Environnement et transition écologique

Puits d’hydrocarbures abandonnés Les émissions annuelles de méthane largement sous-estimées, selon une étude

PHOTO AL GRILLO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L’étude de l’Université McGill conclut qu’actuellement, ces puits seraient aux dixième et onzième rangs des principales sources d’émissions de méthane causées par les activités humaines dans les deux pays.

(Montréal) Une étude récente révèle que les émissions annuelles de méthane s’échappant des puits de pétrole et de gaz abandonnés ont été grandement sous-estimées au Canada et aux États-Unis.

Publié le 21 janvier 2021 à 6h35

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La Presse Canadienne

L’étude de l’Université McGill conclut qu’actuellement, ces puits seraient aux dixième et onzième rangs des principales sources d’émissions de méthane causées par les activités humaines dans les deux pays.

Le méthane contribue davantage au réchauffement de la planète que le dioxyde de carbone.

Mary Kang, auteure en chef de l’étude et professeure adjointe au Département de génie civil de l’Université McGill, signale qu’il est difficile d’estimer le volume total des émissions de méthane attribuables aux puits abandonnés en raison du manque d’information sur le nombre de puits et sur les quantités de méthane qu’ils laissent échapper, selon qu’ils aient été bien obturés ou non. De nombreuses compagnies n’existent plus, ce qui complique la recherche d’information sur les puits.

Les chercheurs ont analysé les bases de données de 47 États, provinces et territoires, ainsi que des articles de recherche et des répertoires nationaux de puits forés et actifs aux États-Unis et au Canada. Ils ont estimé à plus de quatre millions le nombre de puits abandonnés aux États-Unis, parmi lesquels au-delà de 500 000 ne sont pas répertoriés par les organismes étatiques concernés.

Au Canada, les archives de l’Association canadienne des producteurs pétroliers ne remontent qu’à 1955, alors que des documents historiques confirment que l’exploitation pétrolière et gazière a commencé dans les années 1850. D’après les sources consultées par les chercheurs, le Canada compterait au-delà de 370 000 puits abandonnés, dont plus de 60 000 ne sont pas consignés.

Aux États-Unis, les cinq scénarios révèlent des émissions annuelles environ 20 % supérieures aux estimations de l’Environmental Protection Agency des États-Unis pour 2018. Au Canada, les résultats indiquent que les émissions de méthane seraient près de trois fois supérieures aux estimations d’Environnement et Changement climatique Canada pour 2018.

Mary Kang signale qu’au fur et à mesure que les sociétés tourneront le dos aux combustibles fossiles, des millions de puits de pétrole et de gaz seront abandonnés partout dans le monde et qu’il sera important de déterminer les répercussions de ces puits sur le climat, l’air, l’eau et l’environnement en général.

L’article des trois chercheurs a été publié dans Environmental Science and Technology. Leurs travaux ont été financés par le Fonds de recherche du Québec et deux bourses de l’Université McGill.
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-01-21/puits-d-hydrocarbures-abandonnes/les-emissions-annuelles-de-methane-largement-sous-estimees-selon-une-etude.php

Corridor vert Châteauguay-Léry « Feu vert à la destruction » imminent pour un vaste projet immobilier

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Le corridor vert Châteauguay-Léry, forêt écologiquement vulnérable

Un vaste projet immobilier dans une forêt écologiquement vulnérable du corridor vert Châteauguay-Léry soulève l’inquiétude des citoyens de la Rive-Sud de Montréal.

Publié le 27 janvier 2021 à 5h00

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Nicolas Bérubé Nicolas Bérubé
La Presse

Rejeté à l’unanimité par les conseillers municipaux de Châteauguay et de Léry, ainsi que par 99 % des citoyens, qui ont fait parvenir près de 700 mémoires sur la question, le projet de règlement PR-215 autorisant le projet dans les terrains visés pourrait être adopté dès mercredi par la MRC de Roussillon.

« Ce n’est pas compliqué : ce projet ne bénéficie d’aucune acceptabilité sociale, explique Guy Turcotte, de l’organisation SOS Forêt Fernand-Seguin. Il entraînerait des dommages majeurs et irréversibles à l’écosystème exceptionnel que représente le corridor vert Châteauguay-Léry. »

Le corridor vert Châteauguay-Léry a été convoité à de multiples reprises ces dernières années pour des projets de développement, que les citoyens ont rejetés les uns après les autres, dit M. Turcotte.

« Là, la MRC est sur le point de donner le feu vert à la destruction sans faire d’étude d’impact sur l’écosystème forestier et la biodiversité du corridor vert. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Guy Turcotte, porte-parole de l’organisation SOS Forêt Fernand-Seguin

C’est un exemple de développement qui nous vient d’une autre époque. Ça n’a aucun sens de faire ça en 2021.

Guy Turcotte, porte-parole de l’organisation SOS Forêt Fernand-Seguin

M. Turcotte note que le projet de règlement tel qu’il a été présenté entraînait la destruction d’« entre 40 et 70 % » des aires protégées sur les terrains. « Et ce qui resterait serait lourdement perturbé. C’est comme si tu mettais 40 chevreuils dans un kilomètre carré de forêt, il ne reste plus rien au bout d’un an. »

La MRC de Roussillon est déjà l’une des plus déboisées de la Montérégie : elle a moins de 8 % de couvert forestier, alors que l’objectif visé par la Communauté métropolitaine de Montréal est 17 % de couvert forestier, note l’organisation SOS Forêt Fernand-Seguin.

Position juridique

Anne-Louise Milot, directrice des communications de la MRC de Roussillon, note que le projet de règlement PR-215 permet du « développement encadré » et prend en considération les avis défavorables transmis par les citoyens dans une campagne de consultation publique.

« On a bonifié les protections environnementales, dit-elle. C’est un projet resserré qui sera présenté mercredi. Ce qui est espéré, c’est plutôt qu’on réussisse à protéger l’intégralité des terrains en interpellant les différents gouvernements pour qu’ils fassent l’acquisition de ces terrains-là à une juste valeur marchande. »

La MRC tente dans cet exercice « d’améliorer sa position juridique », dit Mme Milot.

Des propriétaires des terrains poursuivent depuis plusieurs années la Ville de Léry, la MRC de Roussillon et la Communauté métropolitaine de Montréal pour plus de 44 millions de dollars, alléguant que la protection intégrale des terrains constituait une « expropriation déguisée ».

Pour Guy Turcotte, l’argument de l’« urgence juridique » ne tient pas, car les conseillers municipaux de Léry et de Châteauguay ont adopté ce mois-ci à l’unanimité une résolution demandant le retrait du projet PR-215 ainsi que l’intervention du gouvernement du Québec afin d’assurer la protection intégrale du corridor vert Châteauguay-Léry. Seul le maire de Châteauguay, Pierre-Paul Routhier, a voté contre la résolution.

« Les conseillers, notamment les conseillers de Léry, sont au courant des enjeux juridiques, et ont quand même rejeté à l’unanimité le projet de règlement PR-215, dit M. Turcotte. Et la MRC de Roussillon n’a entrepris aucune démarche auprès des autres ordres de gouvernement au cours des dernières années pour assurer une protection adéquate du corridor Châteauguay-Léry. »

Les citoyens ne seront satisfaits que lorsque le projet de règlement PR-215 sera retiré, dit-il. « On demande la conservation intégrale du corridor vert Châteauguay-Léry et l’aménagement éventuel de ce territoire en parc régional. »

Un milieu à valeur écologique élevée

Le corridor vert Châteauguay-Léry s’étend de l’île Saint-Bernard jusqu’au Centre écologique Fernand-Seguin, et compte environ 1000 hectares. Près de 500 hectares sont déjà protégés. La forêt qui compose le corridor vert a été identifiée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) comme étant un milieu naturel à valeur écologique élevée en raison de la diversité et de la maturité des peuplements forestiers.
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-01-27/corridor-vert-chateauguay-lery/feu-vert-a-la-destruction-imminent-pour-un-vaste-projet-immobilier.php

Pour donner une idée, selon un calcul rapide des données de 2019 sur le couvert végétal, l’île de Montréal a grosso-modo 13% de couvert forestier. Cette banlieue est donc en dessous du centre de la région métropolitaine en termes de boisée.

C’est dommage, beaucoup de biologistes et experts en environnement confirmaient la valeur écologique du corridor vert et son importance à la fois pour l’environnement et pour les citoyens. Des forêts de pins comme celle-ci, ça n’existe presque plus en Montérégie, la plupart des boisés urbains ont moins de 50 ans.

Plusieurs organismes environnementaux, avec la vision de la CMM, veulent créer un corridor vert ceinturant la rive-sud, mais la MRC du Roussillon représente un vide, il n’y presque plus de boisé d’envergure et les quelques friches boisées restantes entre Candiac et Saint-Isidore sont encore menacées par les mauvaises pratiques d’agriculture. Le Grand-Boisé de La Prairie a été détruit par un projet d’unifamiliales de prestige, un boisé de Candiac a été détruit pour construire un «TOD» à côté de la station Candiac d’EXO et un autre boisé riche entre La Prairie et Saint-Jean est menacé par le développement immobilier.

C’est vraiment décourageant de voir que malgré tous les efforts qui ont été fait pour essayer de protéger le corridor, le projet a été accepté, ça fait juste nous dire qu’il n’y a rien à faire et que les promoteurs gagneront toujours.

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Ce n’est pas la première fois qu’on entend la défense de « expropriation déguisée » quand on veut réserver des terrains pour un intérêt public d’ailleurs.

Quel avenir pour les derniers milieux humides ?

Journal Métro | Montréal | 10:02 27 janvier 2021 | Par: Daniel Sucar

Quel avenir pour les derniers milieux humides ?
Photo: Gracieuseté/Technoparc ­Oiseaux | Les milieux humides de ­Dorval et de ­Saint-Laurent sont des refuges pour des dizaines d’espèces d’oiseaux.

Pendant des années, les écologistes locaux ont travaillé sans relâche pour protéger les derniers milieux humides importants de ­Montréal, situés près de l’aéroport ­Montréal-Trudeau. Ces appels s’intensifient alors qu’une coalition de groupes locaux tend la main au ministère fédéral de l’Environnement avec une nouvelle proposition concernant le vaste espace vert.

Si leur proposition est acceptée, plus de 140 hectares de nature sauvage appartenant au gouvernement fédéral seraient préservés en tant que réserve faunique nationale. Cela comprendrait également les 56 hectares adjacents de forêts, de marais et de prairies appartenant à la ­Ville de ­Montréal, au ­Golf ­Dorval et aux promoteurs privés à l’intérieur et autour du secteur du ­Technoparc à ­Saint-Laurent.

Ensemble, ces terres et ces milieux humides formeraient un sanctuaire de la taille du parc du ­Mont-Royal.

«­Nous sommes là, criant et hurlant à propos de ces espaces verts depuis des années, et personne n’a voulu faire quoi que ce soit à ce sujet, s’indigne la militante écologiste ­Lisa ­Mintz. Il est temps que ça change.»

Lisa ­Mintz fait partie de la ­Coalition verte, un groupe composé de plus de 60 organisations de la région de ­Montréal qui se battent pour stopper la construction sur les terres humides depuis 2016.

En plus d’intenter une action en justice contre la ­Ville, le groupe a fait circuler une pétition en ligne appelant à l’arrêt des travaux de construction dans le secteur de l’­Eco-campus ­Hubert ­Reeves du ­Technoparc. La cause a reçu plus de 98 000 signatures en 2018.

«­La région est d’une beauté à couper le souffle et ils veulent la détruire», ­ajoute-t-elle.

Le mois dernier, le groupe a exprimé son soutien au projet de réserve faunique nationale dans une lettre ouverte au gouvernement fédéral. La lettre a également été signée par l’ancien ministre provincial de l’Environnement, ­Clifford ­Lincoln, l’ancienne chef du ­Parti vert, ­Elizabeth ­May, et deux douzaines de maires, conseillers municipaux et responsables environnementaux.

«Notre objectif spécifique est la préservation à perpétuité du dernier grand écosystème marécageux et riverain de l›île de ­Montréal», y ­lit-on.

«Tout le monde veut un morceau de ces zones humides : le ­REM, les arrondissements, les promoteurs privés… » Lisa ­Mintz, militante environnementale

140 – Nombre d’hectares que la ­Coalition verte souhaiterait conserver en tant que réserve faunique nationale.

Lueur d’espoir dans le ­Discours du trône

Alors que ­Mme ­Mintz disait ne pas trop espérer en ce qui concerne un changement concret du gouvernement, une ligne dans le ­Discours du trône du gouvernement libéral et l’intérêt manifesté par les politiciens ont ravivé ses espoirs autour de la viabilité du projet.

«­La pandémie a rappelé aux ­Canadiens l’importance de la nature, avait lu l’­ex-gouverneure générale du ­Canada, ­Julie ­Payette, dans ce discours. Le gouvernement travaillera avec les municipalités dans le cadre d’un nouvel engagement visant à agrandir les parcs urbains, afin que chacun ait accès aux espaces verts.»

Pour certains, il n’y a pas de meilleure façon de respecter cet engagement au ­Québec qu’en protégeant les milieux humides. Invité à commenter, ­Environnement et ­Changement climatique ­Canada a lancé la balle à ­Transports ­Canada, qui a indiqué être au courant de la proposition de la ­Coalition verte et assure se pencher sur la question.

Mais quel que soit le résultat, des militants comme ­Jim ­Harris s’engagent à continuer à sensibiliser et à faire de leur mieux pour défendre ces espaces verts.

«Le combat pour la nature ne s›arrête jamais, ­dit-il. Je ferai ça jusqu’au jour de ma mort.»

Situées du côté nord de l’aéroport, les zones humides abritent près de 100 espèces d’oiseaux, y compris le petit blongios en voie de disparition. Ils servent également de site de nidification pour la plus grande colonie de hérons de l’île.

https://journalmetro.com/actualites/montreal/2606633/quel-avenir-pour-les-derniers-milieux-humides /

Golfe du Saint-Laurent Québec dit non à l’exploration pétrolière

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a dit mercredi matin qu’il n’avait aucune intention d’autoriser de l’exploration dans ces écosystèmes fragiles.

(Québec) Le gouvernement Legault ferme la porte aux convoitises d’entreprises sur les hydrocarbures du Saint-Laurent.

Publié le 3 février 2021 à 11h22

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Patrice Bergeron
La Presse Canadienne

Des entreprises albertaines lorgnent le potentiel gazier des fonds marins du golfe Saint-Laurent, mais le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a dit mercredi matin qu’il n’avait aucune intention d’autoriser de l’exploration dans ces écosystèmes fragiles.

Il répondait aux questions des députés Ruba Ghazal, de Québec solidaire (QS), et de Sylvain Gaudreault, du Parti québécois (PQ).

Le ministre a rappelé qu’il existait un moratoire qui n’était pas près d’être levé.

Cependant, il a ajouté qu’il fallait négocier sur la cession des droits des entreprises sur ces fonds, qu’on appelle des claims.https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-02-03/golfe-du-saint-laurent/quebec-dit-non-a-l-exploration-petroliere.php

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Lutte contre les changements climatiques La France cause un « préjudice écologique »

PHOTO GONZALO FUENTES, ARCHIVES REUTERS

En décembre 2016, Paris était plongée dans un intense épisode de pollution.

Un tribunal parisien a statué que l’État français n’en fait pas assez pour lutter contre le réchauffement climatique, causant ainsi un « préjudice écologique ». Le jugement demeure symbolique, mais pourrait connaître une suite concrète. Au Canada, il est salué par un groupe qui tente de traduire l’État en justice pour les mêmes raisons.

Publié le 4 février 2021 à 6h00

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Jean-Thomas Léveillé Jean-Thomas Léveillé
La Presse

La France est en partie responsable du réchauffement climatique et cause ainsi un « préjudice écologique » à l’environnement et à sa population, a statué mercredi le tribunal administratif de Paris.

Ce jugement, dans ce qui est appelé en France « l’affaire du siècle », est le résultat d’actions juridiques intentées en 2019 par quatre organisations de défense de l’environnement, dont la Fondation pour la Nature et l’Homme de Nicolas Hulot, l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, qui avait claqué la porte du gouvernement l’année précédente.

En ne respectant pas ses propres engagements de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), l’État français est en partie responsable du réchauffement de la Terre et des dommages à l’environnement qu’il engendre, ont conclu les juges.

La France entend réduire ses émissions d’ici 2030 de 40 % par rapport à leur niveau de 1990 et vise la neutralité carbone en 2050.

Les organisations à l’origine de l’affaire ont salué une « première victoire historique pour le climat et une avancée majeure du droit français ».

Le jugement ouvre la porte à la possibilité que « toutes les victimes directes des changements climatiques en France » puissent se tourner vers la justice pour demander réparation des préjudices subis, a estimé dans un communiqué la Fondation pour la Nature et l’Homme, qui n’a pas rappelé La Presse.

L’État va enfin devoir assumer les conséquences de décennies d’inaction sur le climat.

Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme

Suspense sur les conséquences

Le jugement rendu mercredi laisse planer le suspense sur les conséquences qu’il pourrait engendrer pour l’État.

Estimant qu’il n’appartient pas « au tribunal de déterminer avec précision les mesures qui doivent être ordonnées » pour réparer le préjudice causé ou prévenir son aggravation, les juges ont ordonné un « supplément d’instruction » assorti d’un délai de deux mois pour que les parties soumettent leurs observations.

Les organisations à l’origine de l’affaire espèrent « un jugement plus historique encore » au printemps, dans lequel le tribunal contraindrait l’État français à prendre des mesures significatives pour freiner le réchauffement planétaire.

La décision rendue mercredi est « spectaculaire », mais surtout « symbolique », estime Hugo Séguin, partenaire au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM) et conseiller principal chez Copticom, firme-conseil sur les enjeux de transition.

Qu’un tribunal statue qu’un État n’en fait pas assez pour lutter contre les changements climatiques souligne une évidence, car « tous les signataires de l’accord de Paris reconnaissent qu’ils ne sont pas à la hauteur », mais cela contribue à accélérer la cadence de l’action en envoyant « un message embarrassant », dit-il.

« La plupart des tribunaux, aujourd’hui, considèrent recevable ce type de plainte », explique-t-il, soulignant que les causes du genre se multiplient de par le monde ; il y en a plus de 1700, selon un décompte réalisé par l’Université Columbia, à New York.

Peu importe le verdict rendu, le fait que les cours de justice « soient disposées à entendre un argumentaire sur la déliquescence des pouvoirs publics » en matière de lutte contre les changements climatiques envoie « un message politique », poursuit-il.

Ça vient alimenter le discours ambiant pour qu’on en fasse davantage. […] Ça donne un paquet de munitions aux militants qui travaillent sur les enjeux climatiques.

Hugo Séguin, partenaire au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM) et conseiller principal chez Copticom, firme-conseil sur les enjeux de transition

Le jugement de mercredi est le troisième procès du genre à se solder par un revers cinglant pour les États visés.

Aux Pays-Bas, la Cour suprême a confirmé en 2019 le jugement rendu en 2015 par un tribunal inférieur forçant l’État néerlandais à réduire ses émissions de GES.

En Irlande, la Cour suprême a annulé en août dernier le plan de lutte contre le réchauffement climatique du pays qu’elle a jugé imprécis et ordonné au gouvernement de définir comment il atteindrait ses objectifs.

Demande d’action collective au Québec

Le jugement rendu contre l’État français est « extrêmement intéressant » pour l’organisation ENvironnement JEUnesse (ENJEU), qui souhaite traduire en justice l’État canadien pour son « incurie » dans la lutte contre le réchauffement climatique.

L’affaire doit justement être de retour le 23 février devant la Cour d’appel du Québec, où ENJEU tentera de faire renverser le rejet en première instance de sa demande d’action collective, présentée au nom de tous les Québécois de 35 ans et moins.

C’est vraiment encourageant de voir que les cours tiennent compte de l’ampleur des enjeux climatiques, en particulier sur la question des droits fondamentaux.

Catherine Gauthier, directrice générale d’ENJEU

« Au Canada, le problème, c’est qu’on n’a ni une cible suffisante ni des actions pour atteindre cette cible insuffisante », ce qui se traduit par « une forme d’injustice intergénérationnelle », déplore Mme Gauthier.

Le jugement rendu en France pourrait avoir un effet indirect sur la cause d’ENJEU, croit-elle : « Nos tribunaux vont interpréter nos lois en fonction d’où la société est rendue. »

> (Re)lisez notre article: Climat : les jeunes attaquent « l’incurie » d’Ottawa
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-02-04/lutte-contre-les-changements-climatiques/la-france-cause-un-prejudice-ecologique.php

Malheureusement, les tourbières sont assez peu présentes dans la région métropolitaine, la plupart ont été détruites pour l’agriculture (terres noires du sud). Toutefois, il en reste quelques unes et il est primordial de les protéger, comme la tourbière de Brossard - La Prairie, les Tea Fields, celles du Parc de la Cité, celle près du Saint-Bruno ou encore au nord des villes de la Rive-Nord

Le carbone des tourbières

Les écosystèmes tourbeux stockent plus de carbone que les arbres, révèle une étude publiée dans Scientific Reports.

Par Claude Gauvreau

1 FÉVRIER 2021 À 15H33

Tourbière forestière dans la région boréale du Québec.
Photo: Joannie Beaulne

Une équipe de recherche de l’UQAM est parvenue à montrer, pour la première fois, que l’accumulation de matière organique au sol, sous forme de tourbe, offre à court et à long terme une meilleure capacité de séquestration de carbone que les arbres. Les résultats de cette étude sont présentés dans l’article «Peat deposits store more carbon than trees in forested peatlands of the boreal biome», paru le 29 janvier dernier dans Scientific Reports, une revue publiée par Nature Publishing Group.

«Nous avons comparé la quantité de carbone stockée dans les horizons tourbeux, soit les couches de tourbe accumulée au sol, et les arbres depuis les 200 dernières années à partir d’une tourbière forestière de l’est du Canada, plus précisément dans la région boréale du Québec, au nord de l’Abitibi», explique Joannie Beaulne, première autrice de l’étude, qui vient d’obtenir son diplôme de maîtrise en géographie. Les professeurs Michelle Garneau et Étienne Boucher ainsi que le postdoctorant et chargé de cours Gabriel Magnan, tous rattachés au Département de géographie et au Centre de recherche sur la dynamique du système de la Terre (GÉOTOP), ont cosigné l’article.

Les résultats de la recherche sont issus d’une partie des travaux menés par Joannie Beaulne dans le cadre de sa maîtrise, sous la codirection de Michelle Garneau et d’Étienne Boucher. Ces résultats confirment une fois de plus que les tourbières ne sont pas des terrains marécageux infertiles et inutiles, comme on l’a cru pendant longtemps, mais des puits de carbone essentiels à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, qui contribuent à atténuer le réchauffement climatique.

«Nos résultats suggèrent que les stratégies d’aménagement dans la forêt boréale devraient accorder une attention prioritaire à la préservation des écosystèmes tourbeux afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est le message clé que nous voulons envoyer.»

JOANNIE BEAULNE,

Diplômée de la maîtrise en géographie

Cinq fois plus de carbone

L’équipe de recherche a quantifié des réserves de carbone jusqu’à cinq fois plus élevées dans le sol organique que dans les arbres. «La quantité de carbone stockée dans les arbres était en moyenne de 4,4 kilogrammes par mètre carré, contre 11,6 kilogrammes dans les horizons tourbeux», précise la diplômée.

Pourquoi les tourbières emmagasinent-elles plus de carbone que les arbres? «Notamment par la présence des sphaignes, sortes de mousses végétales qui sont à la base de la formation de la tourbe, répond Joannie Beaulne. Avec un haut taux de croissance qui favorise l’accumulation de matière organique, les sphaignes possèdent une grande capacité de captation du carbone atmosphérique.» De plus, note la jeune chercheuse, les écosystèmes tourbeux sont beaucoup moins affectés que les forêts par les perturbations naturelles – feux, épidémies d’insectes –, ce qui leur permet d’emmagasiner plus efficacement le carbone, même s’ils occupent une superficie moins grande.

S’il est reconnu que les tourbières jouent un rôle clé dans l’atténuation naturelle des changements climatiques à long terme, grâce à leur capacité d’accumuler de la matière organique depuis plusieurs milliers d’années, leur efficacité à court terme demeure mal documentée, observe Joannie Beaulne. «Il est difficile de comparer l’efficacité des arbres et des tourbières en matière de séquestration du carbone parce que leur rythme de croissance est différent. Il faut compter des centaines d’années pour les arbres contre des milliers d’années pour les tourbières. Notre étude constitue la première comparaison de l’efficacité de ces deux composantes de la forêt boréale en termes d’accumulation du carbone sur une même période de temps, soit les 200 dernières années.»

Une autre approche pour lutter contre les GES

Ces dernières années, les plans d’action climatique se sont concentrés sur le potentiel de séquestration de carbone par les arbres. Ainsi, en 2019, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la plantation de deux milliards d’arbres au cours des 10 prochaines années. Or, les résultats de l’étude invitent à revisiter cette approche.

«Nos résultats suggèrent que les stratégies d’aménagement dans la forêt boréale devraient accorder une attention prioritaire à la préservation des écosystèmes tourbeux afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, souligne la diplômée. C’est le message clé que nous voulons envoyer.»

Actuellement, les tourbières forestières du Québec sont perturbées par l’industrie forestière, sans égard pour leur fonction de séquestration du carbone. Selon Joannie Beaulne, des critères doivent être établis pour assurer une meilleure gestion de ces écosystèmes. «En Abitibi, les tourbières sont des milieux naturels particulièrement affectés par les activités de l’industrie forestière. Les horizons tourbeux sont notamment brassés mécaniquement pour favoriser la décomposition de la matière organique et assurer un meilleur substrat de croissance pour l’épinette noire. Ces pratiques contribuent toutefois au relâchement du carbone dans l’atmosphère, une perte qui, vraisemblablement, ne pourra pas être compensée par les arbres.»

La jeune chercheuse appelle à un changement de mentalités chez les décideurs publics et au sein de l’industrie forestière. «Nous devons éviter de répéter les erreurs commises en Europe, où les écosystèmes tourbeux ont été beaucoup exploités, avec pour résultat qu’il reste aujourd’hui très peu de tourbières intactes.»

Au Québec, les tourbières couvrent entre 8 % et 12 % du territoire et sont principalement concentrées dans les zones boréales et subarctiques. Une étude réalisée en 2016 sous la direction de la professeure Michelle Garneau, à la demande du ministère de l’Environnement, avait permis d’estimer que ces écosystèmes renferment de 8 à 10 milliards de tonnes carbone.

Les tourbières séquestrent plus de carbone que les arbres | UQAM

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Le Bois-des-Pères, un écosystème menacé

Le Bois-des-Pères, un écosystème menacé

Photo: Gracieuseté / François PlourdeDépôt de neige souillée de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont en bordure du parc du Bois-des-Pères en janvier 2019.

Le Bois-des-Pères, qui borde l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), serait mis en danger par la neige souillée déversée illégalement par l’établissement de santé. C’est ce que dénonce un citoyen engagé pour la préservation des boisés.

Depuis des années, François Plourde, passionné de biologie, défend les boisés de l’Île de Montréal qui sont «grugés petit à petit», en train de «disparaître de la carte». Sa préoccupation du moment concerne le Bois-des-Pères, situé le long de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, entre le boulevard de l’Assomption et la rue Dickson.

Selon ses observations, le boisé qui abrite l’une des rares érablières à caryer cordiforme de la métropole serait mis en péril par des déversements illégaux de neige souillée provenant notamment de l’hôpital.

L’enjeu remonterait au moins à 2019, puisqu’un dossier avait déjà été déposé auprès de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie il y a deux ans.

Les problématique de préservation du boisé existe cependant depuis toujours, d’après M. Plourde. En 2003, les équipes du Comité écologique du Grand Montréal y avaient d’ailleurs fait une découverte macabre. Au cours de travaux de renaturalisation, ils avaient mis au jour un charnier d’animaux de laboratoire ainsi que du matériel médical.

«Le boisé a un voisinage compliqué. C’est un milieu naturel où l’on trouve une flore printanière rare. La neige qui est déversée là est souillée de déchets et de sels de déglaçage qui sont particulièrement nocifs. Ils contaminent les sols et pourraient même atteindre les nappes phréatiques», se désole M. Plourde.

«C’est surtout étonnant que la Ville et l’arrondissement n’agissent pas, alors que des millions sont investis dans la décontamination des sols à Montréal», ajoute-t-il.

Alerter les élus

Pour faire entendre sa cause, M. Plourde a interpellé les élus de Rosemont-La Petite-Patrie, photos à l’appui, lors du dernier conseil d’arrondissement.

Le directeur de l’arrondissement, Daniel Lafond, a alors fait savoir qu’une entreprise avait justement été mandatée pour apporter des solutions de stabilisation et de gestion de l’eau du Bois-des-Pères.

«Cette démarche-là nous a permis de constater qu’il y a effectivement une problématique d’érosion. […] Nous allons nous assurer que cette situation-là soit corrigée par des échanges que nous aurons avec l’hôpital, notamment», a-t-il affirmé.

L’érosion ne serait toutefois pas liée aux sels de déglaçage d’après l’arrondissement.

Appelé à réagir, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, qui gère l’HMR, affirme n’avoir jamais eu connaissance de cet enjeu lié au déneigement de son terrain jusqu’à présent.

«Un suivi sera fait auprès de l’arrondissement à ce sujet et les déneigeurs avec lesquels nous faisons affaire seront aussi consultés pour savoir s’il y a effectivement du déversement de neige qui est fait dans ce boisé», assure toutefois le conseiller en communication et relations médias du CIUSSS Christian Merciari.

Revaloriser le boisé

Afin qu’il soit mieux préservé, M. Plourde croit que le Bois-des-Pères devrait avant tout être revalorisé. C’est pourquoi il a soumis ce mois-ci un projet au Budget participatif de la Ville de Montréal.

Intitulé «La trame verte et bleue de l’Est», le projet propose de relier les parcs Bois-des-Pères, Francesca-Cabrini, Lady-Alys-Robi et Boisé-Jean-Milot pour créer une voie verte à travers le territoire. Cela permettrait notamment au Bois-des-Pères d’être désormais géré par le Service des grands parcs de la Ville.

«Ce serait aussi l’occasion de communiquer davantage sur l’importance de ces milieux auprès de la population. Une campagne de sensibilisation et des affiches pourraient être créés pour donner envie aux gens de s’y intéresser et de s’impliquer», croit M. Plourde.

Le Bois-des-Pères, un écosystème menacé (journalmetro.com)

Dans la suite de l’histoire des rainettes faux-grillon de Longueuil.

Six bottes de foin pour protéger une espèce en péril

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Un promoteur qui a reçu un avis de non-conformité pour destruction de milieux humides dans l’habitat essentiel d’une espèce en péril a installé des bottes de foin pour contrôler l’écoulement de l’eau, le tout avec l’approbation du ministère de l’Environnement. Une mesure jugée comme une véritable farce par des experts et des biologistes.

Six bottes de foin, une espèce en péril, un promoteur, une ville, Québec et Ottawa. Ce sont les éléments d’une curieuse bataille sur la rive-sud de Montréal où un développeur immobilier risque des poursuites pénales pour avoir mené illégalement des travaux de drainage dans des milieux humides en bordure du Boisé du Tremblay à Longueuil.

Publié le 17 février 2021 à 16h31

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Éric-Pierre ChampagneÉRIC-PIERRE CHAMPAGNE
LA PRESSE

La Presse a appris que le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MECC) a ouvert une enquête en vue de poursuites pénales contre un développeur immobilier qui a réalisé des travaux en milieu humide sans autorisation dans l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon, une espèce menacée. Il a reçu un avis de non-conformité, le 15 décembre dernier, pour des infractions à la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE).

Le développeur a fait creuser six canaux de drainage sur son terrain, mais aussi sur trois terrains voisins, dont deux appartiennent à la Ville de Longueuil et l’autre qui est la propriété de Frank et Paolo Catania. Les travaux ont aussi provoqué le rejet de sédiments dans un ruisseau.

« Une enquête en vue de poursuites pénales a été instituée », a confirmé le porte-parole du MELCC, Daniel Messier. L’entreprise visée, une société à numéros, dont l’un des copropriétaires est le Groupe Shatony, soutient qu’« aucun milieu humide ne se trouve sur son terrain, tel que le reconnait le MELCC ». Or, le Ministère affirme qu’« il y a effectivement un milieu humide présent sur une partie de son lot ».

La perspective de poursuites pénales ne rassure pas toutefois les experts consultés par La Presse, qui s’inquiètent de voir au moins une bonne partie de l’habitat essentiel de la rainette faux-grillon détruit au printemps prochain.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) reconnait que la population du Boisé du Tremblay « est une des plus importantes populations au Québec, en ce sens sa conservation est essentielle au rétablissement de l’espèce ».

Des travaux sans vérifications préalables

Selon le rapport d’inspection produit le 1er décembre, l’entreprise « n’a pas fait de vérifications ou demandes auprès du MELCC avant d’effectuer les travaux ». Shatony précise aussi qu’« il n’avait pas d’autres exutoires possibles que le cours d’eau situé sur le lot 5097010 [qui appartient à la ville] pour drainer son terrain. »

Le développeur affirme qu’il avait la permission de son voisin pour y creuser ses canaux, mais qu’il n’avait pas d’entente avec Longueuil où se trouve le ruisseau. Il ajoute qu’il ne croyait pas avoir besoin d’une autorisation puisque la Ville détient des certifications d’autorisation pour « le développement d’un quartier résidentiel à cet endroit ».

Longueuil détient en effet des certificats d’autorisation pour un éventuel lotissement, prévu dans le cadre d’un Plan particulier d’urbanisme (PPU). Or, celui-ci prévoit « de maintenir l’intégrité des sites (étangs) de reproduction de la RFGO [rainette faux-grillon de l’Ouest] et les espaces en milieux terrestres les entourant ».

Shatony avait jusqu’au 15 janvier pour soumettre « un plan de mesures correctives qui ont été ou qui seront mises en œuvre » pour se conformer à la Loi. Le MELCC confirme avoir reçu « un plan de restauration » et que « celui-ci est en processus de validation ».

Soulignons que la Ville a aussi demandé la remise en état de ses terrains au MELCC.

Des experts inquiets

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LAPRESSE

Tommy Montpetit, directeur de l’organisme Ciel et Terre à Longueuil

Pour Tommy Montpetit, directeur de l’organisme Ciel et Terre à Longueuil, « c’est comme si les pompiers arrosaient le cabanon pendant que la maison brûle ». « Tout ça est loufoque. Mais c’est malheureusement le genre de situation qui se produit régulièrement au Québec. »

C’est aussi l’avis de Michel La Haye, biologiste spécialisé en faune aquatique depuis 35 ans. « Il est scrappé l’habitat. Ce ne sont pas de petites mesures non professionnelles qui vont y faire quoi que ce soit. Ce qu’il faut, c’est réparer, rétablir cet habitat. »

Le directeur de la Société pour la nature et les parcs du Québec (SNAP), Alain Branchaud, a indiqué que son organisation « n’exclut aucune mesure juridique quand on voit les infractions et destructions de milieux humides dans l’habitat de la rainette. » Un décret d’urgence pourrait être demandé pour protéger l’habitat de l’espèce à Longueuil, comme ce fut le cas à La Prairie en 2016.

Six bottes de foin

L’entreprise a proposé de réaliser un rapport environnemental à la mi-juin pour délimiter et localiser les milieux humides potentiellement présents sur leur terrain. Elle a aussi fait installer six bottes de foin, en guise de mesure d’atténuation temporaire afin de répondre aux exigences du MELCC concernent le rejet de sédiments dans l’eau.

Le Ministère n’a pas voulu confirmer s’il avait demandé ou approuvé l’utilisation de bottes de foin. Dans un courriel transmis à La Presse, le directeur de projet de Shatony, Sasha Côté, affirme que ces travaux ont été « réalisés après consultation avec la ville [de Longueuil] et le MELCC », suivant les recommandations d’un biologiste. Il a précisé que « notre entreprise est consciente et soucieuse des enjeux environnementaux et, en ce sens, nous avons l’intention de suivre les recommandations du biologiste, le tout en pleine collaboration avec la ville et le MELCC ».

« La Ville de Longueuil dit avoir pris acte de la décision de Shatony de faire ses travaux, travaux qu’elle n’a jamais cautionnés », indique son porte-parole, Carl Boisvert.

Milieux humides et rainette faux-grillon | Six bottes de foin pour protéger une espèce en péril | La Presse

Tant que le ministère de l’environnement n’appliquera pas de véritable politique globale pour le territoire du Québec, on se retrouvera avec des problèmes locaux de ce genre, où les promoteurs agissent de manière unilatérale et en catimini, au détriment de l’écologie du milieu et du développement durable :-1:

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Attribution des contrats publics Québec prend un virage vert

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, ARCHIVES BLOOMBERG

« On veut encourager les matériaux du Québec », a déclaré la ministre Andrée Laforest, députée de Chicoutimi, évoquant le bois et l’aluminium de « [sa] région », à propos de l’ajout de critères environnementaux dans les appels d’offres municipaux.

Le gouvernement Legault légifère pour faciliter l’inclusion de critères écologiques dans les appels d’offres municipaux, une façon de rendre les contrats publics plus verts, mais aussi de favoriser les entreprises d’ici.

Publié le 19 février 2021 à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé Jean-Thomas Léveillé
La Presse

Les municipalités et les sociétés de transport pourront se doter d’une « politique d’acquisition responsable [tenant] compte des principes de développement durable et de la protection de l’environnement », a déclaré la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, en commission parlementaire, jeudi.

Les amendements au projet de loi 67 qui ont ainsi été adoptés modifient la Loi sur les cités et villes, le Code municipal du Québec, la Loi sur les sociétés de transport en commun de même que les lois sur les communautés métropolitaines de Montréal et de Québec.

« C’est une réelle victoire » pour les entreprises québécoises qui offrent des produits et services plus verts, a déclaré à La Presse l’avocate Geneviève Dufour, professeure de droit à l’Université de Sherbrooke.

Elle et son collègue David Pavot travaillent depuis huit ans à faire changer les lois « pour qu’il y ait clairement une possibilité pour les organismes publics d’acheter écologique ».

« On a réussi à faire comprendre [aux élus] que c’est bon pour le Québec », se réjouit-elle.

« Moteur de transformation »

L’ajout de critères environnementaux dans les appels d’offres municipaux donnera un coup de pouce aux entreprises québécoises dans l’attribution de contrats publics.

« On veut encourager les matériaux du Québec », a déclaré sans détour la ministre Andrée Laforest, députée de Chicoutimi, évoquant le bois et l’aluminium de « [sa] région ».

Les règles du commerce international interdisent, sauf exception, de favoriser une entreprise nationale, mais il est « tout à fait légal » d’insister pour que les produits ou services fournis proviennent d’énergies renouvelables, illustre Geneviève Dufour.

Personne ne va nous reprocher de vouloir acheter de l’aluminium fait avec de l’électricité plutôt que de l’aluminium chinois fait avec du charbon.

Me Geneviève Dufour, professeure de droit à l’Université de Sherbrooke

L’avocate et professeure voit même ces critères comme un « moteur de transformation » de l’économie québécoise, qui favorisera les entreprises développant des produits et services écoresponsables.

« L’État, c’est le plus gros acheteur au Québec ; si une entreprise ne veut pas [améliorer ses pratiques], elle va se couper du plus gros acheteur au Québec », explique-t-elle.

Ce sera aussi un atout sur les marchés internationaux, qui ont tous « des exigences de contenus verts », ajoute Me Dufour.

Ailleurs dans le monde, de tels critères écologiques ont pour effet de favoriser les marchés locaux, souligne Sarah Houde, présidente-directrice générale de Propulsion Québec, une organisation qui regroupe les entreprises du domaine des transports électriques et intelligents au Québec et qui souhaite voir ces critères devenir obligatoires.

« C’est vraiment vers là qu’on pense qu’on doit aller, surtout au Québec », a-t-elle déclaré à La Presse.

Tracer la voie

La Loi sur le développement durable permettait déjà aux municipalités et aux sociétés de transport en commun d’inclure des critères écologiques dans leurs appels d’offres, mais ce n’était pas suffisant, explique Me Dufour.

« Quand tu ne le répètes pas dans les lois spécifiques, il n’y a personne qui se sent vraiment visé », dit-elle.

Elle en veut pour preuves le très faible nombre de villes québécoises qui ont des politiques d’acquisition responsable et l’absence de référence au développement durable dans les appels d’offres municipaux.

« Le fait de le répéter, ça trace la voie », insiste Me Dufour.

De tels critères devraient même être obligatoires, croit-elle également, comme c’est d’ailleurs le cas dans plusieurs pays, et même dans certains États des États-Unis.

« On n’est pas en avance ; on est 20 ans en retard sur l’Europe », s’exclame-t-elle.

« Il faut que ça vienne du Conseil du trésor, il faut que [la ministre] Sonia LeBel dise : “On est rendus là” », ajoute-t-elle.

Mais il faut d’abord que les « acheteurs publics » soient accompagnés dans leurs démarches, car ils craignent parfois d’exclure illégalement des fournisseurs en imposant des critères écologiques, ou se questionnent sur les « preuves » qu’ils peuvent exiger pour s’assurer qu’un bien ou un service est réellement « vert ».

« C’est hyper technique, affirme Geneviève Dufour, ça prend de l’aide gouvernementale. »
https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2021-02-19/attribution-des-contrats-publics/quebec-prend-un-virage-vert.php

La CMM veut contribuer à la protection du bois Châteauguay-Léry

Le 22 février 2021 — Modifié à 9 h 04 min le 22 février 2021

Temps de lecture : 1 min 30 s

Par Michel Thibault

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Valérie Plante (Photo : Gracieuseté)

La CMM a annoncé vendredi qu’elle veut contribuer à la protection du corridor vert Châteauguay-Léry comme le souhaite la MRC de Roussillon.

« Le Corridor vert Châteauguay-Léry a été identifié dans le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) comme l’un des bois et corridors forestiers d’intérêt métropolitain et ce n’est pas pour rien. C’est un milieu naturel très vaste, qui se démarque par sa diversité biologique et la richesse de ses habitats, qui comprend notamment cinq écosystèmes forestiers exceptionnels et une vingtaine d’espèces floristiques à statut précaire. La CMM entend donc contribuer à sa conservation », a exprimé dans un communiqué Valérie Plante, mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Celle-ci demande au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, et à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, de se joindre à elle pour accompagner la MRC de Roussillon dans ses démarches pour préserver le boisé. La mairesse Plante prône l’élaboration d’un plan pour acquérir des terrains privés dans le corridor vert.

« Ces acquisitions pourraient d’ailleurs s’inscrire dans le cadre du programme d’aide financière de la Trame verte et bleue, auquel participent les municipalités du Grand Montréal et le gouvernement du Québec, qui vise notamment à accroître le couvert forestier et à améliorer la connectivité entre les milieux naturels », suggère-t-elle.

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Le ministère des Forêts du Québec est-il à la solde de l’industrie?

C’est ce qu’ont affirmé des lanceurs d’alerte à l’équipe d’Enquête, en évoquant des chiffres falsifiés, des contrôles déficients et des décideurs complaisants.

Un ancien chantier où la forêt a subi une coupe totale.

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette

Priscilla Plamondon Lalancette (accéder à la page de l’auteur)Priscilla Plamondon Lalancette

Martin Movilla (accéder à la page de l’auteur)Martin Movilla

Publié à 4 h 01

Le Québec perd des millions de dollars en redevances forestières parce qu’il laisse l’industrie établir elle-même la valeur marchande du bois coupé sur les terres publiques pour approvisionner les usines. C’est ce que révèlent des lanceurs d’alerte à propos d’un système qu’ils jugent pernicieux, qui ne protégerait ni les forêts québécoises ni l’argent des contribuables.

Pour connaître la capacité de production de nos forêts et établir le montant des droits de coupes à payer pour les compagnies forestières, le système de mesurage est censé permettre au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs de s’assurer du volume, du poids et de la qualité du bois qui entre dans les usines.

Or, selon un mesureur de l’industrie qui a œuvré dans plusieurs régions et qui a requis l’anonymat par peur de représailles, les entreprises omettent de déclarer jusqu’à 25 % de la facture réelle.

Il y a toujours un écart. Les mesureurs vont toujours avantager la main qui les nourrit, qui est la compagnie, explique-t-il.

Le mesurage s’effectue souvent selon un ratio masse/volume.

Photo : Radio-Canada

Notre source sait comment falsifier les chiffres : mauvais échantillonnage, poids du bois manipulé, qualité de bois déclarée inférieure à la réalité. Plus les années passent, plus le mesurage des volumes de bois récoltés est faussé.

Le gouvernement a de moins en moins d’effectifs pour faire le contrôle, indique-t-il. Et quand [les fonctionnaires] viennent sur le terrain, ça devient prévisible.

L’ancienne fonctionnaire Joanne Laframboise confirme que le nombre de vérificateurs a fondu au cours des dernières années. Celle qui était responsable des vérifications en Mauricie vient de prendre sa retraite du ministère des Forêts, après 40 ans de service. Elle déplore que Québec s’en remette à la bonne foi des mesureurs embauchés par les compagnies.

C’est comme si tu viens de donner un chèque en blanc, pratiquement. Ce qu’on entend, c’est qu’il faut donner un service à la clientèle. La clientèle, c’est l’industrie. Je n’avais plus le temps de faire ma job pour vérifier que le bois était bien déclaré.

Joanne Laframboise, spécialiste du mesurage

Joanne Laframboise affirme que le gouvernement a perdu le contrôle du bois coupé dans les forêts québécoises.

Photo : Radio-Canada

Les arbres n’ont pas tous la même valeur. Certains coûtent 50 ¢ le mètre cube, alors que d’autres coûtent 50 $. Tout dépend de l’essence du bois et de sa qualité. Comme il y a moins de vérifications sur le terrain, le gouvernement risque de se faire passer un sapin par les compagnies.

Au fil des ans, nos sources ont assisté à un relâchement des normes de mesurage. Résultat : le gouvernement aurait perdu le contrôle.

Le gouvernement et les compagnies, ça commence à être pas mal la même équipe.

Un mesureur de l’industrie

Ce mesureur a peur de laisser une « terre brûlée » à ses enfants si le gouvernement continue à être de mèche avec l’industrie.

Photo : Radio-Canada

L’an dernier, 22,5 millions de mètres cubes de bois ont été récoltés dans les forêts publiques, selon le ministère. Le lanceur d’alerte de l’industrie croit que ces données sont faussées en raison des failles d’un système qu’il dit corrompu.

Il n’y a vraiment personne au Québec qui sait combien on bûche de bois, regrette-t-il. Ce sont des milliers de kilomètres carrés qu’on a bûchés et personne n’a été payé pour, ni l’entrepreneur ni le gouvernement.

Les entrepreneurs forestiers qui coupent le bois pour fournir les usines sont aussi payés en fonction des volumes récoltés. Et ils peinent souvent à être rentables.

1800 kilomètres carrés de forêt ont été abattus l’an dernier au Québec.

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette

Montré du doigt depuis longtemps

Il y a 22 ans, l’auteur-compositeur-interprète et militant Richard Desjardins a provoqué une onde de choc en montrant la déforestation du Québec et les coupes à blanc au grand écran avec son documentaire L’erreur boréale.

S’en est suivie la commission Coulombe, dont le rapport a remis en question la fiabilité du système de mesurage contrôlé par l’industrie en recommandant un resserrement des contrôles de l’État.

Puis une refonte complète du régime forestier a eu lieu en 2013. Le gouvernement a alors pris les rênes de la planification forestière, qui relevait jusque-là de l’industrie.

Mais 17 ans après la publication du rapport Coulombe, la situation s’est encore détériorée, dénoncent plusieurs sources.

Joanne Laframboise assure avoir elle-même alerté ses supérieurs à plusieurs reprises concernant les brèches du système et la baisse de qualité du bois déclaré, mais ceux-ci auraient fermé les yeux.

Elle croit qu’un changement s’impose. Les infrastructures devraient être gérées par le ministère à la sortie des forêts, estime-t-elle.

Notre source dans l’industrie va plus loin : un organisme indépendant devrait se charger du mesurage. Si tu veux la juste mesure, c’est la seule façon de faire.

92% des forêts sont publiques au Québec.

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette

Décisions politiques

La gestion des coupes forestières et la difficulté de protéger des forêts publiques pour leur donner une vocation récréotouristique sèment la grogne un peu partout au Québec. De plus en plus de citoyens dénoncent la mainmise de l’industrie.

Le lobby des dernières années a fait en sorte qu’on n’a plus le contrôle de nos forêts publiques, explique une source du ministère de l’Environnement dont nous devons aussi protéger l’identité.

Pour atteindre sa cible de préserver 17 % du territoire en 2020, Québec a créé 34 nouvelles aires protégées, situées majoritairement dans le nord de la province, où les forêts n’ont pas tellement de valeur commerciale. Mais là où le bois est convoité par les usines, le gouvernement Legault a laissé 83 autres projets en plan.

Les députés du gouvernement actuel sont plutôt dans les régions ressources. Il y a un enjeu politique. Les lobbys industriels sont extrêmement puissants.

Une source du ministère de l’Environnement

Ce lanceur d’alerte a passé une décennie à chercher des compromis, notamment avec des collègues du ministère des Forêts, pour protéger la biodiversité. Mais il est d’avis que la menace des pertes d’emplois et des fermetures d’usines dans les régions forestières où la CAQ veut se faire réélire a pesé plus lourd dans la balance.

Cette source du ministère des Forêts brise l’omerta en espérant que les choses vont changer.

Photo : Radio-Canada

Une autre source confidentielle, celle-là au ministère des Forêts, confirme que plusieurs des aires protégées non retenues avaient pourtant obtenu le feu vert de fonctionnaires, mais que l’industrie s’en inquiétait.

Sur le terrain, les pressions des industriels seraient constantes. Même quand les entreprises ne prennent pas les normes environnementales au sérieux, le travail des fonctionnaires consisterait en bonne partie à leur obtenir des dérogations pour que les coupes se poursuivent.

On est là pour l’industrie qui dit : “Fais ça, donne-moi ça, change ça.”

Une fonctionnaire du ministère des Forêts

Notre enquête démontre que la gestion centralisée des forêts dans les bureaux de Québec crée un cafouillage en région.

Il y a plusieurs ingénieurs forestiers qui refusent d’apposer leur signature professionnelle sur les documents parce que le travail est bâclé. On tourne les coins ronds. C’est garroché. Il y a beaucoup d’improvisation. Ce qui est sur papier qui vient de Québec, ce n’est pas la réalité du terrain, signale cette autre source.

L’industrie forestière génère 60 000 emplois au Québec.

Photo : Radio-Canada

Changement de culture et enquête publique réclamés

Nos sources soutiennent que les postes clés au sein du ministère des Forêts sont surtout occupés par des gestionnaires d’une autre génération.

Ils gèrent ça comme avant, même s’ils n’ont pas les connaissances à jour. Ils veulent garder la mainmise sur les décisions, témoigne la fonctionnaire du ministère des Forêts.

Le régime forestier prévoit un aménagement durable du territoire depuis 2013. Mais, d’après elle, il y a un manque de ressources et, surtout, un manque de volonté de la part des autorités pour y arriver. Les intérêts des amateurs de plein air, des Autochtones, des pourvoyeurs, des chasseurs et des villégiateurs sont rarement pris en compte. Les processus de concertation et de consultation sont qualifiés de bidon, même par ces fonctionnaires.

L’ex-forestier en chef du Québec, Gérard Szaraz, croit que malgré les belles intentions du régime forestier, on demeure dans un ministère à vocation économique. Et c’est correct, mais le contre-pouvoir qui devrait exister avec l’environnement n’est pas là.

Comme bien des ingénieurs forestiers, cet ex-sous-ministre associé croit qu’il faut décentraliser la gestion des forêts en région pour arriver à de véritables consensus. M. Szaraz propose la création de sociétés d’aménagement forestier dont ni le ministère ni l’industrie ne seraient maîtres d’œuvre.

Richard Desjardins réclame la tenue d’une enquête publique sur le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Photo : Radio-Canada / Martin Chabot

Richard Desjardins et son acolyte Henri Jacob croient que le gouvernement contrevient à la Loi sur l’aménagement durable du territoire en étant au service de l’industrie forestière et en ne jouant pas son rôle de gardien du patrimoine.

Leur organisme, Action boréale, demande la tenue d’une enquête publique sur la gestion du ministère des Forêts.

Une forêt, c’est de la ressource ligneuse à abattre. C’est comme ça que c’est perçu par le ministère, par son bunker de hauts fonctionnaires qui dirigent tout.

Richard Desjardins, artiste et militant

Son mandat, c’est de faire une foresterie dans le respect du développement durable. C’est la loi. Si on faisait une enquête là-dessus, on les mettrait hors-la-loi, parce que c’est une farce, actuellement, lance Richard Desjardins.

Il va falloir que la société se réveille et qu’elle fasse comprendre au gouvernement que la forêt, ce n’est pas juste une cour à bois, somme-t-il.

Malgré nos demandes d’entrevue, le ministre Pierre Dufour n’était pas disponible pour répondre à nos questions.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1774723/foresterie-mesurage-terres-publiques-complaisance-gouvernement

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GNL Québec vu par les ailes jeunesse de l’Assemblée nationale

PHOTO FOURNIE PAR GNL

Dans son rapport publié mercredi, le BAPE remet fortement en doute l’affirmation du promoteur du projet voulant que cette usine contribue à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).

Alors qu’un rapport du BAPE a exprimé mercredi d’importantes réserves sur GNL Québec, la relève libérale, péquiste et solidaire s’accorde : le projet n’a plus sa place et aucune aide — directe ou indirecte — ne doit lui être offerte. L’aile jeunesse des caquistes, elle, reconnaît que le projet « bat de l’aile », mais demeure prudente.

Publié le 24 mars 2021 à 17h11

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Henri Ouellette-Vézina Henri Ouellette-Vézina
La Presse

« C’est un projet qui bat de l’aile. […] Et je suis d’accord avec le fait qu’il faut justement investir du point de vue régional », laisse tomber le président de la Commission de la relève de la CAQ (CRCAQ), Keven Brasseur. Il s’est exprimé sur le sujet lors d’un échange avec ses homologues des autres partis organisé pour La Presse, en marge des rencontres Maître chez vous (MCV) de Force Jeunesse, le week-end dernier.

Pour M. Brasseur, le gouvernement a déjà été très clair : aucun « argent public », en matière de subventions ou de financement, ne sera mis dans ce projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel, qui suscite énormément d’opposition. Mais d’autres possibilités existent, laisse-t-il entendre.

« Je me ramène quelques années en arrière avec ce qui s’était passé avec la Cimenterie McInnis. À la CAQ, on parlait souvent de prendre cet argent-là et, plutôt que de l’investir dans une entreprise très polluante, de créer un Fonds Gaspésie pour que différentes personnes qui auraient des projets puissent oser leur plan d’affaires », insiste M. Brasseur, en parlant de « sa vision » du développement régional.

Dans son rapport publié mercredi, le BAPE remet fortement en doute l’affirmation du promoteur du projet voulant que cette usine contribue à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). « Il suffit de faire varier quelques hypothèses utilisées dans [l’analyse] » pour que le bilan soit « au mieux » neutre ou « au pire » une augmentation nette des émissions de GES au niveau planétaire, peut-on lire. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a soutenu que « la balle est maintenant dans le camp du promoteur ».

Exit les « rabais sur l’hydroélectricité »

Pour la présidente de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec (CJPLQ), Frédérique Lavoie-Gamache, toute forme d’escompte à l’égard de GNL Québec serait inacceptable dans le contexte. « Avoir des rabais sur l’hydroélectricité, ça revient un peu à donner des fonds au projet. On ne veut pas vendre notre énergie au rabais pour des projets auxquels les jeunes ne croient pas, et dont ils ne voient pas la relance économique derrière », a-t-elle soutenu.

La jeune libérale affirme qu’il faudra quand même un projet économique pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Selon elle, plusieurs autres industries peuvent « mousser l’économie de la région » en tout respect de l’environnement. « Le problème, c’est qu’on veut peut-être y aller pour le plus facile parfois. On voit des projets comme GNL qui se développent, et on se dit que ça va rapporter à la région, alors qu’au fond, le Saguenay a une belle industrie forestière où il serait possible de faire une belle relance économique avec davantage de relance verte », insiste-t-elle.

Chez Québec solidaire, le porte-parole dans Brome-Missisquoi, Alexandre Legault, est catégorique. « C’est complètement inacceptable en ce moment de financer indirectement un projet comme ça, qui nous met en retard », fustige-t-il. « Avec les milliards qui vont être investis, on pourrait développer des projets de transports collectifs, des initiatives pour développer la souveraineté alimentaire, pour bâtir notre résilience, comme le développement du réseau de triphasés dans les régions pour alimenter nos serres et nos producteurs », insiste M. Legault.

Au-delà de GNL Québec, le président du Comité national des jeunes du Parti québécois, Alec Ordon, invite le gouvernement à envisager la relance comme une « transition verte ». « On est dans un changement de paradigme. On ne doit pas juste relancer l’économie de demain matin. Il faut faire en sorte que l’avenir des futures générations soit vert, écoresponsable et équitable », dit-il.

« L’implantation de cette transition-là devra aussi se faire de manière juste pour les travailleurs. C’est important que les investissements du gouvernement soient profitables pour les salariés, et non juste les grandes entreprises », insiste M. Ordon.

L’environnement, le grand oublié ?

Chez Force Jeunesse, la vice-présidente exécutive Gabrielle Morneau El-Hajal se dit « fière » de rendre possibles ces débats au sein de la jeunesse. « Les rencontres MCV qu’on a tenues le week-end dernier, ça donne une place aux jeunes pour s’exprimer et se faire entendre auprès des décideurs. C’est essentiel », résume-t-elle.

Pour l’organisme, l’environnement est assurément « le principal sujet oublié pendant la pandémie », d’où l’importance de mettre de l’avant des enjeux d’écofiscalité. « On veut tous et toutes pouvoir parler de comment en faire plus, et arriver avec des manières de changer les comportements des gens. Bref, de trouver des façons concrètes de réduire les GES », dit la vice-présidente.

« On doit faire partie de la solution. On est la génération qui va vivre avec les conséquences économiques et sociales de la pandémie », conclut-elle.https://www.lapresse.ca/actualites/2021-03-24/gnl-quebec-vu-par-les-ailes-jeunesse-de-l-assemblee-nationale.php

Nice :slight_smile:


Décision de la Cour suprême

La taxe fédérale sur le carbone jugée constitutionnelle


PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

(Ottawa) La taxe fédérale sur le carbone réussit le test de la Cour suprême, qui reconnaît le droit d’Ottawa de légiférer sur les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Publié le 25 mars 2021 à 6h35 Mis à jour à 11h44

Jean-Thomas Léveillé JEAN-THOMAS LÉVEILLÉLA PRESSE

« La Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre est constitutionnelle », tranche le plus haut tribunal au pays dans son jugement majoritaire rendu jeudi.

Les gouvernements provinciaux de l’Ontario, de la Saskatchewan et de l’Alberta contestaient la constitutionnalité de la loi, entrée en vigueur en 2018, avec l’appui d’autres provinces, dont le Québec.

Ces provinces arguaient que la Constitution canadienne ne permet pas au Parlement fédéral d’adopter une telle loi, dont le principal objectif est d’imposer un prix sur la pollution, mais la Cour suprême leur a donné tort.

Les changements climatiques et les gaz à effets de serre qui les provoquent sont clairement une question d’intérêt national, ce qui donne par conséquent le pouvoir à Ottawa d’intervenir, affirme la Cour suprême.

« L’établissement de normes nationales minimales de tarification rigoureuse des GES en vue de réduire les émissions de ces gaz présente un intérêt pour le Canada tout entier », écrit le tribunal, sous la plume du juge en chef Richard Wagner.

Un jour « historique »


Jonathan Wilkinson
PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, s’est rapidement réjoui de la décision de la Cour suprême, évoquant « un jour historique » pour le Canada et la planète.

« C’est une victoire importante pour l’action climatique, particulièrement pour les jeunes », qui subiront davantage l’impact de la crise climatique, a-t-il déclaré lors d’un point de presse, à Vancouver.

Le ministre Wilkinson espère que la décision de la Cour suprême permettra d’améliorer la lutte aux changements climatiques au pays, en faisant disparaître les entraves que certaines provinces y opposent.

Un prix sur la pollution causant les changements climatiques est « un élément essentiel » de cette lutte, a-t-il rappelé.

Citant le jugement, qui affirme que « les changements climatiques sont réels » et causés par l’activité humaine, le ministre Wilkinson a lancé une pointe aux conservateurs fédéraux, qui ont rejeté lors de leur congrès, en fin de semaine dernière, une motion reconnaissant la réalité du phénomène.

« Il ne devrait pas y avoir de débat dans ce pays pour savoir si les changements climatiques sont réels », a-t-il lancé.

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Planète bleue, idées vertes Récolter de l’eau avec une barrière à neige

PHOTO FOURNIE PAR VICTOR CARRIER

Victor Carrier, propriétaire de la ferme Vicari, à Sainte-Luce, a laissé en terre des plants de maïs pour accumuler de la neige cet hiver.

C’est bien connu, les haies brise-vent ont une foule de qualités : elles diminuent l’érosion des sols, augmentent les rendements de différents types de cultures, protègent les bâtiments d’élevage, réduisent la poudrerie sur les routes…

Publié le 5 avril 2021 à 5h00

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Suzanne Colpron Suzanne Colpron
La Presse

Et comme si ce n’était pas suffisant, un chercheur vient de faire la preuve qu’elles permettent d’augmenter la réserve en eau potable des municipalités et des entreprises agricoles !

Comment ? En accumulant de la neige l’hiver.

Louis Drainville, dont l’entreprise de services-conseils en agroenvironnement et de recherche scientifique, Terre-Eau, est établie à Saint-Joseph-de-Lepage, dans le Bas-Saint-Laurent, avait l’intuition que cela pouvait fonctionner. Mais encore fallait-il en faire la démonstration. Pendant deux hivers, il a donc installé à ses frais des haies brise-vent sur des terres agricoles de son coin de pays.

« Mon objectif, c’était de vérifier si on pouvait accumuler plus d’eau en installant des haies brise-vent artificielles directement dans les champs pendant l’hiver, pour arrêter la neige. »

L’expérience a été tentée à Sainte-Luce, un village de 2800 âmes au bord du fleuve Saint-Laurent, dont le bassin versant de la captation d’eau (225 hectares, dont 173 en cultures agricoles) est très bien documenté.

« À Sainte-Luce, c’est approximativement 1 milliard de mètres cubes d’eau qui s’infiltrent dans le sol chaque année, en très grande majorité lors de la fonte des neiges », précise M. Drainville, qui a mené ses travaux en collaboration avec Yvon Jolivet, conseiller en microclimatologie et agroclimatologie agricole chez Terre-Eau. « Cette eau s’écoule lentement vers les drains de captage plus bas. Le processus peut prendre 500 jours pour qu’une goutte d’eau tombée puisse être bue par un citoyen. »

13 heures de liberté

Avec les haies brise-vent, naturelles ou artificielles, la neige peut s’accumuler, même si elle tombe à cinq kilomètres de la zone de captation, grâce aux vents. Et en s’accumulant, elle se densifie et se concentre, tout en empêchant le sol de geler durant les grands froids.

Les haies brise-vent naturelles sont constituées de végétaux, tandis que les artificielles sont faites de bois, de matière plastique ou d’autres matériaux synthétiques.

« Un mètre cube derrière les barrières à neige peut accumuler, en moyenne, 400 litres d’eau », souligne l’agronome, qui est aussi biologiste.

Les résultats ont permis d’offrir 13 heures supplémentaires de consommation en eau potable à la municipalité de Sainte-Luce.

Ça peut sembler peu sur toute une année de consommation, mais selon M. Drainville, « c’est énorme ». Rappelons qu’il s’agit d’un projet pilote non subventionné, réalisé sur une toute petite portion du territoire.

« Pour Sainte-Luce, 13 heures de liberté créée par un aménagement portant sur un demi-hectare sur 173 disponibles, ça correspond à 1 664 000 L de plus (1460 L/min) ou 1664 m3 », détaille-t-il.

En augmentant la distance linéaire de haies brise-vent, il serait possible, à court terme, d’aller chercher au moins 30 jours de liberté supplémentaires chaque hiver avec la neige, en réalisant des aménagements dans les champs, par exemple.

Louis Drainville, agronome et biologiste

D’autres lieux, comme les Îles-de-la-Madeleine, pourraient bénéficier de cette découverte, croit-il.

« J’ai en tête les Îles-de-la-Madeleine, mais, selon moi, la plupart des municipalités qui puisent leur eau en surface pourraient cibler là où capturer leur réserve de neige, l’hiver venu. Il en est de même pour les entreprises agricoles, par exemple, que je connais mieux et qui puisent leur eau potable dans des puits individuels de surface. »

Du maïs pour arrêter la neige

Pour André Vézina, chercheur chez Biopterre et spécialiste des haies brise-vent, domaine qu’il étudie depuis 35 ans, cette découverte est « très intéressante » et pourrait convaincre des agriculteurs réticents à installer des haies brise-vent.

« L’accumulation d’eau, c’est un argument supplémentaire, parce que la municipalité va être en mesure de donner de l’argent au producteur pour la perte d’espace cultivable », avance-t-il.

Victor Carrier, lui, est déjà convaincu. Il en a fait l’essai au cours de l’hiver après avoir pris connaissance des travaux de M. Drainville.

PHOTO FOURNIE PAR VICTOR CARRIER

La ferme laitière Vicari, à Sainte-Luce

Propriétaire de la ferme laitière Vicari, à Sainte-Luce, l’agriculteur fait pousser du foin, des céréales et du maïs pour nourrir ses bêtes. L’automne dernier, il a décidé de ne pas récolter tout son maïs, histoire de voir si cela lui permettrait d’accumuler de la neige et d’améliorer ses réserves en eau. Les épis ont servi de haies brise-vent et de barrière à neige, en quelque sorte.

« L’automne passé, ça adonnait bien, raconte-t-il. On a rempli nos silos de maïs. On avait du surplus, un peu. On a laissé environ 8 acres de maïs. C’était dans la zone où on voulait une accumulation d’eau. On a laissé le maïs debout pour l’hiver et ça a permis d’accumuler de la neige. On voyait juste la tête du maïs. C’était plein de neige. Depuis la fonte, c’est à la terre partout, mais il y a encore deux pieds de neige dans le maïs. »

M. Carrier espère que toute cette neige accumulée permettra de recharger la nappe phréatique.

« Nous autres, on a un puits de surface, dit-il. Ça fait quelques années qu’on a de la misère avec l’eau, à l’automne. J’ai hâte de voir la recharge avec cette neige-là. Ensuite, vu qu’il y a de l’accumulation de neige, le sol ne gèle pas. À la minute que la neige fond, au lieu de couler sur le terrain, elle pénètre dans le sol. »

Répétera-t-il l’expérience l’hiver prochain ?

« Oui, mais pas avec du maïs. On pourrait planter à la place une plante vivace, qui ne coûte pas cher à ensemencer et à conserver, comme l’alpiste roseau qui atteint pratiquement 5 pieds de haut. Là, ça ne coûterait pas trop cher », laisse-t-il tomber.

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-04-05/planete-bleue-idees-vertes/recolter-de-l-eau-avec-une-barriere-a-neige.php

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Brossard confirme ses actions environnementales

Le Courrier du Sud | 10 avril 2021 | Par Geneviève Michaud


Le Bois de Brossard (Photo : Le Courrier du Sud - Archives)

En plus d’autoriser divers programmes de subventions environnementales pour l’année 2021, le conseil municipal a procédé à l’adoption des projets 2021 de son Plan d’action en environnement 2020-2021, lors de son assemblée du 23 mars.

Une somme de 105 000$ sera ainsi consacrée à la réalisation de quatre projets cette année, soit 37 000$ pour la bonification du Jour de l’arbre pour permettre des plantations sur les propriétés municipales afin de réduire les îlots de chaleur; 35 000$ en contribution au Fonds pour la biodiversité; 18 000$ pour une campagne de sensibilisation au plastique à usage unique et au suremballage, ainsi que pour la réduction du matériel publicitaire distribué; et 15 000$ pour un projet de renaturalisation des milieux naturels des 23 hectares du Bois de Brossard acquis par la Ville en février 2019. Avec l’appui de REM et de Nature-Action Québec (NAQ), il est proposé d’aménager une prairie agricole (5 hectares) et d’effectuer une plantation d’arbustes fruitiers (1 hectare) sur la partie nord de ce lot.

«Ce projet présente une rare opportunité qui permettrait la création d’un habitat de qualité pour des espèces d’oiseaux champêtres, dont le goglu des prés, une espèce ayant été affectée par les travaux de construction du REM», précisent les documents de la Ville, à propos dans le Bois de Brossard.

Plusieurs actions en 2020

La Ville se réjouit que 30 des 40 actions prévues à son plan 2020-2021 aient été réalisées ou entamées l’an dernier, et ce, malgré la pandémie.

Parmi celles-ci, on note l’adoption de la Politique d’agriculture urbaine; l’obtention de la certification Ville amie des monarques; l’identification des stratégies et interventions visant à augmenter l’accessibilité aux cours d’eau; l’élaboration et la présentation du concept d’aménagement pour le site d’accueil du Bioparc; la plantation de 470 arbres et 4000 arbustes et vivaces dans les espaces publics; l’élaboration du Plan local de déplacements; et l’obtention d’une subvention de 50 000$ pour la réalisation d’un Plan d’adaptation aux changements climatiques.

Subventions environnementales

Le conseil municipal a par ailleurs autorisé certains programmes de subventions environnementales pour 2021, dans le but d’encourager la réduction à la source, l’économie d’eau potable, la bonification de la canopée urbaine et les initiatives citoyennes en matière d’environnement.

La Ville investira donc 27 500$ pour 20 subventions de 25$ pour l’achat d’un composteur domestique; 112 barils récupérateurs d’eau de pluie offerts au coût réduit de 25$; 35 subventions de 50% du coût d’achat de couches lavables, jusqu’à concurrence de 100$; 40 subventions de 50% du coût d’achat d’un arbre de calibre conforme au règlement, jusqu’à concurrence de 75$; 20 subventions de 50% du coût total d’achat de produits hygiéniques féminins réutilisables, jusqu’à concurrence de 75$; et 4 subventions de 2500$ pour des citoyens, organismes, industries, commerces ou institutions qui présentent des projets répondant aux objectifs en environnement et en développement durable.

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Brossard est en avance dans le domaine par rapport à toutes les autres villes de banlieue. Juste l’autre côté de la rivière Saint-Jacques, c’est une attitude complètement différente et c’est dommage, car ça nuit aux efforts de protection et conservation.

Malheureusement, Brossard a beaucoup de problèmes environnementaux : la majorité des plus gros arbres sont des freines et ont été ravagés par l’agrile, certains boisés sont complètement décimés, la phragmite a envahit les prairies et son modèle de basse densité complique la réalisation de projets environnementaux.

Toutefois, la proactivité me remplit d’optimisme, que ce soit en voyant les efforts fait pour la reconnaissance du territoire, les projets dans l’emprise d’HQ, le boisé Brossard-Laprairie ou la rivière Saint-Jacques.

D’ailleurs, j’ai hâte de pouvoir enfin voir la rivière faire partie d’un parc fédéral afin de la faire connaitre auprès de toute la CMM et mieux la protéger.

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