain et son chef Yannick-Nézet Séguin ont donné un bouleversant concert à la Maison symphonique, samedi soir, en proposant un monument symphonique soviétique et un concerto qui a tout pour s’inscrire durablement au répertoire.

Publié à 1h50 Mis à jour à 6h00

Partager


Emmanuel Bernier
Emmanuel Bernier Collaboration spéciale

Fait exceptionnel (et réconfortant), le quatrième programme de la saison de l’OM a été présenté à guichets fermés, tant vendredi, à la Maison de la culture d’Ahuntsic, que samedi à la Place des Arts. Étonnant pour un concert présentant un concerto inconnu et une symphonie longue et exigeante.

Le chef à vie de l’orchestre a décidément une aura qui permet toutes les audaces. Comme celle de rappeler aux auditeurs, en début de seconde partie, de tousser plus discrètement, même si la pandémie est pour ainsi dire terminée.

Si la chose va de soi en temps normal, c’était encore plus le cas samedi, avec la présence des caméras et micros, qui immortalisaient la prestation pour la chaîne Stage+ de Deutsche Grammophon, mais aussi pour le documentaire Opus 28 de la Canadienne Sofia Bohdanowicz sur la redécouverte du Concerto pour violon, op. 28, de Johan Halvorsen (1864-1935).

Yannick Nézet-Séguin a rappelé les circonstances étonnantes entourant cette trouvaille. C’est après avoir entendu jouer la prodige du violon albertaine Kathleen Parlow (1890-1963) à Oslo, en 1908, que le Norvégien, lui-même violoniste virtuose, décida de lui composer un concerto, qu’elle créa aux Pays-Bas à l’année suivante.

PHOTO DENIS GERMAIN, FOURNIE PAR L’ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN

Le chef Yannick Nézet-Séguin

Malgré la réception enthousiaste du public et de la critique, le concerto fut rangé dans un tiroir et probablement brûlé par le compositeur à la fin de sa vie. On doit sa conservation à la dédicataire, qui l’avait enfoui dans ses archives jusqu’à sa redécouverte en 2015 à Toronto. L’œuvre a depuis fait l’objet d’au moins deux enregistrements.

Sonorité royale

Nouvelle coqueluche Deutsche Grammophon, la jeune violoniste andalouse María Dueñas s’est donnée corps et âme dans cette partition athlétique d’un peu plus de 20 minutes. Dès la fulgurante cadence initiale, elle nous happe par son éloquence et sa sonorité royale. Tant les graves que les aigus sont admirablement projetés et d’une indéniable richesse.

Il faut dire que la partition, dont le style, très lyrique, n’est pas éloigné de celui d’un Grieg, donne amplement à boire et à manger pour tout soliste moindrement en moyens.

En rappel, la musicienne a interprété la Veslemøy’s Song, que Halvorsen avait transcrite pour violon et orchestre pour Parlow.

PHOTO DENIS GERMAIN, FOURNIE PAR L’ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN

La violoniste María Dueñas et le chef Yannick Nézet-Séguin

Changement total d’ambiance après l’entracte avec la Symphonie n o 7 en do majeur, dite « Leningrad », de Chostakovitch, que Yannick Nézet-Séguin avait dirigée au Festival de Lanaudière il y a cinq ans.

Comme il l’avait promis au début de la seconde partie, la Maison symphonique a eu droit à son lot de décibels, avec la section fortississimo du premier mouvement, d’une grande puissance tant sur le plan de la dynamique que de l’expression.

Le chef montréalais a réussi à entretenir une véritable dramaturgie dans cette œuvre d’environ 80 minutes qui compte, comme il l’a aussi rappelé, son lot de temps – à dessein – morts.

Tous les pupitres ont eu leurs moments de gloire et ils s’en sont tirés avec tous les honneurs.

La vive réaction du public à la fin a été à la hauteur d’une telle réalisation.

5 « J'aime »

Wow, qu’est-ce que j’aurais aimé assisté à cette représentation. À en juger par la critique ce fut un moment de musique et de symphonie mémorable.

1 « J'aime »

Je n’étais pas sûr où poster ça, mais le Turbo Haus sur Saint-Denis (au nord d’Ontario) a reçu un avertissement pour nuisances sonores. Il y a vraiment un phénomène inquiétant à mon avis de la part de résidents qui déménagent à proximité d’artères commerciales connues pour leurs salles de spectacle et se plaignent du bruit. On l’a vu avec La Tulipe et récemment, le Diving Bell sur Saint-Laurent a fermé ses portes à cause de ça.

7 « J'aime »

Je ne sais pas si on peut encore dire nouvelle ? L’enseigne lumineuse verticale date de 2011

1 « J'aime »

Une cérémonie d’hommage nationale pour Karl Tremblay

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Karl Tremblay

(Québec) Québec confirme la tenue d’une cérémonie d’hommage nationale en l’honneur de Karl Tremblay, disparu la semaine dernière. La décision a été prise selon le souhait de la famille.

Mis à jour hier à 16h12

Partager


Léa Carrier
Léa Carrier La Presse


Fanny Lévesque
Fanny Lévesque La Presse

« En accord avec sa conjointe Marie-Annick et tous ses proches, la nation québécoise rendra un hommage national à cet artiste tant aimé des Québécois et à l’héritage immense qu’il laisse dans notre culture », a déclaré le premier ministre du Québec, François Legault, dans un communiqué diffusé mercredi.

La cérémonie se tiendra le 28 novembre prochain au Centre Bell à Montréal. Un nombre limité de laissez-passer sera offert au grand public, et ce à compter de jeudi à 10 h.

La semaine dernière, François Legault avait déclaré que le chanteur des Cowboys Fringants aurait droit à des funérailles nationales, si sa famille y consentait.

« Le décès de Karl Tremblay a causé un choc énorme dans tout le Québec. Nous avons perdu un grand artiste, surtout un grand Québécois, dont la voix a marqué notre nation et toute une génération de Québécois. Karl nous a quittés tellement tôt, tellement jeune. On sent depuis mercredi dernier une immense vague d’amour et de tristesse », a réagi M. Legault.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Concert des Cowboys Fringants au festival des montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu

C’est le souhait de la famille que ce soit laïque, donc on ne parle pas de funérailles, on parle de cérémonie, mais cela a la même importance.

Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications

« C’est un décès qui a touché tellement de Québécois […] je pense que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vécu ça et je pense que les Québécois ont envie de vivre ça ensemble, de se rassembler autour de ça. L’actualité n’est pas facile en ce moment, les Québécois ne l’ont pas toujours facile et donc, d’être capables de vivre ça ensemble, de mettre du bon autour de ça, ça va faire du bien à tout le monde », a ajouté le ministre.

Le drapeau du Québec flottera en berne au-dessus de l’hôtel du Parlement le jour de la cérémonie en hommage au défunt, mort d’un cancer à l’âge de 47 ans.

Un registre de condoléances a également été mis en ligne afin de permettre à ceux qui le désirent d’offrir leurs condoléances à la famille de Karl Tremblay.

Consultez les détails de la cérémonie

Consultez le registre de condoléances

Lisez notre dossier sur Karl Tremblay

2 « J'aime »

Bibliothèques publiques de Montréal Vous puez ? Vous sortez !

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La bibliothèque Saint-Charles, dans Pointe-Saint-Charles

À partir du 1er janvier prochain, les usagers des 45 bibliothèques publiques de Montréal pourront être expulsés et mis à l’amende si leur hygiène est jugée déficiente, a appris La Presse. La nouvelle disposition indigne des regroupements d’aide aux personnes itinérantes de Montréal, dont le RAPSIM, qui y voit une « dérive très inquiétante » des institutions publiques de la métropole.

Publié à 1h23 Mis à jour à 5h00

Partager


Charles-Éric Blais-Poulin
Charles-Éric Blais-Poulin Équipe d’enquête, La Presse


Lila Dussault
Lila Dussault La Presse

« C’est outrageant ! », lance d’emblée Annie Savage, directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). « C’est une tendance, dans beaucoup de lieux publics – donc payés avec nos fonds –, de dire que ce n’est pas leur rôle d’accueillir les personnes en situation d’itinérance. C’est extrêmement choquant et alarmant. »

La mesure controversée fait partie d’un nouveau projet de règlement relatif aux bibliothèques que les arrondissements déposent ou adoptent tour à tour ces jours-ci. Il sera désormais interdit « d’avoir une hygiène corporelle qui incommode les autres usagers ou le personnel ».

Les fautifs seront passibles d’expulsion et d’une amende de 350 $ à 1000 $ lors d’une première infraction. En cas de récidive, les sanctions prévoient un bannissement d’un mois et une facture de 3000 $.

La bibliothèque Saint-Henri, dans l’arrondissement du Sud-Ouest, dont le conseil d’arrondissement a donné le feu vert à la nouvelle disposition sur l’hygiène dans les bibliothèques

Huit conseils d’arrondissement, dont ceux d’Anjou, du Sud-Ouest et de Ville-Marie – dont Valérie Plante est la mairesse –, ont donné leur feu vert. Neuf autres doivent le faire d’ici la mi-décembre, tandis que les deux derniers arrondissements déposeront une motion prochainement.

À la suite des questions de La Presse, l’administration Plante a affirmé qu’elle comptait modifier la formulation de la nouvelle disposition sur l’hygiène, qui « ne reflète absolument pas [sa] volonté d’inclusion dans les espaces publics de la ville ».

Pourtant, Mme Plante, en tant que mairesse de Ville-Marie, est membre du conseil de cet arrondissement. Celui-ci a adopté le règlement litigieux le 7 novembre dernier.

Une question « arbitraire »

Pour Annie Savage, directrice du RAPSIM, la question de l’hygiène corporelle est « extrêmement arbitraire ».

« Je ne vois pas comment le personnel des bibliothèques va être en mesure d’appliquer ce règlement-là sans qu’il y ait des débordements et de l’abus », souligne la directrice.

C’est sûr qu’on rentre dans une zone extrêmement propice à la stigmatisation des personnes les plus marginalisées.

Annie Savage, directrice du RAPSIM

Une vision partagée par Céline Bellot, directrice de l’Observatoire des profilages de l’Université de Montréal. « Qui a le pouvoir de décider qui sent bon et qui ne sent pas bon ? C’est choquant parce que c’est une répression de l’accès à l’espace public, juge-t-elle. On s’appuie sur des stéréotypes pour mener à une pénalisation des personnes. »

À la Ville, on dit vouloir fournir « un guide d’accompagnement aux gestionnaires, leur permettant d’appliquer en tout temps la réglementation de façon humaine, sensible et respectueuse ».

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La bibliothèque Réjean-Ducharme, dans l’arrondissement du Sud-Ouest

« Les bibliothèques de Montréal, comme tous les lieux publics de la métropole, se veulent des lieux inclusifs, sécuritaires et accueillants pour tout le monde », assure par écrit Catherine Cadotte, attachée de presse principale du cabinet de la mairesse.

« Néanmoins, nous reconnaissons que plusieurs situations délicates et complexes vécues par le personnel des bibliothèques nécessitent d’être mieux encadrées. »

Un règlement dit « nécessaire »

Dans une justification utilisée par plusieurs arrondissements avant le vote, le nouveau règlement est considéré comme « nécessaire afin d’éviter des situations délicates avec les usagers des bibliothèques ».

Dans leur présentation du projet de règlement, les conseils d’arrondissement ont soutenu que celui-ci respectait les politiques de la Ville.

« Ce dossier contribue à l’atteinte des résultats de Montréal 2030, soit d’offrir à la population montréalaise des milieux de vie sécuritaires et de qualité. »

Or, ce même plan stratégique précise aussi que la Ville doit « favoriser le lien social et assurer la pérennité du milieu communautaire et des services et infrastructures inclusifs répartis équitablement sur le territoire ».

Sans compter que dans son Plan d’action solidarité, équité et inclusion 2021-2025, la Ville de Montréal s’engage à offrir « un accès à des services de qualité et de proximité sans égard [au] statut ou [aux] conditions [des citoyens] ».

Un lieu de socialisation

Un premier code de conduite commun a été entériné par les bibliothèques publiques du réseau montréalais il y a 10 ans. Les conseils d’arrondissement expliquent « que les comportements des usagers des bibliothèques évoluent au fil des ans et que le personnel des bibliothèques doit faire face à des situations qui n’ont pas été prévues dans le règlement entériné en 2014 ».

Dans les dernières années, les bibliothèques se sont détournées du seul prêt de livres pour devenir des lieux de socialisation et de développement communautaire. Les personnes en situation d’itinérance sont nombreuses à converger dans ces refuges publics en quête de chaleur, de sécurité ou d’un accès à l’internet.

En septembre, l’Association des bibliothèques publiques du Québec a déposé un mémoire invitant à favoriser l’embauche d’intervenants sociaux dans les bibliothèques pour faire face à ces nouveaux défis. La bibliothèque de Drummondville a été la première à implanter ce nouveau modèle au Québec.

Lisez « La bibliothèque comme refuge »

Au Mouvement pour mettre fin à l’itinérance, on estime que « le fait d’exclure [une personne marginalisée] n’est jamais une solution constructive ».

« Même si tout le monde remet le problème au suivant, ces personnes ne disparaîtront pas », souligne Julie Grenier, porte-parole du Mouvement.

On a une responsabilité collective, parce qu’on est face à des problématiques collectives qui font en sorte qu’autant de gens sont dans cette situation de vulnérabilité.

Julie Grenier, porte-parole du Mouvement pour mettre fin à l’itinérance

Pas qu’une question d’hygiène

Outre la question de l’hygiène, le fléau des punaises de lit fait aussi l’objet d’un paragraphe dans la nouvelle mouture du règlement. Il sera désormais prohibé « de fréquenter les bibliothèques ou de participer à une activité organisée par ces dernières en ayant des punaises de lit sur soi ou sur les objets en sa possession ou lorsqu’une infestation de punaises de lit est active dans son lieu de résidence ».

En 2018, des sections de la Grande Bibliothèque – qui ne fait pas partie du réseau des Bibliothèques de Montréal – avaient été fermées en raison d’une infestation d’insectes piqueurs dans des centaines de fauteuils. Plutôt que de légiférer, la direction avait choisi d’installer des sièges antiparasitaires et d’intensifier ses traitements préventifs.

En fait, dès 2015, la Grande Bibliothèque a embauché une personne responsable de favoriser la cohabitation entre tous ses usagers, y compris les plus vulnérables. Les gardiens de sécurité ont notamment été formés pour interagir avec les personnes itinérantes, rapportions-nous récemment dans un article.

Lisez « La Grande Bibliothèque inclut les personnes itinérantes »

L’initiative d’actualisation du règlement relatif aux bibliothèques de Montréal découle de la Table des chefs de section des bibliothèques. Les recommandations ont ensuite été soumises aux directeurs culture, sports, loisirs et développement social des 19 arrondissements, puis à l’approbation des conseils.

Chaque bibliothèque du réseau doit assurer l’application du règlement « afin d’éviter qu’un usager qui contrevient à l’une ou l’autre des règles de conduite dans une bibliothèque puisse se déplacer et continuer à contrevenir aux règles de conduite dans d’autres bibliothèques du réseau », explique-t-on dans les procès-verbaux de plusieurs conseils d’arrondissement.

Mis à part les enjeux d’hygiène, des modifications mineures ont été apportées au code de conduite. Si l’ancien règlement prohibait déjà toute forme de harcèlement, la nouvelle mouture ajoute par exemple l’interdiction d’exercer toute forme « d’intimidation ou de menace envers les autres usagers ou le personnel de la bibliothèque ».

Des règlements ailleurs au Québec

Il est à noter que les codes de conduite de nombreuses bibliothèques partout au Québec encadrent l’hygiène des usagers. La bibliothèque publique de Westmount note dans son code de conduite que « les personnes dont l’hygiène corporelle fait l’objet de plaintes seront invitées à quitter les lieux ». « Ayez une tenue vestimentaire convenable et une hygiène corporelle qui n’incommode pas les autres personnes », demande le Code de responsabilités de l’usager de la Bibliothèque de Québec. Dans les bibliothèques publiques de Laval, un règlement interdit aux usagers d’« avoir une hygiène corporelle qui incommode les usagers ou le personnel de la bibliothèque ». En matière de « respect d’autrui », le code de conduite de la Grande Bibliothèque énonce que « tout usager s’engage à avoir une tenue vestimentaire et une hygiène adéquates ». Toutefois, contrairement aux autorités montréalaises, ces Villes ne prévoient pas de sanctions pénales en cas d’infraction.

D’autres initiatives visant à exclure des personnes itinérantes

Davantage de constables spéciaux à la STM

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Constables spéciaux patrouillant dans le métro de Montréal

La Société de transport de Montréal (STM) a annoncé l’ajout de 20 nouveaux constables spéciaux et de 8 intervenants sociaux cet hiver dans le réseau de métro. La mesure vise à « maintenir un sentiment de sécurité chez tous les utilisateurs du métro », a expliqué Jocelyn Latulippe, directeur Sûreté et sécurité incendie pour la STM, sur les ondes de Radio-Canada mardi. « Le métro de Montréal n’est pas un refuge », a-t-il aussi précisé. Pour Annie Savage du RAPSIM, la STM s’est dotée des mécanismes qui vont lui permettre de déplacer les personnes vulnérables tout l’hiver, quitte à ce qu’elles se retrouvent dehors. « On peut se demander si les personnes en situation d’itinérance ont encore leur place dans l’espace public », observe-t-elle.

Des toilettes verrouillées à l’UQAM

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

L’Université du Québec à Montréal

Depuis le printemps dernier, des cartes étudiantes magnétiques sont nécessaires pour accéder à certaines toilettes de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), située en plein cœur du centre-ville. Dans les pages du journal étudiant Montréal Campus, plusieurs associations étudiantes ont jugé la mesure anti-itinérants. Cependant, depuis l’installation des lecteurs, le nombre d’interventions des équipes d’entretien de plomberie liées à « des incidents et des dégâts » a chuté de 30 %, indiquait Jenny Desrochers, directrice des relations de presse de l’UQAM, dans le même article. « En plein centre-ville, l’UQAM est censée être un pôle de démocratie, c’est extrêmement alarmant », dénonce Mme Savage.

Lisez l’article du Montréal Campus

Des bancs barricadés au métro Bonaventure

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Panneaux de contreplaqué installés par la STM pour bloquer l’accès aux bancs du métro Bonaventure, en février 2021

En février 2021, au milieu de l’hiver, des panneaux de contreplaqué ont été installés par la STM pour bloquer l’accès aux bancs qui servaient aux itinérants, rapportait alors La Presse. La STM avait assuré que la mesure avait été adoptée en contexte pandémique, « pour améliorer la fluidité dans ce corridor et contribuer au respect d’une distanciation physique adéquate, en respect des consignes sanitaires en vigueur », avait indiqué Philippe Déry, conseiller en relations publiques de la STM.

Lisez « Métro Bonaventure : des bancs utilisés par des sans-abri condamnés par la STM »

Pas que des mesures récentes

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le parc Émilie-Gamelin, dans Ville-Marie

Ce n’est pas la première fois que la Ville de Montréal impose des restrictions critiquées dans l’espace public visant les personnes itinérantes. En 2008, les 15 derniers parcs de Ville-Marie ouverts la nuit, dont les parcs Émilie-Gamelin et Viger, avaient cessé d’être accessibles une fois la nuit tombée. La mesure avait été considérée comme « une violation du droit à l’accès, sans discrimination, au domaine public [qui] porte atteinte au droit des personnes itinérantes à la dignité et à la liberté », selon un rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse de 2009.

Lila Dussault, La Presse

2 « J'aime »

Je doute quant à l’utilité des amendes, mais entièrement d’accord avec l’expulsion.
Pour que quelqu’un fasse une plainte quant à l’odeur corporelle, c’est que ça doit être extrêmement dérangeant.

1 « J'aime »

Nous modifierons la formulation de la nouvelle disposition au règlement des bibliothèques pour qu’elle reflète notre volonté d’inclusion dans tous les espaces de la Ville. En aucun cas, la discrimination n’a sa place à Montréal.

Il faut cependant reconnaître que le personnel des bibliothèques vit des situations délicates et complexes, qui nécessitent d’être mieux encadrées. Nous fournirons un guide d’accompagnement aux gestionnaires qui leur permettra d’appliquer en tout temps la réglementation ajustée de façon humaine, sensible et respectueuse.

Les bibliothèques de Montréal, comme tous les lieux publics de la métropole, seront toujours des lieux inclusifs, sécuritaires et accueillants pour tout le monde.

1 « J'aime »

Petites salles de concert Des propriétaires montréalais demandent une réglementation plus souple

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

La scène du bar montréalais et salle de concert Turbo Haüs

(Montréal) Des propriétaires de clubs montréalais demandent à la Ville de mettre à jour les règlements sur le bruit et les règles d’aménagement afin de mieux protéger ses petites salles de concert.

Publié à 9h42

Partager

La Presse Canadienne

Ces destinations nocturnes populaires se sont retrouvées ces dernières années de plus en plus entourées de nouvelles constructions résidentielles qui, selon certains propriétaires de clubs, les exposent à un risque accru de plaintes pour bruit et d’amendes coûteuses.

Jon Weisz, directeur d’une association de salles de concert indépendantes au Québec, affirme que les plaintes liées au bruit menacent l’existence même de certains établissements.

Il soutient que les règlements sur le bruit à Montréal sont généralement trop subjectifs et accordent trop de crédit aux plaintes.

Lui et d’autres souhaitent également que Montréal oblige les promoteurs à s’adapter aux conditions sonores existantes du quartier en intégrant des éléments d’atténuation du bruit dans la conception et la construction des bâtiments.

Sergio Da Silva, copropriétaire du bar montréalais et salle de concert Turbo Haüs, se dit favorable au développement à usage mixte dans son quartier, mais la ville doit faire davantage pour garantir que les résidents et les clubs puissent coexister harmonieusement.

2 « J'aime »

Pleins feux sur le fleuve Saint-Laurent au musée Pointe-à-Callière

L’affiche de l’exposition «Fleuve Saint-Laurent, échos du rivage», réalisée par Dominique Boudrias

Photo : Pointe-à-Callière / Dominique Boudrias

Publié hier à 15 h 28 HNE

Le musée Pointe-à-Callière de Montréal présente du 30 novembre au 3 mars l’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages. Le troisième plus long cours d’eau au pays y est raconté à travers quelque 300 objets, des projections, des textures, des sons et même des odeurs, le tout sur une musique de Flore Laurentienne.

L’exposition est divisée en dix haltes qui explorent différentes facettes du fleuve comme le transport, la navigation, la pêche ou les grands naufrages qui ont marqué son histoire, comme celui de l’Empress of Ireland en 1914, qui a coulé en 14 minutes au large de Rimouski, emportant avec lui 1000 vies humaines.

Le parcours est jalonné de plus de 300 objets significatifs provenant de Pointe-à-Callière et d’autres institutions comme le Musée maritime du Québec. Un scaphandre, des maquettes de bateaux, la casquette du navigateur Joseph-Elzéar Bernier, autant d’artéfacts imprégnés de la vie qui fourmille autour du fleuve depuis des siècles.

Une casquette ayant appartenu à Joseph-Elzéar Bernier (1852-1934), l’un des plus grands navigateurs québécois de son époque.

Photo : Pointe-à-Callière / Marie-Pier Morin

Chiard de goélette et pont de glace

L’exposition ratisse large, avec par exemple une section entièrement consacrée à la gastronomie liée au Saint-Laurent. On parle notamment de l’initiative Mange ton Saint-Laurent, menée par la cheffe Colombe St-Pierre, ou encore de la recette du chiard de goélette, mets traditionnel gaspésien composé de patates, de lard, d’oignons et d’éperlan.

Une maquette du paquebot transatlantique Empress of Ireland, qui assurait la liaison régulière entre Québec et Liverpool, en Angleterre, entre 1906 et 1914.

Photo : Pointe-à-Callière / Marie-Pier Morin

Dans la zone réservée aux ponts, le public pourra aussi découvrir un aspect historique peu connu du fleuve : le pont de glace qui reliait Hochelaga à Longueuil pendant quelques hivers dans les années 1880, où on a même installé un chemin de fer pour accueillir des trains.

Depuis toujours, le Saint-Laurent accompagne les activités économiques et socioculturelles des communautés côtières, et des millions de personnes en ont tiré leur subsistance. Cela méritait que l’on se penche sur l’histoire de ce joyau naturel.

Une citation de Anne Élisabeth Thibault, directrice générale de Pointe-à-Callière

Mathieu David Gagnon, alias Flore Laurentienne, assure l’ambiance musicale de l’exposition avec ses œuvres inspirées de l’immensité de la voie navigable; une section entière est d’ailleurs consacrée au musicien en fin de parcours.

Les billets pour l’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages sont disponibles sur le site du musée Pointe-à-Callière (Nouvelle fenêtre).

Avec les informations de Katerine Verebely, chroniqueuse culturelle à l’émission Tout un matin*.*

À lire aussi :

1 « J'aime »

L’âme de Montréal menacée par la guerre au bruit

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

De nouveaux immeubles résidentiels ont poussé près du dôme de la Société des arts technologiques (SAT) ces dernières années.


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

Il y a une question existentielle à laquelle je n’ai jamais eu de réponse.

Publié à 3h38 Mis à jour à 6h00

Partager

Comment peut-on déménager à quelques mètres d’une salle de spectacles ou d’un bar bruyant, en toute connaissance de cause, et espérer un silence aussi absolu que dans une tanière au milieu d’une forêt ?

La réponse relève de l’évidence : c’est impossible.

Ou l’est-ce vraiment ?

J’ai parlé à plusieurs gros noms du nightlife montréalais ces derniers jours, et leur découragement est unanime. La tendance des dernières années favorise nettement les voisins plaignards, souvent même un seul, qui invoquent la réglementation municipale pour entraver leurs activités.

La guerre au bruit est lancée dans plusieurs quartiers traditionnellement animés, et c’est surtout l’individualisme extrême qui triomphe jusqu’ici.

Le cas de la Société des arts technologiques (SAT) est assez révélateur à cet égard.

Pour ceux qui ne la connaissent pas, il s’agit d’une salle multidisciplinaire située sur le boulevard Saint-Laurent, à quelques pas de la rue Sainte-Catherine. En plein cœur du « Red Light », l’un des points chauds des nuits montréalaises depuis plus d’un siècle.

On n’est pas à Saint-Lambert, ici. Ça brasse.

La SAT, donc, a ouvert ses portes en 1996 et tenu au fil des ans des centaines de soirées, qui ont contribué à la réputation de Montréal sur la scène internationale de la musique électronique. C’est aussi un haut lieu de création et de diffusion culturelle, entre autres grâce au dôme « immersif » qui surplombe l’immeuble.

Pas ennuyeux, pour y avoir passé plusieurs soirées mémorables dans mes jeunes années.

C’était incontournable : les condos ont poussé comme des champignons autour de la SAT. Un nouveau voisin, qui a emménagé dans un appartement situé à quelques mètres du fameux « dôme », déteste le bruit.

Il a multiplié les plaintes, ce qui a entraîné plusieurs visites des policiers. Puis un constat d’infraction de 1500 $. Puis la menace d’autres amendes plus salées. Et une interdiction pour la SAT de prolonger ses heures de vente d’alcool dans le cadre du dernier festival MUTEK, pour une seule soirée, en raison de cette vilaine tache à son dossier.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Jenny Thibault, directrice générale de la Société des arts technologiques (SAT)

Bref, un paquet de troubles à cause d’un voisin « quérulent », m’a résumé Jenny Thibault, directrice générale de la SAT.

Elle s’est rendue jusqu’en Cour pour contester la contravention, sans parler des 10 000 $ investis jusqu’ici pour embaucher un acousticien, bonifier l’insonorisation et acheter de nouveaux appareils sonores pour réduire les fréquences basses provenant du système sonore de la SAT.

Ça nous a fait perdre des revenus, causé beaucoup de préjudices, et on a engagé beaucoup de frais.

Jenny Thibault, directrice générale de la SAT

L’issue reste incertaine : c’est « David contre Goliath » dans ce dossier, dit-elle en soupirant.

Les Montréalais qui se plaignent du bruit peuvent se reposer sur une réglementation qui leur est largement favorable. En vertu d’un article controversé, « le bruit produit au moyen d’appareils sonores, qu’ils soient situés à l’intérieur d’un bâtiment ou qu’ils soient installés ou utilisés à l’extérieur », est strictement prohibé.

Ce qui est bien entendu une mission impossible.

Les propriétaires du resto-bar Grenade, rue Ontario, tout près du pont Jacques-Cartier, l’ont appris à la dure cet automne. Un voisin a multiplié les plaintes contre leur commerce ouvert depuis 10 ans, ce qui s’est traduit par plusieurs visites d’inspecteur et une contravention.

Le constat d’infraction de 1500 $, que j’ai pu voir, fait état d’un bruit « audible depuis l’extérieur ». Même s’il a installé des rideaux insonorisant, réduit le volume des haut-parleurs et coupé toute musique sur la terrasse, le copropriétaire Charles Méthot redoute la suite des choses.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Charles Méthot et Mathieu Boudrias, copropriétaires du resto-bar Grenade

« Il y a eu des bars depuis des décennies dans ce local, avant nous, lance-t-il. Un moment donné, les nouveaux qui viennent dans le secteur doivent s’acclimater à partir de ça. Si demain matin on voulait devenir une discothèque, ce serait à nous de nous acclimater. »

À mi-chemin entre la SAT et le Grenade, en plein cœur du Quartier latin, la question du bruit fait aussi (étonnamment) des vagues. On est ici à quelques pas de l’UQAM, dans l’hypercentre de Montréal, un secteur fréquenté surtout par les étudiants et par un nombre important de sans-abri.

Le Turbo Haüs, un bar-spectacle ouvert depuis cinq ans, a reçu récemment la menace d’un constat d’infraction de 1500 $ en raison de plaintes de bruit d’un voisin. Le copropriétaire Sergio Da Silva ne décolère pas, d’autant plus que la plainte provient vraisemblablement d’un immeuble tout juste aménagé à côté de son commerce.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Sergio Da Silva, propriétaire du bar-spectacle Turbo Haüs

Le statut de Montréal comme ville festive et créative est plus que jamais « fragilisé » par la hausse fulgurante des loyers et par la saignée des années pandémiques, tonne M. Da Silva. La guerre au bruit ajoute une couche de difficulté supplémentaire.

Il dit ne plus avoir « aucune sympathie » envers les nouveaux résidants intolérants. « Vous pouvez déménager à Candiac, à côté d’un parcours de golf. C’est tranquille. »

Je suis 100 % d’accord.

Si vous vous installez dans le Quartier des spectacles, ou dans le Quartier latin, ou à côté d’un bar bruyant, en toute connaissance de cause, assumez cette décision ou sinon, allez ailleurs.

Vous êtes en ville. Pas en banlieue, et encore moins en forêt.

Plusieurs bars et salles de spectacles sont tombés au combat contre le bruit ces dernières années à Montréal, surtout sur le boulevard Saint-Laurent – la Main. Il y a eu le Divan Orange, le Diving Bell Social Club, Les Bobards, entre autres.

Un autre cas récent a fait la manchette : celui de La Tulipe, dans l’est du Plateau Mont-Royal. La mythique salle de spectacles s’est fait ordonner de baisser le volume par un juge de la Cour supérieure cette année, après une saga ahurissante avec un voisin1.

C’est dans ce contexte précaire et tendu que Montréal déposera bientôt sa première politique sur la vie nocturne, promise depuis la campagne électorale de 2017. La Ville entend réviser du même coup sa réglementation sur le bruit, qu’elle reconnaît être « inadéquate ».

Un projet pilote sera mené à partir de l’été 2024 dans une demi-douzaine de salles de spectacles, afin de trouver le meilleur calibrage pour assurer un « bon équilibre » entre les tenanciers et leur voisinage, m’a expliqué une source proche du dossier.

À très court terme, la Ville envisage de suspendre l’application de l’article le plus litigieux de son règlement sur le bruit, pour les salles de spectacles. Celles-ci pourraient donc poursuivre leurs activités sans craindre de recevoir à tout bout de champ une contravention, d’ici à ce que de nouvelles normes soient édictées.

L’administration Plante compte aussi suivre l’exemple d’autres grandes villes internationales, qui mettent de l’avant le principe de « l’agent de changement ». En gros, cela oblige les nouveaux projets immobiliers construits proche des lieux de diffusion à insonoriser suffisamment leurs unités, et inversement, à forcer les nouvelles salles de spectacles à ne pas déranger leurs voisins2.

Cette politique de la vie nocturne est attendue de pied ferme par le milieu du nightlife. Plusieurs craignent une distinction trop nette entre les salles de spectacles traditionnelles et les bars (beaucoup plus nombreux) qui offrent des prestations en tout genre.

Les détails viendront à la fin du mois ou en janvier prochain.

Il faudra souhaiter que cette politique soit accompagnée d’un plan d’action (très) concret, au-delà des bonnes intentions sur papier.

1. Lisez l’article « Jugement sur le bruit : “La Tulipe est là pour rester” »

2. Lisez le texte « Adoptons le principe de l’agent de changement »

6 « J'aime »

Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages Il était une fois le fleuve

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages à Pointe-à-Callière

Vous saurez tout sur le fleuve Saint-Laurent, sa richesse, ses épaves et ses batailles, grâce à l’exposition présentée jusqu’au 3 mars 2024 au musée Pointe-à-Callière, intitulée Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages.

Publié à 2h13 Mis à jour à 8h00

Partager


Olivia Lévy
Olivia Lévy La Presse

Saviez-vous que le requin-pèlerin, au deuxième rang des plus gros poissons au monde, fréquente les eaux du Saint-Laurent ? Que les scientifiques estiment à environ 27 000 le nombre d’espèces végétales et animales présentes dans le Saint-Laurent ? Que l’Assemblée nationale du Québec a désigné en 2010 le Saint-Laurent comme patrimoine national ? C’est ce que vous découvrirez en allant voir l’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages, où on nous présente le fleuve dans toute sa splendeur et sous tous les angles.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’exposition Fleuve Saint-Laurent échos des rivages à Pointe-à-Callière présente plus de 300 objets provenant du musée maritime du Québec et du Musée de la civilisation.

Au fil du parcours, on découvre l’immensité du fleuve selon différents thèmes : la pêche, le transport fluvial, la construction navale, les épaves, les batailles, le tourisme, la biodiversité et les enjeux environnementaux. L’exposition se veut « multisensorielle » ; il y a des cartes interactives, des projections et extraits de films, des objets exposés, des odeurs et des sons, ce qui rend le parcours très vivant.

« Notre rapport au fleuve est différent selon la ville où on habite. À Montréal, on est une île au milieu du Saint-Laurent, nous sommes 2 millions d’insulaires, mais le fleuve, on l’a maîtrisé, on a construit des ponts, des canaux, des écluses, on a un peu perdu de vue le côté plus naturel du fleuve, il n’a plus d’emprise sur nous alors que si vous habitez aux Îles-de-la-Madeleine, le fleuve (le golfe du Saint-Lauent) est très présent au quotidien avec ses marées et ses traversiers », analyse Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière.

La puissance du fleuve

Une des parties les plus impressionnantes de l’exposition est celle sur les épaves. On comprend mieux à quel point le Saint-Laurent est un des fleuves les plus difficiles à naviguer au monde. Les marées sont impressionnantes, et les courants peuvent atteindre une vitesse de 5,9 nœuds (11 km/h) dans certaines zones.

De nombreux navigateurs y ont perdu la vie, et le naufrage qui a marqué les esprits est celui de l’Empress of Ireland le 29 mai 1914. Ce paquebot transatlantique de la Canadian Pacific est entré en collision avec le charbonnier norvégien Storstad, au large de Rimouski. En 14 minutes, le paquebot a sombré, ne laissant que 465 survivants sur les 1489 personnes à bord.

« L’épave se trouve dans le fleuve au large de Pointe-au-Père, elle est protégée, classée comme objet patrimonial, on ne peut plus y accéder », explique Samuel Moreau.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies-multimédias du musée Pointe-à-Callière

Certains objets [de l’Empress of Ireland] sont exposés ici, comme les assiettes des trois différentes classes et il y a ce pied du piano à queue de la salle de musique de la première classe. On peut le voir sur la photo d’archives et ça nous montre la vie à bord du paquebot.

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière

Il précise que le fleuve est celui de tous les dangers avec ses récifs et ses courants, et encore aujourd’hui, il est obligatoire pour tous les navires qui entrent dans le Saint-Laurent de faire appel à des pilotes formés.

« Tous les navires s’arrêtent aux Escoumins, un pilote embarque à bord, et les mène à bon port. Il y a des pilotes qui sont spécialisés dans trois tronçons maritimes différents du fleuve, Escoumins-Québec, Québec–Trois-Rivières, et Trois-Rivières–Montréal », dit-il.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Des objets du paquebot Empress of Ireland, des assiettes des trois classes et le pied du piano à queue de la salle de musique.

Un peu d’histoire

Au fil de l’exposition, on nous rappelle que le fleuve Saint-Laurent est une route commerciale essentielle, que la Voie maritime ouvre en 1959 et devient la plus grande voie de pénétration maritime de tous les continents. « Le transport maritime sur le Saint-Laurent est très important pour l’économie, c’est 45 % du trafic international du Canada », précise Samuel Moreau.

N’oublions pas que le Saint-Laurent est un des plus longs cours d’eau au Canada.

Le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, qui inclut les Grands Lacs qui se déversent dans le fleuve, c’est 25 % des réserves d’eau douce de la planète !

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière

« On est au Québec, mais on ne réalise pas que l’Ontario, avec une partie des États-Unis, c’est plus de 20 millions de personnes qui vivent dans le bassin versant du fleuve Saint-Laurent qui atteint une longueur de 3260 km », explique Samuel Moreau.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

En 1913, le Canada Steamship Lines organise sur le fleuve de luxueuses croisières avec les « bateaux blancs ».

Le fleuve, c’est le tourisme qu’on y a développé sur les rives du Saint-Laurent avec le lancement du premier bateau à vapeur en 1809, puis en 1913, la Canada Steamship Lines y organise de luxueuses croisières avec les « bateaux blancs » qui accueillent jusqu’à 500 passagers. Le Bas-du-Fleuve devient un lieu de villégiature très prisé, on y fréquente l’hôtel Tadoussac et le Manoir Richelieu dans Charlevoix.

Le fleuve, c’est aussi une source de plaisir. On en savoure les poissons, les homards et les autres crustacés, on peut y observer le rorqual à bosse et le béluga. On nous rappelle à la fin de l’exposition que le fleuve est un patrimoine fragile qu’il faut protéger, et qu’il est nécessaire de poursuivre les efforts pour sa sauvegarde.

L’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages est présentée au musée Pointe-à-Callière jusqu’au 3 mars 2024.

Consultez la page de l’exposition

3 « J'aime »

Cette exposition me semble être des plus intéressantes mais aussi des plus informatives. Il est vrai que nous ne connaissons pas bien notre fleuve, et moi le premier qui est assez ignorant de ce qu’il comporte. Donc je serai ravi, d’ici noël, d’aller visiter ce musée qui est très important pour la ville mais qui n’est pas toujours à la hauteur. Cette fois-ci, je crois qu’il l’est !

1 « J'aime »

État des bibliothèques publiques Deux pas en avant, un pas en arrière

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

L’Association des bibliothèques publiques du Québec vient de publier une mise à jour de son portrait national des institutions culturelles. Sur notre photo, la bibliothèque Maisonneuve, qui a fait peau neuve après trois ans de travaux.

Après une toute première étude, présentée en 2022, fournissant un portrait global des bibliothèques québécoises, l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ) vient de publier une mise à jour de ces données. Plusieurs critères objectifs, comme les acquisitions, l’accès du public ou les ressources humaines, permettent de prendre le pouls de ces institutions culturelles incontournables.

Publié à 1h08 Mis à jour à 9h00

Partager


Sylvain Sarrazin
Sylvain Sarrazin La Presse

Nouveau calcul, léger recul

Aux yeux de l’ABPQ, les résultats globaux obtenus dans le cadre de l’étude publiée en 2022 (qui portait sur l’année 2019, parenthèse pandémique oblige) n’étaient pas des plus reluisants, avec une note nationale finale de 66 %. Trois ans plus tard, la situation s’est, en apparence, légèrement ternie, avec une baisse de deux points de pourcentage. Il faut cependant noter que le changement de la méthode de calcul concernant le volet « ressources humaines » a considérablement plombé le total global. En tout, cinq critères y sont examinés à l’échelle provinciale et locale, à savoir les acquisitions (avec une note 84 %), les heures d’ouverture (54 %), la superficie (66 %), les places assises (78 %) et les ressources humaines (30 %).

Plusieurs avancées…

Pas d’alarmisme : derrière la note moyenne nationale détériorée en raison du raffinement de calcul pour les ressources humaines, se cachent quelques progressions. C’est notamment le cas du côté des acquisitions de documents, qui atteint la bonne note de 84 % (contre 70 % en 2019). Le nombre de places assises a également évolué dans le bon sens (+ 4 points de pourcentage pour atteindre un très honorable 78 %). Quant à la superficie de nos bibliothèques, elle récolte une note passable de 66 % et reste stable.

… et quelques reculs

Petite anomalie dans le portrait : le score de 30 % obtenu par les ressources humaines, une dégringolade de 35 points de pourcentage. Comment ? On a congédié plus du tiers de nos bibliothécaires ? Que nenni, cette contre-performance s’explique par l’implantation d’une nouvelle méthode de calcul, afin de refléter plus fidèlement la réalité, expliquent les auteurs. Il ne manquait pas moins de 475 bibliothécaires et l’équivalent de 737 techniciens en 2022 pour atteindre le plus haut standard, soit « pour atteindre le niveau d’excellence permettant des services professionnels auprès des citoyennes et des citoyens : gestion de la bibliothèque, soutien à la recherche documentaire, programmation culturelle de la bibliothèque, etc. ». Quant aux heures d’ouverture, elles ont également baissé, à 54 %, conséquence probable de la pénurie de main-d’œuvre et des effets post-pandémiques.

Bollés et bonnets d’âne

La qualité des réseaux bibliothécaires, basée sur les cinq critères pré-énoncés, reste contrastée selon les régions. Celle de Montréal fait office de modèle, avec une note moyenne de 94 %, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec complétant le trio de tête. De l’autre côté du spectre, selon les données recensées, l’Estrie (53 %), la région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine ainsi que le Centre-du-Québec étaient en 2022 celles qui traînaient le plus la patte en matière de ressources bibliothécaires.

Consultez le portrait complet

En savoir plus

  • 1039
    Nombre de bibliothèques publiques recensées en 2021

3,4 %
Pourcentage des Québécois n’ayant pas accès à une bibliothèque dans leur municipalité

1 « J'aime »

Gala Québec Cinéma Viking, sur toute la ligne

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Viking, de Stéphane Lafleur, a remporté le prix de la meilleure réaliste lors du Gala Québec Cinéma dimanche soir.

Après sept récompenses au Gala Artisans, le film de Stéphane Lafleur remporte quatre autres prix Iris au 25e Gala Québec Cinéma.

Mis à jour hier à 23h07

Partager


Manon Dumais
Manon Dumais La Presse

Dimanche soir, Jay Du Temple, élégant, drôle et insolent, a animé la 25e édition du Gala Québec Cinéma, présenté pour la première fois sur Noovo et noovo.ca, en direct de Grandé studios, à Pointe-Saint-Charles. Au cours de la soirée où ont été remis 12 prix Iris, Viking, remarquable tragicomédie de science-fiction à l’humour décalé de Stéphane Lafleur, s’est distingué à quatre reprises.

En plus d’être sacré Meilleur film, Viking a permis à Stéphane Lafleur de repartir avec l’Iris de la Meilleure réalisation et de partager le prix du Meilleur scénario avec Eric K. Boulianne. « Comme c’est un prix du scénario, j’aimerais remercier Sophie Leblond, qui a fait le montage du film. J’aimerais aussi remercier ce garçon à côté de moi, je t’aime », a déclaré celui qui avait remporté ces deux derniers prix en 2008 pour Continental, un film sans fusil, son premier long métrage.

« Je voudrais féliciter ceux qui étaient en nomination, mais pas l’autre Eric K. Boulianne, qui me gosse », a blagué le scénariste. Vu dans Viking et Le plongeur, le prolifique et polyvalent artiste était également la tête d’affiche et l’un des auteurs de Farador, savoureuse et hilarante comédie fantaisiste d’Édouard Albernhe Tremblay, en lice pour le Meilleur premier film et gagnante du Meilleur maquillage (Iris attribué à Lyne Tremblay, Faustina De Sousa, François Gauthier et Michael Loncin).

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Steve Laplante

Pour sa part, Steve Laplante, qui incarne avec brio David, alias John, dans Viking, a remporté l’Iris de la Meilleure interprétation masculine dans un premier rôle. « Stéphane Lafleur, quand j’ai su que je travaillerais avec toi, je savais que je travaillerais avec un grand réalisateur, mais je ne savais pas que l’homme que tu es allait l’accoter », a lancé l’acteur.

Nommé 18 fois, le film du réalisateur de Tu dors Nicole avait remporté sept prix au Gala Artisans, animé jeudi soir au Studio D par Fabiola Nyrva Aladin, la Janet de Viking, en lice pour l’Iris de la Révélation de l’année.

Une belle relève

Révélée dans La déesse des mouches à feu (2020), d’Anaïs Barbeau-Lavalette, Kelly Depeault a reçu le prix de la Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle pour Noémie dit oui, de Geneviève Albert, qui concourait dans quatre catégories, dont celle du Meilleur premier film. « Soyons l’amour avec lumière et joie », a dit la jeune actrice, qui incarne magistralement une adolescente piégée par un proxénète**.**

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Kelly Depeault

Irrésistible dans le rôle du truculent et touchant cuisinier Bébert, Charles-Aubey Houde a reçu l’Iris de la Meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien dans Le plongeur. Brillante adaptation du roman de Stéphane Larue, le long métrage de Francis Leclerc, écrit avec le coscénariste de Viking, Eric K. Boulianne, figurait dans 12 catégories.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Charles-Aubey Houde

Nommé 13 fois, Les chambres rouges, glaçant et anxiogène thriller de Pascal Plante (Les faux tatouages, Nadia, Butterfly), s’est illustré à deux reprises au cours de la soirée. De fait, les talentueuses Laurie Babin et Juliette Gariépy, qui y incarnent la naïve Clémentine et l’énigmatique Kelly-Anne, ont été respectivement saluées des prix de la Meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien et de la Révélation de l’année.

Salut l’acteur !

Figure incontournable du cinéma québécois, animateur des premier et dixième galas, acteur fétiche du grand Denys Arcand, Rémy Girard a reçu l’Iris hommage des mains de son amie Louise Portal, lauréate de l’an dernier. Yves Jacques, Michel Charette, Hélène Bourgeois Leclerc, Denis Bouchard, Dominique Michel et Denis Villeneuve ont salué l’acteur qui, bien que cumulant 59 films au compteur, recevait son premier prix Iris.

« Je ne suis jamais plus heureux dans mon travail que sur un plateau. Quand je suis sorti du Conservatoire, je ne pensais pas que ma carrière se ferait surtout au grand écran », a lancé Rémy Girard.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Rémy Girard a reçu l’Iris hommage.

À chaque film, chaque tournage, je suis heureux. Plus que jamais, j’ai le désir de continuer à rencontrer d’autres personnages. En attendant, je vous dis à bientôt dans un cinéma près de chez vous.

Rémy Girard, qui a reçu l’Iris hommage

Il y a 10 ans, l’inoubliable Michel Côté, disparu le 29 mai dernier à 72 ans, se voyait remettre ce prix hommage pour l’ensemble de sa carrière. On a d’ailleurs pu voir plusieurs extraits de films mettant en scène l’acteur lors du segment In Memoriam où Marie-Eve Janvier, accompagnée au piano par Jean-Michel Blais, chantait Emmenez-moi de Charles Aznavour.

Afin de saluer sa mémoire, le Gala Québec Cinéma a renommé le Prix du public le prix Michel-Côté. Dans un mélange de joie et d’émotion, Maxime Le Flaguais, fils de l’acteur, et Marc-André Grondin, qui a incarné son fils dans C.R.A.Z.Y. du regretté Jean-Marc Vallée, ont remis le prix saluant le film le plus populaire au premier long métrage d’Anik Jean, Les hommes de ma mère.

Écrit par Maryse Latendresse, Les hommes de ma mère était aussi en lice dans les catégories du Meilleur premier film et de la Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle pour Léane Labrèche-Dor. Rappelons que, pour la première fois, ce sont trois films de femmes qui ont connu les meilleurs box-offices : 23 décembre, réalisé par Miryam Bouchard sur un scénario d’India Desjardins ; Le temps d’un été, écrit par Marie Vien et mis en scène par Louise Archambault ; et celui d’Anik Jean.

« Quelle entrée spectaculaire dans le cinéma », s’est exclamé Patrick Roy, président d’Immina Films, qui a rappelé au gouvernement fédéral que l’industrie attendait avec impatience le maintien du financement de Téléfilm Canada. L’émotion dans la voix, il s’est dit fier de gagner ce premier prix Michel-Côté, un homme « exceptionnel, généreux et disponible ».

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Anik Jean, enlacant Maxime Le Flaguais et recevant le prix Michel-Côté. À leur gauche, Marc-André Grondin.

« C’est ce prix-là que je voulais pour mon film ! Je veux faire brailler encore ! Vous m’avez fait brailler ! », a dit Anik Jean avant de passer la parole à Patrick Huard, producteur et acteur du film, qui a aussi salué Michel Côté qui lui a « montré à raconter des histoires qui parlent de vous ». Par ailleurs, C.R.A.Z.Y. a été élu par le public film préféré des 25 dernières années : « Le film n’a pas vieilli, a dit Danielle Proulx, qui accompagnait sur scène Alex Vallée. Malheureusement, Michel et Jean-Marc ne vieilliront pas non plus. »

Nommé six fois, lauréat de l’Iris du Film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec remis jeudi soir, Falcon Lake, envoûtant récit initiatique aux accents poétiques flirtant avec le cinéma de genre de Charlotte Le Bon, a obtenu le prix du Meilleur premier film. La cinéaste a voulu ajouter sa « modeste voix » à la communauté internationale en demandant un « cessez-le-feu immédiat » en évoquant le conflit israélo-palestinien.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Charlotte Le Bon

Après avoir remporté l’Iris du Meilleur montage (Film documentaire) au Gala Artisans, Jeremiah Hayes est reparti avec le prix du Meilleur film documentaire pour Dear Audrey, bouleversant portrait du documentariste Martin Duckworth et de sa femme aux prises avec la maladie d’Alzheimer, la photographe Audrey Schirmer, lequel concourait dans quatre catégories.

Rejoint à la fin du gala par Fabiola Nyrva Aladin, qui n’a pu s’empêcher de lancer un juron en annonçant que Viking était le Meilleur film de l’année, Jay Du Temple s’est écrié « longue vie au cinéma québécois, c’était un honneur ! ».

Consultez la liste complète des finalistes et des lauréats

1 « J'aime »

Le Cinéma Impérial menacé de fermeture


Valérian Mazataud, archives Le Devoir
Le Cinéma Impérial sur la rue De Bleury, en mars 2020

Étienne Paré
16 h 24
Culture

L’Impérial, l’une des plus vieilles salles de cinéma de Montréal, pourrait fermer ses portes. Québecor, qui assure la maintenance de cet édifice patrimonial depuis six ans, mettra fin à son soutien financier à compter du 31 janvier prochain, son projet de réfection n’ayant pas reçu l’aide du gouvernement fédéral.

Le Cinéma Impérial est géré depuis 1995 par un organisme sans but lucratif dirigé par le fondateur de l’ancien Festival des films du monde de Montréal, Serge Losique, qui utilisait notamment la salle pour les projections durant l’événement.

En 2017, tout menaçait de s’écrouler alors que l’homme d’affaires était criblé de dettes, ce qui a d’ailleurs mené à la perte du festival. Le Cinéma Impérial était sérieusement lui aussi menacé de fermeture quand Québecor a dégagé un important soutien financier, permettant à l’OSBL de rembourser en partie ses créanciers et de sauver in extremis la salle.

Québecor dit depuis avoir injecté 8,5 millions $ pour la sauvegarde des installations, dans l’optique que son plan de restauration reçoive l’appui des différents paliers de gouvernement. Québec s’est déjà engagé à soutenir à la hauteur de 5,6 millions le projet de revitalisation majeure du bâtiment de la rue De Bleury proposée par l’entreprise. Québecor s’attendait à ce qu’Ottawa octroie une enveloppe similaire, mais en dépit de plusieurs années de représentations, la participation financière annoncée par le gouvernement fédéral est loin du compte, a-t-on indiqué dans un communiqué, sans préciser le montant.

Sans l’aide suffisante pour son projet, Québecor cessera donc de financer les activités du Cinéma Impérial à compter du 31 janvier, ce qui met à nouveau sa survie en péril. « Le Cinéma Impérial devra mettre fin à ses activités. Le Québec a déjà perdu une grande quantité d’immeubles patrimoniaux par vétusté. Si la préservation du patrimoine bâti est une réelle priorité, une part équitable entre les contributions publiques et privées s’impose et est essentielle à la réalisation de projets de cette importance », s’est désolé par voie de communiqué Benoit Clermont, membre du conseil d’administration du Cinéma Impérial.

Lieu de diffusion culturel important

L’organisme sans but lucratif qui gère l’Impérial est toujours dirigé officiellement par Serge Losique. Mais dans les faits, plusieurs personnalités liées à Québecor se sont jointes au conseil d’administration. Benoit Clermont est d’ailleurs le président de Production Déferlantes, une importante compagnie de production télévisuelle dont est actionnaire le Groupe TVA.

L’entreprise de Pierre Karl Péladeau comptait mener d’importants travaux pour moderniser ce bâtiment construit en 1913 et classé immeuble patrimonial grâce à son architecture de type « super palace ». Québecor espérait élargir sa vocation et en faire une salle de spectacle pour toutes les disciplines artistiques. Le Cinéma Impérial accueille actuellement plusieurs événements, comme Présence Autochtone, le Festival du nouveau cinéma, Cinémania et les Rencontres internationales du documentaire de Montréal.

« Au-delà de son héritage patrimonial, le Cinéma Impérial est un lieu de diffusion culturel important pour les producteurs, les partenaires culturels, les créateurs, les artistes et le public. C’est un lieu emblématique qui a tout le potentiel nécessaire pour renforcer encore davantage la vitalité du Quartier des spectacles », a soutenu Benoit Clermont, en appelant le gouvernement fédéral à revoir sa décision.

3 « J'aime »

Nouveau projet de centre culturel et artistique de Kahnawà:ke

Le projet est par Provencher_Roy et Brook Mcllroy

2 « J'aime »