Les assureurs et les entrepreneurs en après-sinistre croulent sous les demandes, à l’heure où de nombreux Québécois composent avec de sérieux dégâts d’eau. Comment mettre de l’ordre, en attendant leur aide ?
Résumé
Dégâts d’eau À quoi s’attendre de la part des assureurs ?
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Les assurés doivent se débarrasser le plus rapidement possible de toutes les matières poreuses qui sont entrées en contact avec l’eau, comme le gypse, l’isolant, les tapis et les meubles.
Les assureurs et les entrepreneurs en après-sinistre croulent sous les demandes, à l’heure où de nombreux Québécois composent avec de sérieux dégâts d’eau. Comment mettre de l’ordre, en attendant leur aide ?
Publié à 1h24 Mis à jour à 5h00


Fannie Arcand La Presse
Un grand nombre de Québécois n’arrivent à joindre ni leur assureur ni un entrepreneur après sinistre. Que peuvent-ils faire ?
En raison d’un volume d’appels énorme, les assureurs et les entrepreneurs ne peuvent pas répondre à tous leurs clients pour le moment. Or, pas besoin d’attendre leur aide pour commencer à agir en cas de dégât d’eau, selon Louis Cyr, courtier d’assurances. « On ne met pas sa réclamation d’assurance en danger si on commence nos travaux sans que l’assureur soit au courant », ajoute-t-il.
Le plus important, c’est de conserver des preuves pour les montrer à l’assureur plus tard. « Si vous avez des biens abîmés, prenez des photos, gardez-les et ne les jetez pas », souligne le courtier d’assurances, en ajoutant qu’il est important de documenter la cause de l’inondation, si possible.
Les sinistrés doivent se débarrasser le plus rapidement possible de toutes les matières poreuses qui sont entrées en contact avec l’eau, comme le gypse, l’isolant, les tapis et les meubles. « Faites-vous livrer un conteneur à la maison, mettez les déchets dedans et laissez l’assureur se démener avec ça », recommande M. Cyr.
Pour recevoir ces services, il faut toutefois être bien assuré. « Certaines personnes l’ignorent, mais la couverture d’assurance de base n’inclut pas les dégâts d’eau », ajoute le courtier.
Doit-on s’attendre à des délais plus longs pour compléter une réclamation ?
Assurément, selon Louis Cyr, notamment parce que les entrepreneurs sont très sollicités au retour des vacances de la construction. « Partout au Québec, les travailleurs sont occupés, mais c’est les mêmes personnes dont on a besoin pour réparer nos sous-sols », affirme-t-il.
« Ce qui devrait prendre quelques semaines va sûrement prendre quelques mois », prévoit le courtier d’assurances, en précisant que l’industrie de la construction n’y est pour rien dans ces délais. « Il y a tellement de demandes, ça ne se fera pas si rapidement. »
Si des assurés doivent quitter leur logement en raison des dégâts, les assureurs couvriront cependant leurs frais de subsistance, qu’il s’agisse de payer un séjour à l’hôtel ou une unité d’entreposage.
Certaines personnes doivent-elles craindre de ne plus être assurées contre les dégâts d’eau, si leur maison est plus à risque ?
« Malheureusement oui, et c’est un enjeu qui va prendre de plus en plus d’importance dans les prochaines années », affirme Louis Cyr, ajoutant que les assureurs travaillent actuellement à colliger les codes postaux là où l’infrastructure d’égouts est insuffisante.
« On va voir de plus en plus d’assureurs arrêter de couvrir les dégâts d’eau, ou alors augmenter leur prime », ajoute le courtier d’assurance.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
« Certaines personnes l’ignorent, mais la couverture d’assurance de base n’inclut pas les dégâts d’eau », souligne le courtier d’assurance Louis Cyr.
Or, il existe des recours légaux pour les citoyens qui mettent leur municipalité en cause pour les dégâts d’eau qu’ils ont subis. « Les personnes affectées peuvent réclamer à leur municipalité en lui envoyant un avis dans les deux semaines qui suivent l’incident », ajoute M. Cyr. Les sinistrés doivent ensuite poursuivre la Ville dans les six mois suivants.
« Mais déjà, certains ministères avancent qu’il aurait été impossible pour les municipalités de prévoir les dommages. Et lorsqu’on ne peut pas prévoir, on n’est pas responsable », souligne-t-il.
Selon Louis Cyr, les zones à risque devront disposer d’infrastructures d’égouts pluviaux plus fortes, pour que les assureurs continuent de leur offrir une couverture complète. « Il va falloir que les citoyens mettent de la pression sur leurs élus pour qu’ils protègent mieux leurs maisons », affirme-t-il.
Certaines personnes ont été victimes de refoulements d’égouts, et ce, même si elles avaient fait installer un clapet antiretour. Comment est-ce possible ?
Ce problème s’explique par un phénomène peu connu, selon M. Cyr. « Si vous avez un puisard avec une pompe submersible et que vous faites couler l’eau, le clapet antiretour va s’ouvrir et les eaux de la ville vont revenir vers votre maison », explique-t-il. En cas de pluies diluviennes, la marche à suivre est simple. « Ne prenez pas de douche, ne tirez pas la chasse, ne faites pas couler le robinet : pour que le clapet fonctionne, il faut laisser l’eau tranquille », affirme Louis Cyr.