Je ne pense pas qu’un Toyota Rav4 ou un Dodge Journey soit un marqueur de classe.
Va au Maxi à St-Michel et tu vas voir autant de VUS qu’au Metro à Westmount
C’est juste la marque qui change
Je ne pense pas qu’un Toyota Rav4 ou un Dodge Journey soit un marqueur de classe.
Va au Maxi à St-Michel et tu vas voir autant de VUS qu’au Metro à Westmount
C’est juste la marque qui change
Et encore ! Même dans des quartiers dits défavorisés on en voit pleins des bagnoles de luxe. Le luxe est de plus en plus accessible. Et je pense aussi que les habitants de quartiers pauvres qui réussissent dans la vie ont ce réflexe d’acheter une grosse voiture de luxe pour marquer le coup. Et je les comprends. Il y a toutes sortes de variables à prendre en compte. Mais oui, le VUS ce n’est plus une voiture de riche.
Au Canada, atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 implique de capter plus de 24 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par an.
Dans les cas d’utilisation continue du charbon, les émissions devront être captées et stockées, mais la technologie le permettant reste coûteuse.
Photo : La Presse canadienne
La Presse canadienne
Publié à 7 h 38
Le ministre fédéral de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, semble prêt à négocier avec les partis de l’opposition pour faire adopter au cours de la prochaine année son projet de loi pour un pays carboneutre.
La mesure forcerait le Canada à atteindre ses objectifs quinquennaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à compter de 2035 et à atteindre un bilan net nul d’ici 2050.
En entrevue avec La Presse canadienne, le ministre Wilkinson s’est dit ouvert aux modifications proposées par l’opposition pour imposer des redditions de compte dès la prochaine décennie.
Le plus difficile, en fait, sera l’atteinte de la carboneutralité d’ici le milieu du siècle.
Pour ce faire, il faudra trouver un moyen d’éliminer ou de capter plus de 24 millions de tonnes d’émissions de GES par an – l’équivalent de retirer environ cinq millions de voitures de la circulation chaque année –, et ce, pour les trois prochaines décennies.
Tout cela dans un pays qui promet de réduire ses émissions depuis plus de 30 ans, mais qui ne l’a jamais vraiment fait.
Ça va demander beaucoup d’efforts et beaucoup d’investissements. Mais c’est ce que nous devons faire pour arrêter le réchauffement climatique, rappelle Taryn Fransen, chercheuse principale du programme climatique de l’Institut des ressources mondiales. Il n’y a pas d’autre solution.
Atteindre la carboneutralité exige d’éliminer des émissions de GES et de capter celles qui sont encore générées plutôt que de les laisser dans l’atmosphère, où elles contribuent à retenir la chaleur et à accélérer le réchauffement planétaire.
L’accord de Paris, adopté lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques de 2015, reconnaît qu’il faut limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels pour éviter le pire et, surtout, ne pas le laisser dépasser les 2 °C.
L’objectif de 1,5 °C exige que les pays les plus riches et les plus grands émetteurs atteignent des émissions nettes nulles d’ici 2050.
En vertu de l’accord de Paris, le Canada s’est engagé à n’émettre plus que 511 millions de tonnes de GES en 2030. Mais dans les cinq années qui ont suivi la signature de l’accord, ses émissions ont plutôt augmenté.
Le vice-président à la recherche de l’Institut canadien pour des choix climatiques, Dale Beugin, espère que, cette fois, le Canada passera bel et bien à l’action.
Pour la première fois, au niveau fédéral, il y a des politiques qui correspondent à notre ambition, à notre rhétorique.
Dale Beugin, vice-président à la recherche de l’Institut canadien pour des choix climatiques
M. Beugin évoque le plan climatique de 15 milliards de dollars dévoilé plus tôt ce mois-ci, qui comprend une hausse du prix du carbone ainsi que des investissements en énergies propres et en technologies à zéro émission.
Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques de 2016 aurait au mieux permis au Canada d’atteindre les deux tiers de son objectif d’ici 2030. Le nouveau plan vise un peu plus haut – sur papier, du moins – avec une cible de 503 millions de tonnes.
Québec compte interdire la vente de voitures à essence en 2035.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Au Canada, plus de huit tonnes de GES sur dix proviennent de la combustion de combustibles fossiles, comme lors des déplacements en automobile et lors de l’extraction, le raffinage et le transport des carburants nécessaires pour le faire.
Mais la carboneutralité ne signifie pas que la vie changera du tout au tout, explique M. Beugin.
Il faudra par exemple mieux isoler les bâtiments publics, aider les gens à acheter des voitures électriques et construire des réseaux de recharge pour les convaincre qu’ils ne finiront pas coincés sur le bord de la route avec une batterie à plat.
Introduire et élargir l’utilisation de sources d’énergie sans émissions, telles que l’hydrogène et l’énergie nucléaire, s’imposera aussi.
Des changements majeurs seront de mise dans le secteur pétrolier, particulièrement en Alberta. Les activités d’extraction de pétrole et de gaz naturel ont représenté à elles seules près d’un sixième des émissions du Canada en 2018.
La transition vers des énergies plus propres est déjà entamée: le charbon sera progressivement éliminé en tant que source d’électricité au cours de la prochaine décennie, remplacé par du gaz naturel ou des énergies renouvelables comme l’hydroélectricité et l’énergie éolienne.
Le Parc Éolien en Montérégie.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Et dans les cas d’utilisation continue du charbon, les émissions devront être captées et stockées, un système qui est déjà en place au barrage Boundary en Saskatchewan. Cette technologie est coûteuse et peu répandue pour l’instant, mais le plan du ministre Wilkinson, qui verrait le prix du carbone tripler entre 2022 et 2030, la rendra plus attrayante, affirme Michael Bernstein, directeur général du groupe de réflexion à but non lucratif Clean Prosperity.
M. Bernstein fait valoir que l’augmentation proposée de 15 $ par an de la taxe carbone permettrait au Canada de parcourir 60 % du chemin vers la carboneutralité.
Rendre le fait de polluer plus coûteux et inciter les entreprises à investir dans des technologies plus vertes, ce n’est pas rien, souligne M. Bernstein.
Les politiciens conservateurs détestent presque unanimement la taxe sur le carbone. Le chef conservateur fédéral Erin O’Toole s’engage à l’abolir, et l’Alberta, la Saskatchewan et l’Ontario sont devant les tribunaux pour s’en débarrasser. La Cour suprême devrait se prononcer sur cette question l’année prochaine.
Le plan du ministre Wilkinson pour réaliser l’objectif de 2030 dépend pourtant en bonne partie de cette taxe. Il se dit d’ailleurs convaincu que le plus haut tribunal du pays tranchera en faveur du gouvernement fédéral.
Il croit aussi fermement que le Canada et le reste du monde ont franchi un certain cap en matière de lutte contre les changements climatiques. Même s’il n’y a pas de consensus sur la manière de le faire, on reconnaît dorénavant la nécessité d’agir, se réjouit-il.https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1759460/carboneutralite-environnement-ges-wilkinson-crise-climat
On a un Noël a 14 degrés. Si ça continue comme ça, on va fêter Noël au resto en terrasse…
Il y a 3ans je pense qu’on avait eu 16 degrés en fin décembre aussi. On a des hivers de plus en plus New Yorkais
En 2015, je me rappelle avoir fait du vélo en t-shirt le 24. La tendance que je vois, c’est que les hivers tardent à s’installer, mais finissent aussi plus tard. Les Noëls verts risquent de devenir la norme à Montréal.
Toutefois, il faut faire attention et distinguer la météorologie de la climatologie. La météo ne suit pas des moyennes et des anomalies peuvent survenir, sans que ce soit lié au climat. Quand on a une série d’anomalies étalées sur une longue période de temps, là on peut l’associer avec le climat.
Ici aujourd’hui dans Charlevoix c’est le déluge, de la pluie forte depuis hier soir et des précipitations totales à hauteur de 130 mm sont prévues selon Environnement Canada. A cela il faut ajouter les eaux de fonte de la neige et la perte de 40cm de couvert neigeux. Il fait 13C actuellement et tous les sites de sports d’hiver sont fermés, une catastrophe quand on sait à quel point la période de Noël est importante pour renflouer l’économie des régions.
Décidément la météo alourdit le confinement, déjà assez frustrant pour plusieurs. Aucun doute on se rappellera de l’année 2020 et à ce propos on pourra dire qu’elle n’a vraiment pas été un cadeau. Raison de plus de garder un oeil sur les changements climatiques avec son cortège de variations extrêmes qui chamboulent de plus en plus nos saisons.
Personnellement je me suis installé dans Charlevoix pour pouvoir justement profiter de ses hivers, en fuyant ceux du sud du Québec qui m’empêchaient de faire mes sports de neige sur une base régulière. Voilà que de plus en plus les conditions de Montréal migrent vers le nord, en menaçant le plein air hivernal charlevoisien comme jamais auparavant.
À quelques mois de mes 70 ans, je me rappelle des hivers montréalais de mon enfance et adolescence, où la pluie était une rareté et les saisons bien marquées. Mon père avait une maison près de St-Jean d’Iberville. On pratiquait notamment la motoneige sur le canal Richelieu durant les vacances de Noël (années 60) et cela jusqu’au printemps.
Pour revenir à Charlevoix, c’est la deuxième fois cette année (en quelques semaines) que nous perdons complètement notre couvert neigeux à cause des grosses pluies (ce qui équivaut au total à près d’un mètre cumulatif). Mon ski de fond est toujours impraticable depuis le début et la raquette aléatoire, quant au ski c’est les montagnes russes dans tous les sens du terme.
Quoi qu’il en soit je ne désespère pas trop de rentabiliser mes passes de saison. J’en profite pour vous souhaiter tout de même de joyeuses Fêtes et une année 2021 plus sereine.
Le Charlevoix profite d’un effet local en raison du mont des Éboulements et du relief plus prononcé. Durant les tempêtes, quand le vent vient de l’est, il se charge d’humidité au dessus du fleuve, puis lorsque la masse d’air arrive en Charlevoix, les monts forcent la masse d’air à s’élever, ce qui réduit sa température et force la condensation de l’humidité. À chaque tempête, c’est toujours en Charlevoix qu’on voit le plus de précipitations. Avec les dizaines de cm qui sont tombés depuis le début de la saison et les 130mm de pluie qui vont tomber, il risque d’y avoir des inondations, c’est exceptionnel de voir ça à ce temps-ci de l’année, surtout pour le 13°C.
Ça me parait irréel de faire de la motoneige sur le Richelieu pendant le temps des fêtes. Je me suis mouillé les chevilles en marchant sur la Saint-Régis, il y a quelques jours, qui est pourtant un cours d’eau que de quelques mètres de large et une quarantaine de cm de profondeur. Même en janvier et février passé, j’ai essayé de marcher dans le Petit Bassin de Laprairie et j’ai du rebrousser chemin en raison de craquements dans la glace et de l’eau qui commençait à sortir par les craques.
En y pensant ça me parait aussi irréel aujourd’hui et pourtant authentique il y a un demi-siècle. À cette époque le climat était encore relativement stable et avait peu évolué depuis le début des annales météo. J’ai une soeur qui habite pas loin à Marieville depuis plus de 40 ans. Au début elle pelletait régulièrement, aujourd’hui elle passe une bonne partie de l’hiver sur le gazon. Même Québec a des hivers moins froids et il y pleut davantage qu’il y a une décennie.
Quant à Charlevoix, tu as raison, ce sont les vents d’est qui produisent un effet de lac au-dessus du fleuve et la topographie qui fait le reste. Combien de fois en début et fin d’hiver, à 250 mètres au-dessus du fleuve où est située ma maison, je reçois une bordée de neige tandis qu’an bas à La Malbaie au niveau de la mer c’est souvent de la pluie.
Ici près du St-Laurent (route 362) nous profitons de la prime du fleuve avec plus de neige et quelques degrés moins froid qu’à l’intérieur des terres, où sévit un climat plus continental. Voici d’ailleurs une vue récente de ma terrasse à l’étage, prise le 14 décembre après le premier gros redoux, où la neige était revenue en pleine force. On voit bien le mont des Éboulements et St-Irénée tout en bas.
Plus que le succès et l’enrichissement, je trouve que l’accessibilité au financement joue beaucoup ici. Il y a beaucoup d’acheteurs qui vont choisir un véhicule overkill côté besoins et budget, juste parce que l’opportunité est là. Il y a aussi une pression au côté de la vente. Côté émissions, ça serait bien si cette pression était dirigée vers les VÉ.
Il y a eu beaucoup de neige dès Novembre en 2018 et en 2019, avec du redoux par la suite. Il a fait très très froid en Décembre/Janvier 2017/2018 avec beaucoup de neige en toute fin d’année. Noel 2016 était aussi particulièrement enneigé.
Comme mentionné plus haut, il est certain que les changements climatiques ont une influence; mais pour le 8eme Noel que je passe au Québec, j’ai l’impression d’en avoir plus passer sous la pluie que sous la neige.
En fait, j’ai entendu que 5 des 7 derniers Noël à Montréal étaient verts. Donc, tu n’as pas tort!
Je dois dire que même personnellement, je remarque le peu de neige aux alentours de Noël maintenant vs quand j’étais plus jeune. J’ai beaucoup moins d’expérience que @acpnc, mais tout de même! Bref, j’ai vraiment hâte à la première grande bordée de neige à Mtl!
Voilà ce qui reste de neige ce matin 26 décembre 2020 à 8h. Un lessivage qui aura laissé quelques traces en guise de témoins de nos merveilleuses conditions hivernales, qui sont disparues quasi complètement deux fois cette saison (plutôt qu’une) depuis le début décembre. Personnellement depuis mon enfance et mes nombreux voyages hivernaux dans Charlevoix (chez mes grands-parents et la parenté) je n’ai jamais vu ça. Pas même une fois.
Ici une photo d’une randonnée en raquette prise le 24 novembre (il y a un mois) 40cm au sol sur une bonne base durcie. Tout est disparu 5 jours plus tard au premier grande redoux du 1er décembre (12C). Et maintenant deuxième épisode où nous sommes retournés une fois de plus à la même case départ.
Loin de moi l’intention de vouloir dramatiser, puisque nous avons toujours eu des redoux en début d’hiver, mais jamais au point de tout effacer à répétition. Aucun doute ces extrêmes sont symptomatiques d’une tendance de fond, qui fait qu’on ne peut plus rien prendre pour acquis en matière de climat et cela même dans la paradis hivernal légendaire charlevoisien.
PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Vue de la Terre depuis l’espace
Surveiller les émissions de méthane dans l’atmosphère, cartographier l’évolution des zones côtières et des océans : la solution des défis sur Terre passe en partie par les satellites. De Montréal à Rimouski, des PME québécoises œuvrent à libérer le plein potentiel de l’espace. Survol.
Publié le 26 décembre 2020 à 9h00
Léa Carrier
La Presse
Chaque jour, l’équipe de GHGSat déchiffre les dernières données collectées par ses satellites, Claire et Iris, qui, équipés d’une caméra infrarouge, détectent et quantifient la présence de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Les données sont ensuite vendues à des compagnies pétrolières, des producteurs d’électricité et autres opérateurs soumis à des plafonds d’émissions de gaz à effet de serre.
« On est la seule entreprise du genre au monde », lance fièrement le président de la PME montréalaise, Stéphane Germain.
La jeune pousse installée boulevard Saint-Laurent, à Montréal, fait partie des 16 entreprises canadiennes, dont cinq au Québec, qui ont reçu des contributions de l’Agence spatiale canadienne (ASC) dans le cadre de son initiative utiliTerre. L’objectif ? Mettre sur pied un projet de recherche et développement qui maximise l’utilisation des données d’observation de la Terre.
GHGSat a obtenu 300 000 $ pour allier l’intelligence artificielle à sa technologie de télédétection dans l’objectif de faciliter la détection de fuites de méthane.
Une pétrolière peut avoir des infrastructures partout à travers le monde. C’est impossible pour elle de tout surveiller. On veut les aider à trouver leurs fuites rapidement.
Stéphane Germain, président de GHGSat
Dans une ville dense comme Montréal, l’intelligence artificielle permet d’identifier, parmi tous les signaux et sources potentielles d’une imagerie satellite, le point de fuite exact sur une superficie de 25 m sur 25 m.
Établie à Rimouski, Arctus utilise les données des agences spatiales du monde pour suivre l’évolution des environnements aquatiques comme les rivières, les lacs et les rives.
« On sait que les zones côtières sont particulièrement sensibles aux changements climatiques. On peut penser à la hausse du niveau de la mer et à la fonte des glaces. Les données satellitaires sont très intéressantes, car elles permettent de suivre un environnement dynamique en temps quasi réel », explique son directeur scientifique, le Dr Simon Bélanger.
Avec la subvention de 300 000 $ de l’ASC, Arctus développe un observatoire de veille environnementale dans la baie de Sept-Îles. L’idée est de surveiller la fonte des glaces le long des rives, les sédiments en suspension et autres paramètres de qualité de l’eau dans cette zone portuaire riche en vie marine.
Que ce soit pour visualiser son futur quartier, planifier sa route, prévoir un orage ou par simple curiosité, l’imagerie satellitaire fait partie de notre quotidien. « C’est un outil d’aide à la décision », résume Stéphane Hardy, directeur de Dromadaire Géo-Innovations, installée dans l’est de l’île de Montréal.
Sa petite équipe de trois employés a reçu une contribution de 84 483 $ pour mettre au point un outil pour simplifier l’accès aux données satellitaires. Ainsi, ce ne seraient pas seulement les gestionnaires de barrage électrique, avec qui Dromadaire Géo-Innovations a l’habitude de faire affaire, mais l’ensemble de la population qui pourrait profiter des technologies d’observation de la Terre.
L’ASC s’est basée sur trois critères pour octroyer les subventions liées au programme utiliTerre : l’innovation de la proposition, le mérite technique et les bénéfices pour les Canadiens.
« Ce qu’on cherche, ce sont des solutions pour tout le monde », précise Steve Iris. Le chef en applications et utilisations en observation de la Terre de l’ASC s’attendait à recevoir dix propositions, tout au plus.
« Avec la pandémie, on a senti un plus grand besoin des entreprises, donc on a bonifié notre programme. »
Selon l’agence fédérale, ces contributions devraient mener à la création de 240 emplois au pays. Pour les PME comme Dromadaire Géo-Innovations, ouvrir un nouveau poste représente déjà beaucoup.
« C’est porteur d’espoir, pour nous, de remporter un concours comme ça. On est une petite entreprise, je me bats contre de grosses entreprises. Les petites victoires font du bien par les temps qui courent », se réjouit M. Hardy.
En plein élan, l’équipe de GHGSat prévoit dépasser 100 employés au cours des prochains mois, alors qu’elle en comptait 58 à la fin d’août 2020.
Un troisième satellite de la boîte montréalaise rejoindra Claire et Iris en janvier prochain.
PHOTO DAVID RYDER, BLOOMBERG
Le Canada devrait prendre exemple sur la Nouvelle-Zélande et investir 10 milliards de dollars dans la création de 100 000 « emplois nature » afin de protéger et de restaurer nos écosystèmes, suggère Greenpeace Canada.
Objectif carboneutralité pour 2050 au Canada. Plan vert de 6,7 milliards sur cinq ans au Québec. L’heure est à l’action pour faire face aux changements climatiques, mais les moyens choisis par les gouvernements sont parfois jugés peu efficaces ou insuffisants. Voici quelques exemples de mesures que Québec et Ottawa auraient pu adopter.
Publié le 30 décembre 2020 à 0h00
Jean-Thomas Léveillé
La Presse
PHOTO HUGO-SEBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Le train pourrait nous aider à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Et pour cause : les émissions du secteur du transport de marchandises ont augmenté de 144 % de 1990 à 2018.
Le train pourrait nous aider à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Et pour cause : les émissions du secteur du transport de marchandises ont augmenté de 144 % de 1990 à 2018. « Veut-on vraiment électrifier le parc de camions lourds qui s’est développé ces dernières années, ou plutôt repenser notre transport ? », lance Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal. Électrifier des trains serait beaucoup plus facile et aurait des bénéfices notamment sur la sécurité routière et l’entretien des routes, explique-t-il. « Ce qu’on veut, c’est une mobilité performante, dit M. Pineau. Électrifier des abus, c’est juste inefficace. »
Comment s’assurer d’atteindre nos cibles de réduction de GES ? En les « budgétant », comme on le fait pour l’argent à dépenser. Un budget carbone établit les émissions autorisées pour chaque secteur de la société, permet une prévisibilité, un suivi et une reddition de comptes, explique Anne-Sophie Doré, avocate au Centre québécois du droit de l’environnement. Surtout, il devient une obligation légale pour les gouvernements qui se succèdent. « C’est de [la reddition de comptes] pure ! », s’exclame Me Doré. La mesure a déjà fait ses preuves au Royaume-Uni, qui est « l’exemple parfait » d’une loi climat assortie d’un budget carbone, que le Parlement est d’ailleurs en train de réviser pour la rendre encore plus contraignante, poursuit-elle.
PHOTO FOURNIE PAR STÉPHANE CHAMPAGNE
Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal
Faire en sorte que nos bâtiments commerciaux et institutionnels consomment 80 % moins d’énergie en 2050, comme l’Allemagne ambitionne de le faire, réduirait considérablement les émissions de GES de ce secteur, qui ont augmenté de 39 % entre 1990 et 2018. Comme pour une vieille maison, « ça ne sert à rien d’électrifier [son système de chauffage], il faut mieux l’isoler avant », illustre Pierre-Olivier Pineau, qui a fait partie d’un groupe de travail mis sur pied par Québec pour l’aider à préparer son Plan pour une économie verte 2030. Améliorer l’enveloppe thermique des bâtiments est « techniquement assez simple », stimulerait l’économie locale et régionale et libérerait « beaucoup d’électricité pour faire autre chose », explique-t-il.
Un plan vert doit aussi prévoir des mesures d’adaptation aux conséquences des changements climatiques, affirme Christiane Pelchat, présidente-directrice générale de Réseau Environnement, regroupement de spécialistes en environnement. Des investissements considérables devraient par exemple être faits dans les usines d’assainissement et de traitement des eaux du Québec, qui accusent un déficit d’entretien de 17 milliards de dollars de l’aveu même du gouvernement, dit-elle. Face à l’augmentation de l’intensité des précipitations, les déversements d’eaux usées dans les cours d’eau sont appelés à se multiplier. « On a tellement d’eau à gérer qu’un moment donné, ça pète de partout, dit Mme Pelchat. Il faut la mettre quelque part, la traiter, et nos usines sont fatiguées. »
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
Les mesures d’écofiscalité pour décourager l’achat de véhicules énergivores sont essentielles, croit l’organisme Équiterre.
Les mesures d’écofiscalité pour décourager l’achat de véhicules énergivores sont essentielles, croit Équiterre. « Un bon plan est un plan qui amène une transformation des habitudes », affirme Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales de l’organisation, qui fait partie des voix réclamant un système de redevance-remise. Contrairement aux subventions à l’achat de véhicules zéro émission, ce système « ne coûterait pas un sou aux contribuables » puisque la redevance imposée à l’achat de véhicules énergivores finance l’aide à l’achat de véhicules zéro émission. Afin de ne pas pénaliser ceux qui ont absolument besoin d’un gros véhicule, Équiterre propose que la redevance ne soit pas imposée aux gens qui travaillent dans la construction ou qui habitent sur des chemins de terre, par exemple.
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
Greenpeace Canada suggère la création d’« emplois nature » afin de protéger et de restaurer nos écosystèmes, comme les tourbières et les zones humides.
Le Canada devrait prendre exemple sur la Nouvelle-Zélande et investir 10 milliards de dollars dans la création de 100 000 « emplois nature » afin de protéger et de restaurer nos écosystèmes, suggère Greenpeace Canada. Non seulement c’est l’une des voies suggérées par les experts pour lutter contre les changements climatiques, mais c’est aussi l’une des solutions « rentables », explique Olivier Kolmel, porte-parole de la campagne nature et alimentation de l’organisation. Les forêts, les tourbières, les zones humides, les zones côtières sont des « endroits excellents pour absorber le carbone dans le sol », dit-il, ajoutant que « la forêt boréale, c’est le bouclier climatique ».
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
ENvironnement JEUnesse propose de revoir les normes du travail pour faire passer la semaine de travail de 40 à 35 heures d’ici 2025, puis à 30 heures d’ici 2030 afin de libérer du temps pour faire autre chose et, surtout, « faire soi-même ».
Pour polluer moins, on pourrait travailler moins. C’est pourquoi ENvironnement JEUnesse propose de revoir les normes du travail pour faire passer la semaine de travail de 40 à 35 heures d’ici 2025, puis à 30 heures d’ici 2030. Cela permettrait de libérer du temps pour faire autre chose et, surtout, « faire soi-même », réparer plutôt que jeter, produire localement, moins manger sur le pouce, explique la directrice générale de l’organisation, Catherine Gauthier, qui a également fait partie d’un groupe de travail du gouvernement. La proposition s’inscrit dans une volonté plus large de sobriété, de lutte contre la surconsommation et d’incitation à l’implication citoyenne. « Pour lutter contre la crise climatique, il faut revoir nos infrastructures sociales », dit-elle.
Il y a quand-même une différence marquée entre un Rav4 et une Lexus. Malgré tout l’idée reste la même. Peu de propriétaires de ces véhicules font réellement du hors route. Comme le soulevait @OusmaneB, même dans la classe moyenne et la classe moyenne basse, on peut marquer sa progression dans l’échelle sociale en passant d’une Toyota Camry, par exemple, à un tout-terrain ou un VUS.
Dans la suite de la destruction de milieux humides abritant des populations de la rainette faux-grillon à Longueuil. C’est un très bon article, avec un travail journalistique de qualité.
Affaire faux-grillon: des langues se délient enfin! - Patrick R. Bourgeois
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
La succursale d’Enterprise à Dorval où des milliers de litres d’essence ont été pompés dans un réservoir d’huiles usées, ce qui a causé un déversement dans le ruisseau Bouchard.
L’un des derniers ruisseaux à avoir survécu à l’urbanisation de l’île de Montréal a été pollué par des milliers de litres d’essence après une bête erreur humaine, la semaine dernière, à Dorval.
Publié le 14 janvier 2021 à 5h00
PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD
LA PRESSE
Un livreur de carburant a pompé 20 000 litres d’essence dans un réservoir d’huiles usées d’une capacité de 5000 litres au garage du locateur d’autos Enterprise, à la limite des terrains de l’aéroport Montréal-Trudeau.
C’est une citoyenne qui a remarqué des traces d’hydrocarbure dans le ruisseau Bouchard, qui passe tout près.
« La source du déversement a été déterminée le 6 janvier », a indiqué Frédéric Fournier, du ministère de l’Environnement.
Le surplus de milliers de litres d’essence qui ont débordé du réservoir (logiquement entre 15 000 et 20 000 litres) « s’est dirigé sur le terrain voisin de l’aéroport de Montréal, pour ensuite emprunter son système d’égout pluvial et se jeter dans le ruisseau Bouchard », a indiqué M. Fournier. « Toutefois, la quantité exacte d’essence rejetée dans le milieu hydrique reste indéterminée. »
Le ruisseau Bouchard est l’un des derniers à n’avoir été ni asséché ni totalement canalisé avec le développement urbain de Montréal. Il traverse des terrains de l’aéroport, des secteurs industriels et un quartier résidentiel avant de se jeter dans le Saint-Laurent à quelques centaines de mètres de l’hôtel de ville de Dorval. « Son bassin versant mesure près de 9,1 km2 et est imperméabilisé sur 55 % de sa surface », selon un document municipal.
Son état, extrêmement précaire, inquiète depuis longtemps.
Le déversement de la semaine dernière n’améliorera pas son état.
Une fois le problème découvert, une intervention s’est mise en branle, à laquelle ont pris part notamment les pompiers de Montréal, les services environnementaux de la Ville de Montréal, une entreprise privée de pompage et le service Urgence-Environnement du ministère de l’Environnement.
L’aéroport de Montréal a aussi envoyé des équipes. Elles ont « offert leur collaboration lors de l’opération de pompage », a indiqué la porte-parole Anne-Sophie Hamel, qui précise que les activités de l’aéroport n’ont pas été touchées.
La firme Enterprise a ouvert une enquête sur l’incident, qui s’est produit près de l’intersection de la Côte-de-Liesse et de la rue Jean-Paul-Laframboise.
« Nous sommes attristés par cet accident et nous travaillons en étroite collaboration avec tous les acteurs impliqués — ainsi que l’entreprise qui livre l’essence — afin d’en comprendre les détails, a indiqué la porte-parole Lisa Martini. Des efforts ont été déployés pour contenir la situation. Nous continuons à travailler pendant que nos efforts d’enquête et de nettoyage continuent. »
Les autorités provinciales suivront le dossier de près.
« Urgence-Environnement s’est assuré que les travaux de récupération d’essence se poursuivent tant et aussi longtemps qu’il y avait présence du contaminant, a indiqué Frédéric Fournier. Ces travaux se sont poursuivis jusqu’en fin de journée le 7 janvier. À noter que la Ville effectuera un suivi terrain concernant le ruisseau Bouchard jusqu’au printemps et s’il y avait constatation de contamination, les travaux requis seront exigés. »
Des milliers de litres d’essence dans un ruisseau montréalais | La Presse
L’environnement a le dos large.
Publié le 19 janvier 2021 à 6h00
Paul Journet
La Presse
Si Joe Biden s’apprête à bloquer l’oléoduc Keystone XL, ce n’est pas seulement à cause de la crise climatique. C’est aussi parce que son pays en a moins besoin.
Les États-Unis sont presque devenus autosuffisants. Près de 95 % du pétrole qu’ils consomment est produit chez eux. Les importations sont à leur plus faible niveau depuis 1954 (1).
PHOTO BLAIR GABLE, REUTERS
Le premier ministre Justin Trudeau
Pour la prochaine décennie, notre voisin veut à la fois hausser sa production et freiner sa consommation. À chaque année qui passe, le projet Keystone XL perd de sa nécessité.
Les arguments environnementaux pèsent alors plus. Autant ceux pour le climat que ceux pour les écosystèmes. La secrétaire désignée à l’Énergie, Jennifer Granholm, n’a pas oublié le catastrophique déversement de l’oléoduc Enbridge dans la rivière Kalamazoo en 2010 alors qu’elle dirigeait le Michigan.
Les années du boom pétrolier canadien sont terminées et elles ne reviendront pas.
Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta, vit dans le passé. En dénonçant la décision attendue de M. Biden, il a repris le vieil argument du « pétrole éthique ». Au lieu d’acheter des barils des dictatures du golfe Persique, les États-Unis devraient se tourner vers leur voisin, une démocratie.
Or, les Américains nous préfèrent déjà à ces pétrocraties. Depuis plus d’une décennie, les États-Unis réduisent leurs importations de ces pays et ils haussent aussi leurs importations du Canada. C’est juste qu’il y a une limite au volume à importer.
M. Kenney ajoute que la politique environnementale du Canada rend notre pétrole plus vert. Quelle ironie. Après tout, cela se fait malgré lui. L’Alberta se bat contre la tarification pancanadienne du carbone.
Je comprends l’exaspération du promoteur TC Énergie, qui a vu son projet bloqué, puis approuvé, puis bloqué et ainsi de suite. À la toute dernière minute, la société a même proposé de l’alimenter avec de l’énergie solaire ou éolienne.
Je ne veux pas non plus banaliser les malheurs des Albertains. Ils sont frappés par une triple crise : sanitaire, économique et énergétique avec la chute mondiale du prix de pétrole.
Un choc d’autant plus pénible que la province est contrainte de vendre son pétrole au rabais à cause du manque d’oléoducs pour l’exporter.
Vrai, il reste les projets Trans Mountain ainsi que les lignes 3 et 5 d’Enbridge, qui font l’objet de litiges aux États-Unis. Mais cela ne consolera pas M. Kenney.
Impopulaire, le premier ministre albertain misait énormément sur Keystone XL. Il a investi 1,5 milliard dans le projet. Cela lui coûtera cher, dans tous les sens.
Justin Trudeau dit pleurer la décision de M. Biden, mais ses larmes sècheront vite.
En défendant l’oléoduc, le premier ministre espérait en échange un appui à la tarification du carbone. Son pari a échoué. L’Ouest est resté en colère, et les écolos se sont sentis trahis. Le premier ministre a seulement réussi à se faire des ennemis.
Si M. Biden annule Keystone XL dès le jour 1 de sa présidence, cela montrera que sa décision est irrévocable. Et elle aura le mérite pour les libéraux de ne pas survenir en pleine campagne électorale.
M. Trudeau doit être secrètement soulagé que quelqu’un ait pris cette décision difficile pour lui. Mais elle ne règle pas tout à fait une contradiction de son plan vert : Ottawa veut encore produire plus de pétrole tout en polluant moins.
Pour y voir clair, j’ai utilisé 2018 comme année de référence.
En décembre, M. Trudeau a annoncé sa nouvelle cible : baisser les émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2030. Or, quelques jours plus tôt, la Régie de l’énergie estimait que la production de pétrole augmenterait de 49 % d’ici 2040 (2).
Bien sûr, il ne s’agit que d’une projection, et elle ne tenait pas compte des innovations technologiques ou des décisions politiques à venir. Par exemple, le plan climat de M. Trudeau haussera le prix du carbone de 30 $ à 170 $ d’ici la fin de la décennie.
Ce plan est ambitieux, mais il y a tout de même des limites à dire qu’on va polluer plus et moins en même temps…
À sa décharge, le Canada n’est pas seul. Cette contradiction existe dans plusieurs autres pays, comme le rappelle un récent rapport de l’ONU (3).
L’Agence internationale de l’énergie fait des projections quant à la demande en pétrole. Parmi les trois scénarios, un seul prévoit une baisse durant la prochaine décennie, et ce serait aussi le seul à respecter l’Accord de Paris (4).
Vrai, la planète va continuer à consommer du pétrole, mais les besoins dépendront des décisions politiques.
Contrairement à la loi de l’offre et la demande, la science du climat est inflexible. Elle se fiche de nos humeurs. Que cela plaise ou non, le carbone accumulé dans l’atmosphère cause des dégâts.
Le gouvernement Trudeau n’ose pas avouer publiquement la conclusion inévitable de son plan climat : la production de pétrole devra finir par plafonner, puis diminuer.
C’est le grand tabou qui demeure.
« Le contexte a changé, l’ère des mégaprojets arrive à sa fin », me résume Hugo Séguin, fellow au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, qui a fait entre autres des recherches sur Keystone XL.
À court terme, la mort de cet oléoduc n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie du Canada, ni pour M. Trudeau. Mais sur le plan politique, le chef libéral finira par s’en remettre. Car bien malgré lui, son plan climat est devenu plus crédible.
https://www.cer-rec.gc.ca/fr/donnees-analyse/avenir-energetique-canada/2019/resultats/index. html
https://www.lapresse.ca/actualites/2021-01-19/keystone-xl/ses-larmes-vont-secher.php
PHOTO FOURNIE PAR LE COMITÉ ZIP DU SUD-DE-L’ESTUAIRE
L’élyme des sables aide à combattre l’érosion des berges.
Devant l’accélération de l’érosion des berges du fleuve Saint-Laurent, les biologistes du Québec font appel à l’élyme des sables, une plante indigène, pour stabiliser les rives et freiner l’érosion.
Publié le 25 janvier 2021 à 7h00
Alice Girard-Bossé
La Presse
L’érosion côtière est un phénomène naturel qui touche particulièrement les côtes des régions de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Grâce à son rhizome et à son puissant système racinaire, l’élyme des sables permet de retenir les sols.
« Son système racinaire fait comme un filet de pêche dans le sol, donc elle est plus difficile à arracher, et ça retient les sédiments et le sable », explique Françoise Bruaux, directrice du Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire, qui a comme mission de restaurer les habitats côtiers.
Surnommée « blé de mer », cette vivace est cultivée aux Jardins de Métis et est plantée sur les berges du Saint-Laurent, notamment au parc national du Bic et à Métis-sur-Mer. En plus d’être un allié important dans la lutte contre l’érosion côtière, l’élyme des sables est peu coûteux et sans entretien.
Les Jardins de Métis ont entamé la culture en serre de l’élyme des sables en 2011, après une grosse tempête qui a détruit une bonne partie des plages dans le secteur. « Depuis 2010, le mouvement de la mer modifie assez rapidement la zone côtière. On perd du territoire chaque année », affirme Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis. L’érosion côtière détruit également les écosystèmes, les plages et les marais.
L’érosion côtière est fortement accentuée par le réchauffement climatique et la présence humaine. Au cours des dernières années, les changements climatiques ont engendré une montée des eaux, de grandes marées, des tempêtes plus fréquentes et une diminution des glaces l’hiver, ce qui a accentué l’érosion côtière, explique Mme Bruaux.
PHOTO FOURNIE PAR FRANÇOISE BRUAUX
Françoise Bruaux, directrice du Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire
Cette année, il y a aussi eu de l’érosion causée par les randonneurs qui étaient présents en très grand nombre sur les plages et dans les parcs côtiers.
Françoise Bruaux
Le piétinement dans les zones littorales détruit la couverture végétale et affaiblit la résistance à l’érosion. Les sédiments sont alors plus susceptibles d’être transportés par les vagues et le vent.
PHOTO ALI INAY, FOURNIE PAR LES JARDINS DE MÉTIS
Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis
Pour M. Reford, planter l’élyme des sables est une méthode beaucoup plus écologique et moins coûteuse pour freiner l’érosion côtière que la construction de murs de pierres, qui est souvent la méthode privilégiée par les autorités pour protéger les routes et les infrastructures, indique-t-il. Mme Bruaux rappelle toutefois que l’élyme des sables ne peut pas être utilisé dans toutes les situations, puisqu’il n’empêche pas l’eau de monter.
Aux Jardins de Métis, l’élyme des sables est planté chaque année lors des corvées de nettoyage et de plantation, qui ont souvent lieu au mois de juin. « Des fois, on a jusqu’à 40 bénévoles aux corvées, on a une belle participation citoyenne », indique M. Reford.
PHOTO FOURNIE PAR LES JARDINS DE MÉTIS
Culture en serre de l’élyme des sables
Les Jardins de Métis produisent 35 000 plants par année, qui sont plantés notamment au parc national du Bic et à Métis-sur-Mer. « On vend aussi des plants 1 $ l’unité. Pour nous, c’est une manière d’encourager d’autres personnes à planter », dit le directeur.
L’été dernier, le Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire a planté 25 000 plants dans le parc du Bic et de nombreux autres à Kamouraska, à Rivière-Ouelle et à Notre-Dame-des-Neiges. « On en a planté plusieurs centaines de milliers depuis 10 ans », affirme Mme Bruaux.
M. Reford souligne enfin l’attrait esthétique de la plante. « C’est une belle plante en plus, ça bonifie la beauté du site et ça donne de beaux épis à la fin de l’été », dit-il.
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-01-25/planete-bleue-idees-vertes/freiner-l-erosion-cotiere-grace-aux-plantes-quebecoises.php