Résumé
L’actualité verte de la semaine
PHOTO MARK BLINCH, ARCHIVES REUTERS
Succursale de la Banque Royale du Canada (RBC) dans Bay Street, à Toronto
Notre sélection de nouvelles environnementales d’ici et d’ailleurs.
Publié à 0h57 Mis à jour à 8h00
Jean-Thomas Léveillé La Presse
Quiz
Combien la Banque Royale du Canada (RBC) a-t-elle investi dans les énergies fossiles en 2022 ?
Réponse :
51,4 milliards canadiens, selon le rapport Banking on Climate Chaos (Miser sur le chaos climatique), publié par une coalition d’organisations internationales. La RBC est ainsi « la première banque fossile au Canada et le deuxième bailleur de fonds en importance pour les combustibles fossiles au niveau mondial », dénonce la campagne Fossil Fools Day (Le Jour du poisson fossile), lancée le 1er avril, et qui doit culminer par une manifestation devant l’assemblée générale annuelle de la RBC, jeudi, à Toronto, où il lui sera demandé de « rapidement mettre fin au financement des combustibles fossiles ».
Une minorité d’entreprises responsables de la majorité des GES
PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE
Exploitation des sables bitumineux en Alberta
Seulement 117 entreprises sont responsables de 88 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) enregistrées depuis l’Accord de Paris, montre une nouvelle étude réalisée par InfluenceMap, un centre de réflexion indépendant britannique. De 2016 à 2022, 251 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Gt éq. CO2) ont ainsi été rejetées dans l’atmosphère par cette poignée d’entreprises des secteurs des combustibles fossiles et du ciment. De ce nombre, 80 % sont attribuables à un groupe réduit de 57 entreprises, dont certaines du secteur canadien des sables bitumineux. La plupart a d’ailleurs émis davantage de GES dans les sept années suivant l’Accord de Paris que dans les sept l’ayant précédé.
Des tonnes de plastiques dans le Saint-Laurent
PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
Les eaux de l’est du Canada sont fortement atteintes par la pollution plastique.
Les eaux de l’est du Canada sont fortement atteintes par la pollution plastique, des Grands Lacs à l’Atlantique en passant par le fleuve Saint-Laurent et l’île d’Anticosti, montre le tout premier rapport de l’Organisation bleue sur l’état de la pollution plastique sur le littoral canadien, publié mercredi. L’analyse de 20 tonnes de déchets prélevés lors de 91 opérations de nettoyage a révélé, dans l’ordre, une abondance de mégots de cigarettes, de divers morceaux de plastique, de bouteilles de plastique et d’emballages plastiques de toutes sortes, provenant principalement de Tim Hortons, Nestlé, Eska et Coca-Cola. Ces déchets prendront de 500 à 1000 ans à se dégrader, rappelle l’Organisation bleue.
Photos climatiques de l’année
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Le photojournaliste indépendant Jesse Winter, de Vancouver, a remporté le prix Edward-Burtynsky pour le photojournalisme climatique de l’année, décerné mardi par la Fondation pour le journalisme canadien (FJC). Jesse Winter a été primé pour sa série de photos sur le travail des pompiers combattant les incendies de forêt de 2023 en Colombie-Britannique, publiée dans le magazine journalistique en ligne d’enquêtes environnementales The Narwal. La première montre un pompier de l’Alaska, venu en renfort, allumer un contre-feu dans l’espoir de freiner un incendie non maîtrisé à proximité. La seconde montre une équipe de pompiers britanno-colombiens se reposant par 30 degrés Celsius.
Le Défi pissenlits est de retour
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
Le Défi pissenlits sera lancé le 15 avril.
Avec le retour du temps doux revient encore cette année le Défi pissenlits. L’évènement, qui sera lancé le 15 avril, est connu pour son invitation à retarder la tonte du gazon au printemps afin de permettre aux pollinisateurs de « faire le plein de pollen et de nectar issus des pissenlits » et des autres fleurs hâtives, mais il propose différentes initiatives pour protéger durant toute l’année ces insectes essentiels, dont 35 % de notre garde-manger dépendent, comme le renoncement aux pesticides, la distribution de semences de plantes mellifères et des activités pédagogiques pour améliorer la biodiversité.
Résumé
Planète bleue, idées vertes Une deuxième vie grâce à des aînés bricoleurs
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Beaconsfield a recruté des aînés pour mettre leurs talents au service de leurs concitoyens.
Devant la multiplication des cafés de réparation, où les particuliers peuvent rafistoler leurs objets brisés avec l’aide de bénévoles, Beaconsfield a poussé le concept un peu plus loin. Cette ville de l’ouest de l’île de Montréal a recruté des aînés pour mettre leurs talents au service de leurs concitoyens.
Publié à 0h57 Mis à jour à 7h00
Emily, 11 ans, s’est présentée à la première Journée de réparation communautaire de Beaconsfield avec une peluche mal en point. Wolfie a perdu un œil, et sa queue s’est décousue.
« Elle l’a depuis qu’elle est toute petite, elle dort avec lui tout le temps. Ça fait deux ans qu’on dit qu’on va le réparer », confie son père, Nicolas.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Siu Do recoud Wolfie, la peluche d’Emily.
Assise derrière sa machine à coudre, Siu Do montre à la fillette comment passer une longueur de fil dans le chas d’une aiguille, et y faire un nœud. Elle lui tend ensuite un coffret de boutons multicolores, en l’invitant à y choisir un œil de rechange pour son animal en peluche. Le visage de la fillette s’illumine d’un large sourire.
« Oh, elle va être tellement contente ! », se réjouit son père.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Siu Do, aînée bricoleuse de Beaconsfield
« Je couds, mais je peux faire d’autres choses. Je suis une bricoleuse », dit fièrement Mme Do. Réparer des luminaires, poser un gradateur, faire un peu de plomberie, c’est elle qui s’en charge à la maison. Elle a répondu à l’appel de sa municipalité parce qu’elle a « du temps libre », mais aussi parce qu’elle va « peut-être apprendre de nouveaux trucs des autres bénévoles, et ils auront peut-être des outils spécialisés, pour l’électronique, par exemple ».
À la table d’en face, la station de soudure ne dérougit pas.
J’ai amené ma vieille machine à coudre parce que je suis capable de coudre, mais ce n’est pas ce que je préfère. J’aime réparer des choses.
Carol Murgatroyd
« J’ai installé mon lavabo, changé toutes les lumières de la maison, je répare des meubles en bois, je peux remplacer une fiche d’alimentation électrique, je fabrique et répare des bijoux… », ajoute-t-elle.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Carol Murgatroyd, aînée bricoleuse de Beaconsfield
C’est Judith Caron, chef de section, services au public à la bibliothèque municipale, qui a eu l’idée de faire appel aux compétences des retraités de la municipalité.
« Mon père est très patenteux. Il était infirmier, mais a appris plein d’autres habiletés. Il a bâti sa maison, il répare l’auto, il trouve des solutions. Je me suis dit que ce n’était certainement pas le seul aîné au monde qui a plein de connaissances. »
Le projet « Aînés bricoleurs » de Beaconsfield a décroché une subvention fédérale de 25 000 $, du programme Nouveaux Horizons pour les aînés. La somme a notamment servi à acheter des outils pour les Journées de réparation communautaires et à produire de petites vidéos pratiques. On y voit notamment un bricoleur aguerri expliquer quels outils se procurer pour se constituer un coffre de base.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Aperçu des outils nécessaires pour les réparations
Rien ne se perd
Un cri de joie fuse à une table voisine.
« Yé ! C’est fabuleux, ils ont réussi à faire marcher ma machine ! », s’exclame Shelagh Webster en montrant son batteur à main multifonctions.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Shelagh Webster
« Regardez les sourires sur les visages, des deux côtés de la table », souligne Serge Markovic, un des bénévoles du Repair Café de Pierrefonds venus donner un coup de main à Beaconsfield pour cette première journée de réparation.
John, de Beaconsfield, a ainsi fait équipe avec Pierre, de Pierrefonds, pour ressusciter le batteur à main de Mme Webster.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Pierre, ingénieur et bénévole au Repair Café de Pierrefonds, est venu donner un coup de main aux bénévoles de Beaconsfield, comme John, un ingénieur retraité.
Nous l’avons ouvert, soudé, réassemblé. Je suis un ingénieur retraité, alors j’aime l’idée de réparer.
John
Sudesh Bhalla, une autre aînée bricoleuse, se joint à eux pour la prochaine intervention, sur un pied mélangeur frappé de paralysie. Tandis qu’elle cherche sur l’internet comment ouvrir l’engin sans le casser, John va chercher un multimètre pour vérifier si le courant électrique passe encore. L’équipe ne ménage pas ses efforts, mais après une trentaine de minutes, force est de se rendre à l’évidence.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Sudesh Bhalla, aînée bricoleuse de Beaconsfield
« C’est ce que j’appelle une panne en cascade : l’interrupteur fonctionne, mais le moteur est brûlé et le circuit imprimé aussi, explique Pierre. Est-ce qu’on a un service de Serpuariens ? »
« Non, mais on va garder le fil, et d’autres éléments s’il y en a qui peuvent être conservés, répond Serge. C’est bien que chaque café commence à se constituer son propre stock : la prochaine personne qui arrivera avec un fil cassé, on pourra le remplacer par celui-là. »
Valeur sentimentale
Anna a eu plus de chance avec son horloge ouvragée.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Anna est très attachée à cette horloge, achetée avec son défunt mari chez un antiquaire il y a une trentaine d’années.
« Elle est jolie, et elle a une valeur sentimentale », explique-t-elle en serrant l’objet dans ses bras. « C’est une horloge achetée avec mon défunt mari dans un salon d’antiquaires, il y a environ 30 ans. Elle a marché, marché, marché, puis mon mari est mort, et elle s’est arrêtée. »
Les réparateurs bénévoles ont dû se mettre à deux, et s’y reprendre à plusieurs fois, mais ils ont réussi : le cœur du bibelot s’est remis à battre.
« Je suis tellement contente d’être venue ici ! », s’exclame Anna, les yeux brillants.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Des réparateurs à l’ouvrage
La Ville de Beaconsfield a déjà recruté une quinzaine de résidants bénévoles de plus de 55 ans pour son projet Aînés bricoleurs, et en cherche d’autres. Les prochains ateliers de réparation communautaire auront lieu, de 10 h à 14 h, les samedis 20 avril, 18 mai et 15 juin à l’Annexe Herb Linder, adjacente à la bibliothèque municipale.
Informez-vous sur les Journées de réparation communautaires :
Consultez le site pour connaître les Journées de réparation communautaires Regardez les vidéos des Aînés bricoleurs (en anglais, sous-titrées en français) Écrivez-nous pour faire partager « vos idées vertes »