J’ignorais l’existence de cet endroit dans le Château Champlain
Un cabaret d’Expo 67 restauré | Le Journal de Montréal (journaldemontreal.com)
JOURNAL DE MONTRÉAL | LOUIS-PHILIPPE MESSIER | Samedi, 12 novembre 2022 00:00
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
C’est impossible de ne pas sourire en entrant dans le défunt cabaret maintenant ressuscité, « Caf’Conc’ », ouvert initialement pour l’Expo 1967. Sa décoration kitsch imite celle du Paris des Folies Bergères un siècle plus tôt.
Le nom Caf’Conc’ choque l’œil.
Ça se prononce « kafkonsss » parce que c’est le diminutif de « café concert ».
Depuis sa fermeture il y a plus de 30 ans, l’ancien Caf’Conc’ servait de salle de réception.
Pendant le confinement, l’hôtel l’a revampé avec l’intention de ressusciter l’établissement en tant que cabaret.
En y entrant, j’éclate de rire en voyant le tapis très coloré.
Ce décor nous propulse doublement dans le temps.
PHOTO LOUIS-PHILIPPE MESSIER
On a un choc esthétique en arrivant dans cet ancien cabaret récemment restauré avec un souci de fidélité à son apparence de 1967.
On a un choc esthétique en arrivant dans cet ancien cabaret récemment restauré avec un souci de fidélité à son apparence de 1967.
« C’est l’image du Paris des années 1860 que l’on se faisait dans le Québec des années 1960 », m’explique Steve Boisclair, le directeur des ventes du Château-Champlain, au centre-ville près du Square Dorchester.
Steve Boisclair, directeur des ventes du Chateau-Champlain | PHOTO LOUIS-PHILIPPE MESSIER
« Je ne peux jamais réprimer un sourire lorsque j’arrive ici parce que c’est trop over the top ! » ajoute M. Boisclair.
Des illustrations dans le style Belle Époque de Toulouse-Lautrec sont accrochées partout.
C’est presque aveuglant tellement c’est lumineux, surtout depuis que le plafond, jadis noir, a été peint en blanc.
« On a reproduit le tapis d’origine. On a dû remplacer la tapisserie qui était complètement défraîchie, mais, pour le reste, c’est vraiment le décor de l’époque qu’on a restauré. »
« On a refait un peu de mobilier, mais gardé les luminaires d’origine. »
Même les toilettes ont été revampées de manière à ne pas trancher avec l’esprit du cabaret. | PHOTO LOUIS-PHILIPPE MESSIER
La mécanique de la scène date de 1967 et… ça paraît !
Immortelle Michelle Richard
Ce cabaret, qui peut accommoder quelque 200 personnes assises, a été bâti non loin du défunt Alberta Hall où Oscar Peterson tout jeune a été découvert.
Michelle Richard a déjà eu son spectacle permanent ici.
En 1969 et 1970, CFCF-12 (aujourd’hui CTV) y enregistrait une émission de variétés appelée Le Caf’Conc’.
« On veut d’un cabaret où les gens vont manger, boire et passer du temps. »
Le bar a été rafraîchi. | PHOTO LOUIS-PHILIPPE MESSIER
La salle technique ressemble encore à un placard à balais en béton avec une console préhistorique. Les loges désuètes seront complètement refaites.
« C’est vraiment heureux qu’on ait respecté le caractère de la salle, ça aurait été facile de tout arracher au lieu de s’imposer un travail de restauration », me dit M. Boisclair.
L’hôtel va bâtir une marquise de théâtre à l’ancienne, à la mode des années 1960, près de l’entrée du Caf’Conc’, afin d’attirer les passants.
Programme divertissant
L’esprit des lieux impose un programme divertissant.
« On veut un spectacle qui plaira autant aux touristes de passage en ville qu’aux Québécois eux-mêmes, quelque chose de burlesque, d’acrobatique, de follement divertissant. »
Lors de l’ouverture du Caf’Conc’ en 1967, c’était du french cancan.
Le Château-Champlain prévoit rouvrir le Caf’Conc’ en mai 2023.
Comme chroniqueur, je dois malheureusement souvent couvrir des fermetures crève-cœur d’établissements bien aimés.
C’est agréable pour une fois d’assister à une résurrection !