À part quelques exceptions comme Londres, la grande majorité des villes européennes se concentrent sur un aménagement urbain équilibré sans grandes disparités de hauteur. Un choix qui met l’accent sur une plus grande harmonie du territoire et une relation plus intime avec le niveau du sol, les places publiques, les avenues élégantes et un bâti moyen aux styles variés et fort esthétique.
Paris s’offre elle aussi un quartier en hauteur, mais il est confiné à l’extérieur du Paris intramuros et est très peu visité par les touristes, qui ont bien plus à s’offrir que des tours comme on en voit communément. Rappelons toutefois l’exception de la tour Montparnasse, qui a été une tentative malheureuse des années 70 que la capitale française s’est assuré de ne plus répéter.
C’est l’aspect culturel et historique qui fait courir les foules, les grands musées, les monuments et les lieux emblématiques comme certains parcs et cimetières notamment.
D’ailleurs la grande majorité des grandes villes européennes ont évité le piège de se laisser envahir par la démesure. Elles n’en sont pas moins modernes et intègrent harmonieusement de nouvelles constructions au moyen d’une architecture de grande qualité, sans pour autant dénaturer le caractère urbain authentique d’un voisinage riche de différentes époques.
Ici Montréal conjugue avec succès ses deux personnalités, nord-américaine et européenne, qui en fait un exemple unique en Amérique et qu’il faut absolument protéger. Nos quartiers centraux sont fort originaux et immédiatement identifiables au premier coup d’oeil. La montagne et ses arrondissements périphériques (Westmount, Outremont) sont eux aussi un ensemble remarquable, comme le sont le tandem Vieux-Port Vieux-Montréal dont l’attrait est irrésistible.
D’ailleurs la montagne, le V-M, le V-P et le centre-ville draine l’essentiel de nos visiteurs incluant le Parc Olympique, le Jardin Botanique et les Iles au milieu du St-Laurent. Tous des sites exceptionnels et fortement identitaires. Alors qu’avons-nous besoin d’une tour de 250 ou 300m pour tenter de leurrer davantage de monde quand les gens cherchent avant tout ce qu’il ne verront pas ailleurs.
Quant aux montréalais.es. à part quelques fan de grattes-ciel, personne n’a d’appétit pour la démesure et encore moins si elle risque de défigurer l’équilibre harmonieux d’une ligne d"horizon encore là tout à fait unique.