Industrie aérospatiale et astronautique

Litige de plusieurs centaines de millions Bombardier gagne une manche contre Honeywell

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Bombardier a plaidé que Honeywell avait augmenté le prix de ses moteurs malgré une obligation contractuelle de le réduire au fil du temps.

Bombardier a remporté une manche importante dans un litige de plusieurs centaines de millions l’opposant à Honeywell, motoriste d’un des modèles de sa famille de jets privés Challenger. La multinationale américaine devra négocier de bonne foi avec l’avionneur afin de lui offrir de meilleurs prix.

Mis à jour hier à 13h55

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

Cette dispute judiciaire entre les deux entreprises concerne le moteur HTF7000, choisi pour se retrouver en queue du Challenger 300 – un appareil de moyenne taille – au tournant des années 2000. L’avion d’affaires est maintenant appelé Challenger 3500.

Dans les années 1990, Honeywell avait commencé à concevoir et construire le HTF7000 exclusivement pour Bombardier, souligne le juge de la Cour supérieure du Québec David R. Collier, dans sa décision rendue le 11 décembre dernier. Au fil du temps, la multinationale américaine avait commencé à l’offrir à des concurrents de l’avionneur québécois, comme Gulfstream, Embraer et Textron, ajoute le magistrat.

« Les relations entre Bombardier et Honeywell se sont détériorées avec l’arrivée de concurrents, écrit le juge Collier, dans sa décision de 30 pages. En raison des pressions du marché, Bombardier n’a pas été en mesure de hausser le prix du Challenger alors qu’elle payait plus cher les moteurs de Honeywell en vertu d’une formule d’indexation des prix. »

L’entreprise établie à Montréal reprochait à son fournisseur de vendre son moteur HTF7000 à des prix avantageux aux autres constructeurs d’avions d’affaires alors que c’est elle qui aurait dû bénéficier de cet avantage en vertu des contrats en vigueur.

« Certaines déclarations faites par Honeywell au cours des procédures [judiciaires] suggèrent qu’elle pourrait avoir décidé de ne pas communiquer des documents concernant ses programmes de réduction des coûts, en dépit de l’obligation qui lui en était faite », affirme le juge, dans sa décision.

Entre 2012 et 2017, Bombardier estime qu’elle a ainsi payé 447 millions de trop. La multinationale québécoise réclame également des dommages et intérêts à son fournisseur. Le juge n’a pas tranché sur la question de la somme à verser à Bombardier.

La décision du magistrat oblige Honeywell à négocier avec Bombardier dans le but de lui permettre de réduire ses coûts. Le géant américain devra également fournir un registre des ventes à un auditeur. Ce dernier aura le mandat de vérifier si des rivaux de Bombardier ont bel et bien pu se procurer des moteurs HTF7000 à des prix avantageux.

« Pour ce qui est des dommages subséquents à 2017, Bombardier se concentrera dans un premier temps sur le processus déjà en cours, a indiqué le constructeur québécois, dans une déclaration envoyée par courriel. La procédure et les audits demandés permettront de définir les prochaines étapes en bonne et due forme. »

Bombardier et Honeywell n’ont toutefois pas fini d’en découdre devant les tribunaux. L’entreprise établie en Caroline du Nord a confirmé, par courriel, avoir porté la décision en appel. Devant la Cour d’appel du Québec, elle devra démontrer que le juge de première instance a erré.

À la Bourse de Toronto, l’action de catégorie B de Bombardier a perdu 15 cents, clôturant la semaine à 51,96 $.

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  • 900
    Nombre de Challenger 300, 350 et 3500 en service dans le monde

Source : Bombardier

5000
Nombre de jets privés construits par Bombardier actuellement en service

Source : Bombardier

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L’A220 parmi les meilleurs vendeurs chez Airbus

Le constructeur européen prévoit porter à 14 par mois la production de l’appareil conçu par Bombardier pour répondre à la demande.

Conçu par Bombardier sous le nom de CSeries, le programme a été acquis par Airbus en 2018.

Photo : Associated Press / Frederic Scheiber

Publié à 10 h 08 HNE

Les perspectives s’annoncent bonnes chez Airbus pour l’A220, originalement conçu par Bombardier. Devant la demande croissante pour cet appareil moderne et économe en carburant, Airbus a prévu augmenter sa production de 6 unités à 14 unités par mois d’ici 2026 pour répondre à la demande.

À la fin de 2023, l’avionneur produisait 10 appareils A220 par mois.

Selon la direction, qui dévoilait jeudi ses résultats financiers pour l’année 2023, sa production de petits avions monocouloir A220 et celle de ses gros-porteurs A350 sont les deux programmes qui connaissent l’accélération la plus rapide dans l’entreprise.

Si bien qu’Airbus a dû multiplier par 2,5 en deux ans ses effectifs chargés de veiller à ses approvisionnements de matériaux et de pièces, affirme le président exécutif d’Airbus, Guillaume Faury.

Au Québec, l’usine de Mirabel, anciennement celle de Bombardier, a livré 68 appareils l’an dernier, un record pour ces installations.

L’appareil conçu au Canada par Bombardier sous le nom de CSeries a été acquis par Airbus en 2017 qui l’a rebaptisé A220. Le gouvernement du Québec est propriétaire à 25 % du programme. Il détient une option de rachat de ses parts qu’il pourra exercer à compter de 2028.

Premier avion civil entièrement conçu dans les années 2000, l’A220 permet aux compagnies aériennes de renouveler leurs flottes avec des appareils à la fine pointe de la technologie, qui consomment moins de carburant et qui émettent moins de CO2.

En décembre, le transporteur allemand Lufthansa en a commandé à lui seul 40 exemplaires.

3:30

Chargement de la vidéo

Le Téléjournal avec Céline Galipeau

L’Airbus A220, l’ex-C Series, un avion populaire

Le reportage de Jean-Michel Leprince

L’an dernier, les ventes d’A220 ont atteint 142 unités, ce qui porte le carnet de commandes de l’entreprise pour ce modèle à 900 appareils.

Or, malgré tous les efforts d’Airbus pour augmenter sa production, les clients doivent être patients. Les délais de livraison s’étirent actuellement jusqu’à la fin de la décennie pour les avions monocouloirs (dont le A220) et jusqu’en 2028 pour les long-courriers, comme le A320, précise Christian Scherer, patron d’Airbus Avions commerciaux.

C’est la partie difficile aujourd’hui. On a encore des fournisseurs perturbés qui ont de la difficulté à retrouver de la main-d’œuvre qualifiée et qui ont aussi parfois des enjeux d’acheminement de pièces.

Une citation de Benoit Schultz, PDG d’Airbus Canada

En 2023, le chiffre d’affaires d’Airbus a progressé de 11 % pour atteindre 65,4 milliards d’euros (95 G$ CA). La division Avions commerciaux, qui a progressé de 15 %, a généré près des trois quarts des revenus et 78 % du bénéfice opérationnel de l’entreprise. Les revenus de la division Airbus Hélicoptères ont augmenté de 4 % et ceux d’Airbus Défense et Espace de 2 %.

Le constructeur compte actuellement 8600 commandes dans ses carnets, tous modèles confondus, dont 2094 signées en 2023.

En dépit de difficultés persistantes de sa chaîne d’approvisionnement qui compte 18 000 fournisseurs, Airbus a livré 735 appareils à ses clients en 2023 et prévoit en livrer 800 en 2024, soit l’équivalent du nombre d’appareils livrés en 2018, avant que la pandémie ne bouleverse le secteur de l’aviation.

Ce qui n’a pas empêché l’avionneur européen de déclarer des bénéfices nets de 3,8 milliards d’euros (5,53 G$ CA) en 2023, soit 11 % de moins que les profits records de 2022. Cette baisse est essentiellement attribuable aux retards de livraison dus aux problèmes d’approvisionnement et au coût plus élevé que prévu des programmes de satellites développés par l’entreprise.

Des employés travaillent sur un A220-100 à l’usine Airbus de Mirabel, au Québec.

Photo : Reuters / Christinne Muschi

Il s’agit d’un résultat remarquable compte tenu de la complexité du contexte opérationnel.

Une citation de Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus

Une situation financière des plus enviables si on la compare à celle de son principal concurrent Boeing, qui a déclaré une perte de 2,2 milliards de dollars en 2023 en raison de problèmes de production et de sécurité avec ses appareils, notamment le Boeing 737 MAX, qui a été cloué au sol pendant 20 mois après deux écrasements en 2018 et 2019 qui ont fait 346 morts et plus récemment la perte d’une porte en plein vol.

C’est la cinquième année consécutive que le constructeur américain essuie des pertes à la fin de son exercice financier.

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Le Québec est l’un des rares endroits dans le monde où s’est effectuée l’homologation de nouveaux avions ces dernières années. C’est ce qui a séduit Wisk Aero, une jeune pousse créée par le cofondateur de Google Larry Page, à venir s’y installer afin de poursuivre la conception de son prototype de taxi volant électrique.
Publié à 1h11 Mis à jour à 6h00


Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

Sans tambour ni trompette, Wisk, une filiale à part entière de Boeing depuis l’an dernier, s’est posée à Laval, au nord de Montréal, en août 2022. Situé à un jet de pierre du Carrefour Laval, le bureau québécois de l’entreprise californienne a rapidement grandi, et ce n’est pas fini.

Résumé

Taxis volants Une filiale de Boeing prend de l’altitude au Québec

ILLUSTRATION FOURNIE PAR WISK

Wisk Aero travaille sur la sixième version de son prototype de taxi volant électrique.

Le Québec est l’un des rares endroits dans le monde où s’est effectuée l’homologation de nouveaux avions ces dernières années. C’est ce qui a séduit Wisk Aero, une jeune pousse créée par le cofondateur de Google Larry Page, à venir s’y installer afin de poursuivre la conception de son prototype de taxi volant électrique.

Publié à 1h11 Mis à jour à 6h00

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

Sans tambour ni trompette, Wisk, une filiale à part entière de Boeing depuis l’an dernier, s’est posée à Laval, au nord de Montréal, en août 2022. Situé à un jet de pierre du Carrefour Laval, le bureau québécois de l’entreprise californienne a rapidement grandi, et ce n’est pas fini.

« On veut doubler notre empreinte », explique son vice-président principal à l’ingénierie et aux programmes, Sébastien Vigneron, en entrevue avec La Presse. « C’est vraiment stratégique pour nous. »

Cet ancien de Bombardier affirme que cela signifie qu’à court terme, Wisk ambitionne de doubler son nombre d’ingénieurs – l’entreprise en compte près de 45 – et son empreinte physique d’environ 5000 pieds carrés (465 mètres carrés) dans la province. Sur son site web, environ 20 postes à temps plein sont actuellement affichés à Laval.

L’antenne québécoise de la jeune pousse a hérité de la responsabilité de concevoir tout ce qui tourne autour des commandes de vol électriques de la sixième génération du prototype sur lequel travaille Wisk. Il s’agit des logiciels et de l’avionique – le système nerveux d’un appareil –, notamment.

Notre concept, c’est la combinaison d’un hélicoptère et d’un avion. L’avantage d’un hélicoptère, c’est de décoller verticalement. Celui d’un avion, c’est la faible consommation d’énergie pour avancer lorsque l’on est en portance. On veut le meilleur des deux mondes.

Sébastien Vigneron, vice-président principal à l’ingénierie et aux programmes chez Wisk

Plusieurs projets ont été annoncés dans le créneau de la mobilité électrique au Québec – Jaunt Air et VPorts – et ailleurs dans le monde. Celui de Wisk avance rondement. L’objectif est de « voler » en 2024, affirme son vice-président principal à l’ingénierie et aux programmes. Ces essais en vol auront lieu aux États-Unis, plus précisément à Mountain View, en Californie, où se trouve le quartier général de l’entreprise – qui est également présente en Nouvelle-Zélande.

À travers le monde, Wisk compte déjà quelque 700 employés.

Expertise particulière

Bon nombre d’ingénieurs ont été mis à contribution chez Bombardier au cours de la dernière décennie pour certifier des programmes comme la CSeries – un programme maintenant contrôlé par Airbus et renommé A220 – en 2015 ainsi que le jet privé Global 7500 (2018). C’est de cette expertise que souhaite profiter Wisk.

M. Vigneron est bien placé pour parler, ayant lui-même œuvré sur ces deux projets.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE WISK

Sébastien Vigneron est vice-président principal à l’ingénierie et aux programmes chez Wisk.

C’est pour cela que la région de Montréal est intéressante. J’ai travaillé sur les deux programmes, donc j’ai vécu tout le cycle avec Transports Canada. Je ne vais pas vous mentir, certifier un avion, ce n’est pas facile. C’est un processus où il y a énormément d’étapes à franchir. Il y a énormément de compétences ici.

Sébastien Vigneron, vice-président principal à l’ingénierie et aux programmes chez Wisk

La certification d’un aéronef comporte une série de tests sur les différentes parties de l’appareil, dont les systèmes. Une phase d’essais en vol – une étape cruciale – fait également partie du processus. Wisk souhaite d’abord certifier son taxi volant aux États-Unis. Le sceau d’approbation des autorités réglementaires procure l’autorisation de voler et de transporter des passagers.

Filiale de Boeing, Wisk n’a pas été intégrée au sein du géant américain, au cœur d’une tempête qui emportera son grand patron à la fin de l’année dans la foulée d’incidents en vol qui soulèvent des inquiétudes en matière de sécurité. M. Vigneron est bien conscient de la situation délicate dans laquelle se trouve le propriétaire de Wisk. Il essaie de voir le bon côté des choses.

« Cela vient renforcer notre souci de tout ce qui touche la sécurité, dit-il. Cela [la situation de Boeing] ne change pas nos relations avec la Federal Aviation Administration [le pendant américain de Transports Canada]. »

Le prototype de Wisk en bref

  • Altitude de croisière : 2500 à 4000 pieds (760 à 1220 mètres)
  • Distance entre les extrémités des ailes : moins de 50 pieds (15 mètres)
  • Autonomie avant une recharge : 150 kilomètres
  • Vitesse de croisière : 200 à 220 km/h

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  • 450 millions US
    Financement offert à Wisk par Boeing en 2022

Source : Wisk Aero

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Le projet de dirigeables-cargos piloté par Flying Whales ne laisse personne indifférent. Son premier client potentiel au Québec, Chantiers Chibougamau, s’étonnait aussi des ambitions du constructeur français. Sa curiosité pourrait cependant lui permettre de déplacer des dizaines de tonnes de produits forestiers par la voie des airs d’ici quatre ans.

Résumé

Dirigeables-cargos Un client québécois à l’horizon pour Flying Whales

PHOTO FOURNIE PAR FLYING WHALES

Chantiers Chibougamau étudiera la possibilité de transporter des produits forestiers avec les dirigeables-cargos de Flying Whales.

Le projet de dirigeables-cargos piloté par Flying Whales ne laisse personne indifférent. Son premier client potentiel au Québec, Chantiers Chibougamau, s’étonnait aussi des ambitions du constructeur français. Sa curiosité pourrait cependant lui permettre de déplacer des dizaines de tonnes de produits forestiers par la voie des airs d’ici quatre ans.

Mis à jour hier à 8h00

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

Si les deux entreprises ont officialisé un partenariat, lundi, elles collaborent déjà depuis quelques années. C’est le fruit du hasard qui a rapproché les deux entreprises, raconte le directeur général au développement corporatif chez Chantiers Chibougamau, Frédéric Verreault.

« En 2021, il y avait une nouvelle ronde d’annonces concernant Flying Whales au Québec, raconte-t-il. Je ne sais pas ce que j’avais pris comme café, mais je me suis dit “peut-être que ça vaut la peine que l’on regarde cela (rires)”. »

C’est par l’entremise d’Investissement Québec (IQ) que le spécialiste québécois des produits du bois et de la pâte kraft – utilisée notamment dans la fabrication de produits hygiéniques et d’emballages de carton – a pris contact avec le constructeur et exploitant de dirigeables.

L’équipe du bras financier de l’État québécois, qui avait collaboré avec Chantiers Chibougamau pour relancer l’usine de Lebel-sur-Quévillon, avait aussi œuvré sur l’investissement de Québec (75 millions) dans Flying Whales.

« J’ai sollicité ces équipes en disant que j’aimerais avoir plus d’information sur Flying Whales. C’est comme cela que nous avons été mis en relation avec eux, résume M. Verreault. Des échanges avaient eu lieu en 2021 pour esquisser un cadre de collaboration. Une série de voyants verts se sont allumés. »

Loin du premier vol

Une modélisation des distances entre des points de récolte et le complexe de sciage de l’entreprise familiale situé à Chibougamau ont déjà été réalisés. Le même scénario doit être répété avec les autres usines de l’entreprise afin de déterminer s’il est réaliste d’envisager l’utilisation de dirigeables-cargos.

M. Verreault espère avoir des réponses d’ici 12 mois pour savoir s’il est possible d’intégrer le transport aérien de manière graduelle à compter de 2028. Il est encore trop tôt pour avoir une idée du nombre d’appareils qui pourraient être déployés pour répondre aux besoins de Chantiers Chibougamau.

L’accord crée un espace de confiance. On ouvre nos livres, on donne accès à beaucoup d’informations financières pour conclure s’il y a des zones de compétitivité. La capacité de chargement des dirigeables (60 tonnes), c’est à peu près deux camions de bois tels qu’on les déplace sur les routes du Québec actuellement.

Frédéric Verreault, directeur général au développement corporatif chez Chantiers Chibougamau

Établie en France, Flying Whales ambitionne de créer des dirigeables-cargos pour le transport de charges surdimensionnées – pales d’éoliennes, turbines hydrauliques, équipement minier, etc. – pouvant atteindre jusqu’à 60 tonnes dans des endroits peu accessibles, comme le Grand Nord québécois. L’aéronef sera d’abord doté d’une propulsion hybride, puis entièrement électrique.

« Il n’y a pas de baguette magique pour décarboner notre chaîne logistique, affirme M. Verreault. Cela signifie qu’il faut réfléchir à plusieurs options. Si l’on peut déplacer entre 5 et 10 % de la matière que l’on valorise par les airs, on aura besoin de moins de camions et de chemins forestiers. »

Décision estivale

Parallèlement au travail effectué avec Chantiers Chibougamau, la filiale québécoise du constructeur français doit être en mesure de livrer des appareils. On vise 2027, une fois que l’usine de fabrication, qui comprendra deux gigantesques hangars, aura été inaugurée.

« Nous évaluons Sherbrooke, Trois-Rivières et Drummondville », souligne le directeur général de Flying Whales et président de la filiale québécoise Vincent Guibout. « Il y a encore quelques études à réaliser. Le choix du site est toujours prévu à l’été. »

Les clients de Flying Whales ne deviennent pas nécessairement propriétaires du dirigeable-cargo. Ils payent pour le service – également offert par l’entreprise. Après un investissement initial survenu en 2019, le gouvernement Legault avait réinjecté 55 millions, en juin 2022, dans le capital-actions de la société française et celui de sa filiale québécoise.

Le LCA60T de Flying Whales en bref

Longueur : 200 mètres

Diamètre : 50 mètres

Plafond de vol : 3000 mètres (10 000 pieds)

Charge utile : 60 tonnes

Vitesse maximale : 100 km/h (54 nœuds)

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  • 2012
    Fondation de Flying Whales

Source : flying whales

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C’est le « projet phare » des retombées promises par Boeing après l’important contrat militaire fédéral arraché l’automne dernier. Son centre de recherche québécois lui servira à penser les « avions futurs », affirme le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

Comme le révélait La Presse jeudi dernier, ce nouvel établissement, qui aura pignon sur rue dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, sera annoncé en grande pompe, ce mardi, en lever de rideau du Forum innovation aérospatiale international, un évènement organisé par Aéro Montréal. Il s’agit d’une pièce maîtresse de la nouvelle zone en aérospatiale qui sera confirmée par le gouvernement Legault.

Résumé

Centre de recherche à Montréal Un « projet phare » des promesses de Boeing

PHOTO RICHARD DREW, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Boeing implantera un centre de recherche dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal.

C’est le « projet phare » des retombées promises par Boeing après l’important contrat militaire fédéral arraché l’automne dernier. Son centre de recherche québécois lui servira à penser les « avions futurs », affirme le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

Publié à 1h22 Mis à jour à 6h00

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse


Tommy Chouinard
Tommy Chouinard La Presse

Comme le révélait La Presse jeudi dernier, ce nouvel établissement, qui aura pignon sur rue dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, sera annoncé en grande pompe, ce mardi, en lever de rideau du Forum innovation aérospatiale international, un évènement organisé par Aéro Montréal. Il s’agit d’une pièce maîtresse de la nouvelle zone en aérospatiale qui sera confirmée par le gouvernement Legault.

« C’est un projet phare, raconte M. Champagne, en entrevue téléphonique. Souvent, les retombées technologiques et industrielles, c’est d’abord sur une longue période. Mais dans ce dossier-là, je voulais vraiment avoir une présence physique. C’était important pour moi d’avoir quelque chose de pérenne. »

Signe de l’envergure des annonces prévues, le premier ministre François Legault, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, M. Champagne ainsi que des représentants de Boeing seront présents dans la métropole. Les détails du rôle de ce centre de recherche seront précisés en conférence de presse.

Du développement d’« avions futurs » à la « propulsion hybride », en passant par les « nouveaux matériaux », la vocation de cet établissement sera tournée vers l’innovation, confirme le ministre fédéral.

« Je pense que l’on peut concevoir que Montréal, ça devient l’évidence dans ce domaine-là », dit-il.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne

Boeing sera à l’origine de la majeure partie des 300 millions de dollars d’investissements privés qui seront annoncés à l’occasion de la quatrième zone d’innovation québécoise. Québec contribuera à hauteur de quelques dizaines de millions, selon nos informations. La contribution d’Ottawa se fait de manière indirecte, l’avionneur américain devant respecter des conditions.

La multinationale doit générer des milliards en retombées économiques après avoir obtenu, en novembre dernier, un contrat de 5,4 milliards pour la livraison de jusqu’à 16 appareils Poseidon P-8A pour remplacer les avions de surveillance vieillissants de l’Aviation royale canadienne (ARC).

C’est dans ce contexte que Boeing atterrira dans l’écosystème aérospatial québécois aux côtés d’acteurs bien établis comme Bombardier, Airbus, Pratt & Whitney et Bell Textron Canada.

M. Champagne avait profité du Salon international de l’aéronautique de Farnborough, en 2022, pour signaler à Ted Colbert, responsable des activités de défense de la multinationale, qu’il souhaitait voir le géant américain s’implanter dans la métropole. Il a fallu patienter, mais le remplacement des avions de l’ARC a servi d’effet de levier au ministre fédéral pour obtenir des engagements fermes.

« Je ne pense pas qu’ils [Boeing] ont l’habitude de se faire dire un peu comment on voit cela, affirme M. Champagne. Il faut qu’il y ait des retombées claires et structurantes. C’est pour cela que l’on parle d’un immeuble physique dans ce cas-ci. »

Deux autres locomotives

Boeing avait présenté 16 initiatives – dont plusieurs destinées au Québec – au moment d’obtenir l’important contrat militaire auprès d’Ottawa. Outre le centre de recherche, deux autres initiatives viendront jouer le rôle de locomotives dans ce qui sera dévoilé.

Dans un premier temps, Héroux-Devtek devrait bénéficier du soutien de l’avionneur américain dans le cadre d’un projet de recherche et de développement sur des trains d’atterrissage de « nouvelle génération ».

On comprend que le spécialiste des trains d’atterrissage et des composants d’aéronautique, qui est établi à Longueuil et qui génère environ 20 % de son chiffre d’affaires annuel auprès de la multinationale, investira aussi dans ce projet.

L’autre projet d’envergure concerne Wisk Aero, qui œuvre sur la sixième génération d’un prototype de taxi volant électrique. Cette filiale de Boeing, qui s’est posée à Laval en août 2022, poursuivra sa croissance. L’entreprise souhaite doubler son effectif et la superficie de ses bureaux.

Elle compte actuellement 45 ingénieurs qui se spécialisent dans la conception de commandes de vol électriques du prototype de Wisk. Il s’agit des logiciels et de l’avionique – le système nerveux d’un appareil – notamment.

Ottawa s’attend à investir 8 milliards sur cinq ans et 73 milliards au cours des deux prochaines années dans le secteur de la défense. M. Champagne souhaite s’inspirer de la mécanique de l’entente conclue avec Boeing pour en faire un modèle en matière de retombées économiques, qui doivent être équivalentes à la valeur des contrats octroyés.

« Je pense que c’est un bel exemple, lance M. Champagne. Ce qu’on a fait dans les batteries, j’aimerais le faire dans le secteur de la défense. »

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  • 3
    Pôles de la zone d’innovation d’aérospatiale. Il s’agit de Saint-Hubert, Montréal (arrondissement de Saint-Laurent) et Mirabel.

Source : la presse

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Après la filière batterie à Bécancour, « Espace Aéro » dans la grande région montréalaise

Le gouvernement de François Legault lance une quatrième zone d’innovation, cette fois dans la grande région métropolitaine.

Espace Aéro verra le jour grâce à des investissements initiaux de quelque 415 millions de dollars, dont 85 millions provenant de Québec.

La zone d’innovation sera répartie entre l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent, Mirabel et Longueuil. Elle sera placée sous la gouverne de la grappe Aéro Montréal.

La grappe québécoise de l’aérospatiale tire son épingle du jeu à l’heure d’importantes évolutions technologiques dans le secteur. De la décarbonation à la mobilité aérienne avancée, l’écosystème québécois présente d’autres atouts que ses concurrentes de Seattle et de Toulouse, dont une collaboration unique entre universités et entreprises.

L’aérospatiale est l’un des secteurs économiques où il est le plus difficile de mettre en place la décarbonation des activités, soutient Kevin Michaels. Cet ingénieur et consultant américain sera de passage à Montréal en marge du Forum innovation aérospatiale internationale, organisé ces jours-ci par Aéro Montréal. Pour décarboner cette industrie en pleine croissance, il faut donc innover. Et vite, dit-il.

Au Téléjournal

Boeing s’installe à Montréal et investira 240 millions de dollars

Une nouvelle zone d’innovation consacrée au secteur aérospatial verra le jour dans le Grand Montréal.

Elle comprend trois pôles à Longueuil, Montréal et Mirabel. Des investissements de 415 millions de dollars ont été annoncés pour faire décoller le projet. C’est l’avionneur américain Boeing, qui étend sa présence au Québec, qui investira la majeure partie du montant.

Le reportage d’Olivier Bachand

À CityNews

$415M for new aerospace innovation centres in Greater Montreal

“It’s great news today because it reinforces our position as a leading city in the world,” said Plateau borough mayor Luc Rabouin, as Quebec announced a major investment in aerospace alongside Boeing - $415 million total. Anastasia Dextrene reports.

Entrevue de Patrice Roy avec le ministre François-Philippe Champagne

François-Philippe Champagne : « je voulais que Boeing soit présent au Québec »

Le Grand Montréal est le troisième centre aérospatial du monde, après Toulouse et Seattle. Le secteur de l’aérospatial représente 230 entreprises, 41 000 emplois et 21 milliards de dollars de ventes annuelles.

De grands joueurs sont installés au Québec : Airbus, Bell Helicopter, Bombardier et maintenant Boeing, qui va investir 240 millions de dollars dans trois projets de recherche et développement.

Patrice Roy en discute avec le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

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Dommage que la moitié de l’entrevue soit en rapport aux élections à venir et à l’impopularité du gouvernement. Il me semble qu’il y aura un temps pour parler de la petite politique éventuellement.

L’annonce d’aujourd’hui est assez importante pour se concentrer sur le sujet de l’aviation et de la place de Montréal sur la scène mondiale dans ce domaine. J’aurais apprécié non seulement de parler de cette annonce mais surtout de profiter de la présence de ce ministre très motivé et énergisant pour le laisser vanter Montréal. Car parler en bien et de façon positive sur Montréal, dans les médias, c’est de plus en plus rare, donc cela fait du bien à entendre, de temps en temps.

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4e test de Starship prévu pour demain le 6 juin à 8h du matin (heure de l’est) (7h du matin central time)

Voici le vidéo du 3e test pour les curieux.

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Héroux-Devtek, l’un des principaux acteurs de l’industrie aéronautique au Québec, passe sous contrôle américain. Avec la bénédiction de son plus important actionnaire – la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) –, le spécialiste des trains d’atterrissage a accepté une offre d’achat d’une firme californienne.

Annoncée jeudi, la transaction valorise la multinationale québécoise à 1,35 milliard. Platinum Equity Advisors offre 32,50 $ pour chaque action de Héroux-Devtek, ce qui représente une prime d’environ 30 % par rapport au cours de clôture du titre, mercredi.

« Nous avons fait beaucoup de chemin depuis que mon partenaire d’affaires et moi avons fait l’acquisition d’Héroux inc. en 1985 » a souligné le président exécutif du conseil d’administration de la compagnie, Gilles Labbé, dans un communiqué.

La haute direction de Héroux-Devtek, qui comprend notamment M. Labbé ainsi que le président et chef de la direction Martin Brassard, va transférer leurs actions dans la nouvelle entité qui détiendra le spécialiste des trains d’atterrissage et des composants d’aéronautique. MM. Labbé et Brassard détiennent environ 10 % des actions de Héroux-Devtek, d’après la firme de données financières Refinitiv.

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Selon nos informations, la réinjection de fonds de l’État québécois devrait ressembler à celle de 380 millions CAN annoncée à l’hiver 2022.

Airbus avait mis 1,1 milliard sur la table à l’époque. L’effort financier de Québec ne devrait pas franchir la barre du demi-milliard de dollars.

(Londres) L’industrie aérospatiale se réinvente constamment et de nouveaux acteurs viennent s’ajouter aux entreprises existantes parce que de nouveaux besoins sont constamment créés. D’autres entreprises s’imposent parce qu’elles proposent de nouveaux outils et de nouvelles solutions à l’industrie.

Résumé

La Presse à Londres De nouvelles initiatives pour l’aérospatiale québécoise

PHOTO JUSTIN TALLIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le salon aéronautique de Farnborough prend fin aujourd’hui près de Londres, au Royaume-Uni.


Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

(Londres) L’industrie aérospatiale se réinvente constamment et de nouveaux acteurs viennent s’ajouter aux entreprises existantes parce que de nouveaux besoins sont constamment créés. D’autres entreprises s’imposent parce qu’elles proposent de nouveaux outils et de nouvelles solutions à l’industrie.

Publié à 1h50 Mis à jour à 6h30

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C’est le cas de deux entreprises québécoises qui ont participé cette année au Salon de Farnborough, une pour qui il s’agissait d’une première expérience et l’autre, un acteur industriel déjà solidement implanté aux États-Unis, qui a décidé de créer une nouvelle division américaine, Marmen Defense & Aerospace.

Marmen est un immense groupe industriel, reconnu comme étant le coleader dans la fabrication de tours d’éoliennes en Amérique du Nord. Le groupe exploite des usines de fabrication de haute précision de pièces d’acier à Trois-Rivières, à Matane et à Brandon, dans le Dakota du Sud.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine Marmen de Matane

L’entreprise a créé en décembre dernier cette nouvelle division d’aérospatiale et de défense et a embauché il y a six mois un directeur commercial américain, pour faire du démarchage auprès des entreprises du secteur et offrir les services de fabrication de Marmen.

Rencontré au Salon du Bourget, Scott Wolfe, qui était dirigeant d’usines dans le secteur de la transformation du gaz, s’est dit impressionné de rejoindre un groupe aussi diversifié et qualifié pour réaliser des mandats industriels complexes.

Marmen fabrique depuis le début des années 2000 des composants pour l’industrie aéronautique, notamment des pièces de trains d’atterrissage ou de moteurs d’avion.

Depuis quatre ans, le groupe a développé davantage d’activités manufacturières dans le secteur de l’aérospatiale, surtout dans les infrastructures terrestres, m’explique le PDG et propriétaire de Marmen, Patrick Pellerin, sans vouloir toutefois préciser s’il s’agit de structures de rampes de lancement de fusées.

« On travaille sur certains projets et on préfère ne pas en parler avant qu’ils ne se réalisent. Ça devrait se faire d’ici l’automne », avance prudemment l’entrepreneur industriel.

Marmen a subi un certain ralentissement de ses activités de fabrication de tours d’éoliennes à Trois-Rivières, parce qu’Hydro-Québec a mis les freins sur le développement de la filière avant d’annoncer un changement radical dans sa dernière planification stratégique.

Même chose aux États-Unis, où Marmen doit fabriquer les tours du mégaprojet de parc éolien de l’océan Atlantique : l’entreprise a dû retarder la construction d’une nouvelle usine à Albany, dans l’État de New York, en raison des tergiversations des différents promoteurs du projet.

Pour le développement de sa division Defence & Aerospace, Marmen va compter sur son usine de Trois-Rivières qui réalise déjà des mandats pour les États-Unis. L’entreprise doit aussi se conformer aux règles de l’ITAR, l’International Traffic in Arms Regulators, qui contrôle la fabrication, la vente des produits de défense et d’aérospatiale destinés aux États-Unis.

Une jeune pousse qui pousse

C’est aussi l’innovation qui a poussé la jeune entreprise de Québec Ferreol à venir participer au Salon de Farnborough.

L’entreprise conçoit des skis depuis cinq ans, mais a entrepris d’en fabriquer à partir d’aluminium recyclé, dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Sherbrooke, Rio Tinto et le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium.

PHOTO PAUL DIONNE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

L’entreprise Ferreol, de Québec, conçoit des skis depuis cinq ans.

Ce partenariat a permis de développer un nouvel alliage qui utilise le scandium que produit Rio Tinto à son usine de Sorel-Tracy à partir de résidus miniers.

Le scandium est un métal rare qui est utilisé pour augmenter la résistance de certains métaux, dont l’aluminium. En ajoutant 0,1 % de poudre de scandium dans un alliage d’aluminium, on augmente de deux à trois fois la résistance du métal.

L’usine de Rio Tinto est la seule à produire du scandium en Amérique du Nord ; le métal rare est sinon seulement fabriqué en Chine et en Russie.

Fondée par des collègues inscrits en génie mécanique à l’Université Laval, Ferreol a conçu, en 2023, une technologie qui permet de fabriquer ce type d’alliage aluminium-scandium qu’il a baptisé Scalium. Ferreol a créé une nouvelle entreprise appelée Ferreol Technologies pour espérer commercialiser le Scalium à grande échelle.

Deux des trois fondateurs, Félix Lapointe et Jonathan Audet, étaient à Farnborough où ils ont multiplié les rencontres avec des clients potentiels.

Les deux jeunes entrepreneurs sont manifestement emballés de la réponse qu’on a réservée à leur nouvelle proposition, et une entente importante sera annoncée dans quelques semaines. Ils préfèrent la garder secrète jusqu’à sa finalisation.

Des lecteurs m’ont écrit hier en réaction à ma chronique sur le système de sécurité qui a été mis en place à l’aéroport Heathrow de Londres et qui utilise la biométrie. Un système qui permet aux voyageurs de sortir de l’avion et de se retrouver à l’extérieur de l’aérogare en moins de 25 minutes.

Plusieurs m’ont fait part de leur expérience récente à l’aéroport de Montréal où il leur a fallu plus de deux heures pour accéder à la sortie de l’aéroport. Pourquoi AtkinsRéalis n’implante pas ce système à Montréal puisqu’elle est la firme d’ingénierie attitrée de l’aéroport ?

« C’est sûr qu’on leur a proposé d’implanter la même solution qu’à Heathrow et on continue de le faire, mais on attend qu’ils soient prêts », m’a d’ailleurs répondu Ian Edwards, PDG d’AtkinsRéalis, lorsque je lui ai posé la question mercredi.

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L’un de ces projets, baptisé Aquarel 3, soutient le développement du spectaculaire dirigeable de Flying Whales, qui se spécialisera dans le transport de charges lourdes ou volumineuses dans des zones éloignées ou dures d’atteintes. «Il s’agit de développer, en collaboration avec Thales Canada, la suite avionique et les calculateurs de commandes de vol du dirigeable», explique Arnaud Thioulouse, directeur général de Flying Whales Québec.

Thales travaillera à adapter au dirigeable de Flying Whales la suite avionique (le cockpit) qu’elle produit pour les avions. Elle élaborera surtout un système de commandes de vol très différent de celui embarqué dans les avions d’affaires. «Le dirigeable est entièrement électrique, alors que les avions d’affaires misent sur des systèmes hydrauliques à haute pression», souligne le vice-président de Thales, André Cléroux.

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J’ai pris la liberté de publier le texte intégrale de l’article afin que nous puissions nous y référer plus aisément ultérieurement.

Résumé
  • Aérospatiale: des projets mobilisateurs

Aérospatiale: des projets mobilisateurs

Jean-François Venne|Publié il y a 1 minute


L’un de ces projets, baptisé Aquarel 3, soutient le développement du spectaculaire dirigeable de Flying Whales, qui se spécialisera dans le transport de charges lourdes ou volumineuses dans des zones éloignées ou dures d’atteintes. (Photo: courtoisie)

En avril dernier, le gouvernement du Québec octroyait plus de 47 millions de dollars (M$) au financement de quatre projets majeurs de l’industrie aérospatiale québécoise. Au total, les investissements liés à ces initiatives dépasseront 94M$.

L’un de ces projets, baptisé Aquarel 3, soutient le développement du spectaculaire dirigeable de Flying Whales, qui se spécialisera dans le transport de charges lourdes ou volumineuses dans des zones éloignées ou dures d’atteintes. «Il s’agit de développer, en collaboration avec Thales Canada, la suite avionique et les calculateurs de commandes de vol du dirigeable», explique Arnaud Thioulouse, directeur général de Flying Whales Québec.

Thales travaillera à adapter au dirigeable de Flying Whales la suite avionique (le cockpit) qu’elle produit pour les avions. Elle élaborera surtout un système de commandes de vol très différent de celui embarqué dans les avions d’affaires. «Le dirigeable est entièrement électrique, alors que les avions d’affaires misent sur des systèmes hydrauliques à haute pression», souligne le vice-président de Thales, André Cléroux.

Il ajoute que le nouveau système exige de contrôler beaucoup de petits moteurs, nommés effecteurs, qui peuvent pivoter et servent à la fois à la propulsion et aux changements de direction et d’altitude. Cela sur un véhicule qui a la taille d’un terrain de football canadien. Tout un défi! «C’est un projet très porteur pour Thales, qui pourra ensuite utiliser les résultats pour ouvrir des marchés, entre autres du côté des drones», note André Cléroux.

Arnaud Thioulouse prévoit toujours des essais en vol du dirigeable dès 2026.

Alléger les avions

Thales participe également au projet de système de contrôle pour l’avion du futur (SCAF), en collaboration avec Bombardier. Pour comprendre ce projet, partons des avions de dernière génération, qui datent de 10 ou 15 ans. Les systèmes, par exemple ceux qui opèrent le train d’atterrissage ou les volets, y sont tous autonomes et séparés, pour des raisons de sécurité. On veut éviter qu’une panne localisée ne compromette la capacité de l’avion de voler.

«Le travail que nous effectuons maintenant vise à héberger toutes ces fonctions sur un seul calculateur, tout en conservant le même niveau de sécurité, résume André Cléroux. Cela permettra de réduire la quantité de câblage et de calculateurs sur l’appareil, allégeant ainsi le poids et le volume des systèmes embarqués.»

Cet allègement et les gains d’efficacité procurés par une suite avionique plus intégrée représentent un avantage environnemental certain, puisque le poids et l’efficacité du fonctionnement d’un appareil ont un impact important sur sa consommation énergétique.

Pour y arriver, la collaboration avec un avionneur comme Bombardier est cruciale. L’appui gouvernemental aussi. Il aide à écourter le cycle de développement de ce type d’innovation, déjà très long. Le projet n’est d’ailleurs qu’à ses balbutiements et sa maturation pourrait prendre environ une décennie.

Un carburant plus vert

Par ailleurs, l’un des grands rêves de l’industrie aéronautique consiste à développer un carburant durable (SAF) pour alimenter ses appareils très énergivores. Airbus Canada, Pratt & Whitney Canada (P&W) et le Consortium SAF+ étudient actuellement la compatibilité du carburant SAF+ avec les avions d’Airbus et les moteurs de P&W.

Le SAF+ mise sur le procédé des électro-carburants. Le Consortium prend le carbone qui se trouve dans le CO2 capté par des usines et le synthétise avec de l’hydrogène, afin de produire un carburant synthétique qui imite le kérosène traditionnel. L’avantage du Québec repose sur l’utilisation d’hydroélectricité dans la production de l’hydrogène, ce qui le rend plus vert que si cette électricité était générée par une centrale au charbon ou au gaz.

D’autres types de SAF existent. Ils proviennent de la biomasse et sont fabriqués à partir d’huiles végétales, d’huiles de cuisson, de graisses animales ou de résidus forestiers, par exemple.

«Nos avions sont certifiés pour fonctionner avec un mélange de kérosène et d’au maximum 50% de SAF, mais nous voulons qu’ils puissent voler avec un réservoir rempli de SAF d’ici 2030», souligne Kahina Oudjehani, responsable de la recherche, technologie et innovation durable chez Airbus Canada. Selon elle, une telle avancée permettra de se rapprocher grandement du net zéro, un objectif que l’industrie s’est fixé pour 2050.

Le gouvernement a aussi financé un projet de CMC Électronique et Bell Textron Canada, pour développer un portefeuille de technologies permettant d’augmenter l’efficacité énergétique, l’adaptation aux systèmes de gestion du trafic aérien et la sécurité de futurs aéronefs autonomes. Il comprend notamment le développement de systèmes pour effectuer des missions logistiques autonomes à propulsion hybride électrique.

C’est donc au total huit entreprises qui collaborent entre elles et avec des universités, des centres de recherches et des PME pour mettre au point les technologies de l’aviation de demain.

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Constellations de satellites Québec rafle presque tout le travail du projet Lightspeed

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine montréalaise de MDA doit fabriquer les satellites de télécommunications que Télésat souhaite mettre en orbite.

Les vertus de la patience ont été bénéfiques pour Québec dans le cadre d’un projet multimilliardaire de satellites de télécommunications financé à hauteur de 2,5 milliards par les gouvernements Trudeau et Legault. La province rafle finalement la quasi-totalité du travail.

Mis à jour hier à 15h24

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

Résultat : on embauchera 967 personnes – soit 317 de plus que ce qui avait été annoncé à l’hiver 2021 – et le constructeur de matériel spatial MDA, devenu maître d’œuvre du projet, doublera la capacité de production de son usine montréalaise située à Sainte-Anne-de-Bellevue.

« Ça valait la peine d’attendre [et] je pense que l’on peut dire qu’on en a pour notre argent », a lancé le premier ministre François Legault vendredi, aux côtés, notamment, du premier ministre canadien Justin Trudeau, dans les installations de MDA.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

La ministre de l’Économie et de l’Innovation, Christine Fréchette (à gauche), aux côtés du premier ministre québécois, François Legault, du premier ministre canadien, Justin Trudeau, et du ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne

Piloté par Télésat, le projet Lightspeed prévoit le déploiement de 198 satellites en orbite basse – à plus de 1000 kilomètres au-dessus de la Terre – afin d’offrir l’accès à l’internet haute vitesse dans les régions éloignées. Il a été présenté comme le « programme de technologie le plus innovant jamais conçu et construit au Canada ».

Longue attente

Québec et Ottawa avaient annoncé leur soutien financier en 2021, pendant la pandémie de COVID-19, mais les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’inflation ont provoqué des retards et fait exploser les coûts, ce qui a obligé Télésat à refaire ses devoirs, essentiellement revoir à la baisse ses ambitions.

Lorsque le géant franco-italien Thales Alenia Space, qui devait fabriquer les satellites, a quitté l’aventure, la porte s’est ouverte pour MDA, qui en a profité pour prendre du galon. Cette entreprise établie à Brampton (Ontario), qui devait initialement fabriquer les antennes des satellites et assembler les satellites, est finalement devenue maître d’œuvre du projet l’an dernier.

« Nous sommes maintenant responsables de l’ensemble, a expliqué le chef de la direction de MDA, Mike Greenley, dans un entretien avec La Presse. La structure du satellite sera maintenant conçue par MDA. Ce seront aussi nos processus et composants électroniques que l’on retrouvera à l’intérieur. »

C’est au printemps 2023 que ce réajustement est survenu.

« MDA a fait de très bonnes choses, a dit à La Presse Daniel Goldberg, chef de la direction de Télésat. Ils ont investi dans leur feuille de route technologique, un aspect sur lequel nous étions sceptiques il y a quelques années. Ils nous ont montré ce qu’ils étaient maintenant capables de faire. »

Cela a permis à MDA de décrocher un contrat de 2,1 milliards – le plus important de son histoire – auprès de Télésat l’an dernier.

PHOTO FOURNIE PAR TÉLÉSAT

La constellation de Télésat vise à offrir l’internet haute vitesse en région éloignée, notamment.

Avec Télésat, établie à Ottawa, comme client de lancement pour sa plateforme MDA Aurora, le fabricant situé en Ontario envisage d’appuyer sur l’accélérateur. Il ajoutera 185 000 pieds carrés (17 187 mètres carrés) à ses installations montréalaises pour doubler sa capacité de production à deux satellites par jour.

Il s’agit d’un agrandissement trois fois plus important que ce qui avait été annoncé en août 2023. MDA embauchera également 600 techniciens, ingénieurs et autres travailleurs spécialisés. L’endroit compte déjà plus de 1000 salariés.

Gros montants

En conférence de presse, Québec et Ottawa ont confirmé les montants déjà annoncés pour épauler le projet Lightspeed, évalué à 4,7 milliards.

Dans le cas du gouvernement Legault, il offre un prêt de 400 millions à Télésat, qui doit construire une demi-douzaine d’installations à Gatineau, notamment pour la gestion et la surveillance des opérations, qui accueillera le quartier général de la constellation. Selon M. Goldbert, on parle de 350 embauches prévues.

Pour sa part, Ottawa injectera 2,14 milliards dans l’aventure – des sommes déjà annoncées. Cela signifie que les deux ordres de gouvernement financent près de 60 % de la facture.

Dans le cas de MDA, l’entreprise bénéficie d’un prêt-subvention (« prêt pardonnable ») de 75 millions offert par le gouvernement Legault.

Les premiers satellites doivent être envoyés en orbite en 2026 en vue d’offrir un service commercial l’année suivante. L’échéancier initial du premier lancement avait été fixé en 2023.

Télésat aura néanmoins du pain sur la planche. En accumulant les retards, elle a vu des acteurs comme Starlink (SpaceX) et OneWeb (Europe) prendre une longueur d’avance.

Arrive-t-elle trop tard ? Non, selon M. Goldberg. Après tout, le créneau de l’économie spatiale doit atteindre 1800 milliards US d’ici la fin de la prochaine décennie.

« Est-ce que je regrette que nous ayons eu du retard ? Oui, répond le patron de Télésat. Starlink est en avance sur tout le monde. Mais nous n’arrivons pas trop tard. Les clients veulent avoir plusieurs fournisseurs. Personne ne veut mettre tous ses œufs dans le même panier. »

MDA en bref :

  • Siège social : Brampton, en Ontario
  • Spécialité : fabrication de matériel spatial (satellites, infrastructures spatiales, etc.)
  • Effectif global : plus de 3000 personnes
  • Présence géographique : Canada – une usine de fabrication à Montréal –, États-Unis et Royaume-Uni
  • Revenus (2023) : 807 millions
  • Profits nets (2023) : 49 millions

En savoir plus

  • 1969
    Télésat a été fondée il y a plus de cinq décennies par le gouvernement fédéral. Elle a lancé son premier satellite au début des années 1970.

Télésat

90 000 $
Salaire annuel moyen des emplois qui seront créés au Québec en lien avec la constellation Lightspeed

gouvernement du Québec

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