Airbus peine à accélérer la cadence de production de l’A220, fabriqué à Mirabel
Un employé d’Airbus travaille sous l’aile d’un A220 à l’usine de Mirabel, au Québec.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / GRAHAM HUGHES
La Presse canadienne
Publié à 17 h 11
La cadence de production de l’A220 d’Airbus, assemblé en partie à Mirabel, a été ralentie par les difficultés de la chaîne d’approvisionnement en 2022. L’avionneur français estime que le programme, détenu à 25 % par l’État québécois, devrait toujours atteindre la rentabilité vers 2025.
En 2022, Airbus a livré 53 appareils A220, l’ancienne C Series de Bombardier, selon les données dévoilées par la société, mardi. Il s’agit d’une augmentation de seulement trois appareils par rapport à l’année 2021.
Le président à la gestion d’Airbus, Guillaume Faury, a reconnu que le nombre de livraisons n’a pas été à la hauteur des attentes de l’entreprise. Les difficultés de la chaîne d’approvisionnement nous ont empêchés d’atteindre nos cibles, a expliqué le dirigeant lors d’une conférence de presse téléphonique.
Le grand patron d’Airbus ne croit pas que ces difficultés vont retarder le moment où le programme atteindra la rentabilité, prévue pour la mi-décennie, soit vers 2025. Nous travaillons à maintenir la trajectoire du programme. Oui, il y a des difficultés. Nous travaillons fort pour nous rattraper et maintenir nos prévisions.
En moyenne, Airbus a livré 4,4 avions A220 par mois au cours de l’année 2022. Elle veut atteindre un rythme mensuel de 14 appareils d’ici 2025. En mars, le président-directeur général d’Airbus Canada, Benoît Schultz, avait dit que l’entreprise avait atteint une cadence de production de six appareils par mois.
Le gouvernement du Québec a investi près de 1,68 milliard de dollars dans la C Series et l’A220 depuis 2016. Québec pourra racheter sa participation en 2030, soit environ cinq ans après le moment où Airbus croit qu’elle atteindra la rentabilité.
En 2022, Airbus a reçu 127 commandes pour l’appareil A220. En tenant compte des annulations, cela représente 105 commandes nettes. Parmi les commandes notables de 2022, JetBlue a annoncé, en février, qu’elle commandait 30 appareils supplémentaires. En octobre, Air Canada a annoncé l’acquisition de 15 avions de plus.
Une situation complexe
Les difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement ont représenté un défi pour l’ensemble des activités de la multinationale. Airbus a livré 661 appareils, une augmentation de 8 % par rapport à 2021. La société visait toutefois 720 livraisons initialement. C’est moins que nos objectifs, a reconnu M. Faury.
Airbus a enregistré 1078 nouvelles commandes, soit 820 commandes nettes en tenant compte des annulations.
Même si Airbus a affronté des vents contraires, la société française devance l’avionneur américain Boeing pour une quatrième année d’affilée.
L’industrie de l’aviation continuera à naviguer dans un contexte difficile en 2023, a prédit M. Faury. Même si les vieux problèmes s’améliorent, nous pourrions être frappés par les conséquences de la crise énergétique en Europe ainsi que par la situation chaotique en Chine, qui a mis de côté la politique de zéro COVID.
Malgré l’environnement complexe, la direction maintient qu’elle sera en mesure de suivre son plan de production à moyen terme et de respecter les contrats inscrits à son carnet de commandes.