Idées « champ gauche » en architecture et en urbanisme

Résumé

Un conte Disney de la conservation

Par Félix Lajoie, Le Soleil

29 juin 2025 à 04h06

Le Château de Neuville, avec son apparence unique et éclectique, est en vente pour 1 499 000 $. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Sur la route 138, à Neuville, se trouve un bâtiment très spécial, difficile à décrire, qui n’entre dans aucune catégorie. La seule chose qu’il est possible d’affirmer sans se tromper, c’est que le château en question est un exemple de conservation et de recyclage du patrimoine.


Propriétaire du Château de Neuville depuis 2004, Daniel Gohier raconte avoir fait un rêve presque prémonitoire, lorsqu’il avait seulement treize ans.

«Je me lève un matin, et je dis à ma mère: “j’ai fait un drôle de rêve, je me vois dans un château, pas comme touriste, mais comme si c’est moi qui habitais dedans”», raconte M. Gohier au Soleil.



Daniel Gohier, propriétaire du Château de Neuville. Derrière ce vitrail se cache une fenêtre moderne et écoénergétique. (Frédéric Matte/Le Soleil)

De nombreuses années plus tard, la mère de M. Gohier lui a suggéré d’aller voir une maison «bien spéciale» qui était à vendre. «Je crois que tu vas l’aimer», lui avait-elle dit. Elle ne s’était pas trompée, puisqu’il l’a finalement acquise.

Cette maison, que tous surnomment le Château de Neuville, ne laisse personne indifférent. «Tu l’aimes ou tu ne l’aimes pas», lance le propriétaire, avant d’ajouter que beaucoup lui ont déjà dit qu’elle ressemble à un «château de Disney».

D’autres se moquent de la maison parce qu’elle est «kitch», voire quétaine, selon eux. Mais, pour M. Gohier, le château rayonne par son côté unique et ses éléments distincts, qui ne permettent pas de mettre la maison dans une catégorie quelconque.

À gauche, sur la photo, une porte de confessionnal. Une salle de bain se cache derrière cette porte. (Frédéric Matte/Le Soleil)

«Moi je l’ai toujours vu comme un tableau: les idées viennent au fur et à mesure, et la créativité sort. Tu ne vois pas juste le noir de l’affaire, tu vois ce qui peut en ressortir», explique M. Gohier.

Un exemple de conservation

L’histoire du château commence en 1964, avec son propriétaire et concepteur original, Armand Proteau, qui s’était donné comme mission de récupérer et utiliser des pièces de bâtiments qui allaient être prochainement démolis.

Une partie du vestibule d’entrée provient de la maison François Jobin, qui prenait place autrefois sur le chemin Saint-Louis. Les lambris dans le hall sont des œuvres du sculpteur Villeneuve de Saint-Romuald.

Les boiseries du hall ont été récupérées de la maison François Jobin, la rampe d’escalier de la maison Léonard, tandis que les portes en verre, à l’arrière-plan sur la photo, proviennent de l’Hôtel Saint-Laurent. (Frédéric Matte/Le Soleil)

De nombreux éléments, comme la rampe de l’escalier principal, la grande arche de la salle de séjour ainsi que la verrerie de l’une des trois tours du château ont été récupérées dans la maison Léonard, qui a été jadis démolie sur la Grande Allée.



L’escalier d’une des tours du château, celle qui porte le nom de tour Saint-Louis, vient de l’ancienne chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, qui prenait place dans Saint-Sauveur, avant d’être démolie en 1968.

La spectaculaire grande arche ainsi que l’escalier de l’ancienne chapelle Notre-Dame-de-Lourdes donnent un charme indéniable à l’intérieur de la résidence. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Les portes en verre biseauté qui sont installées dans le salon ont été recouvrées de l’Hôtel Saint-Laurent, qui était situé à Sainte-Anne-de-Beaupré, avant d’être également démoli dans les années 60.

Les éléments dont la provenance est inconnue, mais qui sont tout de même remarquables, sont innombrables: moulures, boiseries, poutres, une porte de confessionnal, une porte d’église, un manteau de foyer sculpté et orné de gargouilles, etc.

«Ça prenait un spécial»

Lorsqu’il a fait l’acquisition de la propriété en 2004, le château était très «négligé», voire «abandonné», soutient M. Gohier. Il a mis d’innombrables heures de travail et a dépensé sans compter afin de redonner un peu de lustre à la maison.



La salle à manger du château. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Ferblantier spécialisé en toitures, il a notamment remplacé la totalité de la couverture du château. Il a refait et repeint le revêtement extérieur en entier, a changé toutes les galeries, et a ajouté certaines extensions au bâtiment pour le rendre plus fonctionnel.

M. Gohier a également fait installer des fenêtres modernes et écoénergétiques, tout en conservant et en intégrant les vitraux qui étaient déjà présents avant son arrivée.

Avec son travail, il a poursuivi l’esprit de M. Proteau, en récupérant divers éléments et en ajoutant des meubles dont certains voulaient se débarrasser, ici et ailleurs.

M. Gohier mentionne que «la providence» a donné au château un second propriétaire, qui, à l’instar du premier, aime les choses éclectiques, uniques, qui sortent de l’ordinaire. «Ça prenait un spécial comme moi, comme M. Proteau», lance-t-il.

Les éléments spectaculaires du salon du château, comme le manteau de foyer, se comptent par dizaines. À droite sur la photo, la balustrade provient probablement d’une ancienne église. (Frédéric Matte/Le Soleil)

«Je ne le sais pas où j’ai trouvé toute l’énergie, pour tout faire ce que tu peux voir dans la maison. Sûrement parce que je suis un passionné, un gars qui aime les challenges», ajoute le propriétaire.

Place au prochain défi

Le «gardien du château», comme aime se décrire M. Gohier, doit maintenant passer le flambeau au prochain «châtelain». Sa compagne possède une maison moderne à Neuville, qui demande un peu moins d’entretien, et il s’est trouvé «un nouveau défi», soit une maison ancestrale à Beauceville dont il a commencé la rénovation.

Le château comporte de nombreux vitraux tous aussi spectaculaires et colorés les uns que les autres. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le Château de Neuville, avec sa vingtaine de pièces et ses 3399 pieds carrés, est ainsi en vente depuis quelques mois au prix de 1 499 000 $.

L’édifice compte un sous-sol, quatre étages, ainsi qu’un terrain de près de 38 000 pieds carrés. Le courtier chargé de la vente est François Leroux, de chez Engel & Völkers.

Toutefois, le propriétaire n’est pas pressé de vendre, puisqu’il recherche la bonne personne. «Il faut quelqu’un d’unique, qui va pouvoir faire rayonner la maison de la bonne façon, avec le même esprit, la même ligne de pensée», conclut-il.

L’arrière du Château de Neuville. (Frédéric Matte/Le Soleil)


Résumé d’une analyse par ChatGPT :

:herb: Pourquoi le févier est choisi comme remplaçant ?

  • Tolérant au sel de voirie, au compactage, à la pollution.
  • Peu d’entretien : pas de fruits gênants (surtout les cultivars mâles), peu de maladies connues.
  • Esthétique : feuillage léger, feuillage jaune d’automne.
  • Cultivars sans épines ni gousses (ex. : ‘Skyline’, ‘Shademaster’, ‘Sunburst’) sont privilégiés en ville.

Le févier est surtout utilisé pour remplacer des arbres décimés par des maladies ou insectes exotiques (frênes, ormes) et pour substituer des espèces problématiques en milieu urbain (érables argentés, peupliers, érables de Norvège). Il contribue à une diversification nécessaire du couvert végétal à Montréal.

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En parlant de sel de voirie: Idée radicale

Elimination totale des sels de déglaçage. On peut utiliser des roches pour dans des endroits spécifiques, et pour les trottoirs les piétons devront porter des souliers adaptée avec l’ajout des crampons en cas de glace.

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J’ai entendu parler de sciure de bois aussi mais je ne sait pas à quel point ce serait efficace. Si ça l’est ça pourrait être intéressant!

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:stuck_out_tongue_winking_eye: Des copeaux de bois et tout un buffet d’autres solutions : jus de betterave, saumure du fromage, saumure de cornichons, liquide à base de pomme de terre récupéré dans le processus de fabrication de la vodka, etc.

Des solutions de rechange au sel pour les routes

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Les gros toîts vides d’édifices en dessous d’un certain étages devraient permettre l’acceuil de logements et/ou de jardins communautaires et/ou de panneaux solaires.

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Depuis un bout je me questionne grandement sur les terrasses.

J’écris dans ce fil parce que je ne voyais pas trop où je pourrais parler de ça.

Je trouve que les terrasses fermée, en bois qui prennent la place d’un stationnement sont d’une laideur sans nom. Ça ne me donne pas le goût d’aller chiller sur une terrasse.

Même sur les rues piétonnes on impose ces grosses terrasses fermées.

Je crois qu’on devrait pouvoir laisser les commerçants installer des terrasses sans ces grosses amanchures. Juste des tables et des chaises.

je trouve que les terrasses à Paris ou encore en Europe sont plus invitantes, plus organique. Je trouve qu’on laisse pas assez de place à la spontanéité. Toute est toute bien rangé et quand quelque chose dépasse on s’arrange pour faire de nouveaux règlements pour encadrer. Je propose qu’on laisse la spontanéité s’installer.

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100% d’accord. Je pense et que la raison est une règle vraiment désuète de la régie des alcools du Québec.

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oui il me semble qu’il n’est pas possible de servir de l’alcool à des tables simplement installées sur le domaine public sans enclos…

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La règle dit:

1° la terrasse doit être délimitée par une structure permettant de la localiser et de fixer le nombre de personnes pouvant y être admises et assises simultanément;

Le mot structure laisse place à une certaine interprétation.
Les villes, à partir de ce règlement, ont déterminé des paramètres (hauteur et nature de ces structures), principalement dans une logique de présence en bordure de rue.

Toutefois, ces paramètres perdent de leur sens sur une place publique ou une rue piétonne, et l’interprétation du mot «structure» pourrait être beaucoup plus légère et moins invasive. La ville devrait donc faire la distinction selon l’emplacement de la terrasse.

Et ultimement, ce règlement sur le régime applicable aux permis d’alcool devrait être entièrement revu et cette règle de délimitation devrait être éliminée. Il est désuet et nuisible. Malheureusement, personne ne semble vouloir prendre ce dossier en main.

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Laquelle vous choisiriez ?

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En parallèle à la recherche de solutions moins “encombrantes” pour les terrasses, je trouve chouette les places où on a installé des chaises, tables et parasols en libre service. Je pense aux carrés Phillips et Dorchester, mais imaginons ces aménagements reproduits sur des placettes plus petites sur les rues commerciales quitte à commencer par du temporaire sur des espaces de stationnements ou autres espaces sous-utilisés. Je vois ça à une échelle plus petite que la place Boyer et sans nécessairement passer par un réaménagement complet de parc ou de place. Les placottoirs en bois c’est charmant mais c’est encore du travail d’assemblage saisonnier et ça semble se dégrader vite, tandis que du mobilier portable pourrait être plus résistant.

TLDR: En complémentarité à devoir céder le domaine public aux commerces, on devrait pouvoir mulitplier des aménagements plus démocratiques, de façon à pouvoir prendre un repas ou une collation à emporter, sans service à la table.

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Oui effectivement, mon idée n’était pas de «céder» l’espace public aux commerces. Mais l’idée d’avoir des espaces qui donne le goût de s’asseoir prendre une café de manière spontanée. Comme à Paris.

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La 1ère. J’aime être directement sur le trottoir et non sur une terrasse avec clôtures. C’est peut-être culturel (de ce que je voyais au Liban dans mon quartier).

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L’idée qui me vient avec les terrasses montréalaises, c’est enclos à bétail.

PS. Je vois que le modèle est apparu à Paris en 2021

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D’un côté, oui ça pourrait être mieux, de l’autre, je trouve que c’est devenu une particularité montréalaise. On peut même croisé plusieurs commerçants qui décident de décorer ces structures de toute sorte façon. Bref, c’est pas mieux ou moins bien, mais différent.

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Je ne crois pas que les terrasses soient nécessairement laides. Plusieurs sont très belles dans le Plateau, avec de beaux matériaux, de belles voiles pour les couvrir, un joli verdissement, etc. On voit que c’est parfois un architecte qui a fait le dessin.

Mais je suis d’accord que les “grosses terrasses” n’ont que du sens dans les cas où elles vont dans la rue, où un peu de délimitation et de protection sont probablement appropriées. Sur les rues piétonnes, des trottoirs, etc., on pourrait avoir facilement du mobilier léger. Certaines rues pourraient être des terrasses ouvertes naturelles.

En fin de compte, on devrait simplement simplement ne pas avoir l’obligation légale de mettre les gens en enclos, et penser l’aménagement des espaces publics pour avoir ces terrasses intégrées à la géométrie de l’aménagement, plutôt que dans la rue.

Une bonne partie du design vient du fait qu’il faut monter l’espace au niveau du trottoir, s’assurer que les clients ne tombent pas dans une voie de circulation, et protéger les coins des collisions.

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Une terrasse pas trop “enclos”, ça se peut!

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Effectivement, c’est possible ici car il y’a pas débit de boisson alcoolique

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C’est quand même fascinant notre relation avec l’alcool au Québec. Faudrait pas que des gens boivent dans l’espace public sté.

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