Hydro-Québec - Actualités

Lors du départ de Dominique Anglade comme cheffe du PLQ, des rumeurs disaient qu’elle aurait été approchée pour la course à la chefferie. :thinking:

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Ce serait une magnifique opportunité de reprendre le contrôle d’H-Q en passant par un détour tout de même loin d’être assuré. Quant au parti Libéral il gagnerait sûrement au change avec une cheffe de cette stature. Reste à voir si madame Brochu a la fibre assez coriace pour supporter l’énorme pression politique qui lui tomberait dessus.

On sait tous que Sophie Brochu est une femme qui aime relever les défis, mais pourquoi cette femme super brillante et super compétente irait-t-elle prendre les commandes du Titanic, sur lequel vogue depuis plusieurs années le Parti Libéral. du Québec ? Non cette femme d’envergure mérite beaucoup mieux que cela.

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Un bateau qui vogue sur un plancher de 20-21 sièges (c’est à dire l’opposition officielle assurée), ce n’est pas ce que j’appellerais un bateau qui coule… Brochu pourrait justement être ce qui sauve ce parti d’ailleurs, surtout qu’il est en reconstruction.

Entrevue à l’émission Tout un matin

Production d’hydroélectricité : Québec rate la cible, selon un expert

Entrevue avec Jean-Pierre Finet : Électrification du Québec


François Legault veut augmenter la production d’électricité d’Hydro Québec de 50 %.PHOTO : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Tout un matin
Publié le 12 janvier 2023

François Legault veut augmenter de 50 % la production d’électricité d’Hydro-Québec. Le premier ministre souhaite ainsi électrifier davantage le Québec et favoriser le développement économique grâce à l’hydroélectricité. Cette ambitieuse cible est-elle atteignable? Selon Jean-Pierre Finet, analyste au Regroupement des organismes environnementaux en énergie, cette cible est bel et bien possible, mais elle est surtout insuffisante.

Jean-Pierre Finet soutient qu’il faudra 50 % plus d’hydroélectricité simplement pour assurer la décarbonation, c’est-à-dire la réduction des émission de CO2, de l’économie de la province dans les secteurs des transports, des industries et des bâtiments.

Il va falloir faire des choix, affirme-t-il.

Jean-Pierre Finet déplore que le gouvernement n’ait pas une meilleure vision d’ensemble pour le développement des ressources énergétiques.

« On pense que ça prend des états généraux sur l’énergie au Québec. »

— Une citation de Jean-Pierre Finet, analyste au Regroupement des organismes environnementaux en énergie

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La puissance d’Hydro-Québec menacée par le poids des véhicules électriques

Article complet : :point_down:

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Hydro-Québec Québec tiendra une consultation sur l’avenir énergétique

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire l’automne dernier, le premier ministre François Legault disait vouloir « un vrai débat de société » sur l’avenir énergétique du Québec qui, selon lui, passe entre autres par la construction de nouveaux barrages afin de répondre à une demande accrue.

(Laval) Le gouvernement Legault tiendra une consultation publique sur l’avenir énergétique du Québec, alors qu’il ambitionne de « faire grossir Hydro-Québec de 50 % » et de gagner la course à la carboneutralité en Amérique du Nord. Il n’ira toutefois pas jusqu’à mettre sur pied une commission nationale itinérante comme le demande le Parti libéral du Québec (PLQ).

Publié à 14h23 Mis à jour à 16h56

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Tommy Chouinard
Tommy Chouinard La Presse

La consultation aura lieu ce printemps et sera pilotée par le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. Elle précédera le dépôt d’un projet de loi « très costaud » touchant Hydro-Québec et la Régie de l’énergie et visant entre autres à accélérer le développement de l’énergie éolienne et à mettre en place une tarification dynamique pour les entreprises. Ce texte législatif était attendu ce printemps, mais il devrait plutôt être déposé cet automne, prévoit le gouvernement.

Le mandat précis de la consultation reste à définir. Au gouvernement, on évoque l’idée d’aborder l’enjeu de l’avenir énergétique au sens large, mais aussi de circonscrire l’exercice aux changements que l’on devrait apporter au fonctionnement d’Hydro-Québec et de la Régie de l’énergie en prévision du dépôt du projet de loi.

Pierre Fitzgibbon a évoqué la tenue d’une consultation en toute fin de mêlée de presse jeudi, en marge de la réunion du caucus caquiste pour préparer la session parlementaire qui débutera le 31 janvier. Il a répondu par l’affirmative quand on lui a demandé si une consultation sur l’avenir énergétique est prévue. « Il va y avoir des audiences publiques, une commission parlementaire. On va faire ça dans l’ordre », a-t-il ajouté.

La forme que prendra la consultation n’a pas été fixée encore, a-t-on indiqué plus tard au gouvernement. Chose certaine, l’exercice ne se tiendrait pas au parlement. Ce ne serait pas une commission parlementaire itinérante non plus.

Lors de sa rencontre avec le premier ministre François Legault la semaine dernière, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a demandé la tenue d’une « commission nationale itinérante sur l’énergie » qui « porterait sur nos besoins actuels et futurs en matière énergétique et sur les investissements publics qui seront nécessaires dans les prochaines décennies pour réaliser la transition énergétique et atteindre la carboneutralité pour 2050 ». La commission serait coprésidée par un député issu du gouvernement et un de l’opposition officielle, selon la proposition libérale. Cette forme de consultation n’est pas retenue par le gouvernement.

Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire l’automne dernier, le premier ministre François Legault disait vouloir « un vrai débat de société » sur l’avenir énergétique du Québec qui, selon lui, passe entre autres par la construction de nouveaux barrages afin de répondre à une demande accrue.

Le débat entourant la nécessité d’une consultation avait pris de l’ampleur avec la sortie de la PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, qui disait craindre que le Québec devienne le « Dollarama » de l’électricité en vendant au rabais son énergie à des entreprises pour des projets économiques énergivores. Les intentions du ministre Fitzgibbon l’inquiétaient. Elle a annoncé sa démission plus tôt ce mois-ci.

De son côté, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a réclamé « la tenue d’une commission parlementaire d’urgence sur le Plan stratégique 2022-2026 d’Hydro-Québec, afin d’entendre Sophie Brochu avant son départ » de son poste de PDG le 11 avril.

Le gouvernement Legault entend demander à Hydro-Québec de témoigner devant les députés pour défendre son plan stratégique, mais il n’est pas acquis que l’exercice se fera avant le départ de Mme Brochu.

À son arrivée à la réunion du caucus, François Legault a placé l’énergie au cœur de ses priorités avec l’éducation et la santé. Il a fait la promotion de son « projet excitant d’électrifier le Québec » dans un discours devant ses députés.

« On est déjà les premiers en Amérique du Nord pour les plus (basses émissions de gaz à effet de serre) par habitant. On veut être les premiers à ramener ça à zéro. Ça veut dire entre autres faire grossir Hydro-Québec de 50 % » en termes de production d’électricité. « C’est excitant de dire le Québec pourrait, sera le premier État en Amérique du Nord à être carboneutre », a-t-il ajouté.

Pour Pierre Fitzgibbon, le gouvernement doit envisager la construction de nouveaux barrages afin de combler l’écart entre l’offre et la demande d’électricité « pour la décabornation et pour les projets économiques qui valent la peine pour le Québec ». Le développement de l’énergie éolienne et des mesures d’efficacité, deux options sur lesquelles mise aussi le gouvernement à plus court terme, pourraient ne pas suffire.

Des éoliennes, « on n’en a pas assez au Québec », a lancé le ministre. Il veut développer cette filière avant de se lancer éventuellement dans la construction d’un nouveau barreau. Il compte toujours le faire en partenariat avec le privé. « Les éoliennes, on peut donner ça en sous-contrats à des gens, mais c’est Hydro-Québec qui doit décider où on implante les éoliens. Et impliquer les municipalités, ça va aider beaucoup (à ce que ce soit) socialement acceptable », a-t-il dit.

Réactions de l’opposition

C’est un pas dans la bonne direction, mais c’est insuffisant. Une conversation nationale avec les experts, les citoyens et les gens d’affaires partout au Québec, c’est nécessaire pour une vraie vision énergétique et économique. Les Québécois méritent mieux.

Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec

Cette annonce de consultation est un pas dans la bonne direction, mais ça ne doit pas être une autre manœuvre de diversion de la CAQ : nous devons entendre Sophie Brochu en commission parlementaire. […] Par ailleurs, notre avenir énergétique est trop important pour que le gouvernement tourne les coins ronds et improvise une consultation qui ne va pas au fond des choses. Elle doit se faire en bonne et due forme et inclure la société civile, les scientifiques, les communautés autochtones et toutes les parties prenantes.

Haroun Bouazzi, député de Maurice-Richard et porte-parole en matière d’énergie pour Québec solidaire

Il faut une consultation globale qui inclura tous les intervenants économiques, sociaux et politiques, sans oublier la population québécoise incluant les premières nations, afin de s’assurer du plus grand consensus possible dans le processus.

Reportage présenté ce soir au TJ 18hr:

Sobriété énergétique : combien coûte notre consommation au quotidien?

Radio-Canada Info
30 janv. 2023

Hydro-Québec veut aller chercher 8,2 TWh (térawattheures) d’économies d’énergie d’ici 2029, l’équivalent du complexe de la Romaine.

Le gouvernement va d’abord forcer les entreprises à économiser l’énergie. Pousser les particuliers à économiser représente un défi, parce qu’avec les tarifs, qui vont être plafonnés, les économies à réaliser sont assez faibles.

Le reportage d’Olivier Bachand

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Après Sophie Broche et Jacinthe Côté, ça regarde mal…

Pierre Fitzgibbon était en entrevue à l’émission d’Alec Castonguay.

Un autre départ chez Hydro-Québec


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Le départ d’Éric Filion, arrivé chez Hydro-Québec en 2016, laisse entendre qu’il n’aurait pas été considéré pour la succession de Sophie Brochu à la tête de la société d’État.

Après la PDG Sophie Brochu, c’est au tour du numéro deux de la société d’État, Éric Filion, d’annoncer son départ le 17 février prochain.

Publié à 10h39 Mis à jour à 13h24
Hélène Baril
Tommy Chouinard
LA PRESSE

Le vice-président exécutif et chef de l’exploitation quittera ses fonctions « pour entamer un nouveau chapitre de sa carrière ». Il n’a pas précisé qui sera son prochain employeur.

Le départ d’Éric Filion, arrivé chez Hydro-Québec en 2016, laisse entendre qu’il n’aurait pas été considéré pour la succession de Sophie Brochu à la tête de la société d’État.

Il sera remplacé, a fait savoir la société d’État. En attendant, les deux vice-présidents qui relevaient de lui, Régis Tellier, vice-président – Opérations et maintenance, et Geneviève Fournier, vice-présidente – Marketing et expérience client, se rapporteront directement à la PDG, dont le départ est prévu le 11 avril.

« Je tiens à saluer les qualités de leader d’Éric, notamment sa capacité à mobiliser les équipes, de même que sa grande rigueur, a commenté Sophie Brochu, dans un communiqué. J’espère que les nouveaux défis qu’il relèvera lui apporteront tout le succès qu’il mérite. »

« Je me considère privilégié d’avoir œuvré, au cours des sept dernières années, auprès d’une équipe qui se consacre au quotidien à la réalisation de la mission de base d’Hydro-Québec et au service à la clientèle, ajoute Éric Filion. J’ai côtoyé des personnes engagées et compétentes qui possèdent une grande expertise et qui se dévouent pour la société québécoise. »

Ancien dirigeant de Bombardier, Éric Filion avait été amené chez Hydro-Québec par Éric Martel, qui est retourné chez Bombardier après un bref mandat à la tête de la société d’État.

L’annonce du départ d’Éric Filion est survenue au moment même où deux autres vice-présidents de la société d’État témoignaient devant la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 2 du ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

Cet autre départ s’expliquerait-il par des frictions entre le gouvernement Legault et la haute direction d’Hydro-Québec ? La vice-présidente Développement durable, relations avec les communautés et communications, Julie Boucher, a répondu qu’« il y a plusieurs éléments qui démontrent que, quoi qu’on en dise, le gouvernement et Hydro-Québec, on travaille ensemble sur différentes choses », comme le projet de loi 2 par exemple. « On avance dans le bon sens pour la transition énergétique. »

Elle a reconnu que cette autre démission suscite de l’inquiétude à l’interne. Comme pour « toute grande entreprise qui vit une période de changement, on ne peut pas nier qu’il y ait des préoccupations et des questionnements. On le dit à nos employés aussi : c’est normal dans une période de transition de vivre certaines inquiétudes, certaines préoccupations. Mais autour de la table du comité de direction d’Hydro-Québec, il reste huit personnes pleinement engagées avec un plan stratégique clair et on a bien l’intention de le réaliser », a-t-elle affirmé lors d’une mêlée de presse.

Selon le vice-président Planification intégrée des besoins énergétiques et risques**,** Dave Rhéaume**,** « il n’y a rien dans la décision [d’Éric Filion] qui est lié à une restructuration ou une décision collective ». « Ça fait sept ans qu’il est là, c’est un super leader. Il est rendu à d’autres défis, une belle opportunité pour lui. On respecte le choix », a-t-il ajouté.

Julie Boucher a souligné qu’Éric Filion « a fait de grandes réalisations à Hydro-Québec et a choisi d’aller relever de nouveaux défis professionnels. On pense que c’est tout à fait à son honneur de nous le dire rapidement et que ce soit clair. »

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La centrale de Rivière-des-Prairies est toujours stratégique, dit Hydro-Québec


La centrale hydroélectrique de Rivière-des-Prairies ne produit que le tiers de son potentiel électrique à l’heure actuelle. | Photo: Capture d’écran, Youtube

Journal Métro | RIVIÈRE-DES-PRAIRIES | David Beauchamp | 1 février 2023 à 18h05

Hydro-Québec assure que la centrale hydroélectrique de Rivière-des-Prairies demeure stratégique et importante pour la société d’État en fonction de sa production énergétique et des avantages qu’elle possède, bien que le deux tiers des turbines de la centrale sont inactifs depuis plusieurs mois.

«On ne veut pas laisser aller la centrale de Rivière-des-Prairies, affirme le porte-parole d’Hydro-Québec, Francis Labbé. C’est la centrale la plus proche de Montréal, et cet emplacement géographique fait que les investissements pour les lignes de transport d’électricité sont moins coûteux qu’à d’autres endroits. Bien qu’elle génère moins d’énergie à l’heure actuelle, la centrale est toujours fonctionnelle, et demeure importante dans la production d’énergie du réseau.»

Des choix s’imposent

Cette centrale, comme plusieurs autres au Québec, devra subir des opérations de modernisation pour maximiser la production d’électricité en prévision de l’augmentation importante de la demande d’énergie. Plusieurs sont vieilles de cinquante ans, voire d’un siècle pour certaines, et la société d’État souhaite mettre de l’argent aux bons endroits pour maximiser le retour énergétique sur l’investissement.

«La question se pose: où est-ce que nos investissements sont les plus rentables? Les retours sur investissements sont importants parce qu’on est une société d’État et on est responsables face à la population. La centrale de Rivière-des-Prairies produit encore une quantité intéressante d’énergie, et il est possible que d’ici quelques mois nous remplacions un des groupes turbines-alternateurs, ce qui ferait passer à trois le nombre de turbines fonctionnelles. Mais il faut se demander si ces investissements seront plus rentables dans cette centrale ou une autre.»

À titre d’exemple, les six groupes de turbines-alternateurs de la centrale de Rivière-des-Prairies, mises en service entre 1929 et 1930, présentent un potentiel de 52 mégawatts (MW). C’est cependant les six groupes de turbines de la centrale de Carillon, installés en 1962 et avec une production énergétique de 753MW, qui ont été priorisés dans la modernisation des installations.

Bien qu’un peu plus dispendieux, le remplacement des turbines de la centrale de Carillon fera passer la production énergétique de 753 à près de 800MW, ce qui constitue un plus grand différentiel énergétique comparativement au remplacement d’une des turbines de Rivière-des-Prairies, qui aurait bonifié son rendement d’environ 7MW.

Toujours en surplus

M. Labbé tient à souligner que l’heure n’est pas à la panique, puisque l’augmentation de la demande d’électricité n’arrivera qu’en 2027 et qu’Hydro-Québec est toujours en surplus énergétique actuellement. La société d’État est toutefois en préparatifs pour adapter leur production énergétique à la demande future.

«D’ici les quatre prochaines années, des gestes devront être posés pour mieux se préparer aux scénarios prévus pour l’avenir. Nous sommes déjà en mode solution avec les appels d’offres en éolien et nous sommes habitués à travailler en fonction de la demande. On se prépare en conséquence tout en restant flexible pour s’ajuster à la réalité sur le terrain.»

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Je ne suis pas sûre de comprendre la logique d’utiliser de l’électricité pour fabriquer de l’hydrogène comme carburant aux camions quand on pourrait utiliser cette même électricité pour charger les batteries des camions électriques…

L’hydrogène vert approvisionnera le tiers du transport lourd, croit Pierre Fitzgibbon


Jacques Boissinot La Presse canadienne
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a affirmé qu’il ne sait « pas réellement » quelle sera la proportion d’hydrogène vert nécessaire pour atteindre l’objectif de carboneutralité au Québec d’ici 2050.

Alexandre Robillard
à Québec
Correspondant parlementaire
18 h 32

Le tiers du secteur des transports lourds devra être approvisionné par de l’hydrogène vert pour compléter la transition énergétique, a déclaré le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, quelques jours après avoir tiré un trait sur la majorité des projets qui visent à développer ce nouveau carburant au Québec.

En compagnie du premier ministre François Legault, M. Fitzgibbon a participé jeudi à l’annonce d’un financement gouvernemental de 3 millions de dollars pour un projet pilote de train à l’hydrogène conçu en Allemagne et fonctionnant avec une pile élaborée en Ontario.

En conférence de presse, le ministre a affirmé qu’il ne sait « pas réellement » quelle sera la proportion d’hydrogène vert nécessaire pour atteindre l’objectif de neutraliser les émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec d’ici 2050, tel que convenu dans le cadre d’accords internationaux sur les changements climatiques. « Il est clair pour nous que l’hydrogène va jouer un rôle dans les transports, a-t-il dit. Probablement un tiers va devoir passer par l’hydrogène parce que les batteries ne sont pas disponibles. Deuxièmement, on a aussi conclu que, pour les procédés industriels, si on veut faire de l’acier vert, ça prendra de l’hydrogène. »

M. Fitzgibbon a répété qu’Hydro-Québec ne peut pas fournir l’électricité nécessaire pour répondre à la demande de toutes les entreprises qui veulent produire de l’hydrogène vert. Il vise toutefois quelques projets stratégiques à qui le gouvernement pourrait attribuer les précieux mégawatts. « On ne fera pas 9000 MW de projets d’hydrogène vert, ce n’est pas réaliste, on n’a pas l’électricité, a-t-il dit. Par contre, on va appuyer certains projets stratégiques, comme celui d’Alstom. À court terme, on va prioriser les projets visant une consommation locale d’hydrogène et de bioénergie afin de maximiser les réductions d’émissions ici au Québec. »

Le projet pilote financé par Québec permettra à la société Alstom de tester son train à l’hydrogène en vue de l’adapter aux exigences nord-américaines. Il circulera pendant un an sur le circuit touristique qui dessert la région de Charlevoix depuis Québec. L’objectif est de donner l’impulsion qui permettra de remplacer les trains au diesel avec des véhicules plus écologiques.

Même si le train à d’Alstom a été conçu à l’extérieur du Québec, M. Fitzgibbon a assuré que le secteur québécois de l’hydrogène n’est pas en retard sur ses concurrents. Le ministre a donné l’exemple d’Air Liquide et de l’entreprise Harnois, qui produisent de l’hydrogène vert. « On est en avance sur beaucoup de monde », a dit le ministre.

M. Legault a expliqué que la production d’hydrogène vert nécessite d’importantes quantités d’énergie renouvelable. « Pour l’instant, avec les technologies, ça prend beaucoup d’électricité, ce n’est pas rentable de le faire, mais on ne peut pas se permettre de ne pas investir dans l’hydrogène vert, » a-t-il dit.

Churchill Falls et l’avenir d’Hydro-Québec

Le premier ministre a d’ailleurs affirmé qu’il rencontrait jeudi soit la p.-d.g. d’Hydro-Québec afin de préparer les négociations avec le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador sur les approvisionnements provenant de la centrale de Churchill Falls, dont le contrat arrive à échéance en 2041.

Selon M. Legault, l’issue de cette négociation sera déterminante pour connaître tous les critères à partir desquels un comité qu’il préside décidera quelles entreprises pourront bénéficier de rabais sur leur électricité, dont celles qui souhaitent produire de l’hydrogène.

« On n’a pas dit exactement quels vont être les nouveaux tarifs et quelles seront les conditions. Les critères qui seront utilisés, c’est décarboner le Québec et amener des emplois bien payés — donc, des retombées — au Québec. C’est sur cette base-là qu’on va choisir les entreprises. »

M. Fitzgibbon a pour sa part également évoqué des éléments qui aideront les entreprises à bénéficier de tarifs électriques plus avantageux : la diminution de GES, l’acceptabilité sociale et les retombées économiques. « Il va y avoir trois critères qui vont être utilisés pour la sélection des projets que nous voulons promouvoir », a-t-il dit.

Il a beaucoup de débat autour de l’hydrogène. Je vais faire un résumé des avantages et inconvénents malgré que je suis pas expert:

Avantages de l’hydrogène:
Recharge rapide
L’hydrogène est plus légère que les batteries
L’hydrogène requiert moins de métaux lourd
La fabrication de l’équipement dépend moins d’approvisionnement international
L’hydrogène est moins vulnérable aux pannes grace au stockage
L’hydrogène peut servir à balancer les pics et les creux entre la production et la consommation electrique

Désavantages:
Plus cher (le prix des batteries chute à haute vitesse)
Moins efficace energétiquement
Technologie qui progresse pas vite et qui risque de se faire dépasser par les batteries
Infrastrucuture plus complèxe et cher, en plus que le réseau de recharge batterie est partagé avec les voitures

L’industrie pour laquelle l’hydrogène peut faire du sens est le transport longue distance de cargo lourd. La réduction du poids fournit par l’hydrogène permet de transporter plus de marchandise des plus longue distance. La recharge rapide permet de rester compétitif et sauve du temps et de l’argent. Un véhicule de ce type est vrm couteux il faut donc s’assurer qu’il passe le plus de temps sur la route. La plus grande autonomie des véhicule permet aux infrastructures d’être plus dispersées et à des endroits clefs (ports, autoroutes, etc)

Certains avantages comme l’équilibre des creux et des pics de production électrique peuvent aussi être répliqués par des batteries connectées au réseau électrique.

Au final c’est difficile de prédire le future. Les batteries semblent en voie d’atteindre l’hégémonie. D’un autre coté il est peut-être mieux de pas mettre tous ses oeufs dans le même panier

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Travaux dans les milieux humides | Hydro-Québec fait face à sept chefs d’accusation


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
En 2014, de nombreux manifestants ont défilé à Saint-Adolphe-d’Howard pour faire part de leur opposition au projet de ligne de transport électrique à 120 kV dans les Laurentides, qui a finalement vu le jour.

Le ministère de l’Environnement accuse Hydro-Québec d’avoir empiété illégalement sur des milieux humides pour y installer des aires de travail, sur un chantier de transport électrique dans les Laurentides. Selon Québec, la société d’État a enfreint la Loi sur la qualité de l’environnement à sept reprises entre 2017 et 2019.

Publié à 5h00
Alice Girard-Bossé
Henri Ouellette-Vézina
LA PRESSE

Dans une déclaration du Ministère qui paraîtra vendredi, et dont La Presse a obtenu copie, Hydro-Québec est accusée d’avoir aménagé des aires de travail et des chemins sur des rives de cours d’eau et dans des milieux humides de type tourbière, sans obtenir les autorisations nécessaires. On reproche également à la société d’État d’avoir exécuté des travaux dans une tourbière sans avoir obtenu préalablement un certificat d’autorisation.

Appelée à réagir, Hydro-Québec a déclaré à La Presse avoir plaidé non coupable aux accusations. « Hydro-Québec demeure soucieuse de respecter les normes environnementales en vigueur et cherche toujours à atténuer les impacts de ses activités sur l’environnement », a indiqué le responsable des affaires publiques et médias, Francis Labbé.

Ces infractions, qui contreviennent à la Loi sur la qualité de l’environnement, auraient été commises entre le 15 décembre 2017 et le 31 août 2019. Elles se seraient produites dans le cadre du chantier du projet de ligne de transport électrique à 120 kV entre le poste du Grand-Brûlé à Mont-Tremblant et la municipalité de Saint-Sauveur, dans les Laurentides.

Ces accusations de matière pénale découlent d’une « enquête exhaustive » menée par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Pour ces infractions, Hydro-Québec est passible d’une amende minimale de 15 000 $ par chef d’accusation.

Un maire « extrêmement déçu »

Joint au téléphone jeudi, le maire de Saint-Sauveur, Jacques Gariépy, s’est dit « surpris », mais surtout « extrêmement déçu » de la situation.


PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE
Le maire de Saint-Sauveur, Jacques Gariépy

Je pensais que c’était primordial pour Hydro-Québec de suivre les recommandations, les instructions et la loi [du] ministère de l’Environnement. Surtout qu’on le sait que le nerf de la guerre, aujourd’hui, c’est de protéger notre environnement.

— Jacques Gariépy, maire de Saint-Sauveur

Il affirme que quand les municipalités ont des travaux à faire, elles doivent demander « un certificat d’autorisation qui est extrêmement long et lourd ». « J’en ai d’ailleurs fait part au ministre, récemment, que le ministère [de l’Environnement] devait diminuer les délais. Mais on les respecte, les règles, même si ça met parfois en péril des projets. Donc voir aujourd’hui qu’Hydro-Québec ne se conforme pas, ça me déçoit énormément », poursuit M. Gariépy au bout du fil.

Sanctions administratives

Les besoins en électricité dans les MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides ont augmenté de 20 % entre 2004 et 2012, une croissance deux fois plus élevée que la moyenne provinciale. Pour répondre à cette demande, Hydro-Québec a mis en place une nouvelle ligne reliant le poste du Grand-Brûlé, situé à Mont-Tremblant, à une ligne existante, située entre les postes de Saint-Sauveur et de Sainte-Agathe-des-Monts.

Depuis le début du projet en 2017, le ministère de l’Environnement a indiqué avoir constaté de nombreux manquements. Au total, 14 avis de non-conformité ont été transmis à Hydro-Québec ainsi qu’à deux entrepreneurs en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement. Deux sanctions administratives de 5000 $ et 10 000 $ ont également été imposées par le ministère à Hydro-Québec pour des manquements à cette loi.

Le 12 février 2019, le ministère de l’Environnement avait ordonné à Hydro-Québec de cesser les rejets de sédiments dans les milieux humides et hydriques susceptibles d’être affectés par le projet.

Contestation citoyenne

À Saint-Adolphe-d’Howard, où passe la ligne à haute tension, des citoyens contestaient le projet et les méthodes d’Hydro-Québec depuis plusieurs années, notamment en ce qui concerne le déversement de sédiments. En raison du déboisement pour installer les pylônes électriques, l’eau entraîne sur son passage différents éléments du sol qui se déversent dans les cours d’eau et la rendent boueuse.

Déjà, en février 2019, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait affirmé qu’Hydro-Québec devrait prendre les mesures adéquates pour protéger l’environnement sur son chantier de transport de ligne électrique.

« La société d’État doit cesser les rejets de sédiments dans les milieux humides et hydriques susceptibles d’être affectés par le projet. Elle doit aussi implanter dès maintenant, sur tout le territoire couvert par le chantier, les mesures de contrôle de sédiments appropriées », avait-il dit en conférence de presse.

Avec la collaboration de Janie Gosselin, La Presse

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Profit et dividende historiques pour Hydro-Québec

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le profit net a atteint 4,5 milliards en 2022, presque un milliard de plus qu’en 2021.

Au terme de l’exercice 2022 qui aura été le plus profitable de son histoire, Hydro-Québec versera au gouvernement un dividende record de 3,4 milliards.

Publié à 11h00

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Hélène Baril
Hélène Baril La Presse

Le profit net a atteint 4,5 milliards en 2022, presque un milliard de plus qu’en 2021. Cette augmentation s’explique surtout par le conflit en Ukraine qui a causé une hausse importante des prix de l’énergie sur le marché international et augmenté la rentabilité des exportations d’électricité aux États-Unis.

Hydro-Québec a obtenu en moyenne 8,2 cents par kilowattheure exporté sur les marchés de la Nouvelle-Angleterre, comparativement au prix moyen de 5 cents l’année précédente. « Les prix très élevés sur nos marchés d’exportation ont contribué à la hausse de près d’un milliard de notre bénéfice net », a expliqué Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière, en conférence de presse.

Tous les astres étaient bien alignés pour Hydro-Québec en 2022. Les ventes d’électricité au Québec ont atteint un sommet, à 180 térawattheures, en raison d’une forte demande et des températures froides de l’hiver dernier. Janvier 2022 a été le mois le plus froid depuis 2004 au Québec.

Hydro-Québec a aussi bénéficié des prix élevés de l’aluminium sur le marché international, qui augmentent la rentabilité des ventes d’électricité aux alumineries. Enfin, la hausse des tarifs d’électricité de 2,6 % depuis le 1er avril 2022 a généré 239 millions de plus.

Les derniers mois ont été mouvementés chez Hydro-Québec, dont la PDG Sophie Brochu a annoncé son départ avant la fin de son mandat et dont la succession suscite des remous. Le numéro deux de l’entreprise, Éric Filion et la présidente du conseil d’administration, Jacynthe Côté, ont aussi décidé de partir.

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C’est une très bonne nouvelle que le gouvernement, donc la société, puisse bénéficier de ces dividendes. Maintenant il ne reste qu’à l’investir aux bons endroits et c’est là que ca se complique un peu plus.

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Contrat de Churchill Falls Legault fait acte de contrition à Terre-Neuve-et-Labrador

PHOTO PAUL DALY, LA PRESSE CANADIENNE

Au côté de son homologue Andrew Furey, François Legault a reconnu que c’était un mauvais contrat pour les Terre-Neuviens.

(Québec) Le premier ministre François Legault dit comprendre « la frustration et la colère » des Terre-Neuviens concernant le contrat d’approvisionnement en électricité de Churchill Falls, très avantageux pour le Québec depuis sa signature en 1969.

Publié à 11h15 Mis à jour à 12h43

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Patrice Bergeron La Presse Canadienne

Il a en quelque sorte prononcé un acte de contrition adressé à Terre-Neuve-et-Labrador (TNL), ce qui n’avait jamais été fait par un premier ministre du Québec auparavant. Cela s’ajoute à sa volonté exprimée cette semaine d’offrir une indemnisation financière à la province voisine avant la fin de l’entente en 2041, afin d’inciter Terre-Neuve-et-Labrador à la renouveler.

« On ne peut pas réécrire l’Histoire, mais on peut essayer, pour l’avenir, de trouver des façons de travailler ensemble au bénéfice des deux », a-t-il déclaré vendredi matin en conférence de presse à Saint-Jean au côté de son homologue Andrew Furey, au terme d’une rencontre qualifiée de « productive ».

M. Legault termine vendredi une visite de deux jours à Saint-Jean pour discuter du renouvellement de ce contrat, qui est vu comme une pomme de discorde et une humiliation par la province de l’Atlantique.

« J’aimerais dire quelques mots aux citoyens de votre province », a-t-il déclaré en anglais. Je comprends tout à fait la frustration et la colère que vous éprouvez concernant le contrat de Churchill Falls. […] Je pense que c’est important de le reconnaître. »

La province voisine estime en effet avoir été flouée dans cette entente et a tenté en vain de la faire casser par les tribunaux.

M. Legault a reconnu que c’était devenu « vraiment un mauvais contrat » pour les Terre-Neuviens « avec le temps ».

Hydro-Québec paie un tarif fixe pour l’électricité produite par Churchill Falls, soit 0,2 cent du kilowatt-heure, mais l’a revendue en moyenne à 8,2 cents du kilowatt-heure en 2022, a précisé la société d’État cette semaine.

Selon les données d’une étude, en 2019, l’entente avait rapporté en bénéfices près de 28 milliards au Québec, comparativement à seulement 2 milliards à Terre-Neuve-et-Labrador.

L’entente de 1969 permet à Hydro-Québec d’acheter 85 % de l’électricité produite à Churchill Falls et donc de récolter l’essentiel des profits. Le bloc restant de 15 % sert à alimenter les clients du réseau terre-neuvien au Labrador, ou est vendu sur les marchés d’exportation.

Au fil des ans, plusieurs jugements de tribunaux ont confirmé la validité de cette entente commerciale.

La centrale hydroélectrique et l’équipement de transmission au Labrador sont détenus et exploités par la Churchill Falls (Labrador) Corp. La société d’État terre-neuvienne Newfoundland and Labrador Hydro détient 65,8 % des actions de l’entreprise Churchill Falls et Hydro-Québec possède le reste. Même après l’échéance du contrat en 2041, Hydro-Québec conservera sa part de 34,2 % dans Churchill Falls (Labrador) Corp.

De l’eau dans le gaz entre Montréal et Hydro-Québec

La société d’État s’inquiète du nouveau règlement que prépare la Ville de Montréal pour limiter la place du gaz dans les bâtiments.


Le siège social d’Hydro-Québec
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Thomas Gerbet
Daniel Boily
Olivier Bourque
4 h 00 | Mis à jour à 8 h 36

Hydro-Québec met en garde la Ville de Montréal contre les conséquences d’un passage trop brusque du gaz vers l’électricité dans le chauffage des bâtiments.

La société d’État avertit qu’elle ne pourra pas suffire à la demande si la nouvelle réglementation ferme la porte à l’approche biénergétique qu’elle préconise.

Si on allait dans une logique tout électrique (chauffage, grands bâtiments, etc.) ça créerait une demande qui est énorme. Ce n’est pas réaliste […] : il manquerait des lignes électriques, des postes, prévient le porte-parole chez Hydro-Québec, Maxence Huard-Lefebvre.

Le 16 février, les élus de la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs de la Ville de Montréal ont recommandé d’interdire dans les plus brefs délais tout raccordement de nouveaux bâtiments au réseau de gaz naturel.

La Commission recommande également le retrait graduel des systèmes de chauffage fonctionnant au moyen d’un combustible fossile dans les bâtiments existants.

Selon nos sources, la conversion à l’électricité de tous les systèmes de chauffage au gaz à Montréal dans le bâtiment représenterait un besoin d’alimentation supplémentaire de 4500 mégawatts (MW) pour Hydro-Québec.

Il s’agit d’une puissance significative qui s’ajouterait aux 23 000 MW de demandes d’alimentation d’industries sur la table du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. Ce dernier est aussi ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal.

La demande pourrait même être encore plus importante si d’autres municipalités décidaient de suivre l’exemple de Montréal. C’est actuellement le cas de Mont-Saint-Hilaire, Otterburn Park, Petit-Saguenay, Prévost et Saint-Cuthbert qui réclament au gouvernement du Québec l’interdiction du chauffage au gaz naturel dans toutes les nouvelles constructions.

La biénergie au cœur des discussions

La Commission de la Ville de Montréal recommande également de limiter l’utilisation du gaz naturel à 15 % dans le cas de la biénergie et seulement en période de pointe.

Or, avec la biénergie, 30 % de l’apport énergétique des clients résidentiels vient du gaz et 70 % de l’électricité.

Selon Hydro-Québec, sans la biénergie, ça ne fonctionne pas pour nous.

« Nous mettons la Ville en garde des conséquences qu’aurait une réglementation ne permettant pas à l’offre biénergie d’être déployée. »

— Une citation de Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec

L’enjeu, c’est la pointe hivernale, rappelle Hydro-Québec, lorsque les températures froides accentuent la demande et mettent de la pression sur le réseau.

Des discussions en cours

À la Ville de Montréal, on demeure prudent. Nous allons prendre le temps d’analyser l’ensemble des recommandations et nous y donnerons suite dans les prochains mois, explique l’attachée de presse du comité exécutif, Marikym Gaudreault.

« Nous allons prendre le temps de les analyser et cela se fera également en collaboration avec Hydro-Québec et Énergir. »

— Une citation de Marikym Gaudreault, attachée de presse du comité exécutif, Ville de Montréal.

Le règlement n’est pas encore écrit et la Ville pourrait très bien prendre un chemin différent des élus de sa Commission.

La porte-parole du comité exécutif de Montréal se réjouit néanmoins de l’intérêt soulevé lors des consultations.

On constate aujourd’hui que l’effort de consultation publique sur notre feuille de route vers des bâtiments zéro émission est un succès, écrit Mme Gaudreault. Une cinquantaine d’organismes, d’entreprises et de citoyens ont participé à la réflexion, ceci démontre à quel point c’est un dossier important pour la population montréalaise.

Une collaboration à l’épreuve

En mai 2022, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, se réjouissait de la signature d’une entente de collaboration avec Hydro-Québec pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur du bâtiment.

Je suis particulièrement fière d’annoncer ce partenariat, qui mettra l’immense expertise de notre société d’État au profit de Montréal, disait la mairesse.

Autant il faut réduire le recours aux énergies fossiles, autant il importe de le faire au meilleur coût possible, affirmait pour sa part la PDG Sophie Brochu.

La Ville de Montréal souhaite que les bâtiments construits sur son territoire deviennent carboneutres d’ici 2040.

Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada, les recommandations des élus de Montréal confirment le leadership de la Ville et mettent en lumière le fait que le gouvernement du Québec dort au gaz alors qu’il devrait réglementer pour sortir les énergies fossiles des bâtiments.

1 milliard $ pour du GNR

Au mois de mai 2022, Hydro-Québec et Énergir obtenaient l’approbation de la Régie de l’énergie visant à convertir des systèmes de chauffage au gaz à la biénergie afin de réduire les gaz à effet de serre.


L’entreprise de distribution de gaz naturel, Énergir
PHOTO : RADIO-CANADA / BOUALEM HADJOUTI

La décision a toutefois été portée en appel. La semaine dernière, la Régie s’est ravisée et ne permettra pas à Hydro-Québec de hausser ses tarifs pour financer l’entente avec Énergir. La société d’État affirme toutefois que le partenariat va aller de l’avant, mais elle devra vraisemblablement rogner sur ses profits.

Hydro estime que la biénergie permettra de réduire au Québec les GES de 540 000 tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030 et générer des économies de l’ordre de 1,7 milliard $ par rapport à l’électrification complète.

Dans son mémoire, Hydro demandait par ailleurs à la Commission d’adopter une position reconnaissant le gaz naturel renouvelable comme étant une source d’énergie qui ne génère aucune émission de GES.

Les opposants à l’entente sur la biénergie, notamment des groupes écologistes et de défense des consommateurs, croient qu’il y a d’autres moyens pour gérer la pointe hivernale. Ils prônent davantage l’utilisation de thermopompes et des accumulateurs de chaleur, ce qui permettrait une décarbonation des bâtiments.

Je déplore le manque d’ambition d’Hydro-Québec. Est-ce que l’obligation de desservir s’applique seulement aux industriels? Et cela ne s’applique pas à la décarbonation? Hydro-Québec trouve prétextes par-dessus prétextes pour ne pas décarboner. La biénergie, c’est une demi mesure, croit Jean-Pierre Finet du Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEE), en entrevue avec Radio-Canada.

Energir vient de signer un partenariat de 1 milliard de dollars avec la danoise Nature Energy afin d’accélérer la production de gaz naturel renouvelable (GNR) au Québec. Selon le distributeur de gaz québécois, ces installations permettraient une réduction annuelle de 400 000 tonnes de GES d’ici 2030. Actuellement, Énergir a moins de 1 % de GNR qui circule dans son réseau.

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