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Le barrage de Gull Island et l’entente qui n’a jamais vu le jour

Roger Grimes.

Roger Grimes, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador entre 2001 et 2003, a presque réussi à signer une entente avec le Québec sur le projet hydroélectrique de Gull Island.

Photo : Radio-Canada / Curtis Hicks

Publié à 5 h 10 HNE

Un projet de contrat négocié il y a plus de 20 ans pour la construction du barrage de Gull Island montre que Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec sont presque parvenus à annoncer un accord en 2002. Ce document sert aujourd’hui de modèle pour de nouvelles négociations, selon l’ex-premier ministre terre-neuvien qui a négocié l’entente.

Radio-Canada a obtenu copie du projet d’entente qui a presque permis la construction du complexe hydroélectrique en 2002.

Roger Grimes, ex-premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, reconnaît que les pourparlers actuels, portant sur la construction possible de Gull Island mais aussi l’avenir du complexe existant de Churchill Falls, sont encore plus délicats qu’ils l’étaient en 2002. Mais il soutient que les bases d’une éventuelle nouvelle entente seront les mêmes.

Selon le libéral, Terre-Neuve-et-Labrador doit éviter à tout prix l’erreur historique de l’entente actuelle sur Churchill Falls, un barrage de 5428 mégawatts en amont de Gull Island, qui a fixé pendant 65 ans le prix de l’électricité à un taux qui s’est avéré dérisoire.

Le projet d’entente sur 45 ans qu’il a négocié en 2002 – un véritable contrat bien détaillé – a établi le prix de l’électricité de Gull Island à 3,5 cents le kilowattheure. Ce taux était indexé au prix moyen de l’électricité vendue par Hydro-Québec en Amérique du Nord et n’allait jamais passer sous le seuil des 3,35 cents, permettant à Terre-Neuve-et-Labrador de rembourser la construction du barrage tout en encaissant des profits, selon Roger Grimes.

Les aspects les plus importants étaient en place et c’était une bonne entente pour Terre-Neuve-et-Labrador, affirme le libéral, qui a été premier ministre entre novembre 2001 et février 2003.

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T.-N.-L. propriétaire à 100 % du barrage

Le projet d’entente montre qu’Hydro Terre-Neuve-et-Labrador aurait été propriétaire à 100 % de la Gull Island Corporation, une nouvelle société de la Couronne responsable de construire et de gérer le complexe de 2000 mégawatts sur le fleuve Churchill.

À titre comparatif, Hydro Terre-Neuve-et-Labrador et Hydro-Québec sont copropriétaires du complexe de Churchill Falls, détenant respectivement 65,8 % et 34,2 % du projet.

Il fallait que nous soyons propriétaires du barrage, c’était la conviction politique, à l’époque, alors il fallait que le gouvernement provincial paie le projet, affirme Roger Grimes.

Des lignes de transport traversent le fleuve Churchill.

Des lignes de transport traversant le fleuve Churchill, au Labrador, en novembre dernier.

Photo : Radio-Canada / Danny Arsenault

La facture du projet, en 2002, s’élevait à 4,16 milliards de dollars, selon le document. Hydro-Québec allait emprunter l’argent à Terre-Neuve-et-Labrador, province dont les revenus pétroliers n’étaient toujours pas à leur apogée et dont la capacité d’emprunt était relativement restreinte.

La façon d’obtenir le meilleur taux d’intérêt était de demander à Hydro-Québec d’emprunter l’argent en notre nom, explique Roger Grimes.

Les gens [du ministère des] Finances me disaient que nous allions presque atteindre la limite de notre capacité d’emprunt. […] C’était un pari, mais ça allait être un succès. Le projet allait être payant.

Une citation de Roger Grimes, ex-premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador

Si Roger Grimes soutient que le prix négocié en 2002 donnait à Terre-Neuve-et-Labrador une bonne marge de manœuvre, il reconnaît que certains députés redoutaient une situation où Hydro-Québec, en tant qu’unique prêteur, reprenne le projet en cas de défaut de paiement.

Hydro-Québec n’allait pas être propriétaire du barrage, mais elle était responsable de la construction et la gestion de 500 km de lignes à 735 kV vers le sud, ainsi que la construction du poste Montagnais-2. Les documents obtenus par Radio-Canada ne précisent pas le coût de ces installations.

Situation financière précaire à T.-N.-L.

Selon Roger Grimes, en novembre 2002, la seule question à régler était la répartition de l’électricité produite à Gull Island. Il indique que les députés labradoriens de son caucus voulaient s’assurer qu’une partie de l’énergie produite au barrage soit accessible aux clients industriels de la région, dont des alumineries potentielles.

Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec étaient très avancés sur le projet de Gull Island, plus qu’on l’avait certainement laissé entendre publiquement. On voit en effet qu’il y avait une entente presque signée pour aller de l’avant, souligne Normand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal.

Normand Mousseau

Normand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal

Photo : Radio-Canada

Roger Grimes reconnaît que la situation financière du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, malgré des revenus pétroliers importants, est toujours précaire. Selon lui, après le fiasco du mégaprojet de Muskrat Falls qui a coûté plus de 13 milliards de dollars, soit environ le double de la facture prévue au départ, il est peu probable que la province entreprenne un autre projet seule.

Le libéral affirme qu’Ottawa pourrait donc jouer un rôle dans la création du barrage, selon lui.

Le barrage de Muskrat Falls.

Le barrage hydroélectrique de Muskrat Falls, sur le fleuve Churchill, au Labrador, en novembre 2023.

Photo : Radio-Canada / Danny Arsenault

Normand Mousseau, aussi directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal, envisage difficilement un scénario où l’expertise d’Hydro-Québec est complètement écartée de la construction de Gull Island, surtout après les dépassements de coûts et les problèmes techniques à Muskrat Falls, dont la fiabilité des lignes de transmission est toujours remise en question.

Je reste surpris que [dans le projet d’entente de 2002] l’entièreté du risque de la construction soit prise par Terre-Neuve, sans capacité de faire refléter tout dépassement ou tout problème dans le coût de l’électricité livrée. Pour moi, c’est une porte qui aurait pu faire très mal.

Une citation de Normand Mousseau, professeur de physique, Université de Montréal

Il souligne aussi que les gouvernements autochtones étaient plutôt périphériques dans le projet d’entente de 2002.

On leur présente un peu le projet puis on dit “voici, on va régler les problèmes après”. Aujourd’hui, ça serait difficile. Je pense qu’il va falloir que les Innus, à la fois pour la ligne de transmission et pour le projet de centrale hydroélectrique, soient plus présents autour de la table, affirme Normand Mousseau.

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Vendre le projet à la population

Normand Mousseau ajoute toutefois que le projet d’entente et le prix de l’électricité négocié par Saint-Jean et Québec montrent que Gull Island reste encore aujourd’hui probablement un des projets de développement les moins chers, potentiellement, en Amérique du Nord.

[Le projet hydroélectrique de] la Romaine, au Québec, qui a été lancé six ans plus tard en 2008 […] mène à un prix au kilowattheure, au barrage, qui est à peu près deux fois plus élevé que ce qu’on voit pour Gull Island, indique-t-il.

C’est un projet qui verra le jour, renchérit Roger Grimes. Il reconnaît pourtant qu’il sera difficile pour n’importe quel premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador de vendre au public un nouveau partenariat avec Hydro-Québec.

Depuis des décennies, l’entente de Churchill Falls, un accord en vigueur jusqu’en 2041, représente une injustice historique pour bien des Terre-Neuviens et le gouvernement Grimes a été vivement critiqué par l’opposition progressiste-conservatrice pour sa collaboration avec le Québec, épouvantail de longue date de la classe politique à Terre-Neuve-et-Labrador.

[Gull Island] dépend de nos leaders politiques et de s’ils ont la capacité de faire face au vieux discours sur le Québec, affirme Roger Grimes. Le Québec n’est pas l’ennemi et ne l’a jamais été.

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Projet éolien Des Neiges Le BAPE va débarquer près du mont Sainte-Anne

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

L’audience publique du BAPE doit commencer au mois de février.

(Québec) Le ministre de l’Environnement du Québec ordonne la tenue d’une audience publique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur la première phase du plus important projet éolien au pays, lequel suscite bien des débats autour du mont Sainte-Anne.

Publié à 0h57 Mis à jour à 5h00

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Gabriel Béland
Gabriel Béland La Presse

Les citoyens, dont ceux qui s’inquiètent de l’impact visuel qu’aura le projet éolien Des Neiges sur le parc du Mont-Sainte-Anne, pourront donc faire valoir leurs arguments au BAPE.

« Je suis content que le BAPE accepte qu’on puisse aller s’exprimer, au moins. On n’est pas contre les éoliennes, mais on demande juste une zone tampon pour protéger le parc », a réagi l’ancien olympien Pierre Harvey.

M. Harvey et d’autres citoyens de Saint-Ferréol-les-Neiges demandent que ce projet soit implanté à au moins trois kilomètres du parc. À l’heure actuelle, l’éolienne la plus proche sera à un demi-kilomètre de ses limites. Les opposants ont lancé une pétition qui a recueilli quelque 1400 signatures.

Cette audience publique sera la première à se pencher sur un projet éolien depuis 2016. Il s’agissait alors du projet de parc éolien Mont Sainte-Marguerite, d’une capacité de 147 MW, en Beauce.

1200 MW répartis en trois phases

Le mégaprojet Des Neiges, développé par Boralex, Hydro-Québec et Énergir, sera le plus important au Canada avec une capacité de 1200 MW à l’issue de ses trois phases. La première, le secteur sud, va se déployer juste au nord de Saint-Ferréol.

CARTE TIRÉE DU SITE INTERNET DES PARCS ÉOLIENS DE LA SEIGNEURIE DE BEAUPRÉ

Des citoyens s’inquiètent de l’impact qu’aura le secteur sud du projet éolien Des Neiges sur le parc du Mont-Sainte-Anne.

Cette phase qui demandera 1 milliard d’investissements doit compter 67 éoliennes parmi les plus hautes au Québec, à près de 200 mètres avec la pale.

Boralex a dit mardi accueillir favorablement la tenue de cette audience publique, qui avait été demandée formellement au ministre par 16 personnes.

« Nous avons travaillé très fort au cours des dernières années pour trouver un équilibre entre l’ensemble des contraintes du site, qu’elles soient techniques, environnementales, réglementaires et sociales, afin de proposer le meilleur projet possible dans le respect de l’environnement et des communautés d’accueil », a indiqué dans un courriel une porte-parole de Boralex, Katheryne Coulombe. « Nous sommes d’avis que le projet, dans sa configuration actuelle, atteint cet équilibre. »

Des élus favorables

Le projet divise la communauté de Saint-Ferréol, où de nombreux citoyens l’appuient, tout comme les élus et la mairesse.

« Est-ce que ça va impacter le paysage au point que les gens ne viennent plus visiter notre municipalité ? Je ne pense pas. Je ne pense pas qu’il y aura un impact négatif sur notre région », avait récemment indiqué à La Presse la mairesse Mélanie Royer-Couture.

Elle avait rappelé que l’éolienne la plus proche sera à 5 km du sommet de la station de ski. La plus proche des pistes de ski de fond sera située à une distance de 1,7 km.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉTUDE D’IMPACT

Simulation visuelle au sommet du mont Sainte-Anne, en direction nord

Mardi, la mairesse a dit « accueillir très favorablement » la tenue d’une audience publique qui permettra « à tout un chacun » de faire valoir son point de vue et d’améliorer l’analyse du dossier.

« Le conseil municipal s’est positionné favorablement dans ce dossier, l’objectif étant de participer à la poursuite de l’électrification du Québec avec une pensée pour les générations futures », a ajouté Mme Royer-Couture.

Zone tampon de 3 km ?

Les opposants pensent que le projet peut se faire tout en assurant une zone tampon de 3 km avec le parc. Mais Boralex avait répondu aux citoyens qu’une telle zone la forcerait à retirer 17 des quelque 70 éoliennes que doit compter cette phase, empêchant d’atteindre les 400 MW qu’elle doit fournir à Hydro-Québec.

L’audience publique du BAPE doit commencer le 5 février. C’est vers la fin de ce même mois que le BAPE va se rendre sur place pour entendre les citoyens et recueillir les mémoires. Le Bureau ignore pour l’instant où auront lieu ces séances, mais probablement à Beaupré ou à Saint-Ferréol, selon la disponibilité des locaux.

Rappelons que le projet éolien Des Neiges doit être mis en place sur le plus grand territoire privé au Canada, soit les terres du Séminaire de Québec, près de la capitale.

C’est ici, dans la Seigneurie de Beaupré, que Boralex, Énergir et Hydro-Québec veulent ériger les trois phases du projet éolien Des Neiges. En comptant les 164 éoliennes déjà installées sur ce territoire depuis quelques années, le mégaprojet comptera à terme 365 éoliennes avec une capacité totale de 1564 MW.

Les ménages québécois ont moins de mal à payer l’électricité

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

À la fin de 2023, 178 000 abonnés résidentiels avaient conclu une entente avec Hydro-Québec pour échelonner leurs paiements, comparativement à 219 000 en 2019, avant la pandémie.

Malgré l’augmentation du coût de la vie et la hausse rapide des taux d’intérêt, les ménages québécois sont moins nombreux qu’avant la pandémie à avoir de la difficulté à payer leurs factures d’électricité.

Publié à 1h18 Mis à jour à 7h00

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Hélène Baril
Hélène Baril La Presse

Le nombre de clients résidentiels qui ont dû s’entendre avec Hydro-Québec pour éviter d’être débranchés est inférieur à ce qu’il était avant la pandémie, selon les données fournies par la société d’État.

À la fin de 2023, 178 000 abonnés résidentiels avaient conclu une entente avec leur fournisseur d’électricité pour échelonner leurs paiements, comparativement à 219 000 en 2019, avant la pandémie.

Pendant la crise sanitaire, soit entre 2020 et 2021, le nombre d’ententes de paiement avait baissé, en raison des mesures spéciales prises par Hydro-Québec pour atténuer l’impact de la crise appréhendée sur sa clientèle. Les activités de recouvrement ont été suspendues de mars 2020 à l’automne 2021, et le nombre d’ententes de paiement a baissé.

Depuis qu’Hydro-Québec a repris ses pratiques normales de recouvrement des sommes qui lui sont dues, le nombre de clients en difficulté a augmenté, mais il n’est pas revenu au niveau d’avant la pandémie.

De même, les interruptions de service qui avaient été suspendues pendant la pandémie ont repris, mais leur nombre reste inférieur à celui enregistré avant la pandémie.

En 2019, 55 000 clients d’Hydro-Québec avaient été débranchés du réseau parce qu’ils n’avaient pas payé leurs factures. En 2022, il y a eu 32 000 interruptions du service résidentiel. Le nombre d’abonnés résidentiels est d’un peu plus de quatre millions.

Pertes en baisse

Hydro-Québec ne fait pas d’interprétation de ces données, a fait savoir son porte-parole, Cendrix Bouchard.

On sait toutefois que le pouvoir d’achat des ménages québécois s’est amélioré entre 2019 et 2023, malgré les hausses de prix généralisées. Selon une étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, l’aide gouvernementale sous diverses formes de même que la baisse d’impôt dont ont bénéficié les Québécois en 2023 ont contribué à l’augmentation du revenu disponible des consommateurs.

Les pertes d’Hydro-Québec attribuables aux défauts de paiement de ses abonnés sont aussi en baisse. Après avoir atteint un sommet à 76 millions en 2019, le total des dettes qui ont dû être radiées par la société d’État a baissé à 52 millions en 2022. Les données de 2023 ne sont pas disponibles.

Au début de la pandémie, la société d’État s’attendait à perdre beaucoup d’argent. Elle avait doublé ses provisions pour mauvaises créances, à 180 millions pour l’année 2020.

Bon an, mal an, Hydro-Québec établit des provisions pour pertes d’environ 90 millions, un montant qui n’a jamais été atteint.

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De mon point de vue c’est Hydro-Québec qui ne sait pas paramétriser correctement ses incitatifs.

Et de mon point de vue c’est très marketing de dire que ce sont des centrales virtuelles. Il n’y a pas génération d’électricité ni de capture/stockage par batterie.

Pour ça qu’on parle de centrales virtuelles…Autrement, s’il y avait stockage ou production, ça serait du réel…
Mais oui, Hydro n’a pas prévu les tricheurs qui profiteraient de l’algorithme. Tout de même ironique considérant qu’ils ont toute l’information nécessaire pour connaitre la consommation de chacun en temps normal sans se fier uniquement sur les heures précédentes d’un défi…

Demande de pointe | Hydro-Québec est serrée cet hiver


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Les réserves d’Hydro-Québec pourraient s’avérer insuffisantes en cas de conditions extrêmes, comme une période prolongée de froid intense, indique le rapport de la North American Electric Reliability Corporation.

Alors que le froid s’abat sur le Québec, Hydro-Québec a conclu une entente de dernière minute avec Produits forestiers Résolu pour l’achat de 60 mégawatts de puissance produite par les installations de la papetière au Saguenay pour satisfaire la demande d’électricité cet hiver.

Publié à 1h14 Mis à jour à 6h00
Hélène Baril
LA PRESSE

Cette transaction, qui s’ajoute aux autres mesures prises chaque année par Hydro-Québec pour affronter la pointe hivernale, indique que le bilan en énergie de la société d’État est plus serré cette année, assez en tout cas pour s’assurer ces ressources additionnelles.

Le rapport des organismes américains de réglementation du marché de l’électricité qui surveillent la fiabilité des réseaux des principaux producteurs, dont Hydro-Québec fait partie, relève que les réserves de la société d’État québécoise pour cet hiver sont en baisse en raison de l’augmentation de la demande d’électricité.

Ces réserves pourraient s’avérer insuffisantes en cas de conditions extrêmes, comme une période prolongée de froid intense, indique le rapport de la North American Electric Reliability Corporation (NERC).

Le Québec apparaît pour la première fois sur la carte du réseau électrique nord-américain comme une région à risque pour cet hiver.

L’entente conclue avec Résolu, qui sera en vigueur jusqu’en mars, n’a pas de lien avec la diminution des réserves d’électricité, a assuré son porte-parole Cendrix Bouchard.

Pour que cette entente soit conclue entre Hydro-Québec et Résolu, le gouvernement a dû modifier le contrat qui donne à la papetière le droit d’exploiter ses propres centrales hydroélectriques au Saguenay et qui l’oblige à utiliser cette énergie uniquement pour les besoins de ses usines.

En levant cette obligation, le gouvernement permet à Résolu de vendre de l’énergie à Hydro-Québec cet hiver. Résolu stoppera la production de pâte thermomécanique dans deux de ses usines, celle d’Alma et celle de Kénogami, à la demande d’Hydro-Québec pendant les périodes de forte demande.

Une pointe en forte croissance

Avec l’électrification du chauffage, la demande d’électricité en période de pointe hivernale est en forte augmentation au Québec. Des records sont enregistrés chaque année.

Hydro-Québec déploie plusieurs moyens pour s’approvisionner en électricité quand son réseau est fortement sollicité, dont l’importation d’électricité des réseaux voisins et le recours à sa centrale thermique de Bécancour.

Des ententes avec les entreprises comme les serres, les centres de ski ou les mineurs de cryptomonnaies prévoient aussi une réduction de leurs activités pendant ces périodes. La société d’État offre aussi sur une base volontaire à sa clientèle des options de tarification qui encouragent la réduction de la consommation d’électricité en période de pointe.

L’an dernier, le réseau électrique québécois a été sollicité au maximum le 3 février, alors que les besoins ont atteint 42 790 mégawatts.

Cette année, Hydro-Québec a prévu que la demande de pointe pourrait se situer entre 40 000 et 44 000 mégawatts, selon les scénarios possibles. La société d’État dit pouvoir compter sur une capacité de 46 767 mégawatts pour la période hivernale.

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Er non, de ce que je vois ailleurs une centrale virtuelle inclut un regroupement de génération et/ou de stockage d’énergie, mais qui ne fait pas officiellement partie du réseau.

Ce que Hydro a est simplement un programme incitatif pour la modulation de la consommation. En gros, voici de l’argent (un rabais), svp consommez moins.

Jan 31 (Reuters) - Solar panels and home batteries have soared in popularity because they allow consumers to generate and store their own carbon-free power and save on their electricity bills.

Bundled together by the hundreds or thousands, these devices can also serve as a critical tool: they can be called on to supply vast amounts of power when grid supplies are stretched or store it when there is more solar and wind power than needed.

When used this way, they are called virtual power plants, or VPPs. Energy experts say they are key to reducing the power industry’s dependence on climate-damaging fossil fuels as the nation moves toward electrifying transportation, buildings and industrial sectors.

https://www.reuters.com/business/sustainable-business/what-is-virtual-power-plant-2023-01-31/

Québec veut légaliser la vente d’électricité entre compagnies privées

Le projet de loi du ministre Pierre Fitzgibbon marquerait la fin du monopole de distribution d’Hydro-Québec.

Le ministre Pierre Fitzgibbon debout derrière un lutrin et avec les bras en l'air.

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, souhaite que le privé s’implique davantage dans la production d’électricité, comme compte le faire TES Canada, en Mauricie.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Publié à 4 h 00 HNE

Le gouvernement Legault prépare une petite révolution, 60 ans après la nationalisation de l’électricité au Québec. Radio-Canada a appris qu’il déposera un projet de loi, le mois prochain, qui légalisera la vente directe d’électricité d’une entreprise privée à une autre, ce qui est pour le moment interdit.

Après avoir encouragé le boom de l’autoproduction privée, Québec passe donc à l’étape suivante. Attendez de voir ce qui s’en vient. Ce n’est que le débutavait prévenu le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, en novembre dernier.

À l’heure actuelle, seuls Hydro-Québec et quelques réseaux publics municipaux (Hydro-Sherbrooke, Hydro-Jonquière) ont le droit de vendre de l’électricité sur le territoire québécois. C’est ce qu’on appelle le monopole de la distribution.

Les entreprises privées vont prendre les rênes, craint le président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) pour le Québec, Patrick Gloutney, qui représente la majorité des travailleurs de la société d’État.

Le monopole d’Hydro-Québec vient carrément d’exploser.

Une citation de Patrick Gloutney, président du Syndicat canadien de la fonction publique pour le Québec

Au début du mois, le SCFP a lancé une campagne de publicité où 16 000 syndiqués d’Hydro-Québec mettaient en garde contre la place grandissante du privé dans le secteur de l’électricité.

Trois employés d'Hydro-Québec au sol regardent vers le ciel.

Le SCFP représente à Hydro-Québec les monteurs de ligne, les électriciens, les travailleurs de métiers, le personnel de bureau, les techniciens, etc.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Ce qui va changer avec le projet de loi

Selon nos sources, qui ont participé aux préparatifs du projet de loi, le ministre Fitzgibbon veut modifier la Loi sur la Régie de l’énergie, notamment l’article 60.

Présentement, la loi permet à une entreprise de produire sa propre électricité, mais elle ne peut l’utiliser que pour ses propres besoins. Elle n’a pas le droit de la distribuer.

Une seule exception est possible : l’électricité issue de la biomasse forestière peut être vendue directement à un consommateur, pourvu qu’il soit situé sur un emplacement adjacent au site de production.

Le gouvernement veut permettre à tous les producteurs d’énergie renouvelable (éolien, solaire, petit barrage…) de profiter de l’exception accordée à la biomasse.

Au passage, le terme « adjacent » serait remplacé par le concept de « proximité », qui éviterait aux distributeurs privés de devoir vendre uniquement à leur voisin immédiat. Reste à savoir quelle serait la limite de la définition de proximité.

Vue aérienne du parc industriel et portuaire de Bécancour.

Le parc industriel et portuaire de Bécancour accueillera plusieurs usines de la filière batterie.

Photo : ProjetBécancour.ag

Une source au gouvernement donne l’exemple d’un parc industriel, comme celui de Bécancour, en plein développement avec la filière batterie. Un producteur d’éoliennes (ou autre énergie verte) installé sur place ou à proximité pourrait ainsi alimenter les usines du secteur.

Le transport de cette électricité d’une entreprise à une autre se ferait soit directement, avec un réseau de transport privé, ou en utilisant le réseau de transport d’Hydro-Québec, en échange d’une redevance.

Ces contrats d’achat d’électricité, actuellement interdits, entre un producteur d’énergie renouvelable et un utilisateur s’appellent, dans le jargon, des « power purchase agreements » (PPA).

Le ministre Fitzgibbon en faveur des contrats d’achat

Pour les PPA, le ministre a déjà indiqué publiquement à plusieurs reprises son ouverture à l’idée de permettre la conclusion d’ententes privées entre des producteurs privés et des grands consommateurs, écrit par courriel le cabinet du ministre Pierre Fitzgibbon, qui se trouve présentement à Davos, en Suisse, pour le Forum économique mondial.

Si le gouvernement choisissait de faire les changements législatifs en ce sens, ces ententes seraient encadrées par la Régie et nécessiteraient l’appui d’Hydro-Québec, car elles devraient utiliser son réseau de transport.

Une citation de Rosalie Tremblay-Cloutier, conseillère politique au cabinet du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Aucune décision n’a été prise à ce sujet, assure le cabinet du ministre, qui promet un dépôt de projet de loi prochainement.

Au gouvernement, on insiste sur le fait que les projets privés d’électricité évitent d’utiliser les ressources limitées d’Hydro-Québec et [se font] sans contribution financière du gouvernement et d’Hydro-Québec.

Nous sommes dans un contexte de resserrement de l’offre et de la demande; il faut être stratégiques, mais aussi rigoureux, pour assurer la sécurité énergétique, ajoute le cabinet du ministre.

Des dizaines d'éoliennes dans un champ couvert de neige.

Actuellement, la production éolienne est déjà assurée par le secteur privé au Québec, mais pour le compte d’Hydro-Québec, qui distribue cette électricité.

Photo : afp via getty images / Jonathan Nackstrand

Hydro-Québec ouverte au changement, à certaines conditions

L’incapacité de la société d’État à fournir de l’électricité à tous les projets industriels est à l’origine de la réforme envisagée.

Hydro-Québec a annoncé, en novembre, un gigantesque plan de développement de la production d’électricité pour ajouter jusqu’à 9000 MW à son réseau d’ici 2035, soit l’équivalent de construire cinq complexes de la Romaine en 12 ans. Mais ce n’est pas suffisant pour répondre à tous les besoins des industries.

Plus de 150 entreprises ont demandé au gouvernement un accès à un total de 30 000 mégawatts (MW) du réseau public. Québec n’a pu distribuer que 956 MW à 11 entreprises. Et il reste seulement 500 MW à partager d’ici 2028.

Sans l’ajout de la production privée d’électricité, des projets risquent risquent d’être retardés, voire annulés. C’est la raison pour laquelle des compagnies comme TES Canada, en Mauricie, ou Rio Tinto, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, veulent produire, elles-mêmes, de grandes quantités d’électricité éolienne.

Michael Sabia assis à une table.

Michael Sabia, PDG d’Hydro-Québec (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

L’autoproduction peut jouer un rôle, reconnaît Philippe Archambault, chef Médias et affaires gouvernementales à Hydro-Québec.

Nous devons travailler avec le gouvernement et les entrepreneurs pour que les projets d’autoproduction et de corporate PPA, si le gouvernement décide de changer la loi sur ce type de contrat, soient analysés adéquatement et qu’ils se réalisent de la bonne manière, au bénéfice de tous et sans impacts sur les tarifs, sur les chaînes d’approvisionnement et sur la sécurité énergétique du Québec.

Une citation de Philippe Archambault, chef Médias et affaires gouvernementales, à Hydro-Québec

La société d’État y va toutefois d’une mise en garde : Les chaînes d’approvisionnement (équipements) et la main-d’œuvre étant limitées, les ressources utilisées pour les projets privés (par exemple, une turbine ou la main-d’œuvre en construction) ne sont alors plus disponibles pour les projets publics. Une très grande collaboration est donc requise.

Bonne ou mauvaise idée?

Selon le titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, Pierre-Olivier Pineau, c’est une bonne chose que le secteur privé fasse ces investissements.

Si certaines personnes veulent surconsommer, qu’on les laisse surconsommer, mais à leurs frais. Qu’elles trouvent un fournisseur d’électricité qui leur vend l’électricité selon les termes que le marché dicte.

Une citation de Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal

Selon le professeur Pineau, rien ne justifie qu’on empêche un producteur d’électricité de revendre à quelqu’un d’autre, dans l’état actuel de la situation énergétique au Québec. Il pense que ça n’empêchera pas du tout Hydro-Québec de fournir de l’électricité à faible coût aux Québécois.

Pierre-Olivier Pineau (à gauche) et Patrick Bonin (à droite).

À gauche : Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal. À droite : Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada.

Photo : Radio-Canada / Étienne Côté-Paluck

Le responsable de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace Canada, Patrick Bonin, pense au contraire que ces changements seraient inacceptables, parce que c’est un bien public, cette électricité : Ce gouvernement n’a pas été élu avec le mandat de démanteler l’héritage de René Lévesque.

Ce qu’on risque de voir, c’est littéralement l’anarchie énergétique, avec des projets un petit peu partout, qui vont se répandre au gré des besoins des entreprises.

Une citation de Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace Canada

Même si les projets devraient être soumis à l’examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), M. Bonin craint que ces entreprises s’approprient les meilleurs sites de gisement éolien et regrette qu’il n’y ait pas eu de débat public à ce sujet.

Autre inquiétude de Greenpeace : Une pression à la hausse sur les tarifs de tous les autres [consommateurs], car ces entreprises vont se soustraire au maintien et au développement du réseau d’Hydro-Québec, dont on a besoin pour faire la transition énergétique.

Cette crainte est partagée par Jean-François Blain, analyste indépendant en réglementation de l’énergie. Avec des industriels qui achètent de l’électricité hors du réseau public, Hydro-Québec devrait récupérer ses coûts sur des volumes de vente en baisse, ce qui se traduirait inévitablement par une hausse des tarifs puisque le fardeau des coûts […] serait supporté par le reste des clients.

La vente des surplus facilitée

Selon nos informations, le projet de loi devrait aussi faciliter la vente de surplus des producteurs privés à Hydro-Québec. C’est actuellement possible, dans certaines circonstances, avec l’aval de la Régie de l’énergie. Par exemple, Rio Tinto, qui possède des barrages, a déjà vendu de l’électricité à Hydro-Québec. Mercredi, Québec a annoncé que Produits forestiers Résolu, qui a aussi ses barrages, allait en vendre à la société d’État.

Des pylônes et des lignes de haute tension.

Hydro-Québec veut construire 5000 kilomètres de lignes de transport supplémentaires d’ici 2035.

Photo : Source : Hydro-Québec

Le défi du transport de cette électricité

Le réseau d’Hydro-Québec est déjà très occupé et le défi du transport de cette électricité entre entités privées n’est pas à prendre à la légère dans la réforme à venir.

Certains industriels des énergies renouvelables poussent pour que l’électricité produite par le privé puisse traverser le Québec et même les frontières pour être vendue. Pour eux, ce serait plus profitable de payer un droit de passage que de devoir bâtir leur propre réseau de transport privé.

Cette redevance pour utiliser le réseau de transport public, inspirée de ce qui se fait en Europe, est appelée dans l’industrie un « timbre poste ».

Est-ce qu’un parc éolien ou solaire à Sept-Îles pourrait signer un contrat d’achat direct avec un client industriel à Rouyn-Noranda? On ne semble pas en être rendu là au gouvernement, puisque, selon nos sources, c’est le principe de proximité entre producteur et acheteur qui est privilégié.

René Lévesque gesticule devant une carte du Québec.

René Lévesque, alors ministre des Richesses naturelles, explique les avantages de la nationalisation de l’électricité proposée par les libéraux dans le cadre de la campagne électorale de 1962.

Photo : Radio-Canada

En 1962, René Lévesque, alors ministre des Richesses naturelles au sein du gouvernement libéral de Jean Lesage, avait prononcé un discours marquant à l’occasion de la Semaine nationale de l’électricité. Les archives du site web d’Hydro-Québec nous rappellent que, devant les dirigeants des entreprises privées d’électricité, il avait décrit la situation au Québec comme un fouillis invraisemblable et coûteux.

Il dénonçait notamment l’enchevêtrement des responsabilités des distributeurs privés, des coopératives d’électricité, des réseaux municipaux et des autoproducteurs.

René Lévesque concluait qu’il fallait confier à Hydro-Québec la responsabilité du développement ordonné des ressources hydrauliques et de l’uniformisation des tarifs d’électricité dans tout le Québec.

L’an dernier, les revenus de la société d’État lui ont permis de verser un dividende de 3,4 milliards de dollars au gouvernement du Québec, le plus élevé de son histoire, ce qui contribue au développement socioéconomique de la province.

À RDI

D’abord l’info | Fin du monopole d’Hydro-Québec ?

Le ministre Pierre Fitzgibbon compte ouvrir le marché de la distribution d’électricité à des entreprises privées, mettant fin au monopole historique d’Hydro-Québec. Québec veut ainsi permettre à des entreprises privées qui produisent de l’électricité de la vendre à d’autres compagnies. Danielle Kadjo nous explique le plan du ministre.

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On ne l’avait tellement pas vu venir… (sarcasme)
Et pourtant, il y a à peine 2 semaines…

Je peux pas croire qu’il leur reste encore 2½ ans pour détruire le Québec…

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Le Québec ne peut plus se passer de la production indépendante d’électricité

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Rio Tinto « travaillerait sur un projet de parc éolien au Saguenay–Lac-Saint-Jean dont la capacité de production pourrait atteindre 1000 mégawatts », écrit l’auteur. Ci-dessus, les installations de l’entreprise à Arvida.

Le Québec manque d’électricité.

Publié à 1h46 Mis à jour à 17h00

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Gabriel Giguère

Gabriel Giguère Analyste en politiques publiques, Institut économique de Montréal

Nous n’en sommes pas au point où il existe un risque que vos lumières ne s’allument pas chez vous le soir, mais nous en sommes rendus au point où la faible puissance électrique disponible ralentit le développement de notre économie et nous fait passer à côté de bons emplois.

Pas plus tard qu’en août dernier, le ministre de l’Énergie Pierre Fitzgibbon annonçait que près de la moitié⁠1 des projets de développement industriel sur son bureau avaient dû être rejetés l’an dernier. La raison : Hydro-Québec n’a pas assez d’électricité pour répondre à la demande de ces usines potentielles.

Pour ces entrepreneurs, il y avait donc le choix suivant : réaliser leur projet ailleurs qu’au Québec et y déplacer les emplois et investissements anticipés, ou encore trouver le moyen de répondre eux-mêmes à leurs propres besoins en énergie.

Alors que plusieurs ont fait le choix de plier bagage, d’autres comme Rio Tinto ont plutôt choisi la deuxième option : investir ici pour créer des emplois pour les gens d’ici.

Pour répondre à ses besoins, l’entreprise travaillerait sur un projet de parc éolien au Saguenay–Lac-Saint-Jean dont la capacité de production pourrait atteindre 1000 mégawatts.

À titre de comparaison, la capacité de production d’électricité restante pour le développement industriel chez Hydro-Québec est estimée à 500 mégawatts, soit la moitié, jusqu’en 2028.

Il est très clair que si Rio Tinto ne développe pas sa propre production, le monopole d’État sera un frein à l’expansion et à la décarbonation de ses installations. Et ce n’est ici que l’exemple d’une seule entreprise sur les centaines qui ont des projets au Québec.

Il faut dire aussi que ce que Rio Tinto propose de faire n’a rien d’inédit. Il existe déjà de nombreuses entreprises québécoises qui produisent, à tout le moins, une partie de l’électricité qu’elles consomment.

Déjà, au Saguenay, Rio Tinto est propriétaire de sept centrales hydroélectriques, construites entre 1926 et 2012, qui ont une capacité de production totale d’un peu plus de 3000 mégawatts et qui répondent à la vaste majorité de ses besoins en énergie.

Produits forestiers Résolu, un fleuron québécois du domaine des pâtes et papiers, peut compter sur 11 centrales hydroélectriques et de cogénération pour répondre à ses besoins au Québec.

Même Boralex, l’un des plus grands producteurs d’électricité indépendants au Québec, a longtemps été la propriété du groupe Cascades et de sa division énergie.

Dans le contexte où Hydro-Québec n’a plus la capacité de production nécessaire pour subvenir aux besoins créés par le développement du Québec, le gouvernement a tout intérêt – comme il le fait, d’ailleurs3 – à encourager la production indépendante d’électricité.

D’une part, le gouvernement en sort gagnant grâce aux recettes de taxes et d’impôt générées par les investissements de ces entreprises et les emplois bien rémunérés qu’elles créent.

D’autre part, le développement de ces projets de production indépendante d’électricité se fait sans que les contribuables aient à en assumer le risque financier.

S’il importe de reconnaître que le Québec a besoin de nouveaux approvisionnements en électricité, nous devons aussi réaliser que ceux-ci coûtent cher.

Dans le cadre de son Plan d’action 2035, Hydro-Québec prévoit augmenter sa capacité de production de 8000 à 9000 mégawatts. Pour ce faire, la société d’État estime qu’il lui faudra au moins 90 milliards⁠4 de dollars – cela représente plus de 10 000 $ par Québécois et Québécoise. Et c’est sans compter les milliards de dollars de plus que la société d’État prévoit dépenser pour améliorer la qualité et la fiabilité de ses installations.

Chaque fois qu’une entreprise comme Rio Tinto au Saguenay ou encore TES Canada en Mauricie choisit de bâtir ses propres installations de production afin de subvenir en totalité ou en partie à ses besoins en électricité, elle réduit la pression sur les contribuables et les finances publiques. Après tout, il s’agit ici de mégawatts pour lesquels l’argent du public n’a pas besoin d’être dépensé, puisque le financement provient du privé.

C’est d’ailleurs un avis que partage le professeur de HEC Montréal et titulaire de la Chaire en gestion du secteur de l’énergie Pierre-Olivier Pineau, qui affirme⁠5 : « Dans la mesure où Hydro-Québec a énormément de défis […] Dans la mesure où des entreprises privées veulent avoir de l’énergie et sont prêtes à faire l’investissement, je pense que c’est une excellente nouvelle. »

Ultimement, le Québec a besoin d’une plus grande production d’électricité. On ne peut pas se passer de l’apport des producteurs indépendants.

1. Lisez « 1000 mégawatts pour 11 entreprises, annonce Pierre Fitzgibbon » de Tommy Chouinard

2. Lisez « Rio Tinto prépare un gros projet d’éoliennes sans Hydro-Québec » sur le site de Radio-Canada

3. Lisez « Fitzgibbon sur l’autoproduction d’électricité : “Ce n’est que le début !” » sur le site de Radio-Canada

4. Consultez le plan stratégique d’Hydro-Québec

5. Regardez le reportage « Engouement pour l’autoproduction d’électricité » de Radio-Canada

Possible ouverture à la production privée Des kilomètres et des kilomètres de lignes électriques à construire

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Les Québécois sont-ils prêts à voir pousser de nouveaux postes de transport d’électricité et de nouvelles lignes électriques un peu partout sur le territoire ?

(Québec) La construction de nouveaux barrages et le possible feu vert à la production et la vente d’électricité par le secteur privé rendront nécessaire l’érection de lignes de transport qui auront un impact sur le paysage partout au Québec. Près de 5000 km devront être bâtis d’ici 2035 seulement par Hydro-Québec.

Publié à 1h10 Mis à jour à 5h00

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Charles Lecavalier
Charles Lecavalier La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • D’ici 2035, Hydro-Québec prévoit augmenter la production d’électricité de 60 TWh, ce qui représente de 8000 à 9000 MW de puissance additionnelle. Pour transporter cette électricité, elle devra construire près de 5000 km de lignes à haute tension un peu partout au Québec.
  • Le projet de loi de Pierre Fitzgibbon pourrait permettre à des entreprises privées de produire de l’électricité pour elles-mêmes, mais aussi d’en vendre.
  • Elles devront elles aussi construire des lignes à haute tension et éventuellement se raccorder au réseau d’Hydro-Québec. Ces infrastructures auront un impact sur le paysage québécois.

« C’est vrai qu’il y a une réflexion au gouvernement sur la production privée. Je suis ouvert, mais la décision n’est pas prise. Si on ouvre à la production privée, elle sera balisée par Hydro-Québec et limitée sur le territoire. Devant l’ampleur du défi de la transition énergétique, il faut être créatifs », a écrit le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, sur les médias sociaux vendredi.

Il doit déposer prochainement un projet de loi important qui pourrait donc autoriser une entreprise privée à produire sa propre électricité sur d’autres sites, constituer son réseau électrique et vendre cette énergie à d’autres entreprises, comme le rapportait Radio-Canada. Et cela s’ajoute à la volonté d’Hydro-Québec, d’ici 2035, de hausser la production d’électricité de 60 TWh, ce qui représente de 8000 à 9000 MW de puissance additionnelle. Avec cette loi, M. Fitzgibbon veut aussi accélérer ces travaux.

Cette énergie devra être transportée vers les lieux où elle est consommée : les villes. « On ne parle pas de 5000 km du nord au sud, on parle de 5000 km partout au Québec. On sait que dans certaines régions la demande augmente. En Estrie, on doit renforcer tout le réseau de transport, par exemple », note Caroline Des Rosiers, porte-parole d’Hydro-Québec. La société d’État est actuellement en planification et doit annoncer d’ici la fin de l’année sa feuille de route pour la construction de nouvelles lignes à haute tension.

Le déploiement de ces nouvelles infrastructures de transport coûtera de 45 à 50 milliards d’ici 2035, prévoit Hydro-Québec. Et cette transition énergétique, qu’elle soit publique ou privée, risque de déplaire.

« On ne peut pas augmenter la capacité de production sans avoir de lignes de transport additionnelles en périphérie des centres urbains. […] Et si le privé en produit, eh bien, ça veut dire qu’on va voir plus de parcs éoliens que les gens ne vont pas aimer, et des lignes à haute tension que les gens ne vont pas aimer », laisse tomber Pierre-Olivier Pineau, professeur de HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie.

Si une entreprise comme TES Canada en Mauricie veut construire des parcs éoliens, elle devra nécessairement les raccorder à son projet d’usine, par exemple. Si elle veut alimenter d’autres entreprises dans une autre ville, elle devra construire une ligne électrique ou emprunter le réseau d’Hydro-Québec, qui devra sans doute agrandir ses infrastructures.

« C’est ce qui se passe dans l’industrie du gaz naturel lorsqu’une grande entreprise veut se faire livrer du gaz par Énergir. Les gros consommateurs peuvent acheter leur molécule à quiconque, et la font livrer par Énergir. Ils payent pour le passage sur le réseau », explique M. Pineau.

Mais les Québécois sont-ils prêts à voir pousser de nouveaux postes de transport d’électricité et de nouvelles lignes électriques un peu partout sur le territoire ? L’acceptabilité sociale n’est pas toujours au rendez-vous, comme le montre le combat mené pendant plusieurs années par les citoyens de Saint-Adolphe-d’Howard, dans les Laurentides.

M. Pineau est favorable à l’idée de permettre aux entreprises privées d’investir le marché de l’électricité si Hydro-Québec ne peut répondre à l’ensemble de la demande.

Mais le chercheur est « catastrophé » de voir que les Québécois ne réalisent pas l’ampleur que prendra la transition énergétique et estime que le gouvernement Legault passe à côté d’une solution beaucoup plus simple : l’efficacité énergétique.

Il souligne que le Québec consomme de l’énergie comme un « ogre » : près de 23 000 kWh par personne en 2021, contre 7000 en France. Cela inclut la consommation résidentielle, commerciale et industrielle.

Enjeu majeur de privatisation

Normand Mousseau croit lui aussi que le Québec passe complètement à côté du bateau de l’efficacité énergétique, et que cela coûtera très cher à la société. Mais contrairement à M. Pineau, le directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal s’inquiète de ce qu’il considère comme « un enjeu majeur de privatisation d’Hydro-Québec ».

D’un côté, Québec ouvre la voie à la production et à la vente d’électricité par le secteur privé. De l’autre, il augmente significativement les dépenses d’Hydro-Québec pour produire de l’énergie et la transporter, tout en plafonnant la hausse des tarifs du secteur résidentiel à un maximum de 3 %, comme le prévoit le projet de loi de M. Fitzgibbon. « Pour y arriver, il faudrait augmenter de manière très importante les tarifs des entreprises, ou réduire les bénéfices d’Hydro-Québec. La tentation va être très forte de vendre tout ça quand il n’y aura plus de bénéfice pour l’État », dit-il.

On est en train de structurer Hydro-Québec pour vendre.

Normand Mousseau, directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal

Plus d’espace

Quant au manque de capacité de transport, il n’est pas que théorique. L’Alliance de l’énergie de l’Est, qui regroupe les régies intermunicipales de l’énergie du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, milite pour la construction d’une nouvelle ligne à haute tension dans ces régions.

Selon un document présenté par Hydro-Québec, le réseau électrique de la Gaspésie n’a plus d’espace disponible pour intégrer de nouveaux parcs éoliens, et celui du Bas-Saint-Laurent n’a que 400 MW de disponibles.

« On a des gisements éoliens de grande qualité », souligne Michel Lagacé, le président de l’organisme, qui ne veut pas que la région soit oubliée, faute de capacité de transport. Il met aussi en garde les villes qui accepteraient que des entreprises privées implantent des éoliennes sans conclure d’entente.

« Ça prend une participation des communautés. En ce moment, les projets éoliens [qui produisent de l’énergie achetée par Hydro-Québec] sont à 50 % entre les communautés d’accueil et [l’exploitant], par exemple. Mais si une entreprise met des éoliennes sur un gisement, sans participation des communautés, ce territoire ne peut plus être développé par la MRC. Si le gisement est exploité, c’est fini. Les projets de promoteurs derrière les portes closes, ce n’est pas une bonne idée », laisse-t-il tomber.

ils obtiennent lentement un consensus pour le démantèlement et la vente de chaque entité étatique au Québec. Tout ce qui fait la fierté de cette province depuis la révolution tranquille sera vendu pour des profits à court terme, pour des politiciens qui n’ont aucune vision de l’avenir. Il ne s’agit plus d’une société, mais plutôt d’une grande entreprise dont nous sommes les salariés.

Honnêtement, Hydro-Québec est l’une des seules choses au Québec que je considère comme une réussite absolue. L’énergie hydroélectrique, stable, à des prix très bas, avec des bénéfices revenant directement à l’État plutôt que de servir de riches actionnaires dans un autre pays. Je pensais dans un futur dystopique, si ils ont tout vendu à la casse: notre système de santé publique, les écoles publiques, les transports en commun, la SAQ… qu’Hydro-Québec ne serait pas en danger. Mais c’est la première étape du démantèlement d’Hydro, croyez-moi quand je dis cela. Plutôt que d’investir le coût réel de l’augmentation de la production (des milliards, presque 90m) ce produit sera considéré comme n’ayant plus de valeur pour le gouvernement et certains neolibs à court d’argent le vendront, comme CN. Gouvernement d’instaChèques…

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Je n’arrive pas à synthétiser l’entièreté de la situation. On dirait que des gens/groupes argumentent sur une fraction de l’image, ce qui est normal, mais normalement l’image complète n’est pas trop difficile à observer. Peut-être parce j’y porte une demi-attention.

Si je comprends bien:

  • La consommation d’électricité augmente au Québec
  • Hydro accorde, potentiellement par mandat gouvernementale, des rabais aux entreprises/industries
  • Hydro est limité sur la gestion des tarifs aux résidences/particuliers
  • Les capacités électriques atteignent leurs limites
  • Une compagnie privée peut générer sa propre électricité (Rio Tinto)
  • Hydro permet aux compagnies privés de vendre de l’électricité

Ce sur quoi je suis moins sûr:

  • Si Rio veut vendre son électricité, doit-elle passer par Hydro, ou peut-elle le faire au gré-à-gré?
  • Qui est responsable du transport, est-ce qu’Hydro est obligé de construire une ligne entre un générateur privé et son réseau? Ou est-ce potentiellement la responsabilité de l’entité privé?

Selon ce que je comprend on mélange 2 problèmes, ou plus, ensemble dans un tout et on argumente selon sa part de tarte, alors qu’il faudrait séparer les problèmes et les addresser distinctivement.

Le seul argument des effets de permettre au privé de vendre de l’électricité que je perçois, encore ici à première vue, de valable est la compétition des compétences dans le domaine entre Hydro et les fournisseurs.

Au minimum, le problème des fils électriques qui apparaissent partout n’est pas un argument vraiment valable: on consomme plus, il faut donc plus d’électricité. Si nos normes de bâtiments évoluaient plus efficacement on pourrait potentiellement ralentir le rythme de cette augmentation. Mais les normes de bâtiments ne sont pas la responsabilité d’Hydro-Québec.

Les nouvelles aujourd’hui parlent de kilomètres de lignes à construire… J’ai comme l’impression que la distribution sera privatisée aussi.

Si une entreprise comme TES Canada en Mauricie veut construire des parcs éoliens, elle devra nécessairement les raccorder à son projet d’usine, par exemple. Si elle veut alimenter d’autres entreprises dans une autre ville, elle devra construire une ligne électrique ou emprunter le réseau d’Hydro-Québec, qui devra sans doute agrandir ses infrastructures.
https://www.lapresse.ca/actualites/2024-01-20/possible-ouverture-a-la-production-privee/des-kilometres-et-des-kilometres-de-lignes-electriques-a-construire.php

Et c’est le gouvernement qui change les lois pour permettre la privatisation, ce n’est pas le fait d’HQ. Tout comme c’est effectivement le gouvernement qui vend à rabais l’électricité pour attirer des entreprises. La CAQ en a peut-être trop promis, pour passer de surplus faramineux en 2020 en manque d’électricité aujourd’hui…

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Ok si je comprends bien les entreprises privés peuvent construire leurs propres lignes. Pour moi c’est un bénéfice parce qu’on obligera pas Hydro pour le faire.

Et d’un point de vue général, le problème de beauté du paysage est un faux débat: On a besoin de plus d’électricité, alors il y aura plus de sites et plus de lignes de transmission, que ce soit Hydro ou une compagnie privée qui le construit. De plus, on a un système pour gérer ce processus: BAPE et autres leviers règlementaires. Faut-il mettre à jour cette règlementation? Probablement.

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On peut très facilement affirmer que l’électricité, comme l’eau, devrait donner la priorité à la propriété de l’État plutôt qu’aux profits des investisseurs privés. Et que les effets de la privatisation, qui seraient le résultat ultime dans les 10 à 15 ans suivant ce changement, serait un transfert de richesse de la classe moyenne québécoise vers de riches actionnaires (pour les producteurs d’électricité généralement américaines ou européennes). Le monopole d’Hydro Québec et ses profits ont servi le développement social du Québec depuis sa création. Tuer cette golden goose pour un profit rapide serait insensé. Nous sommes voisins de l’Ontario, ce n’est pas un fantasme où la privatisation est impossible. C’est la norme, pas l’exception ou le pire scénario…

(et avant que quiconque ne dise que toutes les entreprises fonctionnent de cette façon, nous ne sommes pas un État communiste, etc etc. Je sais, ok. Mais il ne s’agit pas ici d’un iPhone, d’une nouvelle voiture ou d’un domaine où il y aura une concurrence importante. Nous payons tous pour l’électricité, nous la paierons pour le reste de notre vie. Pourquoi ne pas garder pour nous les bénéfices et l’expertise dans au moins ce domaine ?)

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Je ne crois sincèrement pas à cet argument, parce qu’elle se base sur un dogme que je ne considère pas valide: que le coût de gestion/service/produit d’un monopole est et sera toujours aussi bas que celui d’un marché libre. C’est sensiblement le même argument utilisé contre CDPQi et le REM. Ce que je vois dans le monde et dans l’histoire ne fait que prouver le contraire.

Ceci-dit il y a des bémols à mon positionnement:

  • Le marché libre doit être géré par une bonne règlementation
  • Le marché doit être libre monopoles ou oligopoles (qui sont essentiellement des quasi-monopoles).

Dans les faits le premier critère est celui qui fléchit la plupart du temps.

Justement et l’article le mentionne: Les profits d’Hydro-Québec vont disparaitre, donc ce n’est pas un bon argument.

Pourquoi ces profits disparaissent?

  • L’électricité peu chère est limité (on a exploité ce qui a été facilement exploitable)
  • La consommation augmente sans-cesse
  • On limite artificiellement les tarifs (ie: on subventionne et les résidents et les industries)

Bref, dire qu’Hydro devrait rester un monopole étatique parce que historiquement c’était un monopole étatique qui a profité à la population est un argument sans valeur. La seule condition où cet argument est valable est dans le ceteris paribus: tout autre chose (production, consommation, geographie, économie, etc.) étant égaux, ce qui est absolument faux.

La société change ainsi que les conditions économiques, il y a des choix à faire, et le déni est définitevement le mauvais choix.

Et on martelle ce déni:

  • On n’améliore pas notre efficacité énergétique
  • On limite la tarification (ce qui crée une distortion de marché)
  • On subventionne directement

Justement, qu’est-ce qui distinguent les 2 éléments de comparaisons? Si on ne prend que l’énergie éolienne ou solaire, qu’est-ce qui prouve qu’Hydro a une expertise dans la construction/exploitation, surtout sur un marché global?

Ceci-dit: Je ne dis pas que la privatisation dans ce cas-ci est la bonne décision. Je déclare simplement qu’on ne m’a pas convaincu qu’elle est ipso-facto la mauvaise décision, et que jusqu’ici les arguments que les articles et intervenants ont présentés sont troués.

Non. Le CDPQi est le gouvernement du Québec. Les bénéfices retournent dans nos poches au nom de notre retraite.

Vous auriez également du mal à trouver un pays avec une énergie aussi bon marché que le Québec même si on arrêtait de limiter les prix. Avec des prix limités, Hydro réalise toujours des bénéfices. Je n’adhère donc pas à l’argument qui a toujours poussé à la privatisation : selon lequel les organisations privées sont toujours et inévitablement plus efficaces. J’ai un aspect de leur organisation qui est moins efficace de par sa conception: que les bénéfices qu’ils réalisent sortent du système par l’intermédiaire des actionnaires…

donc, essentiellement, les profits vont disparaître parce qu’on empêche hydro-québec de son indépendance, de contrôler ses propres prix. Augmenter la production nécessite des investissements. Hydro-Québec devrait pouvoir réinvestir ses profits pour augmenter sa production. La vie est longue, un jour elle sera à nouveau rentable. Alors que la privatisation est pour toujours. (à moins qu’il n’y ait une sorte d’effondrement sociétal, de révolution ou quelque chose du genre).

Parce que des produits comme les iPhones et les voitures sont fabriqués par des centaines d’entreprises, qui s’approvisionnent des pièces et et l’expertise partout sur la planète. Alors que l’électricité peut être produite, est produite et le sera probablement entièrement sur notre territoire. Il n’y aura jamais sur le marché de l’énergie au Québec le niveau de concurrence qui existe dans d’autres secteurs, ce qui me laisse penser que cela n’en vaut pas la peine. Tout laisser au secteur privé ne fonctionne pas toujours.

Et pourquoi ne pas permettre à Hydro d’explorer elle-même ces technologies avant de se déclarer incapable ? En explorant des méthodes qui ont fonctionné ailleurs ? Nous n’avons pas besoin de repartir de zéro. Si nous nous étions déclarés incapables de développer l’expertise en matière d’hydroélectricité il y a 50 ans, nous ne l’aurions jamais aujourd’hui. Hydro-Québec a besoin d’un certain niveau d’indépendance dans son organisation pour développer.