Idées « champ gauche » en architecture et en urbanisme

Les terrains de golf sur le territoire de la ville devrait être interdit, vendu, et dévellopé.

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Les deux cimetières du Mont-Royal devraient être fermés et déplacés/démantelés ou bien considérablement réduit en taille.

Je trouve ça absurde qu’on dédie autant d’espace sur la montagne aux Morts. Laissons donc les gens profiter de cet espace de leur vivant tant qu’ils ont les capacités physiques d’apprécier un parc.

J’imaginerais des jardins publics, des mosaïcultures, des terrains de sport, des plaines pour pique niquer, n’importe quoi de plus appréciable pour la population.

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Sérieusement ? Déménager des dizaines de milliers de tombes et les mettre où ? On ferait quoi des centaines de cryptes patrimoniales et de toute l’histoire du lieu ? Ils font partie de notre histoire collective.

Les cimetières sont des ‘‘cimetières parcs’’, ils n’empêche personne d’y déambuler et de profiter de la nature et de la tranquillité. On ne vas juste pas mettre des terrains de sport ou laisser les gens faire des pic-nics.

La montagne est déjà très utilisée, ce qui pèse sur la pérennité du Parc, alors on va pas en plus tout réaménager. Les démantelés serait une erreurs ignoble digne des pires démolitions sauvages des années 60-70.

La relocalisation ne serait juste aucunement viable. On va faire quoi acheter des hectares de terres arables à Boucherville et déménager des milliers de dépouilles ? Les lots sont des baux emphytéotique, donc bonne chance légalement faire ça simplement, on est plus en 1860.

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La version modéré de ma proposition serait de réaménager le cimetière pour le rendre plus accessible au public. Les multiples mausolées et cryptes patrimoniales devraient être mise de l’avant. On devrait en profiter pour aménager des parcours historiques avec des plaquettes commémorative et des panneaux qui racontent l’histoire des différents personnages.

Pour l’instant, nous avons deux cimetières qui sont visiblement isolé du parc par des grosses clôture, c’est un endroit mis à part. Bien qu’il soit théoriquement possible à n’importe qui de visiter jusqu’à 18h, en pratique, l’aménagement des lieux rend cela peu invitant.

Le coeur de ma proposition tient. Je pense qu’une initiative pour redonner la montagne à d’avantage de Montréalais (vivant) serait noble. Une manière de se rendre là est d’arrêter de creuser de nouvelles sépultures, et au fur et à mesure que les bails arrivent à échéance, laisser la nature reprendre du terrain.

L’erreur historique serait peut être de tout déplacer, je concède ce point. Toutefois, je suis d’avis que la création même du cimetière en est une autre. Si l’on considère que le Mont-Royal est sur-utilisé menaçant sa pérennité, par consistance, on doit admettre que la partie ou se situe le cimetière est passé outre ce point. Les hectares sont déjà défrichés, la nature y a perdu son combat sous la main de l’homme.

Mon commentaire initial était peut être trop extrême, mais je pense que c’est valide de remettre en question l’usage de la montagne. Si on regarde une vue satellite, c’est proche de la moitié du lieu qui sert au repos des pierres tombales.

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J’aimerais ça que les villages québécois aient des coeurs piétons avec des petites épiceries. La grand-mère de mon conjoint pouvait tout faire à pied (le bureau de poste, l’épicerie, la caisse, l’église), et un jour l’épicerie a déménagé à 1km du village dans un espace plus grand avec un gros parking… J’ai trouvé ça vraiment triste.

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Tu le croira peut-être pas, mais les deux cimetières de la montagne sont les OG parcs publics de la ville. Quand ils ont ouvert au milieu du 19e siècle les gens s’y donnait rdv et s’y baladait allègrement, parce que des grands parcs, ça n’existait pas à l’époque. C’est une fonction qu’ils n’ont jamais vraiment perdu, on a juste un peu perdu l’habitude de s’y rendre.

Mais on peut d’ailleurs toujours s’y balader après tout, c’est très agréable. J’y vais presque à chaque fois que je vais sur la montagne. Ça tombe bien je peux visiter la tombe de mon grand-père et faire du cardio!

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C’est « champ gauche »? J’ai l’impression que beaucoup de gens sont favorables.

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Je sais pas, c’est clairement pas champ droite en tout cas :stuck_out_tongue:

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Laissons nos morts en paix SVP. On remue déjà un peu trop nos sous-sols et on a déjà plein les yeux de situations et d’images macabres.

Je pense qu’on devrait laisser les cimetières évoluer selon leurs locataires et leurs visiteurs, et dans le recueillement plutôt que le tourisme.

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En marche, course ou à vélo ? je pensais que les vélos sont interdits dans la totalité des deux cimetières. Est-ce que je me trompe ?

Pas de vélo, on peut remercier le principe de Pareto pour ça :face_exhaling:

La marche est en masse cardio à mon sens sur la plupart des sentiers, mais on peut jogger aussi. Je l’ai fait à l’occasion, mais mettons que je me suis senti pudique et j’ai pas visiter les sépultures de ma famille alors que j’étais plein de sueur.

Un des gros (plus à mon sens) du cimetière versus le parc c’est que les chiens y sont interdits.

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les vélos ont été interdits à la suite de comportements de certaines personnes qui roulaient trop vite à vélo… encore une minorité qui a ruiné le tout pour la majorité qui respectait les règles… :expressionless:

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Je ne me suis pas encore fait avertir dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges et j’y passe parfois pour aller au travail. Disons que mon ensemble chemise/chino/souliers en cuir ne fait pas vraiment sportif en lycra, et j’y roule seulement en montée, donc ma vitesse y est très raisonnable (je redescends systématiquement par Remembrance).

Par contre, je me suis fait avertir au cimetière Mont-Royal.

Exporail (le musée ferroviaire canadien) devrait déménager à un endroit qui est raisonnablement accessible en transport ferroviaire.

Saint-Constant <<< Dorval :triumph:

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Les gros campements sur le bord du parc linéaire de la piste cyclable de Notre-Dame Est éveillent ma curiosité urbanistique. Je me demande comment ils organisent leurs mini-villes plus ou moins planifiées.

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Le viaduc Van Horne devrait être transformé en parc plutôt qu’être démolit. La vue dégagée par dessus les toitures est magnifique et ajoute de la verdure, de l’ombre, beaucoup plus d’accès depuis le sol et l’endroit serait très agréable selon moi, et c’est sans parler de ce qu’on pourrait faire en dessous sans les vibrations causées par la circulation. Je suis sûr en plus que si on enlève le sel l’hiver, les vibrations et le poids des voitures il pourrait durer bien longtemps encore.

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1/6 -Vive le pastiche !

C’est ici l’endroit pour exprimer une opinion non-conventionnelle, impopulaire, controversée et audacieuse ? J’en ai une pour vous : il faut arrêter de diaboliser le pastiche en architecture. Je crois même qu’il faut recommencer à enseigner l’architecture traditionnelle dans les facultés d’architecture du Québec et redonner le droit à nos architectes de revisiter les classiques de notre histoire et nos racines identitaires.

C’est un sujet qui me travaille depuis longtemps. J’ai envie de prendre le temps de développer mon argumentaire pour susciter, si possible, une discussion constructive. Comme ça risque d’être long, je vais diviser mon intervention en plusieurs posts. Ça va faciliter la lecture et ça va m’aider à structure mes idées.

Comme c’est l’endroit pour les idées champ gauche, et que je cherche à susciter le débat, je n’exclus pas de verser un peu dans la provocation comme procédé rhétorique, mais j’assume.

Je vous propose le plan suivant :
1- La profession architecturale est une clique tyrannique.
2- Ce qui est interdit de construire au Québec
3- On pastiche bien Vancouver, Dubaï et Helsinki !
4- Un mouvement mondial que le Québec ignore
5- On a besoin d’un Léon Krier québécois

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2/6 - La profession architecturale est une clique tyrannique

J’ai l’occasion (la chance !) de côtoyer des architectes dans ma vie professionnelle. Tous, sans exception, dans une inquiétante unanimité, sont d’accord pour considérer le pastiche comme une pratique honteuse à bannir. C’est tellement ancré que l’argumentaire ne va jamais plus loin : pourquoi on ne peut pas construire à neuf, aujourd’hui, dans le vieux Montréal (par exemple) un bâtiment qui respecterait parfaitement les codes de l’architecture victorienne ? Parce que ce serait du pastiche. Point. Fin de la discussion… Le recours au mot « pastiche » serait un argument final et sans appel.

Pastiche ( wikipedia ) : une imitation du style d’un auteur ou artiste, mais qui ne vise pas le plagiat. Le pastiche est à différencier de la parodie ou de la caricature. Le pastiche remplit plusieurs fonctions : mémoire, dérision, hommage, voire un pur exercice de style.

Tous les arts autorisent, aiment, valorisent le pastiche ; tous sauf l’architecture.

L’invention de la guitare électrique ou de la musique électronique n’a pas résulté dans le bannissement du piano ou du violon. Daft Punk n’empêche pas Jean-Michel Blais ! L’invention de la photo a poussé la peinture à se réinventer au XIXe siècle. Après 150 ans d’impressionnisme, de cubisme, de fauvisme, d’automatisme etc. on trouve pourtant encore des peintres réalistes de grands talents. Quand le cinéma est arrivé, on n’a pas décidé d’interdire le théâtre sous prétexte que c’était une façon dépassée de représenter la vie et les émotions.

Pourtant, le modernisme en architecture a tout balayé. Les importantes innovations que l’architecture moderne a apportées s’est traduit dans un bannissement pur et simple de l’ordre ancien. L’ornementation a été culturellement interdite dans la profession architecturale. Depuis Le Corbusier, Gropius, Van Der Rohe, une clique tyrannique a envahie les facultés d’architecture où l’on enseigne que la beauté doit être subordonnée à la technique, à l’innovation, à la modernité. L’architecture est le seul art qui a banni le passé.

Quel architecte au Québec aurait le droit d’utiliser la colonne comme ornement architectural (pas d’horribles tubes d’acier comme aux HEC – de vraies colonnes en pierres) sans se faire accuser de pastiche par toute la profession ? Est-ce qu’un architecte québécois a le droit, comme un Jean-Michel Blais le fait en musique, d’inventer de nouvelles partitions en suivant les règles d’un autre siècle ?

La réponse est non. Et ce qui est le plus surprenant, c’est que cette interdiction n’est pas seulement professionnelle, culturelle ou sociétale. Elle est inscrite dans certains cas dans nos règlements d’urbanisme.

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3/6- Ce qui est interdit de construire au Québec

Si vous connaissez Kamouraska, vous avez peut-être déjà remarqué ce magnifique bâtiment au centre du village.

Autrefois occupé par l’auberge de la Grande Voile, ce bâtiment remarquable a pourtant été construit en 2002. Parfaitement intégré au paysage et à l’architecture des lieux, ce bâtiment semble avoir toujours été là. C’est tellement une réussite, que cette construction fait plus que s’intégrer au patrimoine bâti du village, elle l’enrichit !

Pourtant, vous ne trouverez aucune revue d’architecture qui souligne ce remarquable travail. Aucun prix n’est venu récompenser cet apport indéniable à la beauté des lieux. Au contraire, il s’est trouvé toute une profession pour décrier cette intervention à l’époque, parce que ce n’est un vulgaire pastiche.

Une telle intervention – la construction d’un bâtiment neuf qui reprend à la perfection l’architecture historique du milieu d’insertion – est non seulement honnie d’une profession, elle est même interdite dans certains règlements d’urbanisme au Québec et à Montréal.

Par exemple, le PIIA du Plateau Mont-Royal énonce comme critère qu’un nouveau bâtiment doit : « Présenter un traitement architectural distinctif et contemporaine » afin de « contribuer à l’évolution du milieu ».

Entendons-nous bien : je n’ai rien contre l’insertion d’une architecture contemporaine dans un milieu ancien qui présente déjà une grande variété architecturale. J’en ai contre le fait que d’entrée de jeux on discrédite une solution architecturale qui ne serait pas contemporaine.

Ainsi, dans le Plateau, tant qu’un édifice ancien est en état d’être conservé, et que son architecture d’origine est bien documentée, on a l’obligation de le restaurer en reproduisant au besoin les composantes d’origines. Un bon exemple de ça, c’est cet immeuble sur la rue Casgrain :

Comme il s’agissait d’un immeuble ancien, que la façade était en bon état de conservation et que l’architecture d’origine était documentée, le Plateau a obtenu des propriétaires qu’ils reproduisent la mansarde disparue. Le résultat est remarquable et je l’applaudis.

Là où je décroche c’est que si l’immeuble avait été en trop mauvais état pour le restaurer et que le propriétaire avait demandé à la détruire et à le reconstruire à l’identique, il n’aurait pas pu. Il aurait été obligé de faire une proposition contemporaine. On s’entend que c’est absurde parce que quiconque a suivi ce chantier précis comprend bien qu’on a assisté à une reconstruction complète. Mais comme on a réussi à maintenir des éléments en place tout au long du chantier, il s’agit d’une rénovation (où le recours au pastiche des composantes d’origines est encouragé, voir obligatoire) et non d’une construction neuve (où le recours au pastiche est interdit).

Ainsi, sous prétexte qu’une construction neuve doit nécessairement refléter la culture et la technique de son époque, on interdit l’imitation de l’architecture ancienne. Dans bien des cas, l’insertion d’une construction contemporaine peut contribuer à enrichir le paysage d’une rue. Mais ce n’est clairement pas le cas tout le temps. On laisse passer un paquet de constructions neuves insipides qui sont parfaitement et contemporainement dénuées de toute ornementation et qui sont d’un ennui total. Or, dans des situations où on intervient dans un milieu ancien homogène – dans une série de maisons en rangées toutes pareilles, par exemple – l’idée qu’il faille absolument reconstruire avec un vocabulaire contemporain est juste dogmatique.

Ainsi, qu’arriverait-il si la maison bleue au centre de cette rangée de victoriennes était complètement rasée pas le feu ? Selon les règles du Plateau il faudrait que la nouvelle construction « présente un traitement architectural distinctif et contemporain ».

Des fois, le pastiche n’est pas seulement acceptable, il représente la meilleure solution.

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4/6- On pastiche bien Vancouver, Dubaï et Helsinki !

Montréal est une des villes d’Amérique qui a la plus grande concentration d’immeubles victoriens. Le vieux Montréal est un bijou pratiquement unique au monde, un témoin de cette grande époque de l’industrialisation et de l’urbanisation de l’Amérique au tournant des XIXe et XXe siècle. Avec la destruction massive des centres anciens aux USA à partir des années 50 (Mise en lumière par Jane Jacob dans The Death and life on great american cities ) qui a frappé avec plus de modération à Montréal, on se retrouve être les dépositaires d’un patrimoine exceptionnel et unique. Une grande partie de l’identité de Montréal repose sur cette architecture de la période faste 1870-1920.

Au lieu de puiser dans ce patrimoine identitaire quand vient le temps d’ajouter un monument pour embellir notre ville, on cherche plutôt à s’inscrire docilement dans le courant architectural mondial. Reproduire l’architecture qui fait l’unicité de Montréal serait du pastiche honteux. Copier l’architecture moderne scandinave assurerait au contraire à Montréal sa place dans le cercle des villes modernes et dynamiques.

Je le répète : il se fait de très bonnes choses en architecture contemporaine. J’aime particulièrement l’architecture moderne qui utilise les matériaux locaux comme le bois d’ingénierie. Je ne suis pas là pour dénigrer l’architecture contemporaine. Mon propos vise plutôt à souligner l’absurdité de copier Copenhague avec fierté alors qu’on s’interdit de consolider et renforcer notre identité architecturale propre.
Bien sûr, faire du faux victorien en 2025, c’est dangereux. Quand on s’y essaie ici, le résultat est TOUJOURS dégueulasse. Mais c’est dégueu justement parce que la profession architecturale a tourné le dos à l’art de construire à l’ancienne. On ne sait plus faire parce qu’on ne l’enseigne plus. Ça donne des choses comme ça :

Une farce, une caricature…

Pourtant, je suis convaincu que l’architecture traditionnelle peut contribuer à créer des lieux de qualité. Ce théâtre symphonique construit à Nashville en 2005 apporte une forme de prestige au centre-ville et brise la monotonie des immeubles en verre :

C’est à mon sens un recours légitime à l’architecture traditionnelle. Est-ce que c’est imaginable d’avoir une telle construction au Québec ?

Tous les architectes que je connais vont dire que c’est inacceptable de reproduire une architecture du passé qui n’est pas en mesure de témoigner de notre culture contemporaine. Pourtant, tous les dossiers de demande de permis qu’on voit passer affichent une section « inspiration », paquetée d’exemples tirées de Vancouver, Dubaï ou Helsinki. Voilà qui est pas mal plus représentatif de notre culture.

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