Hydro-Québec - Actualités

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Trop d’énergie aux nouvelles entreprises Sabia passe un message percutant à Legault

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(Québec) Le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, a volé la vedette à la rentrée parlementaire : il a passé un message percutant à François Legault, en reprochant à son gouvernement d’avoir trop donné d’énergie aux nouvelles entreprises, étrangères ou pas, au détriment de la décarbonation des industries déjà existantes. « Cartes sur table […], je pense qu’il faut rebalancer les choses », a-t-il lancé.

Mis à jour le 10 septembre

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Charles Lecavalier
Charles Lecavalier La Presse

« Jusqu’à date, le gouvernement a mis beaucoup, beaucoup d’accent sur les nouvelles entreprises. Ça revient à la question de l’équilibre entre la décarbonation et les nouvelles industries. Nous allons travailler dans l’avenir de façon plus étroite avec la ministre, avec le premier ministre, sur l’ensemble de ces questions », a expliqué M. Sabia lors de son passage en commission parlementaire lors de l’étude du projet de loi énergétique, mardi.

Rapidement, dans la période des questions, François Legault a confirmé ce choc de visions. Alors que les entreprises se bousculent au portillon pour obtenir de l’électricité, soit pour « se décarboner », soit pour « s’installer au Québec », le premier ministre n’a qu’un critère pour choisir qui remportera la mise.

Comment fait-on le choix ? On regarde les entreprises qui ont le plus de retombées pour les Québécois. Si une entreprise crée des emplois à 50 $ de l’heure et une autre à 20 $ de l’heure, moi, je choisis celle à 50 $ de l’heure.

François Legault, qui répondait à une question du chef par intérim de l’opposition officielle, Marc Tanguay

Baptême du feu

Michael Sabia a profité du baptême du feu de la nouvelle « superministre » de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, pour lui faire comprendre, en public, qu’il n’était pas d’accord avec la direction que prend le « chantier le plus important de toute l’histoire du Québec », comme le disait la semaine dernière François Legault.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

La nouvelle ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette

Mme Fréchette lui a demandé ce qu’il pensait du positionnement du Québec dans le contexte mondial de transition énergétique. Il a répondu que, grâce à Jean Lesage, Robert Bourassa et René Lévesque, le Québec a une production d’énergie « tellement importante », à un prix « extrêmement bas », ce qui lui procure un avantage « extrêmement précieux pour l’avenir ».

La question devant nous, à Hydro-Québec, et la question devant vous, et certainement au sein du gouvernement, est quelle est la meilleure façon de capitaliser sur cet avantage compétitif ?

Le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia

Selon lui, il est « primordial » d’utiliser cette énergie pour décarboner les industries déjà existantes au Québec. Dans son plan, Hydro-Québec estimait que 75 % de la nouvelle énergie serait allouée à la décarbonation, pour permettre aux industriels de diminuer leur usage de gaz naturel, de propane ou de mazout en remplaçant ces énergies polluantes par de l’électricité.

Mais ce n’est pas ce qui s’est produit. L’ex-ministre Fitzgibbon a plutôt utilisé cette énergie dans sa stratégie économique pour attirer des multinationales, comme Northvolt, ont d’ailleurs reproché les partis de l’opposition.

« Dollarama » de l’électricité

M. Sabia fait le même constat.

Est-ce que nous avons actuellement l’équilibre dont nous avons besoin pour l’avenir entre décarbonation et croissance économique ? […] Est-ce que cette répartition, cet équilibre est reflété dans l’ensemble des décisions jusqu’à date sur l’allocation des mégawatts ? Ce n’est pas tout à fait évident pour moi.

Michael Sabia, PDG d’Hydro-Québec

Cela rappelle l’accrochage entre M. Fitzgibbon et l’ancienne PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, qui s’inquiétait de voir un développement économique transformant le Québec en « Dollarama » de l’électricité. Elle a claqué la porte en 2023 et a été remplacée par M. Sabia.

L’opposition libérale reproche au gouvernement Legault d’avoir bradé l’énergie du Québec en l’exportant aux États-Unis et en la vendant à des entreprises étrangères, alors que des PME québécoises n’y ont pas accès.

Un premier ministre qui se veut nationaliste ne se mettrait jamais à genoux devant des étrangers pour se virer de bord et se rendre compte qu’il a vendu ce qu’il n’avait pas, et se revirer de bord et dire à son propre peuple : en passant, vous allez payer pour.

Marwah Rizqy, députée du Parti libéral du Québec

Le député de Québec solidaire Haroun Bouazzi a souligné de son côté que l’ancien ministre Fitzgibbon prétendait que la nouvelle production d’énergie était destinée à l’électrification de l’économie du Québec, alors qu’en fait, il avait déjà réservé « 2500 mégawatts d’énergie » à des multinationales, et que cette énergie serait vendue près de 5 cents le kilowattheure alors qu’elle en coûtera 11 cents à produire.

« Il y a bien quelqu’un qui va payer pour cette différence », a-t-il affirmé.

Sur la question des tarifs, M. Sabia se range toutefois derrière François Legault, et contredit l’ex-ministre Pierre Fitzgibbon.

« Laissez-moi être clair : les tarifs résidentiels seront limités à 3 %. Pour les clients commerciaux et industriels, on parle d’entre 4 et 5 %. C’est exactement ce que j’ai dit quand on a déposé le plan d’action. Il n’y a rien de nouveau », a affirmé M. Sabia lors de son passage en commission parlementaire lors de l’étude du projet de loi énergétique, mardi.

M. Fitzgibbon, lui, a affirmé à la fin du mois d’août que « dans cinq ans ou dix ans, oui, il va y avoir des hausses importantes ».

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15 septembre 2024

Le premier ministre François Legault s’est rendu dimanche dans la région Eeyou Istchee Baie-James, en territoire traditionnel des Cris, pour procéder officiellement à la désignation d’un barrage et d’une centrale électrique en l’honneur de l’ancien premier ministre Bernard Landry.

Auparavant, l’aménagement hydroélectrique Bernard-Landry était connu sous les noms de barrage Eastmain-1 et de centrale hydroélectrique Eastmain-1-A. Ils portent le nom de M. Landry depuis 2019, tout comme le réservoir de la Paix des Braves, qui commémore l’entente conclue en 2002 entre la nation crie et le gouvernement provincial, alors dirigé par M. Landry. Mais la cérémonie de désignation officielle n’avait jamais eu lieu, notamment en raison de la pandémie.

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Résumé

Décision de la Régie de l’énergie Hydro-Québec contrainte de fournir de l’énergie au cryptominage

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

La Régie de l’énergie ordonne à Hydro-Québec de « procéder à la signature » d’une entente de raccordement avec Énergie Flumen, une entreprise québécoise qui projette de créer une ferme de cryptominage à Saint-Antonin, près de Rivière-du-Loup.

Le cryptominage hante de nouveau Hydro-Québec. Alors que la société d’État considère que le secteur est trop énergivore pour sa production, la Régie de l’énergie lui ordonne de fournir un important volume d’électricité à Énergie Flumen, entreprise de minage cryptographique qu’elle refuse de brancher depuis près d’un an en raison du contexte énergétique de la province.

Publié à 0h56 Mis à jour à 6h00

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Ulysse Bergeron
Ulysse Bergeron La Presse

Dans une décision qui n’est pas encore rendue publique – et que La Presse a consultée –, la Régie de l’énergie ordonne à Hydro-Québec de « procéder à la signature » d’une entente de raccordement avec Énergie Flumen, une entreprise québécoise qui projette de créer une ferme de cryptominage à Saint-Antonin, près de Rivière-du-Loup.

Selon la décision, ce seront 20 MW qui devront être fournis à l’entreprise pour alimenter ses activités de minage, soit l’équivalent de l’énergie que consomment environ 10 000 résidences.

Cette décision découle d’une plainte déposée au début de l’année par Flumen, après qu’Hydro-Québec eut décidé en décembre 2023 de « suspendre la signature de l’entente » d’approvisionnement. La société d’État aurait argué le difficile contexte énergétique pour ne pas procéder au raccordement.

La puissance demandée est ici cruciale, comme le rappelle par courriel le porte-parole d’Hydro-Québec, Maxence Huard-Lefebvre, après avoir été contacté par La Presse : « Cette décision a l’effet d’attribuer une quantité d’électricité importante à l’industrie des cryptomonnaies, dans un contexte où les volumes d’énergie pour de nouveaux projets, notamment des projets de décarbonation, sont limités. »

Hydro-Québec fera appel de la décision de la Régie de l’énergie, « qui comporte selon nous des erreurs graves », écrit-il.

[La situation] montre qu’on doit réfléchir aux outils nécessaires pour qu’on puisse prendre les bonnes décisions collectives sur l’octroi des ressources énergétiques aux secteurs d’activité désirables.

Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec

Flumen appartient à Brian McDougall, un homme d’affaires qui veut donner une nouvelle vocation à une usine de pâtes et papiers désaffectée à Saint-Antonin, près de Rivière-du-Loup, en y établissant une ferme de cryptominage.

Contacté par La Presse, M. McDougall a indiqué qu’Hydro-Québec compte faire appel de la décision : « Je ne sais pas trop quoi dire d’autre que ça suscite des retards. »

Mais sur le fond, au-delà des considérations énergétiques, Hydro-Québec argue que la Régie n’a tout simplement pas la compétence pour la contraindre à signer une entente avec un client et « réaliser les travaux de raccordement nécessaires pour alimenter l’installation électrique ». Ce que rejette la Régie.

« Mettre à risque la sécurité d’approvisionnement »

La position d’Hydro-Québec à l’égard des activités de cryptominage n’est pas nouvelle. Dès novembre 2022, la société d’État évoquait ses craintes à la Régie quant aux risques provenant de l’ajout des volumes d’électricité pour l’usage cryptographique. En l’absence d’intervention, la filière allait excéder 3 TWh dès l’hiver 2024, écrivait la société d’État.

« Ultimement, cela serait susceptible de mettre à risque la fiabilité et la sécurité d’approvisionnement [du réseau de distribution] », écrivait Hydro-Québec. La société d’État demandait alors de suspendre « de façon urgente » le bloc d’énergie de 300 MW réservé à la filière.

La demande avait alors suscité l’ire d’entreprises comme Bitfarms et HIVE, deux importants acteurs qui s’étaient adressés à la Régie en soutenant qu’Hydro-Québec ne disposait pas « d’un droit clair » pour abolir le bloc prévu pour ce secteur. HIVE soutenait que ses projets au Québec, dans lesquels il avait investi 50 millions, risquaient de ne jamais voir le jour.

Actuellement, la filière cryptographique représente une consommation de 2 TWh, soit l’équivalent d’environ 100 000 résidences au Québec.

La situation soulève des questionnements, indique Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal

« Si quelqu’un ou une entreprise veut surconsommer, on peut effectivement se poser la question si la population québécoise doit payer pour cela », dit-il. Du même souffle, il précise qu’il est par ailleurs difficile de freiner les projets en fonction de leur usage : « Quelqu’un pourrait dire que l’électricité pour des saunas n’est pas plus justifiée. »

Cela dit, structurellement parlant, tous les projets passent obligatoirement par Hydro-Québec, qui a la mainmise sur la distribution. « On pourrait revoir les façons de faire. Si on donnait la possibilité à des entreprises qui ont besoin d’une grande quantité d’énergie de se tourner vers des projets privés – comme Boralex ou Innergex – pour les alimenter, le problème ne se poserait pas. »

Son de cloche similaire de Sylvain Audette, professeur à HEC Montréal et membre associé à la Chaire de recherche en gestion du secteur de l’énergie. « Concernant l’usage avec le cryptominage, il est possible de ne pas les fournir en électricité durant les périodes de pointe », tient-il à rappeler.

Cet aspect explique certainement en partie la décision de la Régie de l’énergie qui, rappelle-t-il, doit nécessairement considérer la sécurité énergétique lors d’une décision.

Encadrement pour l’usage du cryptominage

2017 : les entreprises de cryptominage s’intéressent de plus en plus au Québec en raison des faibles prix de l’électricité. Aucun encadrement spécifique n’existe.

2018 : Hydro-Québec charge la société KPMG d’étudier les retombées économiques du secteur du minage de cryptomonnaies. Constat : il ne génère pas beaucoup d’emplois.

2019 : Hydro-Québec resserre l’encadrement et accorde un bloc de 300 MW à l’usage cryptographique. Cinq demandes totalisant environ 30 MW sont acceptées.

2021 : la Régie de l’énergie oblige Hydro-Québec à attribuer le solde du bloc (environ 270 MW).

Novembre 2022 : par décret, le gouvernement limite l’attribution de la puissance supplémentaire pour cette industrie. La demande d’Hydro-Québec en ce sens a été acceptée par la Régie en janvier 2023.

Les 11 projets d’EVLO

La filiale d’Hydro-Québec spécialisée dans le stockage d’énergie par batteries, EVLO, a multiplié les projets au cours des sept dernières années. Outre celui installé dans la municipalité de Parent, en Haute-Mauricie, EVLO a planché sur 10 autres initiatives. Les voici.

Hemmingford : 1,2 MW 
Le système vise à combler la demande lors des périodes de pointes quotidiennes et saisonnières ainsi qu’à améliorer la résilience du réseau régional.

Quaptaq : 600 kW
Le système a été installé en 2018 dans ce village – l’un des plus nordiques du Québec – où les températures hivernales moyennes sont inférieures à -40 °C en hiver. Il a été conçu pour aider la communauté à faire la transition des énergies fossiles aux énergies renouvelables.

Blainville : 120 kW
Ce système composé de quatre unités a été installé dans un immeuble de bureaux. Il permettrait de diminuer la pointe de consommation du bâtiment de près de 15 %.

Kuujjuarapik : -900 kW
Inauguré en 2021, le système vise à réduire la dépendance aux hydrocarbures et à pouvoir se tourner vers les énergies renouvelables de cette communauté isolée du nord du Canada qui compte environ 1000 habitants.

Lac-Mégantic : 0,6 MW
Quelque 1700 panneaux solaires alimentent deux unités de stockage. Le microréseau d’EVLO pourrait desservir le centre-ville en électricité propre pendant plusieurs heures.

La Prairie : 2 MW
Cette centrale qui a vu le jour en 2021 est équipée de 26 000 panneaux solaires d’une puissance installée de 8 MW. Elle peut emmagasiner les excédents pour les décharger par la suite.

Tonnerre, France : 9 MW
Inaugurée en 2022, la centrale assure une stabilité au réseau lors de circonstances imprévues et équilibre le système de transport d’énergie.

Varennes : 1 MW
Ce système de stockage sert à la recherche et développement dans les domaines de la simulation réseau pour mieux comprendre, par exemple, comment les réseaux réagissent à l’intégration de systèmes de stockage d’énergie.

Summerland, Colombie-Britannique : 1 MW
Inauguré en 2023, le système peut fournir de l’électricité au réseau pendant deux heures.

Troy, Vermont : 3 MW
En service depuis quelques semaines seulement, ce système absorbe l’excédent de production d’énergie renouvelable dans la région de Troy, aux États-Unis. L’énergie peut ensuite être déchargée sur le réseau de la Nouvelle-Angleterre pour faciliter l’approvisionnement lors des pics de consommation.

Virginie : 75 MW
EVLO chapeaute trois projets en Virginie qui, au total, devraient atteindre 75 MW. L’un d’eux est un microréseau qui sera alimenté par l’énergie solaire. L’initiative s’inscrit dans la volonté de la Virginie que les services publics opèrent une transition vers une énergie 100 % propre d’ici 2050.

19 septembre 2024

S’il fallait une preuve qu’Hydro-Québec aurait besoin d’augmenter ses tarifs domestiques de plus de 3 % pour rentrer dans ses coûts, elle se trouve enfouie dans les dizaines de documents soumis par la société d’État à la Régie de l’énergie, le mois dernier. On y découvre comment la société d’État a fait de la gymnastique comptable pour se soumettre à la volonté du premier ministre du Québec.

Dans le document, Hydro-Québec demande à la Régie « d’approuver une pratique comptable réglementaire » qui lui permettrait d’amortir sur plusieurs années les coûts de maîtrise de la végétation de 272 millions de dollars qu’elle devra dépenser dans la prochaine année.

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Résumé

Des chefs innus veulent s’unir pour être « plus forts » face à Hydro-Québec

« On parle d’argent, ça amène parfois de la chicane ou de la division », dit l’un des chefs de la Côte-Nord.

Jean-Charles Piétacho, chef de la communauté innue d'Ekuanitshit (Mingan).

Jean-Charles Piétacho, chef de la communauté innue d’Ekuanitshit (Mingan)

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Publié à 4 h 00 HAE

Des chefs de communautés innues souhaitent négocier d’une seule voix avec Hydro-Québec alors que des projets d’énergie de plusieurs milliards de dollars sont envisagés sur leur territoire, a appris Radio-Canada. Seuls, ils craignent de ne pas obtenir assez de bénéfices, comme dans le passé.

On a développé des stratégies pour parler au nom de la nation innue et se partager les revenus, explique le chef d’Ekuanitshit (Mingan), sur la Côte-Nord, Jean-Charles Piétacho.

On essaie d’être unis, d’être solidaires et de trouver la meilleure formule de partage, ajoute le chef de Matimekush-Lac John, Réal McKenzie. On s’en va vers ça, tranquillement, on travaille.

Radio-Canada est allée à la rencontre de plusieurs chefs innus de la Côte-Nord, cet été, pour parler de leurs relations avec Hydro-Québec.

Ça serait bien d’avoir toutes les communautés innues ensemble, on serait plus forts, et il y aurait plus d’écoute aussi.

Une citation de Réal Tettaut, chef de Nutashkuan

Dans son immense projet pour doubler la capacité électrique dans son réseau, d’ici 2050, afin de répondre à l’augmentation de la demande, la société d’État planifie plusieurs projets qui touchent le territoire des communautés innues.

On en veut des projets, des éoliennes ou du solaire, mais pas de barrages, dit le chef de Nutashkuan, Réal Tettaut.

Sa communauté a signé récemment une entente de 5 millions de dollars sur 10 ans pour former davantage d’Innus aux métiers d’Hydro-Québec.

D’autres ententes ont été annoncées, cette année, sur la Côte-Nord :

Ces ententes, communauté par communauté, c’est encore l’ancienne façon de faire, déplore le chef Jean-Charles Piétacho, élu pour la première fois en 1991.

Le PDG d'Hydro-Québec, Michael Sabia, le chef d'Unamen Shipu, Raymond Bellefleur, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière, et la députée de Duplessis et ministre responsable de la Côte-Nord, Kateri Champagne Jourdain, en conférence de presse à Unamen Shipu. (Photo d'archives)

Le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, le chef d’Unamen Shipu, Raymond Bellefleur, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, et la députée de Duplessis et ministre responsable de la Côte-Nord, Kateri Champagne Jourdain, en conférence de presse à Unamen Shipu. (Photo d’archives)

Photo : Facebook/Ian Lafrenière

Un membre de la communauté de Nutashkuan nous a dit la même chose : La vieille génération, c’est fini. Place aux jeunes qui vont commencer à se défendre, ici.

Hydro-Québec donnait des petits gâteaux pour que les communautés se ferment leur gueule, alors qu’ils ont de l’argent en maudit en banque.

Une citation de Un membre de la communauté innue de Nutashkuan

Le chef Piétacho regrette qu’Hydro-Québec s’adresse à chaque communauté individuellement : Ça a été un des problèmes. Certaines communautés auraient mieux négocié que d’autres.

Je ne veux pas blâmer les communautés qui ont signé des ententes dans le passé, dit-il, mais ce que je blâme, c’est qu’Hydro-Québec a profité d’une situation pour minimiser au niveau financier.

Ekuanitshit fait partie des communautés qui ont été compensées pour le développement du complexe hydroélectrique de la rivière Romaine. En plus de 70 millions de dollars prévus dans une première entente, signée en 2009, elle a obtenu, en 2021, le versement de 57 millions de dollars sur 50 ans.

Le problème, c’est que les besoins sont là, maintenant; pas échelonnés sur 50 ans, explique le chef en évoquant le manque de logements et d’infrastructures. On ne veut pas s’endetter.

Des maisons de la communauté d'Ekuanitshit (Mingan) qui compte 552 résidents.

Des maisons de la communauté d’Ekuanitshit (Mingan) qui compte 552 résidents.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Jean-Charles Piétacho évoque les discussions en cours entre chefs. Il donne l’exemple de projet de plus de 40 mégawatts dont les revenus pourraient être partagés entre l’ensemble des communautés innues, même si ce projet est sur le territoire d’une seule communauté.

Le projet éolien Apuiat, c’est le meilleur exemple, ajoute Réal McKenzie. La communauté de Uashat mak Mani-utenam est actionnaire à 50 %. Ils ont dit : “On embarque ensemble et on partage la richesse”, raconte-t-il.

M. McKenzie se réjouit de ce modèle, car il remarque que quand on parle d’argent, ça amène parfois de la chicane ou de la division. Il rappelle aussi que les communautés de la nation innue « ne sont pas liées par un traité », contrairement à celles de la nation crie.

Hydro-Québec est ouverte à dialoguer avec une union innue

C’est avec plaisir que nous poursuivrons le dialogue avec le ou les interlocuteurs que choisiront dans l’avenir les membres de la communauté innue pour les représenter, nous dit la porte-parole d’Hydro-Québec, Lynn St-Laurent.

Nous établissons les bases d’une bonne collaboration et de conversations ouvertes.

Une citation de Lynn St-Laurent, porte-parole d’Hydro-Québec

La société d’État rappelle qu’au cours des derniers mois, elle a multiplié ses interactions avec divers membres et regroupements de la communauté innue dans le but de faire avancer la réconciliation économique.

Le président-directeur général d'Hydro-Québec, Michael Sabia.

Le président-directeur général d’Hydro-Québec, Michael Sabia. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Le PDG Michael Sabia a visité de nombreuses communautés autochtones depuis son arrivée en poste, en août 2023. Il s’est par exemple rendu deux fois à Unamen Shipu, sur la Côte-Nord, où Hydro-Québec a des visées pour un projet hydroélectrique sur la rivière Petit Mécatina.

La société d’État a refusé de nous fournir une liste des communautés visitées par son PDG : Nous ne dévoilons pas le détail de nos rencontres, qui sont de nature privée.

Les chefs saluent l’ouverture de Michael Sabia

À l’automne 2023, Hydro-Québec a présenté sa Stratégie de réconciliation économique avec les Premières Nations et les Inuit, et cela plaît aux chefs que nous avons rencontrés.

Le PDG Michael Sabia a déclaré vouloir accélérer le processus de réconciliation, lors de son audition dans le cadre de l’étude du projet de loi 69, sur l’énergie, au début du mois.

Il y a des bonnes intentions, dit Jean-Charles Piétacho qui est favorable à l’idée exprimée par Michael Sabia de partages de revenus à 50-50 avec des communautés actionnaires des projets.

Il y a un changement de culture à Hydro-Québec, constate aussi Réal McKenzie. On sent qu’il y a une ouverture, qu’il veut vraiment trouver le meilleur partenariat.

Le chef de Matimekush-Lac John est même surpris que le PDG se déplace autant dans les communautés. C’est du jamais-vu.

Il est accessible, on peut l’appeler quand on veut. Il a beaucoup de priorités à notre égard, contrairement à ses prédécesseurs.

Une citation de Réal McKenzie, chef de Matimekush-Lac John

Tout n’est pas rose pour autant. Il existe encore des conflits ouverts, comme celui, devant la justice, entre Uashat mak Mani-utenam et Hydro-Québec.

Jean-Charles Piétacho aimerait qu’en plus de réconciliation, Hydro-Québec parle aussi de réparation pour le passé.

Dans le mémoire de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), déposé dans le cadre de l’étude du projet de loi 69, on peut lire que les Premières Nations ont été historiquement exclues de la planification, de la réalisation et de la mise en œuvre des projets de développement et qu’elles en ont subi les impacts négatifs sur leurs territoires et leurs droits, sans bénéficier des retombées positives.

Hydro-Québec et le gouvernement du Québec ont profité et continuent de profiter de l’exploitation des ressources situées sur ces territoires, en dépit des droits des Premières Nations.

Une citation de Extrait du mémoire de l’APNQL, dans le cadre de l’étude du projet de loi 69

C’est le temps pour les Premières Nations de dire leur fond de vérité et de dire que c’est peut-être le temps d’être maîtres chez nous aussi, a déclaré le chef de l’APNQL depuis 1992, Ghislain Picard, au micro de Radio-Canada, à la suite de son passage à l’Assemblée nationale.

Plan rapproché de Ghislain Picard.

Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

L’APNQL a proposé que les Premières Nations soient actionnaires d’Hydro-Québec et qu’un de leurs représentants siège au conseil d’administration de la société d’État, mais le premier ministre François Legault a immédiatement rejeté cette idée.

De toute façon, ce ne sont pas tous les chefs qui étaient en faveur. Ça aurait été plus difficile de s’opposer aux projets ensuite, croit Jean-Charles Piétacho.

À lire aussi :

24 septembre 2024

Le résident de la communauté de Nutashkuan, sur la Côte-Nord, n’est pas seul dans sa situation. Une enquête de Radio-Canada révèle qu’une quinzaine de communautés des Premières Nations, sur un total de 41, accumulent des retards de paiement.

Le total des dettes est d’environ 250 millions de dollars, dont une centaine depuis l’année 2016. À elles seules, les 15 communautés représentent 90 % de tous les impayés des communautés autochtones de la province.

Une source haut placée à Hydro-Québec parle d’une omerta et d’un grand tabou. Personne ne veut ouvrir cette boîte de Pandore, raconte une autre source, car il y a des communautés autochtones où on a perdu le contrôle des factures impayées.

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Au Téléjournal

Hydro-Québec : des factures impayées par des Autochtones créent un malaise

Des Autochtones ont décidé d’exprimer leur amertume envers Hydro-Québec en refusant de payer leurs factures. Résultat : près de 250 millions de dollars de factures impayées se seraient accumulés.

Le reportage de Marie-Isabelle Rochon.

Pour plus de détails, consultez nos articles web: Autochtones et Hydro-Québec : le grand malaise des factures impayées | Radio-Canada

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Idée pour plus d’imputabilité mais impossible à mettre en place :roll_eyes: :

Les conseils de bande devrait être responsable de facturer l’électricité à ses concitoyens / entreprises (et être rémunéré pour le faire). Et être responsable des problèmes de non paiement.

Les conseils de bande (pas les individus) seraient alors les clients d’Hydro Québec. (Au tarif de gros).

On parlait déjà de ce phénomène dans les années 90

Ma question c’est pourquoi ils utilisent l’électricité si ils ne sont pas d’accord avec ce que ça prend pour l’amener chez eux?

Pour la même raison que tu achètes des produits fabriqués en Chine sans approuver les conditions de travail qui y prévalent. Ou que tu vas travailler même si t’aime pas ton job !

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En écoutant R-C hier, il semblerait que chaque client “Cris” devait en moyenne $35000 (?) en factures impayées à Hydro-Québec. Wow :flushed:

À quoi donc ont servi les milliards $$$ de la convention de la Baie James et de la Paix des Braves???

C’est vraiment un mépris total d’ententes signées - si c’est vraiment le message que veux nous envoyer ces délinquants.

Les signataires Cris (conseils de bande?) de ces conventions devraient être imputables et responsables de rembourser ces montants.

Il faudra que les prochaines ententes comportent des dispositions pour éviter ce genre d’abus.
Autrement ça sera une galère sans fins - qui pourrait même menacer la pérennité de nos services publique.

(PS: je suis originaire du nord de l’'Abitibi. Je ne suis que moyennement surpris de cette situation)

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Dans sa chronique à l’émission radio Le 15-18, Rémy Trudel compare le non-paiement des factures de HQ comme une grève. Et dans une grève, les deux parties doivent négocier. Dans ce cas, des négociations de nation à nation, et la personne qui représente la nation du Québec est le premier ministre, pas le PDG d’HQ, ni le ministre de l’Énergie.

:radio: :headphones: Gouvernance avec Rémy Trudel : Grève de paiement d’électricité

Je ne comprend pas ce point. Des négociations entre nations, c’est fréquents et c’est souvent délégué à d’autres intervenants que les chefs d’état.

Dans les discussion avec les peuples autochtones, il faut négocier de nation (autochtone) à nation (allochtocne)

C’est dans la constitution

Je crois que ce que Rémi Trudel dit est que pour les peuples autochtones, les représentants des allochtones sont les premiers ministres des provinces et du Canada.

C’est pour ça que du côté alloctone, c’est juste le nom de Bernard Landry qu’on voit dans la Paix des Braves et non celui de son ministre des Affaires autochtones (s’il y en avait un à l’époque) ou son ministre des Ressources naturelles

Ces discussions sont toujours super délicates pour tous les paliers de gouvernement, y compris les municipalités.

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26 septembre 2024
Réaction de l’APNQL.

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Résumé

Hydro-Québec Une cure de rajeunissement qui amène de la puissance

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Six groupes turbine-alternateur seront remplacés à la centrale Manic-2, baptisée Jean-Lesage, dont la puissance actuelle atteint 1229 MW.

(Baie-Comeau) « Le courant est fort par endroits ! », laisse tomber un employé d’Hydro-Québec en cette fraîche matinée de septembre. Ses propos n’ont rien à voir avec une quelconque charge électrique ; ils font plutôt référence à la puissance des remous en aval du complexe Manic-2. Assis dans un conteneur, devant une courtepointe d’écrans, cet opérateur de sous-marin manœuvre avec un levier de commande aux allures de manette de jeu vidéo le petit submersible d’Hydro-Québec.

Publié à 5h00

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Textes : Ulysse Bergeron
Textes : Ulysse Bergeron La Presse


Photos : Martin Chamberland
Photos : Martin Chamberland La Presse

L’appareil semblable à celui du film Titanic navigue habilement dans les eaux froides et sombres de la rivière Manicouagan et tente une incursion dans une sortie de la centrale, baptisée Jean-Lesage. « Pour des raisons de sécurité, on préfère maintenant le sous-marin aux scaphandriers qui devaient faire cette job-là », explique Marc-André Marcoux, chef de projets de valorisation de puissance de centrales chez Hydro-Québec.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Un employé d’Hydro-Québec manœuvre un sous-marin pour évaluer l’état de composantes de la centrale Manic-2.

L’opération vise à évaluer l’état des composantes des larges conduites en vue du remplacement dans les prochaines années de six des huit groupes turbine-alternateur de la centrale. Car Manic-2 se prépare à accueillir un chantier d’envergure qui lui permettra d’ajouter 20 % de puissance (245 MW), l’équivalent de ce qui est nécessaire pour alimenter 88 000 maisons. « Mais changer les turbines demande de la préparation. Disons que ce n’est pas comme ouvrir le capot d’une automobile, enlever le moteur pour en mettre un nouveau », indique M. Marcoux.

Tout le site doit être adapté. « Quand la centrale a été construite, les turbines ont été installées avant qu’on lève les murs et le toit de la centrale », rappelle Steeve Gagnon, chef production et maintenance de la centrale. Résultat : pour changer ces immenses structures, les équipes devront manœuvrer dans un espace limité.

Déjà, à l’extérieur, des dizaines d’employés s’affairent à adapter les structures en vue des travaux préparatoires. À l’intérieur, la nouvelle machinerie nécessaire pour soulever, manipuler, sortir et introduire d’immenses structures est fonctionnelle. « Dans les faits, on doit préparer le site avant que les vrais travaux préparatoires commencent », poursuit M. Gagnon. L’opération pour rehausser la puissance de la centrale s’étalera sur huit ans : deux ans de travaux préparatoires suivis d’une année de travail pour le remplacement de chacune des turbines.

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Employés à l’œuvre en prévision des travaux de remplacement des groupes turbine-alternateur qui permettront d’augmenter la puissance de centrale Manic-2 de 20 %

Plus d’électrons avec les mêmes installations

Manic-2 n’est pas le seul complexe qui subira dans les prochaines années une cure de rajeunissement pour augmenter sa puissance. Pour répondre à la demande croissante d’électricité, Hydro-Québec revisitera sept centrales hydroélectriques. L’objectif : augmenter le nombre d’électrons produits à partir de la même quantité de ressources.

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Six groupes turbine-alternateur semblables à celui-ci seront remplacés dans les prochaines années à Manic-2.

Pour rehausser la puissance des installations existantes, plusieurs options étaient sur la table. « On aurait pu augmenter la hauteur de la chute ou s’organiser pour augmenter le débit de l’eau qui entre dans les turbines », explique Marc-André Marcoux. Dans le premier cas, il aurait par contre fallu augmenter la hauteur du barrage et noyer davantage de territoire. La seconde option nécessiterait le remplacement d’importantes conduites.

Hydro-Québec a plutôt décidé de remplacer des groupes turbine-alternateur par de nouvelles technologies plus performantes. Dans son plan stratégique, elle souligne d’ailleurs l’importance d’investir des sommes substantielles pour redonner du lustre à un réseau et à des infrastructures « exploités à la limite de leur capacité ».

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Steeve Gagnon et Marc-André Marcoux d’Hydro-Québec expliquent les travaux qui s’échelonneront pendant huit ans à la centrale Manic-2.

D’ici 2035, la société d’État estime être en mesure d’ajouter 2000 MW de puissance à son réseau d’installations existantes. Un gain substantiel qui représente 5 % de sa capacité actuelle (37 000 MW), soit l’équivalent de la consommation moyenne de 720 000 maisons.

Travaux en cours

Les travaux de remplacement ont commencé dans trois centrales, celles de Carillon, de La Trenche et du Rapide-Blanc. À la centrale Outardes-2, à une vingtaine de kilomètres de Baie-Comeau, les travaux préparatoires vont également bon train. « On s’attend à ce qu’il y ait entre 150 et 200 employés sur le site pendant les phases de remplacement », avance Karine Gagné, chargée du projet de remplacement à la centrale Outardes-2, située à une vingtaine de kilomètres de Baie-Comeau.

La consommation d’électricité prévue d’ici 2050

La décarbonation et la croissance économique s’appuieront sur l’électrification, particulièrement dans les secteurs énergivores des transports et du chauffage des bâtiments. La consommation d’électricité du Québec devrait augmenter de 60 TWh d’ici 10 ans et plus que doubler d’ici 2050, selon les prévisions d’Hydro-Québec. Pour répondre à cette demande, la société planifie l’ajout de 9000 MW de puissance d’ici 2035, soit l’équivalent de trois de ses plus grands ouvrages : Robert-Bourassa (LG-2), Manic-5 et le complexe de la Romaine. Près de 2000 MW proviendront du remplacement de groupes turbine-alternateur.

Déjà, une équipe d’Hydro-Québec coordonne les activités de sous-traitants qui œuvrent à la préparation du site. Des roulottes s’entassent à une centaine de mètres de la centrale et un stationnement a été bâti près de la route 138. « De là, des navettes pourront amener les travailleurs au chantier », indique M. Gagné.

Quelque peu en retrait, Hydro-Québec a érigé un immense dôme blanc muni d’un système de chauffage et de ventilation. C’est là que les employés du turbinier, GE Renewable Energy, assembleront les derniers composants aux structures qui seront acheminées par barge de Montréal.

Au total, plus de 400 personnes convergeront vers les trois chantiers de réfection non loin de Baie-Comeau : Outardes-2, Manic-2 et Manic-3. « On essaie d’embaucher des gens d’ici, mais c’est certain que quelques-uns viendront de l’extérieur », indique Mme Gagné, soulignant que les logements sont rares dans cette ville de la Côte-Nord. Le taux d’inoccupation des logements y gravite autour de 0,5 % depuis des années.

Le remplacement des groupes turbine-alternateur dans sept centrales au cours de la prochaine décennie signe, pour Hydro-Québec, le retour des grands chantiers qui mobiliseront des centaines d’ouvriers.

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La machinerie nécessaire pour enlever, manipuler et remplacer les groupes turbine-alternateur – actuellement installés sous le plancher – est déployée dans la centrale Outardes-2.

La société d’État compte en effet ajouter jusqu’à 2200 MW supplémentaires en construisant « de nouvelles centrales hydroélectriques, y compris des centrales à réserve pompée ». Hydro-Québec a lancé au printemps 2023 une étude préliminaire pour évaluer le potentiel de la rivière du Petit Mécatina.

Résumé

Gérer la pointe hivernale durant les travaux

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Lignes de transport d’électricité sur la Côte-Nord

Le bilan énergétique d’Hydro-Québec se resserre. La demande d’électricité devrait être 12 % plus élevée en 2029 comparativement à une décennie plus tôt et la production québécoise pourrait ne pas suffire à la demande en période de pointe dès 2027, selon les estimations de l’organisation. Est-ce que l’arrêt de turbines dû à leur remplacement met à risque l’approvisionnement ? Entrevue avec Maxime Nadeau, directeur principal du contrôle des mouvements d’énergie et de l’exploitation du réseau à Hydro-Québec.

Publié à 5h00

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Ulysse Bergeron
Ulysse Bergeron La Presse

« Au maximum, c’est quelques centaines de mégawatts qu’on perd sur le plan de la puissance pendant qu’on remplace les groupes turbines », relativise Maxime Nadeau. Les équipes derrière les chantiers pour remplacer les groupes turbine-alternateur de sept centrales ont justement décidé d’étaler les travaux sur plusieurs années pour ne pas enlever trop de puissance en même temps.

« On ne voulait pas trop réduire la marge disponible », enchaîne-t-il, faisant remarquer que les travaux ont d’ailleurs débuté à des centrales de moindre puissance : Carillon, Rapide-Blanc et La Trenche.

Le remplacement de ces turbines permet d’ajouter rapidement de la puissance. « Cet aspect est très important parce qu’en agissant de la sorte, plus on avance dans le programme de remplacement, plus on ajoute de la puissance qui va permettre au fil du temps d’annuler l’impact de Gérer la pointe hivernale durant les travaux

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Le bilan énergétique d’Hydro-Québec se resserre. La demande d’électricité devrait être 12 % plus élevée en 2029 comparativement à une décennie plus tôt et la production québécoise pourrait ne pas suffire à la demande en période de pointe dès 2027, selon les estimations de l’organisation. Est-ce que l’arrêt de turbines dû à leur remplacement met à risque l’approvisionnement ? Entrevue avec Maxime Nadeau, directeur principal du contrôle des mouvements d’énergie et de l’exploitation du réseau à Hydro-Québec.

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Ulysse Bergeron
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« Au maximum, c’est quelques centaines de mégawatts qu’on perd sur le plan de la puissance pendant qu’on remplace les groupes turbines », relativise Maxime Nadeau. Les équipes derrière les chantiers pour remplacer les groupes turbine-alternateur de sept centrales ont justement décidé d’étaler les travaux sur plusieurs années pour ne pas enlever trop de puissance en même temps.

« On ne voulait pas trop réduire la marge disponible », enchaîne-t-il, faisant remarquer que les travaux ont d’ailleurs débuté à des centrales de moindre puissance : Carillon, Rapide-Blanc et La Trenche.

Le remplacement de ces turbines permet d’ajouter rapidement de la puissance. « Cet aspect est très important parce qu’en agissant de la sorte, plus on avance dans le programme de remplacement, plus on ajoute de la puissance qui va permettre au fil du temps d’annuler l’impact de Gérer la pointe hivernale durant les travaux

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Le bilan énergétique d’Hydro-Québec se resserre. La demande d’électricité devrait être 12 % plus élevée en 2029 comparativement à une décennie plus tôt et la production québécoise pourrait ne pas suffire à la demande en période de pointe dès 2027, selon les estimations de l’organisation. Est-ce que l’arrêt de turbines dû à leur remplacement met à risque l’approvisionnement ? Entrevue avec Maxime Nadeau, directeur principal du contrôle des mouvements d’énergie et de l’exploitation du réseau à Hydro-Québec.

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« Au maximum, c’est quelques centaines de mégawatts qu’on perd sur le plan de la puissance pendant qu’on remplace les groupes turbines », relativise Maxime Nadeau. Les équipes derrière les chantiers pour remplacer les groupes turbine-alternateur de sept centrales ont justement décidé d’étaler les travaux sur plusieurs années pour ne pas enlever trop de puissance en même temps.

« On ne voulait pas trop réduire la marge disponible », enchaîne-t-il, faisant remarquer que les travaux ont d’ailleurs débuté à des centrales de moindre puissance : Carillon, Rapide-Blanc et La Trenche.

Le remplacement de ces turbines permet d’ajouter rapidement de la puissance. « Cet aspect est très important parce qu’en agissant de la sorte, plus on avance dans le programme de remplacement, plus on ajoute de la puissance qui va permettre au fil du temps d’annuler l’impact de Gérer la pointe hivernale durant les travaux

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Le bilan énergétique d’Hydro-Québec se resserre. La demande d’électricité devrait être 12 % plus élevée en 2029 comparativement à une décennie plus tôt et la production québécoise pourrait ne pas suffire à la demande en période de pointe dès 2027, selon les estimations de l’organisation. Est-ce que l’arrêt de turbines dû à leur remplacement met à risque l’approvisionnement ? Entrevue avec Maxime Nadeau, directeur principal du contrôle des mouvements d’énergie et de l’exploitation du réseau à Hydro-Québec.

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« Au maximum, c’est quelques centaines de mégawatts qu’on perd sur le plan de la puissance pendant qu’on remplace les groupes turbines », relativise Maxime Nadeau. Les équipes derrière les chantiers pour remplacer les groupes turbine-alternateur de sept centrales ont justement décidé d’étaler les travaux sur plusieurs années pour ne pas enlever trop de puissance en même temps.

« On ne voulait pas trop réduire la marge disponible », enchaîne-t-il, faisant remarquer que les travaux ont d’ailleurs débuté à des centrales de moindre puissance : Carillon, Rapide-Blanc et La Trenche.

Le remplacement de ces turbines permet d’ajouter rapidement de la puissance. « Cet aspect est très important parce qu’en agissant de la sorte, plus on avance dans le programme de remplacement, plus on ajoute de la puissance qui va permettre au fil du temps d’annuler l’impact des prochaines turbines qu’on doit mettre à l’arrêt. »

Si la planification permet de contrôler la capacité de production d’Hydro-Québec, elle ne peut anticiper la demande. Les périodes de pointe hivernale restent difficilement prévisibles. Dans les faits, Hydro-Québec ne peut faire autrement que d’établir ses prévisions à partir des conditions climatiques normales, c’est-à-dire celles établies en fonction des moyennes passées.

Un enjeu de taille est que la baisse d’un seul degré au thermomètre, lors de grands froids, peut se traduire par une hausse de la demande d’environ 500 MW. En 2022, la pointe réelle a atteint 40 000 MW. L’an dernier, le 3 février, la consommation d’électricité au Québec a dépassé 43 000 MW.

Si les pointes exercent une réelle pression sur le réseau, des garde-fous existent, rappelle Maxime Gagnon. Pour équilibrer l’offre et la demande en puissance, Hydro-Québec peut tout d’abord se tourner vers la clientèle résidentielle avec des programmes comme Hilo ou la tarification dynamique.

Hydro-Québec peut aussi avoir recours aux « interruptibles », terme qui désigne les contrats signés avec de grands industriels qui s’engagent à interrompre ou réduire considérablement leur consommation à la demande.

Dans le pire des scénarios, la société d’État peut démarrer sa centrale thermique de Bécancour. Les quatre groupes turbines – qui carburent au gaz – totalisent une puissance de 411 MW.

Son utilisation sert à pallier aussi bien une production moins élevée qu’une demande plus forte qu’anticipé. Le recours à cette centrale au gaz n’en reste pas moins onéreux. La facture atteint rapidement les millions de dollars dès que la société d’État y a recours une dizaine de fois durant un hiver.

Des centrales à moderniser

Avec cette série de chantiers d’envergure, l’objectif d’Hydro-Québec est double : assurer la pérennité des installations tout en produisant plus d’électricité à partir des mêmes réserves d’eau. Les travaux actuellement prévus permettront d’ajouter 1270 MW de puissance, rapprochant Hydro-Québec de sa cible de 2000 MW.

Centrale Carillon (rivière des Outaouais)

Mise en service : 1962
Puissance installée : 756 MW
Puissance ajoutée : 44 MW
Turbine-alternateur : 14 groupes

Depuis quatre ans, Hydro-Québec « rajeunit » cette centrale, première construite par la société d’État sous la supervision d’ingénieurs francophones. Les travaux consistent à changer les 14 groupes turbine-alternateur et réhabiliter l’évacuateur de crues.

Centrale du Rapide-Blanc (rivière Saint-Maurice)

Mise en service : 1934
Puissance installée : 211 MW
Puissance ajoutée : 39 MW
Turbine-alternateur : 6 groupes

Les travaux visent le remplacement des six groupes turbine-alternateur de la centrale, mais aussi la réhabilitation des vannes des prises d’eau, des aspirateurs, de l’appareillage, des commandes, des services auxiliaires, des transformateurs auxiliaires et du bâtiment de la centrale. Les principaux travaux de réfection ont débuté en 2020 et devraient se terminer en 2026.

Centrale La Trenche (rivière Saint-Maurice)

Mise en service : 1950
Puissance installée : 302 MW
Puissance ajoutée : 48 MW
Turbine-alternateur : 6 groupes

Centrale au fil de l’eau d’une hauteur de chute de 50 mètres, La Trenche est composée de six groupes turbine-alternateur. Une fois la réfection terminée, la capacité d’alimentation passera de 109 000 maisons à 126 000.

Centrale Outardes-2 (rivière aux Outardes)

Mise en service : 1978
Puissance installée : 523 MW
Puissance ajoutée : 55 MW
Turbine-alternateur : 3 groupes

Hydro‑Québec a entrepris les travaux préparatoires pour remplacer trois groupes turbine-alternateur par des technologies plus performantes dans ce complexe situé à Pointe-aux-Outardes, sur la Côte-Nord. Les travaux de remplacement qui permettront d’ajouter 55 MW – soit une hausse de 18 % de la capacité actuelle – s’étaleront de 2026 à 2028 inclusivement.

Centrales Manic-2 et Manic-3 (rivière Manicouagan)

Centrale Manic-2
Mise en service : 1965
Puissance installée : 1229 MW
Puissance ajoutée : 245 MW
Turbine-alternateur : 8 groupes

Centrale Manic-3
Mise en service : 1975
Puissance installée : 1326 MW
Puissance ajoutée : 398 MW
Turbine-alternateur : 6 groupes

Hydro-Québec compte changer les 12 groupes turbine-alternateur des deux complexes : 6 à Manic-2 et autant à Manic-3. À Manic-2, les travaux débuteront en 2026 et s’étaleront sur six ans. À Manic-3, le remplacement débutera un an plus tard et les travaux devraient se terminer en 2033.

Centrale de Sainte-Marguerite (rivière Sainte-Marguerite)

Mise en service : 2003
Puissance installée : 882 MW
Puissance ajoutée : 441 MW
Turbine-alternateur : 2 groupes

Lors de la construction de cette centrale souterraine située dans le Bouclier canadien, Hydro-Québec avait prévu un espace supplémentaire pour installer un troisième groupe turbine-alternateur. Et c’est ce que la société d’État fera dans le cadre des travaux des prochaines années, actuellement à l’étude.

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