Environnement et transition écologique

Discussion sur l’environnement et la transition écologique


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Québec songe à investir dans Loop Industries


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
L’entreprise Loop, établie à Terrebonne, travaille au développement d’une technologie permettant de recycler le plastique très utilisé, notamment pour des bouteilles, connu sous l’acronyme « PET », en le purifiant suffisamment pour en tirer des emballages alimentaires.

Malgré la tourmente dans laquelle l’entreprise est plongée depuis un peu plus d’une semaine, Québec n’exclut pas de financer à nouveau Loop Industries, cherchant même à la convaincre de choisir la région de Montréal pour implanter sa toute première usine.

Publié le 22 octobre 2020 à 7h00
Jean-François Codère, La Presse
Tommy Chouinard, La Presse

La jeune entreprise établie à Terrebonne travaille au développement d’une technologie permettant de recycler un plastique très utilisé notamment pour des bouteilles, connu sous l’acronyme « PET », en le purifiant suffisamment pour en tirer des emballages alimentaires, ce qui n’est pas possible aujourd’hui.

« C’est un projet qui est tellement transformateur pour l’environnement québécois », a relevé mercredi le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui est aussi le député de Terrebonne.

Les bouteilles de plastique, tout le monde est rendu paranoïaque avec les bouteilles de plastique. Cette technologie-là, si elle fonctionne, ça va être incroyable. C’est la seule technologie au monde qui peut prendre les polymères et refaire des bouteilles de plastique. Alors c’est sûr que je suis ce dossier.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation

Selon nos informations, Québec et Loop étaient déjà en discussions au moment où la firme américaine Hindenburg Research a publié, la semaine dernière, un rapport très critique sur l’entreprise. Cette firme avait au préalable vendu à découvert des actions de Loop, se plaçant en position de profiter de l’impact négatif de son rapport sur le cours de l’action. Cette dernière a effectivement perdu près de 45 % de sa valeur depuis ce moment.

Hindenburg met notamment en doute la valeur de la technologie développée par Loop.

« Avec ce qu’on a vu récemment, on va faire des vérifications, engager des experts », a indiqué M. Fitzgibbon.

Celui-ci affirme connaître le président de Loop, Daniel Solomita, et discuter avec un de ses importants actionnaires, le Canadien John Risley, du fonds Northern Private Capital.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Daniel Solomita, président de Loop Industries

« Il faut enlever le bruit sur la ligne avec le rapport qui est sorti. On est en discussion. Il n’y a rien à annoncer présentement. Mais je serais content qu’on ait la première usine ici. »

Investissement important

La construction d’une usine employant la technologie de Loop est une histoire de gros sous. L’entreprise est déjà engagée dans deux projets, aux États-Unis et en France. Sans en dévoiler l’ampleur précise, son chef de la direction financière, Nelson Gentiletti, convient que « ce ne sont pas des projets de 20 millions, ce sont de gros projets de pétrochimie ».

Investissement Québec a déjà accepté en septembre 2019 de prêter jusqu’à 4,6 millions de dollars à Loop Industries. Un premier versement de 2 209 234 $ a été fait en février 2020. Si Québec souhaitait s’engager à nouveau, les sommes seraient vraisemblablement beaucoup plus importantes. M. Fitzgibbon a d’ailleurs semblé donner un indice de l’échelle de grandeur utilisée lors des discussions.

« Je ne vais pas prendre l’argent du public, mettre 100 millions là-dedans, si on pense que ça ne marche pas. C’est sûr qu’on va faire notre travail. »

Une porte-parole de Loop, Stéphanie Corrente, a expliqué mercredi que bien que l’entreprise souhaite « développer des usines partout dans le monde » et que « le Québec nous intéresse, c’est certain », rien n’était encore confirmé à cet égard.

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GNL-Québec est un projet « dépassé », selon Sylvain Gaudreault

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Sylvain Gaudreault

(Québec) Le projet d’usine de GNL-Québec au Saguenay est un « éléphant blanc » d’une « autre époque » qui pourrait laisser des dégâts environnementaux pour des décennies.

Publié le 28 octobre 2020 à 18h44 Mis à jour à 19h58 https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2020-10-28/gnl-quebec-est-un-projet-depasse-selon-sylvain-gaudreault.p

Patrice Bergeron
La Presse Canadienne

C’est ce que soutient le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault, dans un mémoire qui sera présenté jeudi au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Le BAPE tient actuellement des consultations sur ce méga-chantier estimé à 14 milliards.

M. Gaudreault est le porte-parole en Environnement du PQ et même si sa circonscription se trouve au Saguenay, il a toujours exprimé ses réticences à l’égard de ce projet, tandis que le gouvernement caquiste l’appuie ouvertement.

Il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour ce projet, soutient l’élu péquiste. « De plus en plus, le groupe des opposants augmente, parce qu’on voit qu’il n’a pas de sens pour l’avenir économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean », a-t-il dit, en entrevue avec La Presse Canadienne mercredi soir.

Le projet consiste en la construction d’un gazoduc de 750 km transportant du gaz de l’Ouest, à partir de l’Ontario, jusqu’à une usine de liquéfaction à Saguenay, pour acheminer ensuite le gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe notamment.

Or dans son mémoire, M. Gaudreault soutient que l’Europe prévoit déjà une baisse de la demande de GNL, tandis que des marchés comme le Japon et la Chine ont déjà annoncé qu’ils seront carboneutres d’ici à 2050 ou 2060.

« Les marchés visés par GNL-Québec sont déjà obsolètes, avant même de lancer le projet, a plaidé M. Gaudreault. Ce n’est pas rentable d’investir là-dedans. Les plus grandes agences en énergie prévoient déjà une diminution de la consommation au plus tard en 2040. »

Citant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, il rappelle que le méthane, composante du gaz naturel, peut contribuer jusqu’à 87 fois plus au réchauffement climatique que le gaz carbonique (CO2).

Le député rappelle en outre que la durée de vie prévue de l’usine est de 25 ans, après quoi il faudra décontaminer, démanteler et réhabiliter les installations et les terrains à un coût très élevé, comme cela été le cas avec d’autres usines qui ont fermé dans la région.

« GNL Québec affirme que le projet ne créera qu’entre 250 et 300 emplois permanents (probablement jusq’en 2050), écrit M. Gaudreault. C’est cher payé pour un projet qui pourrait fort bien s’avérer être un éléphant blanc qui pourrait laisser un lourd passif environnemental aux citoyens et citoyennes du Saguenay–Lac-Saint-Jean. »

Mercredi, Québec solidaire (QS) a pour sa part plaidé que le processus de consultations du BAPE était « vicié » et que « sa crédibilité n’est plus là », parce que « tout le plancher est laissé au promoteur ». Le parti de gauche réclame un nouveau BAPE qui repartirait à zéro.

Sur le cycle complet du projet, de l’extraction du gaz à sa liquéfaction au Saguenay, le projet émettra près de 7,8 millions de tonnes de CO2 par an, donc il annulerait en un an tous les efforts de réduction des gaz à effet de serre (GES) du Québec depuis 1990. L’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) a condamné le projet, de même qu’une quarantaine d’économistes.

Projet d’aire marine au Saguenay Bon pour le béluga, pas pour les affaires

PHOTO MICHEL TREMBLAY, ARCHIVES LE QUOTIDIEN

Vue du port de Saguenay

La création d’une aire marine protégée en amont du fjord du Saguenay, qui aurait aidé au rétablissement du béluga, a été abandonnée par Québec en raison de « préoccupations » économiques.

Publié le 29 octobre 2020 à 5h00 Projet d’aire marine au Saguenay | Bon pour le béluga, pas pour les affaires | La Presse

Jean-Thomas LveillJean-Thomas Léveillé
La Presse

La Vigile verte est un organisme de mon coin (rive-sud) qui défend les milieux naturels de son territoire. Voici un lien vers leur site si vous voulez en savoir davantage sur l’organisme ainsi que plusieurs boisés / milieux naturels entre Brossard et Saint-Constant, c’est très intéressant : Territoire

La Vigile verte fait valoir le projet de parc urbain Brossard-La Prairie auprès de Parcs CanadaDes arbres dans une fortLes espaces verts ont eu la cote cet été en raison de la pandémie, alors que la population les ont beaucoup fréquentés pour profiter de la nature et se changer les idées. (Photo: Simon Deschamps)SIMON DESCHAMPS - CHAA - LONGUEUILQC | 28-10-2020

Une consultation publique sur les futures orientations de Parcs Canada est en cours jusqu’au 30 octobre.

La Vigile verte milite depuis 10 ans pour l’implantation d’une forêt urbaine entre Brossard et La Prairie située près de l’autoroute 30 et de l’autoroute 10.

Dans le discours du Trône, prononcé en septembre, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a énoncé sa volonté de travailler avec les municipalités dans le but d’étendre les parcs urbains.

Une carte google map en vue satellite identifie de chiffre de 1 8 montrant les endroits que la Vigile verte veut protger pour former une fort urbaine entre Brossard et La Prairie

Voici une carte montrant les espaces naturels que la Vigile verte veut protéger pour former la Forêt urbaine Brossard La Prairie. 1. La basse Saint-Jacques
2. Zone de la “fourche du ruisseau Saint-Claude”
3. Boisé de la commune Ouest, ou Grand boisé
4. Boisé de la commune Est
5.Boisé Brossard-La Prairie, secteur Fontarabie, ou boisé de la carrière
6. Boisé Brossard-La Prairie, secteur Lafrenière. (Photo: vigileverte.com/ Google Maps)

À l’heure actuelle, seul le Parc urbain national de la Rouge dans la région de Toronto est sous l’égide de Parcs Canada.

Le gouvernement canadien indique que la pandémie a rappelé l’importance des espaces naturels protégés.

La Vigile verte va présenter ses revendications à Parcs Canada dans le cadre de la consultation en cours. Elle dépose jeudi un mémoire.

Sa directrice générale par intérim, Gina Philie, fait valoir que leur projet a tous les critères pour en faire un parc national.

Avec le contexte actuel, la Vigile verte dit avoir un certain espoir de voir le projet concrétisé.

Mais avant de se réjouir, l’organisme veut des engagements financiers.

Voici une converse qui a été réalisée dans le cadre de l’émission Cette semaine et cette semaine seulement sur les ondes de CHAA 103,3 dimanche 25 octobre. Le journaliste Simon Deschamps s’est entretenu avec l’animateur Jean-François Porlier.

https://canada-info.ca/la-vigile-verte-fait-valoir-le-projet-de-parc-urbain-brossard-la-prairie-aupres-de-parcs-canada /?fbclid=IwAR1D9VYpSOIKXNuav0VzF0TlAAKYcv-7pMsoicsgP-4_cnwRajQ7OC0VIK4

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Fait intéressant, la zone 1 sur votre carte était à l’origine prévue pour accueillir une “Autoroute 6” qui aurait relié La Prairie à Saint-Jean-sur-Richelieu, Farnham et Cowansville en suivant la route 104. On a construit l’A-15 à cet endroit pour pouvoir avoir un échangeur (la configuration a depuis été modifiée), et on a détourné la rivière St-Jacques à quelques endroits pour aménager l’autoroute.
Une forêt est 100 fois mieux selon moi!

Xa1992 a dit : Fait intéressant, la zone 1 sur votre carte était à l’origine prévue pour accueillir une “Autoroute 6” qui aurait relié La Prairie à Saint-Jean-sur-Richelieu, Farnham et Cowansville en suivant la route 104. On a construit l’A-15 à cet endroit pour pouvoir avoir un échangeur (la configuration a depuis été modifiée), et on a détourné la rivière St-Jacques à quelques endroits pour aménager l’autoroute.
Une forêt est 100 fois mieux selon moi!

Oui je connais bien le projet, l’élargissement de la 104 à l’est de la 30 a d’ailleurs comme conséquence plusieurs accidents mortels à la hauteur du chemin de la Bataille. C’est une route dangereuse.

Je ne savais pas qu’ils avaient détournés la Saint-Jacques, merci!

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Des amendes salées pour deux entreprises

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le 24 avril 2018, des travaux de débroussaillage ont eu lieu dans le secteur visé par le décret d’urgence visant à protéger la rainette faux-grillon et son habitat à La Prairie.

Deux entreprises québécoises viennent d’être condamnées à 40 000 $ d’amende pour avoir enfreint la Loi fédérale sur les espèces en péril, plus précisément la rainette faux-grillon de l’Ouest.

Publié le 3 novembre 2020 à 16h48ric-Pierre ChampagneÉRIC-PIERRE CHAMPAGNE

LA PRESSE

Les deux entreprises, Débroussaillage Québec et Forestière des Amériques inc., ont mené des travaux de coupe de végétation sous une ligne de haute tension électrique d’Hydro-Québec, sans avoir d’autorisation en vertu de la Loi fédérale sur les espèces en péril.

Les deux ont plaidé coupables et ont été condamnées à des amendes identiques de 20 000 $ le 15 octobre dernier en Cour supérieure, au palais de justice de Longueuil.

La cour a conclu que les travaux ont été menés dans les limites géographiques d’un décret d’urgence pour protéger la rainette faux-grillon à La Prairie, sur la Rive-Sud. Les événements sont survenus les 23 et 24 avril 2018.

C’est l’entreprise Forestière des Amériques qui a effectué les travaux pour le compte de Débroussaillage Québec. Cette dernière avait le mandat officiel d’Hydro-Québec pour l’entretien de ce secteur. Joint par La Presse, le porte-parole d’Hydro, Maxence Huard-Lefebvre, a rappelé que le fournisseur avait été informé que le secteur était visé par un décret d’urgence. « Une rencontre prétravaux avait eu lieu avec l’entrepreneur, où l’objet du contrat et les différentes particularités ont été abordés. Il a été question des dates d’intervention dans le secteur où l’on retrouve la rainette, et du fait qu’une partie de l’emprise est visée par un décret fédéral. »

Rappelons que le décret d’urgence est entré en vigueur le 8 juillet 2016 après une longue bataille juridique menée conjointement par Nature Québec et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE).

Le décret a pour but de protéger l’un des derniers habitats de cette minuscule grenouille, dont les rares populations sont de plus en plus fragmentées.

Plusieurs considèrent la rainette faux-grillon comme le canari dans la mine en ce qui concerne les milieux humides encore intacts dans le sud du Québec.

Ironiquement, l’entrée en vigueur du décret avait été devancée après que les autorités aient constaté que le Groupe Maison Candiac avait fait raser un boisé d’environ 60 000 mètres carrés en pleine période de nidification d’oiseaux migrateurs et à quelques jours seulement de l’entrée en vigueur du décret.

Des agents fédéraux de la faune s’étaient rendus sur place. Selon le rapport d’Environnement Canada, le propriétaire de Groupe Maison Candiac, Maryo Lamothe, avait alors affirmé « qu’il devait continuer les travaux pour ne pas perdre 20 millions de dollars et que les arbres devaient tomber avant la mise en fonction du décret que si l’on arrêtait toute la machinerie, il s’y opposerait à aller jusqu’à son arrestation ».

Groupe Maison Candiac a finalement plaidé coupable en août 2019 en Cour supérieure à des accusations d’avoir contrevenu à la Convention de 1994 sur les oiseaux migrateurs. L’entreprise avait été condamnée à verser 20 000 $ au Fonds pour dommages à l’environnement.

Les amendes sont ridiculement basses dans ce genre d’intervention, ce qui à mon avis encourage la délinquance. En immobilier il y a tellement d’argent à faire que la facture est rapidement intégrée au prix des maisons sans que les acheteurs ne s’en rendent vraiment compte.

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sacpnc a dit : Les amendes sont ridiculement basses dans ce genre d’intervention, ce qui à mon avis encourage la délinquance. En immobilier il y a tellement d’argent à faire que la facture est rapidement intégrée au prix des maisons sans que les acheteurs ne s’en rendent vraiment compte.

Je suis totalement d’accord, surtout que plusieurs panneaux tout le long du périmètre de la zone de conservation avise qu’il est interdit d’effectuer des travaux de débroussages ou autre sans autorisation. C’était pas une erreur, ils s’en foutaient juste.

Et puis c’est sans parler du projet de développement Symbiocité, à Laprairie, où un quartier d’unifamiliale, condos et semi-détachés ont été construit sur le territoire de la rainette à faux grillon, ce qui a été vraiment désastreux pour sa population. Maintenant, un autre projet menace son habitat, de manière plus indirecte, à Candiac. Le terrain de golf a été vendu à un promoteur qui souhaite le développer, or, quelques milieux humides qui alimentent un ruisseau, la Grande Coulée, qui se déverse dans le marais Smithers, l’épicentre de l’habitat de la rainette à Laprairie, risquent d’être drainés.

Document de la Vigile verte traitant de l’aménagement d’un parc de la rivière Saint-Jacques et du boisé de Brossard-Laprairie

Appel à la création d’une nouvelle réserve faunique

LA COALITION VERTE DEMANDE LA CONSTITUTION D’UNE RÉSERVE FAUNIQUE NATIONALE SUR LES TERRES FÉDÉRALES ADJACENTES AU TECHNOPARC

LETTRE OUVERTE

Demande de réunion virtuelle d’urgence au sujet d’une réserve faunique nationale sur les terres fédérales adjacentes au Technoparc, au nord de l’Aéroport Pierre-Elliott-Trudeau


LE 5 NOVEMBRE 2020

Les Honorables ministres Marc Garneau, Jonathan Wilkinson et Steven Guilbeault,

La Coalition Verte, une association de plus de soixante groupes citoyens à travers la grande région métropolitaine de Montréal dédiés à la protection de l’environnement, demande respectueusement, mais en toute urgence, une réunion virtuelle dans les plus brefs délais.

Le cabinet fédéral s’apprête à signer une entente au sujet des 600 millions de dollars dont Aéroports de Montréal a besoin pour construire sa station REM. Or, dans le discours du Trône, le gouvernement a pris de nouveaux engagements importants : « La pandémie a rappelé aux Canadiens à quel point la nature leur est précieuse. Le gouvernement travaillera en collaboration avec les municipalités dans le cadre d’un nouvel engagement visant à accroître le nombre de parcs en milieu urbain, pour que tout le monde ait accès à un espace vert… »

RÉSERVE FAUNIQUE NATIONALE

La Coalition Verte considère que le moment est opportun donc de demander à nouveau que le gouvernement fédéral crée une réserve faunique nationale sur les terrains de Transports Canada, au nord de l’Aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, où forêts, champs et zones humides offrent des habitats exceptionnels abritant même des espèces en péril. Le ministre des Transports Marc Garneau appuyait la proposition en 2019 et a d’ailleurs participé aux négociations pour protéger une partie de cette zone.

C’est maintenant le temps d’agir ! N’oublions pas que le Canada a déjà perdu 90% de ses zones humides en milieu urbain !

UNE VISION À LONG TERME

La communauté environnementale de Montréal cherche depuis longtemps à créer une importante aire protégée à perpétuité – en plein cœur de l’île de Montréal – une aire d’environ 200 hectares qui comprendrait la totalité des milieux humides du Technoparc et les terres fédérales adjacentes. Veuillez vous référer à la carte ci-dessous.

Carte de la Réserve nationale de faune proposée

LE DERNIER GRAND ÉCOSYSTÈME MARÉCAGEUX ET RIVERAIN SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL DOIT RESTER INTACT

Cet écosystème humide unique – les milieux humides du Technoparc et les terres fédérales adjacentes – se compose de divers espaces naturels contigus que l’on retrouve rarement dans un secteur aussi hautement industrialisé. Son réseau trophique, ou chaine alimentaire, est complexe et complet, ce qui assure la viabilité du site à long terme. Des microorganismes aux espèces les plus évoluées comme les mammifères et les oiseaux, cet écosystème est très sain et résilient.

Un aquifère, les eaux « Des Sources », achemine l’eau vers les étangs et les marais du Technoparc et des terres fédérales. Il est aussi la source de trois ruisseaux : le ruisseau Bertrand s’écoule vers le nord jusqu’à la Rivière des Prairies tandis que les ruisseaux Denis et Bouchard coulent vers le sud au lac Saint-Louis. Tous les autres systèmes riverains riches semblables ont été détruits.

COALITION VERTE VS VILLE DE MONTRÉAL ET AL

En 2016, la Coalition Verte a entamé une poursuite contre la Ville de Montréal, sous l’ancienne administration du maire Coderre, afin de prévenir toute intrusion dans les zones humides du Technoparc. Cette poursuite légale cherche à conserver les milieux sauvages du Technoparc à perpétuité – ses zones humides et ses milieux naturels, ainsi que ses habitats qui abritent une abondance d’espèces vivantes, notamment la plus grande variété d’espèces d’oiseaux sur l’île de Montréal.

La Coalition a été déboutée en 2016 et de nouvelles infrastructures ont grugé les milieux naturels – des milliers d’arbres ont été abattus, une route et une digue ont scindé les zones humides, ce qui a entrainé l’assèchement des marais et inévitablement un déclin marqué de la population aviaire.

Petit marais Hubert-Reeves before destruction

Le petit marais Hubert-Reeves avant sa destruction – Image : Hubert Gendron

NOUVEAUX DOMMAGES EN 2020

La cause du Technoparc s’est retrouvée devant la cour en février 2020. La Coalition a retenu des témoins de renom et présenté une argumentation solide en cour. Elle demandait clairement la remise en eau des marais endommagés. L’Honorable juge Sylvain Lussier de la Cour Supérieure n’a pas encore rendu son verdict. En septembre 2020, une nouvelle route a été aménagée dans les marais, supposément pour combler et détruire le lit d’un ruisseau. La fragmentation de ces zones humides irremplaçables est déplorable et inacceptable.

Messieurs les ministres Garneau, Wilkinson et Guilbeault:

Nous vous prions d’agir maintenant afin de créer une réserve faunique nationale et de conserver la portion détenue par le gouvernement fédéral du dernier grand écosystème humide de Montréal, en respectant les engagements du discours du Trône : « … Nous ferons cela tout en protégeant le quart des terres et des océans du pays dans cinq ans. Pour lutter contre les changements climatiques, nous allons en outre nous tourner vers des solutions naturelles, comme la plantation de deux milliards d’arbres. »

Votre audace et votre leadership à créer une nouvelle Réserve faunique nationale inspireront et convaincront nos élus municipaux de faire en sorte que les milieux naturels du Technoparc soient protégés de tout empiètement à perpétuité et qu’ils soient restaurés.

Deux membres du conseil de la Coalition Verte, Sylvia Oljemark et Campbell Stuart, qui connaissent bien le dossier, espèrent vous rencontrer dans les plus brefs délais.

En vous remerciant de l’attention que vous porterez à cette lettre, veuillez agréer, Messieurs Garneau, Wilkinson et Guilbeault, nos meilleures salutations,

Votre dévoué,

Gareth Richardson, président
Coalition Verte

c.c.
Valérie Plante
Mairesse de Montréal

Robert Beaudry
Membre du comité exécutif
Responsable de la gestion et planification immobilière, de l’habitation, des grands parcs et du parc Jean-Drapeau

Image d’entête : TechnoparcOiseaux

https://www.westmountmag.ca/appel-a-la-creation-dune-nouvelle-reserve-faunique/?lang=fr&fbclid=IwAR1gjE43LNCL71qGzyREZ0_zt2f58j-ayGE73zpB8leu2CXhRAjAeOFM2vQ

Le plan vert a été édulcoré par le bureau du premier ministre

Le Québec doit réduire ses émissions de GES de 29 millions de tonnes pour atteindre sa cible de 2030, mais le plan ne prévoit qu’un effort de 12 millions.

Le premier ministre, François Legault, et le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, en janvier 2020

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Thomas Gerbet (accéder à la page de l’auteur)

Thomas Gerbet

Publié à 4 h 00

Le Plan pour une économie verte (PEV) qui sera présenté lundi a été délesté de plusieurs mesures après l’intervention du bureau du premier ministre du Québec, François Legault, a appris Radio-Canada. L’affaire a même créé de la bisbille avec le ministère de l’Environnement, où des fonctionnaires et des cadres ont fait part de leur déception.

Selon nos sources, entre le document préparé par le ministère et les multiples versions révisées par le bureau du premier ministre, le PEV est passé d’un objectif de réduction des émissions de 20 millions de tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030 à un objectif de 12 millions.

Cet effort est nettement insuffisant pour atteindre la cible de réduction de 37,5 % des émissions de GES en 2030 par rapport à 1990, qui correspond à une baisse de 29 mégatonnes.

C’était pourtant la raison d’être initiale du PEV : fournir la feuille de route complète pour respecter la cible.

Des cadres et des fonctionnaires du ministère de l’Environnement s’en sont plaints devant témoins. Certains d’entre eux ont même contacté des experts indépendants pour tenter de convaincre le bureau du premier ministre de ne pas dénaturer le PEV.

Retrait de mesures phares

Selon nos informations, on ne trouve plus dans le plan l’obligation pour les bâtiments neufs de chauffer à l’électricité dès 2025, comme l’avait recommandé le ministère de l’Environnement. On ne trouve plus non plus l’interdiction du gaz au moment du remplacement des appareils de chauffage en fin de vie d’ici 2025.

On soupçonne une grande influence des lobbys, en particulier le lobby du gaz, réagit le responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin.

C’est inquiétant que le premier ministre dilue l’ambition d’un Plan qui n’était déjà pas assez ambitieux par rapport à ce qu’exige la science.

Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada

Pour préparer son plan, le ministère de l’Environnement avait créé des groupes de travail formés d’une diversité de représentants de la société civile. On y trouvait notamment des gens d’affaires, des industriels, des scientifiques et des organisations environnementales.

Ces groupes de travail, qui étaient accompagnés d’experts de la fonction publique, étaient parvenus à un consensus qualifié d’« exceptionnel » qui avait été largement repris dans les recommandations soumises par le ministère au bureau du premier ministre.

Exemples de réductions envisagées avant puis après l’intervention du bureau du premier ministre (en mégatonnes d’équivalent CO2)

Secteurs Avant Après
Transports -8,2 Mt -5,1 Mt
Bâtiments -3,7 Mt -1,7 Mt


Thomas Gerbet (accéder à la page de l’auteur)

Thomas Gerbet

Publié à 4 h 00

Le Plan pour une économie verte (PEV) qui sera présenté lundi a été délesté de plusieurs mesures après l’intervention du bureau du premier ministre du Québec, François Legault, a appris Radio-Canada. L’affaire a même créé de la bisbille avec le ministère de l’Environnement, où des fonctionnaires et des cadres ont fait part de leur déception.

Selon nos sources, entre le document préparé par le ministère et les multiples versions révisées par le bureau du premier ministre, le PEV est passé d’un objectif de réduction des émissions de 20 millions de tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030 à un objectif de 12 millions.

Cet effort est nettement insuffisant pour atteindre la cible de réduction de 37,5 % des émissions de GES en 2030 par rapport à 1990, qui correspond à une baisse de 29 mégatonnes.

C’était pourtant la raison d’être initiale du PEV : fournir la feuille de route complète pour respecter la cible.

Des cadres et des fonctionnaires du ministère de l’Environnement s’en sont plaints devant témoins. Certains d’entre eux ont même contacté des experts indépendants pour tenter de convaincre le bureau du premier ministre de ne pas dénaturer le PEV.

Retrait de mesures phares

Selon nos informations, on ne trouve plus dans le plan l’obligation pour les bâtiments neufs de chauffer à l’électricité dès 2025, comme l’avait recommandé le ministère de l’Environnement. On ne trouve plus non plus l’interdiction du gaz au moment du remplacement des appareils de chauffage en fin de vie d’ici 2025.

On soupçonne une grande influence des lobbys, en particulier le lobby du gaz, réagit le responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin.

C’est inquiétant que le premier ministre dilue l’ambition d’un Plan qui n’était déjà pas assez ambitieux par rapport à ce qu’exige la science.

Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada

Pour préparer son plan, le ministère de l’Environnement avait créé des groupes de travail formés d’une diversité de représentants de la société civile. On y trouvait notamment des gens d’affaires, des industriels, des scientifiques et des organisations environnementales.

Ces groupes de travail, qui étaient accompagnés d’experts de la fonction publique, étaient parvenus à un consensus qualifié d’« exceptionnel » qui avait été largement repris dans les recommandations soumises par le ministère au bureau du premier ministre.

C’est désolant de voir qu’il y a des mesures qui faisaient consensus qui ne seront pas adoptées, réagit Patrick Bonin, de Greenpeace. Le premier ministre devrait plutôt tirer tout le monde vers le haut, s’il croit vraiment à la lutte contre les changements climatiques et à l’urgence d’agir.

Interrogé au sujet des coupes dans le plan, le bureau de François Legault a répondu :Nous voulions un plan non seulement ambitieux, mais aussi réaliste et pragmatique, pour réduire nos GES et faire du Québec un leader en énergie verte, répondant ainsi à l’engagement pris par le premier ministre.

Beaucoup de carottes et peu de bâtons

Le 9 novembre, le premier ministre, François Legault (à droite), rencontre le ministre de l’Environnement, Benoit Charette (à gauche), afin de préparer la présentation du Plan pour une économie verte du Québec qui aura lieu lundi.

Photo : @FRANCOISLEGAULT / TWITTER / ÉMILIE NADEAU

Le PEV mise massivement sur l’électrification des transports. Des milliers de bornes de recharge seront déployées sur le territoire. Il est aussi prévu de ne vendre que des voitures électriques ou hybrides rechargeables d’ici 2035. Les groupes de travail visaient plutôt l’année 2030.

Le gouvernement maintient l’incitatif pour l’achat de véhicules électriques, présentement de 8000 $ au maximum. Une grande partie du budget de 6,5 milliards de dollars sur cinq ans y sera consacrée.

Toutefois, l’idée formulée par les groupes de travail d’associer à cette subvention une pénalité pour l’achat de véhicules polluants comme les VUS n’a pas été retenue par le gouvernement. Il y aura bonus, mais pas malus. Le principe d’écofiscalité, auquel les fonctionnaires adhéraient, n’est plus présent.

En fait, presque tout ce qui pouvait apparaître comme une contrainte pour les entreprises et les citoyens a été élagué, indiquent trois sources qui regrettent que la province prenne du retard en reportant ce genre de mesures.

Le PEV contient beaucoup de carottes et peu de bâtons, estiment des sources proches du dossier. Un manque de « courage » selon le professeur titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, Pierre-Olivier Pineau.

Si on veut que la solution soit efficace pour réduire les GES, il faut qu’il y ait un aspect de contrainte. Malheureusement, aucun gouvernement n’est prêt à annoncer des contraintes aux citoyens.

Pierre-Olivier Pineau, professeur titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal

Les subventions aux véhicules électriques ne sont pas une solution magique, rappelle l’expert, qui regrette qu’ on redéploie des programmes qui n’ont pas permis d’atteindre l’objectif de réduction des GES de 2020. Il croit quevraisemblablement, on va répéter les erreurs des 10 dernières années durant les 10 prochaines.

Émissions de gaz à effet de serre du Québec depuis 1990

19901995200020052010201520202025203030405060708090

Cible 2030

Émissions

Source: MELCC, Environnement Canada et Loi sur la qualité de l’Environnement

Encore une grande partie de l’effort à fournir pour atteindre la cible

Année Émissions (en mégatonnes d’équivalent CO2)
1990 86,1
2018 82,6
Cible 2030 54

Source: Inventaires québécois et canadien des émissions de gaz à effet de serre.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1749534/pev-economie-verte-legault-charette-environnement-cible-ges

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Je ne suis pas étonné du tout venant de ce gouvernement.

Il semble bien que ce soit Legault le problème et je me demande comment il fera pour respecter nos cibles. Surtout qu’il pousse aussi très fort pour le projet GNL au Saguenay. Tout cela est incompatible avec l’urgence climatique. J’ai bien hâte de voir les nouvelles politiques du fédéral et en dépit de mon esprit souverainiste, pour une rare fois je souhaite que le Québec se fasse mettre au pas.

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On a tellement le potentiel de devenir des pionniers de l’économie environnementale en plus. Le plus tôt on commence le changement, le moins on va souffrir (sur plusieurs aspects, donc l’économie, où les changements climatiques sont une forme de dette).

Par contre, je ne suis vraiment pas sur qu’il y ait beaucoup plus d’ambition au fédéral. Trudeau c’est beaucoup de paroles, mais peu d’actions. Par contre, je dois avouer que les fonctionnaires du ministère de l’environnement sont très bons, tout comme ceux du provincial, même s’ils sont peu nombreux et en manque de ressources.

Le pire dans tout ça, ce sont les fuites comme quoi on achèterais les gains en Californie (via la bourse du carbone) pour atteindre nos cibles. C’est tout simplement malhonnête à mon avis. En même temps, zéro surpris par ce gouvernement insensible à autre chose que l’économie old style.

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Ça a beau être une bourse carbone, ce n’est pas supposé être un moyen d’atteindre des cibles et de se féliciter, c’est supposé être un moyen de faire payer les gros pollueurs, à mon avis. En bout de ligne, on ne veut plus de ces pollueurs, on veut qu’ils évoluent.

C’est bien beau jouer avec les cibles et acheter des crédits, cela ne changera ps grand chose sur le terrain. Parce que c’est bien dans l’environnement réel que le travail reste à faire et qu’il y a urgence d’agir, en adaptant nos lois et nos règlements en fonction du développement durable.
A ce propos c’est bien beau de cesser la vente de véhicules neufs à essence à partir de 2035, mais à date ce ne sont que des intentions qui dépendent de la poursuite de ces objectifs par les gouvernements successifs. Ce qui est loin d’être gagné. C’est aujourd’hui qu’il faut des gestes concrets comme donner la priorité aux TEC et limiter l’étalement urbain pour ne citer que ces deux exemples. Et on sait qu’il y en a bien davantage.

Et puis il ne faut pas oublier que les enjeux environnementaux ne se limitent pas au réchauffement climatique. La destruction des écosystèmes, la perte des milieux naturels en milieu urbain, la contamination du sol et de l’aquifère ou encore la contamination de l’eau de surface, dont on échoue lamentablement sont tous des problèmes importants qu’on ne doit pas oublier.

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Je suis entièrement d’accord, le réchauffement n’est qu’un des multiples enjeux qui menacent notre monde et sa survie tel que nous le connaissons. Ce qui fait que nous avons une énorme responsabilité face aux générations futures. Il est donc impérieux que l’on corrige rapidement nos erreurs avant qu’il ne soit trop tard.