Je ne pense pas que ça ait été partagé, mais l’UMQ a lancé sa plateforme municipale pour l’environnement le 8 avril.
Montréal, le 8 avril 2021 — L’Union des municipalités du Québec (UMQ) a lancé virtuellement aujourd’hui la Plateforme municipale Unis pour le climat, en présence de plus de 200 élues, élus et gestionnaires municipaux de partout au Québec, ainsi que des représentantes et représentants d’organismes économiques, environnementaux, sociaux et communautaires.
Pour l’Union, cette feuille de route climatique est devenue prioritaire, particulièrement dans un contexte où la pandémie a pris toute la place dans l’actualité et dans la vie des gens.
« La Plateforme de l’UMQ est ambitieuse. C’est une première dans le milieu municipal. Avec cette Plateforme, on veut encourager les municipalités à poser des gestes concrets pour répondre au défi climatique. La pandémie ne doit pas éclipser la crise climatique. C’était un enjeu prioritaire, c’est un enjeu qui est toujours prioritaire. Tout le monde doit se mettre en action, maintenant! », a déclaré la présidente de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie, madame Suzanne Roy.
La Plateforme municipale pour le climat est un outil conçu pour aider les municipalités à poser des actions concrètes en matière de lutte aux changements climatiques. Elle aborde dix grands chantiers qui touchent les défis auxquels devront faire face les municipalités dans les prochaines années et les prochaines décennies, tels que la mobilité, les infrastructures, l’aménagement du territoire et la gestion des matières résiduelles. La Plateforme est le fruit d’une vaste consultation menée au cours des derniers mois par l’UMQ auprès de ses membres et partenaires des milieux économiques et environnementaux.
« La pierre angulaire de la Plateforme, c’est la déclaration d’engagement. Elle permet aux municipalités de s’engager auprès de leur population, et surtout, d’agir avec exemplarité, pour chaque décision et chaque action mise de l’avant. C’est une déclaration forte et mobilisatrice », a conclu madame Roy.
Notons que l’UMQ a lancé le site Internet pourleclimat.ca, qui répertorie les principaux chantiers de la Plateforme municipale pour le climat, de même que les outils nécessaires pour prendre part au mouvement.
Percé veut innover en lançant un projet de rue commerciale au cœur du village qui sera asphaltée avec un mélange contenant des sacs de plastique recyclés.
Depuis 2019, la Ville travaille en partenariat avec la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de la Gaspésie (RITMRG) à l’élaboration de ce dossier. L’élaboration de la formulation innovante d’asphalte se fera avec la participation de la firme Consulchem, l’École de technologie supérieure et l’Université Laval.
Il s’agit d’une deuxième tentative de refaire la rue - dans un état lamentable - qui relie la route 132 et le Géoparc de Percé.
En novembre 2016, une première ébauche avait créé un chaos dans la municipalité. Le rejet par référendum par 953 voix contre 745 d’un projet de 1,8 million $ avait provoqué la démission du maire de l’époque, André Boudreau, et de cinq conseillers en plus d’entraîner la mise en tutelle de la Ville par Québec. Le coût du projet, jugé trop élevé par plusieurs, avait notamment alimenté le débat.
La réalisation du nouveau projet qui planche sur la revalorisation de plastiques difficiles à liquider sur les marchés est prévue pour 2022. Le mélange projeté pour le recouvrement de la rue devrait permettre des économies de 8 %, estime la Ville.
La nouvelle rue doit en bonne partie s’autofinancer par la vente des terrains. Déjà, l’idée suscite de l’engouement alors que la Ville a révélé lundi que pas moins de 200 demandes de renseignements ont été reçues à la suite d’un appel à projets «auprès d’investisseurs qui désirent avoir un commerce en plein cœur d’une des villes les plus prisées en matière de tourisme au Québec».
«Probablement pas que les 200 vont appliquer, mais ça suscite beaucoup d’intérêt. On est très satisfaits», a expliqué la mairesse, Cathy Poirier, en entrevue.
Des subventions gouvernementales seront demandées pour compléter le montage financier.
«Tout va se faire en cours de route avec la part des terrains et la part des subventions. On va avoir le temps de monter la structure financière», a ajouté Mme Poirier, disant qu’elle ne peut pas préciser le coût du projet pour l’instant. Mais, il est estimé qu’en combinant la construction de la rue et l’implantation des commerces, les investissements pourraient générer des retombées de 5 millions $.
Percé est sur une lancée. Après la reconnaissance mondiale du Géoparc en 2018, la reconstruction de sa promenade au coût de 40 millions $, la municipalité planche sur un centre des congrès en convertissant l’église Saint-Michel. Un projet d’école de permaculture et d’agriculture innovante est également dans les plans.
La Ville mise sur sa notoriété touristique avec ses quelque 500 000 visiteurs annuellement générant des retombées de 130 millions $ pour attirer les futurs investisseurs.
Le glyphosate est l’ingrédient actif d’un désherbant commercialisé par le géant agrochimique Monsanto Bayer, sous le nom de Round Up. Les potentiels effets cancérigènes du glyphosate ont d’ailleurs conduit la compagnie devant les tribunaux.
La Ville de Laval restreint l’usage des pesticides sur son territoire et bannit du même coup le glyphosate, un herbicide controversé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe comme un agent cancérigène probable. Il s’agit d’une première au Québec.
Publié le 13 avril 2021 à 22h55 Mis à jour le 14 avril 2021 à 0h12
Henri Ouellette-Vézina
La Presse
S’il sera désormais interdit à Laval « de faire l’usage de pesticides à l’extérieur des bâtiments », l’administration du maire Marc Demers précise toutefois que « certains cas » dont l’exploitation agricole et horticole seront exemptés. « Les biopesticides et les pesticides à faible impact » demeureront permis, mais « les néonicotinoïdes et le glyphosate seront invariablement proscrits en milieu urbain ».
Par ailleurs, « l’utilisation à but esthétique de pesticides sur la pelouse ou d’autres végétaux » ne sera plus tolérée en milieu urbain, indique-t-on. « De manière plus globale, la Ville pourra assurer un suivi plus serré de l’application de pesticides lors d’infestations, en plus de renforcer les exigences en matière d’éloignement des populations plus sensibles et des milieux naturels », soulève la Ville.
Il sera ainsi possible de « mieux encadrer l’usage des pesticides » afin de protéger « les pollinisateurs, la faune et les milieux naturels », soutient la municipalité, qui réaffirme du même coup son engagement « à préserver l’habitat du monarque ». Il s’agit d’un papillon emblématique de l’Amérique du Nord dont la survie est entre autres menacée par les pesticides, dans plusieurs secteurs.
Responsable de l’environnement au comité exécutif de la Ville, Virginie Dufour affirme que Laval se pose ainsi « en leader régional en matière d’environnement ». La ville située sur la rive-nord de Montréal est en effet la première municipalité québécoise à interdire le glyphosate, « une action significative pour protéger la santé et l’environnement » selon l’élue. « Avec l’adoption de cette nouvelle réglementation, elle établit de nouvelles balises et va encore plus loin », s’est-t-elle également réjouie.
Une patrouille spéciale « sera déployée afin de sensibiliser la population à la nouvelle réglementation et de veiller à l’application de cette dernière ». On ignore toutefois, à ce stade-ci, combien d’employés veilleront à l’application de la loi, ni comment et à quel coût.
Ailleurs au Québec
En septembre 2019, la Ville de Montréal avait dévoilé en grandes pompes son intention d’interdire d’ici le glyphosate d’ici la fin de la même année. Mais ce règlement n’a pas encore vu le jour, malgré le fait que l’administration avait promis, dans un deuxième temps, son implantation pour le début 2021.
Selon nos informations, le document serait toujours en préparation actuellement, et aurait été retardé par la pandémie de COVID-19. D’autres pesticides pourraient être interdits par le fait même, le moment venu. Plusieurs autres municipalités, dont la Ville de Québec, ont aussi fait part de leur volonté de bannir le glyphosate.
Fin mars, le ministre du Travail, Jean Boulet, a pour sa part annoncé l’inclusion de la maladie de Parkinson provoquée par une exposition aux pesticides sur la liste des maladies professionnelles reconnues par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
En 2015, le centre international de recherche sur le cancer de l’OMS a classé le glyphosate pur comme un agent « probablement cancérigène pour les humains ». Le glyphosate est l’ingrédient actif d’un désherbant commercialisé par le géant agrochimique Monsanto Bayer, sous le nom de Round Up. Les potentiels effets cancérigènes du glyphosate ont d’ailleurs conduit la compagnie devant les tribunaux. https://www.lapresse.ca/actualites/2021-04-13/la-ville-de-laval-interdit-le-glyphosate-une-premiere-au-quebec.php
C’est déjà une excellente iniative, mais le problème ne se trouve pas chez ceux qui l’utilise sur leur gazon, mais plutôt son utilisation dans les champs. Les surfaces sont beaucoup plus grandes et arrosées plus fréquemment. Les pesticides sont ensuite transportés dans les rivières, où les concentrations dépassent les niveaux recommendées et deviennent très néfastes. Certaines rivières tout juste au sud de Montréal sont les plus contaminés du Québec pour ces raisons, comme la Saint-Régis, ou la rivière des Hurons.
C’est sûr que c’est plutôt timide pour le moment mais ça demeure tout de même un pas dans la bonne direction. Plus il y aura de villes, surtout les plus importantes, qui se joindront à cette politique, plus la population sera sensibilisée et plus elle pourra éventuellement faire pression au niveau provincial, afin que le secteur agricole finisse par prendre lui aussi le relais.
L’UQAM crée trois chaire de recherche en partenariat avec la Ville de Montréal. Ces chaires de recherche se pencheront sur les villes vertes et résilientes.
Ville verte et résiliente : l’UQAM crée trois chaires de recherche-innovation en partenariat avec la Ville de Montréal
Le 22 avril 2021 ̶ L’Université du Québec à Montréal (UQAM) est heureuse d’annoncer la création de trois chaires de recherche en partenariat avec la Ville de Montréal et l’Arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie. Cette initiative vient confirmer avec éclat le positionnement stratégique de l’UQAM et la très haute qualité de ses contributions en matière d’environnement et d’études urbaines.
Avec ces nouvelles chaires, les décideurs peuvent compter sur la recherche de pointe, réalisée à l’UQAM, pour éclairer leurs réflexions et guider leurs actions. Comment faire des transformations de concert avec les acteurs du milieu et les citoyens? Comment procéder à une transition écologique socialement acceptable? Quelles sont les meilleures pratiques en matière de politiques urbaines? Quelle est l’importance des arbres sur la santé des populations et comment maximiser leur présence en milieu urbain? Voilà quelques-unes des questions traitées dans le cadre des activités menées par les trois chaires et nourries par l’expérience de la Ville de Montréal dans une optique de recherche partenariale, qui fait la marque de l’UQAM depuis plus de 50 ans.
« De la recherche inspirante, participative et collaborative au bénéfice des citoyennes et citoyens avec le milieu, voilà l’essence de ce partenariat avec la Ville de Montréal et l’Arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, souligne la rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro. Grâce à la création de ces nouvelles chaires et à l’expertise reconnue de leur titulaire provenant de l’École des sciences de la gestion et de la Faculté des sciences, notre Université réaffirme sa contribution au développement de solutions innovantes pour appréhender les défis des grandes villes et favoriser ainsi la mise en place de métropoles plus vertes et résilientes. Je remercie la mairesse Valérie Plante et le maire d’arrondissement François William Croteau pour leur vision et leur audace de s’allier à ces projets dont les retombées scientifiques et sociales profiteront à toutes et à tous ».
« Afin de relever les défis de la transition écologique de manière inclusive et efficace, nous devons nous appuyer sur l’intelligence collective des Montréalaises et des Montréalais, ainsi que sur les meilleures pratiques issues de la recherche. La Ville de Montréal est très heureuse de consolider sa collaboration avec l’UQAM en soutenant la création de chaires de recherche qui sauront nous appuyer dans le développement de politiques publiques et de projets structurants pour la métropole », déclare la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
« Assurer la qualité du milieu de vie des citoyennes et des citoyens est un travail continu, qui peut grandement profiter par l’apport de la recherche collaborative. Le savoir des chaires de recherche de l’UQAM contribuera au développement de quartiers plus résilients et inclusifs. L’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie est très fier de participer à leur création », indique François William Croteau, maire de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Partie.
Les trois chaires de recherche-innovation
L’urgence climatique demeure le défi qui définira ce siècle. Pour y faire face, des transformations sociales et écologiques sont mises à contribution. La Chaire de recherche sur la transition écologique a pour mission d’étudier et d’accompagner les transformations des villes comme Montréal et met l’accent sur une véritable altération sociale et écologique. Dirigés par le titulaire René Audet, professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM, les chercheurs membres de cette chaire accompagneront des projets citoyens dans leur recherche de solutions pour une transition écologique dans leurs milieux de vie.
La professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG UQAM, Florence Paulhiac, est titulaire de la Chaire internationale sur les usages et les pratiques de la ville intelligente qui se consacre à l’intégration des stratégies d’aménagement, d’urbanisation et de transport durable, sous l’angle des modalités de gouvernance à promouvoir et des instruments à mobiliser pour en assurer la mise en œuvre opérationnelle. Cette chaire compte sur un réseau canadien et international de chercheurs aux côtés des acteurs du milieu.
La Chaire de recherche sur la forêt urbaine, dont le titulaire est le professeur au Département de sciences biologiques de la Faculté des sciences de l’UQAM, Alain Paquette, a pour mission d’étudier la forêt urbaine afin de l’adapter aux changements climatiques et d’en assurer la résilience. La Chaire a pour objectif de conscientiser la population à l’importance de la forêt urbaine et de la sensibiliser au fonctionnement des arbres en milieu urbain.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE | Benoit Charette, ministre de l’Environnement
Le gouvernement du Québec a confirmé jeudi son intention de respecter une éventuelle cible visant à protéger 30 % de son territoire d’ici 2030. Pour y arriver, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), Benoit Charette, a annoncé une subvention de 40 millions de dollars à Conservation de la nature du Canada.
Publié le 22 avril 2021 à 11h44 Mis à jour à 12h29 | ÉRIC-PIERRE CHAMPAGNE | LA PRESSE
Les sommes serviront notamment à faire l’acquisition de zones d’intérêt en terres privées dans le sud de la province. Le ministre Charette avait été critiqué en décembre dernier alors que 83 projets d’aires protégées dans le sud avaient été ignorés au moment où Québec annonçait qu’il avait atteint l’objectif de protéger 17 % de son territoire, prévu par la Convention des Nations unies sur la biodiversité biologique.
C’est un secret de polichinelle que cet objectif international passera à 30 % d’ici 2030. Benoit Charette a confirmé que Québec s’y conformera.
En conférence de presse, le ministre a expliqué que les 83 projets couvrent de plus petites superficies. Les efforts ont d’abord été consacrés à désigner des aires protégées au nord, là où les superficies sont plus grandes, pour permettre au gouvernement d’atteindre l’objectif de 17 % avant la fin de l’année 2020, a-t-il souligné.
« Ces projets ne sont pas écartés. On est d’ailleurs très confiants de pouvoir en confirmer quelques-uns d’ici les prochains mois.
La subvention de 40 millions sur trois ans à Conservation de la nature du Canada (CNC) servira à faire l’acquisition de nouveaux terrains, mais aussi à soutenir financièrement les organismes de conservation propriétaires ou gestionnaires d’aires protégées quant aux dépenses liées à leur intendance.
Conservation de la nature n’a pu confirmer le montant de l’enveloppe qui serait consacré à de nouvelles acquisitions.
Au Québec, CNC a contribué à protéger 48 000 km2 depuis 1978.
J’apprécie la volonté de l’administration de Candiac de réduire l’utilisation de l’eau, suivant un virage vert que la ville entreprend depuis quelques années. Il y a beaucoup de volonté et selon une connaissance au service de l’urbanisme, c’est très excitant, mais malheureusement, rien ne suit, comme le démontre notamment l’utilisation de l’eau.
Je ne fais qu’émettre une hypothèse, mais la démographie pourrait être l’une des cause expliquant que les citoyens ne suivent pas la volonté de la ville. Avec des quartiers nettement plus nantis que le reste de la RMR, peu denses et orientés automobile, les enjeux environnementaux se rendent peut-être moins aux oreilles des résidents de ces quartiers.
En tous cas, c’est la preuve que même si le Québec regorge de ressources en eau, les changements climatiques ne nous épargnerons pas. L’usine de filtration de l’eau potable de Candiac dessert un bassin plus gros que seulement la ville et depuis environ 4 ans, à chaque été, des mesures de réduction de l’utilisation de l’eau doivent être mis en place car les réservoirs sont trop peu remplis et la pression aux bouts des lignes à Saint-Constant ou en haut des 3e étages devient insuffisante.
Les VUS ont la faveur de 71 % des répondants au volet « sondage » de l’étude du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), commandée par Équiterre.
(Montréal) L’organisme écologiste Équiterre veut qu’Ottawa prenne les VUS par les cornes, alors qu’une nouvelle étude révèle que leur cote d’amour est devenue si élevée qu’ils décrochent désormais la palme du type de véhicule le plus apprécié des Canadiens.
Publié le 16 juin 2021 à 7h54
Michel Saba La Presse Canadienne
Cette normalisation des camions légers est « en train d’anéantir tout notre travail » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports, le deuxième plus grand émetteur au Canada, s’est désolé l’analyste en mobilité chez Équiterre Andréanne Brazeau, en entrevue avec La Presse Canadienne.
Les VUS, ces automobiles à la carrosserie surélevée et volumineuse, ont la faveur de 71 % des répondants au volet « sondage » de l’étude du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), commandée par Équiterre. Les berlines ont recueilli un score d’appréciation de 66 % et les camionnettes de 49 %.
Et l’engouement pour les VUS est tel que plus de la moitié des propriétaires de véhicules interrogés ont déclaré que c’est le type de véhicule qu’ils possèdent.
Les propriétaires de VUS sont « absolument convaincus » de sa supériorité, notamment en termes de sécurité et de confort. Ce « sentiment de présence sur la route, de robustesse et de stabilité » est renforcé par la taille plus grande de ces véhicules, leur hauteur et leur poids plus élevé. Ils perçoivent aussi « sans exception » qu’ils y sont davantage en sécurité en cas de collision.
Avec l’augmentation constante de la taille des véhicules au pays depuis 25 ans, les VUS se rapprochent de plus en plus de ce que les Canadiens considèrent comme un véhicule « normal », note la recherche de 267 pages dont les résultats feront l’objet d’un webinaire mercredi. Des voitures comme la Honda Civic sont maintenant perçues comme de petites voitures et, dans des régions rurales, les VUS ne sont plus perçus comme de gros véhicules.
« Il y a une certaine influence sociale, a expliqué la coauteure Ingrid Peignier. Plus on voit de gros véhicules autour de nous, plus on pense que ça devient la norme et plus on est enclin à choisir des véhicules similaires. Les véhicules qu’on choisit et auxquels on expose nos enfants influencent ce à quoi ils vont s’habituer et ce qu’ils vont choisir par la suite également. »
Les chercheurs ont dressé un profil type du propriétaire de VUS. Il s’agit d’une « femme, entre 45 et 55 ans, vivant en couple avec enfants à la banlieue ».
Les VUS sont aussi davantage populaires en Saskatchewan (46 %), en Alberta (44 %) et dans les provinces maritimes, qu’au Québec (35 %) et en Colombie-Britannique (35 %). Cet écart s’explique par la « fibre environnementale beaucoup plus présente », selon Mme Peignier qui fait remarquer que des analyses statistiques révèlent que plus les répondants sont soucieux de l’environnement, moins ils ont tendance à acheter un VUS.
Qu’est-ce qui a le plus surpris la chercheuse ? « L’influence des publicités », et ce, bien que les répondants aient généralement affirmé ne pas les utiliser, de même que les réseaux sociaux, comme des sources d’information lorsque vient le temps d’acheter un véhicule.
Les publicitaires ont bien réussi à associer les VUS au concept de liberté à voir la facilité avec laquelle des participants à des groupes de discussion menés dans le cadre de l’étude ont évoqué des images de plein air et d’aventure.
Renverser la vapeur
Équiterre a commandé l’étude non pas dans un objectif masochiste, mais plutôt pour élaborer des recommandations pour renverser la tendance.
L’organisme demande donc au gouvernement canadien de réglementer davantage la publicité automobile, notamment en restreignant la représentation de la nature et par une révision du contenu de la publicité en amont à sa diffusion afin de s’assurer que ce qui est mis dans la publicité est cohérent avec les engagements climatiques du pays. « Ça peut être contre-productif et assez ironique de montrer un véhicule dans la nature alors qu’il contribue à la détruire », a estimé Mme Brazeau.
Puisque la recherche démontre que l’affichage de la quantité de CO2 émis sur une distance n’est pas très parlant, l’organisme réclame aussi que l’impact environnemental des véhicules soit vulgarisé, par exemple être un code de couleur qui permet de comparer les véhicules entre eux sur le plan de l’efficacité énergétique.
Le prix étant l’un des trois principaux attributs lorsque vient le temps d’acheter un véhicule, après la sécurité en cas d’impact et la sécurité dans de mauvaises conditions routières, Équiterre suggère d’instaurer un système de « redevance-remise » sur les véhicules. Il s’agit en fait d’une taxe ou d’un frais sur le prix qui augmente plus le véhicule est polluant qui sert à offrir des subventions aux personnes qui choisissent des véhicules plus propres, comme les véhicules électriques.
« En ce moment, on a seulement le côté subvention qui existe, donc c’est tout le monde de la société qui paie ça via nos taxes et nos impôts, a souligné Mme Brazeau. C’est de plus en plus courant dans les pays qui se donnent les moyens d’atteindre leurs cibles climatiques. »
16 juin 2021 | mise à jour le: 16 juin 2021 à 15:29Par : Pascal GrenierCollaboration spéciale
Le tourisme spatial, une aberration écologique
Le multimilliardaire Jeff Bezos sera du premier vol de tourisme spatial de sa société Blue Origin le 20 juillet prochain. Actuellement deux autres compagnies sont dans la course au tourisme spatial soit Space X dirigé Elon Musk et Virgin Galactic fondé par Richard Branson. Cette dernière société prévoit débuter des opérations commerciales régulières en 2022 et a déjà 600 billets de vendus à un prix compris entre 200 000$ et 250 000$.
Pourtant le tourisme spatial est une aberration écologique. En effet, même si je n’ai trouvé sur aucun site des statistiques sur la consommation de carburant et la pollution engendrée par ces vols dans l’espace, il est évident que c’est énorme. Comment peut-on imaginer un tel manque de responsabilité environnementale de la part de ceux qui développent et ceux qui utilisent ou veulent utiliser ce genre de transport?
Devant une situation écologique mondiale qui fait l’objet des pires pronostics, n’est-il pas temps de mettre fin à ce genre de projet complètement déconnecté de la réalité environnementale? La capacité technique et les moyens financiers de faire quelque chose nécessitent-t-elles vraiment qu’on le fasse?
À l’heure où de plus en plus de gens pensent à acheter local et à utiliser le moins possible l’avion, comment peut-on envisager que des personnes, pour des seules fins de divertissement, se rendent dans l’espace, avec un coût environnemental et financier extrêmement élevé? Les quelques minutes de vie en apesanteur valent-elles vraiment ce gaspillage de ressources et cette pollution?
Les simplicitaires trouvent déplorable ce genre d’activité qui accentue le clivage social entre les riches et les moins nantis et qui a des conséquences écologiques négatives hors de proportion. Les sommes inouïes ainsi volatilisées pourraient servir à des causes beaucoup plus nobles. C’est aussi une belle occasion pour nos gouvernements de se rendre compte que certaines gens ont de l’argent qui pourrait être mieux redistribué par leur entremise. Enfin, il faut prendre conscience que certaines activités économiques n’ont rien d’un réel progrès.
Les simplicitaires favorisent plutôt les voyages sur de courtes distances et qui permettent de faire de belles découvertes locales tout en encourageant l’économie qui soutient nos communautés. Si l’on tient à se déplacer sur des parcours plus grands, prenons amplement notre temps pour bien savourer et se satisfaire, tout en voyageant le plus équitablement possible.Les quelques heures passées dans l’espace avec le tourisme spatial est une aberration écologique.
Photo: Ryan Remiorz La Presse canadienne Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, fera une conférence de presse au Saguenay pour expliquer pourquoi ce projet ne respecte pas les conditions fixées par le gouvernement en matière de lutte contre la crise climatique et d’acceptabilité sociale.
Le gouvernement Legault devrait annoncer ce mercredi qu’il rejette le projet GNL Québec, a appris Le Devoir. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, fera d’ailleurs une conférence de presse au Saguenay pour expliquer pourquoi ce projet conçu d’abord pour exporter du gaz naturel albertain ne respecte pas les conditions fixées par le gouvernement en matière de lutte contre la crise climatique et d’acceptabilité sociale.
Le Conseil des ministres du gouvernement Legault doit se réunir mercredi, dans le cadre d’une séance extraordinaire, afin de confirmer la décision finale qui sera prise concernant l’avenir de l’usine de liquéfaction et du terminal maritime que GNL Québec souhaite construire au Saguenay.
Selon les informations obtenues mardi par Le Devoir, cette rencontre serait l’occasion de rejeter officiellement ce projet gazier contrôlé par des actionnaires américains qui pilotent également le projet de gazoduc de 780 kilomètres conçu pour alimenter l’usine Énergie Saguenay.
En prévision de la décision qui sera rendue par le gouvernement, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, s’est rendu dès mardi dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il doit y tenir mercredi une conférence de presse pour expliquer la décision du gouvernement, qui tombe au cœur de la période des vacances estivales. Celle-ci risque de faire réagir dans une région où la population est divisée sur ce mégaprojet industriel en développement depuis plus de cinq ans.
M. Charette doit normalement prendre la parole en compagnie de la ministre Andrée Laforest, qui est responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
À l’instar de plusieurs ministres du gouvernement caquiste, elle s’est déjà portée à la défense du projet en affirmant que celui-ci était « attendu » dans la région, en raison de la création d’emplois. GNL Québec nécessiterait des investissements de 14 milliards de dollars, en incluant le gazoduc.
Le cabinet du ministre Benoit Charette n’a pas répondu mardi aux questions du Devoir.
Conditions de Québec
Le ministre Charette avait fixé plus tôt cette année « trois conditions »que GNL Québec devait respecter pour que le plus gros projet industriel privé de l’histoire du Québec puisse recevoir le feu vert du gouvernement. Les promoteurs devaient ainsi démontrer « l’acceptabilité sociale » du projet, mais aussi son rôle dans le contexte de la « transition énergétique » et sa capacité à générer une « diminution » des émissions de gaz à effet de serre « à l’échelle mondiale ».
Un rapport produit par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concluait toutefois que le projet de liquéfaction et d’exportation de gaz naturel entraînerait un « ajout net » d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Uniquement en sol canadien, celles-ci atteindraient près de huit millions de tonnes par année, soit l’équivalent d’un ajout de 3,3 millions de véhicules sur les routes du pays.
Le BAPE a aussi réfuté l’idée que ce gaz, exploité « presque exclusivement » par fracturation, contribuerait à la « transition énergétique » nécessaire pour lutter contre la crise climatique. Le rapport souligne plutôt que GNL Québec « pourrait constituer un frein à la transition énergétique sur les marchés visés par le projet ».
GNL Québec confiant
GNL Québec n’a pas souhaité réagir avant d’obtenir les détails de la décision du gouvernement Legault. « Il s’agit d’une information que nous ne sommes pas en mesure de confirmer ou d’infirmer », a indiqué l’entreprise, par courriel.
Dans le cadre d’une entrevue accordée mardi au Devoir, mais qui avait été planifiée quelques jours auparavant, le président de GNL Québec, Tony Le Verger, se disait confiant pour la suite des choses. « Après des années de travaux au niveau du processus réglementaire, on attend une décision positive du gouvernement par rapport au projet », a-t-il fait valoir. Selon lui, l’entreprise a su répondre aux questions du gouvernement au sujet des questions climatiques et d’acceptabilité sociale du projet.
M. Le Verger a également affirmé que le projet reçoit des appuis « très positifs », tout en admettant une certaine opposition. « Il est clair qu’il y aura toujours de l’opposition pour ce type de projet, comme pour tout autre type de projet de développement industriel. Je crois que c’est la réalité des choses maintenant. C’est à nous de composer avec ça et de s’assurer qu’on puisse répondre le plus diligemment et de façon transparente aux différentes personnes et à leurs inquiétudes », a-t-il fait valoir.
Président de GNL Québec depuis novembre 2020, Tony Le Verger ne se formalise pas des mauvaises nouvelles des derniers mois, jugeant que cela fait partie du processus « normal » du développement d’un tel projet.
À l’hiver 2020, le fonds Berkshire Hathaway, propriété du milliardaire américain Warren Buffett, s’est désisté du projet, alors qu’il était question qu’il y investisse plus de quatre milliards de dollars. Par la suite, GNL Québec et Gazoduq (qui pilote le projet de gazoduc) ont dû procéder à des mises à pied. Le président de GNL Québec, Pat Fiore, a également quitté son poste.
Investissement Québec a en outre fait valoir en juin qu’il n’y aurait pas d’investissement dans ce projet. Stéphanie Fortin, qui était « directrice principale, affaires publiques et relation avec les communautés » depuis près de trois ans, a aussi quitté son poste en juin. GNL Québec a finalement rompu récemment ses liens avec la banque française Société Générale, conseillère financière de l’entreprise depuis 2019.
Les audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement sur le projet Énergie Saguenay, à Chicoutimi, l’automne dernier
Jean-Philippe Décarie La Presse
Personne n’a été particulièrement surpris d’apprendre que le gouvernement du Québec décidait finalement de rejeter le projet Énergie Saguenay, piloté par GNL Québec. Malgré l’enrobage très attrayant sous lequel il a été présenté par ses promoteurs qui le décrivaient comme le plus gros investissement industriel privé de l’histoire du Québec, ce n’est pas d’hier que ce projet a de l’eau dans le gaz et qu’il peine, en cette période de prise de conscience environnementale globale, à générer un degré d’acceptabilité sociale minimal.
Publié le 22 juillet 2021 à 6h30
Au départ, les chiffres étaient spectaculaires. Le projet de construire une usine de liquéfaction de gaz naturel et un terminal maritime au Saguenay allait nécessiter des investissements de 9 milliards, auxquels il faudrait ajouter 5 autres milliards pour la construction d’un gazoduc entre le nord de l’Ontario et le Saguenay pour y acheminer le gaz naturel de l’Ouest canadien.
Cette injection de capitaux industriels privés dans l’économie du Saguenay–Lac-Saint-Jean et d’une partie de l’Abitibi-Témiscamingue (pour la construction du tracé de 750 km du gazoduc) aurait eu un important effet de levier pour l’activité économique de ces régions. Ce qui est indéniable.
Cette somme de 14 milliards représentait le plus important investissement industriel privé de l’histoire du Québec et elle allait permettre la création de 6000 emplois permanents et temporaires durant la période de construction des infrastructures.
Une fois en activité, l’usine de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec et les activités de transbordement au terminal maritime de Saguenay allaient pour leur part entraîner la création de quelque 1100 emplois permanents, ce qui est considérable dans une région où l’activité industrielle – aluminerie et foresterie – est restée depuis des années stable, sinon décroissante.
La promesse de cette nouvelle et forte activité économique a été accueillie favorablement au Saguenay par des citoyens qui y ont vu enfin une occasion inespérée de diversification et de croissance pour l’avenir.
Pourtant, plusieurs économistes ont souligné au contraire que le projet GNL Québec allait aggraver la pénurie de main-d’œuvre au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Plus de 800 employés de Résolu doivent bientôt partir à la retraite et la moitié des corps de métier de la construction dans la région sont victimes d’un manque criant de travailleurs.
Mais au-delà de ces considérations strictement économiques, le projet GNL Québec souffre depuis son dévoilement de la nature même de son utilité, de sa finalité.
À l’heure où les préoccupations environnementales n’ont jamais été aussi exacerbées par les effets des changements climatiques et que même les grands investisseurs cherchent à réduire au maximum leur empreinte carbone, l’idée de produire davantage de CO2 est devenue antinomique à une croissance productive.
L’eau dans le gaz
Dès le départ, le projet de GNL Québec a suscité la controverse en proposant d’ériger une infrastructure industrielle gigantesque dans le Saguenay et de générer une activité maritime peu compatible avec l’écosystème environnant. La menace aux bélugas était lancée dès le premier jour du dévoilement du projet.
Les véritables retombées économiques étaient davantage en amont, dans l’Ouest canadien, où on aurait pu pomper davantage de gaz naturel à des fins d’exportation. Encore là, la logique n’était pas fluide.
Extraire du gaz naturel en Alberta pour le faire transiter par gazoduc jusqu’au Québec pour qu’il soit transformé en gaz liquide qui serait acheminé par bateau vers l’Asie alors que la route vers la Colombie-Britannique est pas mal plus expéditive et rationnelle…
Les promoteurs de GNL Québec n’ont pas été en mesure de susciter une acceptabilité sociale minimale. Même leurs grands partenaires financiers ont décidé de se désister en cours de route.
Le groupe Berkshire Hathaway, qui devait investir 4 milliards dans le financement du projet, a décidé de ne pas aller de l’avant en février 2020.
La Société Générale, qui agissait à titre de conseiller financier de GNL Québec, s’est retirée du projet parce qu’elle veut réduire ses participations liées aux activités d’extraction pétrolière et gazière. Investissement Québec a aussi annoncé officiellement qu’elle ne souhaitait pas participer au financement de GNL Québec parce que ce projet ne cadre pas avec ses orientations de développement durable.
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a aussi émis beaucoup de réserves sur la pertinence des activités de GNL Québec dans la poursuite d’une plus grande diversification énergétique et sa capacité à générer une acceptabilité sociale conséquente.
Bref, le projet GNL Québec aurait peut-être eu davantage de sens s’il avait vu le jour il y a 20 ou 30 ans alors qu’on cherchait à tout prix à élargir notre base industrielle et à générer de la croissance pour la croissance, sans trop se soucier des impacts environnementaux que pouvaient impliquer de telles décisions. Aujourd’hui, on n’a tout simplement plus les moyens de négliger l’empreinte que creuseront nos choix économiques. https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2021-07-22/energie-saguenay/un-projet-dephase-en-mal-d-acceptabilite.php
Le toit vert récemment installé sur le Complexe Crémazie, une usine d’entretien majeur des bus de la STM
Quatre stations de métro et centres de transport de Montréal seront dotés d’un toit vert au cours des prochains mois. Ils s’ajouteront aux 10 autres bâtiments de la Société de transport de Montréal (STM) ayant déjà un toit végétal, qui sert notamment à réduire les îlots de chaleur urbains.
Publié le 26 juillet 2021 à 7h00
Alice Girard-Bossé La Presse
Jusqu’à maintenant, les stations de métro Champ-de-Mars, Vendôme, Place-d’Armes, Angrignon et Université-de-Montréal sont munies d’un toit vert, tout comme les centres de transport Legendre, Anjou, St-Laurent, Stinson et le Complexe Crémazie.
Au cours des prochains mois, la station Mont-Royal, le garage Côte-Vertu, le Centre de transport Bellechasse et le centre d’attachement Nord-Ouest, boulevard Décarie, s’ajouteront à la liste. À plus long terme, les cinq stations du prolongement de la ligne bleue seront également dotées d’une toiture verte.
« La STM a un programme environnemental très poussé. Elle a certainement contribué à l’essor des toits verts. Presque tous ses nouveaux projets en ont », affirme Kimberly McCormick, membre de l’équipe de direction chez Toits Vertige, entreprise montréalaise qui a conçu la majorité des toits verts de la STM.
Les toits verts ont la cote depuis quelques années, mais la pandémie a accéléré cet engouement. Ils s’imposent aujourd’hui comme un ajout écologique et design aux infrastructures.
Réduire les îlots de chaleur
« Les bénéfices environnementaux des toits verts sont multiples, notamment avec la diminution de l’impact des îlots de chaleur en milieu urbain, mais ils permettent également une meilleure acceptabilité sociale des projets en étant traités comme une cinquième façade », indique Amélie Régis, conseillère corporative en affaires publiques pour la STM.
En effet, chaque mètre carré de plantes capture 250 g de poussières, ce qui permet une diminution importante du smog en milieu urbain.
La poussière reste prise dans les plantes et descend dans la terre.
Xavier Laplace, fondateur de Toits Vertige
Le toit vert possède un albédo plus élevé que celui d’une toiture traditionnelle, ce qui signifie qu’il réfléchit davantage les rayons du soleil au lieu de les absorber.
Grâce à l’albédo élevé du toit vert, les besoins en climatisation pendant la saison estivale peuvent être réduits d’environ 10 %. La température à l’intérieur du bâtiment peut être abaissée de 3 à 7 °C. La toiture verte permet la réduction des îlots de chaleur en milieu urbain. En hiver, le toit vert permet également une réduction des pertes de chaleur par le toit de 26 %.
Un filtre naturel
Le toit vert agit comme un filtre naturel, en traitant les eaux de pluie. « La végétation absorbe 75 % des eaux de pluie, ce qui réduit le débit et le volume total d’eau envoyé à l’égout », explique Mélodie Desmarais, estimatrice pour Toits Vertige, diplômée en technologie de l’architecture et experte en bâtiments écologiques et construction durable.
Xavier Laplace, fondateur de Toits Vertige, Kimberly McCormick, de l’équipe de direction, et Mélodie Desmarais, estimatrice et experte en bâtiments écologiques et construction durable
La végétation permet aussi une isolation acoustique. Un substrat de 12 cm atténue les bruits à l’intérieur de 40 dB. « Les basses fréquences sont bloquées par le substrat et les hautes fréquences sont bloquées par les végétaux », explique Mme Desmarais.
De nombreux défis et beaucoup d’amour
Avant d’envisager un toit vert, les concepteurs doivent tenir compte de la capacité portante de l’immeuble, du type de membrane d’étanchéité, de l’accessibilité de l’équipement mécanique, du niveau d’entretien et de l’accès à l’eau.
Sans oublier l’accès au chantier de construction sur la toiture qui est souvent limité. « Quand on a fait l’agrandissement du toit du Centre de transport Legendre, qui était sur trois niveaux, certaines sections n’étaient pas accessibles avec la grue, alors il a fallu apporter tout le matériel avec des brouettes », se rappelle Mme Desmarais.
Lorsque l’accessibilité est très restreinte, des solutions simplifiées s’offrent à eux.
Pour le Centre de transport Stinson, on a opté pour un système de cassette, alors le toit vert était déjà dans des bacs que l’on déposait directement sur le toit, ce qui est plus simple, parce qu’on n’a pas à apporter les membranes, la terre et les plantes séparément.
Xavier Laplace, fondateur de Toits Vertige
Le Centre de transport Stinson, un garage d’autobus dans l’arrondissement de Saint-Laurent, est l’établissement qui a le plus grand toit vert de la STM. La toiture est pourvue d’un couvert végétal sur environ 25 % de sa surface, soit 8000 m2. C’est l’équivalent d’un terrain de football et demi. Le reste de la toiture est couvert de matériel réfléchissant.
Les spécialistes rappellent qu’une toiture verte est un produit haut de gamme. « C’est le double du prix, donc ce n’est pas à la portée de tous », précise Mme McCormick. Le prix, joint aux nombreuses contraintes mécaniques, explique pourquoi le toit vert est souvent utilisé pour des bâtiments publics.
L’établissement d’un « protocole » encadrant l’émission de crédits compensatoires pour des projets de foresterie sur le sol québécois était ainsi « attendu depuis plusieurs années », à la fois par les grands émetteurs de GES et par le milieu de la foresterie, affirme le ministre de l’Environnement, Benoît Charette.
Les entreprises québécoises actives sur le marché du carbone Québec-Californie auront bientôt un plus grand choix de crédits compensatoires made in Québec, a appris La Presse.
Publié le 4 août 2021 à 5h00
Jean-Thomas Léveillé La Presse
Le gouvernement Legault annoncera ce mercredi un projet de règlement autorisant à participer à la Bourse du carbone des projets de séquestration des gaz à effet de serre (GES) par le boisement ou le reboisement en terres privées.
Cette décision mettra un terme au monopole de la Californie sur ce type de crédits compensatoires et augmentera considérablement l’offre de crédits québécois, très limitée, près de neuf ans après que le marché du carbone québécois eut été mis sur pied.
« Bien souvent, faute d’autre option, les compagnies québécoises vont acheter leurs crédits du côté californien, ce qui entraîne une sorte de fuite de capitaux », a dit dans un entretien avec La Presse le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette.
Seulement 9 % des crédits compensatoires achetés sur le marché du carbone avant 2017 étaient émis par des projets de séquestration québécois, pour la destruction des halocarbures, des gaz réfrigérants, ou encore la captation du méthane provenant des sites d’enfouissement, des fosses à lisier et des mines de charbon, précise-t-il.
L’établissement d’un « protocole » encadrant l’émission de crédits compensatoires pour des projets de foresterie sur le sol québécois était ainsi « attendu depuis plusieurs années », à la fois par les grands émetteurs de GES et par le milieu de la foresterie, affirme le ministre.
Impliquer le milieu agricole
Le protocole québécois mettra notamment à contribution le milieu agricole, en permettant l’émission de crédits compensatoires pour la plantation d’arbres sur les bandes riveraines, grâce au « principe d’agrégation » des zones de boisement et de reboisement.
« Ça va devenir intéressant même pour de plus petites superficies », affirme le ministre.
Québec ne se limitera pas non plus à l’approche « plus traditionnelle » de calculer la quantité de carbone séquestrée sur un cycle de 100 ans, ce qui empêche d’autres usages sur le territoire concerné.
Benoît Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Les crédits vont être émis sur la valeur réelle de captation du carbone, en fonction de la superficie, de la densité, de la maturité des arbres.
Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Cette approche évite la création d’une « dette environnementale » lorsqu’un projet de séquestration ne produit finalement pas le résultat escompté, indique le ministre.
Miser sur les « cobénéfices »
La séquestration du carbone par la foresterie a l’inconvénient de prendre beaucoup de temps pour être efficace ; en revanche, elle a l’avantage d’apporter des « cobénéfices », explique le professeur Jérôme Dupras, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique à l’Université du Québec en Outaouais.
« On est capables de restaurer des habitats pour la biodiversité, de restaurer des sols, de diminuer le lessivage de sédiments », illustre-t-il.
L’inclusion des bandes riveraines dans le projet de règlement québécois est donc « une bonne nouvelle », estime-t-il, d’autant plus qu’elle concerne le sud du Québec.
« On a tendance à pelleter nos projets environnementaux dans le Nord ; on l’a vu avec les aires protégées », dit-il.
Jérôme Dupras, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique à l’Université du Québec en Outaouais
Le professeur Dupras attendait justement ce règlement pour lancer un projet de séquestration du carbone dans les « coulées agricoles » de la vallée du Saint-Laurent, des espaces laissés en friche où l’agriculture n’est pas possible en raison de la morphologie des terrains.
Il estime le potentiel à 50 000 hectares.
« L’idée, c’est vraiment de revaloriser ces espaces abandonnés », explique-t-il, soulignant que l’absence d’un protocole québécois dirigeait les investissements à l’étranger.
On finançait des projets dont on a bien besoin ici.
Jérôme Dupras, professeur à l’Université du Québec en Outaouais
Retombées économiques
Les crédits compensatoires liés à des projets de séquestration en foresterie revêtent un potentiel « drôlement intéressant », affirme le ministre Benoit Charette, évaluant que 40 000 crédits pourraient être émis annuellement.
Lors de la plus récente vente aux enchères sur le marché du carbone, en mai dernier, les crédits – qui compensent l’émission d’une tonne de GES – pour l’année en cours se sont écoulés à 22,66 $ chacun.
L’augmentation de l’offre de crédits québécois n’augmentera pas les revenus qui sont versés dans le Fonds d’électrification et de changements climatiques (anciennement appelé Fonds vert), mais générera davantage d’activité économique, souligne le ministre.
« À partir du moment où un système en place est mis au Québec, on a des gens qui y travaillent au quotidien et, dit-il, ultimement, on a des sous qui restent au Québec. »
À moins de réduire immédiatement, rapidement et massivement les émissions de gaz à effet de serre,limiter le réchauffement de la planète sous la barre des 2 °C sera impossible, prévient un nouveau rapport du GIEC, rendu public ce lundi. Il n’est pas trop tard pour agir, mais tout ne reviendra pas à la normale pour autant.
Publié le 9 août 2021 à 5h00 | Mis à jour à 7h25
JEAN-THOMAS LÉVEILLÉLA PRESSE
Bientôt impossible de limiter le réchauffement à 2 °C
Les incendies de forêt, sécheresses, pluies diluviennes et inondations que le monde connaît cet été demeureront inévitablement une réalité, prévient le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Ce qui peut changer, c’est le facteur de multiplication de ces catastrophes naturelles.
L’incendie de forêt Dixie, en Californie
PHOTO DAVID SWANSON, ARCHIVES REUTERS
En réduisant dès maintenant, dans une large mesure et à un rythme soutenu les émissions de gaz à effet de serre (GES), ces phénomènes extrêmes pourraient se limiter à ce que l’on connaît ; dans le cas contraire, ils pourraient s’aggraver significativement.
Dans un rapport rendu public ce lundi, l’organisation détaille cinq scénarios d’émissions de GES qui montrent l’éventail des conséquences possibles.
Si les émissions se poursuivent sensiblement au rythme actuel, l’augmentation de la température de la Terre pourrait dépasser d’ici 20 à 40 ans les 2 °C, limite ultime de l’Accord de Paris, et atteindre 3,6 °C à la fin du siècle.
Même le scénario « intermédiaire », dans lequel les émissions se stabiliseraient jusqu’en 2050 avant de commencer à diminuer, se traduirait par une hausse de la température de 2,7 °C à l’horizon 2100.
Seul le scénario le plus optimiste, dans lequel la diminution draconienne des émissions commencerait dès maintenant pour atteindre la carboneutralité en 2050, permettrait de limiter le réchauffement sous la barre de 1,5 °C à la fin du siècle, puis éventuellement de le renverser.
« Limiter la hausse des températures [à 1,5 °C] est encore possible », résume Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale au Réseau action climat Canada et chargé de cours à l’Université de Montréal, convenant toutefois que l’humanité n’est pas engagée sur cette voie.
“C’est exactement ça, le message principal du rapport : clairement, il y a un écart entre l’action politique actuelle et ce que la science nous dit qu’on doit faire pour limiter la hausse à 1,5 °C.”
Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale au Réseau action climat Canada
Les problèmes vont se poursuivre…
Peu importe quel scénario se concrétisera, il est acquis que la température terrestre continuera d’augmenter au moins jusqu’au milieu du siècle, entraînant avec elle la poursuite des bouleversements climatiques déjà observés.
« Il est pratiquement certain que les terres émergées continueront de se réchauffer davantage que la surface des océans [et] que l’Arctique continuera de se réchauffer davantage que le reste de la Terre », indique le « résumé à l’intention des décideurs » du rapport du GIEC.
Les phénomènes extrêmes de chaleur gagneront en importance, puisque chaque tranche de 0,5 °C supplémentaire de réchauffement provoque déjà des augmentations « clairement perceptibles » de leur intensité et de leur fréquence, prévient le document.
Des « preuves renforcées » indiquent que le cycle de l’eau continuera de s’intensifier à mesure que les températures augmenteront, ce qui entraînera une hausse des précipitations dans certaines régions du monde, notamment dans les latitudes élevées, où la fonte des neiges au printemps deviendra plus précoce, avec des débits de pointe plus élevés au détriment des débits d’été.
Logiquement, les sols s’assécheront dans les régions où les précipitations diminueront, mais aussi là où les températures seront plus élevées, en raison de l’évapotranspiration.
Un climat plus chaud intensifiera les évènements climatiques très humides et très secs, provoquant inondations et sécheresses, « mais l’emplacement et la fréquence de ces évènements dépendent des changements prévus dans la circulation atmosphérique régionale », indique le rapport.
Autre élément de préoccupation : tous les scénarios d’émissions entraîneront un affaiblissement du phénomène de circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC, pour Atlantic Meridional Overturning Circulation en anglais), dont dépend le courant Gulf Stream.
Un éventuel effondrement de l’AMOC « provoquerait très probablement de brusques changements dans les régimes météorologiques régionaux et le cycle de l’eau, tels qu’un déplacement vers le sud de la ceinture des pluies tropicales [et] et l’assèchement de l’Europe », affirme le rapport.
Plus les concentrations de CO2 dans l’air augmenteront, plus les puits de carbone naturels perdront leur efficacité, jusqu’à éventuellement atteindre la saturation, avertit le GIEC.
Ils pourraient même devenir des sources de carbone, à l’image de la forêt amazonienne, qui émet désormais davantage de CO2 qu’elle n’en absorbe, selon une récente étude.
Le méthane dans l’ombre du CO2
Parvenir à des émissions négatives de CO2 provoquerait graduellement un renversement du réchauffement climatique et de l’acidification des océans, tout en améliorant singulièrement la qualité de l’air.
Mais un autre gaz joue un rôle de plus en plus important dans la crise climatique : le méthane, dont la concentration dans l’atmosphère a augmenté de manière plus marquée que celle du CO2.
“On sous-estime l’importance du méthane [dont le] potentiel de réchauffement est plus rapide que le CO2”,
Eddy Pérez
Les émissions de méthane proviennent principalement de l’agriculture, des sites d’enfouissement de matières résiduelles et… de l’exploitation gazière, d’où l’importance de cesser cette pratique, dit-il.
Si l’on permet trop l’expansion du gaz naturel comme énergie de transition, ça risque de faire exploser le budget carbone.
Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale au Réseau action climat Canada
Ce rapport du GIEC arrive à trois mois de la 26e Conférence des parties (COP26) signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en novembre à Glasgow, en Écosse, ainsi qu’à un mois de l’assemblée générale des Nations unies.
« Normalement, ce genre de rapport a une incidence sur ce qui est décidé à la COP », souligne Eddy Pérez, rappelant que le précédent rapport du GIEC a été « crucial » dans les négociations de l’Accord de Paris.
« On s’attend à ce que la contribution du GIEC influence la suite des choses. »
« Nos empreintes digitales » sur la crise climatique
Le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rappelle avec une certitude renforcée la responsabilité humaine « sans équivoque » dans la crise climatique actuelle.
« Les preuves des changements observés dans les extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l’influence humaine, se sont renforcées depuis [le rapport précédent, publié en 2013] », peut-on lire.
« Il est indiscutable que les activités humaines sont à l’origine des changements climatiques », a déclaré Valérie Masson-Delmotte, coauteure du rapport et coprésidente du Groupe de travail I du GIEC, lors d’une conférence de presse, dimanche.
Cette paléoclimatologue française est directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), un organisme public français de recherche à caractère scientifique.
Ce « fait établi » se vérifie de différentes façons, notamment par les « études d’attribution » de la responsabilité, « qui concluent que la meilleure estimation du réchauffement dû à l’influence humaine, jusqu’en 2019, équivaut à ce qui est observé », indique-t-elle.
« Nos empreintes digitales se retrouvent un peu partout dans le système climatique actuel », image Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale au Réseau action climat Canada et chargé de cours à l’Université de Montréal.
Zéro émission nette
Cette responsabilité humaine de la crise climatique appelle une solution elle aussi humaine, souligne à grands traits le rapport : réduire radicalement l’émission des gaz qui l’ont engendrée.
Belchatow Power Station, plus grande centrale électrique au charbon d’Europe, en Pologne
PHOTO KACPER PEMPEL, ARCHIVES REUTERS
« Limiter le réchauffement climatique d’origine humaine à un niveau spécifique [requiert d’atteindre] au moins des émissions nettes de CO2 nulles, ainsi que de fortes réductions des émissions d’autres gaz à effet de serre », notamment le méthane, lit-on dans le rapport.
Si cela est fait maintenant, on en verra les bénéfices d’ici 10 ou 20 ans.
Valérie Masson-Delmotte, coauteure du rapport et coprésidente du Groupe de travail I du GIEC
Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère terrestre étaient plus élevées en 2019 qu’à « n’importe quel moment depuis au moins 2 millions d’années », souligne le rapport, ajoutant que leur augmentation depuis 1750, de même que celle des concentrations de méthane, dépasse « de loin » les changements naturels multimillénaires survenus entre les périodes glaciaires et interglaciaires au cours des 800 000 dernières années, au moins.
Par conséquent, chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que toutes les décennies qui l’ont précédée depuis 1850, indique le document, qui rappelle que la température mondiale des 10 dernières années était plus élevée de 1,1 °C que la période 1850-1900.
« Le GIEC est assez clair : il n’y a absolument rien qui peut remplacer les réductions immédiates de gaz à effet de serre dans l’atmosphère », résume Eddy Pérez, rappelant que les technologies de capture du carbone sont encore incertaines.
Ce rapport témoigne d’un « progrès des connaissances assez spectaculaire », indique Valérie Masson-Delmotte.
Il permet ainsi d’anticiper l’avenir afin de prendre les décisions qui s’imposent, dit-elle, estimant que, jusqu’à maintenant, « beaucoup de décisions dans le monde sont basées sur le fait de regarder dans le rétroviseur ».
Tout un défi pour le monde et une grande incertitude surtout pour les générations montantes dont la qualité de vie et la sécurité à long terme sont menacées. À voir comment la Covid 19 a été gérée au niveau international, on peut sérieusement douter de l’efficacité actuelle des actions concertées des pays riches et pauvres.
Pourtant les changements climatiques auront un effet drôlement plus profond, nettement plus durable et hautement imprévisible sur la planète et l’économie mondiale, contrairement à l’effet ponctuel d’une pandémie. Ce qui devrait alarmer bien davantage les nations, parce qu’indépendamment des efforts prévisiblement inégaux, tout le monde en subira au minimum les torts qui cependant varieront probablement de manière disproportionnée d’un endroit à l’autre.
En d’autres mots on peut supposer que le résultat des actions des bons et des mauvais élèves finiront par retomber sur l’ensemble indistinctement au bout du processus. On le voit déjà par les extrêmes qui font les manchettes un peu partout dans le monde. À cela s’ajoute l’indifférence marquée et l’égoïsme des pays (surtout les plus riches) additionnés de l’incrédulité d’une trop grande partie de la population toutes conditions confondues.
Rien ne garantit non plus que les puissants pays totalitaires, réfractaires à la transparence suivront honnêtement la marche. Un sérieux doute qui plane d’autant qu’ils représentent à ce jour plus de la moitié de la population du globe. Par ailleurs, d’un côté l’évolution des changements semble s’accélérer, mais beaucoup moins celle des mentalités.
Ce qui me fait dire que l’espérance ne pèse pas lourd dans la balance, elle doit impérativement faire place à un véritable sentiment d’urgence. Car autrement l’humanité se retrouvera devant un fait accompli encore plus difficile à renverser. Or, on verra lors de la prochaine conférence COP26 si le ton réussit à convaincre la majorité d’agir courageusement par des gestes plus déterminés. Ou si l’indolence persiste et qu’on continue à perdre dangereusement du terrain sur les défis environnementaux, qui ne peuvent néanmoins plus souffrir de délais supplémentaires sans risquer l’avenir de la planète toute entière.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Neuf maires du Québec plaident pour des actions concertées pour répondre à la crise climatique et souhaitent que la Stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement du territoire, attendue en 2022, mène « rapidement à des actions fortes et à des règles communes ».
Les maires de Montréal, Québec et Gatineau réclament un « plan d’action national » pour faire face aux enjeux d’aménagement du territoire dans un contexte d’urgence climatique, quitte à jeter du lest en matière d’autonomie municipale.
Publié le 9 septembre 2021 à 7h30
Éric-Pierre Champagne La Presse
Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi dans la section Débats de La Presse, Valérie Plante, Régis Labeaume, Maxime Pedneaud-Jobin et sept autres maires du Québec plaident pour des actions concertées pour répondre à la crise climatique.
Face à l’ampleur de la tâche, les signataires de la lettre intitulée « Oui à des règles communes pour faire face aux défis à venir » indiquent que « bien qu’il soit essentiel de préserver l’autonomie et la capacité d’agir des gouvernements de proximité, la cohérence territoriale et la concertation doivent devenir prioritaires ».
Les élus reconnaissent qu’« inverser la tendance lourde à l’empiétement urbain sur les milieux naturels et agricoles n’est pas une mince affaire » et qu’il « faudra revoir en profondeur nos pratiques ». Ils appellent aussi à une réforme du mode de financement des municipalités basé sur la taxe foncière.
Ils souhaitent que la Stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement du territoire attendue en 2022 mène « rapidement à des actions fortes et à des règles communes ». Celle-ci devra « rapidement mettre en place de puissants incitatifs à la consolidation, notamment en matière d’écofiscalité. Il faudra faire preuve d’audace et récompenser les bons joueurs », ajoute-t-on.
« Une plus grande sévérité est la bienvenue »
« C’est un sujet extrêmement important pour notre avenir à tous, signale le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, en entrevue avec La Presse. Car une des façons de répondre aux enjeux climatiques, c’est par l’aménagement du territoire. »
« Mais pour y arriver, ça va prendre des règles nationales claires, ambitieuses, et je dirais restrictives », ajoute-t-il.
Selon le maire de Gatineau, le monde municipal n’a pas toujours pris de bonnes décisions en matière d’aménagement. Il donne l’exemple de sa propre ville où quatre mois après les spectaculaires inondations de 2017, le conseil municipal avait approuvé à la majorité, sans l’appui du maire, le projet d’un concessionnaire automobile qui voulait installer son entreprise dans l’une des zones ayant été inondées.
Le projet a cependant été rejeté quelques mois plus tard.
« Il faut se protéger contre nous-mêmes, plaide-t-il. Au nom du développement économique, il y a des élus qui sont prêts à accepter n’importe quoi. Un concessionnaire en zone inondable, c’est n’importe quoi ! »
Pour l’anecdote, le terrain visé par le concessionnaire a été de nouveau inondé deux ans plus tard.
Même s’il dit être un grand défenseur de l’autonomie municipale, Maxime Pedneaud-Jobin semble avoir fait son lit. « Je ne me fais pas toujours des amis quand je dis ça dans le monde municipal, mais en matière d’environnement et d’aménagement du territoire, entre l’urgence d’avoir de la cohérence et des règles strictes et l’autonomie municipale, je choisis les règles strictes. »
Selon lui, si le Québec n’avait pas eu une loi sévère pour protéger le territoire agricole, « on aurait beaucoup plus grignoté le territoire que ce qu’on a fait depuis 40 ans ». « Je pense qu’en aménagement du territoire, une grande partie de cette sévérité est la bienvenue. »
« Si on fait ça, peut-être qu’il y aura un peu moins de solidarité, mais peut-être qu’on va se rapprocher de décisions plus efficaces ou plus intelligentes pour l’avenir du Québec. »
2 milliards
Ce sont les coûts estimés pour les 10 plus grandes villes du Québec pour l’adaptation aux changements climatiques sur un horizon de cinq ans, selon l’Union des municipalités du Québec.
Pour faire face aux changements climatiques, si on ne s’occupe pas de la fiscalité des municipalités, le problème va rester entier, parce que les villes n’ont pas cet argent-là.
Maxime Pedneaud-Jobin, maire de Gatineau
Depuis longtemps déjà, on sait que cette trop grande dépendance [des villes] aux revenus fonciers suscite une dynamique de nivellement par le bas pour attirer le développement immobilier.