Lieux culturels

Musée des beaux-arts de Montréal Stéphane Aquin veut transformer le musée « pièce par pièce »

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le directeur général du Musée des beaux-arts de Montréal, Stéphane Aquin

Le directeur général du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), Stéphane Aquin, nommé en 2020 en pleine pandémie à la suite du congédiement de Nathalie Bondil, vient d’accepter un nouveau mandat de trois ans. Il aura la tâche de mettre en place le premier plan stratégique de l’institution muséale.

Publié à 0h58 Mis à jour à 10h00

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Jean Siag
Jean Siag La Presse

Création d’un nouvel espace consacré à l’art québécois et canadien dans le pavillon Claire et Marc Bourgie ; redéploiement de la collection d’art inuit dans le pavillon historique Hornstein ; aménagement de la nouvelle collection d’art décoratif et de design dans le futur pavillon Liliane et David M. Stewart ; transformation de l’aire d’accueil des visiteurs dans le pavillon Jean-Noël Desmarais ; réaménagement de l’avenue du Musée en jardin urbain ; ouverture d’un café…

Voilà quelques-uns des projets qui seront menés par le MBAM dans les prochains mois de manière à ce que l’institution soit parfaitement « adaptée à la réalité du XXIe siècle », a indiqué Stéphane Aquin, qui continuera de faire équipe avec la directrice de la conservation, Mary-Dailey Desmarais, et avec le directeur général adjoint, Yves Théoret.

« Notre but est de transformer le musée pièce par pièce de manière à ce que, cumulativement, quelqu’un qui ne serait pas venu au musée depuis dix ans ne s’y reconnaisse pas ! », a lancé Stéphane Aquin, qui souhaite « faire avec l’existant » et encore « promouvoir l’accessibilité » comme jamais auparavant.

Pour réaliser son plan stratégique, le MBAM mène une campagne de financement qui vise à amasser une somme de 100 millions de dollars sur cinq ans. Selon Jo-Anne Duchesne, directrice générale de la Fondation, le musée aurait déjà atteint 80 % de cet objectif. La répartition se fera de la manière suivante : 64 % des fonds seront investis dans la collection et la programmation ; 15 % iront dans les programmes d’éducation comme « Le musée en partage » ou « La ruche d’art », et 21 % seront consacrés à des projets spéciaux.

« La pandémie a accéléré une prise de conscience de ce qui fera le XXIe siècle : les phénomènes migratoires dus aux conflits, les préoccupations de justice sociale, la démographie changeante, avec le vieillissement de la génération des baby-boomers, l’importance grandissante de la diversité socioculturelle de Montréal… Les transformations que l’on veut faire visent à adapter le musée à ces changements pour en faire un lieu de vie et d’échanges », a indiqué le directeur général du MBAM.

Un musée « accueillant, accessible et ouvert »

Stéphane Aquin, qui était le conservateur en chef du Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de Washington jusqu’à sa nomination en 2020, avait laissé entendre que son passage à la tête du MBAM était temporaire. Dans une entrevue avec La Presse, il avait d’ailleurs affirmé : « Je suis là pour faire passer le musée à la prochaine génération. Mon mandat est un passage de témoin. Le Musée des beaux-arts est une invention du XIXe siècle. Il faut accélérer le passage vers le XXIe siècle et laisser une autre génération s’en occuper. »

Comment explique-t-il la prolongation de son mandat ? « En toute honnêteté, quand je suis rentré, je me disais que quelques années devraient suffire à accomplir le travail : l’assainissement du climat de travail, la mise en place d’un cadre de gouvernance, la mise en valeur de la collection, mais tout ça prend toujours plus de temps qu’on pense et, avec le dépôt du plan stratégique, le conseil d’administration m’a proposé de rester pour sa réalisation. »

Stéphane Aquin, dont l’objectif principal en arrivant était aussi de « renouer avec le personnel », estime avoir rempli sa mission.

« En toute humilité, les relations avec les 250 employés sont très bonnes. Ce sont des collègues extrêmement talentueux. Le fait de remettre en place des processus, de rescinder les postes de directeur général et de directeur de la conservation, qu’on n’aurait jamais dû fusionner, et de renouveler le conseil d’administration [présidé par André Dufour], qui est maintenant constitué de 14 personnes, tout ça a aidé », nous confie le directeur général.

Autre nouvelle annoncée lundi : la sculpture en verre soufflé de Dale Chihuly, Le soleil, qui était exposée à l’extérieur du pavillon historique du MBAM depuis 2003 avant d’être retirée en 2020, sera réinstallée à l’intérieur du musée, au centre du futur pavillon voué à l’art décoratif et de design. Une décision justifiée par les intempéries qui ont fini par endommager les vrilles de l’œuvre. La restauration de celle-ci nécessitera un investissement de 200 000 $.

« On veut que le musée soit accueillant, accessible et ouvert, conclut Stéphane Aquin. Je pense que l’ensemble des projets de transformation que nous allons mettre en place vont justement nous permettre de réaliser ces objectifs. »

Histoire de l’art québécois et canadien

Le MBAM a l’intention d’exposer quelques-unes des 17 000 œuvres de sa collection d’art québécois et canadien au niveau 4 du pavillon Claire et Marc Bourgie, là où se trouve actuellement la collection d’art inuit. L’objectif du musée est d’y organiser des expositions temporaires au moins une fois par année, a précisé la directrice de la conservation, Mary-Dailey Desmarais. « Nous voulons inviter des commissaires et des artistes d’ici pour mener des projets québécois et canadiens. » Quant à la collection d’art inuit, qui compte environ 900 œuvres créées par quelque 300 artistes, elle sera exposée (en partie) dans le pavillon historique Hornstein – actuellement en rénovation. L’espace, qui sera deux fois plus grand que dans son état actuel, sera ouvert l’an prochain grâce au travail de la commissaire et artiste visuelle asinnajaq.

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Je suis très ravi que ca bouge un peu au MBAM. Je le croyais endormi et cela me fait toujours peur car un musée doit constamment innover et se réinventer. Cela étant dit, le MBAM est tout de même un musée ‘‘classique’’ donc je le préfère plus conservateur.

J’aime bien que l’on réaménage les pavillons afin de dégager de l’espace mais j’aurais aimé un nouveau pavillon, comme l’achat du bâtiment coté est coin Sherbrooke et Crescent ou les immeubles vacants sur Crescent qui sont adossés au musée. D’ailleurs j’ai cru lire, il y a quelques années, qu’ils faisaient parti du musée, mais depuis ce temps, rien.

Nouvelle enseigne au Club Soda

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Je ne sais pas si on peut encore dire nouvelle ? L’enseigne lumineuse verticale date de 2011

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Bibliothèques publiques de Montréal Vous puez ? Vous sortez !

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La bibliothèque Saint-Charles, dans Pointe-Saint-Charles

À partir du 1er janvier prochain, les usagers des 45 bibliothèques publiques de Montréal pourront être expulsés et mis à l’amende si leur hygiène est jugée déficiente, a appris La Presse. La nouvelle disposition indigne des regroupements d’aide aux personnes itinérantes de Montréal, dont le RAPSIM, qui y voit une « dérive très inquiétante » des institutions publiques de la métropole.

Publié à 1h23 Mis à jour à 5h00

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Charles-Éric Blais-Poulin
Charles-Éric Blais-Poulin Équipe d’enquête, La Presse


Lila Dussault
Lila Dussault La Presse

« C’est outrageant ! », lance d’emblée Annie Savage, directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). « C’est une tendance, dans beaucoup de lieux publics – donc payés avec nos fonds –, de dire que ce n’est pas leur rôle d’accueillir les personnes en situation d’itinérance. C’est extrêmement choquant et alarmant. »

La mesure controversée fait partie d’un nouveau projet de règlement relatif aux bibliothèques que les arrondissements déposent ou adoptent tour à tour ces jours-ci. Il sera désormais interdit « d’avoir une hygiène corporelle qui incommode les autres usagers ou le personnel ».

Les fautifs seront passibles d’expulsion et d’une amende de 350 $ à 1000 $ lors d’une première infraction. En cas de récidive, les sanctions prévoient un bannissement d’un mois et une facture de 3000 $.

La bibliothèque Saint-Henri, dans l’arrondissement du Sud-Ouest, dont le conseil d’arrondissement a donné le feu vert à la nouvelle disposition sur l’hygiène dans les bibliothèques

Huit conseils d’arrondissement, dont ceux d’Anjou, du Sud-Ouest et de Ville-Marie – dont Valérie Plante est la mairesse –, ont donné leur feu vert. Neuf autres doivent le faire d’ici la mi-décembre, tandis que les deux derniers arrondissements déposeront une motion prochainement.

À la suite des questions de La Presse, l’administration Plante a affirmé qu’elle comptait modifier la formulation de la nouvelle disposition sur l’hygiène, qui « ne reflète absolument pas [sa] volonté d’inclusion dans les espaces publics de la ville ».

Pourtant, Mme Plante, en tant que mairesse de Ville-Marie, est membre du conseil de cet arrondissement. Celui-ci a adopté le règlement litigieux le 7 novembre dernier.

Une question « arbitraire »

Pour Annie Savage, directrice du RAPSIM, la question de l’hygiène corporelle est « extrêmement arbitraire ».

« Je ne vois pas comment le personnel des bibliothèques va être en mesure d’appliquer ce règlement-là sans qu’il y ait des débordements et de l’abus », souligne la directrice.

C’est sûr qu’on rentre dans une zone extrêmement propice à la stigmatisation des personnes les plus marginalisées.

Annie Savage, directrice du RAPSIM

Une vision partagée par Céline Bellot, directrice de l’Observatoire des profilages de l’Université de Montréal. « Qui a le pouvoir de décider qui sent bon et qui ne sent pas bon ? C’est choquant parce que c’est une répression de l’accès à l’espace public, juge-t-elle. On s’appuie sur des stéréotypes pour mener à une pénalisation des personnes. »

À la Ville, on dit vouloir fournir « un guide d’accompagnement aux gestionnaires, leur permettant d’appliquer en tout temps la réglementation de façon humaine, sensible et respectueuse ».

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La bibliothèque Réjean-Ducharme, dans l’arrondissement du Sud-Ouest

« Les bibliothèques de Montréal, comme tous les lieux publics de la métropole, se veulent des lieux inclusifs, sécuritaires et accueillants pour tout le monde », assure par écrit Catherine Cadotte, attachée de presse principale du cabinet de la mairesse.

« Néanmoins, nous reconnaissons que plusieurs situations délicates et complexes vécues par le personnel des bibliothèques nécessitent d’être mieux encadrées. »

Un règlement dit « nécessaire »

Dans une justification utilisée par plusieurs arrondissements avant le vote, le nouveau règlement est considéré comme « nécessaire afin d’éviter des situations délicates avec les usagers des bibliothèques ».

Dans leur présentation du projet de règlement, les conseils d’arrondissement ont soutenu que celui-ci respectait les politiques de la Ville.

« Ce dossier contribue à l’atteinte des résultats de Montréal 2030, soit d’offrir à la population montréalaise des milieux de vie sécuritaires et de qualité. »

Or, ce même plan stratégique précise aussi que la Ville doit « favoriser le lien social et assurer la pérennité du milieu communautaire et des services et infrastructures inclusifs répartis équitablement sur le territoire ».

Sans compter que dans son Plan d’action solidarité, équité et inclusion 2021-2025, la Ville de Montréal s’engage à offrir « un accès à des services de qualité et de proximité sans égard [au] statut ou [aux] conditions [des citoyens] ».

Un lieu de socialisation

Un premier code de conduite commun a été entériné par les bibliothèques publiques du réseau montréalais il y a 10 ans. Les conseils d’arrondissement expliquent « que les comportements des usagers des bibliothèques évoluent au fil des ans et que le personnel des bibliothèques doit faire face à des situations qui n’ont pas été prévues dans le règlement entériné en 2014 ».

Dans les dernières années, les bibliothèques se sont détournées du seul prêt de livres pour devenir des lieux de socialisation et de développement communautaire. Les personnes en situation d’itinérance sont nombreuses à converger dans ces refuges publics en quête de chaleur, de sécurité ou d’un accès à l’internet.

En septembre, l’Association des bibliothèques publiques du Québec a déposé un mémoire invitant à favoriser l’embauche d’intervenants sociaux dans les bibliothèques pour faire face à ces nouveaux défis. La bibliothèque de Drummondville a été la première à implanter ce nouveau modèle au Québec.

Lisez « La bibliothèque comme refuge »

Au Mouvement pour mettre fin à l’itinérance, on estime que « le fait d’exclure [une personne marginalisée] n’est jamais une solution constructive ».

« Même si tout le monde remet le problème au suivant, ces personnes ne disparaîtront pas », souligne Julie Grenier, porte-parole du Mouvement.

On a une responsabilité collective, parce qu’on est face à des problématiques collectives qui font en sorte qu’autant de gens sont dans cette situation de vulnérabilité.

Julie Grenier, porte-parole du Mouvement pour mettre fin à l’itinérance

Pas qu’une question d’hygiène

Outre la question de l’hygiène, le fléau des punaises de lit fait aussi l’objet d’un paragraphe dans la nouvelle mouture du règlement. Il sera désormais prohibé « de fréquenter les bibliothèques ou de participer à une activité organisée par ces dernières en ayant des punaises de lit sur soi ou sur les objets en sa possession ou lorsqu’une infestation de punaises de lit est active dans son lieu de résidence ».

En 2018, des sections de la Grande Bibliothèque – qui ne fait pas partie du réseau des Bibliothèques de Montréal – avaient été fermées en raison d’une infestation d’insectes piqueurs dans des centaines de fauteuils. Plutôt que de légiférer, la direction avait choisi d’installer des sièges antiparasitaires et d’intensifier ses traitements préventifs.

En fait, dès 2015, la Grande Bibliothèque a embauché une personne responsable de favoriser la cohabitation entre tous ses usagers, y compris les plus vulnérables. Les gardiens de sécurité ont notamment été formés pour interagir avec les personnes itinérantes, rapportions-nous récemment dans un article.

Lisez « La Grande Bibliothèque inclut les personnes itinérantes »

L’initiative d’actualisation du règlement relatif aux bibliothèques de Montréal découle de la Table des chefs de section des bibliothèques. Les recommandations ont ensuite été soumises aux directeurs culture, sports, loisirs et développement social des 19 arrondissements, puis à l’approbation des conseils.

Chaque bibliothèque du réseau doit assurer l’application du règlement « afin d’éviter qu’un usager qui contrevient à l’une ou l’autre des règles de conduite dans une bibliothèque puisse se déplacer et continuer à contrevenir aux règles de conduite dans d’autres bibliothèques du réseau », explique-t-on dans les procès-verbaux de plusieurs conseils d’arrondissement.

Mis à part les enjeux d’hygiène, des modifications mineures ont été apportées au code de conduite. Si l’ancien règlement prohibait déjà toute forme de harcèlement, la nouvelle mouture ajoute par exemple l’interdiction d’exercer toute forme « d’intimidation ou de menace envers les autres usagers ou le personnel de la bibliothèque ».

Des règlements ailleurs au Québec

Il est à noter que les codes de conduite de nombreuses bibliothèques partout au Québec encadrent l’hygiène des usagers. La bibliothèque publique de Westmount note dans son code de conduite que « les personnes dont l’hygiène corporelle fait l’objet de plaintes seront invitées à quitter les lieux ». « Ayez une tenue vestimentaire convenable et une hygiène corporelle qui n’incommode pas les autres personnes », demande le Code de responsabilités de l’usager de la Bibliothèque de Québec. Dans les bibliothèques publiques de Laval, un règlement interdit aux usagers d’« avoir une hygiène corporelle qui incommode les usagers ou le personnel de la bibliothèque ». En matière de « respect d’autrui », le code de conduite de la Grande Bibliothèque énonce que « tout usager s’engage à avoir une tenue vestimentaire et une hygiène adéquates ». Toutefois, contrairement aux autorités montréalaises, ces Villes ne prévoient pas de sanctions pénales en cas d’infraction.

D’autres initiatives visant à exclure des personnes itinérantes

Davantage de constables spéciaux à la STM

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Constables spéciaux patrouillant dans le métro de Montréal

La Société de transport de Montréal (STM) a annoncé l’ajout de 20 nouveaux constables spéciaux et de 8 intervenants sociaux cet hiver dans le réseau de métro. La mesure vise à « maintenir un sentiment de sécurité chez tous les utilisateurs du métro », a expliqué Jocelyn Latulippe, directeur Sûreté et sécurité incendie pour la STM, sur les ondes de Radio-Canada mardi. « Le métro de Montréal n’est pas un refuge », a-t-il aussi précisé. Pour Annie Savage du RAPSIM, la STM s’est dotée des mécanismes qui vont lui permettre de déplacer les personnes vulnérables tout l’hiver, quitte à ce qu’elles se retrouvent dehors. « On peut se demander si les personnes en situation d’itinérance ont encore leur place dans l’espace public », observe-t-elle.

Des toilettes verrouillées à l’UQAM

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

L’Université du Québec à Montréal

Depuis le printemps dernier, des cartes étudiantes magnétiques sont nécessaires pour accéder à certaines toilettes de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), située en plein cœur du centre-ville. Dans les pages du journal étudiant Montréal Campus, plusieurs associations étudiantes ont jugé la mesure anti-itinérants. Cependant, depuis l’installation des lecteurs, le nombre d’interventions des équipes d’entretien de plomberie liées à « des incidents et des dégâts » a chuté de 30 %, indiquait Jenny Desrochers, directrice des relations de presse de l’UQAM, dans le même article. « En plein centre-ville, l’UQAM est censée être un pôle de démocratie, c’est extrêmement alarmant », dénonce Mme Savage.

Lisez l’article du Montréal Campus

Des bancs barricadés au métro Bonaventure

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Panneaux de contreplaqué installés par la STM pour bloquer l’accès aux bancs du métro Bonaventure, en février 2021

En février 2021, au milieu de l’hiver, des panneaux de contreplaqué ont été installés par la STM pour bloquer l’accès aux bancs qui servaient aux itinérants, rapportait alors La Presse. La STM avait assuré que la mesure avait été adoptée en contexte pandémique, « pour améliorer la fluidité dans ce corridor et contribuer au respect d’une distanciation physique adéquate, en respect des consignes sanitaires en vigueur », avait indiqué Philippe Déry, conseiller en relations publiques de la STM.

Lisez « Métro Bonaventure : des bancs utilisés par des sans-abri condamnés par la STM »

Pas que des mesures récentes

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le parc Émilie-Gamelin, dans Ville-Marie

Ce n’est pas la première fois que la Ville de Montréal impose des restrictions critiquées dans l’espace public visant les personnes itinérantes. En 2008, les 15 derniers parcs de Ville-Marie ouverts la nuit, dont les parcs Émilie-Gamelin et Viger, avaient cessé d’être accessibles une fois la nuit tombée. La mesure avait été considérée comme « une violation du droit à l’accès, sans discrimination, au domaine public [qui] porte atteinte au droit des personnes itinérantes à la dignité et à la liberté », selon un rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse de 2009.

Lila Dussault, La Presse

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Je doute quant à l’utilité des amendes, mais entièrement d’accord avec l’expulsion.
Pour que quelqu’un fasse une plainte quant à l’odeur corporelle, c’est que ça doit être extrêmement dérangeant.

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https://twitter.com/Val_Plante/status/1728129184830996828

Nous modifierons la formulation de la nouvelle disposition au règlement des bibliothèques pour qu’elle reflète notre volonté d’inclusion dans tous les espaces de la Ville. En aucun cas, la discrimination n’a sa place à Montréal.

Il faut cependant reconnaître que le personnel des bibliothèques vit des situations délicates et complexes, qui nécessitent d’être mieux encadrées. Nous fournirons un guide d’accompagnement aux gestionnaires qui leur permettra d’appliquer en tout temps la réglementation ajustée de façon humaine, sensible et respectueuse.

Les bibliothèques de Montréal, comme tous les lieux publics de la métropole, seront toujours des lieux inclusifs, sécuritaires et accueillants pour tout le monde.

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Petites salles de concert Des propriétaires montréalais demandent une réglementation plus souple

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

La scène du bar montréalais et salle de concert Turbo Haüs

(Montréal) Des propriétaires de clubs montréalais demandent à la Ville de mettre à jour les règlements sur le bruit et les règles d’aménagement afin de mieux protéger ses petites salles de concert.

Publié à 9h42

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La Presse Canadienne

Ces destinations nocturnes populaires se sont retrouvées ces dernières années de plus en plus entourées de nouvelles constructions résidentielles qui, selon certains propriétaires de clubs, les exposent à un risque accru de plaintes pour bruit et d’amendes coûteuses.

Jon Weisz, directeur d’une association de salles de concert indépendantes au Québec, affirme que les plaintes liées au bruit menacent l’existence même de certains établissements.

Il soutient que les règlements sur le bruit à Montréal sont généralement trop subjectifs et accordent trop de crédit aux plaintes.

Lui et d’autres souhaitent également que Montréal oblige les promoteurs à s’adapter aux conditions sonores existantes du quartier en intégrant des éléments d’atténuation du bruit dans la conception et la construction des bâtiments.

Sergio Da Silva, copropriétaire du bar montréalais et salle de concert Turbo Haüs, se dit favorable au développement à usage mixte dans son quartier, mais la ville doit faire davantage pour garantir que les résidents et les clubs puissent coexister harmonieusement.

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L’âme de Montréal menacée par la guerre au bruit

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

De nouveaux immeubles résidentiels ont poussé près du dôme de la Société des arts technologiques (SAT) ces dernières années.


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

Il y a une question existentielle à laquelle je n’ai jamais eu de réponse.

Publié à 3h38 Mis à jour à 6h00

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Comment peut-on déménager à quelques mètres d’une salle de spectacles ou d’un bar bruyant, en toute connaissance de cause, et espérer un silence aussi absolu que dans une tanière au milieu d’une forêt ?

La réponse relève de l’évidence : c’est impossible.

Ou l’est-ce vraiment ?

J’ai parlé à plusieurs gros noms du nightlife montréalais ces derniers jours, et leur découragement est unanime. La tendance des dernières années favorise nettement les voisins plaignards, souvent même un seul, qui invoquent la réglementation municipale pour entraver leurs activités.

La guerre au bruit est lancée dans plusieurs quartiers traditionnellement animés, et c’est surtout l’individualisme extrême qui triomphe jusqu’ici.

Le cas de la Société des arts technologiques (SAT) est assez révélateur à cet égard.

Pour ceux qui ne la connaissent pas, il s’agit d’une salle multidisciplinaire située sur le boulevard Saint-Laurent, à quelques pas de la rue Sainte-Catherine. En plein cœur du « Red Light », l’un des points chauds des nuits montréalaises depuis plus d’un siècle.

On n’est pas à Saint-Lambert, ici. Ça brasse.

La SAT, donc, a ouvert ses portes en 1996 et tenu au fil des ans des centaines de soirées, qui ont contribué à la réputation de Montréal sur la scène internationale de la musique électronique. C’est aussi un haut lieu de création et de diffusion culturelle, entre autres grâce au dôme « immersif » qui surplombe l’immeuble.

Pas ennuyeux, pour y avoir passé plusieurs soirées mémorables dans mes jeunes années.

C’était incontournable : les condos ont poussé comme des champignons autour de la SAT. Un nouveau voisin, qui a emménagé dans un appartement situé à quelques mètres du fameux « dôme », déteste le bruit.

Il a multiplié les plaintes, ce qui a entraîné plusieurs visites des policiers. Puis un constat d’infraction de 1500 $. Puis la menace d’autres amendes plus salées. Et une interdiction pour la SAT de prolonger ses heures de vente d’alcool dans le cadre du dernier festival MUTEK, pour une seule soirée, en raison de cette vilaine tache à son dossier.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Jenny Thibault, directrice générale de la Société des arts technologiques (SAT)

Bref, un paquet de troubles à cause d’un voisin « quérulent », m’a résumé Jenny Thibault, directrice générale de la SAT.

Elle s’est rendue jusqu’en Cour pour contester la contravention, sans parler des 10 000 $ investis jusqu’ici pour embaucher un acousticien, bonifier l’insonorisation et acheter de nouveaux appareils sonores pour réduire les fréquences basses provenant du système sonore de la SAT.

Ça nous a fait perdre des revenus, causé beaucoup de préjudices, et on a engagé beaucoup de frais.

Jenny Thibault, directrice générale de la SAT

L’issue reste incertaine : c’est « David contre Goliath » dans ce dossier, dit-elle en soupirant.

Les Montréalais qui se plaignent du bruit peuvent se reposer sur une réglementation qui leur est largement favorable. En vertu d’un article controversé, « le bruit produit au moyen d’appareils sonores, qu’ils soient situés à l’intérieur d’un bâtiment ou qu’ils soient installés ou utilisés à l’extérieur », est strictement prohibé.

Ce qui est bien entendu une mission impossible.

Les propriétaires du resto-bar Grenade, rue Ontario, tout près du pont Jacques-Cartier, l’ont appris à la dure cet automne. Un voisin a multiplié les plaintes contre leur commerce ouvert depuis 10 ans, ce qui s’est traduit par plusieurs visites d’inspecteur et une contravention.

Le constat d’infraction de 1500 $, que j’ai pu voir, fait état d’un bruit « audible depuis l’extérieur ». Même s’il a installé des rideaux insonorisant, réduit le volume des haut-parleurs et coupé toute musique sur la terrasse, le copropriétaire Charles Méthot redoute la suite des choses.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Charles Méthot et Mathieu Boudrias, copropriétaires du resto-bar Grenade

« Il y a eu des bars depuis des décennies dans ce local, avant nous, lance-t-il. Un moment donné, les nouveaux qui viennent dans le secteur doivent s’acclimater à partir de ça. Si demain matin on voulait devenir une discothèque, ce serait à nous de nous acclimater. »

À mi-chemin entre la SAT et le Grenade, en plein cœur du Quartier latin, la question du bruit fait aussi (étonnamment) des vagues. On est ici à quelques pas de l’UQAM, dans l’hypercentre de Montréal, un secteur fréquenté surtout par les étudiants et par un nombre important de sans-abri.

Le Turbo Haüs, un bar-spectacle ouvert depuis cinq ans, a reçu récemment la menace d’un constat d’infraction de 1500 $ en raison de plaintes de bruit d’un voisin. Le copropriétaire Sergio Da Silva ne décolère pas, d’autant plus que la plainte provient vraisemblablement d’un immeuble tout juste aménagé à côté de son commerce.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Sergio Da Silva, propriétaire du bar-spectacle Turbo Haüs

Le statut de Montréal comme ville festive et créative est plus que jamais « fragilisé » par la hausse fulgurante des loyers et par la saignée des années pandémiques, tonne M. Da Silva. La guerre au bruit ajoute une couche de difficulté supplémentaire.

Il dit ne plus avoir « aucune sympathie » envers les nouveaux résidants intolérants. « Vous pouvez déménager à Candiac, à côté d’un parcours de golf. C’est tranquille. »

Je suis 100 % d’accord.

Si vous vous installez dans le Quartier des spectacles, ou dans le Quartier latin, ou à côté d’un bar bruyant, en toute connaissance de cause, assumez cette décision ou sinon, allez ailleurs.

Vous êtes en ville. Pas en banlieue, et encore moins en forêt.

Plusieurs bars et salles de spectacles sont tombés au combat contre le bruit ces dernières années à Montréal, surtout sur le boulevard Saint-Laurent – la Main. Il y a eu le Divan Orange, le Diving Bell Social Club, Les Bobards, entre autres.

Un autre cas récent a fait la manchette : celui de La Tulipe, dans l’est du Plateau Mont-Royal. La mythique salle de spectacles s’est fait ordonner de baisser le volume par un juge de la Cour supérieure cette année, après une saga ahurissante avec un voisin1.

C’est dans ce contexte précaire et tendu que Montréal déposera bientôt sa première politique sur la vie nocturne, promise depuis la campagne électorale de 2017. La Ville entend réviser du même coup sa réglementation sur le bruit, qu’elle reconnaît être « inadéquate ».

Un projet pilote sera mené à partir de l’été 2024 dans une demi-douzaine de salles de spectacles, afin de trouver le meilleur calibrage pour assurer un « bon équilibre » entre les tenanciers et leur voisinage, m’a expliqué une source proche du dossier.

À très court terme, la Ville envisage de suspendre l’application de l’article le plus litigieux de son règlement sur le bruit, pour les salles de spectacles. Celles-ci pourraient donc poursuivre leurs activités sans craindre de recevoir à tout bout de champ une contravention, d’ici à ce que de nouvelles normes soient édictées.

L’administration Plante compte aussi suivre l’exemple d’autres grandes villes internationales, qui mettent de l’avant le principe de « l’agent de changement ». En gros, cela oblige les nouveaux projets immobiliers construits proche des lieux de diffusion à insonoriser suffisamment leurs unités, et inversement, à forcer les nouvelles salles de spectacles à ne pas déranger leurs voisins2.

Cette politique de la vie nocturne est attendue de pied ferme par le milieu du nightlife. Plusieurs craignent une distinction trop nette entre les salles de spectacles traditionnelles et les bars (beaucoup plus nombreux) qui offrent des prestations en tout genre.

Les détails viendront à la fin du mois ou en janvier prochain.

Il faudra souhaiter que cette politique soit accompagnée d’un plan d’action (très) concret, au-delà des bonnes intentions sur papier.

1. Lisez l’article « Jugement sur le bruit : “La Tulipe est là pour rester” »

2. Lisez le texte « Adoptons le principe de l’agent de changement »

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Le Cinéma Impérial menacé de fermeture


Valérian Mazataud, archives Le Devoir
Le Cinéma Impérial sur la rue De Bleury, en mars 2020

Étienne Paré
16 h 24
Culture

L’Impérial, l’une des plus vieilles salles de cinéma de Montréal, pourrait fermer ses portes. Québecor, qui assure la maintenance de cet édifice patrimonial depuis six ans, mettra fin à son soutien financier à compter du 31 janvier prochain, son projet de réfection n’ayant pas reçu l’aide du gouvernement fédéral.

Le Cinéma Impérial est géré depuis 1995 par un organisme sans but lucratif dirigé par le fondateur de l’ancien Festival des films du monde de Montréal, Serge Losique, qui utilisait notamment la salle pour les projections durant l’événement.

En 2017, tout menaçait de s’écrouler alors que l’homme d’affaires était criblé de dettes, ce qui a d’ailleurs mené à la perte du festival. Le Cinéma Impérial était sérieusement lui aussi menacé de fermeture quand Québecor a dégagé un important soutien financier, permettant à l’OSBL de rembourser en partie ses créanciers et de sauver in extremis la salle.

Québecor dit depuis avoir injecté 8,5 millions $ pour la sauvegarde des installations, dans l’optique que son plan de restauration reçoive l’appui des différents paliers de gouvernement. Québec s’est déjà engagé à soutenir à la hauteur de 5,6 millions le projet de revitalisation majeure du bâtiment de la rue De Bleury proposée par l’entreprise. Québecor s’attendait à ce qu’Ottawa octroie une enveloppe similaire, mais en dépit de plusieurs années de représentations, la participation financière annoncée par le gouvernement fédéral est loin du compte, a-t-on indiqué dans un communiqué, sans préciser le montant.

Sans l’aide suffisante pour son projet, Québecor cessera donc de financer les activités du Cinéma Impérial à compter du 31 janvier, ce qui met à nouveau sa survie en péril. « Le Cinéma Impérial devra mettre fin à ses activités. Le Québec a déjà perdu une grande quantité d’immeubles patrimoniaux par vétusté. Si la préservation du patrimoine bâti est une réelle priorité, une part équitable entre les contributions publiques et privées s’impose et est essentielle à la réalisation de projets de cette importance », s’est désolé par voie de communiqué Benoit Clermont, membre du conseil d’administration du Cinéma Impérial.

Lieu de diffusion culturel important

L’organisme sans but lucratif qui gère l’Impérial est toujours dirigé officiellement par Serge Losique. Mais dans les faits, plusieurs personnalités liées à Québecor se sont jointes au conseil d’administration. Benoit Clermont est d’ailleurs le président de Production Déferlantes, une importante compagnie de production télévisuelle dont est actionnaire le Groupe TVA.

L’entreprise de Pierre Karl Péladeau comptait mener d’importants travaux pour moderniser ce bâtiment construit en 1913 et classé immeuble patrimonial grâce à son architecture de type « super palace ». Québecor espérait élargir sa vocation et en faire une salle de spectacle pour toutes les disciplines artistiques. Le Cinéma Impérial accueille actuellement plusieurs événements, comme Présence Autochtone, le Festival du nouveau cinéma, Cinémania et les Rencontres internationales du documentaire de Montréal.

« Au-delà de son héritage patrimonial, le Cinéma Impérial est un lieu de diffusion culturel important pour les producteurs, les partenaires culturels, les créateurs, les artistes et le public. C’est un lieu emblématique qui a tout le potentiel nécessaire pour renforcer encore davantage la vitalité du Quartier des spectacles », a soutenu Benoit Clermont, en appelant le gouvernement fédéral à revoir sa décision.

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Nouveau projet de centre culturel et artistique de Kahnawà:ke

Le projet est par Provencher_Roy et Brook Mcllroy

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La version de La Presse

Ça commence à être lassant de voir toujours le même mauvais film s’imposer à la communauté. Quand notre peuple se réveillera-t-il et cessera-t-il de jouer au pompier à chaque fois qu’une urgence nous met au pied du mur, quand il s’agit de sauver in extrémis un autre de nos trésors culturels? Vraiment si notre société distincte ne prend pas davantage soin de son patrimoine, à quoi bon s’en réclamer?

C’est vraiment une question identitaire, de survie culturelle et d’estime de soi en tant que nation. Or nous n’avons pas le droit au nom des générations futures de négliger notre précieux héritage, puisqu’il est le socle sur lequel s’appuiera notre avenir et celui de ceux et celles qui nous suivront dans la voie de l’affirmation nationale.

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Cinemania mis en péril par la fermeture de l’Impérial


Pedro Ruiz, Archives Le Devoir
Québecor finance l’Impérial depuis 2017. Cette année-là, la mythique salle de cinéma avait frôlé la fermeture sous le poids des dettes contractées par le fondateur du Festival des films du monde de Montréal, Serge Losique, qui dirige l’organisme sans but lucratif administrant l’endroit.

Étienne Paré
12 décembre 2023
Cinéma

La fermeture annoncée du mythique Cinéma Impérial pourrait mettre en péril la prochaine édition de Cinemania, s’inquiète le directeur général de ce festival de films, l’un des plus courus en ville. Sans un soutien financier accru d’Ottawa, la mythique salle devra mettre la clé dans la porte le 31 janvier prochain à la suite du désengagement de Québecor, son principal bailleur de fonds.

Le ministre québécois de la Culture, Mathieu Lacombe, dénonce « l’absence du fédéral dans un dossier de cette importance ». Ottawa a accepté de subventionner le plan de restauration du cinéma Impérial à la hauteur d’un million de dollars sur deux ans à partir de 2025-2026. Mais cette aide est jugée nettement insuffisante par Québecor, qui soutient financièrement cet établissement depuis plus de six ans. L’entreprise de Pierre Karl Péladeau a annoncé lundi que sans les fonds publics souhaités, elle cessera de subvenir aux besoins de la salle à la fin du mois prochain, ce qui entraînera automatiquement sa fermeture.

« N’oublions pas que cette salle accueille encore aujourd’hui plusieurs des plus grands festivals de cinéma au Québec et au Canada », s’est désolé par écrit le ministre Lacombe en interpellant le gouvernement fédéral.

La dernière salle abordable

Parmi ces festivals, on compte Cinemania, qui présente chaque année des films francophones de partout sur la planète et dont la 30e édition est prévue en 2024. Lors de la dernière édition de l’événement, en novembre, l’Impérial avait accueilli 53 projections, dont 40 affichaient complet. Cette salle de plus de 800 places est l’une des seules de cette taille à Montréal qui demeurent abordables pour des festivals comme Cinemania.

« Si l’Impérial ferme, je ne sais pas ce qu’on va faire, car des salles qui font des projections de films, il n’y en a plus beaucoup à Montréal. Il y aurait le théâtre Maisonneuve, mais c’est beaucoup trop cher. Ce qui est bien avec l’Impérial, c’est que les prix sont demeurés abordables. Sinon, il y a des salles beaucoup, beaucoup plus petites, comme la Cinémathèque ou le cinéma du Musée, mais on n’a pas envie d’avoir une 30e édition réduite alors que l’on est pleine croissance », explique le directeur général de Cinemania, Guilhem Caillard.

M. Caillard souhaite de tout coeur que le fédéral et Québecor puissent s’entendre afin de sauver le Cinéma Impérial et assurer ainsi la pérennité de son festival tel qu’on le connaît. « L’Impérial, c’est la maison mère de Cinemania depuis 2006. C’est un lieu patrimonial unique qui est au coeur de notre identité. On ne veut pas aller ailleurs », souligne-t-il.

Outre Cinemania, le cinéma Impérial sert actuellement à plusieurs autres festivals, dont Présence autochtone, le Festival du nouveau cinéma et les Rencontres internationales du documentaire de Montréal.

Demande de subvention

Québecor assume le financement de l’Impérial depuis 2017. Cette année-là, la mythique salle avait frôlé la fermeture sous le poids des dettes contractées par le fondateur du Festival des films du monde de Montréal, Serge Losique, qui dirige l’organisme sans but lucratif administrant l’endroit.

Depuis qu’elle a sauvé in extremis la salle, l’entreprise de Pierre Karl Péladeau aurait, selon elle, injecté 8,5 millions de dollars pour le maintien de ses activités. Québecor espérait maintenant restaurer ce bâtiment patrimonial construit en 1913 pour notamment en faire une salle pour toutes disciplines artistiques.

Une première demande de subvention de l’ordre de 7 millions de dollars a été faite en 2020 auprès du ministère du Patrimoine canadien. « S’en est suivie une succession de rencontres, de refus et de réévaluation de dossiers pour en arriver à une proposition […] d’un million en 2025-2026, ce qui est nettement insuffisant pour compléter le modèle de financement du plan de rénovation », a réitéré Québecor mardi.

Combien en fonds privés ?

Le gouvernement Legault avait accepté de verser 5,6 millions de dollars au projet. Québecor s’attendait en plus à un soutien financier d’un million de la part de la Ville de Montréal, qui n’avait pas encore été confirmé, bien que les échanges soient allés bon train, a laissé entendre l’entreprise.

Combien aurait coûté ce plan de revitalisation en tout ? Québecor n’a pas avancé de chiffres. La compagnie n’a pas non plus divulgué le montant qu’elle est prête à investir. « Des projets de cette importance doivent se faire de façon équitable entre les contributions publiques et privées », a-t-on simplement évoqué.

Au cabinet de la ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, on dit comprendre « qu’il s’agit d’une situation difficile pour une organisation à but non lucratif de perdre des investisseurs privés », tout en rappelant qu’une subvention d’un million de dollars était sur la table.

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Expos à voir pendant les Fêtes

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Visiter la Biosphère, une journée enneigée, c’est une sortie qui vaut le détour par la ligne jaune.

Mis à jour le 23 décembre

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Visite à la Biosphère

À quand remonte la dernière fois où vous êtes allés à la Biosphère ? C’est bien ce que je croyais… On la voit, c’est l’un des symboles de Montréal, mais on n’y va pas. Et pourtant, visiter la Biosphère, une journée enneigée, c’est déjà une sortie qui vaut le détour par la ligne jaune. Il faut aussi prévoir le temps d’y flâner, simplement pour admirer les lieux et les points de vue. Et il y a ces expos qui abordent, d’une façon ou d’une autre, la nature et la vie. Un exemple : dans l’atelier d’Ari Bayuaji, on voit comment il est possible de « tisser l’océan » en utilisant les fils de plastique retrouvés dans la mer, à Bali.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Visitez le site de la Biosphère

(Re)découvrir les maisons de la culture

PHOTO ALEXIS VIGNEAULT, FOURNIE PAR LE COMMISSAIRE

Pourquoi ne pas profiter de ces quelques jours de congés pour visiter une maison de la culture ? L’entrée est libre, mais vérifiez les horaires, qui varient beaucoup. Un conseil : sortez de votre quartier. Faites-en une aventure ! On recommande Water sync, présentée à la maison de la culture Janine-Sutto, jusqu’au 7 janvier. On y retrouve des œuvres de 12 artistes, autour de l’eau. Le tout, sous la direction d’Alex Côté, un artiste multidisciplinaire audacieux qui récupère ses matériaux lors de nettoyage de berges pour en faire des œuvres fortes, qui veulent mettre en évidence cette négligence individuelle qui a des conséquences collectives.

Stéphanie Bérubé, La Presse

Visitez le site des maisons de la culture

Riopelle à Ottawa

La grande rétrospective Riopelle, À la croisée des temps, présentée au Musée des beaux-arts d’Ottawa, boucle cette année qui marque le centième anniversaire de ce grand artiste, mort en 2002. L’exposition est exhaustive, raconte parfaitement le parcours, la démarche du trappeur supérieur ; ses rencontres sur cinq décennies. On y découvre des époques où le travail de l’artiste est différent de ce que l’on connaît de lui, pour la plupart d’entre nous. On y présente même des œuvres inédites. Jusqu’au 7 avril 2024.

Stéphanie Bérubé, La Presse

PHOTO FOURNIE PAR LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DU CANADA

La danse, 1971 : techniques mixtes sur papier et toile. Collection Simon Blais. © Succession Jean Paul Riopelle. Avec l’autorisation d’archives du catalogue raisonné de Jean Paul Riopelle.

Visitez le site de la rétrospective Riopelle

Toujours à l’affiche, dans les musées de Montréal

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

L’exposition Marisol au Musée des beaux-arts de Montréal

Plusieurs expos marquantes de l’automne se poursuivent pendant les Fêtes. Pensez à la rétrospective Marisol au Musée des beaux-arts de Montréal (jusqu’au 21 janvier) et aux ateliers de création pour la famille ; l’expo des Pussy Riot, Velvet Terrorism, au Musée d’art contemporain (jusqu’au 10 mars à Place Ville Marie) ; Wampum, perles de la diplomatie, sur ces ceintures fabriquées par les peuples autochtones à partir de perles de coquillages (jusqu’au 10 mars au musée McCord Stewart) ; ou encore l’expo consacrée au fleuve Saint-Laurent, Échos des rivages (jusqu’au 3 mars au Musée Pointe-à-Callière). C’est l’occasion idéale de les rattraper pendant le congé des Fêtes !

Jean Siag, La Presse

Visitez le site de l’expo de Marisol

Visitez le site de l’expo des Pussy Riot

Visitez le site de l’expo Wampum, perles de la démocratie

Visitez le site de l’expo Échos des rivages

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Grande Bibliothèque Un nombre record d’appels au 911

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le hall d’entrée de la Grande Bibliothèque, à Montréal

Au passage de La Presse à la Grande Bibliothèque, en plein cœur de Montréal, un homme qui présente des signes d’intoxication assène un coup de poing dans la porte d’entrée avant de se diriger vers la section des ordinateurs du rez-de-chaussée.

Publié à 5h00

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Charles-Éric Blais-Poulin
Charles-Éric Blais-Poulin Équipe d’enquête, La Presse

Une fois assis, il se mettra à chantonner par-dessus la musique qui déborde bruyamment de ses écouteurs, puis à crier de manière agressive, attirant vers lui la méfiance des usagers avoisinants. À cinq reprises, des employés demandent poliment à l’internaute de baisser le ton.

Cette scène quotidienne traduit bien la mission d’inclusion de la Grande Bibliothèque, parfois au péril de la sérénité des lieux. « Ici, on ne repousse pas les gens, on les accueille », explique Marie Andrée Duchesne, directrice de la sécurité à BAnQ. « C’est très différent de la Place Dupuis ou d’autres institutions privées, par exemple. On est plus dans la prévention que dans la répression. »

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Marie Andrée Duchesne, directrice de la sécurité à BAnQ

La majorité des interventions des agents de Garda concernent des incidents de gravité mineure, liés à des manquements au code des usagers, selon Mme Duchesne.

Or, les comportements répréhensibles nécessitent plus que jamais des appels à la police, selon des documents obtenus par La Presse grâce à la Loi sur l’accès à l’information ; 78 en 2022 contre 52 en 2019 et 37 en 2018, deux années où la Grande Bibliothèque accueillait pourtant deux fois plus de visiteurs.

Si le nombre d’interventions des services de sécurité (405) est resté assez stable proportionnellement à l’achalandage l’an dernier, le service d’urgence 911 a été sollicité 129 fois, un nombre record. Ces appels ont été dirigés vers les services policiers (78), ambulanciers (40) ou incendie (11).

Sur le terrain, la direction observe cette hausse des tensions entre les murs de la bibliothèque – « le niveau de tolérance a beaucoup diminué dans toutes les populations », explique Sébastien Nadeau, directeur des services au public.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Sébastien Nadeau, directeur des services au public à BAnQ

À la demande du personnel, la Grande Bibliothèque a fait installer des affiches près des comptoirs pour inciter les usagers à la courtoisie. « L’augmentation des incidents inquiète grandement les employés », note Mélissa Boutet, vice-présidente, santé et sécurité au travail, au Syndicat des travailleuses et travailleurs uni.es de BAnQ – CSN.

Peu avant notre appel, elle avait eu vent d’une chaise projetée par un usager. « Il y a de l’agressivité verbale, des usagers qui se disputent, des objets qui sont lancés », énumère la technicienne en documentation, qui souhaiterait voir davantage d’intervenants sociaux arpenter les étages.

Plus d’argent pour la sécurité

Le 21 décembre dernier, Québec a justement alloué une somme de 140 000 $ à BAnQ pour qu’elle intègre à la Grande Bibliothèque les services d’un intervenant psychosocial pendant une année. « Cette personne sera en mesure d’offrir un accompagnement et une prise en charge des usagers en situation de vulnérabilité sociale, indique-t-on dans un communiqué. De plus, dans le cadre de ce projet pilote, l’intervenant soutiendra et outillera les membres du personnel. »

La Grande Bibliothèque collabore déjà sur les enjeux de sécurité avec la Table de concertation du faubourg Saint-Laurent et des organismes communautaires comme la Mission Old Brewery et Spectre de rue.

Le budget alloué à la sécurité ne cesse d’augmenter depuis 2013, montrent des données fournies par BAnQ à la suite d’une demande d’accès à l’information. La Grande Bibliothèque y a alloué 1 750 000 $ en 2022, contre 1 370 000 $ en 2013, un bond d’environ 30 % en 10 ans, soit davantage que l’inflation.

« On refuse des comportements »

Derrière la fenêtre de la salle où se déroule notre entrevue, des policiers arrêtent un homme et l’embarquent dans leur autopatrouille, une scène que l’on dirait arrangée avec les gars des vues pour nous rappeler l’environnement chargé autour de la Grande Bibliothèque, à quelques pas du parc Émilie-Gamelin et de la station Berri-UQAM, où convergent des enjeux d’itinérance, de toxicomanie et de santé mentale.

Ce que les employés vivent, ce qu’on entend, ce qu’on voit, c’est un déclin de la vitalité du quartier et une exacerbation de l’itinérance visible. Cette clientèle est la bienvenue. Tout le monde a le droit d’entrer, c’est notre essence, alors oui, ça se répercute entre nos murs.

Sébastien Nadeau, directeur des services au public à BAnQ

L’un des nombreux agents de Garda, posté à l’entrée de la Grande Bibliothèque, veille toutefois à assurer un certain décorum au-delà des portiques. « On ne refuse pas des gens, on refuse des comportements », précise Marie-Pierre Gadoua, coordonnatrice de la médiation sociale et de l’action culturelle à la Grande Bibliothèque.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Marie-Pierre Gadoua, coordonnatrice de la médiation sociale et de l’action culturelle à BAnQ

Son rôle est notamment de tisser des liens avec les organismes communautaires du quartier pour développer des projets créatifs. « Ça installe un respect des gens et des lieux », dit-elle.

Après notre rencontre, l’internaute agressif fait l’objet d’un signalement à un agent de sécurité. Celui-ci fera trois interventions dans la demi-heure suivante. L’homme finit par s’endormir sur son clavier ; le calme est rétabli.

Des livres et des balles

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Trou de projectile à la bibliothèque Jean-Corbeil, à Anjou, en avril 2022

Un groupe d’adolescents fait des allers-retours agités dans l’ascenseur de la bibliothèque de Saint-Michel. Un employé interrompt son travail dans les étagères pour rappeler le groupe à l’ordre. L’intervention semble banale, mais elle s’inscrit dans un contexte tendu. À quelques mètres de là, début octobre, des coups de feu ont été tirés dans les toilettes par des jeunes de 15 et 16 ans, qui ont par la suite été arrêtés. Le délit serait lié à un gang criminalisé de l’école avoisinante Joseph-François-Perrault et du parc Octogonal, selon nos informations. « L’évènement a suscité beaucoup de préoccupations, à la fois chez le personnel et la direction », explique Audrey Villeneuve, porte-parole de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. « Un agent de sécurité a été déployé sur le terrain et un plan d’action sécurité est actuellement mis en application. »

En 2021, des coups de feu avaient aussi retenti dans le stationnement de la bibliothèque. Depuis, un agent du milieu travaille avec l’équipe de l’établissement pour prévenir la violence auprès des adolescents. Les coups de feu dans Saint-Michel font écho à des évènements survenus en décembre 2021 dans la bibliothèque Philippe-Panneton, à Laval, où un homme de 18 ans a été atteint par balle sous le regard médusé d’une quinzaine d’employés et d’usagers, dont des enfants. La victime, liée au gang Chomedey 45, se serait crue à l’abri dans un temple du savoir. En avril 2022, c’était au tour d’une bibliothèque publique d’Anjou d’être criblée par une balle perdue.

Avec Daniel Renaud, La Presse

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Que faire des anciens studios de l’ONF ?

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Une salle de projection des anciens studios de l’ONF

Notre journaliste se balade dans le Grand Montréal pour parler de gens, d’évènements ou de lieux qui font battre le cœur de leur quartier.

Mis à jour à 12h00

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Émilie Côté
Émilie Côté La Presse

Et si les anciennes salles de projection des studios de l’ONF devenaient des cinémas de quartier ? Les stationnements, des parcs ? Et la cafétéria, un restaurant ? « Nous, ce qu’on veut, ce sont des idées », lance Marcelo Gomez-Wiuckstern, de la Société immobilière du Canada (SIC).

Lors du deuxième week-end de décembre, la SIC a tenu deux journées de portes ouvertes aux anciens studios de l’Office national du film (ONF), situés dans l’arrondissement de Saint-Laurent en marge de l’autoroute 40.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Les anciens studios de l’ONF

Six visites guidées étaient offertes au public. Le but ? Demander aux citoyens concernés leur avis… mais aussi les faire rêver. Que faire des 50 000 pieds carrés qui se trouvent derrière le 3155, chemin de la Côte-de-Liesse, situé près d’une future gare du REM qui permettra de se rendre rapidement au centre-ville ?

« Tout est possible dans un contexte de viabilité », fait valoir Marcelo Gomez-Wiuckstern, vice-président aux communications corporatives et affaires publiques à la SIC.

« On veut voir quels sont les besoins sociaux avec les groupes communautaires. Aussi voir ce qui manque en matière de commerces : des épiceries, de petits cafés ? », renchérit Christopher Sweetnam Holmes, directeur de l’immobilier à la SIC.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Christopher Sweetnam Holmes et Marcelo Gomez-Wiuckstern, de la SIC

La SIC veut prendre le pouls à la fois des organismes communautaires, de la communauté artistique, des promoteurs et des élus pour le premier « atelier de travail public » qui aura lieu le 24 janvier.

La Société immobilière du Canada a néanmoins des objectifs, dont offrir des logements abordables et sociaux pour contrer la crise du logement et être un modèle de développement écologique.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Les nombreux stationnements ont beaucoup de potentiel. « Dans notre vision, il y aura des parcs, des pistes cyclables, du vert, de petits commerces, des cafés », assure Marcelo Gomez-Wiuckstern.

Après le départ de l’ONF en 2019, la SIC a pris possession des lieux et les a bien entretenus, assure son directeur de l’immobilier, Christopher Sweetnam Holmes. « La SIC est une société de la Couronne fédérale autonome qui transforme les anciens sites fédéraux pour les réintégrer dans la communauté, précise-t-il. Nous ne sommes pas un développeur comme les autres. On peut prendre plus de temps pour consulter, recueillir des idées et faire des choses plus innovatrices. »

Pour transformer les lieux, il faut les comprendre.

Christopher Sweetnam Holmes, directeur de l’immobilier à la SIC

Décor d’une autre époque

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’ancienne salle de maquillage

Le temps s’arrête lorsqu’on visite l’ancienne maison de l’ONF : le décor rappelle une autre époque, mais tout est encore là et en bon état. La salle de maquillage, les loges, les salles de projection, les noms des employés devant leur ancien bureau, les salles réfrigérées où on entreposait les bobines, la cafétéria, l’immense studio où on reproduisait des décors… On trouve même toujours des sous-planchers de sable et de gravier dans le studio de bruitage et une enseigne lumineuse de Norman McLaren où il a voulu reproduire telle une radiographie les idées qui se succédaient dans sa tête. « Nous sommes dans l’édifice Norman McLaren. On va trouver une place pour cette œuvre exceptionnelle », assure Christopher Sweetnam Holmes.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La console de la plus grande salle de projection est particulièrement impressionnante.

La plus grande salle de projection de 280 places bénéficie « d’une acoustique incroyable », vante-t-il. Sur l’immense console, on pouvait faire des retouches finales.

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Est-ce que ça pourrait tout simplement demeurer une salle de cinéma ? « C’est une possibilité. Tout est sur la table, insiste Marcelo Gomez-Wiuckstern, vice-président aux communications corporatives et affaires publiques à la SIC. S’il y a un usage futur viable, c’est une possibilité. »

Commémorer 65 ans d’histoire

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’ancien quartier général de l’ONF était une sorte de campus.

Il y a près de 70 ans, l’ONF avait décidé de s’établir dans un champ loin du centre-ville pour créer un effet de « campus », rappelle Christopher Sweetnam Holmes. Le fait de déménager son quartier général d’Ottawa à Montréal était aussi une façon de favoriser la production francophone et de rompre avec l’État et la période de la Seconde Guerre mondiale où l’ONF participait à l’effort de propagande.

Christopher Sweetnam Holmes rappelle toutes les innovations technologiques nées entre les murs du 3155, chemin de la Côte-de-Liesse. Il cite Dans le labyrinthe, film présenté sur plusieurs écrans à Expo 67, qui a mené à la naissance du format IMAX.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

« J’amène les gens ici pour leur montrer que nous sommes moins éloignés que l’on pense et même près de tout », dit Christopher Sweetnam Holmes de l’étage dont la vue donne sur le mont Royal, l’oratoire Saint-Joseph et l’Université de Montréal.

Les six pavillons du complexe occupés par l’ONF de 1956 à 2019 – et quelque 3000 employés – sont toujours loués à l’occasion pour des tournages. C’était « unique » pour la SIC d’offrir des visites guidées au public pour un de ses projets, souligne Marcelo Gomez-Wiuckstern. « Ce sont des édifices au passé tellement riche. Des gens ont habité autour sans les visiter. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Marcelo Gomez-Wiuckstern a travaillé à l’ONF au début de sa carrière.

Pour le vice-président aux communications de la SIC, ce sont des souvenirs, car il a été chargé de production à l’ONF au début de sa carrière. C’est sans compter que son beau-père, Claude Chantelois, y a travaillé pendant 20 ans au service des ressources humaines.

Patience

Si la Société immobilière du Canada s’engage dans le « redéveloppement responsable et concerté » des lieux, il faudra être patient avant la première pelletée de terre. La SIC espère obtenir en 2025 une approbation des autorités municipales du plan directeur qui émanera des consultations publiques. Ensuite, il y aura plusieurs phases de développement réalisées en collaboration avec différents promoteurs. Le rôle de la SIC sera alors de protéger les usages mixtes, notamment avec des servitudes.

« Une chose que je peux garantir : ce sera un nouveau quartier », promet Marcelo Gomez-Wiuckstern.

La SIC en bref

La Société immobilière du Canada est une société d’État fédérale autofinancée qui se spécialise en immobilier, en aménagement et en gestion d’attractions. La SIC a été en dormance avant de relancer ses activités en 1995 avec la privatisation des terrains du CN.

La SIC est propriétaire de la Tour du CN, par exemple, mais aussi du site du Vieux-Port de Montréal et du Centre des sciences. Elle a trois autres grands projets en cours dans le Grand Montréal : la Pointe-du-Moulin avec le Silo no5, le site de la Pointe-de-Longueuil et le bassin Wellington.

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From MTelus to Beanfield, venue name changes are ‘reality of business’

Partnerships are essential to keep ticket prices where they are, Evenko’s Nick Farkas said.

T’Cha Dunlevy • Montreal Gazette
Published Jan 03, 2024 • Last updated 24 minutes ago • 4 minute read


The Corona Theatre is now called the Beanfield, though you’re forgiven for not knowing that. It can be hard to keep up, as many of Montreal’s venues seem to change their names according to the season. PHOTO BY DAVE SIDAWAY /Montreal Gazette

So, what do you think of the Beanfield Theatre? I know … Bean-what?

Yes, Montreal has a new theatre that is actually an old theatre. The Beanfield has been around for over a century, though you may know it by its former name, the Corona Theatre, which it had gone by since 1923, or for exactly 100 years until it became a field of beans in June.

Constructed in 1912 as a silent film theatre, the building was known as the Family Theatre for its first decade of operations, when it was sold to United Amusements Corporation.

The venue went through multiple incarnations, even serving as storage at one point before being taken over by a non-profit organization and reopening for concerts and cultural events in 1997. It was bought by Virgin Mobile in partnership with Evenko in 2012, and was known as the Virgin Mobile Corona for a few years before reverting to ye olde Corona.

And now it’s the Beanfield, though you’re forgiven for not knowing that. It can be hard to keep up, as many of Montreal’s venues seem to change their names according to the season.


The Corona Theatre became the Beanfield Theatre last June as the result of a partnership between Toronto telecom company Beanfield and Montreal promoter Evenko, which runs the space. Despite the name change, the venue’s historic Corona neon sign remains. PHOTO BY DAVE SIDAWAY /Montreal Gazette

Another storied Montreal concert hall, Metropolis, became MTelus in 2017. The intimate L’Astral became Le Studio TD in 2022. Turn back the clock a little further and the Molson Centre, which opened in 1996, became the Bell Centre in 2002.

“I know Metropolis is a great name, Corona is a great name, but times change and evolve,” said Nick Farkas, senior vice-president of concerts and events at promoter Evenko, which runs the above-noted concert halls. Evenko is owned by Le Groupe CH, which also owns the Bell Centre.

“People might miss the name, but it’s the reality of business in 2023-24,” Farkas noted.

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Une bannière pour les 60 ans de la bibliothèque de Salaberry

Publié le 03 janvier 2024
Culture
Amine Esseghir
Journaliste


Nouvelle bannière dans les fenêtres de la bibliothèque de Salaberry. (Photo: page Facebook de la bibliothèque de Salaberry)

La bibliothèque de Salaberry, à Cartierville, fêtera ses 60 ans d’existence le 20 novembre 2024. Tout au long de l’année prochaine, des activités et événements seront organisés pour marquer plus d’un demi-siècle de services rendus exclusivement à une clientèle jeunesse.

Première manifestation de ces festivités, un habillage de fenêtre rappelle aux passants l’existence de la bibliothèque et de ceux qui la fréquentent.

Certes, l’édifice modeste, situé en face du parc Saine-Odile, est connu dans le quartier. Toutefois, on pourrait le confondre. Il est collé à la caserne 42 du Service de sécurité incendie de Montréal.

La bannière de dessins colorés représente «un habillage de fenêtre afin d’être plus visible de l’extérieur et ainsi démontrer son caractère jeunesse», indique le service des communications de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville dans un échange de courriels avec le Journal des voisins (JDV).

Les illustrations apposées aux fenêtres, même si elles sont l’œuvre de Nathalie Robert, l’infographiste de l’arrondissement, ont été choisies à la suite d’un vote, a appris le JDV.

«Les usagers de la bibliothèque ont été sollicités afin de déterminer le choix gagnant. Il était possible de voter en ligne et en bibliothèque; le tout afin de laisser place à la voix des jeunes qui fréquentent cette dernière», soulignent les services de l’arrondissement.

La bannière illustre la nature de l’activité de la bibliothèque et l’âge de ceux et celles qui la fréquentent.

«Le choix final est coloré et représente à la fois la diversité des clientèles et de l’offre en bibliothèque», précise l’arrondissement.

Plus à venir

Le public doit s’attendre à d’autres actions pour mettre en valeur la bibliothèque.

«Cette mise en beauté se veut, en quelque sorte, un préambule aux festivités. Aux abords de son soixantième anniversaire, des capsules vidéos seront diffusées sur nos réseaux sociaux afin de mettre en valeur le travail de la bibliothèque au fil du temps», annonce-t-on à l’arrondissement.

Ces courtes vidéos raconteront l’histoire de la bibliothèque à travers des témoignages, des anecdotes ou des histoires touchantes qui se sont déroulées à la bibliothèque de Salaberry. Les personnes intéressées peuvent soumettre leurs propositions par le biais de ce formulaire.

La bibliothèque de Salaberry est l’une des deux seules de Montréal qui ne détient que des ouvrages destinés aux tout-petits et aux enfants et adolescents. Depuis son ouverture en 1964, des générations se sont succédé entre ses murs à la découverte des livres et du plaisir de la lecture.

Située à distance de marche des écoles Alice-Parizeau, Louisbourg et Sainte-Odile, elle est un point de chute essentiel pour les jeunes du quartier, pour les élèves des établissements primaires et pour les enfants des CPE des alentours.

En 2018, le bruit avait couru que la bibliothèque allait être relocalisée au Centre communautaire et culturel de Cartierville (le 4C). Parents et intervenants s’étaient mobilisés pour venir plaider leur cause et empêcher ce déménagement.

Le 4C a ouvert au début de cette année et la vieille bibliothèque est demeurée à sa place, à côté de la caserne des pompiers.

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Derrière les murs du Château Dufresne

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Des influenceurs, dont Florence Belzile, assistaient à la visite guidée de l’exposition d’art décoratif de Guido Nincheri au Château Dufresne.

Notre journaliste se balade dans le Grand Montréal pour parler de gens, d’évènements ou de lieux qui font battre le cœur de leur quartier.

Mis à jour le 2 janvier

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Émilie Côté
Émilie Côté La Presse

« Le Château Dufresne est la seule œuvre significative profane de Guido Nincheri qui existe encore au Canada », souligne la directrice générale et conservatrice Manon Lapointe.

Nous sommes plusieurs à être souvent passés devant le Château Dufresne sans jamais l’avoir visité. Derrière son imposante façade, les murs portent l’héritage artistique de Guido Nincheri, qu’on surnommait le Michel-Ange du Québec.

On doit à Guido Nincheri et aux membres de son équipe près de 5000 verrières dans 250 lieux de culte. Une production faramineuse.

Manon Lapointe, directrice générale et conservatrice

On peut admirer son travail aux églises Saint-Léon de Westmount et Saint-Esprit de Rosemont, alors que des gens remettent en valeur ses fresques à l’église Sainte-Madeleine d’Outremont⁠1. Mais il ne faisait pas que de l’art religieux. L’exposition Du profane au sacré, présentée jusqu’au 30 juin prochain, permet de découvrir sa riche contribution au Château Dufresne.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Manon Lapointe, directrice générale et conservatrice du Château Dufresne, devant un tableau de Guido Nincheri

Les Dufresne, les frères prospères de l’Est

Ce n’est pas pour rien que les frères Marius et Oscar Dufresne ont fait appel aux services du peintre né en Italie pour orner les murs de leurs deux maisons jumelées situées à l’angle de la rue Sherbrooke Est et du boulevard Pie-IX.

Fils d’une famille qui avait fait fortune dans le domaine de la chaussure (ce qui a inspiré le film et la série de livres de fiction La Cordonnière), les frères Dufresne étaient de grands visionnaires et bâtisseurs historiques de l’est de Montréal. Ingénieur, Marius Dufresne a dessiné les plans du parc et du marché Maisonneuve. Il s’est inspiré des Champs-Élysées pour faire les boulevards Morgan et Pie-IX. Davantage porté sur les affaires et la politique au sein de l’ancienne cité de Maisonneuve, son frère Oscar a fait don à Marie-Victorin des terres du Jardin botanique.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Les frères Dufresne ont façonné la cité de Maisonneuve, annexée à la Ville de Montréal en 1918, et lui ont donné du prestige. Ils étaient inspirés par le mouvement City Beautiful.

Les deux frères ont fondé la Dufresne Construction Company et la Dufresne Engineering Company*,* puis ils ont fait construire le Château Dufresne entre 1915 et 1918. « Ils voulaient faire un contrepoids à la bourgeoisie anglophone du Golden Square Mile rue Sherbrooke Ouest », indique Manon Lapointe.

Les bureaux de leurs deux entreprises occupaient un immeuble Art déco au 1832, boulevard Pie-IX. En échange de la décoration du Château Dufresne, les frères Dufresne ont offert un espace à Guido Nincheri à l’arrière pour que le maître verrier puisse y aménager son atelier. Les lieux sont par ailleurs en rénovation dans le but d’y faire un centre d’interprétation ouvert au public.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le contraste architectural est frappant avec le Stade olympique à côté.

« Les Dufresne sont responsables de la construction de ponts et de barrages », ajoute Manon Lapointe. Marius est par ailleurs mort en étant heurté par une poutre, sur le chantier du pont qui relie Laval et Rosemère et qui porte aujourd’hui son nom.

Rappel des faits : quand les pères de Sainte-Croix ont acquis le Château Dufresne en 1948 pour en faire un pavillon de leur collège, ils ont fait recouvrir les nombreuses fresques de Nincheri comportant de la nudité, histoire que les jeunes garçons en externat ne soient pas déconcentrés.

« C’était d’un commun accord avec Nincheri, précise Mme Lapointe. C’était un compromis de mettre de la peinture à l’eau pour que ce soit réversible. »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Guido Nincheri était à la fois maître verrier, peintre-décorateur et fresquiste.

Sauvetage in extremis

Nincheri désirait que ses peintures de nus puissent être redécouvertes, mais ce ne fut pas si simple. En 1957, le Château Dufresne a été racheté par la Ville de Montréal. Après « une période sombre d’abandon et de vandalisme », dixit Mme Lapointe, il a été question de le démolir en vue d’en faire un stationnement pour les Jeux olympiques, mais la Fondation Macdonald Stewart a sauvé les meubles et le Château a été déclaré monument historique. Il a été restauré en 1975 par l’artiste Nicolas Sollogoub, et c’est là que des œuvres de Nincheri ont pu revoir la lumière du jour.

Petite visite au Château

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Autre fait fascinant : Nincheri a passé la fin de sa vie en Nouvelle-Angleterre, après des mois d’incarcération. On l’a en effet accusé de fascisme pour avoir peint Mussolini à cheval à l’église Notre-Dame-de-la-Défense, dans la Petite Italie. « Il faut savoir, et c’est ce qu’a démontré sa femme Giulia, qu’il répondait à une demande ferme », souligne Manon Lapointe. Et c’était avant que Mussolini devienne le dictateur qu’on connaît.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Guido Nincheri

L’exposition Du profane au sacré propose un nouveau parcours de visite au Château Dufresne pour découvrir son inestimable contribution, ainsi qu’une section temporaire avec des esquisses, des œuvres originales et une vidéo sur son atelier qui comptait une dizaine d’employés.

Le Château Dufresne représente une partie importance de l’histoire de Montréal. Il fêtera son 50e anniversaire en tant que monument historique en 2026, en même temps que celui des Jeux olympiques de Montréal.

⁠1. Lisez la chronique de Mario Girard « Des murs qui ressuscitent »

Consultez le site du Château Dufresne

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