Grands ensembles immobiliers à redévelopper
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Le bâtiment n’est pas sur le marché, mais La Presse a pu confirmer que les Franciscaines missionnaires de Marie ont récemment quitté leur immense complexe de l’avenue Laurier.
Des églises, un ancien complexe hospitalier, un ancien hôtel de ville… Malgré le ralentissement du marché, des ensembles immobiliers importants sont susceptibles de changer de propriétaire dans les quartiers centraux de Montréal. Leur redéveloppement pourrait modifier le visage de certains secteurs de la métropole.
Publié à 7h00
Philippe Teisceira-Lessard La Presse
Quatre églises-mystères en vente
Le Diocèse de Montréal a récemment mis en vente quatre églises du cœur de la métropole, mais refuse obstinément de dire lesquelles. Les bâtiments sont situés « dans les secteurs très en demande de Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont–Petite-Patrie et Pointe-Saint-Charles », selon la fiche immobilière de Colliers Canada. Ils constituent une « opportunité unique de redéveloppement » ou d’utilisation en tant que lieux de culte, indique la courtière Chimène Constance. L’identité précise des bâtiments, elle, n’est toutefois rendue disponible qu’aux individus qui acceptent de signer une entente de confidentialité. La Presse a refusé. « Comme les projets sont encore en cours et que des communautés chrétiennes sont en cause, nous demeurons prudents dans le partage des détails », a fait valoir Erika Jacinto, attachée de presse du diocèse. L’organisation a refusé une demande d’entrevue.
L’hôpital de la Miséricorde sur le marché
PHOTO JEAN-FRANÇOIS SEGUIN, FOURNIE PAR HÉRITAGE MONTRÉAL, ARCHIVES LA PRESSE
Hôpital de la Miséricorde, boulevard René-Lévesque
Après une décennie de flottement, Québec vient finalement de mettre en vente le site de l’hôpital de la Miséricorde, situé sur le boulevard René-Lévesque, juste au sud de Berri-UQAM. Le complexe – construit à partir de la moitié du XIXe siècle – est promis au redéveloppement, mais devra conserver plusieurs éléments patrimoniaux. « Ce serait une tragédie que le bâtiment soit encore vacant dans dix ans », a affirmé le courtier immobilier Sylvain Bernèche, de Landerz. « Il y a quelque chose à faire là qui [aura] une importance à la fois pour le voisinage et pour Montréal au complet. » « La réceptivité est très bonne », a-t-il ajouté. En 2021, l’administration Plante avait rendu publique sa vision du redéveloppement des lieux : elle se disait prête à autoriser la construction d’une tour de 17 étages sur le site, en échange de l’inclusion de projets moins payants, nommément « 90 logements sociaux, 130 ateliers d’artistes, 60 studios pour la Maison du Père, 80 studios étudiants », ainsi qu’un espace culturel dans la chapelle. Cette vision ne lie toutefois pas le futur acheteur. « Nous sommes heureux d’avoir collaboré avec la SQI (Société québécoise des infrastructures) pour déterminer les besoins de redéveloppement de ce site important en phase avec les besoins du milieu et à la hauteur de la valeur historique et patrimoniale du site », a affirmé jeudi le responsable de l’habitation à la Ville, Benoit Dorais, dans une déclaration écrite.
Un pâté de maisons à l’abandon au cœur du Plateau
IMAGE FOURNIE PAR COLLIERS CANADA
L’ensemble immobilier en vente. Le boulevard Saint-Laurent est visible dans le coin supérieur gauche de l’image, alors que la rue Marie-Anne traverse la photo.
Les bâtiments – à l’abandon depuis des années et couverts de graffitis des fondations jusqu’au toit – sautent aux yeux de toute personne qui circule sur le boulevard Saint-Laurent, près de l’intersection de la rue Marie-Anne et du parc du Portugal. Ils sont maintenant offerts au plus offrant. Le courtier immobilier Anthony Kyriakou évoque une « opportunité de développement d’un hôtel » sur le site, qui inclut six immeubles distincts. « Sa localisation de choix dans l’un des quartiers les plus prisés de Montréal fait de ce site un candidat exceptionnel pour un développement à usages mixtes », ajoute la fiche. Sans changement de zonage, le futur bâtiment pourrait atteindre quatre étages par endroits, précise le courtier, qui n’a pas rappelé La Presse. L’ensemble appartient à Anna Kiorpelidis, la veuve d’un garagiste du quartier.
Un ancien hôtel de ville à 1 $
PHOTO FOURNIE PAR LE MINISTÈRE DE LA CULTURE
Le Centre Saint-Paul
La Ville de Montréal a confirmé mercredi sa volonté de céder le Centre Saint-Paul, ancien hôtel de ville de Côte-Saint-Paul, situé sur l’avenue de l’Église dans l’arrondissement du Sud-Ouest. La Ville cherchera ce printemps « une entreprise ou un organisme sans but lucratif qui s’engagera à restaurer, préserver et à mettre en valeur » l’immeuble centenaire, qui abritait aussi une caserne de pompiers. Cet édifice est le premier à être visé par la Stratégie immobilière pour les bâtiments vacants et excédentaires de la Ville de Montréal, qui vise à alléger le dispendieux parc immobilier municipal. « Le projet de requalification du Centre Saint-Paul pourrait débuter en 2024 », a indiqué l’administration Plante par communiqué.
Un immense couvent devenu vacant
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Couvent des Franciscaines missionnaires de Marie
Le bâtiment n’est pas sur le marché, mais La Presse a pu confirmer que les sœurs Franciscaines missionnaires de Marie ont récemment quitté leur immense complexe de la rue Laurier, entre le boulevard Saint-Laurent et la rue de Bullion, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. L’information avait déjà circulé sur des plateformes d’information locales. « À notre âge, nous sommes encore envoyées pour continuer cette mission vers une nouvelle Terre promise », lit-on dans une infolettre mise en ligne sur le site de la congrégation. « L’exode des 24 sœurs de l’infirmerie, des 7 sœurs semi-autonomes et des 6 autres sœurs autonomes s’est déroulé dans la paix et la sérénité malgré quelques larmes manifestant un abandon dans la confiance. Tout s’est très bien passé. » L’organisation a refusé la demande d’entrevue de La Presse.