Infrastructures publiques - Actualités

La stagnation depuis une quinzaine d’années des revenus tirés par Québec de sa taxe sur les carburants crée un sous-financement de son réseau routier qu’une taxe kilométrique pourrait corriger, suggère un rapport de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke publié lundi. En théorie. Car en pratique, cela se complique, nuancent les chercheurs.

L’intention maintes fois répétée du gouvernement Legault de ne pas augmenter le fardeau fiscal des contribuables rend la vie dure à l’idée de revoir le financement des infrastructures routières, mais il faudra le faire tôt ou tard pour éviter la catastrophe, indiquent les trois auteurs de l’étude Remplacer (éventuellement) la taxe sur les carburants par une taxe kilométrique ?, les chercheurs universitaires Luc Godbout, Jean-Philippe Meloche et Michaël Robert-Angers.

“acotement déédier aux bus et as TOUT accidents sur la route”

À RDI

Une taxe kilométrique? | Zone économie

Le temps est-il venu d’introduire une taxe sur les kilomètres parcourus?

« La tarification kilométrique est la taxe qui permettrait un financement adéquat et équitable du réseau routier » croit Jean-Philippe Meloche, professeur à l’École d’urbanisme de l’UdeM à Zone économie

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Plusieurs régions réclament des liens extras pour sécurité économique

André Desrosiers, le maire des Escoumins, le répète sur tous les tons. Il est passé par la chanson, il y a trois semaines, pour renouveler son appel aux pouvoirs publics. « La Côte-Nord a besoin d’un premier lien », entonne-t-il dans sa composition titrée Tous unis pour un pont. Car si Québec aura son troisième lien pour des raisons de « sécurité économique », d’autres régions se disent d’autant plus vulnérables aux aléas du transport.

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Le contenu de la cuvette de toilette de 2 millions de Montréalais finit chaque jour dans le seul dépotoir de la métropole, d’où n’émane pourtant pas la moindre odeur. Son patron prend sa retraite aujourd’hui, après 20 ans à gérer le résultat de la digestion de toute une ville.

Résumé

Ville de Montréal Le roi de la cendre quitte son trône

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

André Vezeau

Le contenu de la cuvette de toilette de 2 millions de Montréalais finit chaque jour dans le seul dépotoir de la métropole, d’où n’émane pourtant pas la moindre odeur. Son patron prend sa retraite aujourd’hui, après 20 ans à gérer le résultat de la digestion de toute une ville.

Publié à 0h41 Mis à jour à 5h00

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard Équipe d’enquête, La Presse

« Bienvenue dans mon carré de sable », lance André Vezeau, tout près de l’ancienne carrière de roche de Montréal-Est. Il en est responsable depuis sa transformation complète en lieu d’enfouissement, en 2003.

Carré de sable ? Carré de cendres, plutôt. Au fond de l’immense trou, de cinq à sept semi-remorques viennent chaque jour déverser ce qui reste des « boues sanitaires » incinérées à l’usine d’épuration des eaux usées de la Ville de Montréal, cinq kilomètres à l’est. Après un passage à 850 °C, le produit fini est inodore et ressemble à du sable brun.

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L’ancienne carrière de roche de Montréal-Est a été transformée en lieu d’enfouissement en 2003.

André Vezeau en fait glisser entre ses doigts sans répugnance. « Mais je vais me laver les mains avant de manger », lance-t-il en riant. « Ça ne se décompose pas, ça ne dégage pas de gaz. »

Le fonctionnaire supervise le ballet des immenses camions miniers – qui remplissent désormais le trou plutôt que de le vider. Des bulldozers étendent la cendre « pour que le plancher soit stable et solide ». Du sommet de la carrière, ils ont l’air de petits jouets mécaniques. « J’ai toujours été un petit gars qui aimait les camions, alors je suis heureux comme un roi », lance justement le gardien des lieux.

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Des bulldozers étendent la cendre.

Sous leurs roues : une douzaine de mètres de cendres, accumulées dans les 20 dernières années. En surplomb : une centaine de mètres d’espace de stockage encore vacant. « On en a pour 100 ans », assure André Vezeau.

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De cinq à sept semi-remorques viennent chaque jour y déverser ce qui reste des « boues sanitaires » incinérées à l’usine d’épuration des eaux usées de la Ville de Montréal.

« Fertili Cendres »

Peut-être même davantage que 100 ans. Depuis 2016, Montréal tente d’envoyer une part croissante de ses cendres sanitaires – riches en phosphore – vers des champs d’agriculteurs. Le produit a « reçu son enregistrement de l’Agence canadienne d’inspection des aliments », mais peut seulement être utilisé pour fertiliser les cultures destinées à l’alimentation des animaux.

« On remplace les engrais chimiques », explique Carole Fleury, microbiologiste au Service de l’eau. « C’est beaucoup plus écologique. »

Montréal espère pouvoir envoyer aux champs les deux tiers des cendres qui sortent de son usine d’épuration d’ici 2028, sous le nom de « Fertili Cendres ». Puis, la part passerait à 80 % en 2030.

Dans les dernières années, son taux de succès oscillait plutôt entre 9 % et 26 %. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, deux pays qui produisent beaucoup d’engrais agricoles, a chamboulé ce marché dans les dernières années.

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Montréal tente d’envoyer une part croissante de ses cendres sanitaires – riches en phosphore – vers des champs d’agriculteurs.

Ces efforts écologiques ne sont pas gratuits : Montréal paie des entreprises « pour qu’elles disposent des cendres en valorisation », continue Mme Fleury. Environ 100 à 200 $ par camion de 30 tonnes. Les agriculteurs doivent aussi passer à la caisse s’ils veulent avoir des cendres.

En plus d’une utilisation en agriculture, les cendres peuvent être utilisées pour « décontaminer des sols, restaurer des sites miniers et amender des terreaux », explique la Ville.

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André Vezeau

« La sainte maudite paix »

À 62 ans, André Vezeau laissera toutefois ces projets à ses successeurs.

« Ça fait au moins deux ans que je réfléchis à la retraite », et la décision s’est prise au mois de « décembre l’an dernier », relate-t-il. Il lance en riant : « Je prends ma retraite le 3 juillet, alors le 4 juillet, c’est le jour de mon indépendance ! »

Derrière lui, les journées pluvieuses à travailler à l’extérieur. Derrière lui, les problèmes de déneigement des tortueux chemins miniers qui descendent jusqu’au fond du trou et les semi-remorques qui s’enlisent dans les cendres trop mouillées.

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Dans l’ancienne carrière, une centaine de mètres d’espace de stockage encore vacant. « On en a pour 100 ans », assure André Vezeau.

Derrière lui aussi, la satisfaction de gérer le plus gros bac de sable à Montréal. M. Vezeau est un syndiqué col blanc, mais c’était lui, le vrai patron au royaume des cendres.

« Le plaisir, c’est ici », dit-il, en montrant du doigt la machinerie qui s’active dans le fond de l’ancienne carrière. « Tu as la sainte maudite paix quand tu viens ici. Tout ce qui est opérationnel, je ne demande pas la permission à personne, ce sont mes opérations. »

Il n’a pas non plus demandé la permission à personne pour partir. André Vezeau quitte son travail dans la bonne humeur, avec des projets de retraite plein la tête. Le roi des cendres abdique avant d’être brûlé.

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Il semble que nous soyons pas les seules personnes à se plaindre du nouveau SEAO :wink:

Je peux comprendre la volonté du Gouvernement d’être indépendant par rapport à un fournisseur de service (CGI dans ce cas), mais au minimum les fonctionnalités présentes dans l’ancien système auraient dû être reproduites dans le nouveau… dont le moteur de recherche!

Après la crise de SAAQclic l’an dernier, la migration du Système électronique d’appels d’offres (SEAO) vers une nouvelle plateforme gérée par Québec cause à son tour des difficultés, cette fois dans l’industrie de la construction. Plusieurs entrepreneurs peinent à utiliser le nouvel outil de recherche pour soumissionner.

« Il n’y a jamais de bonne période pour faire une telle transition, mais en plein cœur de l’été où les chantiers battent leur plein, ce n’était pas le meilleur moment », glisse la directrice et avocate de l’Association québécoise des entrepreneurs en infrastructure (AQEI), Caroline Amireault.

Exploité depuis des années par CGI, le Système électronique d’appels d’offres est une plateforme web qui recense tous les contrats de plus de 25 000 $ accordés par l’ensemble des ministères, des organismes publics et des municipalités. Chaque année, les projets y étant affichés totalisent des centaines de millions.

Ce site a migré dans les dernières semaines sur les plateformes numériques du gouvernement. Ce dernier regroupe depuis un moment plusieurs entités sous son giron, dans le cadre du mégaprojet de Service d’authentification gouvernemental (SAG), qui a pour but premier de sécuriser les données citoyennes et faciliter leur accès au public.

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