Lieux culturels

Il y aura toujours un décalage dans ce genre de nouvelles puisque ce sont nécessairement des chiffres de l’année précédente. Bien sûr la Covid a influencé les résultats et ce n’est que l’an prochain qu’on pourra comparer l’évolution plus justement avec les années pré-pandémies. N’empêche que ces chiffres ont quand même leur importance, puisqu’ils font partie de la période charnière avant le retour à la normale.

FYI, la bibliothèque était une ancienne caserne de pompiers

La bibliothèque Saint-Charles sera renommée la bibliothèque Éva-Circé-Côté

Publié le 20 décembre 2022 à 15 h 06
Mis à jour le 20 décembre 2022 à 15 h 18

Relié à Le Sud-Ouest

L’Arrondissement du Sud-Ouest est fier d’annoncer le changement de nom de la bibliothèque Saint-Charles, pour la bibliothèque Éva-Circé-Côté, située au 1050, rue d’Hibernia. La nouvelle désignation a été adoptée le 19 décembre par le conseil municipal de la Ville de Montréal.

La nouvelle nomination de la bibliothèque sera utilisée seulement à la fin des travaux de rénovation et d’agrandissement.

Le réaménagement de la bibliothèque fera l’objet d’un concours d’architecture qui sera lancé au début de l’année 2023 et l’Arrondissement souhaite associer le nom de madame Circé-Côté à ce concours, bien que le nouveau nom ne prenne effet qu’à la réouverture de la bibliothèque.

En changeant le nom de la bibliothèque Saint-Charles pour celui d’Éva-Circé-Côté, l’Arrondissement honore cette illustre pionnière du réseau des bibliothèques. Cette femme de lettres et journaliste qui a grandi dans le Sud-Ouest, représente bien ce que sont devenues les bibliothèques : un lieu ouvert à toute la population, à tous les savoirs, et un endroit inclusif et à l’abri de la censure.

L’Entente sur le développement culturel de Montréal 2021-2024, établie entre le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal, est dotée d’un budget de 158 M$. Elle favorise le développement d’actions culturelles, avec la contribution de partenaires de divers horizons.

Le volet « bibliothèque » du projet est admissible à une contribution financière du ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal. Par le biais de cette entente, le Ministère investit 40 % des sommes liées au Programme de rénovation, construction et agrandissement des bibliothèques (RAC). Coût avec taxes : 42,5 M$.

https://montreal.ca/actualites/la-bibliotheque-saint-charles-sera-renommee-la-bibliotheque-eva-circe-cote-42616

Il y a une rue Éva-Circé pas loin de ma maison d’enfance dans le quartier RDP

# avenue Éva-Circé

Date de désignation : 11 novembre 1987

Arrondissement

Situé dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

Sous le pseudonyme de Colombine, Éva Circé (1871-1949) collabore à plusieurs journaux, dont L’Avenir, Le Monde illustré, L’Avenir du Nord et le Nationaliste. Avec d’autres jeunes écrivains, elle fonde L’Étincelle, un journal littéraire. Poète (Bleu, Blanc, Rouge) et dramaturge, elle est honorée du titre de première vice-présidente de la section française de la Société des auteurs canadiens. Elle participe à la fondation de la bibliothèque municipale de Montréal, dont elle devient bibliothécaire conjointement avec Hector Garneau (1872-1954).

Elle était la première bibliothécaire de la Ville de Montréal; il était temps qu’on nomme une bibliothèque en son honneur

Dans le sommaire décisionnel

Marie Arzélie Éva Circé-Côté, poète, dramaturge, journaliste, essayiste et bibliothécaire, née le 31 janvier 1871 à Montréal et décédée le 4 mai 1949 dans la même ville.

Comme journaliste, c’est sous plusieurs pseudonymes qu’elle collabore à de nombreux journaux, dont L’Avenir, Le Monde illustré , L’Avenir du Nord , Le Nationaliste , Le Pays et Le Monde ouvrier . Avec d’autres jeunes écrivains, elle fonde L’Étincelle , un journal littéraire, artistique et poétique. Elle participe à la fondation de la bibliothèque municipale de Montréal, dont elle devient la première bibliothécaire (la toute première de la Ville de Montréal) ainsi que la conservatrice de la prestigieuse collection Philéas Gagnon. Au cours de sa carrière, elle écrit près de 800 articles dans Le Monde ouvrier , la plus ancienne publication syndicale au Canada, qui demeure, encore aujourd’hui, le principal organe de communication de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

Libre-penseuse, progressiste et féministe, elle milite, entre autres, pour l’éducation obligatoire et gratuite ainsi que pour l’avancement de la condition des femmes. Elle fonde d’ailleurs le premier lycée pour jeunes filles. De plus, cette passionnée des livres participe à la création de la section française de la Société des auteurs canadiens, au sein de laquelle elle s’investit à titre de première vice-présidente et de conseillère.

Madame Circé-Côté est née et a grandi aux limites de l’arrondissement du Sud-Ouest. Son père a été conducteur de trains pour la compagnie du Grand Tronc avant de devenir copropriétaire d’un magasin de vêtements pour hommes sur la rue Notre-Dame. En 1905, elle épouse le docteur Pierre-Salomon Côté (1876-1909), connu pour son engagement auprès des pauvres. Elle prend alors le nom de Éva Circé-Côté, conservant ainsi un nom de jeune fille, ce qui était avant-gardiste pour l’époque. Leur fille unique, nommée Ève, naît en 1906.

Une avenue Éva-Circé existe depuis 1987 dans le secteur de Rivière-des-Prairies de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. Quoiqu’il soit généralement déconseillé de rendre plus d’un hommage à la même personne dans la toponymie montréalaise, le choix du nom de madame Circé-Côté pour nommer une bibliothèque montréalaise apparaît comme une situation particulière qui se justifie par son rôle de pionnière dans le réseau des bibliothèques. De plus, cette dénomination ne devrait pas engendrer de problème de repérage.

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D’autres souvenirs qui refont surface, j’ai fréquenté cette bibliothèque durant mon enfance. J’adorais y aller car j’ai toujours été un amoureux des livres et le suis toujours. Cet édifice est magnifique et mérite vraiment une mise à niveau pour assurer sa pérennité. Il est temps d’honorer une pionnière en la matière, en rebaptisant ce lieu afin de perpétuer la mémoire de cette femme engagée et exemplaire à plusieurs égards.

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Le Musée Armand-Frappier fait peau neuve


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | La forme des escaliers en colimaçon s’inspire de la double hélice de l’ADN.

(Laval) Projeté depuis 2019, le nouveau Musée de la santé Armand-Frappier ouvre ses portes ce mardi à Laval, dans des locaux tout neufs aménagés juste à côté du Cosmodôme, un investissement de 14 millions de dollars qui permettra à l’institution d’accueillir deux fois plus de visiteurs dans ses nouvelles installations lumineuses de près de 1800 mètres carrés.

31 janvier 2023 Publié à 11h00 | PIERRE-MARC DURIVAGE | LA PRESSE

« Ç’a été une longue et difficile gestation, mais le bébé est né et on est vraiment contents », nous dit d’entrée de jeu la directrice du musée, Guylaine Archambault, avant de nous emmener visiter les lieux. « On souhaite entraîner le muscle de la connaissance des gens », enchaîne-t-elle en nous guidant d’abord dans une longue allée qui rappelle le parcours d’exception du Dr Armand Frappier, de son amour de la musique jusqu’à la naissance de sa vocation, déclenchée à la suite de la mort de sa mère aux mains de la tuberculose.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | La directrice générale du Musée de la santé Armand-Frappier, Guylaine Archambault, derrière l’une des stations de l’exposition temporaire Pandémies : L’humanité au défi


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | L’exposition temporaire Pandémies : L’humanité au défi restera au Musée Armand-Frappier pendant toute l’année, avant d’être remplacée en 2024 par une exposition sur les changements climatiques qui marquera les 30 ans de l’institution muséale fondée en 1994.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Le musée ouvre officiellement ses portes ce mardi.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Les visiteurs du Musée Armand-Frappier sont invités à faire de véritables manipulations d’outils scientifiques.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Les expositions sont présentées de façon ludique et interactive.


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Le musée souhaite encourager les jeunes à poser un regard éclairé sur notre société et ses enjeux.

« On espère que ça va être une expérience mémorable qui contribuera à semer une petite graine qui va donner la curiosité aux jeunes à s’informer, à lire, à poser des questions, enchaîne Mme Archambault. S’il y a des jeunes qui ensuite décident d’embrasser des carrières en recherche ou en soins, tant mieux, mais ce qu’on souhaite, c’est de contribuer à former des petites têtes bien faites qui aiment se documenter et qui posent un regard éclairé sur notre société et ses enjeux. Si on arrive à faire ça, on aura réalisé notre mission. »

Expositions

L’exposition permanente 4, 3, 2, 1 Santé ! aborde les grands enjeux de santé de façon interactive et ludique en se développant selon quatre thèmes, des molécules et des cellules en passant par les individus, les populations pour se conclure sur les questions qui touchent la santé au niveau planétaire. On peut notamment y écouter les témoignages de gens atteints de maladies graves sur leurs façons de composer avec leur condition, on peut agir sur un tableau interactif où l’on nous invite à faire des gestes pour contribuer à la santé de tous, ou on peut même jouer à un jeu de serpents et échelles grandeur nature orchestré autour des saines habitudes de vie.

Avant de monter aux labos en gravissant les escaliers en colimaçon dont la forme s’inspire de la double hélice de l’ADN, il faut passer un moment dans l’exposition temporaire Pandémies : L’humanité au défi, où l’on est invité à enfiler un bracelet RFID qui nous permettra de participer à un jeu dont l’objectif est d’endiguer une pandémie fictive. « On a consulté nos membres et nos visiteurs et alors que l’on aurait pu s’attendre à ce qu’ils soient tannés d’entendre parler de pandémies, on a remarqué au contraire que les éléments présents dans l’actualité sont toujours les plus populaires », nous explique Guylaine Archambault.

Les gens veulent comprendre ce qui se passe. Aussi, si le musée ne cherche pas à exposer la question, qui le fera ?

Guylaine Archambault, directrice du musée

On met environ 45 minutes à faire le tour de l’exposition temporaire, mais on peut y passer près d’une heure et demie si on lit tout et on écoute tous les témoignages. On y trouve aussi quelques artéfacts intéressants provenant de l’Institut Armand-Frappier de même qu’une fascinante chronologie des pandémies qui ont frappé l’humanité depuis l’Antiquité.

À l’étage se trouvent enfin quatre laboratoires où l’on peut suivre des ateliers en lien avec le contenu des expositions — on conseille de réserver sa plage horaire avant de se présenter au musée. On y manipule de véritables outils de laboratoire dans des installations fonctionnelles. « On recrée vraiment les conditions de laboratoire, il est donc possible que ça ne fonctionne pas exactement comme on s’y attendait », nous explique la responsable des activités éducatives, Ilinca Marinescu, après avoir constaté les résultats peu concluants de notre propre expérience.

« Ça nous permet de montrer que c’est possible que ça ne fonctionne pas, mais les gens ont quand même compris la technique et le contenu scientifique qui allait avec ça, ajoute de son côté Claudia Bélanger, gestionnaire des opérations. Ça permet justement d’intégrer le fait que c’est aussi comme ça que ça passe dans le labo d’un chercheur, qui va répéter des dizaines, voire des centaines de fois son expérience pour s’assurer des résultats, parce que lui, il va être révisé par des pairs ! »

Consultez le site du musée

2024, ANNÉE CHARNIÈRE

L’an prochain marquera les 30 ans non seulement du Musée de la santé Armand-Frappier, mais aussi du Cosmodôme. Pour l’occasion, le hall d’entrée commun aux deux institutions sera complètement rénové, notamment avec l’ouverture du nouveau café Ariane. « Ce sera le point de départ d’une visite qui va aller de l’infiniment petit à l’infiniment grand, ce qui en fera une expérience unique au pays », nous indique Guylaine Archambault, directrice du musée.

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La bibliothèque de Pointe-aux-Trembles porte officiellement le nom de Serge-Bouchard

Sur le compte Twitter de la mairesse de RDP-PAT, Caroline Bourgeois

C’est officiel, la bibliothèque PAT est devenue la Bibliothèque Serge-Bouchard. Cet hommage, c’est notre façon de garder bien vivantes ses racines dans notre quartier, c’est un devoir de mémoire envers celui qui se faisait lui-même un devoir de mémoire sur le monde #polmtl

Communiqué de la Ville

La bibliothèque de Pointe-aux-Trembles devient la bibliothèque Serge-Bouchard

13 mars 2023

Montréal, le 13 mars 2023 - C’est maintenant officiel : la bibliothèque de Pointe-aux-Trembles devient la bibliothèque Serge-Bouchard, en hommage à l’anthropologue, auteur et animateur, décédé le 11 mai 2021.

« Dès l’annonce du décès de Serge Bouchard, plusieurs personnes m’ont interpellée pour que l’arrondissement puisse faire vivre sa mémoire dans le quartier qui l’a vu grandir. C’est extrêmement touchant de voir qu’un lieu de culture, de savoir, d’échanges, de mots, de lettres, bref un lieu à l’image de M. Bouchard, porte aujourd’hui son nom à Pointe-aux-Trembles », a déclaré Mme Caroline Bourgeois, remerciant au passage le soutien de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles dans les démarches du changement toponymique.

C’est en présence de membres de la famille, d’ami(e)s, d’anciens collaborateurs, d’élu(e)s et de nombreux autres invité(e)s que la mairesse de l’arrondissement, Mme Caroline Bourgeois, a officialisé le changement de nom de la bibliothèque. La fille de Serge Bouchard, Mme Lou Lévesque Bouchard, ainsi que son frère, M. Ronald Bouchard ont également été invités à signer le livre d’or de l’arrondissement au son d’un pianiste qui accompagnait une lecture théâtrale d’un extrait d’une œuvre de M. Bouchard.

Également présente sur place, la responsable de la culture et du patrimoine au comité exécutif de la Ville de Montréal, Mme Ericka Alneus a tenu à souligner l’événement. « Serge Bouchard, porté par sa passion, sa rigueur et sa curiosité, a su ouvrir les esprits, toujours avec bienveillance et sensibilité. La Bibliothèque Serge-Bouchard permet de célébrer et de reconnaître le legs immense de cet homme de lettres, de mots et de savoir ».

Émus et fiers de l’hommage rendu à Serge Bouchard, ses deux frères Ronald et Michel ont quant à eux tenu à souligner la décision. « Nous sommes à la fois honorés et heureux que Serge, d’une certaine façon, rentre ainsi chez lui, à la Pointe-aux-Trembles, qu’il a tant aimé ».

Afin de mettre en évidence ce changement identitaire, l’équipe de la bibliothèque a apposé quelques passages des œuvres de M. Bouchard aux murs en plus d’installer un présentoir mettant en valeur sa collection de livres. Au cours des prochains mois, il est également prévu d’intégrer des références en sa mémoire dans certaines activités de la programmation de l’arrondissement et de produire un panneau d’interprétation pour faire connaître et revivre l’œuvre de l’écrivain.

« Cet hommage, c’est notre façon de garder bien vivantes les racines de Serge Bouchard dans notre quartier, c’est un devoir de mémoire envers celui qui se faisait lui-même un devoir de mémoire sur le monde », de conclure Mme Bourgeois.

Rappelons que les démarches de changement de nom de la bibliothèque ont été entamées en mars 2022 avant d’être entérinées par la Commission de la toponymie du Québec et le conseil municipal en décembre dernier.
Ville de Montréal - Portail officiel - Détail du communiqué

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Un bel hommage pour cet historien et excellent vulgarisateur, entre autre, des causes de Premières Nations.

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Je croyais que les Forges de Montréal étaient propriétaire de la station de pompage Riverside depuis l’an dernier (ou l’autre avant) quand il y avait eu l’annonce du sauvetage du bâtiment, mais il semble qu’il y avait des technicalités à régler entre la Ville et Parcs Canada/SIC

Les Forges de Montréal deviendront propriétaires de l’ancienne station de pompage Riverside


Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir
Mathieu Collette (à gauche), forgeron fondateur des Forges de Montréal, ici avec Maxime Gallant, considère que l’acquisition de l’ancienne station de pompage de Riverside est un « pas super important ».

Jeanne Corriveau
16 mars 2023
Société

Après des années d’incertitude et de négociations parfois difficiles, Les Forges de Montréal deviendront propriétaires de l’ancienne station de pompage Riverside, bâtiment qu’elles occupent depuis 2000. La Société immobilière du Canada (SIC) et la Ville de Montréal se sont entendues avec l’organisme sans but lucratif pour lui céder la propriété du bâtiment patrimonial, a appris Le Devoir.

Forgeron fondateur des Forges de Montréal, Mathieu Collette est soulagé de ce dénouement qui permettra d’assurer la pérennité de l’organisme voué à la transmission de cet art millénaire auprès d’apprentis forgerons et à la sensibilisation du public à ce métier oublié. « C’est un pas super important. Ça fait longtemps qu’on travaille pour obtenir une situation stable qui permettra que notre projet puisse aller de l’avant. On a trouvé la recette gagnante pour pérenniser les activités des Forges. »

Après des mois de pourparlers, la SIC, la Ville et les Forges ont convenu d’une entente en vertu de laquelle le bâtiment de la rue Riverside et le terrain sur lequel il se trouve seront cédés à l’OBNL pour un dollar. L’entente a été approuvée par le comité exécutif lors d’une rencontre à huis clos mercredi, et la transaction devrait être officialisée dans les prochains mois.

L’organisme s’engage notamment à investir trois millions de dollars dans un délai de cinq ans pour la restauration patrimoniale du bâtiment. De son côté, la Ville procédera à des travaux pour déplacer la rue Riverside plus au nord afin de permettre l’agrandissement du bâtiment des Forges et la construction d’un musée et de locaux pour un projet pédagogique.

Enchevêtrement de titres

La conclusion de cette entente a été loin d’être simple, puisque le terrain appartenait à la SIC alors que le bâtiment, une ancienne station de pompage, était de propriété municipale. En outre, des conduites souterraines, dont certaines sont condamnées, devront faire l’objet de travaux qu’assumeront les Forges.

« Ç’a été complexe et difficile, mais la volonté était là », indique Benoit Dorais, responsable de l’habitation et de la stratégie immobilière au comité exécutif de la Ville. « On voulait s’assurer que le projet des Forges fonctionne, et ça nous permet de maintenir un bâtiment exceptionnel en vie. »

L’élu rappelle d’ailleurs qu’en 2019, la Ville avait établi que la forge traditionnelle était un élément du patrimoine culturel immatériel montréalais.

Pour la SIC, qui est propriétaire de grands terrains dans ce secteur, il s’agit d’un dénouement heureux. « On voulait absolument préserver le travail que Mathieu Collette et les Forges faisaient ainsi que le bâtiment », souligne Pierre-Marc Mongeau, vice-président immobilier à la SIC. « Il y avait un enchevêtrement de titres. On a décidé de céder tous ces titres — et la Ville fait de même — plutôt que de commencer à chercher quel pouce carré appartenait à qui. Tout ça pour que les Forges puissent enfin se sentir complètement chez elles. »

Les Forges peuvent maintenant reléguer au passé tous les tracas qui ont marqué les dernières années. Rappelons qu’en 2016, la Ville de Montréal avait voulu expulser l’organisme, lui reprochant de ne pas avoir respecté son bail qui exigeait qu’il consacre au moins un million de dollars dans la rénovation de l’immeuble. L’administration de Denis Coderre avait finalement levé l’avis d’expulsion un an plus tard. Arrivée au pouvoir, l’administration de Valérie Plante avait modifié le bail en 2019 pour permettre à l’organisme de poursuivre ses activités. Puis, en 2021, la SIC avait convenu de céder le terrain à la Ville, mais cette entente n’avait pu se concrétiser et de nouvelles discussions ont dû être engagées.

D’autres étapes restent à franchir, dont la vente par la SIC des rues Mills et Riverside à la Ville de Montréal le mois prochain. La Ville prendra à sa charge le déversoir, ce système qui permet de moduler le niveau de l’eau du canal de Lachine et qui est utilisé par Parcs Canada.

Avec cette entente, les Forges pourront faire leurs demandes de permis et lancer les appels d’offres pour aménager, sur trois étages, le centre d’interprétation et construire une passerelle qui traversera le bâtiment. À terme, les Forges comptent faire des investissements de 6,5 millions. Mathieu Collette espère pouvoir procéder à l’inauguration des nouveaux espaces à la fin de 2026. « On entretient le bâtiment depuis 22 ans. On y a mis plus de deux millions », dit-il. « Le fait de devenir propriétaire nous permet de nous asseoir sur un actif immobilier important. C’est la garantie que les bailleurs de fonds voulaient le plus. Il n’y a plus d’enjeux financiers. »

Selon lui, l’entente intervenue avec les Forges ouvre la voie au type de projets qui pourraient être réalisés dans le Quartier des artisans que souhaite développer la Ville dans le secteur de la rue Mills.

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Budget 2023-2024 L’aide de Québec aux salles de spectacle privées se poursuivra

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Les salles privées comme le Club Soda continueront de recevoir une aide de Québec, mais les sommes consenties iront en diminuant.

L’aide fournie par le ministère de la Culture et des Communications aux salles de spectacle alternatives et privées comme le Club Soda ou le Lion D’Or de Montréal se poursuivra au cours des trois prochaines années, a confirmé vendredi le cabinet du Ministère.

Publié à 11h31

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Jean Siag
Jean Siag La Presse

Elles recevront une enveloppe de 5 millions de dollars sur trois ans provenant de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) dans le cadre de son Plan pour consolider, faire briller et propulser le milieu culturel.

Ce Plan pour propulser le milieu culturel, qui prévoit une somme totale de 225,8 millions sur trois ans, permettra également de soutenir la production audiovisuelle québécoise. Les sommes totales iront en décroissant : 145,5 millions en 2022-2023 ; 41 millions en 2023-2024 et 39,3 millions en 2024-2025.

Le budget 2023-2024 prévoit également des sommes d’argent pour la poursuite et l’adaptation aux différents contextes du soutien à la diffusion de spectacles. On parle de 12,8 millions en 2023-2024 ; 7,7 millions en 2024-2025 et 3,3 millions en 2025-2026.

Incendie dans le Vieux-Montréal : le musée Pointe-à-Callière rouvrira mardi


Le Musée Pointe-à-Callière rouvrira ses portes le 28 mars prochain, à l’exception du Fort de Ville-Marie – Pavillon Quebecor et de l’Égout collecteur.
PHOTO : RADIO-CANADA

Radio-Canada
Publié hier à 13 h 29

Fermé depuis plus d’une semaine en raison de l’incendie qui a ravagé l’édifice William-Watson-Ogilvie dans le Vieux-Montréal, le Musée Pointe-à-Callière annonce qu’il rouvrira ses portes au public à compter du 28 mars prochain.

Le Fort de Ville-Marie – Pavillon Québecor, qui est voisin de l’immeuble complètement détruit par les flammes jeudi dernier, ainsi que l’Égout collecteur, demeureront toutefois fermés pour une durée indéterminée, précise l’institution dans un communiqué.

Au moins quatre personnes sont mortes et trois autres sont toujours portées disparues à la suite d’un violent incendie qui a ravagé l’édifice William-Watson-Ogilvie, à l’intersection de la rue du Port et de la place D’Youville.


L’incendie a pris naissance jeudi matin de la semaine dernière dans l’immeuble William-Watson-Ogilvie sur la rue du Port, dans le Vieux-Montréal.
PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON-MARC CHARRON

Se disant de tout cœur avec les familles des victimes, la direction de Pointe-à-Callière a déclaré qu’elle souhaite, avec l’accord des autorités, redonner le musée à la population et aux groupes scolaires dans les meilleurs délais.

Bien qu’elles soient situées très près de l’immeuble détruit par les flammes, les installations du musée ont pu être préservées.

Selon la direction de l’institution, [les] dommages constatés ont surtout été causés par la fumée. La préservation des vestiges du site archéologique du Fort de Ville-Marie – lieu de fondation de Montréal – dans une construction neuve certifiée LEED Or a certainement contribué à protéger les collections du Musée, peut-on lire dans le communiqué.

Le Fort de Ville-Marie – Pavillon Quebecor abrite des archives, une médiathèque, une collection de livres rares et une collection d’artefacts archéologiques.

À ce chapitre, le musée tient à souligner le travail exceptionnel de préservation effectué par les pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal et les policiers du Service de Police de la Ville de Montréal.

Ouvert en 1992, le Musée Pointe-à-Callière est le plus grand musée d’archéologie au Canada et le musée d’histoire le plus fréquenté à Montréal.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1966015/pointe-calliere-reouverture-incendie-vieux-montreal

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Étant donné la tragédie de l’immeuble historique voisin du musée de la Pointe-à-Callière, je doute que quiconque voudra désormais habiter les lieux. En effet les propriétés où il y a eu mort d’homme devienne quasi ostracisée par le marché immobilier résidentiel.

Toutefois je verrais bien le musée prendre de l’expansion en achetant le site pour l’occuper une fois la structure rénovée. Ce serait une bonne façon de redonner une nouvelle vie à un édifice historique et lui éviter de demeurer à l’état de ruine durant de trop nombreuses années.

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C’est pas mal ce que je pensais. L’immeuble porte désormais une sorte d’étoile de malheur en terme d’habitation alors si le musée PAC peut s’approprier l’espace et l’intégrer à son milieu, tout en rendant hommage au triste évènement, alors ca serait mieux pour tout le monde je crois.

Well part of TOM condos on Union Avenue occupies the site of 1972’s Blue Bird Café fire where 37 people were killed as a result of arson.

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Oui ce n’est pas le terrain qui pose problème, mais le bâtiment subsistant où la tragédie a pris place. D’ailleurs si tu vends une maison sans mentionner dans la déclaration du vendeur qu’il y a eu une mort violente à l’intérieur, l’acheteur peut considérer que c’est un motif valable d’annulation.

Avant de prendre ma retraite en 2017, une collègue m’avait dit qu’un couple d’amis qu’elle connaissait avait acheté une résidence dans le West Island où 6 membres de la même famille avaient été froidement assassinés en 2001. Le couple et ses enfants n’ont jamais eu de problème avec la résidence.No ghost, no poltergeist activitiy, et je suis convaincu que les centaines de résidents qui habitent le TOM vivent paisiblement même si la tour est érigée sur le site où la tragédie du Café Blue Bird est survenue.

Qu’une tragédie ait eu lieu dans une maison ou un immeuble ne le rend pas automatiquement non vendable. C’est le fait de ne pas le mentionner dans la déclaration du vendeur qui peut causer l’annulation de l’achat, c’est écrit dans les documents de courtage. Comme la sensibilité des gens varie d’une personne à l’autre cela devient naturellement du cas par cas. Ce qui fait qu’une personne qui achète en connaissance de cause, ne peut pas ensuite se désister pour cette même raison.

Agrandissement et rénovation de la bibliothèque Saint-Charles

Mis à jour le 24 avril 2023

Temps de lecture : 1 min

La bibliothèque Saint-Charles, située dans l’arrondissement du Sud-Ouest, fera l’objet de travaux de rénovation et d’agrandissement à compter de 2025.

Description

La nouvelle bibliothèque sera modernisée et comprendra notamment :

  • une agora intérieure et extérieure pour se rassembler et prendre la parole
  • un idéalab pour exprimer ses idées sous la forme d’ateliers
  • une collection d’objets pratiques du quotidien à emprunter gratuitement (petits appareils de cuisine, équipements de camping, etc.), permettant de réduire la consommation et encourageant l’économie circulaire
  • un médialab pour suivre des formations sur les technologies médiatiques, sonores et visuelles
  • un café
  • une grande salle multifonctionnelle
  • une section pour les familles avec une salle d’animation et des zones pour les tout-petits
  • une section pour les adultes incluant des zones de travail, un salon silencieux et des salles de groupe

De plus, les espaces seront accessibles aux personnes ayant des limitations fonctionnelles.
À la fin des travaux, la bibliothèque Saint-Charles adoptera le nom d’Éva-Circé-Côté, en l’honneur de la toute première bibliothécaire de la Ville.

Concours d’architecture

Un concours d’architecture est présentement en cours pour la conception des plans et devis de la future bibliothèque.

Partenaire financier

Le projet de la bibliothèque Éva-Circé-Côté est financé dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal 2021-2024 conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.

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Le MEM Centre des mémoires montréalaises:


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Critique d’Echo Le Cirque du Soleil rallie ses troupes

1/6

Première véritable création sous chapiteau depuis Volta, en 2017, Echo, lancé officiellement jeudi soir, est une réponse au silence (forcé) des dernières années. Un spectacle ambitieux, moderne et rassembleur, qui mise sur la force du groupe.

Publié à 0h44 Mis à jour à 6h00

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Jean Siag
Jean Siag La Presse

Les attentes étaient quand même élevées. Le Cirque travaille en effet sur cette pièce acrobatique depuis près de quatre ans. S’il fallait qu’il rate sa cible…

D’abord étrangement baptisé Sous un même ciel, l’argument résumé par la directrice de création Chantal Tremblay en 2020 est néanmoins demeuré le même : « L’aventure d’un spectacle sous chapiteau. Un spectacle où l’on est tous réunis sous un même toit, dans une même tente, connectés entre nous. »

Le metteur en scène d’origine somalienne Mukhtar Omar Sharif Mukhtar – qui a pris le relais de la chorégraphe anglaise Es Devlin en cours de route – avait renchéri lors d’une rencontre avec les médias : « C’est une pièce centrée sur cette idée de connexion, d’unité et de collaboration. »

Voilà ce qu’il faut retenir de l’« esprit » de cette nouvelle production du Cirque du Soleil.

Pour le reste de la trame narrative expliquée à votre humble serviteur au cours des derniers mois, notre déconnexion du monde animal, notre survie menacée, notre reconnexion avec la nature, etc., disons qu’on est plus dans le dialogue intérieur. Vous vous raconterez votre propre histoire, personne ne vous jugera.

Tout part du cube

Echo s’ouvre donc de fort jolie manière avec l’apparition d’un immense cube, qui sera l’élément scénographique principal de la pièce (conçu par Es Devlin).

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le numéro d’acrodanse sur le cube en mouvement ouvre le spectacle Echo.

Les quatre faces du cube en mouvement servent de surfaces de projection tandis que des acrobates (portant des habits de papier blanc et des têtes d’animaux) exécutent dessus un numéro d’acrodanse – suspendus par des harnais.

Un numéro qui donne le ton. Le Cirque ne fera pas dans la demi-mesure, message reçu.

Notons qu’environ vingt minutes après le début du spectacle, un problème technique a entraîné une interruption de cinq minutes.

Un peu plus tard, c’est un autre groupe d’acrobates qui volera la vedette – des artistes éthiopiens.

D’abord avec un numéro de jeux icariens époustouflant – une discipline très peu pratiquée ici (et très difficile !) où un porteur couché sur le dos projette un voltigeur dans les airs avec ses pieds. Ce numéro a d’ailleurs eu droit à une ovation bien méritée. Puis, avec un numéro à onze de banquine, de cadre humain et autres acrobaties sol-air. Avec des costumes aux couleurs pastel qui respirent le bonheur !

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le groupe d’artistes éthiopiens traduit parfaitement le thème de l’unité et de la collaboration exploré dans Echo.

L’entrain, l’énergie et le sourire de ces artistes sont sans doute ce qui nous rapproche le plus de l’esprit collaboratif d’Echo, rythmé au son de la musique électroacoustique de Jade Pybus et Andy Theakstone, qui chantent aussi en chœur.

D’ailleurs, les numéros à deux ou en groupe dominent largement ce spectacle de près de 2 heures 30 (avec entracte), et l’on se réjouit de cette cohérence.

Le numéro de mâts volants à sept (wow !) est du même calibre, tout comme le numéro de fil mou à deux à l’intérieur du cube en feu (magnifique !) ou du numéro de suspension capillaire (ouch !).

Pendant toute la durée du spectacle, le cube se fissurera, s’ouvrira, se videra, se remplira, se refermera… Un peu comme le monde dans lequel on vit.

Des numéros individuels qui détonnent

Ce thème du collectif n’a pas empêché le Cirque de présenter quelques numéros individuels comme un numéro de sangles élastiques (sympa), où l’artiste brésilien Lucas Coelho était d’abord entouré du reste de la troupe (une idée simple, mais efficace). Malheureusement, il s’est retrouvé seul après quelques minutes…

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le duo sur fil mou met en vedette l’Ukrainien Taras Hoi et le Guyanais Antino Pansa.

Même scénario pendant le numéro de trapèze Washington (un trapèze motorisé sur lequel l’artiste française Louana Seclet exécute des figures d’équilibre sur la tête). Lorsque la troupe entoure la trapéziste, il y a une énergie formidable qui se dégage de la scène vers la salle.

Il y a 48 artistes dans cette production, pourquoi ne pas s’en servir comme durant le reste de la pièce ?

Par ailleurs, le numéro de contorsion (pas nécessaire) nous apparaît comme un errement. Tout comme le numéro de diabolo, même s’il est bien exécuté. Ces numéros sont, à notre humble avis, des dérives d’Echo. On va s’en remettre.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Le duo comique est formé du Français Clément Malin et de l’Italien Caio Sorana.

Un mot sur le duo comique de la soirée : Double Trouble. La paire franco-italienne s’amuse essentiellement à empiler des boîtes de carton. Ils sont plutôt marrants, et surtout, leur présence est bien dosée.

Le numéro final à (trois !) bascules – même s’il est exécuté par neuf artistes – est impressionnant, on est bien sûr dans la prouesse, mais la prouesse désincarnée, qui peine à s’arrimer au narratif d’Echo. Ce numéro aurait pu être présenté dans n’importe quel spectacle du Cirque, ce qui n’est jamais un bon constat.

Heureusement qu’il reste ces petits gestes symboliques qui renforcent le thème de l’unité et de la connexion, comme celui du personnage principal, qui escalade un géant à la fin de la première partie (nous n’en dirons pas plus pour ne pas gâcher la surprise), et qui placera à la toute fin un petit cube dans le grand, faisant apparaître mille images de cette nature mise à rude épreuve.

Une belle façon de mettre fin à ce spectacle sous chapiteau foisonnant, qui est certainement l’un des plus ambitieux des dernières années.

Echo

Cirque du Soleil

Présenté dans le Grand Chapiteau au quai Jacques-Cartier du Vieux-Port de Montréal , Jusqu’au 20 août

8/10

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Wow! Je m’attendais pas à ça. C’est génial de voir toutes ces enseignes. C’est un emprunt de la collection de l’université Concordia ou le MEM a sa propre collection?

La Tulipe devra baisser le son

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La salle de spectacle La Tulipe occupe ses installations de l’avenue Papineau depuis 2004.

La salle de spectacle La Tulipe devra baisser le son pour ses voisins, vient de décider la Cour supérieure, en infligeant un revers à ce lieu culturel du Plateau-Mont-Royal.

Publié à 0h54 Mis à jour à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

La salle de spectacle avait déjà évoqué sa fermeture en cas de défaite judiciaire, récoltant de nombreux appuis, mais la justice affirme qu’elle peut tout à fait continuer à fonctionner si elle prend les moyens pour réduire le bruit qui sort de son enceinte.

« Il n’y a pas de droits acquis à une nuisance », a tranché le juge Azimuddin Hussain, en condamnant l’entreprise à payer des dommages à son voisin de l’avenue Papineau. « Le bruit représente un inconvénient anormal et les [propriétaires de la salle] sont donc responsables. »

Le cours normal des affaires de La Tulipe ne sera pas interrompu si La Tulipe fait les ajustements nécessaires pour se conformer.

Le juge Azimuddin Hussain, dans sa décision

La Tribu, gestionnaire et propriétaire de la salle, a refusé lundi tout commentaire : pas moyen de savoir si, de son point de vue, cette décision signe l’arrêt de mort de La Tulipe. La salle a déjà récolté des milliers de dollars en contraventions et engagé « une fortune » en frais dans cette affaire.

L’entreprise était poursuivie par Pierre-Yves Beaudoin, un investisseur immobilier qui a acheté, en 2016, un immeuble qui constituait auparavant une dépendance de la salle de spectacle. Le mur qui sépare les deux édifices voisins est mal isolé.

Murs et planchers vibrent

Cette même année, une « erreur » d’un fonctionnaire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal avait permis la transformation partielle de l’immeuble de M. Beaudoin en appartements. L’homme d’affaires y a lui-même emménagé en 2017 et a rapidement commencé à se plaindre de bruit excessif.

« La musique émanant de La Tulipe fait vibrer murs et planchers des logements » de l’édifice, qu’il habite avec 16 locataires, indique la décision. « Le bruit trouble le sommeil de monsieur Beaudoin et le rend plus irritable » et « trouble sa quiétude lorsqu’il travaille à son domicile : sa concentration est minée ».

M. Beaudoin demandait à la Cour supérieure d’ordonner « de faire cesser le bruit provenant des appareils sonores de la salle de spectacle et bar », ainsi que des dommages de 40 000 $.

Travaux à venir

Selon des expertises acoustiques réalisées dans l’immeuble de M. Beaudoin, le niveau sonore dans sa chambre dépasse de quelques décibels le niveau maximal établi par le règlement municipal pour la période allant de 19 h à 23 h.

Mais « l’écart n’est pas énorme », note le juge Hussain.

Les propriétaires de la salle ont déjà entamé les démarches pour faire effectuer des travaux d’insonorisation de l’immeuble. Ils sont en attente d’un permis de construction municipal.

Les travaux sont délicats, puisque le bâtiment – construit en 1913 et ayant appartenu à Gilles Latulippe pendant 30 ans – jouit d’un classement patrimonial.

La Cour supérieure a ordonné aux propriétaires de la salle de respecter leur engagement de faire insonoriser la salle de spectacle. Ils devront commencer les travaux dans le mois qui suivra la réception du permis de construction de la Ville de Montréal.

Entre-temps, le juge Hussain « ordonne » aussi à La Tulipe de cesser de dépasser les limites sonores prévues au règlement municipal. Ses dépassements passés lui coûteront 1250 $. « Monsieur Beaudoin a souffert de certains troubles et inconvénients en lien avec le bruit de La Tulipe », précise la décision.

« On n’émettra pas de commentaire », a indiqué son avocate, Me Charlotte Dion.

« Épisode kafkaïen »

Les propriétaires de La Tulipe avaient pris la parole fin 2021, dénonçant « un épisode kafkaïen ». « Nous crions à l’injustice. Ça suffit. »

« Il est incroyable de penser qu’on veut nous empêcher de présenter des spectacles dans un lieu qui n’a que la culture et le spectacle pour vocation », continuaient-ils.

Madame la mairesse Valérie Plante, Monsieur le Maire d’arrondissement Luc Rabouin, s’il y a lieu, vous porterez l’odieux de cette fermeture due à une bévue de l’administration municipale et à votre inertie dans le dossier.

Les propriétaires de La Tulipe, dans un mot en 2021

Cette sortie avait déclenché une vague de solidarité dans le monde culturel et politique. « Je réitère mon engagement auprès des propriétaires d’assurer la pérennité de La Tulipe », avait dit M. Rabouin. « Pour nous, c’est une institution culturelle importante. On en reconnaît la valeur et on veut s’assurer qu’elle reste dans le Plateau. »

« La salle est là depuis 20 ans. Un nouveau voisin arrive en sachant qu’il déménage à côté d’une salle de spectacle et il fucke le chien parce qu’il entend de la musique. Du niaisage », avait dénoncé l’animateur Guy A. Lepage sur les réseaux sociaux.

L’histoire jusqu’ici

2004

La salle de spectacle La Tulipe s’installe dans un théâtre centenaire, avenue Papineau.

2016

Un investisseur achète une ancienne dépendance du théâtre et y installe des logements, dont le sien. Il se plaint rapidement du niveau sonore trop élevé dans ce bâtiment contigu.

2021

Face à une poursuite, les propriétaires de la salle de spectacle dénoncent la situation sur la place publique et menacent de devoir fermer leurs portes.

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