Been there (St-Viateur Bagel) a few times now. Itâs a lot easier than going downtown. love it.
En espĂ©rant que lâon respecte le dĂ©cor original qui par lui-mĂȘme crĂ©ait une ambiance surannĂ©e tout Ă fait sympathique. Au temps oĂč je lâai frĂ©quentĂ© il y avait beaucoup dâhabituĂ©s anglophones qui se mĂȘlaient aisĂ©ment aux francophones dans une cohabitation amicale et dĂ©tendue.
Lâambiance est beaucoup plus moderne que lâemplacement dâorigine. Jâai vu un mĂ©lange de personnes lĂ -bas aussi. Tout le monde adore les bagels
La vie, la ville Ă 85 ans, le Moishes se ranime au square Victoria
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Le Moishes rouvre mercredi dans le Quartier international de Montréal.
Notre journaliste se balade dans le Grand MontrĂ©al pour parler de gens, dâĂ©vĂšnements ou de lieux qui font battre le cĆur de leur quartier.
Publié à 0h48 Mis à jour à 6h00
Si le Moishes rouvre grand ses portes mercredi loin de la Main, une immense carte du boulevard Saint-Laurent datant de 1879 occupe lâespace central du restaurant mythique de MontrĂ©al.
De la pierre dâonyx ambrĂ© quâon voit derriĂšre le bar aux lustres illuminant les imposants fauteuils couleur cabernet, lâĂąme du steakhouse de MontrĂ©al fondĂ© en 1938 par Moishe Lighter â qui a accueilli les Marlon Brando et Frank Sinatra â est manifestement encore lĂ , pour sa rĂ©ouverture dans le Quartier international de la mĂ©tropole.
Un dĂ©cor qui rend hommage au cachet du passĂ© tout en Ă©tant Ă©patant pour son Ă©poque : câĂ©tait la tĂąche de la designer Patty Xenos. Elle Ă©tait sans doute la mieux placĂ©e pour le faire puisque câest elle qui avait orchestrĂ© la rĂ©novation du Moishes en 2011. « Il fallait un look timeless qui permet aux habituĂ©s de sây retrouver, mais qui impressionne les nouveaux clients », indique-t-elle.
Mais le Moishes aurait pu rester fermĂ© pour de bon, a confiĂ© lundi matin Jean BĂ©dard, prĂ©sident du Groupe Grandio (anciennement Sportscene), rentrĂ© la veille de Bordeaux, oĂč il a inaugurĂ© la premiĂšre succursale de La Cage en France et mĂȘme Ă lâextĂ©rieur du QuĂ©bec.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Jean Bédard
Câest en 2018 que Lenny Lighter, le fils du fondateur Moishe Lighter, a pris contact avec Jean BĂ©dard pour assurer lâavenir de Moishes. Ce dernier dĂ©sirait avoir une plus forte prĂ©sence Ă MontrĂ©al, alors que la Caisse de dĂ©pĂŽt souhaitait la venue dâun restaurant haut de gamme dans son Ă©difice.
Or, dĂ©mĂ©nager un restaurant comme Moishes aprĂšs la fin de son bail au 3961, boulevard Saint-Laurent Ă©tait un plan plus rĂ©aliste avant quâaprĂšs la pandĂ©mie. « Pendant longtemps, nous nâĂ©tions pas certains de le rouvrir », raconte Jean BĂ©dard, qui travaille avec ses deux fils et dont le groupe compte 4000 employĂ©s.
« Il y avait eu tout un travail pour prĂ©server lâADN de Moishes, poursuit-il. Les plans et le design Ă©taient faits⊠»
1/7
Il allait donc de soi de ranimer Moishes quand la vie normale aurait repris son cours. « Si tous les gens qui mâont demandĂ© âquand rouvres-tu Moishes ?â viennent, ça devrait bien aller », blague Jean BĂ©dard.
« Lâobjectif est dâĂȘtre aussi ouvert le midi Ă lâautomne », prĂ©cise-t-il.
Un pari chanceux
Un peu dâhistoire : Moishe Lighter Ă©tait aide-serveur avant dâavoir le restaurant qui allait porter son nom en 1938. Il est devenu propriĂ©taire des lieux, le Romanian Paradise, aprĂšs avoir fait un pari avec le patron.
« CâĂ©tait un bar », raconte la designer Patty Xenos, qui a tenu Ă reproduire le plancher de tuile du Romanian Paradise autour du bar du nouveau Moishes. Un bar autour duquel les gens pourront sâasseoir alors que ce nâĂ©tait pas le cas avant. « Jâai prĂ©servĂ© le cĆur », prĂ©cise la designer.
Pour la salle privĂ©e au fond du restaurant, Patty Xenos a voulu reproduire une salle Ă cartes. Un clin dâĆil Ă la main chanceuse de Moishe Lighter.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Une Ćuvre dâAndrĂ© Monet capte le regard dans la salle privĂ©e.
Petite, Patty Xenos fréquentait le Moishes avec son pÚre. Selon elle, il faut davantage valoriser les institutions de la restauration montréalaise qui perdurent sous le signe de la tradition et non des tendances.
Pour beaucoup de gens, câest un must dâaller chez Moishes quand ils viennent Ă MontrĂ©al.
Patty Xenos, designer
Patty Xenos souhaite aussi remettre en valeur lâidĂ©e que le temps sâarrĂȘte quand on sort en grand au restaurant. Beaucoup dâefforts ont Ă©tĂ© mis dans lâacoustique du nouveau Moishes pour que le flot des conversations y soit agrĂ©able, souligne-t-elle.
Constance et authenticité
Sur la carte, de nouveaux plats â mĂȘme vĂ©gĂ©tariens â sâajouteront au menu de ceux inspirĂ©s de lâEurope de lâEst. On promet des grillades de catĂ©gorie USDA Prime.
En cuisine, on retrouvera le chef Murteza Talu, qui a travaillé pendant prÚs de 10 ans dans un autre restaurant phare de Montréal, le Damas.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Le chef Murteza Talu a vécu à Toronto avant de tomber amoureux de la scÚne culinaire montréalaise.
« Câest un honneur et un dĂ©fi », dit-il en rappelant que Moishes a dĂ©jĂ figurĂ© dans le top 10 des meilleurs steakhouses au monde du magazine Forbes.
« Il faut perpétuer la tradition pour que les gens reviennent chez Moishes encore dans 20 ans », dit celui qui a quitté la Turquie pour le Canada comme étudiant étranger quand il avait 16 ans.
Pour durer en restauration, il faut oser tout en respectant son ADN, renchĂ©rit Jean BĂ©dard. « Câest aussi dâoser dĂ©mĂ©nager », blague-t-il.
Jâai rĂ©cemment dĂ©couvert que Tourisme MontrĂ©al garde une liste Ă jour des ouvertures de nouveaux restaurants ici:
Plusieurs publications dans le domaine ont cessĂ© ces derniers temps, alors câest bien dâavoir une ressource fiable pour se tenir Ă jour dans les ouvertures.
Je sens que ça va prendre des années pour réussir à réserver une table
Sabayon : la nouvelle adresse de Patrice Demers et Marie-Josée Beaudoin
PHOTO TIRĂE DU COMPTE INSTAGRAM @SABAYON.MTL
Lâaffiche et lâidentitĂ© visuelle du Sabayon sont lâĆuvre du designer graphique et illustrateur Simon LâArchevĂȘque.
Ă peine revenus de leur rĂ©sidence de deux mois dans un restaurant de Brooklyn, Marie-JosĂ©e Beaudoin et Patrice Demers ont annoncĂ© cette semaine quâils ouvraient un microresto Ă Pointe-Saint-Charles le mois prochain. Celui-ci sâappellera Sabayon et le design sera assurĂ© par Mathieu Leclerc, du Studio Knowhow.
Publié à 18h00
Ăve Dumas
LA PRESSE
« On avait signĂ© le bail avant de partir pour New York », nous confie le « petit cachotier ». Souhaitant travailler Ă deux, sans employĂ©s, le couple a imaginĂ© un lieu intime oĂč seulement 14 clients pourront ĂȘtre servis Ă la fois. Les soupers en cinq ou six services, trĂšs axĂ©s sur les lĂ©gumes et les poissons, auront lieu du jeudi au samedi. Il y aura aussi deux « tablĂ©es » de thĂ© Ă la française les samedis. Ce sont donc 28 personnes par samedi qui pourront profiter des prouesses sucrĂ©es de « Patrice PĂątissier » et des infusions dâexception de lâentreprise quĂ©bĂ©coise Camellia Sinensis.
La formule souhaitĂ©e, Ă terme, serait dâutiliser le nouveau lieu de la rue Centre comme restaurant pendant trois semaines, puis dâen faire une salle de cours (sommellerie, pĂątisserie, cuisine en gĂ©nĂ©ral) la quatriĂšme. Tant pour les soupers que pour le thĂ© et les cours, les places devront ĂȘtre achetĂ©es dâavance, comme des billets de spectacle. Les prix Ă©voquĂ©s sont pour lâinstant trĂšs raisonnables, Ă 115 $ le soir et 48 $ pour le thĂ©, service inclus.
Patrice et Marie-JosĂ©e ont trĂšs hĂąte Ă ce nouveau chapitre. « On est revenus de New York trĂšs, trĂšs motivĂ©s. Cette aventure nous a confirmĂ© quâon avait fait le bon choix. On a reçu tellement dâamour des QuĂ©bĂ©cois. Les samedis soir, ils comptaient toujours pour 50 % de la clientĂšle. » Ă lâouverture, ce seront peut-ĂȘtre les New-Yorkais qui dĂ©barqueront Ă MontrĂ©al pour dĂ©couvrir le Sabayon.
Un regard positif sur les petits restaurants à Montréal:
Ouverture prochaine dâun restaurant dans le local commercial des Cours du Mont Royal en face du Alexandre. On devine une spĂ©cialitĂ© fruits de mer.
Il nây a jamais eu de restaurant dans ce local* (Ă ma connaissance) et ce sera intĂ©ressant de voir la dynamique que ça va apporter Ă la rue - spĂ©cifiquement si la rĂšglementation permet une terrasse sur ce bord du trottoir. La rue Peel pourrait affirmer sa destination de rue gastronomique au centre-ville.
*Dâailleurs, je nâavais jamais remarquĂ© que lâouverture du milieu avait Ă©tĂ© transformĂ© en portes (avant une fenĂȘtre fixe)!.
Merci pour cette nouvelle
Jâai tellement de bons souvenirs du dĂ©funt restaurant Kon Tiki dans lâancien hĂŽtel Mont-Royal. Mon pĂšre adorait ce restaurant PolynĂ©sien avec son dĂ©cor mystĂ©rieux. et exotique.It was such an amazing place.
Restauration | Des clients changent de table
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Les prix augmentent partout, et les menus des restaurants nây Ă©chappent pas. Des clients, ayant du mal Ă digĂ©rer ces factures salĂ©es, commencent Ă dĂ©serter les salles Ă manger, constatent certains restaurateurs, qui apprĂ©hendent lâautomne Ă venir.
Face à la hausse des prix, les gens sont nombreux à se tourner vers une formule petit-déjeuner, au détriment des autres restaurants
Publié à 0h56 Mis à jour à 5h00
Nathaëlle Morissette
LA PRESSE
Les prix augmentent partout, et les menus des restaurants nây Ă©chappent pas. Des clients, ayant du mal Ă digĂ©rer ces factures salĂ©es, commencent Ă dĂ©serter les salles Ă manger, constatent certains restaurateurs, qui apprĂ©hendent lâautomne Ă venir.
Dans ce contexte, des Ă©tablissements Ă dĂ©jeuner font pour leur part le plein de clients. Certains semblent en effet avoir dĂ©cidĂ© de troquer le souper au restaurant pour un repas de style « deux Ćufs bacon », souvent moins cher.
« On se demande toujours jusquâĂ quel point on peut Ă©tirer lâĂ©lastique », reconnaĂźt Martin VĂ©zina, vice-prĂ©sident, affaires publiques, Ă lâAssociation Restauration QuĂ©bec (ARQ).
Selon lui, les restaurateurs ont les mains liĂ©es en ce moment. « Si on augmente trop nos prix, les clients ne viendront pas. Si on nâaugmente pas les salaires, on nâaura pas de personnel. Comment on peut faire ça ? », questionne-t-il.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Succursale dâun restaurant St-Hubert, Ă MontrĂ©al
« Câest difficile Ă quantifier prĂ©cisĂ©ment. Mais oui, on peut dire quâon voit une diffĂ©rence sur la frĂ©quentation de la clientĂšle », ajoute pour sa part Richard Scofield, prĂ©sident et chef de la direction du Groupe St-Hubert.
« Oui, ça nous préoccupe, ajoute-t-il. On entend ce que les gens disent [à propos des prix]. »
De 22 $ Ă 28 $ en quatre ans
Et les consommateurs nâont pas rĂȘvĂ©. Manger au restaurant coĂ»te plus cher quâavant. En 2022, 47,4 % des restaurateurs ont augmentĂ© les prix sur leur menu dâau moins 6 % Ă 10 %. Cette annĂ©e, plus de la moitiĂ© (56,8 %) ont lâintention de les hausser de 6 % Ă 10 %, selon les donnĂ©es recueillies par lâARQ. Ă titre dâexemple, la salade thaĂŻe au bĆuf grillĂ© servie dans les restaurants ZIBO ! coĂ»tait 22 $ en 2019, pour passer Ă 27 $ lâan dernier. Et aujourdâhui, les clients qui la commandent doivent dĂ©bourser 28 $. Ă La CageâBrasserie sportive, le burger signature (Blitz burger) est passĂ© de 16,75 $ (novembre 2018) Ă 19,75 $ lâan dernier pour finalement ĂȘtre affichĂ© sur le menu Ă 20 $ cette annĂ©e. Pour ajouter du poids Ă la facture, dans plusieurs restaurants, le prix dâun verre de vin surpasse celui dâune bouteille achetĂ©e Ă la SAQ.
Bien que ces augmentations soient justifiĂ©es, selon les restaurateurs, en raison de lâaugmentation du prix des denrĂ©es et des salaires, certains consommateurs ont tout simplement fait le choix de manger Ă la maison au lieu de se payer un repas Ă lâextĂ©rieur.
« Il y a des gens qui arrĂȘtent dâaller au restaurant et câest inquiĂ©tant », confirme M. Scofield.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Richard Scofield, président et chef de la direction du Groupe St-Hubert
Chaque mois, il y a des gens qui renouvellent leur hypothÚque. Ils sont pris avec des gros taux. Chaque mois, il y aura de plus en plus de gens qui vont se mettre à réévaluer leur rythme de vie.
Richard Scofield, président et chef de la direction du Groupe St-Hubert
Avec un achalandage plutĂŽt stable depuis la derniĂšre annĂ©e â qui nâest toutefois jamais revenu Ă des niveaux prĂ©pandĂ©miques â, Benjamin ChĂšvrefils, vice-prĂ©sident et directeur gĂ©nĂ©ral du Groupe ZIBO !, sâattend Ă lâinĂ©vitable : le nombre de clients sâattablant dans les restaurants ZIBO ! et Vertigo â deux enseignes gĂ©rĂ©es par le groupe â va diminuer au cours des prochains mois.
« Câest sĂ»r que ça va tendre vers ça. Ăa va arriver Ă©ventuellement. Ăâa toujours Ă©tĂ© la crainte, admet-il. Aller au restaurant, ce nâest pas une dĂ©pense essentielle. »
« On sâentend aussi que personne ne va redescendre ses prix, dit-il. Le danger quand on monte constamment, câest quâon devient de moins en moins compĂ©titif. »
Il nây a pas que les chaĂźnes qui remarquent une diminution de lâaffluence. Sur la Plaza St-Hubert, Ă MontrĂ©al, le propriĂ©taire du Beaufort Bistro, Jean-François Girard, Ă©tablit « clairement » un lien entre lâaugmentation de la facture et la dĂ©sertion des clients. Depuis deux ans, les prix sur son menu ont augmentĂ© entre 10 % et 20 %. ParallĂšlement, il a notĂ© une baisse de lâachalandage, amorcĂ©e Ă la fin de lâhiver dernier. « Les fournisseurs mâen ont aussi parlĂ©. Ils voient une diffĂ©rence dans leurs ventes », souligne-t-il.
Deux Ćufs au lieu dâun plat de viande
En contrepartie, en raison du contexte, certains restaurateurs qui servent des dĂ©jeuners font le plein de clients. Câest le cas de François Roy, propriĂ©taire du restaurant MatinĂ©e, Ă Saint-Jean-sur-Richelieu.
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
François Roy, propriétaire du restaurant Matinée
Nos clients nous disent que câest devenu trop cher, une facture moyenne au restaurant pour souper. RĂ©sultat, on a de plus en plus de groupes qui viennent pour des anniversaires. Ils viennent dĂ©jeuner parce que câest moins cher.
François Roy, propriétaire du restaurant Matinée
Il ajoute dans la foulĂ©e que son restaurant est souvent « plein Ă craquer », mĂȘme les matins de dĂ©but de semaine.
Bien quâil soit lui-mĂȘme dans le milieu, M. Roy confie que « les deux bras lui sont tombĂ©s » en recevant lâaddition Ă la fin de son plus rĂ©cent souper au restaurant. « CâĂ©tait trĂšs cher. »
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
Cuisine du restaurant Matinée, à Saint-Jean-sur-Richelieu
Son secret pour conserver et attirer de nouveaux clients : « On a augmentĂ© les prix une seule fois depuis la COVID et seulement sur les assiettes de luxe comme les crĂȘpes et les gaufres. Mes deux Ćufs tournĂ©s bacon, je les ai laissĂ©s au mĂȘme prix. »
Des fermetures à prévoir ?
Selon François Roy, plusieurs restaurateurs risquent malheureusement de jeter lâĂ©ponge au cours de la prochaine annĂ©e. Lâautomne Ă venir pourrait ĂȘtre difficile pour plusieurs dâentre eux, croit Ă©galement Martin VĂ©zina, de lâARQ.
Selon les données compilées par le Bureau du surintendant des faillites, 262 restaurants ont fermé en 2022, au Québec. Cette année, entre janvier et juillet, 178 ont déclaré faillite. On craint que plusieurs autres viennent gonfler ce chiffre.
En plus des clients qui pourraient ĂȘtre moins nombreux, les restaurateurs qui ont reçu de lâaide du gouvernement fĂ©dĂ©ral dans le cadre du Compte dâurgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) ont jusquâau 31 dĂ©cembre pour payer les deux tiers du prĂȘt, sâils veulent obtenir un pardon. Au-delĂ de cette date, ils auront deux ans pour rembourser la totalitĂ© de la somme, avec intĂ©rĂȘts.
« En plus de leurs frais dâexploitation, ils devront rembourser leur prĂȘt, souligne M. VĂ©zina. Ăa, câest une grosse inquiĂ©tude. On pense quâil y en a qui ne survivront pas. »
On non CRémy Pùtisserie ferme ses portes
5 places to eat in Montreal for $5 or less
Despite inflation, you can still find some cheap food in Montreal. Here are five places to eat for five bucks or less (before tax).
Fermeture du restaurant Maison Publique
Nouveau café à Point Saint Charles
Conseil : vĂ©rifier que le restaurant a bien pignon sur rue et quâil est dans le registraire des entreprises, et quâil a un permis de restauration du MAPAQ
Plateformes de livraison : attention aux restaurants sans permis
Les plateformes de commande en ligne pour restaurants comme Uber Eats permettent au public de dĂ©couvrir de nouvelles saveurs. Les menus sont souvent allĂ©chants et lâoffre est grandissante. Cependant, certains commerces ne dĂ©voilent pas tout. Câest le cas dâun restaurant de sushis Ă MontrĂ©al, situĂ© dans le sous-sol dâun immeuble rĂ©sidentiel.
Des restaurants sans permis sont prĂ©sents sur les plateformes de livraison, qui nâont pas lâobligation lĂ©gale de les contrĂŽler au QuĂ©bec.
PHOTO : GETTY IMAGES / SIMONKR
Jean-Luc Bouchard
Publié à 4 h 00 HAE
Partager lâarticle
« Faux restaurant, complĂštement malpropre. » Un tĂ©lĂ©spectateur de lâĂ©mission La facture nây va pas par quatre chemins pour dĂ©crire son expĂ©rience culinaire dĂ©sastreuse. Au printemps dernier, il a commandĂ© un bol de pokĂ© chez Yummy Sushi, un restaurant quâil ne connaissait pas et qui figurait dans la liste proposĂ©e par Uber Eats. Il a choisi de ramasser lui-mĂȘme sa commande plutĂŽt que dâopter pour la livraison.
Sur place, il dĂ©chante. Sous-sol encombrĂ©, odeur nausĂ©abonde et malpropretĂ©. Certainement pas des conditions idĂ©ales pour la prĂ©paration de poissons crus. DĂ©goĂ»tĂ©, il dĂ©pose son plat prĂšs de lâentrĂ©e de lâimmeuble sans mĂȘme lâavoir ouvert, obtient un remboursement de la part dâUber Eats et repart lâestomac vide.
Si vous marchez devant Yummy Sushi, vous ne vous douterez jamais quâil sâagit dâun restaurant. Lâimmeuble montrĂ©alais est situĂ© dans un secteur rĂ©sidentiel.
PHOTO : RADIO-CANADA
Afin de vĂ©rifier ces allĂ©gations plutĂŽt inquiĂ©tantes, lâĂ©quipe de La facture dĂ©cide de faire appel au formateur en hygiĂšne et salubritĂ© alimentaire Philippe Kotula.
Lâexercice est simple. Nous commandons des bols de pokĂ© et un plat de sushis en utilisant la plateforme Uber Eats, lâune des trois applications les plus populaires actuellement, qui comprend aussi SkipTheDishes et DoorDash. Nous sĂ©lectionnons lâoption de ramassage sur place, afin de voir la cuisine qui prĂ©pare lâimpressionnant menu disponible en ligne.
Devant lâentrĂ©e principale, une flĂšche nous dirige vers la porte de cĂŽtĂ©, non loin de la cour arriĂšre, ensevelie dâobjets pĂȘle-mĂȘle. DerriĂšre la porte, un escalier descend jusquâĂ la cuisine. Une dame entre-ouvre la porte et nous salue. La cuisiniĂšre est assistĂ©e dâune jeune femme et dâun homme, qui sâaffaire Ă couper des radis et des mangues.
Les employés de Yummy Sushi préparent notre commande en omettant plusieurs rÚgles sanitaires de base.
PHOTO : RADIO-CANADA
Nous avons assistĂ© Ă la prĂ©paration des sushis pendant 12 minutes, avant de repartir avec des plats potentiellement dangereux, comme lâexplique Philippe Kotula.
Il faut le voir pour le croire. Moi, honnĂȘtement, je nâai jamais vu ça, dĂ©plore-t-il. Ce nâest pas un environnement adĂ©quat pour la transformation des sushis. Je nâai vu aucun lavage des mains, tout le monde a touchĂ© Ă tout. Nous Ă©tions dans un environnement insalubre et il y a possibilitĂ© de contamination croisĂ©e.
Le local oĂč se trouve la cuisine de Yummy Sushi est impropre Ă la prĂ©paration de sushis, selon le formateur en salubritĂ© alimentaire Philippe Kotula.
PHOTO : RADIO-CANADA
Des restos sans permis
En plus de ne pas respecter les rĂšgles sanitaires de base, Yummy Sushi ne respecte pas non plus les rĂšgles administratives. Lâentreprise ne dĂ©tient pas de permis valide, obligatoire pour vendre de la nourriture au QuĂ©bec.
Pourtant, en naviguant sur les applications de commande en ligne, aucun indice ne permet de savoir que le restaurant ne respecte pas les rÚgles en vigueur. Un consommateur pourrait facilement se laisser convaincre par les images attrayantes et le menu détaillé de Yummy Sushi.
Page de Yummy Sushi sur lâapplication SkipTheDishes
PHOTO : RADIO-CANADA
LâĂ©quipe de La facture est retournĂ©e sur les lieux pour questionner la responsable du restaurant. Alors quâelle partait Ă bord de son vĂ©hicule, la cuisiniĂšre nous a mentionnĂ© quâelle nâexploitait plus le restaurant, sans autres explications, bien quâil soit toujours disponible sur les applications de commandes de nourriture.
Entre ce que jâai vu sur le site Internet â les belles photos avec les belles couleurs et les beaux poissons â et ce que jâai vu en cuisine, câest le jour et la nuit. Ce sont deux mondes diffĂ©rents.
Une citation de Philippe Kotula, formateur en hygiÚne et salubrité alimentaire
En plus de ce restaurant de sushis, dâautres Ă©tablissements sans permis profitent de la vitrine offerte par les applications mobiles.
Lors de la production du reportage, La facture en a identifiĂ© sept qui ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© condamnĂ©s pour avoir exploitĂ© un restaurant sans permis et qui Ă©taient toujours disponibles sur lâune ou lâautre des plateformes. Cet Ă©chantillon soulĂšve un problĂšme majeur. Des consommateurs pourraient, sans le savoir, commander des repas de restaurants sans permis.
Yummy Sushi est disponible sur Uber Eats et SkipTheDishes, bien que le restaurant ne détienne pas de permis valide.
PHOTO : RADIO-CANADA
Pourtant, le principe est clair : pas de permis, pas de restaurant, confirme Yohan Dallaire Boily, porte-parole du ministĂšre de lâAgriculture, des PĂȘcheries et de lâAlimentation du QuĂ©bec (MAPAQ).
AussitĂŽt que vous vendez de la nourriture au QuĂ©bec, que ce soit Ă partir de votre maison ou dâun restaurant, que vous la vendiez sur des plateformes de restaurants reconnues ou sur des rĂ©seaux sociaux, ça vous prend un permis, assure-t-il.
Lâimportance du permis prend tout son sens lorsquâon sait que le MAPAQ inspecte les restaurants qui en dĂ©tiennent un. Les Ă©tablissements sans permis passent sous le radar, Ă moins dâune dĂ©nonciation, renchĂ©rit Yohan Dallaire Boily.
La personne qui exploite un restaurant sans permis risque entre 5000 $ et 50 000 $ dâamende. On lui demande de rĂ©gler la situation immĂ©diatement et, si ce nâest pas fait, on poursuit en justice.
Une citation de`Yohan Dallaire Boily, porte-parole du MAPAQ
Les plateformes nâont pas de compte Ă rendre
De leur cĂŽtĂ©, les applications nâont aucune obligation de vĂ©rifier si un Ă©tablissement dĂ©tient un permis valide ou non. En revanche, elles ont toute la marge de manĆuvre pour dĂ©cider quel niveau de vĂ©rification elles souhaitent mettre en place.
Nous avons contacté Uber Eats, SkipTheDishes et DoorDash pour obtenir leur point de vue.
De nombreux restaurants offrent le service de livraison par le biais de plusieurs plateformes.
PHOTO : RADIO-CANADA / GUY LEBLANC
Par Ă©crit, Uber Eats explique que les restaurateurs doivent accepter les conditions dâutilisation, qui les obligent Ă dĂ©tenir les permis requis par la loi. Si un commerçant nâest pas conforme, il doit dĂ©sactiver son restaurant de lâapplication.
DoorDash adopte essentiellement la mĂȘme mĂ©thode. Le restaurant doit donc dĂ©clarer quâil est conforme aux rĂšgles locales. Quant Ă SkipTheDishes, lâentreprise a refusĂ© de commenter lâaffaire.
Pierre Trudel, professeur titulaire Ă la FacultĂ© de droit de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al, explique que les consommateurs auraient avantage Ă ce que les plateformes soient plus exigeantes envers leurs restaurants partenaires.
Câest la plateforme qui est gĂ©nĂ©ralement la mieux placĂ©e pour connaĂźtre lâidentitĂ© des entreprises, beaucoup mieux placĂ©e que le client. Elle pourrait servir de relais pour assurer la protection du public, finalement, estime-t-il.
Lâexemple des plateformes dâhĂ©bergement
Pourtant, il existe un domaine similaire oĂč le gouvernement du QuĂ©bec a dĂ©cidĂ© de forcer la main de certaines plateformes : celui des applications dâhĂ©bergement, comme Airbnb.
Le gouvernement de François Legault a rendu les plateformes dâhĂ©bergement touristique, comme Airbnb, responsables en cas dâaffichage dâannonces illĂ©gales sur leur site.
PHOTO : AFP VIA GETTY IMAGES / JOHN MACDOUGALL
En mai 2023, la ministre du Tourisme du QuĂ©bec, Caroline Proulx, a sĂ©vi en imposant des amendes pouvant atteindre 100 000 $ en cas de diffusion dâannonces qui ne respectent pas la loi.
Le professeur Pierre Trudel croit que le gouvernement du Québec devrait envisager des rÚgles similaires pour les autres types de plateformes.
AuprĂšs des autoritĂ©s publiques, on observe cette tendance Ă attendre quâune catastrophe se produise. Le jour oĂč quelquâun subira des ennuis de santĂ© graves Ă la suite de la livraison dâun repas, voilĂ lâexemple dâune catastrophe qui pourrait suffisamment frapper lâimagination pour amener les autoritĂ©s Ă agir, affirme le professeur Trudel.
« Câest certain quâon va agir »
Doit-on attendre une catastrophe avant dâexiger que les plateformes vĂ©rifient les permis, comme le craint Pierre Trudel? Le ministre de lâAgriculture, des PĂȘcheries et de lâAlimentation du QuĂ©bec, AndrĂ© Lamontagne, se veut rassurant.
AndrĂ© Lamontagne, ministre de lâAgriculture, des PĂȘcheries et de lâAlimentation du QuĂ©bec.
PHOTO : RADIO-CANADA
En entrevue, il explique dâentrĂ©e de jeu que la situation exposĂ©e dans notre reportage est inacceptable et que son ministĂšre va sâen occuper.
Câest certain quâon va agir. La premiĂšre chose quâon a faite, câest de contacter les plateformes. Puis la premiĂšre rĂ©ponse quâon a eue, câest une volontĂ© de collaboration, affirme le ministre.
Chaque fois quâon va identifier un angle mort, on va sâattaquer Ă cet angle mort pour faire en sorte que, ultimement, câest le consommateur qui va ĂȘtre protĂ©gĂ© encore davantage , ajoute-t-il.
Dâici Ă ce que le gouvernement et les plateformes sâentendent, les consommateurs peuvent consulter la liste des restaurants qui dĂ©tiennent un permis sur le site du MAPAQ. Vous y trouverez aussi les condamnations visant des Ă©tablissements alimentaires.
Quelques clics qui pourraient peut-ĂȘtre vous Ă©viter une intoxication alimentaire prĂȘte Ă emporter.
Le reportage de Jean-Luc Bouchard est diffusĂ© Ă lâĂ©mission La facture le mardi Ă 19 h 30 et le samedi Ă 12 h 30 Ă ICI TĂ©lĂ©.
Le comptoire de dessert gateau cheminĂ© pĂątisserie Olâ Sweet semble câĂȘtre volĂ©, ou du moins ils ont eu une entrĂ©e par infractionâŠ
Ădith : nvm câĂ©tait une pub pour un nouveau produitâŠ
La taverne Dominion est rouverte sous le nom de Bar Dominion, avec une nouvelle administration.
Le menu semble trĂšs diffĂ©rent de la Taverne, je ne crois pas quâil faut y aller en pensant retrouver la mĂȘme expĂ©rience quâavant.